No.1  février 2008  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

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Faits saillants

PAYS EN CRISE AYANT BESOIN D'UNE AIDE EXTÉRIEURE

Le point sur les crises alimentaires

Dossier de la situation mondiale de l’offre et de la demande de céréales

Indicateurs de la FAO concernant la situation mondiale de l’offre et la demande de céréales

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier

Examen par région

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE

Examen par région

Afrique

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Afrique du Nord

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Les perspectives concernant les céréales d'hiver de 2008 sont favorables en Égypte, mais il faut qu'il pleuve davantage ailleurs

En Afrique du Nord, les perspectives préliminaires concernant le blé d'hiver et les céréales secondaires de 2008, à récolter à partir de juin, sont mitigées. La préparation des sols et les semis ont été retardés par les précipitations inférieures à la normale enregistrées en octobre et en novembre dans la plupart des pays. Les précipitations ont commencé en décembre, ce qui a quelque peu amélioré les conditions d'humidité des sols, mais il est essentiel qu'il pleuve au cours des quelques prochains mois pour assurer une bonne reprise des cultures et éviter une diminution du potentiel de rendement, notamment au Maroc où les réserves d'humidité des sols se sont fortement amenuisées après la sécheresse de la campagne précédente. En Égypte, principal pays producteur de la sous-région, où la plupart des cultures sont irriguées, les perspectives préliminaires sont généralement bonnes.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

La flambée des cours internationaux des céréales a des conséquences néfastes sur la situation alimentaire

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Les pays d’Afrique du Nord sont largement tributaires des importations de blé sur le marché international pour couvrir leurs besoins de consommation. L’Algérie, le Maroc, l’Égypte et la Tunisie devraient importer entre 47 et 56 pour cent de leur utilisation intérieure de blé au cours de la campagne commerciale 2007/08 (voir la figure 2).

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

La flambée des cours mondiaux des céréales s'est répercutée sur les prix intérieurs du pain et d'autres aliments de base, provoquant des agitations sociales dans la plupart des pays de la sous-région. Le problème est plus marqué au Maroc en raison de la production intérieure extrêmement faible en 2007. Les gouvernements ont mis en œuvre un train de mesures visant à compenser la forte augmentation des prix mondiaux, parmi lesquelles l'annulation des droits de douane, le contrôle des prix et l'octroi de subventions. Malgré la hausse des prix, les importations de blé de la campagne commerciale 2007/08 (juillet/juin) devraient augmenter de quelque 4 pour cent pour s'établir à 7,3 millions de tonnes en Égypte et plus que doubler au Maroc, pour passer à 3,5 millions de tonnes (en raison de la mauvaise récolte de l'an dernier), ce qui se traduira par une nette augmentation de la facture des importations de blé dans ces pays.

Tableau 7. Production céréalière de l'Afrique ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév.
Afrique 20.9 25.0 20.8 100.2 104.7 100.5 20.4 21.9 21.6 141.4 151.6 143.0
Afrique du
Nord
15.3 18.7 13.4 11.7 12.6 10.9 6.2 6.8 6.6 33.2 38.1 30.9
Égypte8.28.37.48.77.97.96.16.86.523.023.021.8
Maroc3.06.31.61.32.90.90.00.00.04.39.22.5
Afrique de
l'Ouest
0.1 0.1 0.1 39.8 43.2 41.6 8.8 9.3 9.1 48.7 52.6 50.8
Nigéria0.10.10.122.424.823.33.64.03.926.028.927.2
Afrique
centrale
0.0 0.0 0.0 3.1 3.3 3.2 0.4 0.4 0.4 3.5 3.7 3.6
Afrique de
l'Est
3.3 3.8 5.2 26.8 29.1 27.6 1.3 1.6 1.7 31.4 34.4 34.5
Éthiopie2.32.64.011.012.212.10.00.00.013.414.816.1
Soudan0.40.70.85.15.94.90.00.00.05.66.65.7
Afrique
australe
2.2 2.5 2.1 18.8 16.5 17.2 3.7 3.8 3.9 24.6 22.7 23.2
Madagascar0.00.00.00.40.30.43.43.53.63.83.84.0
Afrique du Sud1.92.11.812.37.37.80.00.00.014.29.49.6
Zimbabwe0.10.20.11.11.71.00.00.00.01.21.91.2
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

 

Afrique de l'Ouest

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Les perspectives de l'alimentation pour 2008 sont contrastées

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En Afrique de l'Ouest, les activités agricoles sont pratiquement inexistantes à cette période de l'année, à l'exception de quelques cultures de récession ou de contre-saison, pour lesquelles les perspectives sont globalement favorables.

Selon les estimations provisoires, la production céréalière totale des neuf pays du Sahel aurait progressé de 12 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Au niveau national, des récoltes supérieures à la moyenne sont prévues dans tous les pays à l'exception du Cap-Vert et du Sénégal. Toutefois, dans les pays riverains du golfe de Guinée, la production de céréales secondaires a fortement reculé dans le nord du Nigéria en raison des pluies tardives et mal réparties, et au Ghana où une longue vague de sécheresse suivie d'inondations a eu des incidences négatives sur les cultures au cours de cette campagne.

Les marchés sont étroitement liés en Afrique de l'Ouest, et les fluctuations de prix dues aux fortes variations de l'offre ou de la demande se répercutent facilement parmi les pays voisins. En raison de l'importance de l'économie et de l'agriculture du Nigéria, une chute de la production céréalière intérieure se traduit généralement par une hausse des prix céréaliers dans la région, ce qui compromet fortement la sécurité alimentaire des pays voisins, notamment dans l'est de la sous-région. L'augmentation des prix liée aux conditions météorologiques au niveau régional s'accentue cette année en raison de la flambée des prix des produits de base sur le marché international. On signale actuellement un renchérissement des denrées alimentaires dans le nord du Nigéria ainsi qu’en certains endroits du Bénin, du Burkina Faso, du Ghana, du Niger et du Togo.

