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PROBLEMES PATHOLOGIQUES EN PISCICULTURE INTENSIVE

Mr G. GIORGETTI

Tout d'abord, je vous prie de bien vouloir m'excuser d ne pas parler en français, langue plus familière à la plupart d'entre vous ; je parlerai en anglais ; merci d'avoir fait appel à moi. J'essaierai de pallier au problème de la langue en utilisant beaucoup de tableaux et de diapositives.

La santé, à l'heure actuelle, est une réalité, qui conditionne de façon déterminante le résulta économique en zootechnie, ceci est vrai pour toutes les formes d'élevage intensif, mais plus particulièrement en pisciculture. (tableau 1)

En fait, nous savons que l'environnement est primordial dans l'apparition et l'évolution d'un phénomène pathologique.

L'environnement peut être considéré comme un facteur de stress, se définissant par les efforts que doit faire l'animal pour s'adapter à des condition qui ne lui sont pas parfaitement favorables.

Il est vrai que si nous allons dans une exploitationbovine ou porcine nous pouvons avoir la sensation que quelque chose ne va pas (trop chaud, ammoniaque, etc…), alors que si nous pénétrons dans une pisciculture, c'est à dire un environnement aqueux, nous ne percevons absolument rien, et ceci peut signifier une aggravation des conditions de milieu sans intervention de notre part pour les rectifier. (Tableaux 2 – 3 – 4 – 5)

Les conditions sanitaires sont très importantes et le deviendront toujours plus, ceci au moins pour trois raisons :

  1. Les techniques de production évoluent toujours vers une intensification de plus en plus poussée.

  2. La situation actuelle de l'environnement est telle qu'elle nous incite à croire en une aggravation plutôt qu'à une amélioration.

  3. Dans les piscicultures, la génétique ne s'intéresse pas aux problèmes sanitaires, mais uniquement à la sélection de souches ayant une croissance plus rapide, un meilleur indice de conversion, à ponte précoce ou retardée. etc… Ceci a abouti à un affaiblissement des animaux et à une sensibilité plus grande aux agents pathogènes.

Nous devons considérer qu'une mortalité brutale qui décroît dans le temps est normalement due à l'environnement (pollution) alors qu'une mortalité qui augmente lentement est normalement due à une maladie.

Pour un diagnostic, nous devons nous baser sur 3 sortes d'information à savoir :

- l'anamnésie,

- l'observation,

- les études cliniques.

L'anamnésie :

Le début d'une maladie se manifeste par une augmentation de la mortalité quotidienne et par une diminution de la consommation alimentaire. On observe une position anormale des poissons dans les bassins, qui se maintiennent sur le fond et les bords pour ne pas être entrainés par le courant. En outre, le poisson réagira à un stimulus d'une manière différente. Durant les examens cliniques, nous observons la présence du deux lésions aspécifiques qui signifient un état de souffrance chez le poisson et qui sont plus ou moins marquées en fonction de la maladie : ce sont l'exophtalmie et l'hyperpigmentation.

Nous pouvons considérer les maladies dues aux :

- virus

- bactéries

- parasites

- champignons

- environnement

et pour chacune de ces catégories nous devons établir la thérapie et la prophylaxie.

Virus (série de diapositives) : pas de thérapie ; pas de prophylaxie au sens d'immunisation par des anticorps ; seul est possible un contrôle sanitaire. (tableaux 6 – 7)

Bactéries (série de dapositives): Le décrêt ministériel italien du 4 août 1969 réglemente l'utilisation de substances chimiothérapiques antibiotiques mélangées à la nourriture contre les maladies bactériennes (tableaux 8 – 9). De nos jours, l'utilisation de vaccin est possible pour la prophylaxie. (Tableaux 10 – 11 – 12 – 13 – 14 – 15)

Parasites (série de diapositives): En ce qui concerne les parasites, la prophylaxie et la thérapie consistent en une utilisation appropriée du désinfectants, comme nous l'avons déjà vu dans le tableau 10.

Champignons: Les champignons sont l'aboutissement d'un processus dans lequel ils n'interviennent généralement pas comme protagonistes, mais où ils doivent être considérés comme des éléments négatifs d'une maladie secondaire.

Environnement (série de diapositives): Les conditions de milieu sont toujours responsables de l'évolution des agents pathogènes, comme nous l'avons vu, mais quelquefois elles sont seules responsables de la maladie, comme dans le cas évident de la maladie du gaz et de la maladie branchiale. Dans ces cas, la seule prophylaxie et thérapie possible est l'élimination de la cause qui a provoqué le phénomène pathologique.

