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Annexe 3

RAPPORT SUR L'IMPACT DU PROJET DE DEVELOPPEMENT
AQUACOLE DANS LA BAIE D'AMVRAKIKOS

PAR
G.F. FRISONI

O. GUELORGET

CONSULTANTS C.E.E./MEDRAP

LA BAIE ET LE DELTA D'AMVRAKIKOS

- GRECE -

1 - DESCRIPTION DU MILIEO NATUREL ET HUMAIN (Fig. 8 et 9)

La baie d' AMVRAKIKOS et ses alentours out été très peu étudiés. Nous disposons essentiellement du travail considérable de SZIJJ et de ses collaborateurs (1981): “Ecological Assessment of the delta Area of the rivers Louros and Arachtos at the gulf of Amvrakia” qui décrit l'ensemble des habitats rencontrés sur le delta des rivières du LOUROS et de l'ARACHTOS. Notre équipe a pu amener quelques précisions sur certains descripteurs (macrofaune et macroflorebenthiques phytoplancton, géochimie du sédiment) des lagune de RODIA, TSOUKALIO et LOGAROU. D'autre part, un rapport FAO de M. BELLOC fournit quelques précisions sur les rendements de pêche dans cette zone.

Sur la base de ces documents, nous décrirons cette zone en terme de caractérisation écologique (cf annexe №3).

1.1 - Limites de l'unité fonctionnelle

Le zone d'étude est située sur la côte Nord-Ouest de la Grèce, entre 11° et 39° de longitude et 20°44' et 21°07' de latitude. Elle se compose d'un golfe (golfe d'AMVRAKIA ou AMVRAKMIKOS) communiquant avec la mer ionienne par un chenal étroit au niveau de la ville de PREVEZA. Ce golfe est situé dans un ensemble de collines au relief parfois accusé. Les deux principaux tributaires de ce golfe sont les fleuves LOUROS et ARACHTOS, qui se jettent dans sa partie nord, à travers un delta abritant un complexe lagunaire (RODIA - LOGAROU - TSOUKALIO). A la périphérie de ce golfe s'échelonnent de petites lagunes (MAZOMA, VONITZA, ROUGAS, KATAFOURKON).

Le programme aquacole prévu sur cette zone englobe aussi des lacs d'eau douce (à VOULKARIA au sud, près d'ARTA au nord), ainsi que des lagunes situées sur la mer ionienne au sud de PREVEZA.

1.1.1 - Caractéristiques essentielles de la géologie du delta

L'arrière pays du delte ainsi que les quelques pointements du substratum qui émergent ça et là de la plaine deltaïque sont constitués d'unités écaillées, appartenant à la zone ionienne, c'est à dire le partie externe de l'édifice orogénique héllénique (Aubouin, 1959).

Les séries à l'affleurement comportent essentiellement des carbonates secondaires et tertiaires (Trias à Eocène moyen) en général karstifiés et localement recouverts de “Terra rossa”. Ca n'est qu'au NE de l'Arachtos qu'affleurent des flyshc éocènes et miocènes.

Le delta lui-même est constitué d'une plaine alluviale dont les découpures enserrent des bassins paraliques (lagunaires) séparés de la Baie Amvrakique par des cordons percés de “graus”. Cette physiographie est liée à 3 phénomènes principaux (SZIJJ, 1981):

-   la progradation de corps sédimentaires alluviaux engraissés par les apports détritiques du réseau hydrographique local.

-   la divagation du cours du Louros sur se plaine alluviale d'Est en Ouest (fig. 10).

-   la construction de flèches et de cordons littoraux sous l'effet de la dynamique marine (vagues et dérive périlittorale).

En outre, le réseau hydrographique a été modifié par l'édification récente de deux canaux de dérivation (fig. 10).

Ainsi, la plaine deltaïque est vraisemblablement constituée de cônes alluviaux juxtaposés et son état actuel dérive d'un delta de “type fluvial” (Galloway, 1975) à morphologie digitée et les cordons littoraux qui limitent vers le Sud les bassins lagunaires sont des formations essentiellement marines - constituées principalement de sables coquillers - ancrées soit sur d'anciennes barres transversales sousmarines situées à l'avant des embouchures des anciens distributaires soit sur des pointements du substratum.

1.1.2 - Le climat

Le climat de cette zone est typiquement méditerranéen comme le montre le diagramme (fig. 11) tiré de SZIJJ, 1981.

-   les pluies s'échelonnent de septembre à mars - la pluviométrie annuelle.

-   la température varie de -6,2°C à 42,6°C. La moyenne du mois le plus froid et de 9°C (janvier) celle du mois le plus chaud est de 27,5°C (juillet). Les gelées sont possibles mais rares ( 4 j/an).

-   Nous ne disposons pas de données sur le vent et l'évaporation qui doit pourtant être importante en été.

1.1.3 - Hydrologie du LOUROS et de l'ARACHTOS

Fleuves courts, le LOUROS et d'ARACHTOS présentent une vitesse d'écoulement élevée. Leurs sources étant situées à une altitude enneigée en hiver, les débits sont maximum an Printemps.

Ces fleuves ont contribué à la création d'un delta.

Il apparaît que le débit de l'ARACHTOS est le plus important et entraine un apport important de sédiments dans la baie tandis que celui du LOUROS plus faible favorise les échanges de la nappe avec les lagunes voisines RODIA et TSOUKALIO. Toutefois nous ne disposons pas de données précises sur les débits et régimes de ces deux fleuves.

Les travaux de SZIJJ et nos propres investigations nous ont permis une approche du ce milieu en terme de caractérisation écologique.

Nous distinguerons une unité fonctionnelle comprenant:

-   la baie d'AMVRAKIEOS

-   les lagunes situées à sa périphérie

-   la delta du LOUROS et de l'ARACHTOS et le proche bassin versant de ces deux fleuves (jusqu'à ARTA.)

La question peut se poser de savoir si il n'existe pas plutôt deux unités fonctionnelles; le delta et son bassin versant d'une part, la baie d'autre part. Les relations entre les lagunes et les fleuves, la possibilité de considérer la baie comme un habitat de l'unité fonctionnelle, l'existence d'un programme aquacole qui englobe l'ensemble baie et lagunes, nous ont fait pencher pour le prise en compte e'une seule unité.

Il faut cependant signaler que le lac de VOULKARIA, certaines zones de maquis éloignées des lagunes et de la baie, les lagunes situées sur la façade maritime au Sud de PREVEZA, appartiennent à d'autres unités fonctionnelles que nous ne décrirons pas, même si nous abordons la description de certains de leurs habitats.

1.2 - Contenu de l'unité fonctionnelle

Cette unité fonctionnelle “delta et baie d'AMVRAKIKOS” peut être décrite sur la base des habitats qui la composent et des fonctions et espèces rencontrées au sein des habitats.

Nous avons recensé : -   le golfe e ses rives

-   les fleuves et leurs rives

-   le bassin versant immédiat

-   les lagunes du delta et les marais associés

-   les lagunes périphériques de la baie.

Nous décrirons chacun des habitats en essayant de préciser l'état de nos connaissances quant à leur organisation (espèces-fonctions).

1.2.1 - Le golfe et ses rives

Le golfe d'AMVRAKIKOS occupe une surface de 40600 ha. Il est en réalité constitué de deux bassins, séparés par uns crête qui émerge au centre du golfe sous la forme de petites îles. La profondeur moyenne est de 18 m; la profondeur maximum est de 31 m. Milieu relativement fermé, il communique, dans sa partie sud ouest avec la mer ionienne par l'inermédiaire d'un chenal de 7 km de long et de 0,7 km de large.