Dans la partie occidentale de la sous-région, notamment au Cap-Vert, en Guinée-Bissau, en Mauritanie et au Sénégal, le prix des denrées alimentaires dépend étroitement des tendances sur le marché international, car ces pays sont largement tributaires des importations de blé et de riz provenant du marché international. La production intérieure du Sénégal, par exemple, ne couvre qu'environ la moitié de ses besoins d'utilisation céréalière, par conséquent, ses importations de riz et de blé atteignent en moyenne quelque 900 000 tonnes par an provenant du marché international. Tant dans les campagnes que dans les villes, les consommateurs ont été touchés l'an dernier par la hausse des prix alimentaires, à la suite d'une mauvaise récolte intérieure en 2006 et de l'augmentation des cours céréaliers sur le marché international. Bien que le gouvernement ait mis en œuvre un train de mesures destinées à compenser l'impact de la flambée continue des prix internationaux au cours de cette campagne, à savoir, une subvention de 40 pour cent sur l'achat de farine de blé, l'annulation des droits d'importation et le contrôle des prix, la production intérieure de nouveau en baisse en 2007, associée à un marché international tendu, accentue la pression inflationniste sur le marché intérieur des denrées alimentaires, limitant plus encore le pouvoir d'achat des consommateurs urbains et ruraux. Le prix du mil à Dakar en novembre 2007 avait augmenté de 30 pour cent par rapport à novembre 2006. La Mauritanie est également fortement tributaire des importations de céréales secondaires (mil et sorgho) en provenance du Sénégal et du Mali voisins ainsi que des achats de blé sur le marché international. Ainsi, l'accès aux vivres de la majorité des Mauritaniens dépend du prix des denrées alimentaires. Les prix, tant des céréales secondaires que du blé, sont restés relativement élevés en 2007, suite à la mauvaise récolte rentrée au Sénégal et à l'augmentation des prix du blé sur le marché international. Les prix des denrées alimentaires devraient rester élevés en 2008, en raison d’une nouvelle mauvaise récolte au Sénégal et des prix du blé toujours élevés sur le marché international.

Les conséquences de la flambée des prix seront plus graves dans certaines zones localisées de la sous-région, où les rendements se sont effondrés en raison des pluies tardives ou des inondations. Les populations de ces régions auront peut-être besoin d'une aide. Une série de Missions conjointes CILSS/FEWSNet/FAO/PAM d'évaluation après récolte seront déployées dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest en février - mars 2008 pour procéder à une mise à jour de la situation commerciale et alimentaire dans la sous-région.

Afrique centrale

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Les semis du maïs de la première campagne, à rentrer à partir de juillet, débuteront en mars dans le sud. Au Cameroun, bien que dans le nord les pluies irrégulières et les inondations aient ralenti la production dans plusieurs localités, la production céréalière de 2007 serait analogue à la bonne récolte rentrée l'année précédente, du fait des conditions de végétation généralement bonnes, notamment dans le sud du pays. Tandis que la situation des disponibilités vivrières devrait rester satisfaisante dans ensemble au cours de la campagne commerciale 2008 (janvier-décembre), les groupes vulnérables des zones qui ont accusé un fort recul de la production en raison des vagues de sécheresse ou des inondations doivent faire l'objet d'un suivi constant et recevoir une assistance si nécessaire. En République centrafricaine, l'insécurité persistante continue d'entraver les activités agricoles et l'on signale des déplacements massifs de population tant internes que vers les pays voisins, notamment dans le nord, où près de 300 000 personnes auraient été chassées de leur foyer au cours des deux dernières années. L'insécurité persistante tant au Tchad que dans la région du Darfour au Soudan menace d'aggraver encore la situation dans le nord du pays.

Afrique de l'Est

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En Afrique de l'Est, les perspectives concernant les cultures en cours sont mitigées

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En Afrique de l'Est, la moisson des céréales de la campagne principale 2007/08 est terminée dans le nord de la sous-région tandis que la récolte de la campagne secondaire a commencé dans le sud, sauf en Éthiopie où les semis sont sur le point de démarrer. Les perspectives concernant la campagne secondaire au Kenya et en Somalie sont pessimistes tandis que, selon les prévisions, la production de la campagne céréalière principale devrait être supérieure à la moyenne en Érythrée, en Éthiopie, et au Soudan.

La production céréalière totale de la sous-région en 2007/08 est estimée à environ 34,5 millions de tonnes, pratiquement inchangée par rapport à l'année précédente mais toujours 20 pour cent de plus que la moyenne des cinq années précédentes (figure 3).

En Érythrée, la récolte de la campagne principale "Kiremti" de 2007/08 est terminée. On ne dispose pas encore de chiffres officiels mais les perspectives sont dans l'ensemble favorables. Les dernières années se sont caractérisées par des conditions météorologiques généralement bonnes qui ont stimulé la production. Toutefois, même les bonnes années, l'Érythrée ne produit qu'une petite partie de la nourriture dont elle a besoin et dépend largement des importations. La cherté des produits alimentaires continue de toucher un grand nombre de personnes vulnérables.

En Éthiopie, les premiers résultats d'une Mission conjointe FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays à la fin de l'an dernier indiquent que la production céréalière de la campagne principale a encore atteint un niveau record suite aux pluies abondantes tombées pendant la campagne de végétation, à l'utilisation accrue d'engrais et de semences améliorées, à la faible incidence des ravageurs et des maladies, ainsi qu'à l'expansion de la superficie cultivée. Ces résultats confirment la quatrième récolte abondante consécutive.

En revanche, au Kenya, la récolte de la campagne secondaire, qui commencera à partir de février, s'annonce mauvaise en raison de l'insuffisance des petites pluies. Dans les zones pastorales situées au nord du pays, la saison des petites pluies a été inférieure à la normale. En outre, alors que des opérations de contrôle sont en cours, des essaims de criquets au nord du Kenya compromettent l'accès des éleveurs nomades aux parcours et aux pâturages. Certains endroits ont enregistré deux mauvaises campagnes consécutives.

La saison importante des longues pluies commence normalement en février-mars dans le sud-est du Kenya et s'intensifie en allant vers l'est et le nord du pays. La perturbation de la préparation des sols et des semis des cultures de saison en raison de la persistance des troubles après les élections, et les déplacements de population, risquent d'entraîner une grave crise humanitaire.

