Part II
COUNTRY BRIEFS (continued)

INDONESIA (continued)

Using the data from the table in section 1.1.3 on mean volumes per ha, the following total growing stock figures are projected to the end of 1985.

Growing stock estimated at end 1985
(in million m³)

¹ including 40 000 ha of intensively managed (NHCf1m) mangrove forests in Java.

2.2 Plantations

A large part of the plantation efforts in the coming years will be probably devoted to the restocking of previously planted areas, especially those included in the greening programme and to the reforestation of clearfelled plantations. The accomplishments in the period 1981–85 as indicated in the following table take the former considerations into account and correspond to survival rates equal to those of the preceding period.

Areas of established industrial plantations estimated at end 1985 ¹
(in thousand ha)

¹ Figures in brackets correspond to tentative estimates of areas by age classes
² It is assumed that planting activity will consist essentially in the reforestation of clearfelled plantations.

Areas of established non-industrial plantations estimated at end 1985 ¹
(in thousand ha)

¹ Figures with an asterisk correspond to tentative estimates of areas for each category of plantations PHH 2 and PS.2 (see assumptions in paragraph 1.2.2).

Areas of established plantations estimated at end 1980 ¹
(in thousand ha)

¹ Figures in brackets are tentative estimates of successfully established and reasonably stocked plantations. Those with an asterisk correspond to an assumed breakdown of non-industrial plantations between (fast-growing) hardwood species and softwood species.

Bibliography

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(26) Perum Perhutani 1980 “A Glimpse of Perum Perhutani (Forest State Corporation)” - Jakarta

(27) Direcktorat Bina Program Kehutanan 1980 “Risalah Hutan Indonesia” - Bogor

KAMPUCHEA

Le Kampuchea couvre une superficie de 181 035 km² à l'intérieur d'un quadrilatère de 500 km de long et de 400 km de large environ, entre les 10ème et 15ème degrés de latitude nord et les 102ème et 108ème degrés de longitude est. Le pays se présente sous l'aspect d'une grande plaine centrale, ceinturée de façon discontinue par des massifs montagneux et des plateaux. Les reliefs dépassant 1 000 m sont très peu nombreux et isolés. Ils sont situés essentiellement dans l'extrême nord-est, dans le massif des Cardamomes et sur la montagne de l'Eléphant. Le point culminant est le Phnom Kchaul (1 843 m). Les terres entre 500 et 1 000 m d'altitude sont elles-mêmes peu étendues et s'étendent sur environ 5% du territoire. Le Mékong traverse le pays du nord au sud et communique avec une dépression occupée par les grands lacs, dont le niveau et par conséquent la surface, sont commandés par la crue et la décrue périodique du fleuve.

Le climat est typiquement tropical et réglé par les moussons. La saison sèche - définie par le nombre de mois ayant moins de 50 mm de pluie - est la plus marquée dans une large bande dont la direction générale nord-ouest - sud-est est donnée par le grand axe des lacs et les bras du Bassac et du bas Mékong (1 000 à 1 500 mm seulement avec 4 à 8 mois secs). Par contre la façade tournée vers le golfe de Thaïlande est très arrosée (3 000 à 4 000 mm d'eau et plus par an avec une saison sèche courte de 1 à 2 mois), tandis que la région située à l'est du Mékong, avec 2 000 mm d'eau et plus, a une saison sèche de 4 à 5 mois. Mises à part les deux premières régions à pluviométrie extrême, l'ensemble du pays reçoit de 1 500 à 3 000 mm et peut se diviser en bandes grossièrement parallèles de direction nord-ouest-sud-est perpendiculaires à la direction de la mousson de saison des pluies qui souffle du sud-ouest.

On peut très approximativement estimer la population totale à 6.5 millions d'habitants, puisqu'il a été admis qu'à peu près 3 millions de gens ont trouvé la mort dans les années 1975–1978 et que, selon l'Etude de population No. 60 du Département des affaires economiques et sociales des Nations Unies publiée en 1977, une évolution normale laissait prévoir une population totale de 9 409 000 en 1980. Avec une densité moyenne de 35 habitants/km², la pression démographique peut être considérée comme faible par rapport à la moyenne asiatique.

1. Situation actuelle

1.1 Végétation ligneuse naturelle

1.1.1 Description des types de végétation

Le Kampuchea comprend trois types forestiers principaux juxtaposés: les forêts décidues, plus au moins claires, les forêts semi-décidues généralement denses, et les forêts sempervirentes, toujours denses. Si les premières ont sur les autres un net avantage territorial, les secondes sont les plus belles et les plus riches en bois d'oeuvre, tandis que les dernières constituent un type floristico-écologique unique en Indochine. La description suivante, basée essentiellement sur (13) et (14) est présentée dans le cadre des grandes catégories utilisées dans cette étude.

Formations forestières feuillues denses (NHC)

Les forêts denses décidues trouvent leur expression typique sur les terres brunes basaltiques assez rocheuses sur pentes, mais constituent aussi un peu partout au Kampuchea (nord et nord-est des Cardamomes, nord des lacs, est Mékong) des mélanges confus avec la forêt claire, dans laquelle elles occupent fréquemment les thalwegs. Les peuplements, généralement de petite surface, ont un couvert fermé, pre sque complètement décidu et formé par la codominance de quelques espèces très grégaires, essentiellement Lagerstroemia spp. et Xylia dolabriformis et quelques espèces accompagnatrices disséminées: Sindora cochinchinensis, Adina cordifolia, Vitex spp., Anogeissus pierrei, Grewia paniculata, Terminalia nigrovenulosa, Cratoxylon formosum, Ceiba pentandra, Pterocarpus pedatus, Schleichera trijuga, Pterospermum grewiaefolium, Irvingia oliveri, Eugenia spp. et Careya sphaerica. Le sous-bois est soit serré et continu, constitué essentiellement de bambous, soit dispersé en taches denses. Il existe de nombreux faciès ou types de transition, soit vers la forêt claire, soit vers la forêt dense, dans lesquels les variations de la composition floristique sont assez importantes, mais le bambou typique reste toujours le russey rhley.