La périphérie du bassin est constituée de sédiments grossiers, sables fins plus ou moins coquilliers, galets, rochers, le centre est constitué de vase.

La salinité des eaux est sensiblement plus basse que celle de la mer ionienne (13 à 36 ). SZIJJ et al. (1981) signalent l'existence d'une halocline 22,6 en surface, 36 au fond. Les compagnes effectuées en avril 1982 et juin 1982 sur le pourtour du golfe (of Fig. 12) confirment le constat de dessalure effectué par SZIJJ; dessalure attribué essentiellement à l'impact du LOUROS et de l'ARACHTOS. La figure 12 montre toutefois que les autres tributaires jouent unrôle non négligeable dans cette dessalure.

Les investigations biologiques sur le golfe sont relativement rares :

-   en ce qui concerne le phytoplancton, SZIJJ et al. le définissent comme typiquement néritique. Sa faible diversité et sa biomasse moyenne le rapprochent des peuplements phytoplanctoniques rencontrés habituellement dans les écosystèmes paraliques très légèrement confinés

-   l'examen du zooplancton confirme cette analyse

-   le peuplement benthique du golfe est caractérisé par une décroissance de la richesse spécifique et de la diversité (selon l'indice de Shannon), depuis les zones périphériques vers la zone centrale profonde.

Le confinement bathymétrique se rencontre dans d'autres domaines paraliques méditerranéens (Etang d'URBINO en Corse, par exemple) à une autre échelle bien évidemment. Les espèces rencontrées à AMVRAKIKOS rappellent d'ailleurs ces zones paraliques peu confinées (Corbula gibba a centre, Glycera convoluta). Sur les sustrats dures (région de VONITSA par exemple) se rencontrent des faciès à oursins (Paracentrotus lividus).

Dans les zones peu profondes les herbiers à Zostera sp et Cymodocea nodosa se développent permettant le maintient d'une biocénose caractéristique des Sables Fins Bien Calibrés.

Sans être typiquement marin le benthos du golfe d'AMVRAKIKOS trahit des conditions nettement thalassoïdes.

*Nous ne disposons de peu de données sur les autres maillons de la chaine trophique et en particulier les poissons. Signalons simplement la présence de mammifères marins (dauphins) et de tortues marines dans les eaux du golfe, indice d'un certain “état de santé” de cet écosystème.

L'activité humaine sur ce golfe est relativement réduite. La pêche y est limitée à la zone côtière (pêche à pied) et malgré l'absence de statistique il ne semble pas que la production soit élevée. La plaisance est très réduite. Seul le chenal de PREVEZA connait un certain trafic maritime (Bac de transport - Escale de navigation le long des côtes ouest de la Grèce).

Les rives du golfe sont une succession de plages, de côtes accidentées, de baies, de flèches sableuses et de lidos d'étangs au nord ; Au centre et dans certaines baies de petites îles parsement le plan d'eau, donnant au paysage un cacher indéniable. Ce plan d'eau est mis en valeur par la nature des collines qui l'entoure (collines hautes et escarpées) surtout sur les rives Sud et Est (altitude 450 m) entre VONITSA et AMFILOCHIA. Les composantes verticales et horizontales, les couleurs confèrent une diversité élevée à ce paysage.

La végétation de ces rives est (selon SZIJJ) surtout intéressante pour les associations psammophiles (Agropyretum mediterraneum) qui se sont développées sur les lidos, les flêches sableuses et en arrière des plages. Ces associations végétales abritent une faune caractéristique (insectes, oiseaux).

Toutefois les activités humaines sur ces rives et notamment sur les lidos ont très nettement fait régresser ces associations végétales. La construction de routes (SALACRA), les enrochements, la circulation estivale le long des plages ont engendré des modifications de la végétation (régression des associations psammophiles, apparitions de broussailles et maquis) et de la faune associée allant dans le sens d'une banalisation de l'écosystème.

Selon SZIJJ les lidos des étangs constituent un lieu d'échange privilégié entre les lagunes et la baie (migrations de poissons, échanges hydriques) au niveau des graus plus ou moins permanents en même temps qu'il assure la séparation entre un domaine thalassoïde (le golfe) et un domaíne confiné (las lagunes). A ce titre les lidos représentant un élément fondamental du fonctionnement de cette unité fonctionnelle.

Ajoutons que les plages de ce golfe sont un site potentiel pour la reproduction des tortues marines.

L'activité et piétonne (pêcheurs, estivants) et se concentrent surtout automobile et piétonne (pêcheurs, estivants) et se concentrent surtout en deux points SALAORA et AGRILOS ainsi qu'à proximité des villes côtières PREVEZA, VONITSA, AMPILOCHIA.

Le golfe apparait donc comme un écosystème du domaine paralique relativement original non pas par son caractère thalassoïde mais par son étendue. A ce titre il peut être considéré comme unique dans la bassin occidental de la méditerranée.

Bien que nous ne possédions pas de données sur son niveau de pollution certains indices montrent qu'il est encore préservé et mérite d'être maintenu en cet état.

Les formations sableuses et en particulier les lidos constituent un élément fondamental du fonctionnement de cet écosystème, leur préservation est nécessaire. L'activité humaine, bien que faible, a déjà modifié ces biotopes et les biocennes qu'ils abritent. SZIJJ estime que les associations psammophiles n'existent plus qu'à l'état de vestige.

Enfin le golfe constitue un paysage typiquement méditerranéen mais d'une grande diversité, née de la juxtaposition d'un plan d'eau étendu, parsemé d'îlots et de nombreuses collines escarpées couvertes d'un maquis impénétrable. Ce paysage illustre les phénomènes géologiques qui ont présidé à sa naissance par la juxtaposition du Sédimentaire et du Tectionique.

1.2.2 - Les fleuves (LOUROS et ARACHTOS ) et leurs rives

Les deux fleuves majeurs de cette zone sont le LOUROS et l'ARACHTOS. Ces deux fleuves diffèrent par la vitesse d'écoulement de leurs eaux :

-   l'ARACHTOS a un débit élevé, son pouvoir d'érosion est donc important. Aidé par un petit fleuve voisin le VUTHOS il participe à La formation d'un Delta et à l'apport de sédiments grossiers dans le golfe.

-   le LOUROS au débit plus lent a favorisé la formation de lagunes et marais où sédimentent les éléments fins.

Les eaux de ces deux fleuves ont des caractéristiques physicochimiques très favorables à la vie aquatique. La taux d'oxygène des eaux est proche da la saturation, le pH situé aux alentours de 8. SZIJJ et al. classent les eaux de ces fleuves parmi les eaux très productives, en dépit d'une légère salinité (500 à 600 mg/l de NaC1).

Toutefois quelques indices de pollution par les phosphates (urbanisation) dans l'ARACHTOS, par l'azote (drainage agricole) dans le LOUROS et l'ARACHTOS, sont décelables.

Cette vie aquatique intense est observable le long des fleuves (surtout le LOUROS en raison de son faible débit) et des chenaux adjacents où se développe une importante végétation aquatique (Nymphaeïon herbier à potamots et ceratophylles). Des indices d'eutrophisation sont d'ailleurs enregistrés, liés à la richesse nutritive (Azote et Phosphore) des eaux.

Les berges de ces fleuves sont occupées par une ripisylve appartenant soit au Salicetum albae soit au Platanion orientalis balbanicum. Cette ripisylve a fortement été dégradée par l'exploitation du bois de chauffe. SZIJJ estime que seul une petite partie (10%) de cette ripisylve peut se régénérer, les conditions édaphiques favorables au maintien de cette forêt n'existant plus en raison du racalibrage récent des fleuves.

