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ANNEXE 11: fiche d'expertise piscicole № 9.------ Date de visite: 25/3/96

-   Localisation: Guinée forestière -/- Préfecture de Macenta, ville de Macenta.

Exploitation privée du site: par Julien Lolamou, porciculteur et enseignant.

-   Caractéristiques du site: site provisoirement abandonné après une mauvaise expérience de construction d'un étang piscicole en terre dans une petite plaine inondable (faute d'encadrement). Le site qui possède une source d'eau permanente est situé en tête de vallée étroite et encaissée à proximité de l'élevage modèle de porcs du propriétaire (167 porcs au total), personnage cultivé et entreprenant.

-   Paramètres physico-chimiques relevés à 15 H00:pH:6,0
To:28°C
-   Schéma du site:O2:5,4 ppm

-   Description des activités en cours: après la perte de son étang et des poissons le porciculteur s'est découragé et a laissé le site abandonné à la végétation.

-   Observations: bien que le site soit soumis à des crues temporaires en saison des pluies, la quantité d'eau est limitée par la faible dimension du bassin versant. Un verrou naturel (rétrécissement de la vallée) encadré par 2 gros blocs de granite permet d'envisager la construction d'un barrage déversoir en béton à ancrer dans les blocs (1 m 50 de haut sur 15 à 20 m de large) qui dé­ limiterait un étang de barrage d'environ 10 ares et pourrait valoriser (en poissons) les déjections porcines disponibles, tout en enrichissant la vallée en aval pour des cultures maraîchères. Le plan d'eau pourvu d'un moine, serait à vidanger en fin de saison sèche pour éviter les pertes de poissons par le déversoir.

Cet aménagement pourrait être complété par un canal d'alimentation sur la courbe de niveau de la source la plus haute vers un petit étang de reproduction en dérivation à construire à mipente, au-dessus de la zone inondable, et en aval de l'étang de barrage.

-   Recommandations: des paysans progressistes comme ce porciculteur modèle représentent des pôles de développement potentiels qui peuvent avoir une action de démonstration très positive et un effet d'entrainement pour toute la région. Le site décrit ci-dessus et les aménagements proposés méritent d'être étudiés de plus près selon la méthodologie suivante:

• Actions préliminaires

-   défrichage du site (participation du bénéficiaire)

-   relevé topographique par BTGR (évaluation plus précise de la superficie réelle inondable par la construction d'un barrage déversoir de lm50 entre les blocs de granite du verrou),

-   estimation des coûts de construction du barrage et d'un moine par BTGR (vidange),

-   estimation du coût des travaux complémentaires à effectuer (participation du bénéficiaire): nivellement de l'assiette de l'étang, aménagement de drains en épi vers le dispositif de vidange, construction du canal d'alimentation perché (source haute vers étang de reproduction latéral), construction de l'étang de reproduction (10m × 20 m suffisent pour ce site)…

-   estimation des recettes annuelles sur base d'une production comprise entre 20 et 50 kg/are/an, selon le débit d'eau qui parcourt la retenue en saison humide, et les moyens utilisés pour combattre la perte de fertilisation (surdosage, compostières, acadja-bambou)

-   établissement d'un dossier technique chiffré et examen de sa rentabilité par DNPA,

-   recherche de financement si étude positive (microprojet PNUD, CEE, FOCIL, autres…)

-   exécution des travaux sous financement (si acquis).

• Gestion de l'étang de barrage:

-   empoissonner en fin de saison des pluies à 2 O.niloticus par mètre carré,

-   fertiliser aux déjections de porcs avec contrôle quotidien de la transparence de l'eau au disque de Secchi pour ajuster le dosage des déjections, placer des compostières latérales et les remplir d'un mélange de litière souillée et de déjections porcines.

-   vidanger avant les fortes pluies.

• Gestion de l'étang de reproduction:

-   prélever 100 femelles de 150 gr et 35 mâles de 200 gr à la vidange de l'étang de barrage pour empoissonner l'étang de reproduction de 2 ares,

-   alimenter à 2 kg de son de riz par jour pendant trois mois

-   vidanger l'étang de reproduction pour empoissonner l'étang de barrage à 2 alevins/m2.