Les forêts denses semi-décidues sont des formations édaphico-climatiques, développées sur sols constamment humides dans des régions où la pluviométrie annuelle moyenne est partout supérieure à 1 200 mm et où la saison sèche varie entre 3 et 5 mois. Physionomiquement et floristiquement elles sont hétérogènes. Il existe, en effet, toute une gamme de types, souvent comportant une grosse proportion de Lagerstroemia. Généralement, une strate discontinue d'émergents entre 40 et 50 mètres de hauteur domine une strate principale continue. Dans la première, on note des cimes volumineuses, étalées ou non, appartenant à des Ficus spp., Heritiera javanica, Dipterocarpus alatus, D. costatus, Shorea vulgaris, Anisoptera cochinchinensis, Tetrameles nudiflora, Amoora gigantea et de place en place des arbres de hauteur plus petite de Sandoricum indicum, Toona ciliata et Dysoxylum spp. Parmi ces arbres il en est, comme Heritiera et Tetrameles qui ont des contreforts énormes et lisses. Les fûts cylindriques, rectilignes et nets sur 15 ou 20 mètres, de près de 1.50 m de diamètre, confèrent à ces forêts un aspect impressionnant et majesteux. La strate continue, qui constitue le couvert forestier principal, est plus confuse. Elle est, en général, assez forte, épaisse, entre 20 et 30 mètres de hauteur et aucune famille de ligneux n'y domine nettement. Tout au plus peut-on dire que habituellement les Guttifères semperivirentes y sont bien représentées, ainsi que des Ficus aux frondaisons très étalées. D'autres espèces fréquentes sont Irvingla malayana, Sindora cochinchinensis, Pterocarpus pedatus, Pahudia cochinchinensis, Diospyros spp., Adina cordifolia, Eugenia spp. etc. Le sous-bois est peu dense en moyenne, bien que riche en espèces appartenant essentiellement aux Rubiacées, aux Araliacées, aux Annonacées (Polyalthia, Xylopia, etc.) aux Euphorbiacées (Baccaurea, Cleistanthus). Les Graminées sont rares. Par contre, les palmiers multicaules (Licuala spinosa) peuvent être communs. Dans les ouvertures et en lisière, de grandes quantités de palmiers-lianes (Calamus) et de nombreuses lianes ligneuses, quelquefois volumineuses (Melodorum thorelii, Ancistrocladus extensus), atteignent les frondaisons les plus hautes de la strate continue. D'autres lianes beaucoup plus petites, agrippées (Piper spp.), sont confinées aux sous-bois.

Forêts denses semi-décidues et décidues existent le plus souvent en bouquets côte à côte. La comparaison de leur structure montre qu'elles ne peuvent être que des phases transitoires de reconstitution de la forêt dense sempervirente ou des formations édaphicoclimatiqueslocalisées.

La forêt dense humide sempervirente de basse altitude (<700 m) couvre en particulier la façade méridionale de la chaîne de l'Eléphant, le pourtourde la baie de Kompong Som, les îles de Kas Rong et Kas Kong et se prolonge vers le nord en Thaïlande. Elle touche pratiquement au littoral en de nombreux points de la côte rocheuse. Les sols sont généralement superficiels et acides, donc pauvres. La strate supérieure de cette futaie sempervirente est très irrégulière, tantôt continue aux cimes plus au moins jointives, tantôt très ouverte, et atteint 30 mètres en moyenne. Les frondaisons supérieures sont densément feuillées mais relativement petites, de 6 à 10 mètres. Les arbres ont des ports classiques par leurs fûts longs et droits, presque cylindriques, dégagés de branchages sur 15 m au moins. Mais leur diamètre est souvent petit eu même grêle (15 à 40 m). Palaquium obovatum, avec des grands contreforts ailés, est commun parmi les émergents. Les Dipterocarpacées dominent généralement la strate la plus haute, avec 5 espèces pratiquement en permanence: Shorea hypochra, Anisoptera costata, A. glabra, Dipterocarpus costatus et Hopea odorata. Parkia streptocarpa, Heritiera javanica, Swintonia pierrei et Syzygium cinereum figurent habituellement dans le couvert supérieur. On ne sait trop s'il faut compter une ou deux strates dominées au-dessus du sous-bois, entre 10 et 20 mètres. La couverture n'est cependant pas excessivement dense. Elle laisse passer la lumière jusqu'au sol. Cela explique en grande partie la grande abondance de palmiers (Caryota urens et Oncosperma tigillarium) d'arbustes lianescents (Spatholobus parviflorus, Entada phaseoloides, Urania rufa, Piper sp., etc), de palmiers lianescents (Calamus sp. et Daemonorops sp.), acaules ou non, grands et petits. Hopea pierrei, Vatica odorata, Diospyros spp., Callophylum sp., Garcinia delpyana, Euphoria cinerea, Guioa squamosa, Nephelium sp., Pterospermum grewiaefolium et divers Sterculia y sont fréquents. Les Fagacées sont présentes avec les genres Lithocarpus et Castanopsis, ainsi que les Myrtacées (Syzygium zeylanicum, S. lineatum, Tristania merguensis). Il faut noter l'abondance de racines aériennes soulevant de 1 m environ au-dessus du sol les petits troncs d'Hopea pierrei, arbre caractéristique de la strate dominée. Dans le sous-bois, les Euphorbiacées (Antideama cochinchinensis, A. ghaesembilla, Aporosa planchoniana, Croton sp.), les Myrsinacées, avec les palmiers déjà mentionnés et Pinanga duperreana, Areca triandra, Arenga pinnata, Licuala spinosa et Calamus spp.. Dans la forêt normale, la végétation herbacée est pauvre, tandis que la strate épiphytique est riche.