La végétation aquatique et les ripisylves servent d'abri à une faune riche - poissons, insectes aquatiques, araignées, oiseaux (nidification des Ardéidés), amphibiens reptiles, mammifères ont été recensés par SZIJJ et son équipe, et attestent de l'intérêt écologique de cette zone (abri, rôle trophique). Signalons en particulier la présence de la loutre le long de ces fleuves.

• Le maquis occupe in territoire de 21 km2 sur l'ensemble de la zone deltaïque, essentiellement centré autour et sur les collines (MAVRONI, SALAORA…).

Il est représenté surtout par le Quercion ilicis (serie du chêne vert) avec les espèces accompagnatrices typiques du maquis méditerranéen.

Ce maquis présent des zones fortement dégradées (érosion, incendie, paturage) tant en ce qui concerne les végétaux que la faune associée (insectes, oiseaux, reptiles). On enregistre dans ces zones un nette chute de la richesse spécifique.

La préservation des quelques flots encore intacts est donc souhaitable.

• Les zones agricoles occupent environ 200 km2, leur développement s'est fait au détriment du maquis et de certaines zones humides (prés humides, marais temporaires).

Outre l'intérêt ornithologique (cigognes, cailles) ou entomologique de ces zones, il est important de considérer les relations entre ces zones agricoles et les autres habitats (fleuves, lagunes), notamment en ce qui concerne les apports terrigènes et polluants qui participent à l'eutrophisation des eaux, et les besoins en eaux qui mobilisent les ressources souterraines ou superficielles par l'intermédiaire du réseau d'irrigation et de drainage.

• Les autres milieux du bassin versant sont les zones d'habitat (urbaine et agricole), milieux profondément dégradés (friches, etc …)

Trois villes importantes LOUROS, ARTA et PREVEZA et une multitude de petits hameaux sont situés au sein de l'unité fonctionnelle considérée.

L'intérêt ornithologique et herpetologique de ces milieux n'est pas négligeable selon SZIJJ. Mais c'est surtout en ce qui concerne les impacts (liés à la présence humaine) sur les autres habitats que ces milieux doivent être pris en compte, notamment en ce qui concerne les rejets (eaux usées) et la focalisation du trafic pietonnier ou automobile dans des zones sensibles.

1.2.4 - Les lagunes du delta et les marais périphériques

Le delta du LOUROS et de l'ARACHTOS abrite un certain nombre de lagunes occupant 64 km2. Les plus importantes sont celles de RODIA, TSOUKALIO et LOGAROU. A proximité de l'embouchure de l'ARACHTOS sa trouve les petites lagunes de KOFTRA et KOPRAINIS (ou AGRILOS).

Ce sont des Lagunes peu profondes (1 à 2 mètres de profondeur) parmi lesquelles seul RODIA atteint la profondeur de trois mètres.

Le fond de ces lagunes est composé de vase souvent organique, à proximité du lido le sédiment s'enrichit en éléments grossiers.

Les eaux de ces lagunes sont méso à polyhalins. SZIJJ (1981) signale des salinités comprises entre 10 et 22 pour RODIA et TSOUKALIO. On a observé en 1982 des salinités comprises entre 18,5 et 35,0. La carte (Fig. 13) établie en juin 82 fait ressortir l'influence du LOUROS (dessalure) dans la lagune de RODIA, provoquant un gradient croissant des salinités depuis le LOUROS jusqu'au golfe, dans l'axe RODIA-TSOUKALIO. La lagune LOGAROU semble soumise à l'influence de l'évaporation provoquant une sursalure des eaux lagunaires par rapport à celles du golfe. SZIJJ émet l'hypothèse que la diminution des relations entre les lagunes et la golfe provoqueront à court terme la sursalure des eaux lagunaires.

En regard des dosages de sels nutritifs (azote, phosphore), SZIJJ classe ces lagunes dans la catégorie oligotrophe. La tendance à l'eutrophisation observable dans les eaux fluviales n'est pas sensible en milieu lagunaire, ce qui confirmerait la difficulté de communication entre ces deux milieux.

• Les sédiments actuels des lagunes (Fig. 14 et 15 - Tableau 2)

Les sédiments des bassins paraliques du delta du LOUROS ont été prélevés en 11 points (Fig. 9). Les analyses ont porté sur leur composition minéralogique par diagraphie X, méthode classique, et leur teneur en matière organique par brûlage. Cette dernière technique, un peu brutale, donne des résultats satisfaisants lorsque les sédiments sont faiblement argileux, ce qui est le cas ici.

-   Les éléments détritiques terrigènes sont essentiellement consitutés de quartz, de feldspaths et d'argiles en faible proportion. Les classes granulométriques vont de sables fins, en bordure de la baie aux sédiments fins vaseux des confins lagunaires. Ces éléments détritiques sont, selon toute vraisemblance, hérités des flyshs tertiaires et des terra rossa qui recouvrent localement les karts, comme d'ailleurs l'essentiel des matériaux constitutifs de la plaine deltaïque.

-   Les carbonates tous calciques à faiblement magnésiens, sont plutôt d'origine locale, biodétritiques, chimiques ou biochimiques.

Seule la fraction carbonatée de la matrice des sédiments (fraction inférieure à 40 microns) a fait l'objet de dosages quantitatifs. La calcite très faiblement magnésienne est sans doute prop parte d'origine détritique mais aussi biodétritique. La calcite magnésienne est généralement d'origine biodétritique et provient de la désagrégation mécanique des tests de mollusques, d'échinodermes, etc …

L'aragonite est la produit à la fois l'activité biologique du milieu et de son activité chimique. Ainsi, à Logarou les relativement fortes teneurs en aragonites des confins lagunaires sont vraisemblement liées à la forte évaporation et à l'élévation de température qui se produisent à la belle saison. L'anomalie positive de la station 8 est sans doute à mettre sur le compte d'un mélange d'eaux confinées et d'eaux plus fraiches. Un tel processus a déjà été évoqué dans le cas d'une lagune tunisienne sursalée (Medhioub et Perthuisot, 1981).

Dans le cas de Rhodia, les très faibles teneurs en aragonite sont vraisemblablement à mettre en relation avec une transition précoce de l'aragonite en calcite sous l'effet de la dilution du milieu par des eaux douces continentales.

-   Le taux de matière organique est en général faible dans les sédiments (fig.15). Cependant, d'une façon générale, il augmente vers les confins lagunaires où la production biologique est sans doute plus élevée et la conservation sans doute meilleure. La station 8 est encore anomalique: peut-être le confrontation d'eaux confinées riches en biomasse et d'eaux plus vives venant de la mer y est-elle favorable à une sédimentation accrue de metière organique. Un tel processus a aussi été évoqué dans d'autres bassins paraliques.

Le phytoplancton: (Fig. 16)

Le travail effectué par nous même en matière de phytoplancton ne concerne que les lagunes de RODIA LOGAROU et TSOUKALIO. Une campagne de mesures a été effectuée en juin 1982 sur 14 points où ont été analysées la biomasse chlorophylienne, l'état physiologique du phytoplancton et la composition taxonomique du peuplement.

Ces investigations complèteront le travail effectué par SZIJJ en 1980 dans la baie et sur les lagunes.

La biomasse chlorophyllienne peut être considérée comme moyenne avec des valeurs allant de 0,4 à 1,9 mg de chloa/m3. Ce qui classerait la lagune à un niveau trophique supérieur à celui préconisé par SZIJJ (mésotrophie).