ANNEXE 12: fiche d'expertise piscicole № 10.------ Date de visite: 25/3/96

-   Localisation: Guinée forestière -/- Préfecture de Gueckedou.

Exploitation privée du site: par Douokoro Kalivogui. Entretiens avec Mr Diallo M. Alpha.

-   Caractéristiques du site: barrage-retenue agricole non vidangeable de 0, 5 ha ( 2m de pro fondeur maximum), alimenté en eau par des sources multiples non permanentes et par les pluies. Retenue coupée de son approvisionne ment en eau, en début d'assèchement (réduction de superficie par évaporation, eutrophisation par concentration du plan d'eau).

-   Paramètres physico-chimiques relevés à 18H00:pH:7
To:32°C
O2:sat.
Secchi:14 cm
-   Schéma du site:

-   Observations: la pièce d'eau présente déjà des signes d'eutrophisation par réduction de sa superficie et concentration des matières fertilisantes (14 cm de transparence).

L'exploitant a empoissonné la retenue en O. niloticus et Silures (“quand disponibles” ?) et nourrit les poissons en termites et feuilles (T. zillii est également présent dans la retenue d'après nos pêches à l'épervier). Il souhaite pratiquer l'élevage de canard en association avec ses poissons mais le risque de surfertilisation de la retenue semble trop élevé compte tenu des caractéristiques d'assèchement partiel temporaire du plan d'eau.

-   Recommandations:

• Ce type de retenue présente peu d'intérêt pour l'élevage de poissons (non vidangeable, volume d'eau variable, pas de contrôle possible sur les espèces, risque d'eutrophisation en saison sèche si on alimente les poissons ou si on fertilise la retenue, récolte difficile et incomplète…).

• Il est toutefois possible de piéger les termites volantes en saison des pluies par des pièges lumineux ( couverts) disposés sur pilotis au dessus du plan d'eau pour alimenter les poissons et d'introduire quelques prédateurs complémentaires résistants au manque d'oxygène nocturne prévisible (Parachanna obscura, Clarias et Hétérobranchus) pour éviter la surpopulation et le nanisme des espèces présentes.

ANNEXE 13: fiche d'expertise piscicole № l 1.------ Date de visite:25/3/96

-   Localisation: Guinée forestière -/- Préfecture de Gueckedou face au P.A.G. (B.M.)

Exploitation du site: site non exploité face à l'ex-projet agricole de Gueckedou.

-   Caractéristiques du site: 7 étangs de 2 ares construits en dérivation par des manoeuvres du P.A.G. (financement Banque Mondiale) en 1987 sur le modèle vulgarisé par les volontaires du Corps de la Paix américain au Liberia. Un V.P.C. est resté sur place 2 semaines pour superviser la construction des étangs et assurer 3 jours de formation aux paysans, puis il est rentré au pays dè le début des troubles.

-   Paramètres physico-chimiques à 19 H00:pH:7
To:30°C
O2:5, 8 ppm

-   Schéma du site:

-   Observations:

Les étangs sont opérationnels et bien construits, malgré leur petite superficie. Seuls l'arrêt des activités du PAG et la non-attribution apparente des étangs empêchent leur exploitation.

Une ferme d'élevage à proximité et l'abondance de son de riz dans la région garantissent un accès facile et bon marché aux intrants indispensables pour produire du poisson.

L'isolement des étangs pourrait constituer un obstacle (risque de vol), mais il reste suffisament de place et de possibilité d'extension pour justifier le regroupement des pisciculteurs dans un système de gardiennage (à définir).

-   Recommandations:

• Ce site devrait être attribué et exploité à titre privé, en débutant par une méthode très simple et didactique (voir méthode de production conseillée).

• Les étangs additionnels devraient avoir une superficie plus grande (4 ares) pour justifier un déplacement quotidien des pisciculteurs par une production plus motivante.

• Il faut protéger les entrées d'eau de T.zillii et spcs. sauvages par des boîtes de capture et couper régulièrement l'herbe sur les digues car elle sert de refuge à de nombreux prédateurs (grenouilles, serpents).