L'examen des photographies aériennes montre que la forêt dense sempervirente est littéralement criblé de taches de forêt dense naine dans des dépressions relatives mal drainées. On y relève une présence significative de conifères dans la strate principale et souvent aussi un accroissement du nombre de palmiers dans la strate dominée. Le tout mesure une douzaine de mètres de hauteur en moyenne. Quelques Diptérocarpacées de la forêt sempervirente subsistent ça et là, en particulier Hopea odorata et H. pierrei, accompagnées de Syzygium zeylanicum, Tristania merguensis et divers Garcinia. Ce ne sont plus, cependant, que des arbres moyens ou petits. Ils se mêlent aux Dacrydium pierrei et Podocarpus neriifolius, très communs par endroits. Les strates dominées paraissent analogues à celle de la forêt sempervirente. Les palmiers y ont la supériorité numérique absolue, tant par la quantité de leurs types que par le nombre d'espèces, qui sont d'ailleurs les mêmes que celles citées dans le paragraphe antérieur. La couverture herbacée est lâche. Il existe toutes les transitions physionomiques possibles entre la forêt naine et la formation sempervirente environnante.

Les forêts denses de moyenne altitude (au-dessus de 700 m) se localisent dans les massifs du golfe de Thaïlande et sur les reliefs de l'est Mékong. A cause des températures assez basses en hiver, de la violence des vents d'été, des sols souvent superficiels et chimiquement pauvres et de l'ensoleillement insuffisant dû à la fréquence des brouillards, leur physionomie est rabougrie et très irrégulière. Leur structure est très simplifiée. La strate dominante, pouvant atteindre une hauteur de vingt mètres, est riche en Fagacées: Lithocarpus cambodiensis, L. guinieri, L. farinulenta, L. harmandii, Quercus cambodiensis, Castanopsis cambodiana, etc.. Plusieurs Cinnamomum, Litsaea, Syzygium et Tristania sont localement fréquents, ainsi que Hopea pierrei, Cedrela toona et Canarium sp., les derniers uniquement dans les forêts de l'est Mékong. Tous les troncs sont relativement courts, les contreforts petits ou absents et les branchages principaux et secondaires assez tortueux. Des cimes d'allure hémisphérique peuvent être fréquentes. On constate la disparition d'à peu près toutes les Dipterocarpacées. Le sous-bois de ces forêts est très dense, fermé en général par une multitude de brins et tiges d'Euphorbiacées et Rubiacées auxquels se mêle un grand nombre de fougères plus ou moins arborescentes, telles que Cyathea sp., Oleandra sp., Cibotium barometz et, particulièrement dans l'est Mékong, Gnetum gnemon, des palmiers (Pinanga cochinchinensis, Arenga pinnata) et Pandanus sp. La strate épiphytique est bien développée dans ces forêts humides.

La forêt périodiquement inondée de l'intérieur des terres se trouve principalement autour des grands lacs et dans certaines dépressions en bordure du Mékong. Le plus souvent il n'en subsiste plus que des broussailles par suite d'une exploitation forestière excessive. Seuls les cours inférieurs du Stung Sen et du Stung Sangkhé et la région du Tonlé Chhma sont encore recouverts de véritables forêts, bien que de dimensions assez limitées. Le phénomène le plus important qui conditionne l'existence de ces formations est, en effet, le rythme annuel de l'inondation qui dure environ 6 mois, d'Août à Janvier–Février. La structure de ces formations est d'une grande simplicité. Dans les meilleurs peuplements, il s'agit de forêts basses, d'une quinzaine de mètres environ, de densité modérée ou faible, constituées d'arbres de petit diamètre, presque toujours inférieur à 50 cm. Ils forment, par endroits seulement, des bouquets aux cimes très rapprochées entre lesquels les vides ne manquent pas. Les arbres les plus communs sont Cynometra spp., Mitragyna spp., Barringtonia acutangula, B. micrantha, Coccoceras anisopodum, Hydnocarpus anthelminthica, Albizia lebekkoides, Elaeocarpus madopetalus et E. griffithii. La flore est complexe et difficile à préciser car l'exploitation sélective et les défrichements ont profondément affecté la distribution des espèces. Il en résulte des formations plus ou moins secondarisées souvent envahies par des espèces non originales. Le tout peut surmonter un fourré de 3 à 4 m de haut, très dense, submergé aux hautes eaux, composé surtout de Coccoceras et de Hymenocardia de 3 à 10 cm de diamètre. Il n'y a ni racines aériennes ni pneumatophores, pas de lianes sauf en bordure des rivières. La régénération naturelle des grandes espèces est faible. On note aussi l'absence de palmiers. De nos jours, cette forêt périodiquement inondée représente un intérêt économique considérable pour la pisciculture naturelle.

Les mangroves ne se trouvent que sur le pourtour des baies de Veal Renh et de Kompong Som et au nord de Kas Kong jusqu'à la frontière thaïlandaise. Elles ne subsistent qu'à l'état de reliques: bandes étroites et interrompues qui peuvent cependant remonter assez loin le long des cours d'eau. Les principales espèces sont Rhizophora conjugata, R. mucronata, Bruguiera gymnorhiza, B. sexangula, Ceriops tagal, C. decandra, Sonneratia alba, Lumnitzera littorea, L. racemosa et Carapa obovata. Phoenix paludosa, palmier élégant à stipe court (3 à 8 mètres), caractérise la formation et se retrouve souvent groupé par bouquets. En moyenne les arbres ont une hauteur de 10 à 15 mètres et les arbustes, beaucoup plus nombreux que ceux-ci, de 5 à 10 mètres. Lorsque le terrain s'élève assez rapidement jusqu'à rester très fréquemment exondé, la mangrove dégénère en un fourré, généralement à Rhizophora conjugata, de 2 à 3 m de haut présentant un entrelacis dense de racines aériennes avec, localement, Bruguiera gymnorhiza. La strate herbacée y est nulle et le sol est noirâtre, très humique et tissé de fines racines. La mangrove continue à fournir du bois de feu et de charbon de bois, mais en moindre quantité qu'avant.