Dans le complexe RODIA-TSOUKALIO la biomasse s'oriente selon un gradient décroissant depuis les zones d'alimentation par le LOUROS (1,2 mgchloa/m3) Jusqu'aux zones situées à la périphérie de la baie (0,4 mg chloa/m2). Le long de cet axe existent des taches d'eaux vertes (0,8 à 1,1 mg chloa/m3).

Dans le complexe de LOGAROU la biomasse est décroissante à partir d'une tache centrale d'eaux vertes (1,9 mg chloa/m3).

L'état physiologique du phytoplancton n'est guère satisfaisant surtout dans les zones d'eaux vertes (st 4–5–7–20). Il est possible que nous soyons en présence lors de cette campagne d'un plancton sénescent situé en fin de phase de croissance.

Le peuplement est dominé par des espèces nanoplanctoniques (crypto-phycées) accompagnées de Peridiniens microplantoniques qui par endroit (station 9) sont responsables d'eaux brunes (Prorocentrum scultellum).

La composition de ce peuplement reflète une certaine homogénéité sur l'ensemble du plan d'eau. Nous distinguerons toutefois les zones confinées (station 10) où le peuplement est partagé entre des Peridiniens, des Diatomées pennées (probablement d'origine benthique) et des Cyanophycées (proximité des tapis algaires). Nous distinguerons également le complexe LOGAROU du complexe RODIA TSOUKALIO, où les chlorophycées apparaissent dans le nanoplancton et y dominent essentiellement (station 18); leur présence pourrait être liée à l'influence du LOUROS dans cette partie du complexe lagunaire.

Signalons que SZIJJ (1981) avait observé dans ces lagunes la présence de Cyanophycées, de Diatomées pennées et de chlorophycées - peuplement qui traduit l'influence dulcaquicole et la tendance au confinement auxque Ilessont soumises ces lagunes.

Par rapport au phytoplancton de la baie, (analysé par SZIJJ 1981) nous retrouvons une richesse taxonomique équivalente (vingtaine d'espèces microplanctoniques). Certains composants se retourvent dans les deux milieux (Peridinium trochoïdeum, P. depressum, P. granii, P. leonis). Toutefois, nous n'avons pas trouvé dans les lagunes d'espèces typiques du plancton marin néritique tel Thalassiothrix frauenfeldi que SZIJJ signale dans le golfe. De même les Peridiniens néritiques (Prorocentrum micans, Exuviella baltea er E. marina sont remplacés par des espèces plus caractéristiques des milieux confinés (Prorocentrum scultellun et Exuviella compressa, Gymnodinium nelsoni).

Le phytoplancton observé lors de la campagne de juin présente des caractéristiques typiquement lagunaires, trahissant une influence des eaux douces dans le complexe RODIA TSOUKALIO, une nette tendance au confinement dans le complexe LOGAROU. Nous signalerons toutefois la relative homogénéité de l'ensemble du plan d'eau.

Le niveau trophique des lagunes est moyen en dehors de l'existence d'eaux vertes de faible étendue.

En dépit d'un état physiologique dégradé, le niveau trophique ne semble pas constituer un risque de dystrophie, ce qui semble confirmé par les affirmations des pêcheurs quant à l'absence de phénomène généralisé de type “malaïgue.”

Le benthos (Fig. 17)

L'étude des peuplements benthiques a été réalisée essentiellement sur les lagunes de la bordure nord de la baie d'AMVRAKIOS. Les trois lagunes principales prospectées sont RADIA, TSOURALIO et LOCAROU. Les échantillons récoltés sont (0,2 m2 par station) sont au nombre de 3 dans TSOUKALIO et dans RODIA, et de 6 dans LOGAROU. Les différentes stations sont implantées) dans les zones caractéristiques des biotopes constituant les trois milieux et se répartissent le long de transects orientés Nord-Sud. Ces transects permettent donc de recouper tous les termes de passage entre le domaine marin, représenté par la baie et le domaine continental dulcaquicole.

L'analyse qualitative des peuplements benthiques (macroflore et macrofaune) permet, dans une première approche, de conclure que l'ensemble de ces peuplements appartient à la biocoenose LEE )lagunaire Eurytherme et Euryhaline) et sont caractéristiques du domaine paralique en général.

La macroflore est représentée principalement par trois espèces de phanérogames qui forment des herbiers dense. Les trois espèces se répartissent différenment le long des transects et ce, en fonction du confinement. Zostera noltii domine dans les zones voisine du lido, dans TSOUKALIO et LOGAROU; elle est totalement absente dans RODIA. En revanche, Ruppia maritima ou (spiralis) colonise les régions centrales de TSOUKALIO et de LOGAROU, formant parfois des herbiers mixtes avec Chara sp dans les zones plus septentrionales, ou sous influence directe d'apports d'eau douce. En allant vers les zones plus confinées (zones exctrêmes nord) les herbiers disparaîssent pour cédar la place soit aux tapis algaires (zones évaporitiques - bordure nord de LOGAROU), soit aux algues chlorophycées (Ulva sp et Enteromorpha sp - bordures nord de TOUSKALIO et de RODIA). Notons enfin, que la partie centrale de RODIA, zone la plus profonde est totalement dépourvue de macrophytes. En résumé, l'étude qualitative des peuplements végétaux montre qu'à partir de la baie, les milieux lagunaires limitrophes se confinent très vite. En effet, Zostera noltii, espèce indicatrice d'un confinement déjà assez marqué, occupe uniquement la frange littorale sud, alors que Ruppia maritima, espèce strictement paralique, indicatrice de confinement avancé, colonise la majeure partie des lagunes de première ligne. L'analyse qualitative de la macrofaune benthique confirme exactement les conclusions tirées de l'étude des peuplements végétaux. Dès le passage du lido, séparant la baie des deux lagunes adjacentes, les peuplements macrofaunistiques se composent en majorité d'espèce strictement paraliques, caractérisant un confinement élevé. Par exemple, au niveau du lido, dans la lagune de LOGAROU (station T), les espèces dominantes sont toutes des espèces paraliques indicatrices de milieux confinés: (Crustacés: Gammarus insensibilis, Corophium insidiosum, Sphaeroma rugicanda; Polychètes: Capitella capitata, Nereis diversicolor; Mollusques: Cerastoderma glaucum, Brachydontes marioni, Abra ovata et Hydrobiidae; larves de Chironomidae).

Seules quelques espèces thalassoïdes subsistent, comme le Polychète Glycera convoluta et le Mollusque Gibbula adamsoni, mais disparaissent rapidement dès que l'on s'éloigne de la baie.

Dans les zones centrales des différents milieux, seules subsistent les espèces strictement paraliques qui supportent le confinement et qui peuplent aussi la frange littorale (espèces pré citées).

Dans les zones les plus confinées, on aboutit soit à peuplement monispécifique constitué uniquement de Pirenella conica, Mollusque brouteur des tapis algaires (LOGAROU), soit à un peuplement plurispécifique mais peu diversifié, à tendance dulçaquicole, marqué par l'apparition des Oligochètes, et des insectes aquatiques (RODIA).

L'analyse quantitative de la macrofaune benthique ne fait que renforcer le schéma d'organisation et de structute obtenu par l'analyse qualitative des peuplements végétaux et animaux.

La richesse spécifique diminue significativement du sud vers le nord, le long des deux transects établis d'une part dans la partie médiane de TSOUKALIO et de RODIA, et d'autre part dans la zone centrale de LOGAROU.