TABLEAU 1

PRODUCTION DE TRUITES EN EUROPE OCCIDENTALE (Tonnes)

PAYS197819791980198119821983
DANEMARK17 50017 95017 50021 70020 60021 000
ITALIE17 84019 90019 90020 63520 00019 000
ALLEMAGNE DE L'OUEST7 5008 0008 80012 00013 00013 000
AUTRICHE1 3001 4001 4802 4002 3002 300
ROYAUME UNI2 7703 0704 2005 2005 5005 500
IRLANDE (eau douce) 220400490610600
 (eau de mer)   170340600
BELGIQUE300300300300400400
FRANCE18 00018 00019 00024 00025 00026 000
NORVEGE2 2002 6903 2754 4854 5004 000
FINLANDE3 3003 6004 0005 4005 7006 000
ESPAGNE(Evaluation)7 5009 00010 30011 00011 00012 000
Total78 21080 13089 155107 780108 850110 400

TABLEAU 2 Interaction des facteurs nécessaires au développement d'une maladie en Aquaculture

P + P + M = D

P + P + M2 = D

TABLEAU 3

Quelquefois un agent étiologique est conditionné par un autre (érytrodermatite de la carpe conditionnée par un virus)

TABLEAU 4

CHIMIQUESBIOLOGIQUES
1 - Chimie de l'eau1 - Densité de la population
2 - Polluton2 - Autres poissons, nécessité d'espace pour le mouvement
3 - Composition d'aliment3 - Microorganismes (pathogènes et non pathogènes)
4 - Composé azoté et autres déchets métaboliques4 - Macroorganismes (ecto et endo-parasites)
PHYSIQUESCESTIONNELS
1 - Température1 - Manipulation
2 - Lumière2 - Transport
3 - Sons3 - Stockage
4 - Gaz dissous4 - Méthodes d'alimentation
  a) manuelle
  b) automatique
 5 - Traitements sanitaires

Facteurs biologiques, chimiques, physiques et gestionnels qui peuvent perturber les poissons en élevage intensif et causer des stress.

TABLEAU 5 A

ECHANTILLONS - 82Nombre de casECHANTILLONS - 83nombre de cas
Nombre d'échantillons : 6 978 Nombre d'échantillons : 7 465 
Viroses Viroses 
N.P.I168N.P.I78
S.H.N.129S.H.N.74
Bactérioses Bactérioses 
Aéromonas sp12Aéromonas sp24
Bouche rouge0Bouche rouge23
Furonculose10Furonculose3
Myxobactériose8Myxobactériose18
Vibriose58Vibriose34
Mycoses Mycoses 
Saprolegniose23Saprolegnose23
Parasitoses Parasitoses 
Acanthocéphale9Acanthocéphale4
Chilodonella sp4Chimodonella1
Costia sp8Costia sp12
Dactylogyrus-Gyrodactylus93Dactylogyrus-gyrodactylus69
Hexamita sp11Hexamita sp8
Ichtiophtirius60Ichtiophtirius34
Lentosporiasis26Lentosporiasis3
Oodinium2Oodinium7
Trichodinidés34Trichoùndés22
Diplostomum voluvens1Diplostomum volovens-
P.K.D38P.K.D28

TABLEAU 5 B

ECHANTILLONS - 1984Nombre de cas
Nombre total des échantillons examinés : 8 836 
Maladies Virales 
N.P.I.56
S.H.V.83
Tests négatifs79
Maladies bactériennes 
Aéromonas sp16
Alcaligène sp4
Bouche rouge76
Furonculose10
Myxobactériose31
Uibriose16
Tests négatifs150
Mycoses 
Sranchiomycose1
Saprolegniose29
Maladies parasitaires 
Acanthocéphale6
Apiosomiasis2
Argulosis1
Chilodonella sp2
Costia sp7
Dactylogyrus-gyrodactylus112
Hexamita sp10
Lentosporiasis7
Nematodi9
Oodinium6
Trichodinidés16
Ichtiophtirius59
Empoisonnement par le milieu26
Dégénération hépatique31
Maladie branchiale334
Maladie des bulles de gaz46
PKD26
Traumatismes2
Analyses de l'eau325
Divers329

TABLEAU 6

COUT DE LA SEPTICEMIE HEMORRAGIQUE VIRALE

Production des truites - 198318 000 tonnes
Mortalité due à la S.H.V.30% du total
Prix de vents de la truite£ 2 700 le kg.
Prix de la production totale£ 48 600 000 000
Perte annuelle due à S.H.V (en lires italiennes)∼ £ 15 000 000 000

La S.H.V. tue les alevins et les truitelles dont le coût est plus élevé que celui des truites de taille commerciale.