Les peuplements de Melaleuca leucadendron peuvent arriver jusqu'en bordure de mer en formations homogènes ou mélangés avec Casuarina equisetifolia. Cette espèce trouve le maximum de son développement dans l'arrière mangrove, où l'eau est presque constamment douce, l'eau salée ne pénétrant qu'aux grandes marées. Elle y apparait en mélange avec quelques espèces de la mangrove (Bruguiera gymnorhiza et Excoecaria agallocha) et des essences tolérant l'eau à peine salée comme Melastoma villesum, Barringtonia spp., Hibiscus tiliaceus et Nipa fruticans, mais elle domine largement les peuplements. Les forêts de Melaleuca les plus importantes au Kampuchea se trouvent entre Sre Umbell et Andong Tuk (fond de la baie de Kompong Som) et à la périphérie de la presqu'île de Chekko. Certaines de ces formations sont presque fermées, soit à l'état de fourrés très denses avec de nombreux semis, soit à l'état de fûtaie basse, apparemment équienne. Les diamètres des Melaleuca sont à peu près constants de 20 à 30 cm. Il n'y a pas de sous-bois et le sol est généralement complètement enherbé, gorgé d'eau en saison des pluies et recouvert d'un humus épais mal décomposé. En saison sèche la tourbe et les feuillages contenant une huile volatile très combustible, sont complètement digérés par le feu, permettant ainsi l'installation rapide d'une régénération prolifique.

Enfin le Melaleuca, espèce sempervirente, est signalé très à l'intérieur des terres dans des conditions édaphiques, autres que son optimum écologique (alluvions légèrement salées à très basse altitude) telles que sables très superficiels et sols noirs argileux. Il existe à l'étatbuissonnant sur des larges surfaces dans la province de Svay Rieng. Dans les prairies marécageuses il se présente en larges taches sous forme rabougrie. Il se mélange en proportions variables à la forêt claire ou fait partie de la savane arbustive. Ces peuplements ont surtout un intérêt local: le bois a la propriété d'être très durable dans les sols marécageux; et l'écorce est employée pour teindre les filets de pêche et pour confectionner des torches.

Lorsqu'une forêt dense est détruite par la culture itinérante et que cette dernière est abandonnée, une formation secondaire s'installe, dont la composition floristique révèle l'origine. Ces formations secondaires sont constamment soumises à des changements structuraux et floristiques au cours de leur vieillissement. Il y a en fait de nombreux états intermédiaires entre la forêt claire et la forêt dense décidue ou sempervirente et entre la forêt dense décidue et la forêt dense sempervirente. Sur défrichement de forêt dense en terre rouge, les bambous deviennent envahissants (russey prey, russey thnga). Sur terres grises on trouve très communément Diospyros spp., Cratoxylon spp., Grewia paniculata, Combretum quadrangulare, Mallotus cochinchinensis, Zizyphus cambodiana et Peltophorum dasyrachis. Ailleurs on trouve des perchis de 15 à 20 m de haut et de 20 à 30 cm de diamètre avec Dipterocarpus intricatus, Lagerstroemia, Vatica, Eugenia spp., Shorea cochinchinensis, Anisoptera, Hopea odorata, Parinarium, Irvingia et Aporosa.

Formations forestières feuillues ouvertes (NHc/NHO)

a) La dénomination “forêt claire” groupe un ensemble de types de forêts à aspect de verger, dont le couvert n'est pas continu et le sous-bois le plus souvent peu développé. Les espèces perdent généralement leur feuilles en saison sèche; certaines sont très abondantes, notamment des Dipterocarpacées. Ces formations, à sous-bois très combustible, sont fréquemment parcourues par les feux. La reproduction par rejets et drageons est très développée et la couverture morte est nulle. Les forêts claires couvrent de grandes surfaces dans l'est Mékong et le nord des lacs. Elles existent souvent en mélanges confus avec d'autres formations, sous de multiples états intermédiaires. Ailleurs elles s'étendent sur de vastes étendues presque sans vestiges d'autres types de végétation. Ce sont essentiellement des formations de plaine et on les trouve rarement à plus de 600 m d'altitude, la dégradation des forêts denses de moyenne altitude par les cultures ou les feux aboutissant plutôt à des savanes sans Dipterocarpacées. Une seule strate de ligneux, de taille moyenne ou petite (15 à 20 m), dont les frondaissons, rarement jointives et généralement étroites, sont longuement décidues, caractérisé la forêt claire. La plupart des arbres ont un faible diamètre, inférieur à 40 cm. Les lianes sont très peu nombreuses et n'existent pratiquement qu'en forêt claire mélangée. Une autre particularité est la grande irrégularité de la couverture herbacée, celle-ci étant plutôt lâche, voire même assez maigre, de 50 cm de hauteur, exceptionnellement remplacée par des bambous (Arundinaria falcata) très abondants. Malgré les mutilations répétées dont souffrent les plantules et les jeunes sujets, les ligneux peuvent avoir un port élancé (Dipterocarpus intricatus, D. obtusifolius, D. tuberculatus). Dans ces peuplements les feux maintiennent une certaine simplicité floristique, empêchent les sous-bois de se développer et les forêts de se densifier. La flore arborée est donc à la fois pauvre et typique par rapport à celles des forêts denses. De plus, pour un grand nombre d'espèces il y a de toute évidence grégarisme. Les différences marquées des sols contribuent puissamment à individualiser les forêts claires en plusieurs types:

