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PART II (continued)

CONCHYLICULTURE EN MER OUVERTE EN LANGUEDOC-ROSSILLON DIVERSIFICATION DES TECHNIQUES ET DES ESPÉCES

Par Mr. D. OATANEA

1 - INDRODUCTION

La décennie éeoulée a été marquée par une évolution profonde du secteur conchylicole méditerranéen français. En effet , à côté de la conchyliculture traditionnelle réalisée dans les étangs ou baies côtiers (Thau, Carteau-Fos, Sales-Leucate - cf. Fig. 1). une nouvelle forme de culture marine s'est développée de façon spectaculaire en mer ouverte, basée exclusivement à l'heure actuelle sur la culture de la moule Mytilus galloprovincialis (Hamon et Coatanéa, 1991).

L'implantation de cette nouvelle activité a été rendue possible par la mise au point de technologies (longues lignes) et de moyens à la mer adaptés (barges mytilicoles - Photo 1), à laquelle IFREMER a participé en association avec les organismes régionaux (CEPTALMAR) et les associations professionnelles (Vida-Giraud, 1988). Après une phase de montée en puissance de dix ans, la mytiliculture offshore a désormais atteint le stade commercial avec une production de 10.000 tonnes en 1991 (contre 10 tonnes en 1980), et un objectif de production de 20.000 tonnes á la fin du siècle.

Ce développement, qui repose sur un système de monoculture, s'est accompagné d'une volonté de diversification des espèces et des techniques. Cette recherche de diversification vise, non seulement á optimiser et valoriser l'organisation et l'outil existants (moyens à la mer, concessions, infrastructures á terre), mais aussi à innover en matière de technologies d'élevage et d'espèces cultivées. Les premiers essais qui ont porté sur quelques espèces de Pectinidés, sur l'huître plate ou sur l'huître creuse en culture sur des structure de fond, restant á un niveaux expérimental. De même, la production de moules réalisée à partir de radeaux ballastables est marginale par rapport à la technique sur longues lignes.

2 - LES CONTRAINTES

Le choix des espèces, ou l'innovation technologique dans un but de diversification, doit prendre en compte les contraintes propres à l'environnement «mer ouverte». Celles-ci sont essentiellement de deux ordres : biologiques et hydrodynamiques.

2.1. CONTRAINTES BIOLOGIQUES

De décembre à juin, la période de reproduction de l'espèce Mytilus galloprovincialis dans le Golfe du Lion, toutes des structure situées entre la surface et 15m. de profondeur sont soumises à un captage intense de naissains de moules. Ce phénomène interdit l'utilisation des filières mytilicoles pour l'élevage en suspension d'autres espèces que la moule (Paquotte & Moriceau, 1987). Les essais de diversification ont donc été réalisés au voisinage du fond, dans des conditions de température plus basse et de turbidité plus élevée que dans la tranche d'eau supérieure.

2.2. CONTRAINTES HYDRODYNAMIQUES

Le golfe du Lion est soumis en automne et en hiver à de violentes tempêtes de secteur Est. Une première conséquence, en relation avec la bathymétrie et la nature sablo-vaseuse due sédiment, est le remaniement du fond qui rend difficile ou impossible l'utilisation de techniques de techniques de semis à même le fond. Les élevages de diversification se sont donc déroulés sur es structures posées sur le fond, et suffisamment lourdes pour pouvoir résister aux mouvements de la masse d'eau.

A côte de multiples structures artisanales, deux systèmes ont été élaborés et produits à une échelle significative, les containers et les radeaux ballastables.

3 - STRUCTURES D'ÉLEVAGE

3.1. LES CONTAINERS

Description (Fig. 2)
Une plate-forme métallique de 2,35 × 2,45 m, en acier galvanisé, reposant sur des pieds lestés et d'un poids à vide de 500 kg, supporte 120 poches ostréicoles modifiées (Photos 2 et 3) dans sa version «élevage» ou 108 collecteur Pleno dans sa version «captage» (photo 4). Le coût total équipé est de l'ordre de 12.000 à 15.00 FF.

Avantages
Compacité et bonne résistance hydrodynamique. Important capacité théorique d'élevage.

Inconvénients
L'agencement très rapproché des poches ou des collecteurs provoque une limitation de la circulation dé l'eau, réduisant l'apport trophique et favorisant des accumulations de vase.

3.2 LES RADEAUX BALLASTABLES

Description
Les premiers radeaux ballastables se composaient simplement d'une semelle en béton et d'un anneau pour l'accrochage en flottabílité positive des cordes à moules (photo 5).

La construction a évolué par l'adjonction d'une armature métallique autour de la cloche, permettant d'une part l'accrochage de 18 cordes à moules sur le dessus, et d'autre part la mise en place de 12 casiers amovibles de 5 poches chacun. Le poids à vide 2.700 kg, pour me hauteur de 1,50 á 1.80 m et un diamètre de 2,80 m (Fig. 3.) Le coût à vide est de l'ordre de 8.000 FF.

Avantages

Inconvénients

4 - SITUATION ACTUELLE

4.1. CONTAINERS

A ce jour, environ 50 containers ont été affectes à des opérations de grossissement de coquilles Saint-Jacques, de captage et grossissement d'huîtres plates et d'»affinage» en mer d'huître creuses.

4.2. RADEAUX BALLASTABLES

Le parc de radeaux ballastables est sensiblement plus important. Sur prés de 200 radeaux construits, environ la moitié est utilisés actuellement pour la culture de moules. Avec un rendement escompté de 1,5 tonnes par an et par radeau, l'impact sur la production régionale de moules offshore est faible.

Le reste des radeaux est utilisé à des opérations de diversification, notamment concernant l'huître plate ou l'affinage d'huître creuses. Une partie des radeaux est probablement sous employée.

4.3. ÉTAT DES RÉSULTATS

Les résultats acquis en diversification en mer ouverte depuis une dizaine d'années demeurent au stade expérimental.

4.3.1. Espèces étudiées
Sur le biologique, les essais ont porté sur quelques espèces de Pectinidés, d'huîtres plates et sur l'huître creuse.