Dans l'étang de LOGAROU, la diminution de la richesse spécifique est graduelle mais très prononcée (de 25 à 2 espèces), tandis que dans les deux autres étangs la diminution brutale dans la partie sud de TSOUKALIO (de 24 à 19 espèces) s'estompe dans la partie nord, et sur l'ensemble de RODIA, où le nombre d'espèces oscille entre 15 et 18 suivant les régions.

Cette constatation prouve que la lagune de LOGAROU couvre à elle seule pratiquement l'échelle de confinement paralique proche (c'est à dire du domaine macrofaunistique), mais que le nord de TSOUKALIO et l'ensemble de RODIA se stabilisent dans l'échelle de confinement à un degré élevé mais précis, qui n'atteint ni le domaine évaporitique ni le domaine continental.

L'étude des abondance (nombre d'individus par m2) et des biomasses (g de poids sec décalcifié) montre également l'établissement de gradients de même sens que ceux de la richesse spécifique, et qui aboutissent aux mêmes conclusions que précédemment.

L'analyse de l'indice de diversité de Shannon conforte les conclusions tirées de paramètres qualitatifs et quantitatifs précédents.

Dans la lagune de LOGAROU, l'indice de Shannon varie, du sud vers le nord de 3,35 à 0,51, tandis que le long du 2o transect, l'indice de Shannon (de 3,37 au centre de TSOUKALIO) chute brutalement pour se maintenir aux environs de 2 dans la lagune de RODIA.

L'analyse des peuplements benthiques de ce complexe lagunaire deltaïque fait ressortir tout d'abord que la bande sableuse du lido, aussi mince soit-elle joue un rôle prépondérant dans la structure et la dynamique biologique du complexe lagunaire. Cette mince barrière morphologique entraine un confinement trés marqué des lagunes adjacentes à la baie qui se traduit par une explosion d'espèces paraliques génératrices d'une production organique importante.

Ce complexe lagunaire deltaïque dans son ensemble prend toute sa valeur et sa fonction dans le fait qu'il couvre tout le domaine du proche paralique, englobant donc tous les aspects de haute production organique de ce domaine qui y sont associés.

Ce complexe devient donc, non plus une zone de transition ou de mélange de deux eaux mais une entité propre qui a sa propre structure, et sa propre organisation. Cette entité située entre le domaine marin et continental joue son rôle entier de production à tous les niveaux et de générateur de matière organique

La faune piscicole de ces lagune n'a guère été étudiée SZIJJ signale le cortège classique: Anguilla anguilla, Aphanius fesciatus, Gambusia affini, Pomatoschistus microps auquel nous pouvons ajouter les muges.

Selon SZIJJ, les lagunes offrent une richesse trophique suffisante pour les poissons et oiseaux. Ce qui confirme nos observations sur le bentnos.

Si les plans d'eaux ne sont guère fréquentés par les oiseaux en période de nidification, ils sont un lieu de nourrissage pour les pélicans (Pelecanus crispus et Pelecanus onocrotalus) fréquentant la zone (jusqu' à 50 ind.). Il est à noter qu'il existe sur Tsoukalio un 4ilot de nidification de pélicans, et que selon SZIJJ la construction de la route LOUROS-SALAORA est un facteur de dérangement pour la colonie de pélicans.

Des sternes nichent sur les pourtours des étangs. La population de grèbes, de foulques et de fuligules, présente sur ces lagunes en hiver représente 20 à 30% des hivernants grecs. Toutefois un déclin des comptages est enregistré depuis 1971. SZIJJ l'attribue à la chasse et à l'impact du drainage. En dehors des pélicans signalons la présence d'autres oiseaux piscivores sur les étangs: les cormorans.

A la périphérie des langues se rencontrent d'autres milieux trés intéressants du point de vue écologique

• Entre les lagunes et les fleuves se développenet d'immenses roselières et des prés humides. La roselière couvre 32 km2 dans ce delta. Essentiellement développée du côté de LOUROS, elle ne représente qu'une simple transition étroite du côté de l'ARACHTOS. La végétation dominante appartient au Phragmition avec des espèces tolérantes vis-à-vis de la salinité. Du point de vue biomasse végétale c'est la zone la plus productive du delta.

Cette végétation a permis de fixer une faune riche et diversifiée (reptiles, amphibiens, insectes) mais c'est surtout pour l'avifaune qu'elle revêt un intérêt fondamental.

De nombreux échassiers (aigrettes, hérons, spatules, ibis) fréquentent cette zone, certains y nichent; les canards plongeurs (Fuligule nyroca et Fuligule milouin), le grêbe castagneux également. Un rapace, le busard des roseaux est présent ainsi que nombreuses fauvettes.

• Entre les lagunes et le maquis (ou les cultures) sur des zones inondables se développe des marais salés recouverts par une végétation halophile (37 km2) ou Sansouires (zones à Salicornia europaea, zones à Arthrocnemum perennes, zones de transition à juncus. Ce type de végétation est surtout étendu à proximité de l'Arachtos.

C'est aussi un site important pour l'avifaune: 300 couples d'échasses y nichent régulièrement ainsi que des courlis, glaréoles, calandrelles, d'autres limicoles, (gravelots, huîtriers pies, chevaliers, pluviers, bécasseaux) fréquentent cette zone. Il est important de signaler que ces limicoles sont inféodés à cette zone pour des raisons trophiques (nourriture le long des berges) et qu moment de la nidification en raison du microclimat favorable (humidité) présent dans la zone de Arthrocnemum.

L'activité humaine dans cette zone est relativement importante et induit un certain nombre d'impacts.

• La pêche: elle est le fait de 4 coopératives de pêcheurs, totalisant 120 pêcheurs: 12 sur AGRILOS, 18 sur KOFTRA, 90 sur RODIA TSOUKALIO et LOGAROU. La pêche se pratiquait à l'aide de filets maillants, de sennes, de palangres, de harpons (BELLOC). Actuellement ces méthodes sont remplacées par la pêche au piège fixe ou bordigues au niveau des communications entre mer et Lagune et des chenaux d'alimentation des lagunes. En 1977 les rendements ont été les suivants

AGRILOS4, 4 T22 kg/ha
KOFTRA13, 1 T37, 5 kg/ha
TSOUKALIO176, 5 T32 kg/ha
LOGAROU131, 638 kg/ha

l'essentiel de la pêche porte sur les muges et l'anguille.

Il faut remarquer que cette activité est encore artisanale (la pêche au harpon est encore pratiquée) mais que des aménagements sont en cours:

-   améliorations des bordigues,

-   création de nouvelles bordigues,

-   aménagements d'étanges piscicoles (circulation des eaux, pêcheries).

Un conflit évident existe entre la pêche et les oiseaux notamment les prédateurs (cormorans, pélicans). Les modifications engendrées par l'amélioration des pêcheries (routes, fréquentation humaine) perturbe.

-   les populations d'oiseaux (nicheurs),

-   le maintien des végétations halophiles et sourtout psamophiles,

-   les échanges naturels entre mer et lagunes (migration, échanges d'eau).

La pisciculture:

En marge de la pêche se sont développées quelques expériences aquacoles, plus importante est sans doute la pisciculture de carpes située à proximité l'ARCHTOS, entre KOFTRA et LOGAROU.

Situé sur d'anciennes sansouires, elle s'étend sur une centaine d'hectares et permettrait une production à terme de 200 tonnes.