• la forêt claire à dominance de Dipterocarpus obtusifolius sur sable ou terre grise se retrouve dans l'est Mékong en peuplements presque purs. Le sous-bois est quasi nul avec ça et là Memecylon edule et Corypha lecomtei. La strate herbacée, au contraire tirant avantage du petit nombre de ligneux par unité de surface et de l'ensoleillement direct, est continue;

• la forêt claire à dominance de Dipterocarpus intricatus sur sable est caractéristiquement représentée dans la région du Prek Te. Les grands Dipterocarpus intricatus, à enracinement superficiel, sont très clairsemés. Généralement, le sous-bois manque, ce qui donne une impression de forêt parc. La couverture herbeuse est assez maigre; Arundinaria falcata peut exister en touffes isolées, avec localement un pied de Phoenix humilis. Les principaux arbres et arbustes qui accompagnent l'espèce principale sont: Capparis spp., Memecylon spp., Irvingia oliveri, Cratoxylon spp., Terminalia mucronata, Pterocarpus pedatus, Dalbergia bariensis, Albizia lebekkoides, Eugenia spp., Shorea cochinchinensis, Azadirachta indica et Parinarium annamense. Sur terre grise, le sous-bois peut etre plus dense avec Siniora cochinchinensis, Corypha lecomtei, Caraya , Dalbeggia nigrencens et un bambou épineux (“russey roleak”);

• la forêt claire à dominance de Pentacme siamensis sur sols squelettiques (lithosols très érodés, coulées basaltiques) ne présente ni sous-bois, ni couverture herbacée continue. Les feux ne traversent donc pas ces peuplements presque purs. Les Ligneux tortueux bas (10 mètres environ), trapus et malvenants, donnent à ces peuplements l'allure la plus pauvre des forêts du Kampuchea;

• les forêts claires mélangées à dominance de Shorea obtusa, Dipterocarpus tuberculatus et Terminalia tomentosa sur sols latéritiques sont surtout répandues au nord des lacs et dans l'est du Mékong là où le drainage est insuffisant en saison de pluies. Outre la codominance des 3 espèces déjà citées, le principal caractère de ces forêts est l'absence de sous-bois et la présence d'un tapis continu herbacé ou, cas le plus général, de Arundinaria falcata, bambou rabattu constamment par les feux et ne dépassant pas 1 m de hauteur. Dans l'ensemble, les forêts claires mélangées sont très trophophiles, car les éléments sempervirents y sont très disséminés. Mises à part les espèces appartenant à la forêt dense décidue (Dalbergia spp., Lagerstroemia spp., etc.) ou à la forêt dense sempervirente (Parinarium spp., Mangifera spp., etc.), les espèces les plus fréquentes sont Pentacme siamensis, Dipterocarpus obtusifolius, Cycas siamensis, Corypha lecomtei, Phoenix humilis, Xylia dolabriformis et Terminalia alata. Un faciès de transition avec un sous-bois dense existe dans l'est Mékong, surtout sur les pentes à 200 ou 300 mètres d'altitude. Une strate secondaire se précise ici avec des Careya sphaerica, petit arbre décidu de 15 à 20 m de hauteur pouvant former des peuplements grégaires de dimensions limitées. Habituellement les Cycas sont communs.

b) Des savanes buissonneuses (avec Clerodendron serratum, divers Grewia ou Rhodomyrtus), arbustives et arborées (avec Zizyphus spp., Rhamnus spp., Eriolaena spp., Grewia spp., etc..) éliminent progressivement les savanes anthropiques herbeuses là où les conditions locales le permettent.

c) Les prairies marécageuses (veal) sont souvent clairplantées d'arbres: entre le Mékong et la forêt inondée, par exemple, ou sur la rive droite au nord de Chhlong, on trouve les espèces suivantes: Acacia intsii, Albizia lebekkoides, Butea frondosa, Mitragyna spp., Adina spp., Careya arborea, Samandura spp., Barringtonia spp. et Lagerstroemia spp..

d) La dégradation des forêts claires par les feux ou la surexploitation, en combination avec l'existence de sols extrêment défavorables (alluvions gravillonnaires) peuvent conduire à des savanes arborées ou arbustives avec Parinarium spp., Eugenia spp., Cratoxylon spp., Dipterocarpus intricatus, Randia spp., Memecylon edula et Careya, le sol enherbé étant parsemé de Dillenia hookeri et de Holarrhena curtesii. Ailleurs, Dipterocarpus obtusifolius devient de plus en plus important avec Melanorrhoea spp., Fagraea spp., Callophylum spp., Irvingia spp., Anneslea spp., Tristania burmanica et Aporosa spp.. Une dégradation avancée de la forêt claire mélangée conduit à une formation arbustive ouverte où toutes les espèces normalement grégaires de cette forêt claire ne sont plus que très disséminées et où les espèces épineuses sont assez nombreuses.

Bambousaies (NHB)

Il existe au Kampuchea des bambousaies apparemment stables sur les reliefs de la façade maritime. Il s'agit de formations basses, développées sur affleurements rocheux à forte déclivité, localisées à toutes altitudes au milieu des forêts denses. De très nombreux bambous, quelques Calamus et Rubiaoées s'enchevétrent dans des peuplements très denses, avec ça et là de petits arbres et des bananiers sauvages. Diverses fougères se développent bien en dessous de cette strate unique. Par ailleurs, des petits peuplements plus ou moins éphémères et anthropiques d'Oxytenanthera et d'Arundinaria falcata se retrouvent partout dans le pays.