Pectinidés
Trios espèces de coquilles Saint-Jacques ont été testées, à partir de naissains d'écloserie (Pecten maximus et Patinopecten yessoenis) ou à partir de naissains naturels (Pecten jacoheus). Globalement, seule la phase de prégrossissement a donné quelques résultats encourageants; par centre, le grossissement s'est caractérisé par des survies et des croissances très faibles (Buestel et al. 1989). Patinopecten yessoensis se trouvait probablement en dehors de sa gamme de températures optimales. la faible quantité de Pecten jacobeus placée en expérience ne permet pas de conclure pour cette espèce. Plus généralement, il est extrêmement probable que le mode d'élevage (en poches) et le type de structure utilisé (container) ont eu une influence très défavorable sur les résultats. Les espèces étudiées supportant mal le confinement et se trouvant en situation de limitation trophique. Ces essais, arrêtés en 1990, mériteraient peut-être d'être reprise en d'autres sites méditerranéens, avec d'autres techniques d'élevage (suspension, collage, …).

Huîtres plates

En dehors d'un essai non concluant d'acclimatation de l'huître plate argentine Ostrea puelchana (Pascual et al., 1991), les efforts ont porté essentiellement sur Ostrea edulis. L'objectif est de participer au développement de la culture de celle espèce dans le Golfe du Lion, en s'appuyant sur un certain nombre d'atouts:

Les essais réalisés sur containers ont permis d'aborder le problème du captage naturel, qui se révèle le être variable d'une année à l'autre. Pour corriger cet aspect aléatoire, cette technique d'obtention de naissains est actuellement complétée par des expériences de télécaptage. En terme de prégrossissement, les résultats obtenus sur containers ou radeaux ballastables sont encourageants, par contre, pour le grossissement, les résultats sont affectés par les deux restrictions mentionnées précédemment, un schéma d'élevage retenant la ruer ouverte pour le captage, la «nurserie» (après télécaptage) et le prégrossissement, et utilisant l'étang de Thau pour le grossissement en collage sur cordes.

Huîtres creuses

La charge importante d'huîtres creuses Crassostrea gigas en élevage dans l'étang de thau (environ 35.000 tonnes) et les caractéristiques de cet environnement d'élevage (déchets organiques, présence de TBT,…) se traduisent par des problèmes de qualité des huîtres produites: infestation par Polydora, chambrages et fragilité de la coquille, qualité organoleptique.

Ces constatations ont conduit certains professionnels à tenter «d'affiner» en mer ouvette, sur containers ou radeaux ballastables, ces huîtres pendant 2 à 3 mois avant leur commercialisation. Le but recherché est l'obtention d'un produit dont la meilleure qualité (dureté de la coquille, re-nacrage des chambres, qualité organoleptique) serait matérialisée par l'attribution d'un label particulier, générateur d'une plus-value à la vente.

4.3.2. Aspects technologiques

Les deux structures les plus utilisées, containers et radeaux ballastables, ont toutes deux démontré leurs bonnes qualités de résistance aux conditions hydrodynamiques parfois sévères de l'environnement «mer ouverte». Ceci est dû essentiellement à leur compacité.

Cependant, cette qualité de résistance hydrodynamique s'exerce très certainement au détriment de la circulation de l'eau à travers la structure, réduisant l'apport trophique, favorisant le piégeage des matières en suspension, et limitant les performances de croissance des animaux en élevage.

5 - ÉVOLUTIONS

Sur la base des acquis des années précédentes, on assiste actuellement à un ralentissement, voire un arrêt, de la construction de containers ou radeaux ballastables. Cette situation peut s'expliquer par la prise de conscience des contraintes d'exploitation de ces structures immergeables, et par un niveau de résultats inférieur à ce qui était attendu.

Une partie du pare de containers est utilisée après quelques modifications simples (Photos 9 et 10), dont le but est d'espacer les éléments d'élevage, poches ou collecteurs, par des séparations ou entretoises devant permettre une meilleure circulation de l'eau. Ces modifications se traduisent bien sûr par une diminution de la capacité théorique initiale d'élevage de la structure.

D'autres réflexious sont en sur des systèmes d'élevage n'utilisant pas les poches ostréicoles (pour éviter le confinement) pour le grossissement d'huîtres plates; collage sur cordes fixées sur des cadres immergés au fond, émis sur grillages hors-sol au-dessus du fond, …toutes les innovations seront les bienvenue; mais sur la base de l'expérience acquise, elles devront prendre en compte non seulement les contraintes liées strictement à l'environnement du Golfe du Lion. mais aussi la recherche d'un meilleur «confort biologique» des animaux en élevage d'une meilleure ergonomie des systèmes d'exploitation.

BIBLIOGRAPHIE

BUESTEL D., COCHARD J.C., DEFOSSEZ J., MORICEAU J.& PAQUOTTE P. - 1989, programme de recherche pour la mise au point d'une méthode d'élevage des coquilles Saint-Jacques en Méditerranée: résultats 1998. Document interne IFREMER: DRV: 61 p.

HAMON P.Y.& COATANEA D. - 1991 - Suspended mussel culture in the French Mediterranean In: European Aquaculture Society - Special Publication № 14:pp. 134–135

PAQUOTTE P.& MORICEAU J. - 1987 - Croissance et indice de condition de l'huître plate Ostrea edulis élevée en mer et en étang sur la côte méditerranéenne Haliotis - 16: pp 427–437

PASCUAL M., MARTIN A.G., ZAMPATTIE., COATANEA D.DEFOSSEZ J.& ROBERT R.-1991. Testing of the Argentina oyster Ostrea puelchana in several French oyster farming sites. Communications ICES - Mariculture Committee - 130: 17 p.

VIDAL-GIRAUDO B.- 1998 - Conchyliculture en mer ouverte en région Languedoc - Roussillon, publication du CEPRALMAR: 132 p.

Figure 1

Figure 1- Zones d'activité conchylicole en Méditerranée française

Figure 2
Figure 2Figure 2
 Dimensions :
 Longueur       :2,45 m
 Largeur       :2,35 m
 Hauteur       :1,67 m
 Poids structure :260 kg
 Poids lest béton :295 kg
 Poids à vide :555 kg
 Charge utile :500 kg
 Capacité :120 paniers
Figure 2 Figure 2

Figure 2 - Conteneur Mi 120

Figure 3

Figure 3

Figure 3 - Radeau ballastable : schéma de principe
a) vue en coupe
b) vue en plan
Hauteur : 1, 50m
Diamètre : 2, 86m
Capacité : 12 paniers de 5 poches

PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES

(Non incluses dans ce document)

  1. Barges mytilicole au travail sur une filière (longue linge) à moules.

  2. Container de prégossissement/grossissement dans sa première version aluminium (1987).

  3. Poches-casiers ostréicoles modifiées pur utilisation sur containers.

  4. Container de captage (108 collecteurs type Pleno) dans sa version acier galvanisé.

  5. Radeau ballastable pour élevage de moules.

  6. Radeau ballastable et cordes à moules eu surface.

  7. Radeau ballastable type «polyvalent» en surface.

  8. Détail des casiers et des poches d'élevage.

  9. Container de captage modifié après écartement des collecteurs Pleno.

  10. Container modifié pour utilisation en grossissement.

SHELLFISH CULTURE IN ITALY : CASE STUDY OF VENERICULTURE

By Mr. A. ZENTELINI

INTRODUCTION

L'Italie est des pays européen un fort rapport entre la superficie nationale et le périmètre côtier (ce rapport est de 1/43, 4 km≈).