ANNEXE 14: fiche d'expertise piscicole № 12.------ Date de visite: 26/3/96

-   Localisation: Guinée forestière -/- Préfecture de Kissidougou, Pampakö

Exploitation du site: groupement de 11 candidats pisciculteurs dont Mirago Touré.

-   Caractéristiques du site: petite vallée étroite en voie d'aménagement manuel par un groupement paysan, sans encadrement. Deux début d'étang en construction de 10m × 10m.

-   Paramètres physico-chimiques relevés à 12H30:pH:6,5
To:30°C
O2:4,2 ppm

-   Schéma du site:

-   Observations: sans encadrement, les candidats pisciculteurs n'avaient prévu ni barrage régulateur de plan d'eau avec déversoir, ni canal d'évacuation et deprotection des crues, ni pente régulière de l'assiette de l'étang vers le point de vidange.

Des conseils d'aménagement leurs ont été donnés (voir schéma) ainsi que les normes classiques d'empoissonnement et de gestion des étangs au son de riz.

-   Recommandation: il est urgent de former du personnel local d'encadrement piscicole pour canaliser dans la bonne direction les initiatives spontanées des paysans et éviter les grosses erreurs d'aménagement Sans intervention, les 2 étangs auraient été balayés par la première crue en saison des pluies.

ANNEXE 15: fiche d'expertise piscicole № 13.------ Date de visite: 26/3/96

-   Localisation: Guinée forestière -/- Préfecture de Kissidougou, village Yardo

Exploitation du site: groupement de candidats pisciculteurs (ex-pêcheurs retraités).

-   Caractéristiques du site: une petite rivière (en saison sèche) transite par une mare de 2 à 3 ares avant de faire un coude puis de rejoindre son lit. Des pêcheurs retraités ont essayé d'isoler la mare par une digue en terre pour en faire un étang de pisciculture, mais la crue a balayé la digue (le site se trouve au centre d'une petite plaine d'inondation). Ils veulent recommencer mais attendent des conseils d'aménagement.

-   Paramètres physico-chimiques relevés à 14H20:pH:7
To:29°C
02:4,2 ppm
Secchi: 24 cm

-   Schéma du site:

-   Observations: une digue de barrage fermée, placée à cet endroit n'a aucune chance de résister en saison des pluies, surtout quand on observe les limites de la zone d'inondation. Par contre, il est possible d'aménager la mare en “trou refuge” et d'y pratiquer une forme de pisciculture comparable au “trou d'eau ” béninois ( activité intermédiaire entre la pêche et la pisciculture). Il s'agit dès lors d'aménager le site pour pouvoir capturer du poisson sauvage pendant la crue, le diriger vers le trou refuge en décrue, tout en le nourrissant pour augmenter la productivité du plan d'eau. Ce prélèvement est très limité (rapporté à la superficie totale des plaines d'inondation non maîtrisable par l'homme) et ne menace pas le recrutement.

-   Recommandations:

• Avant de commencer à travailler la digue de barrage-capture, il faut modifier le tracé de la rivière suivant la topographie favorable du site (voir schéma); pour ce faire, il suffit de creuser d'aval en amont un nouveau lit de saison sèche pour la rivière en court-circuitant la mare et en rejettant la terre du coté mare, pour ériger une digue le long du nouveau lit (cette digue contribuera à piéger le poisson en décrue).

Schéma d'aménagement proposé:

• Il reste à construire un barrage ouvert avec un dispositif anti-retour (piquets enfoncés en “nasse qui ne prend pas” dans le sol) pour permettre aux poissons d'entrer mais pas de sortir, puis de placer un barrage végétal en bordure de plaine d'inondation, là où le poisson pourrait s'échapper du piège.

Ce dispositif, proche des pièges traditionnels, permet de piéger le poisson en période de crue(migrations latérales de reproduction), de le nourrir (au son de riz) pendant l'inondation et la décrue (augmentation du % de survie des larves et alevins, augmentation de la productivité), puis de le pêcher dans la mare (trou de capture) en saison sèche.