En Somalie, selon les prévisions, la récolte de la campagne secondaire "deyr", qui commencera à partir de février, devrait être inférieure à la moyenne. Les précipitations ont été inférieures à la normale dans le centre du pays et dans la partie orientale de la région Somali en Éthiopie. De ce fait, les pâturages ne pourront pas se régénérer correctement pour satisfaire les populations pastorales tout au long de la saison sèche. Certaines des régions cultivées proches de la côte ont également connu une campagne nettement inférieure à la normale.

Selon les estimations, la production céréalière de la campagne agricole principale gu rentrée en août dernier dans le sud de la Somalie, n'aurait atteint que 48 600 tonnes, soit 31 pour cent seulement de la moyenne d'après guerre enregistrée de 1995 à 2006 et 43 pour cent de la production gu de l'an dernier.

Au Soudan, la récolte des céréales secondaires de la campagne principale vient de s'achever. Les précipitations ont été supérieures à la normale, et les disponibilités d'intrants agricoles auraient été normales ou supérieures à la normale. Toutefois, après une récolte abondante rentrée l'année précédente, la superficie ensemencée a retrouvé un niveau proche de la normale lors de cette campagne et la production devrait reculer légèrement, tout en restant cependant nettement supérieure à la moyenne des cinq années précédentes. La superficie prévue pour le blé à récolter à partir de mars a augmenté d'environ 13 pour cent pour passer à 347 000 hectares.

Selon les estimations d'une Mission conjointe FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue au Soudan dernièrement, la production céréalière de 2007 dans le sud serait légèrement meilleure que l'an dernier, les rendements étant supérieurs à la normale. Toutefois, étant donné que la hausse de production prévue ne couvrira pas entièrement les besoins des rapatriés spontanés et organisés, le bilan de l'offre et de la demande de produits alimentaires dans le sud du Soudan en 2008 devrait être déficitaire. En outre, le manque d'infrastructures et d'un réseau commercial développé limitera la circulation des céréales en quantités importantes de certaines régions excédentaires vers les États du Haut Nil, de Jonglei, de l'Unité, de l'Equatoria oriental et de Bahr el Ghazal, qui sont déficitaires.

En République-Unie de Tanzanie, la récolte de la campagne des courtes pluies "vuli" dans les zones à régime pluvial bimodal du nord est imminente. Dans les zones à régime unimodal du centre et du sud, les cultures de la campagne des longues pluies "msimu", à récolter à partir de mai-juin, sont à différents stades de développement. La production de céréales secondaires de 2006/07, estimée à 4,3 millions de tonnes est légèrement meilleure que la bonne récolte de l'année précédente et supérieure d'environ 10 pour cent à la moyenne des cinq années précédentes en raison des pluies favorables. Grâce à ces bons résultats, les disponibilités céréalières sont plus abondantes sur les marchés. Les autres approvisionnements, essentiellement en plantes-racines et en légumineuses, ont également augmenté. Les violentes pluies saisonnières tombées récemment depuis le 10 janvier ont touché des milliers de personnes en différents endroits, notamment à Kigoma, Rukwa Ruvuma, et certains endroits du Pwani. Cette situation doit être suivie de près car les pluies continuent.

En Ouganda, de violentes précipitations sont tombées en juillet, août et septembre 2007 dans l'est et le nord, provoquant de graves inondations en plusieurs endroits. En réponse, et suite à la demande du Gouvernement ougandais, une Mission conjointe FAO/PAM s'est rendue sur le terrain afin d'évaluer l'impact des inondations sur la production vivrière et la sécurité alimentaire des ménages dans les zones touchées. Cette évaluation a porté sur les régions situées dans l'est et le nord du pays.

La Mission a constaté que les précipitations trop abondantes tombées de juillet à septembre 2007 avaient provoqué de graves inondations en certains endroits de l'Ouganda, en particulier dans les districts d'Amuria et de Katakwi de la sous-région de Teso, où les pertes agricoles, tant avant qu'après la récolte, ont été très élevées. Il est nécessaire d'agir sans tarder pour éviter des souffrances imminentes et d'éventuelles pertes de vies humaines. Sur certains marchés ruraux, les prix des denrées alimentaires grimpent rapidement et ils sont deux fois plus élevés qu'il y a un an. La Mission a noté que 312 118 personnes dans les sous-comtés les plus touchés ont reçu chaque mois une ration alimentaire de septembre à novembre 2007. La Mission a recommandé la mise en oeuvre immédiate d'une Distribution générale de vivres à l'intention de 320 924 personnes vivant dans les sous-comtés les plus touchés, en attendant la prochaine récolte ou un redressement total du marché. La Mission a recommandé en outre que bien avant le démarrage de la prochaine campagne agricole, en mars 2008, des semences, des boutures de manioc et des lianes de patate douce soient distribuées à certains ménages.

Le Karamodja a aussi besoin d'une aide, mais les inondations n'en sont pas la cause essentielle. Là, les problèmes de sécurité alimentaire tiennent principalement à l'insécurité prolongée, à la sécheresse de 2006, au démarrage tardif de la campagne agricole 2007, à la chute des prix du bétail et à la contamination généralisée du sorgho - principale denrée de base - par le miellat. Dans le nord, les inondations n'ont pas eu d'incidence significative sur l'agriculture, car elles ont touché uniquement les basses terres marécageuses et les méandres des rivières. Les semis de la deuxième campagne se sont déroulés normalement et le sorgho à cycle long et les pois cajans mis en terre pendant la première campagne devraient être récoltés en janvier 2008. Par conséquent, une aide alimentaire supplémentaire n'est pas nécessaire, autre que celle déjà fournie aux PDI. Toutefois, certain sous-comtés du district de Lira, en particulier ceux en bordure d'Amuria dans le Teso, auraient besoin d'une aide alimentaire immédiate. À moyen et long terme, la Mission recommande une reconstitution des réserves dans le Teso, un programme national visant à améliorer le stockage sur l'exploitation et un autre visant à améliorer la collecte des statistiques agricoles, lesquelles sont actuellement grossièrement inexactes et peu fiables.

