ANNEXE III

RESUME DES REPONSES AU QUESTIONNAIRE
SUR LE REPEUPLEMENT DU POISSON EN EUROPE

par

T. Backiel
Organisateur du Symposium

En 1981, un questionnaire très simple a été envoyé aux correspondants de la CECPI. Treize pays ont envoyé des réponses: Autriche, Belgique, Chypre, Hongrie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, République fédérale d'Allemagne, République d'Irlande, Royaume-Uni (pour l'Angleterre et le Pays de Galles), Suède, Suisse et Tchécoslovaquie. Tous ces pays pratiquent de façon courante le repeuplement des cours d'eau, réservoirs et lacs.

Le nombre total des espèces ichtyques citées à propos des repeuplements est de trente, mais la liste concernant l'Europe est très probablement incomplète (voir tableau).

Sur ces espèces de poissons, dix ne sont pas d'origine européenne et certaines sont d'introduction tout à fait récente, comme la carpe chinoise, Salvelinus namaycush et Coregonus peled; le repeuplement au moyen de ces espèces est semble-t-il devenu pratique courante dans quelques pays.

En ce qui concerne les priorités, la truite de rivière vient en tête (onze pays, tous types de nappes d'eau) suivie par la truite arc-en-ciel, le brochet (dix-huit pays), l'anguille et la carpe commune (sept pays).

Tous les types de nappes d'eau sont repeuplés et la plupart des espèces sont utilisées aussi bien pour les eaux courantes que pour les eaux stagnantes. Quelques espèces ne sont utilisées que pour empoissonner les rivières et les corégonidés ne sont utilisés que pour les lacs (voir tableau).

Les poissons utilisés aux fins de repeuplement proviennent d'écloseries (mentionnées par tous les pays), d'étangs (mentionnés par neuf pays) ou de stocks naturels. L'élevage de poissons en vue d'effectuer des repeuplements ainsi que les transferts d'une nappe d'eau à une autre sont mentionnés par l'Angleterre et le Pays de Galles, Chypre, l'Irlande, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, la République fédérale d'Allemagne et la Suisse.

L'Autriche, l'Irlande, la Norvège, la Suisse et la Tchécoslovaquie font état d'une évaluation systématique des repeuplements, et la Hongrie, la Pologne et la Répbulique fédérale d'Allemagne d'une évaluation partielle - concernant certains poissons et certaines nappes d'eau.

Les opinions diffèrent quant à l'efficacité du repeuplement. D'après les questionnaires autrichien, hongrois et suisse, le repeuplement est efficace. La Norvège considère que le repeuplement en saumons est une réussite, de même que l'Angleterre et le Pays de Galles en ce qui concerne la truite arc-en-ciel déversée dans des réservoirs. Le repeuplement des lacs en anguilles s'est avéré efficace en Pologne et les experts allemands le jugent nécessaire, ce qui signifie probablement qu'ils ont enregistré certains succès. Le déversement de corégonidés dans des lacs a bien marché en Pologne; en République fédérale d'Allemagne, on l'estime nécessaire, pour les “lacs en voie d'eutrophisation”, de même que le repeuplement des eaux courantes avec des truites de rivière dans les cas où les frayères sont détruites. L'Irlande a cependant exprimé l'opinion que le déversement de salmonidés de divers stades (depuis les oeufs embryonnés jusqu'aux alevins d'un an) n'a pas aussi bien marché qu'on ne l'avait pensé.

D'après l'Allemagne, le repeuplement des rivières et des réservoirs avec des brochets donne des résultats aussi variables que l'empoissonnement avec des carpes pour la pêche sportive. L'Irlande signale que le repeuplement des “eaux à cyprinidés” réussit mieux dans le cadre d'un aménagement soigneux. En Angleterre et dans le Pays de Galles, l'efficacité de repeuplement avec des “poissons communs” n'est pas clairement démontrée, non plus que celle des repeuplements effectués en Pologne avec des espèces autres que les corégonidés et les anguilles. La Tchécoslovaquie parle “d'efficacité modérée”; selon Chypre le repeuplement est “efficace à modérément efficace”; la Belgique et la Suède citent tous les degrés d'efficacité possibles. Les Hollandais ont répondu que le repeuplement est soit modérément efficace, soit inefficace.

Les treize réponses au questionnaire sur le repeuplement ne couvrent pas toute l'Europe et, étant donné le caractère très simple du questionnaire, passent sous silence nombre de détails importants. Elles révèlent néanmoins plusieurs opinions et phénomènes intéressants. Si l'on considère combien ce moyen d'aménagement est courant et généralise, on peut se demander pourquoi l'on publie si peu de comptes rendus et d'études critiques sur le repeuplement en poissons.

Cette conclusion confirme l'opinion que partageaient certains des participants à la onzième session de la CECPI selon laquelle cette question mérite un examen au niveau international. Le lecteur voudra bien se référer au Rapport du stage CECPI sur la production massive du frai et des alevins en eau douce (Document technique de la CECPI no. 35) où il est dit que l'on cultive en Europe plus de 31 espèces, dont la plupart sont utilisées pour des repeuplements. Les questions relatives à la survie, à la croissance, au comportement et à la recapture des poissons utilisés pour les repeuplements méritent attention. Les réponses au questionnaire, bien évidemment, ne les résolvent pas mais révèlent que:

1. Un nombre appréciable d'espèces est utilisé pour les repeuplements et, partant, celles-ci sont considérées comme pouvant compléter utilement les populations et communautés ichtyques d'origine.

2. On note assez couramment parmi les experts des réserves quant à l'efficacité de cet enrichissement des stocks.

3. Il est bien établi que les résultats diffèrent selon les circonstances.

ESPECES (ET SOUS-ESPECES) DE POISSONS UTILISEES POUR REPEUPLER DIVERSES NAPPES D'EAU INTERIEURES, D'APRES LES REPONSES FOURNIES PAR LES PAYS

DOCUMENTS TECHNIQUES DE LA CECPI PUBLIÉS