Cette particularité aurait du placer ce pays parmi les premiers producteurs mondiaux de poissons et de mollusques. Par contre, l'Italie, est depuis toujours un fort importateur de produits de la pêche, car la demande interne est très supérieure à la production nationale.

La côte Italienne et les fonds sont très divers entre la côte la côte occidentale (Fig 1 - Carte).

La mer Tyrenienne a une côte à majorité rocheuse, caractérisée dans la partie septentrionale et centrale par des fonds sableux, vaseux et rocheux. La partie méridionale a une caractéristique plus rocheuse. La même situation se retrouve aussi pour la mer lonienne et la mer Adriatique méridionale.

La côte de la mer Adriatique centrale et septentrionale, sauf rares exceptions, est pour la majorité basse et sableuse jusqu'à la zone plus au Nord où elle redevient rocheuse.

La particularité principale de la mer Adriatique est le fait que au-dessus du 43ème parallèle, la mer a une profondeur maximum de 70 mètres et les fonds sont principalement sablo-vaseux. Cette caractéristique fait que la mer adriatique a un renouvellement d'eau limité et le fort apport de nutriment dû principaux fleuves Italiens crée une forte stratification entre l'eau douce et l'eau saumâtre qui peut durer de longues périodes.

Cette mer, qui pendant des période précises de ces cinq dernières années semble avoir le comportement d'un environnement plus lagunaire que marin, est caractérisée par des périodes d'eutrophisation.

Celle situation met en évidence la richesse en nutriment de cette mer qui est corrélée avec de grandes productions de poissons et de mollusques. Les caractéristiques benthoniques de la mer adriatique la font être une mer plus riche du point de vue des stocks naturels de mollusques.

C'est que sont la majorité des bancs de coquilles Saint-Jacques, palourdes, huîtres plates et amandes, et c'est de Trieste (le Golfe le plus au Nord de l'Adriatique) jusqu'au delta du Pô que se sont développées les plus importantes d'élevage de mollusques, principalement moules et palourdes.

Un autre centre historique pour l'élevage des mollusques est la zone de Taranto ou, depuis plus de 2.000 ans, sont élevés des moules, des huîtres plates et, actuellement, des palourdes.

Un autre important centre de production et de récolte de mollusques, principalement des moules, est le Golfe de Napoli (Naples). Plus au Nord de la côte Tyrenniene, le long de la côte centrale de l'ltalie, il y a une zone de pêche naturelle de mollusques.

Pour retrouver un autre centre d'élevage de mollusques, il faut remonter jusqu'au Golfe de la Spezia où se trouvent d'importants centres de mytiliculture.

Sur les îles, il faut souligner les activités conchylicoles qui sont développement dans les zones lagunaires, près de Cagliari.

LA PÊCHE

En Italie, la pêche des mollusques est faite par des professionnels et amateurs utilisants différentes systèmes.

Sur l'estran, ils ont récoltés manuellement, utilisant des systèmes traditionnels comme, par exemple, des râteaux et différentes types de couteaux.

D'autres systèmes manuels avec dragues se sont développés pour les eaux profondes des chenaux. mais les principales méthodes de pêches pour les bancs marins sont les turbosoufflantes : système de drague hydraulique qui pénètre de quelques centimètre dans le sédiment pour la récolte des mollusques. Le sable et la vase sont expulsés par un jet d'eau. Cette drague est formée d'un parallélépipède en fer ayant, sur la partie antérieure, une lame qui pénètre dans le sol, suivie d'un système de jet d'eau.

Les principales caractéristique de ce système hydraulique sont :

La loi Italienne réglemente ce type de pêche selon les espèces de mollusques en contrôlant :

PRODUCTION ET SITUATION ACTUELLE DES ESPÈCES EXPLOITÉES

Les principales espèces de veneridae exploitées en Italie sont : la palourde Tapes decussatus et philippinarum produites par l'aquaculture, la fausse palourde Chamelea gallina, l'amande Callista chione et la praire Venus verrucosa produites par la pêche.

L'exploitation de ces importantes ressources des pêcheries Italiennes a subit de sérieux changement ces cinq dernières années. jusqu'en 1983. la production de palourde était basée presque exclusivement sur la récolte des produits naturels T.decussatus et C.gallina endémique dans la mer Italienne.

Une brusque chute qualités pêchées, due à la surpêche et à la détérioration de conditions de l'environnement, a contraint les producteurs à importes T.Philippinarum en eau saumâtre. Cette espèce, qui grandit très vite et morphologiquement très proche de l'espèce européenne, a colonisé la côte Italienne avec un énorme succès.

L'ÉLEVAGE DE LA PALOURDE EN ITALIE

L'introduction de la palourde japonaise dans les eaux italiennes a été faite en 1983.

Au départ de Venise et d'autres zones de semences, elle suivit les courants côtiers du Nord et s'est implantée le long de la côte, dans les sites écologiquement favorable. Dans la lagune eutrophique du delta du Pô, elle s'est développée de manière (elle à devenir l'espèce dominante parmi les bicenoses de mollusques.

Si, d'un côte, elle a supplanter l'espèce indigène (T.decussatus), déjà en équilibre précaire par un excès d'exploitation et eu moindre résistance aux conditions difficiles de l'environnement, elle a cependant permis le développement d'une activité d'un grand intérêt économique.

En définitive, en Italie, P'élevage et la gestion des bancs de palourde s'est développé à échelle commerciale en trois zones de production, toutes situées sur la côte du Nord de l'Adriatique?

Ces zones marquées en Fig 2 sont :

GORO, DELTA DU PÔ

A goro, la palourde est l'objet de pratique (semis, transfert vers des sites plus propices à la croissance) propre à l'élevage. Goro est la lagune plus au Sud au Delta du Pô; elle a une superficie de 2.7000 hectares et communique avec la mer adriatique par une ouverture de 13 km de large.