Cette activité rencontre deux problèmes essentiels; la prédation par les pélicans qui prélèvent 1kg de poissons par individu et par jour (SZIJJ 1981), la pollution chronique des eaux superficielles qui alimentent les étangs d'éievages et qui reçoivent les effluents de porcheries, de fermes avicoles, ainsi que les produits phytosanitaires de traitements (agrumiculture-maraîchage)

Sur le plan des impacts, cette activité à considérablement fait regresser la zone de végétation halophile-diminuant d'autant la capacité d'accueil des limicoles et échassiers, inféodés à biotope.

La chasse: la chasse surtout en hiver est un facteur de dérangement pour les hivernants (canards) - la fréquentation perturbe les biotopes (rosellières, sansouires, lidos) par piétinement essentiellement.

L'avenir de ces langues et marais est sans aucun doute lié aux aménagements situés en amont.

SZIJJ estime que la diminution des apports d'eau douces engendrera une sursalure des lagunes et des zones périphériques pouvant amener à terme une regression des roselières et une carence nutritive des eaux lagunaires (phosphore).

On peut craindre toutefois, que la pollution observée dans les eaux douces ne finissent pas par atteindre ces lagunes.

1.2.5 - Les lagunes situées à la phériphérie du golfe

Il existe à la périphérie du golfe d'antres lagunes que l'on peut considérer comme des habitats de l'unité fonctionnelle “Delta et baie d'AMVRAKIKOS” (MAZOMA, LIMNI, ROUGAS, KATAFOURKON…)

Ces lagunes constituent toutes des biocenoses lagunaires Eurythermes et Euryhalines que l'on peut apparenter aux lagunesde RODIA, TSOUKALIO et LOGAKOU mais avec des schémas plus simples de transition entre un tributaire (souvent unique et réduit) et le golfe.

Ces lagunes abritent une faune aquatique et terrestre intéressante mais qui ne revêt pas l'importance de celle du delta, en raison notamment d'une plus grande homogénéité et d'une moindre richesse dûe à la faible étendue de ces zones.

Certaines de ces lagunes sont exploitées pour la pêche par deux coopératives. Celle de VONITSA au Sud (4 lagunes, 360 ha, 39 pêcheurs, 15, 3 t/an) celle de PREVEZA à l'ouest (4 lagunes, 420 ha, 40 pêcheurs, 65, 3 T/an) c'est cette dernière qui détient le record du rendement avec 155 kg/ha/an.

La pêche se répartie ainsi; 61% de muges, 21% d'anguilles, 18% de divers (dont loups et Sparidés).

1.3. Autre unité fonctionnelle

Cette autre unité fonctionnelle comprend les habitats suivants

-   terrestre avec maquis - zones rurales et d'habitation

-   cours d'eau,

-   lac

en ce qui concerne le lac de VOULKAEIA, celui-ci est typiquement limnique, (il occupe une surface de 3800 ha et produit 19 tonnes de Cyprinidés divers)

Cette unité étant peu intéressée par le programme aquacole en dehors du lac de VOULKARIA nous ne nous sommes pas attachés à sa description

1.4 - Conclusion à l'étude du milieu

Nous avons vu que l'unité fonctionnelle “Delta et baie d'Amvrakikos” est composée de divers habitats d'une richesse écologique absolue notable:

-   la baie d'AMVRAKIKOS,

-   les lagunes situées à sa périphérie (sud, est et ouest),

-   les fleuves (LOUROS et ARACHTOS),

-   le bassin versant immédiat,

-   les lagunes du delta et marais associés.

Toutefois, la valeur de chacun de habitats n'a pas la même importance relative.

L'habitat, “lagunes et marais du delta” se détache nettement des autres par la suprématie du rôle joué au sein de l'unité fonctionnelle considérée dans sa totalité; c'est le seul habitat qui possède des frontières d'une importance écologique considérable avec tous les autres habitats;

La sansouire, zone de transition avec le domaine terrestre est la plus étendue de la péninsule hellénique;

La roselière zone de passage entre fleuves et lagunes est la plus étendue de péninsule hellénique;

Les lidos, frontière avec le domaine “marin”, recèlent une grande richesse ornithologique et botanique.

Le coeur même de cet habitat représenté par les plans d'eau lagunaires est parmi le plus spacieux du pays.

Cet habitat dans son ensemble peut être considéré, vis-à-vis de l'accueil (hivernage, nidification) qu'il offre à l'avifaune, comme une zone d'intérêt international pour la sauvagine et notamment en ce qui concerne les espèces en voie de disparition (pélican, ibis).

Cet intérêt ornithologique est complété par la richesse endémique de divers autres groupes (amphibiens, reptiles).

Cette richesse écologique (sensu stricto, est doublé d'un intérêt économique matérialisé par une intense activité de pêche; 10230 ha sont exploités par 200 pêcheurs groupés en coopérative et produisent 406 tonnes de poissons soit un rendement annuel à l'hectare de 39, 7 kg.

La puissance écologique et économique de cet habitat central du delta est intimement lié à sa grande stabilité.

Cette stabilité est dûe exclusivement à l'appartenance de cet habitat, dans son intégralité, au do maine paralique, intermédiaire entre le domaine marin et le domaine continental. En effet les fonctions et les indicateurs mis en évidence au niveau des frontières entre les habitats limitrophes les séparent nettement. Ces frontières n'excluent cependant pas les interactions possibles (comme celles du LOUROS sur le complexe RODIA TSOUKALO, mais conservent à chaque habitat sa propre individualité. Ainsi en franchissant le lido on passe d'un domaine franchement thalassoïde (le golfe) à un domaine quasi-strictement paralique (les lagunes).

Le prépondérance de l'habitat “lagunes et deltaïques” sur les autres habitats adjacents est étroitement liée à sa stabilité et à sa productivité biologique issus de son appartenance du domaine paralique. Par sa position écologique et géographique il assure une stabilité pérenne à l'ensemble de l'unité fonctionnelle en respectant l'identité de chacun des habitats la composant. De ce fait il joue un rôle tampon, c'est-à-dire qu'il accuse les agressions issues des autres habitats et assure par sa position clé la perennité de l'ensemble d l'unité fonctionnelle.

La disparition de ce varrou écologique entrainerait irréversiblement un déséquilibre dû à un affrontement brutal entre deux domaines antagonistes (le domaine marin et le domaine continental). Sans domaine paralique intermédiaire seul siège possible d'une production biologique élevée et équilibré.

2- LE PROGRAMME AQUACOLE (Fig. 18)

Le programme de développement aquacole de la région d'AMVRAKIKOS est décrit dans une note émanant du Ministère de l'A agriculture grec (1980).

Ce programme concerne le golfe d'AMVRAKIKOS, les lagunes, marais et sansouires périphériques et le lac de VOULKARIA.

Sa mise en oeuvre est prévue en deux temps, une première tranche dont réalisation durera 15 ans, une deuxième tranche qui débutera dans 15 ans.

Ce programme s'articule autour de 2 axes:

-   premièrement, une mise en valeur aquacole selon différentes ŕilières

-   bassins.

-   cages flottantes.

-   radeaux flottants,

-   prégrossissement de poissons,

-   pisciculture intensive,

-   écolseries,

-   pisciculture d'eau douce

le coût prévu en 1980 est du 4 060 000 000 Drs pour la première tranche (15 ans).

-   deuxièmement, la mise en oeuvre de pêcheries dans le golfe et le lac de VCULKARIA (coût prévu 129 000 000 Drs en 15 ans).

En fait ce programme est essentiellement basé sur l'aquaculture.

2.1. Bassins

-   9000 ha de lagunes et sansouires seront aménagés en bassins de 20 – 50 et 100 ha (cf.fig19et20) voués à l'élevage de poissons.,

-   170 ha de lagunes et sansouires seront aménagées en bassins d'l ha pour la production de coquillages.