TABLEAU 7

AnnéeTrutticulture (TN)Trutti. sous contrôletrutti. assainietrutti. recontaminéetrutti. assainietruites indemnes
1978–7967168118
1980695081015
1981705072121
1982705044324
1983704903627
Total704927111127

Contrôle sanitaire officiel pour la septicémie hémorragique virale (S.H.V.) dans la province de TRENTO (TN)

TABLEAU 8

Chloramphénicol+++
Tétracycline+++
Furanaces++
Sulfamicides-
Néomicine-

ESSAIS DE SENSIBILITE AUX MEDICAMENTS

TABLEAU 9 TABLEAU DE THERAPIE ET DE DESINFECTION

MALADIEDESINFECTANTQUANITEDUREE
Septicémie hémorragique viraleChaux vive (Installation extérieure)20–30 q/haun mois
Septicémie hémorragique viraleFormal à 40% (Installation intérieure)2% 
Septicémie hémorragique ViraleIodophore (1,7% d'activité)30–50 p.p.m.5 minutes
Maladies bactériennes (1)Tetracyline75 mg/kg/p.v.5 minutes
Maladies bactériennesChlorotetra75 mg/kg/p.v.6–7 jours - interruption 30 j
Maladies bactériennesOxy-tetra75 mg/kg/p.v.6–7 jours - interruption 30 j
Maladies bactériennesSulphamerazine120–220 mg/kg/p.v.21 jours - interruption 60 j.
Maladies bactériennesFurazolidone60–70 mg/kg/p.v.10 jours - interruption 30 j.
Maladies parastiariesSel d'ammonium (10% d'activité)20 p.p.m.20–30 minutes
Maladies parastiariesFomol150–250 p.p.m.20 minutes
Maladies parastiariesAcriphlanine5–10 p.p.m.60 minutes
ArgulosisMasoten (dans les étangs)0,2–0,3 p.p.m. 
Anti-alguesSulfae de cuivre1/10 000, 2–3 kg/ha 
OeufsIodophore (1,7% d'activilé)15%10 secondes
OeufsVert do malachite1/200 00010 secondes, 1–2 fois/semaine

(1) Décret ministériel Italien du 4 août 1969

2) Faire attention à la température de l'eau; plus elle est élevée, plus la concentration est faible. (jusqu'à 10%, 250 p.p.m, entre 10%–15%, 200 p.p.m., au dessus de 15%, 150 p.p.m.). p.v. = poids vif

TABLEAU 10

VACCIN
METHODE D'ADMINISTRATION

TABLEAU 11

FACTEURS INFLUENCANT LE TAUX D'IMMUNITE CHEZ LES POISSONS VACCINES

 1 - Méthode d'administration du vaccin
 2 - Taux de dilution du vaccin
 3 - Temps de contact (durée d'immersion)
 4 - Température de l'eau
 5 - Taille du poisson à vacciner

TABLEAU 12

EXPERIENCES AVE LE VACCIN DU VIBRIO

Tableau 1 (Test sans solution hyper-osmotique)

Type de vaccinNombre total d'alevinsNombre total d'alevins mortsTaux de mortalité
Formol 40%9688.33
Chaleur931718,28
Chaleur + C.V.862023,26
Commercial962829,25
Contrôle872731,03

Tableau 2 (Test avec solution hyper-osmotique)

Type de vaccinNombre total d'alevinsNombre total d'alevins mortsTaux de mortalité
Formol7833,84
Chaleur7867,69
Chaleur + C.V.7356,85
Commercial8167,40
Contrôle882022,72

Tableau 3 (Test sur le terrain utilisant le vaccin inactivé avec le formol (40%) sans bain préalable hyper-osmotique

Vaccinés252 9895 5002,17
Contrôle319 48097 36030,40

TABLEAU 13

EFFICACITE DU VACCIN MONOSPECIFIQUE OU BIVALENT DANS LES TROTTICULTURES CONTAMINEES PAR LE VIBRIOSE ET LA BOUCHE ROUGE
LotMortalité spontanée/%
1 - Vaccin Vibriose12,3
2 - Vaccin bouche rouge31,9
3 - Vaccin bivalent23,2
4 - Témoin38,1

TABLEAU 14

TEST DE VACCINATION POUR LA VIBRIOSE CHEZ LE LOUP
 Bassin 1Bassin 2Bassin 3Moyenne
Animaux vaccinés16%12%18%15,4%
 Bassin 4Bassin 5Bassin 6Moyenne
Animaux non vaccinés32%32%28%30,7%

TABLEAU 15

Pourcentage des maladies dans l'élevage du loup

Vibriose: 60%
N.P.I.: 20%
Tricodine: 10%
Gyrodactyle: 5%

Essais de vaccination chez les alevins de loup

Test d'infection par vibrio anguillarum (30' dans 10 1. d'eau avec 28 × 107 cell/ml)

MORTALITE

JoursVaccinésNon vaccinés
100
204
300
407
521
612
712
800
910
1030
1100
1200
1300
1400
Total814

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