La zone où tapes était naturellement présent dans les années 1960–1970 est située entre la lagune et la mer. le substrat est constitué de limon et de sable, avec prépondérance de ce dernier; le débit est important, la salinité moyenne est supérieure à 25%.

Dans les années 1960, le banc naturel de palourdes (T.decussatus) était inexploité car, à cette période, la flotte de Goro n'avait pas encore découvert la conchyliculture et les pêcheurs effectuaient uniquement la pêche du poisson en lagune ou en mer.

La superficie du banc en question s'étendant sur environ 500 hectares avec une densité dans certains endroits estimée à plus de 1.000 individus/m2. L'exploitation du banc (effectuée en l'absence de règlement adéquat), la pollution estivale accompagnée de températures élevées et de phénomènes persistant d'anoxie, les probables maladies bactériologiques et parasitaires ont fait qu'à la fin des années 1970, le banc fut pratiquement décimé.

En conséquence, au début des années 1980, les 300 pêcheurs de la coopérative de goro et Gorinone ne pêchaient plus les moules de fond. Cette activité a permis de développer chez pécheurs le sens de la coopération pour l'élevage.

En 1986, le consortium des pêcheurs a engagé cette expérience avec 2 ha de concession, un groupe de 13 pêcheurs, 1, 3 million de naissains de palourde et les filets pour effecteur le prégrossissement (DIAPO 7 : Laguna Goro).

En 1987 fut donné en exploitation à chaque associé 600m≈ de la concession qui passée entretemps à 90 ha. la zone fut subdivisée et assignée aux pêcheurs qui doivent s'occuper du nettoyage des fonds, du prégrossissement et la récolte. la surveillance est, par contre, g1eréc par la coopérative elle-même.

A la fin de 1988, en fonction des résultats finaux dans chaques subdivisions, il fut décidé de passer à une gestion commune de toute la concession ainsi que de toutes les zones où s'était ensemencé naturellement la palourde (600 ha) (DIAPO 8 : Stabulatore Goro).

A l'intérieur de cette grande superficie ont été délimité des zones appelées champs où, en rotation, pêchent tous les pêcheurs. chaque camp est exploité durant environ trios mois par au puis, on passe à un autre. De plus, le groupe des associés s'occupe de récolter les zones à l'extérieur de la concession afin de ressemer, 2a une densité de 800 ind/m2, le champs nettoyé.

Quand fut commencé l'élevage de T.philippinarum à goro, on ne prévoyait certainement pas cette colonisation intense.

LAGUNE DE VENISE

La lagune de Venise s'étend en forme de demi lune entre l'embouchure du Sile au Nord et l'embouchure du Brenta au Sud, pour un total de 55.000 ha. Elle est constituée par plus de 60 % de surface d'eau soumis au phénomène de la marée, 13 % de palourdes, 17 % de valli de pêche (zone de lagune délimitée pour l'élevage en extensive, en du poisson, dorade et bar) et 8 % de terres émergées.

Récemment, la lagune fut l'objet de profondes mutations et d'interventions humaines de nature variées, résultat du grand intérêt touristique, industriel et productif. Cela a causé beaucoup de difficultés dans la gestion de la ressource biologique : les problèmes liés à la pollution d'origine urbaine, agricole et industrielle, les modifications hydrauliques et hydrodynamiques induitent dans le bassin par l'intervention humaine. l'assainissement progressif des marais sont limités et, dans certains cas, arrêtés la continuation des activités traditionnelles d'aquaculture et de pêche.

Malgré cela, la lagune de Venise a maintenu une position dominante enviable dans la production nationale des mollusques.

Les estimations des années 1980 indiquent une moyenne de 35.000 T/an de produits locaux provenant de la pêche et de l'élevage en lagune, surtout moule (25.000 T), huîtres (2.000 t) et palourdes (250 T).

Semée partir de 1983, T. philippinarum s'est depuis reproduit spontanément dans la lagune. Déjà en 1986, des exemplaires «naturels» ont été récoltés par les pêcheurs locaux dans des biotopes variés où n'avait pas été effectué .

Les pêcheurs, pourtant informés les premiers de cette nouvelle technique d'élevage, n'ont toutefois pas encore développé cette nouvelle zooculture à grande échelle. Les procédures bureaucratique et administratives complexes pour obtenir des autorités compétentes les concessions dans les zones adéquates à l'élevage ont empêché le développement de la vénériculture en algue.

Actuellement, ne sont attribuées officiellement que 4 zones pour l'activité de la vénériculture représentant une superficie totale de 6 H. 170 Ha sont en cours de demandes mais n'ont pas encore été homologués. De ce fait, la production actuelle est encore en majorité de type traditionnel (pêche).

Ces difficultés sont justifiées aussi bien par des raisons d'ordre sanitaire que par l'exigence sauvegarder un environnement unique comme Venise et sa Lagune.

LAGUNE DE MARANO

La lagune Grado et Marano est la lagune la plus au Nord de Adriatique, comprise entre les fleuves Tagliamento et Isonzo. Elle a une étendue totale de 16.000 ha dont, administrativement, 7.000 ha sont sur la commune de Grado et les 9.000 restant sur la commune de Marano. dans cette dernière partie de la lagune, depuis 1986 est né un projet occupé (2a régime environ 35 ha semé par an) et par la production (300 T/an) est sans aucun doute la plus petite rélit1e productive parmi celles décrites. Par contre, il s'agit d'une réalité qui a développ1e un d'élevage fortement mécanisé. En plus, sur une de ces îles, il s'est développé la première écloserie Italienne pour la reproduction des mollusques à grande échelle (100 millions de palourde T2/an) qui entrera en fonction cette année.

Le système d'élevage est divisé en deux phases :

1 - Le prégrossissement permettant le passage de la taille T3 à la taille T6/8 utilise deux systèmes :

  1. système artisanal fait directement en lagune sur cassette en bois recouvert de filet de 0, 5 m2 de superificie, suspendue sur structure en bois;

  2. Prégrossissement industriel ; les palourdes contenues dans des tamis sont suspendus dans un bassin alimenté par des pompes prenant l'eau d'une réserve d'enrichissement en phytoplancton.

Ce prégrossissement situé à côte de l'écloserie est trait-d'union entre l'écloserie et les zones lagunaires destinées à l'élevage.

A la fin de la phase prégrossissement vient la phase de grossissement sur terrain lagunaire.