Le conflit et les troubles menacent encore la sécurité alimentaire d'un grand nombre de personnes dans plusieurs pays d'Afrique de l'Est

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En Somalie, outre la pire campagne principale "gu" enregistrée en treize ans, la perturbation des échanges, les déplacements de population, l'hyperinflation et l'insécurité civile persistante réduisent considérablement l'accès des ménages à la nourriture. Sur le plan humanitaire, la situation ne cesse de se dégrader, en particulier dans les régions de la vallée de Shebelle, Hiran et Mogadiscio, où la sécurité alimentaire des ménages est extrêmement précaire. Les prix des denrées de base ne cessent d'augmenter depuis mai 2007, et la situation s'aggrave en raison des perturbations sur le marché de Bakara à Mogadiscio (principal marché dans le sud de la Somalie), de la dévaluation du shilling somalien et de l'accroissement des coûts du carburant et du transport.

Les enquêtes nutritionnelles menées au cours des deux dernières semaines de novembre 2007 dans le centre-sud de la Somalie indiquent des niveaux critiques persistants de malnutrition aiguë dans la plupart des régions, sans évolution significative depuis les enquêtes précédentes menées aux mêmes endroits. Le nombre de personnes ayant besoin d'aide humanitaire a augmenté au cours des six derniers mois, passant de 1 million à environ 2 millions. Près d'un cinquième d'entre elles connaissent une crise humanitaire et ont besoin d'interventions pour assurer leur survie, tandis qu'un tiers subit de graves difficultés liées à l'alimentation et aux moyens de subsistance et a besoin d'un appui. Des renseignements et une analyse plus détaillés peuvent être consultés à l'adresse suivante: www.fsausomali.org.

En Éthiopie, le conflit et l'insécurité qui frappent le pays depuis la mi-juin dans de grandes parties de la région Somali continuent de limiter les déplacements et les échanges transfrontaliers, menaçant gravement les moyens de subsistance des populations pastorales et agro-pastorales de la région. Ces populations dépendent étroitement de la consommation précaire de lait et de viande tirée de leur propre élevage, et de nourritures sauvages. Tandis que le Gouvernement éthiopien a décidé d'assouplir les restrictions et de mettre en œuvre un plan d'intervention conjoint avec les Nations Unies et d'autres organismes humanitaires, la situation ne s'est guère améliorée en raison des retards de livraison de l'aide alimentaire, du nombre insuffisant de points de livraison des vivres, de problèmes de ciblage et du déploiement d'autres secours. La reprise des activités commerciales reste essentielle pour l'amélioration de la sécurité alimentaire dans la région. Un million de personnes dans la région Somali (642 000 dans les zones d'accès restreint) ont besoin d'une aide alimentaire immédiate. Par ailleurs, les pluies insuffisantes qui sont tombées en octobre et novembre, la hausse des prix des céréales, et les restrictions qui pèsent actuelles sur le commerce et les déplacements dans certaines zones continuent de gêner l'accès des populations pastorales et agro-pastorales à la nourriture. En outre, des essaims de criquets continuent de menacer la région Somali. Des rapports récents indiquent que les criquets ont migré de la région de Goda en Éthiopie vers le nord du Kenya. Toutefois, des efforts ont été déployés pour arrêter cette migration en répandant des pesticides chimiques.

Au Kenya, les violences qui ont suivi les élections ont provoqué une crise humanitaire grave. Des centaines de personnes auraient été tuées et plus d'un quart de million déplacées. Selon les estimations, jusqu'à 500 000 personnes en tout ont besoin d'une aide alimentaire. Les Nations Unies ont débloqué 7 millions de dollars EU. de leur Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires pour appuyer les efforts de secours. Ces fonds initiaux, destinés à débloquer rapidement des ressources pour les opérations de secours devraient permettre aux institutions des Nations Unies sur place de fournir l'appui indispensable, à savoir aide alimentaire, soins de santé, abris, eau, et installations sanitaires, aux victimes des affrontements. Pour répondre à la crise actuelle, le PAM puise également dans ses réserves qui étaient destinées aux autres opérations menées au Kenya - alimentation de 700 000 personnes touchées par la sécheresse, un Programme de pays destiné à 1,1 million d'enfants dans 3 800 écoles, ainsi qu'un projet VIH/sida à Nairobi et Eldoret.

Au Soudan, du fait de l'escalade récente de la violence au Darfour, les prochains mois devraient encore connaître l'insécurité, les déplacements de population et les pertes de moyen de subsistance.

L'escalade des prix céréaliers suscite des craintes dans la sous-région

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Au Kenya les prix du maïs sur le marché, qui sont restés stables ces derniers mois ont varié de 199 à 202 dollars EU la tonne sur marché de Nairobi entre mai et septembre. Toutefois, les prix ont commencé à décoller entre octobre et décembre 2007, pour atteindre en moyenne 211 dollars EU la tonne, et ont augmenté au cours de la première décade de janvier 2008 pour s'établir à 219 dollars EU la tonne. Les prix ont réagi à l'annonce du gouvernement fixant le prix d'achat à 215 dollars EU la tonne pour la récolte qui vient de s'achever. La hausse des prix à l'importation a également eu des répercussions sur le marché. Les troubles récents qui ont suivi les élections devraient aggraver la situation.

En République-Unie de Tanzanie, les prix de gros des produits alimentaires sur tous les marchés sont supérieurs à la normale pour cette époque de l'année, en raison de la hausse du coût du transport, associée à la campagne gouvernementale visant à normaliser le poids des céréales vendues à l'exploitation. Les prix de gros du maïs à Dar-es-Salam - relativement bas au milieu de 2007, - environ 120 dollars EU la tonne - ont décollé nettement, depuis août pour atteindre 306 dollars EU la tonne en décembre 2007.

En Ouganda, les prix du maïs qui avaient commencé à chuter au début de l'an dernier pour tomber en septembre 2007 au faible niveau de 121 dollars EU la tonne, ont fortement progressé pour s'établir à 168 dollars EU la tonne en moyenne en décembre 2007. Les troubles récents qui ont suivi les élections au Kenya auraient perturbé la circulation des marchandises à destination et en provenance du port de Mombasa ainsi que les services. On ne dispose pas encore d'évaluation de l'impact mais les retombées sur la sécurité alimentaire risquent d'être lourdes.