• Ce genre d'aménagement devrait permettre au groupement d'exploiter leur site efficacement A plus long terme, avec l'expérience et le développement probable des techniques piscicoles en Guinée, ces pêcheurs-pisciculteurs seront à même de capturer des alevins vivants de silure en décrue pour approvisionner les pisciculteurs pratiquant la polyculture Clarias-Tilapias.

ANNEXE 16: fiche d'expertise piscicole № 14------ Date de visite: 28/3/96

-   Localisation: Haute Guinée -/- Préfecture de Mandiana, Mandiana

Exploitation du site: mare collective.

-   Caractéristiques du site: mare naturelle inondée au mois d'août, coupée du Niger 3 à 4 mois plus tard, faisant l'objet d'une pêche collective annuelle en saison sèche (mi – avril). La date précise est fixée par le propriétaire de la mare : c'est son seul privilège (prestige) car la mare est considérée comme un bien collectif et tout le monde peut venir y pêcher à la date choisie.

-   Schéma du site:

-   Observations: en août, le fleuve Niger déborde dans un canal d'inondation parallèle au fleuve qui mène au canal d'inondation de la mare; celle-ci se remplit (d'eau et de poissons) puis se trouve isolée du canal d'inondation en décrue (décembre). L'évaporation réduit la superfice de la mare au 1/10° de la superficie initiale, ce qui correspond à la date de la pêche collective (mi–avril).

D'un point de vue technique, il est possible d'améliorer ce système naturel et traditionnel de pêche par l'usage de barrages anti-retour dans les canaux d'inondations, le curage de la mare et du canal d'inondation, la fertilisation de la zone inondable (parcs de nuit sur la zone inondable en saison sèche), le nourrissage des poissons etc…

En pratique, le système traditionnel étant complexe et faisant intervenir beaucoup de monde, il est préférable de ne pas intervenir sur les mares collectives (qui va travailler? pour quelle rémunération complémentaire? Qui va modifier quoi? Comment? De quel droit modifier cette organisation traditionnelle? Comment arbitrer les conflits prévisibles entre ceux qui participeront aux travaux d'intérêt collectif et ceux qui n'y participeront pas ?).

Recommandations: Ne pas toucher aux mares collectives. Tout au plus, informer les populations des actions possibles pour améliorer la productivité des mares, mais ne pas intervenir dans leur mode de gestion et d'organisation des pêches collectives: c'est à eux de choisir.

ANNEXE 17: fiche d'expertise piscicole № 15------ Date de visite: 29/3/96

-   Localisation: Haute Guinée -/- Préfecture de Kankan, Briquetterie moderne

Exploitation du site: mare appartenant à la briquetterie (trou d'emprunt). El Hadj Sano

-   Caractéristiques du site: La briquetterie moderne de Kankan produit 75 000 briques par mois. La terre prélevée crée des trous d'emprunts considérables (actuellement 2 à 3 ha) situés en zone inondable (beaucoup d'autres trous d'emprunts sont creusés dans la zone par les responsables de briquetteries artisanales concurrentes). Tous ces trous font l'objet de pêches collectives annuelles en saison sèche.

-   Observations: La CFDT basée à Kankan a une capacité de traitement de graines de coton de 20 000 tonnes par an, dont il reste 50% en graines utilisables pour l'élevage après égrenage. Actuellement sur les 9000 kg de coton graine produites en 1995, les 4500 kg de graines résiduelles sont utilisées comme suit:

-   600 tonnes conservées et distribuées comme semence

-   2000 tonnes vendues comme combustible à la briquetterie

-   1000 tonnes vendues aux éleveurs (45 Fr Gui/kg)

-   le reliquat est exporté (vente au Mali à 80 Fr/kg) mais pourrait être utilisé localement pour augmenter la productivité de certaines mares privées.

Avec 1000 kg de graines de coton, il est possible d'augmenter la productivité piscicole des plans d'eau de 250 kg (soit 180 Fr de coût alimentaire pour 1 kg de poisson d'une valeur de 1000 Fr par kg).