Ces terrains ont deux caractéristiques principales :

Toutes les opérations d'élevage sont faites à marée basse. Pour cela, il a été étudié et construit des machines avec chenille qui exécute:

Toutes les machines, une fois le travail fini, quand la marée remonte, sont chargées sur des pontons flottants.

Il est intéressant de faire remarquer que les pontons flottants on été rélis1es en prenant comme modèle les barges ostrécicoles Françaises les adaptant au lois italiennes et avec les matériaux plus économique enItalie (fer galvanisé à la place de l'aluminium).

SITUATION DE LA PRODUCTION ET DU MARCHÉ EN 1991

En Europe, et dans quelques pays du bassin méditerranéen, la vénériculture englobant les espèces européennes (T.decussatus) et celle des philippines (T.philippinarum) peut être estimé pour 1991 à 32.120 T réparties comme (tableau 2 : Produzione 1991) :

-   l'Espange :300 T;
-   France :700 T;
-   Angleterre :30 T;
-   Irlande :70 T;
-   Italie :27.120 T.

SITUATION DES CENTRES DE PODUCTION EN 1991

Les techniques de reproduction contrôlées de mollusques sont désormais connues depuis 30 ans. Aujourd'hui, la reproduction est techniquement possible pour M. mercenaria, C. gigas, C. virginica, O. edulis, T. decussatus, T. philippinarum et P. maximus.

Le développement des centres de reproduction a été surtout ralenti par les progrès dans le domaine de la captation naturelle. pour les huîtres, par exemple, la demande de naissain a été satisfaite dans sa quasi totalité par l'utilisation de collecteurs artificiels (coquille d'huître, coquille St-Jacques, collecteurs plastiques). C'est pour cela que de nombreux centre de reproduction ont cessé leurs activités. Il convient de souligner qu'il y a des risques car il est déjà eu des ann1ees de mauvais captage qui provoquèrent des manques dans la production.

Les écloseries de palourdes, en nombre croissant ces dernières ann1ees, subissent le même sot. Les motifs résident, d'une part, du fait que le plus grand producteur - l'Italie - recrute naturellement la plus grande partie du naissain et, d'autre part, dans le fait que l'impressionnante augementation de la production a sévèrement réduit les prix et donc les marges bénéficiaires.

D'autre part, dans l'écloserie sont en cours des expériences de reproduction artificielle de la praire (V. verrucosa). En plus, un gros centre de reproduction, utilisant la technologie française, est actuellement en fin de construction dans la lagune de Marano.

PROSPECTIVE DE LA PRODUCTION ET DU MARCHÉ POUR 1992

Les marchés plus importants sont ceux Italiens et Espagnols. l'Italie est également le principal producteur (les importations sont exclusivement de T.decussatus). L'Espagne est devenue le principal importateur, en 1991; elle a acheté environ 30% des produits italiens et une grande partie de la production des autres pays producteurs; cela correspond a une quantité totale d'environ 10.000 T.

Beaucoup estiment que le potentiel du marché Espagnol est environ de 15.000 T.

Le marché Français est à ses débuts Jusqu' en 1998, plus de 70 % des palourdes (T.decussatus) étaient exportées en Italie et 12 % en Espagne. Aujourd'hui, presque 80 % sont exploités en Espagne.

Les marchés Anglais et Irlandais sont pratiquement inexistant. Les prospectives de production de 1992 semble être égale ou supérieure à la production de 1991.

Il semble que l'Italie pourrait faire la même production que l'année dernière et, éventuellement plus si la ressource est bien gérée. L'augmentation du produit disponible ne comportera pas augmentation parallèle de chiffre d'affaires.

Le plus grave problème est la chute du prix de vente qui, dans certains cas, est descendu jusqu'à 2.000 lire/kg (10 F/kg).

Pour l'Italie. il serait nécessaire, même si cela est très difficile, une politique unitaire des prix. dans le cas contraire, la diminutions des prix créera une forte récolte qui pourrait entraîner de graves répercussions sur les stocks.

Exigences du secteur en Italie

La situation Européenne des écloseries indique que l'Italie pourrait être suffisante les deux écloseries existantes si elles arrivent rapidement à régime. Vérifiant un concept gén1eral, une écloserie peu être économiquement rentable seulement si :

Le problème le plus important à résoudre est la gestion de la ressource au moyen d'un strict contrô-de l'effort de pêche afin de rationalisé une situation conditionnée aujourd'hui par les bas prix du marché

Par chance, les maladies (comme l'anneau brun) et parasitoses (Perkinsus et B.Bacciger) n'ont jamais créé de problème en Italie.

Par contre, les recherches et les expérimentations pour la mise en place de l'élevage d'autres espèces tel que la coquille St-Jacques, l'huître plate, la praire et le couteau est nécessaire dans ce pays qui présente des éléments positifs pour l'élevage des mollusques.

Figure 1

Figure 1

Tab.1

DISTRIBUTION DU NOMBRE (№) ET DU TONNAGE (Tonnes) DES BATEAUX ITALIEN POUR LA PECHE DES MOLLUSQUES AVEC TURBOSOUFLANTES

 Tonnes
COTE OCCIDENTALE
(Mar Tireno)
55367
   
COTE SUD ET COTE SUD-EST
(Sud Tirreno, Mar Jonio, Sud Adritico
61516
   
COTE ORIENTALE
(Adriatico Centrale Nord Adriatico)
4114.337
   
Total5275.220
Figure 2

Figure 2

Tab. 2

PRODUCTION DE PALOURDES (TONNES) EN 1991

 PALOURDES EUROPÉENNES
(TAPES DECUSSATUS)
PALOURDES JAPONAISES
(TAPES PIHLIPPINARUM)
PAYSTONNESTONNES
ESPAGNE230300
PORTUGAL1,500 
FRANCE100700
ANGLETERRE 30
IRLANDE3070
TURQUIE+GRÈCE500 
TUNISIE1.500 
ITALIE5027.120
TOTAL3.91028.220

LA CONCHYLICULTURE EN MER OUVERTE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON:
UN DÉVELOPPEMENT SPECTACULAIRE

Par C. LOSTE et F. CAZIN

Sous l'impulsion dans les années 1975–1980 par des pionniers issus des entreprises conchylicoles de l'étang de Thau, la conchyliculture en mer aborde, depuis 1987, une nouvelle étape de son développement.

A la phase d'expérimentation et de mise au point des technologies offshore succède une vaste campagne d'aménagement de la bande côtière avec l'implantation de structures de production en mer et à terre. La mer ouverte s'impose désormais comme un nouvel espace à valoriser face aux milieux lagunaires fragiles et déjà pleinement exploités.