En Éthiopie, malgré les bonnes perspectives de récolte, les prix des céréales restent fermes sur les principaux marchés. Plusieurs facteurs seraient à l'origine du comportement inhabituel constaté ces deux à trois dernières années parmi lesquels l'injection de liquidités dans l'économie due aux allocations en espèces versées au titre des programmes de protection sociale, ce qui a contribué à réduire l'aide alimentaire en nature; le fait que les agriculteurs échelonnent sur toute l'année le remboursement des crédits au lieu d'effectuer un règlement juste après la récolte, ce qui leur a permis de mieux gérer leurs ventes; l'appui financier accordé aux districts (woreda), qui a fait augmenter la demande effective grâce au paiement des salaires;l'accroissement des échanges céréaliers transfrontaliers formels et informels; les achats locaux effectués par les coopératives et les organismes d'aide, ainsi que la croissance globale de l'activité économique, en particulier la construction de routes et de logements dans les zones urbaines. Du fait des prix généralement élevés, les ménages pauvres risquent d'avoir de plus en plus de mal à se procurer des quantités suffisantes de vivres.

En Somalie, les prix record des denrées alimentaires compromettent l'accès à la nourriture des ruraux pauvres, des PDI et des populations urbaines. Dans le sud de la Somalie, selon des rapports récents les prix du sorgho et du maïs auraient augmenté de plus de 100 pour cent depuis janvier 2007. Dans les régions du centre et du nord-est, les prix du riz, qui ont doublé depuis janvier 2007, ont atteint un niveau sans précédent.

Afrique australe

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Les premières perspectives concernant les cultures céréalières sont bonnes, mais restent incertaines dans les zones inondées

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Alors que la campagne agricole 2007/08 arrive à mi-parcours en Afrique australe, des pluies violentes ont été signalées dans la quasi-totalité de la région entre la fin octobre 2007 et la mi-janvier 2008. Les pluies excessives qui sont tombées fin décembre-début janvier ont provoqué de graves inondations localisées au Mozambique, en Zambie, au Zimbabwe et au Malawi (voir l'encadré pour plus de détails sur les inondations). Toutefois, malgré les dégâts enregistrés dans certaines des zones touchées, l'abondance des précipitations a été bénéfique pour les cultures, en particulier les premières qui ont été mises en terre, et a permis d'améliorer l'état des pâturages et du bétail. Si aucune catastrophe n'intervient pendant le reste de la campagne, les récoltes d'avril devraient être bonnes. On ne signale pas de grave vague de sécheresse dans la région. Toutefois, le décollage important des cours mondiaux du carburant et des engrais devraient freiner l'utilisation de ces intrants agricoles essentiels, ternissant quelque peu les bonnes perspectives de récolte.

En Afrique du Sud, la superficie consacrée au maïs pour cette campagne est estimée à 3,1 millions d'hectares, soit 8 pour cent de plus que l'année précédente. Cette évolution est attribuable dans l'ensemble à la hausse des prix du maïs cette année et aux précipitations favorables et bien réparties jusqu'à présent dans la principale zone productrice de maïs (le triangle du maïs). On prévoit une récolte record pour cette campagne. Ailleurs dans la sous-région, les disponibilités d'intrants à l'époque des semis ont été normales dans la plupart des pays. De grands programmes de subventions des intrants ont été mis en œuvre en Zambie et au Malawi, ce qui a permis aux agriculteurs d'utiliser des semences de qualité et des engrais et devrait avoir un effet positif sur la récolte totale de maïs cette année. Toutefois, au Zimbabwe, malgré les pluies abondantes, les pénuries d'intrants essentiels (engrais, semences, carburant et machines de labour) et les prix élevés, auxquels sont venus s'ajouter de graves inondations dans plusieurs districts, devraient se traduire par des récoltes plutôt médiocres.

Les importations de denrées alimentaires sont atones mais devraient s'intensifier pendant la période de soudure

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Malgré une augmentation de la production céréalière globale dans la sous-région en 2007 (à l'exception de l'Afrique du Sud et de la Mauritanie), les besoins totaux d'importations céréalières pour la campagne commerciale 2007/08 (avril/mars dans la plupart des cas) sont estimés à 4,1 millions de tonnes, dont quelque 614 000 tonnes d'aide alimentaire, soit environ 17 pour cent de plus que l'année précédente. Le Zimbabwe compte pour plus d'un quart des importations totales prévues, après une forte chute de la production céréalière au cours de la dernière campagne.

Les chiffres disponibles à la fin janvier 2008 montrent que jusqu'à présent seulement 59 pour cent environ des besoins d'importations céréalières ont été reçus et/ou commandés/promis depuis le début de la campagne commerciale en avril 2007. Jusqu'à présent, s'agissant du maïs et dans une certaine mesure, de toutes les autres céréales, les besoins d'importation sont mieux couverts pour l'actuelle campagne commerciale que pour la précédente, du fait principalement des flux importants à destination du Zimbabwe (voir le tableau 8). Les importations devraient s'intensifier pendant ce dernier trimestre, qui correspond à la principale période de famine.

Tableau 8. Besoins d’importations et situation effective des importations pour l’Afrique australe (non compris l’Afrique du Sud et Maurice) en 2007/08 et comparaison avec 2006/07*
  Besoins d’importations en 2007/08 Besoins d’importations en 2007/08 couverts** à la fin janvier 2008 Besoins d’importations en 2006/07 couverts** à la fin janvier 2007
  (milliers de tonnes) (milliers de tonnes) (%) (%)
Total des céréales
Total 4 075 2 385 59 54
Achats commerciaux3 4611 9045551
Aide alimentaire6144817876
Maïs
Total 1 519 988 65 50
Achats commerciaux1 1677706654
Aide alimentaire3522186233
Zimbabwe: Maïs
Total 764 592 77 53
Achats commerciaux5084218364
Aide alimentaire***2561716733
Source: Estimation FAO/SMIAR.
*Les données d’importation disponibles varient de novembre 2007 à la fin janvier 2008. Année commerciale avril/mars pour la plupart des pays.
** Contractées et/ou reçues.
*** Y compris une petite quantité de sorgho.