A échéance de 15 ans la production attendue est de:

-   poissons: 9000 t.

-   coquillages: 1000 t.

Chaque bassin est alimenté en eau de mer par l'intermédiaire d'un chenal en liaison avec la mer et de stations de pompage. Une alimentation en eau douce de ces même bassins est prévue.

Les bassins auront une profondeur de un mètre, sauf la zone périphérique qui sera creusée à 3n sur une largeur de 3 à 6 m. Le niveau de l'eau sera maintenu par pompage à la côte 0,50 m au-dessus du niveau de la mer. Les séparations entre les bassins seront situées à 1m au dessus duniveau de la mer et constituées d'un remblai carrossable.

La digue séparant les bassins de la baie sera protégée par un enrochement et s'élèvera à 1,5m au-dessus du niveau de la mer. (Cf. fig.

Le document dont nous disposons ne signale pas les espèces dont l'élevage est prévu.

2.2. Cages flottantes

L'installation de 2400 cages flottantes est envisagée dans le golfe.

Chaque cage est constituée d'une poche en filet de nylon ou en grillage PVC. Le volume prévu est de 125 à 300 m3 par cage.

Les cages sont regroupées en modules de 6 par l'intermédiaire d'une plateforme flottante (19 m × 22 m) supportant en outre un petit abris.

Elles seront situées sur des fonds supérieurs à 10 m dans les zones protégées des vagues.

Une production de 10 000 T est prévue à l'horizon 15 ans.

2.3. Radeaux flottants

231 plateformes flottantes (11m × 11m) seront installées dans le golfe dans des zones propices (température, salinité et biomasse phytoplanctonique) sur des fonds supérieures à 20 m.

Chaque plateforme supportera 18000 paniers de coquillages (huîtres, moules ?) répartis en 1500 cordes ou chapelets.

La production attendue est de 6600 tonnes au bout de 15 ans.

2.4. Pisciculture d'eau douce

Celle-ci sera située en deux endroits: le lac de VOULKARIA et la région de PALIOKAPRIA où déjà une carpiliculture a vu le jour.

• Dans le lac de VOULKARIA 17 enclos (filets rigides) de 1 ha seront implantés dans les zones peu profondes, la production attendue au bout de 15 ans est de 500 tonnes/an.

• Dans la région de PALIOKAPRIA 1220 ha de terres seront divisés en bassins de 10 ha et alimentés en eau par le réseau de drainage liés à la zone d'irrigation agricole (3300 tonnes à l'horizon 15 ans).

Aucune précision ne nous est disponible ni quant au mode (intensif, extensif) d'élevage, ni quant aux espèces préves. Toutefois, les rendements envisagés (2,7 T/ha/an à PALIOKAPRIA, 1T/ha/an en pisciculture marine) bien que certainement optimistes laissent supposer qu'un apport de nourriture est prévu.

ajoutons qu'en ce qui concerne le conchyliculture dans le golfe aucune étude de faisabilité n'a été encore réalisée à notre connaissance. Etant donné le niveau trophique moyen (mésotrophie) des lagunes on ne doit pas attendre du golfe une richesse nutritive élevée. Dans ces conditions le lancement d'un programme conchylicole peut paraître hasardeux.

3. IDENTIFICATIONS DES IMPACTS ET PIERARCHISATION

Nous nous attacherons à identifier les impacts du programme aquacole envisagé sur les caractéristiques environnementales de l'unité fonctionnelle considérée.

En l'absence de données sur la quantification on proposera toutefois une hierarchisation de ces impacts qui sont par ordre d'importance:

-   la consommation d'espace et la disparition de biotopes naturels

-   l'élaboration et l'apport de matière organique

-   la perturbation des échanges hydrologiques

-   les modifications d'ordre socio-économique

-   la modification des cycles biologiques.

3.1 - La consommation d'espaces naturels

On peut considérer que la superficie des habitats concernés par le projet se décompose ainsi:

la baie d'AMVRAKIKOS40600 ha17200 ha
les lagunes du delta9550 ha
les marais sansouires et roselières du delta6900 ha
les lagunes et marais périphériques de la baie750 ha
lac de VOULKARIA1200 ha

Sur cet ensemble 10407 ha de terres et lagunes seront utilisés par l'aquaculture. En ce qui concerne la baie une estimation basée sur le nombre de cages et de radeaux, la surface unitaire des plateformes et l'occupation de l'espace selon un coefficient 2 à partir de cette surface unitaire, fait état de 40 ha occupés.

Ainsi, si une faible occupation de la baie est prévue la presque totalité des lagunes et marais (61Z) sera modifiée par le creusement de bassins et l'élévation de digues au sein de biotopes dont l'intérêt écologique est, nous l'avons vu, remarquable.

En ce qui concerne le lac de VOULKARIA 1, 5% de sa surface est concerné par le programme aquacole.

Ce sont donc les lagunes et marais et particulièrement celles du delta qu paieront le tribu le plus lourd au développement aquacole.

En raison des modifications de profil (endigage, creusement), la disparition pure et simple des facies végétaux classiques (rosellières, sansouires) peut être considérée comme certaine. En regard des observations de SZIJJ on peut s'attendre à une réelle banalisation du milieu (perte de la richesse spécifique).

La disparition de ces biotopes diminuera la capacité d'accueil vis à vis de la sauvagine. En effet les espèces nicheuses (Laro-limicoles notamment) ne trouveront plus les conditions nécessaires à leur reproduction, et qu'elles connaissent actuellement.

A ce titre une juxtaposition de la carte des positions de protection (établie par SZIJJ) et du schéma de développement aquacole est significative (cf fig.21). Les pronositions de SZIJJ s'appuient sur les diagnoses écologiques effactuées par son équipe.

Un découpage en trois zones selon l'intérêt (endémisme, nidification…) du milieu et sa sensibilité vis à vis des aggressions a été effectué. Il est clair que les zones sensibles en dehors de la colline de MAVRONI sont vouées à la disparition si le programme actuel est maintenu et réalisé.

3.2. - L'élaboration de matière organique

L'élevage intensif nécessite l'apport de nourriture expérieure, la surcharge en biomasse animale (poissons ou crustacés élevés) qui en résulte favorise l'accumulation de matière organique dans les zones d'élevage (biodeposition de fécès, ex ès de nourriture sur le fond). Pour la conchyliculture, le phénomène uniquement lié à l'élevation de la biomasse (sans apport de nourriture) aboutit au même résultat.

L'enrichissement organique du sédiment, dans les lagunes surtout, entraîne une consommation accrue d'oxygène, une modification profonde des biotopes et biocénoses benthiques (perte de richesse spécifique, prolifération d'espèces indicatrices de pollution), une modification de la flore microbienne (passage en milieu réducteur). Si la minéralisation de cette matière organique s'effectue, une eutrophisation des eaux s'ensuit; si un déséquilibre existe entre l'apport de matière organique et sa minéralisation la dystrophie du milieu diminuera sa capacité d'accueil biologique et son potentiel productif.

Le surcreusement des bassins lagunaires agira en favorisant le phénomène de décantation aidant ainsi à la surcharge du milieu en matière organique.

-   En l'absence de données sur la courantologie dans la baie et compte tenu de son profil bathymétrique, l'enrichissement organique du golfe, à partir des élevages en su spension, est probable en dépit de le faible occupation aquacole.

3.3 - Perturbation des échanges hydrologiques

Le schéma hydrologique sera fortement modifié, les échanges diffus entre fleuves, lagunes et baie seront supprimés dans certaines cas (endigage) considérablement augmentés dans d'autres (pompages, drainages).