Formations forestières de conifères (NS)

A l'ouest du Mékong, les pineraies sont assez répandues dans les montagnes des Cardamomes et autour des grands lacs. Par contre, elles n'existent pratiquement pas dans l'est Mékong. Il s'agit toujours de peuplements spontanés de Pinus merkusii de quelques centaines d'hectares au milieu de forêts claires à Dipterocarpacées, de forêts denses ou de formations secondaires où le pin est plus au moins abondant. La seule pineraie du plateau de Kirirom, à 600 m d'altitude environ, couvre une superficie d'à peu près 10 000 ha. Les pins peuvent atteindre une vingtaine de mètres de hauteur en plaine, mais pas sur les pentes. La longueur des fûts est de 10 à 15 m, avec des diamètres moyens de 50 à 60 cm. Le houppier est peu important, le port est pyramidal et montre une nette tendance à s'étaler en parasol. Au dessus de 400 mètres, ce sont de petits arbres d'une dizaine de mètres seulement qui constituent environ la moitié des arbres du peuplement. Les espèces compagnes les plus importantes sont: Calophyllum sp., Eugenia spp., Dipterocarpus spp., Shorea spp., Sindora cochinchinensis, Irvingia oliveri, Payena elliptica, Carallia lucida, Anisoptera sp., Parinarium annamense, Fagraea fragrans et Melanorrhoea laccifera. La densité du sousbois est très variable. Sur le plateau gréseux, de nombreux éléments de forêt claire y apparaissent: Careya arborea, Randia tomentosa, Tristania burmanica etc. Par contre, la couverture herbacée est presque continue. Les pins adultes supportent bien les incendies périodiques qui éliminent régulièrement la concurrence des feuillus. Le feu détruit aussi les jeunes conifères, mais il avantage quand même ces dernièrs par rapport aux feuillus en éclaircissant le couvert. Car Pinus merkusii tolère mal la concurrence des feuillus.

Formations (essentiellement) arbustives (nH)

Des fourrés de moyenne altitude se retrouvent sur les massifs du golfe de Thaïlande et sur les reliefs de l'est Mékong. Les premiers présentent une seule strate de sous-arbisseux, de 5 m tout au plus, dans laquelle un type sur trois au moins appartient à Dacrydium pierrei. L'autre conifère commun, mais beaucoup moins abondant, est Podocarpus imbricatus. Fagacées, Myrtacées, Schima crenata et Vaccinium viscifolium figurent habituellement dans ces peuplements assez caractéristiques des régions faîtières exposées aux vents violents qui peuvent être considérés comme un faciès de crête de la forêt dense de moyenne altitude. Dans l'est Mékong, les Lauracées et les genres Pasania et Castanopsis sont beaucoup mieux représentés. Par contre, les conifères sont plus diffus et n'acquièrent jamais qu'une importance tout à fait locale.

Les fourrés discontinus périodiquement inondés ne sont que des stades dégradés très ouverts de la forêt périodiquement inondée. Les exemples ne manquent pas sur le cours inférieur du Stung Sen. Il n'existe qu'une seule strate, arborescente ou arbustive (2 à 4 m de hauteur). La composition floristique des fourrés est généralement la même, à peu de chose près, que celle de la forêt originelle. La physionomie se simplifie par disparition des ligneux les plus hauts et, par endroits, constitution de stades probablement pionniers.

Une sorte de fourré monophytique d'une hauteur de 2 à 10 mètres caractérise les rochers au milieu des cours d'eau et les îles plates sableuses et rocheuses du Mékong en amont de Sambor jusqu'à la frontière laotienne, mais surtout entre Stung Trong et Khône. Anogeisaus rivularis y domine presque exclusivement. Les peuplements sont singuliers par leurs dimensions souvent réduites à de minces franges sur les rives, par la physionomie que leur confère les arbres de cette espèce surélevés sur des racines aériennes de plus de 1 m et à l'écorce lisse.

A la lisière de la forêt dense, Melaleuca leucadendron peut également se présenter en fourrés, avec Eugenia zeylanica, un Calophyllum à feuilles étroites, Epacris spp., Cinnamomum spp., Vatica sp. et Rhodomyrtus tomentosa.

1.1.2 Situation actuelle de la végétation ligneuse

Surfaces actuelles

Les chiffres présentés dans le tableau suivant sont essentiellement actualisés à partir des données de l'inventaire forestier national extensif effectué de 1960 à 1964. Les résultats de surface de cet inventaire ont été obtenus d'après le comptage de points d'échantillonnage sur les photographies aériennes au 1/40 000 ème avec vérification sur le terrain (5) (7) (8). L'estimation des superficies sur la carte de végétation du bassin inférieur du Mékong établie à partir de l'interprétation des images Landsat (15), complétée par l'interprétation des mêmes images Landsat pour les parties du pays non représentées, ne concernent que des unités cartographiques complexes qu'il n'a pas été possible de faire correspondre d'une manière valable avec les catégories utilisées dans cette étude. Néanmoins, l'interprétation de ces données a permis une approximation plus correcte de la situation actuelle de la couverture végétale dans le pays.