Les prix des principales céréales au cours de cette campagne sont dans l'ensemble nettement supérieurs à ceux de l'an dernier à la même époque en raison d'une forte demande et d'une offre limitée à l'échelle internationale et régionale. Les prix actuels du maïs, qui est la principale denrée alimentaire de base en Afrique australe, sont nettement supérieurs aux niveaux correspondants enregistrés un an auparavant, sauf au Malawi (qui compte de nombreux excédents exportables). Par exemple, comme il est indiqué à la figure 7, en Afrique du Sud, principal pays exportateur de la région, les prix enregistrés début janvier 2008 (prix au comptant à Randfontein), soit 1 859 rand la tonne, avaient progressé de 31 pour cent, et au Mozambique (prix de gros à Maputo) ils s'établissaient à 8.59 Mtk le kg, soit 43 pour cent de plus que ceux relevés à la même époque un an auparavant. D'avril 2007 à janvier 2008, le prix moyen du riz (principale denrée alimentaire de base à Madagascar) a dépassé d'environ 20 pour cent la moyenne relevée à la même époque l'année précédente.

Augmentation des coûts d'importation des céréales et des prix des denrées alimentaires de base

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Suite à la flambée des cours internationaux des céréales, associée à la hausse des prix du pétrole et du fret, le coût des importations à destination des pays importateurs de produits alimentaires de la sous-région a fortement augmenté, comme il est indiqué au tableau 9. La figure 8 illustre l'impact potentiel de cette tendance sur le coût des importations céréalières.

Tableau 9. Prix paritaire indicatif des importations à Durbin-Randfontein en Afrique du Sud ( dollars E.-U. la tonne)
  Nov. 2006 Nov. 2007 Évolution en 2007
par rapport à 2006 (en pourcentage)
Maïs22830232
Blé26651694
Riz42148916
Moyenne30543643
Sources: maïs (US No.3) et blé (US HRW no.2) – Sagis –prix indicatif paritaire d'importation à Durbin-Randfontein (http://www.sagis.org.za/; riz(riz blanc thaïlandais) fob Bangkok – FAO/SMIAR plus 38% (coût moyen d'importation du blé et du maïs)

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

 

Inondations localisées en Afrique australe

En Afrique australe, s'agissant de la campagne agricole 2007/08, la saison des crues a commencé presque un mois plus tôt que d'habitude. Les fortes pluies qui sont tombées depuis la mi-décembre et entre le 8 et le 11 janvier ont provoqué de graves inondations au Mozambique, au Zimbabwe, en Zambie et au Malawi. Selon les derniers chiffres fournis par les autorités nationales, plus de 122 200 personnes ont été victimes des inondations depuis octobre 2007. Au Mozambique, dans le bassin versant du Zambèze, le niveau d'eau a fortement monté dans le réservoir de Cahora Bassa et de grandes quantités d'eau ont dû être déversées, ce qui a aggravé la situation. Les inondations ont touché environ 87 000 personnes, dont 30 000 ont été évacuées. Les premières estimations publiées conjointement par les Directions agricoles provinciales et la FAO indiquent que quelque 89 500 hectares de terres ont été détruits par ces inondations. Les zones les plus touchées se trouvent dans la vallée du Zambèze et dans plusieurs de ses affluents en certains endroits des provinces de Manica, Sofola, Tete et Zambezia. De fortes pluies risquent de tomber en janvier-février, et la situation doit faire l'objet d'un suivi attentif et constant.

De graves inondations provoquant des pertes de vies humaines ont été également signalées en raison des pluies violentes tombées au Zimbabwe (dans le nord et le sud du Matabeleland, dans le nord des Midlands, et dans l'ouest et en certains endroits du centre du Mashonaland). Plus de 10 000 personnes ont été touchées dans ces régions. Selon les estimations locales dans la région de Muzarabani au nord, les pertes de récolte porteraient sur jusqu'à 9 000 hectares. En Zambie, les pluies excessives qui sont tombées dans le sud normalement sec ont provoqué de graves inondations dans la région de Mazabuka, touchant 16 680 personnes. Selon les estimations de l'unité de vulnérabilité de la Zambie, les pertes de récolte atteindraient 40 à 50 pour cent dans les six districts de la province du Sud. Au Malawi, des pluies torrentielles sont tombées au cours de la première semaine de janvier, provoquant des inondations localisées dans le sud, notamment dans les districts de Mzimba, Dedza, Mangochi et Chirdzulu, et auraient touché 8 520 personnes. D'autres évaluations des dommages devraient parvenir sous peu.

Dans les zones touchées de la région, les agriculteurs nécessitent de toute urgence des semences de remplacement pour la campagne agricole principale. En outre, les agriculteurs de ces basses terres mettent habituellement en terre les cultures de la campagne secondaire en juin. Ayant perdu leurs maigres avoirs à la suite des inondations, ils auraient besoin d'une aide agricole d'urgence pour tirer profit de l'humidité résiduelle et produire des vivres de subsistance.