Les concessions aménagées tout au long du littoral languedocien, au regard des potentialités biologiques du milieu côtier, représentent une emprise de 4.000 ha sur le milieu maritime. Elles sont relayées à terre par deux ports conchylicoles àGruissan et à Vendres; un troisième en construction à Frontignan est appleé à devenir la plaque tournante de l'activité conchylicole en Méditerranée.

Parallèlement, la production évolue rapidement: entre 1987 et 1991, la production de moules en mer est passée de 1.500 T à près de 10.000T, engendrant un chiffre d'affaires à l'expédition d'environ 70MF et près de 300 emplois.

LA CONCHYLICULTURE EN MER EN LANGUEDOC-ROUSSILLON

1980 – 1987 : LES ACQUIS DE LA PHASE DE PEÉ-DÉVELOPPEMENT

Le remembrement des concessions pour l'élevage de coquillages sur l'étang de Thau, entrepris et réalisé début des années 70, eu pour effet d'espacer mais aussi d'agrandir les surfaces cultivées Le nombre total de tables fut porté à 2.800, atteignant ainsi la limite des capacités d'accueil de la lagune.

Les acteurs de la filière comprirent qu'une nouvelle expansion de la conchyliculture ne pourrait s'envisager dans les étangs; dès les années 1976–1977, les regards se tournèrent au-delà du cordon littoral protecteur, vers la mer ouverte.

Cette barrière naturelle fut dès lors transformée par une poignée d'aventurieurs en front pionnier; on assistait là aux balbutiements d'une conquête spectaculaire et aux transformations d'une activité traditionnelle.

Pourtant, les années 1977–1982 furent laborieuses, nécessitant de lourds investissement humains et financiers.
Soucieux d'obtenir des résultats rapides et sûrs, les professionnels s'orientent surtout vers le grossissement des moules (Mytilus gallo-provincialis). D'importants essais d'élevage sur cadres ont lieu pendant cette période. En 1979, une grosse tempête rafraîchit les enthousiasmes sans conduire toutefois au renoncement.

L'impétuosité, l'indomptabilité du milieu marin mettait en exergue la nécessité de disposer d'une technique plus lourde mais également plus souple, en adéquation avec les caractéristiques de la Méditerranée. Un voyage d'études au Japon apporte une partie de la solution : adapter les longues lignes utilisées au pays du soleil levant pour l'1elevage de coquilles Saint-Jacques t d'algues.

Des essais sur filières («flottantes» ou «de fonds» sont alors entrepris dès intempéries exceptionnelles de novembre 1982 où le vent atteint la force 12 pendant plus de 24 heures, fut un él1ement déclenchant déterminant. En quelques années, de 1982 à 1987, le nombre de filières installées en mer sur des concessions expérimentales dépasse la centaine, faisant monter la production en flèche.

Grâce à mise au point d'une technique originale, les hommes rendaient concret les espoirs fondés en l'exploitation des richesses du milieu marin et au-delà, ouvrait la voir vers la diversification des activités littorales.

FILIERE CONCHYLICOLE DE SUBSURFACE A TRONCONS DE 50M
SCHEMA DE PRINCIPE

Longueur h.t. = 300m Longueur dun troncon = 50mLongueur utile = 5×50m = 250m
Profondeur du fond = 20 à 30mProfondeur de la filière = 5m
Flottabilité initiale = 3m3 Nb de cordes = 450Production moyenne = 20 à 25T

CEPRALMAR

LA TECHNOLOGIE CONCHYLICOLE OFF SHORE

L'utilisation de filières fut généralisée grâce notamment à deux avantages majeurs :

Par leur disposition dans le profit des plus fortes houles, c'est - à - dire sur un axe perpendiculaire à la côte, et leur dimensionnement très largement calculé, les filières ont une excellente tenue aux intempéries, sans dommage pour les coquillages.

En 1987, à l'issue de la phase d'expérimentation, la filière flottante immergée apparaisant donc comme un système de production fiable mais perfectible dans sa conception et son exploitation.

Rapidement, la pratique et l'ingéniosité de nombreux professionnels allaient s'en charger. Des adaptions variées, fonctions d'observations personnelles furent mises en application, ce qui explique la multiplicité des types de filières rencontrées aujourd'hui, et de leur coût compris entre 50.000 et 100.000 francs. Ainsi par exemple, l'aussière principale de 300 mètres de longueur est subdivisée en tronçons allant de 18 m à 50 mètres suivant les entreprises, la flottabilité initiale varie de 1,5 M3 à 23 M3, d'une extrême à l'autre. Ces ajustements sont mus par un seul et même but : amortir les très lourds investissement en favorisant une production maximale pour un coût d'exploitation minimal, en d'autres termes rigidifier la filière pour augmenter sa portance tout en réduisant les interventions en mer.

La durée du cycle d'élevage, variable suivant la taille du naissain, se situe généralement entre 6 et 8 mois. Cette croissance rapide implique des interventions fréquentes (et coûteuses) sur les filières. Afin de rajoute de la flottabilité pour compenser la prise de poids des moules, mais aussi pour effectuer des tris sélectifs car le captage de naissain est très important entre 0 et 10 mètres et peut gêner l'élevage. Cette de la mytiliculture sur les structures de type «filières immergées».

L'originalité de la structure d'élevage impose de disposer d'embarcations spécialement conçues pur la conchyliculture en mer. Leurs caractéristiques se sont affinées au cours des dernières années, mais il n, existe pas de modèle unique.

Les points communs à toutes embarcations sont :

Les divergences concernent la longueur de 12 à 20 mètres, la forme de carène, la nature du matériau de construction (aluminium, acier, résine, polyester) et l'emplacement de la cabine.
L'exploitation courante s'effectue depuis la surface tandis que certains travaux de surveillance du matériel et de réparation se déroulent en plongée.

Une barge de 12 mètres, d'un coût d'environ 750.000 frs, permet l'exploitation de 10 à 15 filières, tandis qu'une barge de 20 mètres exploite 29 à filières pur un coût initial 1, 2 MF.

Dans un souci de diversification des techniques et des espèces élevées, les professionnels expérimentent d'autres structures d'élevage que la filière :les modules ballastables, les cadres et les conteneurs, présentent la particularité de reposer sur le fond, ce qui évite captage massif de naissain de moules. Ces techniques permettent l'affinage d'huîtres creuses, le captage et le prégrossissement d'huîtres plates. Elle devront encore être améliorées avant de déboucher sur des productions significatives.