Surfaces estimées de végétation ligneuse naturelle à la fin de 1980
(en milliers d'ha)

Ces chiffres appellent les remarques suivantes:

• il a été estimé que durant les périodes 1965–70, 1971–75 et 1976–80 les défrichements pour l'agriculture permanente ont été, respectivement, de 150 000 125 000 et 75 000 ha de forêt dense et de 100 000, 50 000 et 25 000 ha de forêt clairs. Ces estimations décroissantes prennent en considération l'évolution de la situation intérieure du pays;

• la superficie des jachères forestières est estimée à plus de 200 000 ha, les surfaces des formation à prédominance de bambous (NHB) incluent des peuplements secondaires sur défrichements et cultures abandonnés récemment;

• on a estimé provisoirement, en surface, à 20% les forêts denses feuillues improductives du fait de la pauvreté du matériel sur pied et de l'inaccessibilité, soit environ 1 280 000 ha;

• toutes les forêts inondées périodiquement ou en permanence ont été considérées improductives (750 000 ha au total), leur superficie étant indiquée comme ayant diminué de 25 000 ha depuis 1965, probablement du fait de quelques travaux de barrage entrepris sur des cours d'eau d'importance mineure;

• à partir de la production cumulée totale de bois d'oeuvre durant les 50 dernières années et tenant compte que la déforestation affecte en priorité les forêts déjà exploitées, on a estimé la surface actuelle des forêts denses feuillues productives exploitées (NHCf1uc) de l'ordre d'un demi million d'ha;

• l'étude des photographies aériennes ne faisant pas de distinction entre la forêt claire et les savanes boisées, arborées ou arbustives mais classifiant l'ensemble en trois groupes de densité (forte, moyenne et faible) (8), seuls les peuplements à forte densité ont été acceptés comme formations ouvertes productives, soit 1 275 000 ha;

• l'extension des jachères dans la zone des formations ouvertes est limitée aux abords des forêts denses et peuplements de transition avec une superficie globale estimée à 25 000 ha;

• on a estimé qu'en gros l'extension des bambousaies dans les jachères forestières compense leur destruction du fait de l'expansion de l'agriculture et que leur superficie totale demeure essez stable dans le temps, aux alentours de 385 000 ha, surface qu'elles occupaient en 1965; cette estimation, de même que la proportion de 20% de bambousaies inaccessibles sur des pentes raides ou dans des bassins inondés (les autres peuplements étant caractérisés par une exploitation périodique localisée et artisanale) demande à être vérifiée;

• les feux périodiques maintiennent les peuplements de pin en les protégeant contre l'invasion des feuillus. Du fait de leur situation gégraphique leur défrichement parait improbable; par contre il est possible qu'ils aient fait l'objet d'une exploitation sélective pendant la période 1965–1980. 10 000 ha de pineraies ont été classées improductives du fait de leur caractère rabougri ou de leur faible densité (8);

• les formations décrites comme “broussailles” dans le document (5) ont été classées comme formations essentiellement arbustives; on a estimé l'accroissement de leur superficie depuis 1965 à 75 000 ha.

Propriété

La quasi totalité des forêts naturelles existantes appartient à l'Etat. Toutefois, à la fin des années soixante, la création ou l'extension de nouvelles municipalités à entrainé l'înclusion dans le territoire de ces villes, de superficies restant encore à l'état de forêt. La surface totale de ces forêts municipales ne dépasse pas 20 000 ha. Il n'existe pas au sens propre du terme de forêts particulières au Kampuchen. En principe les terrains dístraits du domaine forestier de l'Etat et attribués à des particuliers l'étaient (avant 1968 pour le moins) pour permettre une mise en valeur agricols ultérieure.

Celle-ci, et partant le défrichement, était même une des conditions du transfert définitif de propriété (5) (7).

Statut légal et aménagement

Environ 30% du domaine forestier avaient été mis en réserve en 1970. Il n'a pas été trouvé d'information en ce qui concerne des classements ou déclassements éventuels depuis cette date (5) (7).

Domaine reservé en 1969

Le statut de réserve implique une réglementation de l'exploitation afin de préserver et en même temps de mettre en valeur les ressources forestières du pays (NHCf2r=0). Aucun peuplement naturel ne semble actuellement soumis à un aménagement intensif au sens utilisé dans cette étude (NHCf1m=NSf1m=NHbf1m=0).

Exploitation forestière

Présentement l'économie forestière est principalement orientée vers la satisfaction des besoins nationaux, la forêt naturelle fournissant la matière première nécessaire pour la reconstitution du pays et en même temps le bois de feu et de service consommé par la population rurale.

Bois en grumes

Pour 1969, dernière année où l'on a disposé de données fiables, l'Annuaire FAO des produits forestiers signale une extraction d'environ 600 000 m³ de grumes de sciage et de déroulage. L'estimation moyenne faite pour les années 1972 à 1978 est de 110 000 m³. En tenant compte des difficultés des années soixante dix et des efforts actuels de reconstruction, l'ordre de grandeur de la production de bois en grumes, peut être estimé à 100 000 m³ pour l'année 1980, sous la forme d'une exploitation artisanale, soit par la population rurale elle-même, soit par des sociétés forestières étatiques, en contraste avec l'octroi de permis d'exploitation de longue durée à des entreprises privées, système pratiqué avant 1970 (12). L'industrie du bois n'a jamais été très développée. En 1969, on comptait 465 petites scieries mécaniques et manuelles avec une production annuelle de 160 000 m³, une usine de contreplaqués produisant 3 000 m³ et une usine de pâte et de papier produisant 3 700 t à partir de matières premières autres que le bois: bambou et pâte importée. En outre il existait environ 200 charbonnières (9).

Autres produits forestiers

La consommation locale réelle de bois de feu et de charbon de bois n'est pas connue. Selon l'Annuaire FAO des produits forestiers, 350 000 m³ de bois de service et 3,5 millions de m³ de bois de feu ont été extraits en 1969. Pour 1978 ces chiffres ont été estimés à environ 450 000 m³ et 4,5 millions de m³.