 

Asie

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Extrême-Orient

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Les perspectives concernant les céréales d'hiver de 2008 sont favorables

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Les perspectives sont en général bonnes en ce qui concerne les céréales d'hiver de 2008 (essentiellement blé) qui ont été mises en terre de septembre à décembre 2007. En Chine (continentale), les cultures de blé d'hiver, qui assurent environ 95 percent de la production totale de blé du pays, sont encore au stade de dormance. La superficie ensemencée est estimée à 23 millions d'hectares, soit un peu plus que la superficie déjà importante de l'an dernier, en réponse à la hausse des prix du blé et suite aux efforts continus du gouvernement en vue d'appuyer la production céréalière. Une abondante couverture neigeuse a prévalu dans les principales régions productrices de blé d'hiver, protégeant les cultures contre les dommages dus au gel, et assurant une bonne réserve d'humidité pour le printemps. Selon les premières prévisions provisoires fondées sur la superficie estimative, et en tablant sur des conditions normales pour le reste de la saison, la production totale de blé de 2008 atteindrait quelque 105 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur au record de l'année précédente. En Inde, la superficie sous blé d'hiver serait aussi importante que l'an dernier et les conditions météorologiques sont globalement bonnes pour le développement des cultures. La production de 2008 devrait atteindre 75 millions de tonnes, chiffre proche du record de l'an dernier. De même, les perspectives concernant la production de blé de 2008 au Pakistan sont optimistes. Selon les indications actuelles, la production de 2008 devrait égaler le record de l'an dernier.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Dans la plupart des pays producteurs de riz de la région, la récolte du paddy de la campagne principale est déjà terminée ou touche à sa fin. La production de paddy de 2007 dans la sous-région est estimée à 580,9 millions de tonnes, soit 5,4 millions de tonnes de plus que la production record de l'année précédente. Selon les dernières estimations, la production céréalière totale de 2007 dans la sous-région atteindrait désormais le niveau record de 1 019 millions de tonnes, soit quelque 18 millions de tonnes de plus que l'année précédente, essentiellement en raison des récoltes abondantes rentrées en Chine, en Inde, et en Indonésie.

Tableau 10. Production céréalière de l'Asie ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév.
Asie 265.3 271.4 280.4 246.9 253.5 256.4 574.5 581.0 586.5 1 086.8 1 105.9 1 123.2
Extrême-Orient 191.5 199.1 207.1 219.6 226.7 230.9 569.7 575.5 580.9 980.9 1 001.2 1 019.0
Bangladesh1.10.80.80.50.50.539.840.339.041.441.640.3
Chine97.4104.5106.0150.4156.7159.3182.1184.1185.5429.9445.3450.8
Inde68.669.475.033.433.234.9137.7139.1140.0239.7241.7249.9
Indonésie0.00.00.012.511.612.454.254.557.066.766.169.5
Pakistan21.621.722.53.53.83.18.38.28.233.433.733.9
Thaïlande0.00.00.03.74.03.930.329.629.934.033.733.8
Viet Nam0.00.00.03.83.83.635.835.835.939.639.639.4
Proche-Orient 49.9 47.6 45.5 22.8 22.2 20.2 4.1 4.8 4.9 76.8 74.6 70.5
Iran (République
islamique d’)
14.314.515.04.94.75.12.73.33.521.922.523.6
Turquie21.520.017.314.313.911.70.60.70.536.434.629.5
Pays asiatiques
de la CEI
23.7 24.6 27.6 4.5 4.6 5.2 0.7 0.7 0.7 28.9 29.9 33.6
Kazakhstan11.513.717.02.22.53.00.30.30.314.016.520.4
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Les difficultés d'approvisionnements vivriers et d'accès aux marchés persistent

Alors que la situation des disponibilités alimentaires est globalement satisfaisante dans la sous-région, les populations vulnérables d'un certain nombre de pays sont toujours aux prises avec de graves difficultés d'approvisionnement et/ou la hausse des prix sur le marché. Au Sri Lanka, la reprise du conflit civil et la détérioration des conditions de sécurité ont encore de graves conséquences pour l'économie et la sécurité alimentaire, en particulier dans le nord et l'est du pays. La réduction de la production de paddy de cette année et la hausse des prix d'importation des céréales, notamment pour le blé, ont également des conséquences néfastes sur l'accès aux vivres des populations vulnérables tant dans les zones urbaines que rurales. Au Timor-Leste, la sécurité alimentaire n'a cessé de se détériorer au cours des derniers mois. La production vivrière nationale de 2007 a gravement souffert des mauvaises conditions météorologiques et des invasions acridiennes. Ainsi, le pays, qui dépend habituellement des importations de riz pour couvrir plus de 50 pour cent de sa consommation totale, a vu ses besoins d'importation augmenter encore à une époque où les prix des céréales sur le marché mondial sont exceptionnellement élevés. En outre, un grand nombre de PDI dépendraient encore de l'aide alimentaire.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Au Bangladesh, les pertes de production vivrière (en équivalent riz) dues au cyclone et aux inondations de l'an dernier sont estimées à quelque 1,23 million de tonnes, dont plus d'un demi-million de tonnes dans les quatre districts les plus gravement touchés. Le gouvernement a estimé les besoins d'aide alimentaire à quelque 490 000 tonnes pour les six premiers mois de 2008. Le PAM envisage de distribuer 19 537 tonnes de vivres en janvier, à l'intention de 2,3 millions de bénéficiaires. La première phase de redressement devrait durer 10 mois, et plus de 260 millions de dollars EU ont été engagés dans des opérations de secours et de redressement après le cyclone.

La République populaire démocratique de Corée continue de souffrir de pénuries alimentaires chroniques en raison des difficultés économiques et des inondations de 2007. Les besoins d'importations céréalières pour la campagne commerciale 2007/08 (novembre/octobre) sont estimés à plus d'un million de tonnes afin de maintenir la consommation céréalière par habitant proche du niveau habituel, à savoir 160 kg. Selon les estimations, le pays a importé 568 000 tonnes de céréales en 2006/07 (novembre/octobre), dont 353 000 tonnes d'aide alimentaire à l'intention des populations vulnérables touchées par les inondations.

Proche-Orient

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Le gel menace les cultures d'hiver en dormance

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Un temps sec, extrêmement froid a prévalu ces quelques dernières semaines dans toute la région, bien que des averses soient revenues à la mi-janvier dans la moitié ouest de la Turquie. En raison d'un front persistant de hautes pressions au nord de la mer Noire, le temps est resté extrêmement froid du centre de la Turquie à l'Iran. Dans le nord-ouest de l'Iran, les relevés nocturnes ont chuté jusqu'à -31°C, avec des variations de -30 à -20°C dans la plupart des stations. Les principales superficies consacrées au blé en Iran ont été protégées par une couverture neigeuse allant de 8 à 30 cm, voire plus. L'ensemble des cultures a été préservé des dommages dus au gel grâce à la neige, mais quelques dégâts ne sont pas à exclure dans certaines zones où le blé a été exposé au froid extrême. En Turquie, qui connaît habituellement des vagues de froid hivernales, les températures n'ont pas atteint le seuil fatidique pour les cultures dans la plupart des régions productrices. Cependant, des relevés nocturnes effectués par endroits dans le plateau d'Anatolie au centre du pays ont indiqué des chutes de températures atteignant jusqu'à -27°C, lesquelles, associées à un couvert neigeux insuffisant par endroits, pourraient avoir causé des brûlures ou des pertes localisées dues au froid. Le gel a aussi frappé durement en Israël, en Iraq, en Jordanie, et en République arabe syrienne.