Le lecteur aura compris, à travers tour d'horizon sur les technologies conchylicoles off-shore, tout le chemin parcouru par les professionnels qui se sont lancés dans cette aventure. L'apprentissage du milieu maritime ne s'est pas fait sans revers pour les hommes habitués à la tranquillité des lagunes. Revers d'autant plus cruels que les importants investissement mis en oeuvre sont lourds à supporter pour les entreprises.

C'est pourquoi, parallèlement à cet effort de mise au point technique, la conchyliculture en mer a fait l'objet d'un soutien financier important de la part des collectivités locales et de la CEE. Cette conjonction a permis l'organisation des structures de production et le développement spectaculaire des trois dernières années.

ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DE MOULES DE PLEINE MER EN LANGUEDOC-ROUSSILLON

LES BATEAUX SPÉCIALISÉS EN ACTIVITÉ DEPUIS 1982

1988–1992 : LE PASSAGE A L'ÉCHELLE INDUSTRIELIE

En concertation avec les différentes parties prenantes, et en premier lieu les professionnels au travers de la Section Régionale Conchylicole la Méditerranée, une politique des structures est mise en plane dès 1988.

Elle définit:

Par ailleurs, elle arrête des dispositions comme les surfaces minimales et maximales d'installations et des dispositions particulières à chaque lotissement.

Les lotissements en mer : un potentiel de production de 20.000 tonnes par an

Actuellement, 4 zones de production (sète-Marseillan, Aresquiers, Vendres, Gruissan) sont en activité et représentent au total,.

Un balisage lourd matérialise le périmètre extérieur de chaque zone et les couloirs de circulation. Un balisage léger, de bornage, facilite l'c repérage des concessions individuelles. L'ensemble est géré par une ASA (Association Syndicale Autorieée).

Une flottille d'embarcations spécialisées, constituée de 30 barges conchylicoles neuves de 12 à 20 m et d'une trentaine de navires issus de la conchyliculture en étang ou de la pêche et aménagés pur la conchyliculture en mer, est en activité.

Les bases à terre : des centres performants de concentration et de traitement des produits

La nécessité de disposer de ports adaptés à la conchyliculture en mer s'est rapidement imposés.

Leur fonction est double :

LES CONFLITS D'USAGE DE L'ESPACE LITTORAL
Lieu privilégié d'échanges vers lequel convergent de plus en plus les activités humaines, le littoral est un domaine de convoitise, une cause de conflits, une zone d'aménagements.
A terre, le lobby touristique consommateur d'espaces s'érige souvent contre toute forme d'aménagement estimée contraire à ses intérêts. Ainsi, pour la construction d'un port conchylicole, certaines collectivités locales soucieuses de réaliser des opérations immobilières, adoptent la politique du «tout tourisme». Certains sites, à priori les mieux adaptés, ont dû ainsi être délaissés, ce qui a impliqué l'éloignement géographique entre les concessions en mer et les lieux de débarquement.
D'autres conflits existent avec les utilisateurs de la bande côtière des 3 miles nautiques, principalement entre les chalutiers, pourtant interdits dans cette zone, et les petits métiers ou les conchyliculteurs en mer. Les filières arrachées en l'immersion de récifs artificiels ou piquetage des abords des lotissements conchylicoles.
D'autre part, les interdictions de navigation dans les lotissements conchylicoles ne sont pas toujours respectées par les plaisaneiers.
Marlgé ces problèmes, les différentes a activités à cohabiter et contribuent chacune avec leurs spécificités à une valorisation harmonieuse du littoral.

Trois ports sont actuellement opérationnels ou en construction :

FRONTIGNAN : Ce site a été retenu fin 1987 comme base à terre pour les concessions de Marseillan et des Aresquiers. Actuellement, le port de Frontignan est prêt pour l'installation d'une quarantaine d'entreprises et le traitement d'environ 10.000 T/an de moules de mer.

GRUISSAN : Le port conchylicole est opérationnel depuis le printemps 1990, il comporte 8 bâtiments de production et un centre d'expédition. Six cent tonnes de moules de Pleine Mer on é commercialisées, en 1991, à partir ce site.

VENDRES : Le port conchylicole de Vendres est en activité depuis le printemps 1991. Il permet la montées.

La création de structures de production adaptées, lotissements en mer, barges spécialisées, ports conchylicoles, ont être réalisées rapidement grâce, notamment, au soutien technique constant du CEPRALMAR et à l'implication financière forte de la Région Laguedoc-Roussillon.

Compte tenu du potentiel de production, la mise en place de ces structures devait s'accompagner d'une réflexion active sur les conditions d'organisation de la profession.

Cette réflexion a notamment abouti à une structuration des entreprises conchylicoles: la plupart sont issues d'un regroupement de concessionnaires, en GAEC, CUMA, SCEA, permettant d'exploiter en commun une barge et un nombre conséquent de filières .

En 1992, une cinquantaine d'entreprises de ce type sont en activité ainsi qu'une organisation de producteurs, l'OPORMER. Cette démarche collective, suscitée par la nécessité d'abaisser les coûts de production et de s'adapter aux évolutions du marché, est tout à fait originale dans la filière conchylicole fracçaise.

UN PRODUIT NOUVEAU ET DES MARCHÉS À CONQUÉRIR

Le commerce extérieur français pour la moule est largement déficitaire. La consommation nationale évaluée à 90.000 tonnes/an est assurée à environ 50% par des importations, notamment en provenance des Pays-Bas et d'Espagne. ces moules sont de qualité moyenne st sont achetées à des prix inférieurs d'environ 50%à ceux des produits français. Les moules de Bouchot, de qualité supérieure et de prix élevé, et les moules de pêche fournissent l'autre moitié. Jusqu'à présent, la moule de pleine Mer s'est commercialisée à un prix légèrement au-dessous de celui de la Bouchot, soit entre 6,5 et 8 F/kg à l'expédition, C'est des moules les plus chères d'Europe et elle doit le rester. En effet, if ne saurait être question pur cette moule au coût de revient élevé de se positionner sur un créneau bas de gamme.
Dans ce contexte, les moules de pleine Mer doivent faire reconnaître leur spécificité asseoir leur notoriété sur les marchés extra régionaux.

Les qualités de la moule de pleine Mer résident dans as saisonnalité avec des récoltes échelonnées de mars à novembrem, c'est-à-dire à contre saison des moules concurrentes, la propreté de chair en consommation cuite, en font un font un produit apprécie des connaisseurs.