Les autres produits traditionnels de la forêt sont le miel d'abeille (42 380 kg en 1969), l'huile de bois (2 450 tonnes en 1969), la résine de bois de Dipterocarpus spp., Hopea sp. et Shorea sp. (807 tonnes en 1969), la résine de Pinus merkusii (300 kg en 1969) les rotins (292 tonnes en 1969), les fruits de cardamômes (3 600 kg en 1969), les bambous (Arundinaria spp., Bambusa spp. et Oxytenanthera spp.) avec 80 800 m³ en 1969, différentes écorces (650 tonnes en 1969) et tannins, sans oublier les champignons, diverses fleurs ornementales (e.a. orchidées) et toute une gamme de plantes médicinales (1) (8) (16).

1.1.3 Situation actuelle des volumes sur pied

Volumes sur pied estimés à la fin de 1980
(totaux en millions de m³)

Les chiffres ci-dessus ont été calculés à partir des superficies déterminées au paragraphe 1.1.2 et des indications données ci-dessous:

• l'inventaire forestier de l'est Mékong (2) a évalué le volume fût sur pied des forêts denses et semi-denses vierges entre 200 et 230 m³/ha pour les arbres de diamètre supérieur à 20 cm. En supposant que la classe diamétrique 10–19 cm représente à peu près 10% du volume total de l'ensemble des arbres de diamètre supérieur à 10 cm, on arrive à un volume VOB de l'ordre de 230 m³/ha;

• le “volume effectivement commercialisable” (VAC) des forêts feuillues denses non encore exploitées de la région des Cardamomes est donné égal à 20,2 m³/ha, avec 30 cm comme diamètre minimum d'exploitabilité (12). On a utilisé le même chiffre de 20 m³/ha pour les forêts denses vierges de l'est Mékong et des autres régions;

• le volume sur pied des forêts feuillues denses déjà exploitées et non envahies par l'agriculture itinérante a été estimé à 200 m³/ha, soit 30 m³/ha de moins que celui des forêts feuillues vierges;

• le volume brut des forêts denses feuillues “à faible densité” (voir 1.1.2) est estimé en moyenne à 100 m³/ha, mais les arbres y sont malformés et la qualité du bois inférieur. La forêt naine qui en fait partie ne contient pour sa part que 40 m³/ha environ (23,5 m³/ha avec diamètre supérieur à 30 cm) (12). Les formations ligneuses inondées périodiquement ou en permanence sont encore plus pauvres avec 20 m³/ha pour l'ensemble des mangroves et arrière-mangroves (2) et avec 6 m³/ha pour l'arrière-mangrove détériorée (11). Une moyenne de 20 m³/ha semble acceptable. Pour l'ensemble des forêts denses improductives (NHCf2(i)) la moyenne pondérée est d'environ 70 m³/ha;

• la forêt claire principalement localisée dans l'est Mékong contient en moyenne 60 m³/ha, dont 15 m³ de bois commerciaux (Dipterocarpus spp. surtout) (2) (9) (10 (11);

• l'inventaire intensif fait dans la pineraie de Kirirom a évalué le volume sur pied prêt pour l'exploitation à 53 m³/ha et un volume d'arbres de dimensions non exploitables de 104 m³/ha (1), ce qui donne envirn 150 m³/ha au total pour ces peuplements intacts. Les formations de pin exploitées et non dégradées (NSf1uc) incluent une proportion de feuillus là où les feux n'ont pas été assez vigoureux pour les détruire, ce qui se reflète dans le chiffre du volume sur pied restant (3). Les pineraies improductives (NSf2(i)) sont surtout des fourrés avec des arbres nains, totalisant à peine 30 m³/ha;

• (3) rapporte un volume commercial de bambou de 20 m³/ha dans les peuplements qui justifient une exploitation organisée.

La seule étude sur l'accroissement est celle faite dans l'est Mékong, où l'accroissement en forêt dense est estimé à 0,33 m³/ha/an (2) (5).

1.2 Plantations

1.2.1 Introduction

Des boisements et reboisements ont été effectués à petite échelle un peu partout au Kampuchea dans des terres et forêt déjà classées. Les essences utilisées ont été par ordre d'importance: Tectona grandis, Hopea odorata, Dipterocarpus sp., les pins (Pinus merkusii, P. khasya et P. massoniana) et Peltophorum ferrugineum (5) (7). La surface individuelle de ces peuplements artificiels est généralement très limitée et leur valeur économique marginale. Il faut mentionner l'existence en 1967 de plantations non forestières comprenant 16 000 ha de cocoteraies, 2 000 ha de peuplements de palmier à sucre, 36 300 ha de cultures fruitières (Citrus sp., bananiers, Mangifera, etc.) et 62 200 ha d'hévéacultures (14).

1.2.2 Surfaces des plantations réalisées

Les plantations d'arbres ou en ligne réalisées hors forêt, le long des routes, sur les terrains communaux dénudés et dans l'enceinte des pagodes ne sont pas incluses dans les statistiques ci-dessous.

Plantations industrielles

Surfaces estimées des plantations industrielles réalisées à la fin de 1980
(en milliers d'ha)

Les chiffres indiqués dans le tableau ci-dessus ont été estimés à partir des superficies mentionnées dans les documents (4), (5), (6) et (7). On a estimé que très peu d'activités de reboisement ont été entrepris dans les années 70 et que les surfaces plantées auparavant ont été sauvegardées dans leur ensemble.

Autres plantations

Surfaces estimées des plantations autres qu'industrielles réalisées à la fin de 1980
(en milliers d'ha)

Le trasek (Peltophorum ferrugineum), une Légumineuse à croissance moyenne (6 m³/ha/an) utilisée comme bois de feu, a été planté à raison d'une dizaine d'ha par an entre 1956 et 1965 (5). On a indiqué ce taux de reboisement également pour la période 1966–70.

Toutes plantations

Surfaces estimées des plantations réalisées à la fin de 1980
(en milliers d'ha)