-   La salure des bassins paraliques est probable compte tenu des besoins des poissons actuellement susceptibles d'élevage (loups, Sparides,)

La dessalure de zone de sansouire dans la région de PALIOKAPRIA (carpiculture est inéluctable.

-   La perte de la capacité d'absorption des crues par les lagunes et terres basses, et l'augmentation du flux d'eau douce des fleuves vers la baie provoquera la dessalure des eaux de la rive nord du golfe.

-   La diminution des échanges entre les fleuves et les lagunes provoquera une régression de la roselière. Comme dans le cas de la sansouïre, un biotope de grand intérêt disparaîtra.

-   Ces modifications des flux, les pompages, drainages et rejets attendus perturberont l'équilibre actuel entre les nappes salées et douces. En l'absence de données précises mais surtout de modèles fiables, il est difficile de se prononcer sur le future équilibre.

3.4 - Les modifications d'ordres socio-économiques

Bien qu'il soit difficile d'apprecier l'impact social du programme aquacole, il est évident que des créations d'emplois se feront; en contre-partie les pêcheurs (200) dans leur quasi totalité devront se reconvertir.

Le problème réside d'une part dans la solution de l'équation perte d'emplio-création d'emploi, sur lequel nous ne possèdons pas encore de données suffisantes, mais surtour sur les modifications d'ordre culturel et phsycologique entrainées. En effet, la question se pose de savoir si les pêcheurs d'AMVRAKIKOS qui travillent selon un mode artisanal sont prêts à s'adapter à une technologie et un rythme qui relève de l'industrialisation. La mutation passera en tout cas par la perte d'un patrimoine culturel typiquement méditerranéen, celui du pêcheur en milieu lagunaire.

3.5 - La modification des cycles biologiques

La modification à grande échelle, voire la disparition de certains biotopes, l'introduction de biomasse allogène (organismes d'élevage) en quantité significatíve, la modification des échanges entre les habitats sont autant de causes susceptibles de perturber profondément les cycles biologiques rencontrés actuellement sur le delta et la baie.

Les modifications seront liées à l'impossibilité pour certains organismes d'effecturer leurs cycles dans des conditions habituelles (nidification impossible pour les larolimicoles, limitation des migrations mer-lagunes pour les poissons, les anguilles notamment). Ces perturbations peuvent aller jusqu'à empêcher la fréquentation de certaines espèces, elles peuvent donc avoir des répercussions sur les populations méditerranéennes de ces espèces et aboutissent de toute façon à une perte d'intérêr écologique de cet écosystème.

La modification des peuplements (augmentation de biomasse de certaines espèces, disparition de certains groupes) peuvent perturber les relations intraspécifiques. Le problème parasitologique est à signaler particulièrement en ce qui concerne les élevages mixtes et poissons et coquillages, et la surcharge des milieux, ces facteurs pouvant favoriser le cycle de certains parasites. De même, les relations trophiques seront perturbées;

• l'élevage de poissons peut fixer et permettre le développement de certains oiseaux prédateurs (pélicans, cormorans)

• le conflit actuel entre les pisciculteurs et les populations de cormorans en Camargue en est un exemple;

• les problèmes rencontrés par la pisciculture de PALIOKAPRIA avec les pélicans laissent penser que ce genre de conflit peut se développer sur le delta.

Le creusement des milieux lagunaires et la disparition des herbiers diminueront la capacité d'accueil du point de vue trophique pour les foulques et les fuligules.

Il apparaît donc que le développement de l'aquaculture modifiera profondément les habitats, leurs interelations et le fonctionnement général de l'unité fonctionnelle.

L'identifications des impacts s'avère difficile en raison d'une part d'un manque de donnés an ce qui concerne l'environnement mais surtout le projet, et de lacunes en ce qui concerne notre expèrience des relations entre le milieu et cette activité.

La quantification de ces impacts à plus forte raison est impossible toujours en raison du manque de données mais aussi des interelations souvent complexes. Que dire par exemple de cette activité qui crée des emplois mais modifie la structure et la pensée sociale; qui augmente la capacité trophique du milieu pour le pélican et parallèlement diminue sinon annule se capacité d'accueil lors de la nidification.

En ce qui concerne le delta et la baie d'AMVRAKIKOS, le développement aquacoletel qu'il est prévu dans le cadre du programme exposé entraînera par l'addition d'un certain nombre de facteurs (morphoédaphiques, hydrologiques, biologiques) la disparition d'un milieu appartenant au domaine paralique fondamental, et situé, en tant que tel, en position intermédiaire entre domaine continental et domaine marin. En effet, l'habitat lagune et marais du Delta ainsi que les fonctions d'échanges situées à la périphérie de cet habitat, seront parmi les plus perturbées du schéma entrevu.

La perte de cet habitat tampon et néanmoins hautement productif deséquilibrera totalement le fonctionnement général de l'unité fonctionnelle. Certes, des fonctions de remplacement s'établiront. La production des élevages compensera la perte de production habituelle du milieu, une frange d'eaux dessalées au nord du golfe assurera la transition entre les fleuves et la baie marine, mais ces milieux nouvellement créés seront totalement deséquilibrés. On ne peut en effet envisager l'installation d'un véritable domaine paralique à la frange d'une baie thalassoïde sans l'existence des biotopes d'échanges tels lidos et sansouïres. La production aquacole ne revêtira pas l'équilibre et la richesse des productions naturelles paraliques.

A un milieu caractérisé par sa stabilité et sa productivité, succèdera un milieu déséquilibré et artificialisé.

Ce déséquilibre et cette artificialisation considérable sont liés à l'importance du développement envisagé par rapport au milien récepteur, et non à la nature même de ce développement.

Fig. 8

Fig. 8: la baie et le delta d'AMVRAKIKOS

Fig. 9

Fig. 9: emplacement des stations visitées en juin 1982

Figure 10

Figure 10 : le réseau hydrographique du delta du Louros. Les chiffres indiquent les cours successifs de ce fleuve au cours de la période récente

Figure 11

Period: 1930–1975

Climatologic data from: National Meteorological Service, Athens 1976, 1978

Figure 11: Climate diagram from Arta Western Greece in SZIJJ 1981.

Figure 12

Figure 12: Salinités relevées sur l'ensemble de la zone en avril 1982

Figure 13

Figure 13: Salinités () mesurées en join 82 dans les lagunes du delta

Fig. 14

Fig. 14: carte schématique du taux d'aragonite dans les sédiments des lagunes du delta du Louros. En pointillé: zones comportant de la calcite magnésienne

Fig. 15

Fig. 15: carte schématique des teneurs en matière organique des sédiments des lagunes du delta an Louros (pourcentage en masse)

Figure 16

Figure 16: Répartition de La chlorophylle dans les lagunes du delta en juin 1982 (mg chlo a /m3)

Figure 17
Figure 17: Benthos des lagunes du delta
en haut: richesse spécifique densité:(encerelé)
:(N/m2)
en bas: Biomasse :g/m2 (poids sec décalcifié)

PROGRAMME AQUACOLE

(d'après Ministry of Agricultur 1980)

Fig. 18

Fig. 18

Figure 19: Plan des aménagements prévus
(fragment correspondant à la lagune de Tsoukalio)

Figure 19

Figure 20: Schéma des travaux d'aménagement
Profils de la Figure № 19 (cotes eu mètres)

Figure 20

PROPOSITIONS DE PROTECTION

(d'après SZIJJ et al 1981)

Fig. 21

Fig. 21


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