Sa saveur légèrement iodée en consommation crue, sa finesse et son onctuosité de chair en consommation cuite, en font un produit apprécié des connaisseurs.

Ses défauts concernent les effets d'une croissance très rapide et de l'absence de marée sur la coquille : celle-ci est fragile et se brise facilement lors des manipulations. Cette fragilité impose un retrempage de 24 h en bassins pur assurer une bonne tenue à l'expédition. Il a fallu adapter les pratiques et les installations traditionnelles de l'étang au traitement de ce producti nouveau. Le traitement à terre à l'expédition des moules élevées en mer ont donné lieu, là aussi, à des mises au point progressives et à des investissements financiers importants. C'est ainsi que des centres d'expédition modernes mécanisés, voient le jour à Gruissan, Vendres, sur les bords de l'étang de Thau et, bientôt, à Frontignan. lis sont l'indispensable corollaire de la dimension industrielle des entreprises de production.

Mais les efforts, déjà bien avancés, pour moderniser les conditions d'expédition ne seront pas suffisants à l'avenir pour garantir la pèrennité des entreprises.

Le poids croissant de la production méditerranéenne implique la conquête des marchés extra-régionaux et la reconnaissance de la qualité des produits issus de la mer ouverte. Les professionnels, regroupés au sein de l'OP, ont amorcé cette démarche depuis plusieurs années par le dépôt des marques «Moules de pleine Mer» et «Huîtres de pleine Mer», l'élaboration d'un cahier des charges sur la qualité et la conduite de diverses actions de promotion. Une demande de certification «Label Rouge» est en cours auprès du Ministère de l'Agriculture.

PRODUCTIONS DE MOULES DES BASSINS FRANÇAIS EN 1989
(en milliers de tonnes)

RÉPARTITION PAR PAYS DE LA PRODUCTION EUROPÉENNE DE MOULES EN 1988

CEPRALMAR

Objectif : 15.000 tonnes eu 1995?

Les perspectives pour cette nouvelle activité encore en pleine évolution sont, en premier lieu, d'ordre quantitatif : s'agit de double la production d'ici à l'an 2000 en exploitant l'ensemble des structures déjà en place. A l'heure actuelle, seulement 50% environ des concessions attribuées sont équipées de filières. Au vu des résultats obtenus jusqu'à présent par les conchyliculteurs méditerranéens, cela semble un objectif parfaitement réaliste.

LE DINOPHYSIS
Le Dynophisis est une algue du phytoplancton qui produit une toxine. Les moules, en se nourrissant de cette algue, concentrent la toxine et deviennent impropres à la consommation. La première apparition du Dinophysis a eu lieu en 1987 dans la région, alors qu'en Atlantique et en Manche, le problème est plus ancien, il est de nouveau apparu, depuis 1989m chaque été. Dans certain cas, ses effets se sont prolongés pendant plus d'un mois, interdisant toute commmercialisation.
Le retrempage de longue durée est la seule solution connue à ce jour. Afin d'assure l'épuration et l'établissement d'un stock tampon, les professionnels des lotissements de Sète-Marseullan et des Arequiers retrempent leurs moules dans l'étang de Tan; un mois suffit à décontaminer les animaux.
Jusqu'à peésent, la lagune a été épargnée par de développement phytoplanctonique, mais une partie des professionnels de l'étang redoutent son introduction par le retrempage de moules de Pleine Mer. Vive polémique qui refait surface à chacune des apparitions du Dinophysis en mer.

Mais le Véritable enjeu pour les années à venir est d'ordre commercial. Après le défi technologique qu'ils ont su relever, les professionnels vont devoir faire face dès 1993 à un climat de concurrence accrue, Dans ce contexte, la diversification des espèces élevées en mer, les gains de productivité l'amélioration des techniques, et surtout la volonté constante et partagée de mener une politique commerciale cohérente, seront autant d'atouts que les professionnels devront développer pour garantir la rentabilité de leurs entreprises.

D'ores et déjà, la conchyliculture en mer s'affirme comme une activité créatrice d'emplois et de richesse pour la région Languedoc-Roussillon, elle représente également une alternative originale pour l'aménagement et la valorisation de la bande côtière, face au quasi monopole du tourisme dans cette région.

CONCHYLINCULTURE EN MER EN LANGUEDOC-ROUSSILLON : DESCRIPTION PAR SITE

  1991  1993 Prévisions
 Sète-MarsAresquiersVendresGruissan Sètes-Mars.AresquiersVendresGruissan
Superficie totale en mer (ha)2.754540648261 2.754540648261
Concessions disponibles (3ha)3489014487 3489014487
Nb concessions attribuées328575145 340507050
Nb concessionnaires18529168 200152010
Nb entreprises de production80986 901578
Nb filières plantées3703018 + 90 souc.28 55010035 + 90 souc.40
Nb bateaux spécialisés50766 601078
Port en activité (0 ou 1)0 11 11 1
Production en tonnes8 à 9.000600140600 12 à 14.0002.0005001.000
Chiffre d'affaires à la production (MF)
513.6 MF0.83.6 MF 781236
Chiffre d'affaires à l'expédition (MF)
684.8 MF1.1 MF4.8 MF 1041648
Emplois directs200 à 250251820 250 à 300453025

CEPRALMAR - Février 1992

RAMASSEUSE DE PALOURDES SUR PARCS

Brevet IFREMER

En collaboration avec les conchyliculteurs, FIFRE-MER a conçu et mis au point une machine à ré-colter les palourdes sur pares. Ce dispositif permet de travailler en eau de 0,50 m à 3 m de profondeur, pendant un laps de temps beaucoup plus long (4 à 6 h par marée qu'avec les systèmes existants, roulant sur le sol.
Une licence d'exploitation a été concédée aux Forges Marine EZANNO d'Etel (56).

LES FONCTIONS

Le système récolte en continu. Quatre fonctions son assurées :

  1. le désenfouissement des palourdes sur une profondeur voisine de 15 cm est assuré par deux rampes de jets d'eau;
  2. la mise en suspension des produits récoltés s'opère deux rouleaux tournant en sens inverse;
  3. la récupération des coquillages dans une trémie est possible grâce à une troisième rampe de jets d'eau;
  4. la remontée en surface des palourdes propres se fait par une vis sans fin.

SES CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES

Cette machine comprend :

LES DIMENSIONS DU PROTOTYPE

Longueur1,20 m
Largeur1,20 m (pour une largeur de travail de 1 m)
Hauteur0,40 m
L'engin (tête en aluminium vis en acier) est compact et ne dépasse pas 250 kg.

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