-   Recommandations:

• Des essais pourraient être entrepris par la CFDT et les propriétaires de briquetteries sur des mares expérimentales proches de l'usine pour tester l'augmentation de productivité des mares par dépôt de graines de coton en période de décrue ( la tonne kilométrique est facturée à 130 Fr par la CFDT aux transporteurs privés).

ANNEXE 18: fiche d'expertise piscicole № 16------ Date de visite: 2/4/96

-   Localisation: Haute Guinée -/- Préfecture de Dabola, barrage hydro-elec. du Tinkisso

Exploitation du site:Mr Moussa Camara, service maintenance du barrage

-   Caractéristiques du site: barrage hydro-electrique à fort débit en saison des pluies, limité en saison sèche de 18H00 à 24H00 (prélèvement dans la retenue), mais prélèvements quotidiens toute l'année. Une grande vallée rizicole se trouve en contre-bas.

-   Paramètres physico-chimiques relevés à 10H00:
(dans la retenue)
pH:7,3
To:28°C
O2:3, 8 ppm

-   Schéma du site:

-   Observations: un relevé topographique sommaire effectué en cours de mission a démontré l'existence d'une zone favorable à la construction de nombreux étangs piscicoles à flanc de colline: plusieurs dizaines d'étangs pourraient y être construits le long d'un canal d'alimentation à aménager sur la courbe de niveau de la dalle en béton de l'usine (récupération des eaux sur-oxygénées de la conduite forcé.

-   Recommandations: tout programme d'intervention envisagé dans le futur dans cette vallée doit prendre en compte le très bon potentiel piscicole de ce type d'aménagement

ANNEXE 19: fiche d'expertise piscicole № 17.------ Date de visite: 2/4/96

-   Localisation: Moyenne Guinée -/- Préfecture de Mamou, site de Tolo, barrage du Bafing

Exploitation du site: DNPA (non exploité jusqu' à présent).

-   Caractéristiques du site: station de pisciculture de 50, 85 ares aménagée en aval de la retenue du Bafing par 1' ODE-PAG sous financement BAD-Arabie Saoudite. Alimentation en eau par prélèvement de l'eau profonde (la plus froide?) dans la retenue, puis par siphon sous le canal du déversoir, puis par canal d'alimentation latéral qui alimente les étangs en dérivation (voir schéma).

-   Paramètres physico-chimiques relevés à 17H00:

pH:7
To:31°C
O2:4, 6 à 5,9 ppm

-   Schéma du site:

-   Observations: le plan d'eau dans la retenue était situé 37 cm sous la cote du déversoir au moment de la visite. Avec 12 m de hauteur d'eau dans le barrage, les réserves sont suffisantes pour approvisionner la station en eau toute l'année (sauf année de sècheresse exceptionnelle). Il est regrettable que toute l'eau du déversoir retourne directement dans le lit de la rivière alors qu'il était facile de prévoir un prélèvement d'une partie de cette eau vers le canal d'alimentation de la station en saison humide.

Tous les étangs sont construits en latérite; c'est un bon matériel (structure solide et imperméable) mais très sensible à l'érosion par les pluies: il est urgent de recouvrir les digues de terre arable et de planter du paspalum pour éviter une destruction rapide des étangs.

Les bacs de tri en béton sont trop petits pour être efficaces (4 bacs d' 1 m2 pour 3 m3 de volume d'eau total); la superficie des étangs est faible pour justifier la présence d'un directeur de station et de tout le personnel (10 personnes!) qui y est affecté. Toutefois, moyennant quelques travaux de finition, cette station pourrait être mise en production facilement et rapidement.

-   Recommandations: il faut recouvrir d'urgence toutes les digues (et les parties recouvertes de latérite) de terre arable et planter du gazon rampant de couverture (paspalum). La superficie à recouvrir de 5 cm de terre arable (à prélever dans le bas-fond jouxtant la station) est de 6 000 m2 au total sur la station, ce qui représente 300 m3 à déplacer environ, soit 10 hommes /jour pendant 1 mois (300 U$). Il faut ensuite planter du paspalum sur la surface recouverte de terre noire (1 plant tout les 25 cm), ce qui représente un travail de 10 hommes pendant 6 jours (60 U$) et arroser tous les jours si ces opérations se déroulent en saison sèche.

Il faut également prévoir des grillages de protection dans le canal contre l'introduction de poissons sauvages (T. zillîi, prédateurs et compétiteurs alimentaires divers présents dans la retenue) et complèter les protections contre les introductions par des boîtes de capture sur toutes les entrées d'eau dans les étangs (40 U$ au total).

Pour empoissonner la station, il faut prévoir un empoissonnement en géniteurs des 2 plus petits étangs: 75 femelles de 150 gr pour 26 mâles de 200 gr par étang de 150 m2, soit 35 kg de poisson au total, à acheter à Diécké à 2U$ le kg (75U$), puis à transporter jusqu'à la station.

Les 2 étangs de 150 m2 seront entièrement vidés au préalable, puis équipé en boîte de capture et seulement mis sous eau après avoir reçu chacun 5 kg de fientes de volaille comme fertilisant de démarrage. Les géniteurs seront nourris quotidiennement pendant 3 mois à raison de 1,5 kg de son par jour, plus 250 gr de tourteaux de palmiste dès l'apparition des premiers alevins au bord des digues. Les boîtes de capture seront quotidiennement vérifiée et vidée, puis remise en place immédiatement après.

Trois mois plus tard, les étangs de reproduction seront vidangés; les alevins produits seront mis en charge dans les 3 premiers étangs de grossissement à raison de 2 alevins d'Oreochromis niloticus par mètre carré. Les poissons seront nourris au son de riz suivant le plan d'alimentation recommandé (voir fiche d'alimentation; dosage volumétrique) pendant 6 mois, sans pêche intermédiaire. Les géniteurs seront remis en pose dans les mêmes étangs de reproduction pour un deuxième cycle de trois mois afin de permettre l'empoissonnement du quatrième étang de grossissement (3 mois plus tard).

C'est la méthode la plus économique pour mettre cette station en production et tester d'un point de vue technique et économique, la méthode de production proposée.

Après 2 cycles complets de 6 mois pour chaque étang, toutes les dépenses et recettes étant soigneusement comptabilisées, on procèdera à des empoissonnements expérimentaux (polyculture de deuxième phase): 2 O. niloticus (15 gr) et 1 Clarias (5 à 10 gr) par mètre carré. On suivra la même méthode d'alimentation au son de riz, complètée par une fertilisation contrôlée et ajustée quotidiennement au disque de Secchi. Vidange après 6 mois. On comparera les bénéfices obtenus et on répétera l'expérience (éventuellement avec d'autres prédateurs à tester: Hétérobranchus, Parachanna…).

L'autofinancement d'une station d'un demi hectare (production annuelle estimée: 2,5 tonnes par an, soit 5 000 000 FrG comme recette annuelle maximum hors frais) n'est possible qu' avec un personnel réduit et motivé: un chef de station, un gardien de nuit et un gardien de jour chargé de l'alimentation des poissons, plus des manoeuvres temporaires selon les besoins.

ANNEXE 20: Fiche de distribution de son de riz

Fiche d'alimentation des étangs au son de riz

MODELE VOLUMETRIQUE UTILISE: 
 
 “BOITE
modèle
“Guigoz”
450 g
  
 
Poids de son par boite = 320 gr

Poids total de son nécessaire par are de bassin pendant 6 mois:200 kg .
Poids net total de poisson récolté après 6 mois à la vidange par are:25 kg .

2 alevins de 10 gr par m2Dose alimentaire journalière par are de bassin
1o Mois:      
 1 boîtes/jour =      
 2o Mois:      
 2 boîtes/jour =     
3o Mois:      
 3 boîtes/jour =   
4o Mois:      
 4 boîtes/jour =  
5o Mois:      
 5 boîtes/jour = 
6o Mois:      
 6 boîtes/jour =
25 kg pare are et par 6 moisVIDANGE! =Fin du cycle d'élevage

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