Certaines cultures d'hiver moins résistantes ont probablement souffert dans le nord de l'Iraq et en République arabe syrienne, où les températures sont tombées à -11°C. Tandis que la sécheresse à sévi dans la plupart du Moyen-Orient pendant la mi-janvier, quelques pluies et chutes de neiges en montagne (2 à 20 mm en équivalent eau) ont réapprovisionné les réserves d'eau des céréales d'hiver en dormance dans l'ouest de la Turquie.

En Afghanistan, les premières perspectives concernant les récoltes de blé de 2008 sont bonnes suite aux abondantes chutes de neiges de janvier qui ont permis de compenser les précipitations inférieures à la normale enregistrées en début de campagne. Toutefois, des pluies plus abondantes sont encore nécessaires dans les provinces du nord-est. La production totale de céréales de 2007 est provisoirement estimée à plus de 4,6 millions de tonnes, niveau nettement supérieur à la mauvaise récolte de 2006 (3,9 millions de tonnes) mais nettement inférieur aux records attendus à la fin de l'hiver, en raison des mauvaises conditions météorologiques au printemps et en été. Les températures extrêmement basses enregistrées le mois dernier ont fait des victimes et causé des pertes de bétail.

Les prix du blé, principale denrée de base du pays, se sont envolés, et à la fin décembre, leur cote avait nettement dépassé la moyenne, au détriment des populations vulnérables des zones urbaines.

Amérique latine et Caraïbes

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Amérique centrale et Caraïbes

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Les semis des cultures d'hiver au Mexique, qui représentent environ 15 pour cent de la production nationale sont en cours. Selon les intentions de semis, 1,2 million d'hectares seraient mis sous culture, chiffre supérieur à l'an dernier et à la moyenne. Les récoltes devraient débuter en avril, et si les bonnes conditions météorologiques persistent pendant la campagne de végétation, les prévisions officielles établissent pour l'instant la production à 6,7 millions de tonnes, soit quelque 4 pour cent de plus que les bons résultats enregistrés en 2007. Ce résultat s'explique en partie par l'appui économique du gouvernement aux producteurs de maïs blanc dans l'état de Sinaloa.

La récolte de 2007 de la deuxième campagne de céréales secondaires et de haricots vient de s'achever dans la sous-région. En dépit de pertes localisées dues aux inondations survenues dans le sud du Honduras et le nord-ouest du Nicaragua, et des basses températures dans les régions montagneuses occidentales du Guatemala, la production céréalière de 2007 de la sous-région atteindrait, selon les estimations, un record de 40,4 millions de tonnes. Ce résultat s'explique principalement par la production exceptionnelle de maïs au Mexique, estimée à 23,6 millions de tonnes, suite à l'accroissement de la superficie ensemencée et des rendements. Au Nicaragua, la communauté internationale continue de fournir une aide alimentaire à l'intention des communautés pauvres de la Région autonome de l'Atlantique nord qui a été touchée par l'ouragan Félix en septembre dernier. À la fin octobre et à la mi-septembre, les tempêtes tropicales Noël et Olga ont provoqué des pluies violentes et de graves inondations en République dominicaine, en Haïti et à Cuba, suscitant de graves pertes de cultures vivrières et commerciales essentielles, telles que le riz, les haricots, les plantains, le manioc et la canne à sucre.

Les pays de la sous-région sont fortement tributaires des importations pour satisfaire leurs besoins de consommation céréalière, et les prix intérieurs des céréales dépendent des marchés internationaux et de plusieurs accords de libre-échange. Au cours de la campagne commerciale 2007/08, le rapport moyen entre les importations et l'utilisation intérieure dans la sous-région devrait être de 41 pour cent (avec un sommet de 86 pour cent au Costa Rica); ainsi, la flambée des prix internationaux devrait gravement alourdir la facture des importations, et restreindre l'accès aux vivres de la plupart des populations vulnérables.

Tableau 11. Production céréalière de l’Amérique latine et des Caraïbes ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév.
Amérique latine
et Caraïbes
23.6 23.5 25.7 101.9 107.8 128.2 26.5 24.9 24.1 151.9 156.2 178.0
Amérique
centrale et
Caraïbes
3.0 3.3 3.4 28.3 32.3 34.7 2.3 2.5 2.3 33.7 38.1 40.4
Mexique3.03.23.424.428.330.50.30.30.327.731.934.2
Amérique
du Sud
20.5 20.3 22.3 73.6 75.5 93.6 24.1 22.4 21.8 118.2 118.2 137.6
Argentine12.614.515.424.518.326.51.01.21.138.034.143.0
Brésil4.72.54.037.745.053.613.411.711.355.759.268.9
Colombie0.00.00.01.81.71.82.52.32.44.44.14.3
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Amérique du Sud

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Dans les zones productrices au sud de la sous-région, les semis du maïs de la campagne principale de 2008 se sont achevés à la fin de l'an dernier, tandis que la moisson est imminente au Brésil. Selon les prévisions préliminaires, la superficie ensemencée est très proche du niveau record de 2007, à savoir un peu plus de 20 millions d'hectares. En Argentine, les rares précipitations et les températures élevées enregistrées depuis la mi-décembre, en raison du phénomène météorologique “La Niña”, ont touché les cultures de maïs au stade de la floraison dans les principales régions productrices de Buenos Aires, Córdoba et La Pampa. Des cultures ont aussi été perdues du fait des gelées printanières tardives en novembre. Si les précipitations ne reprennent pas dans les semaines qui viennent pour atténuer au moins les dommages subis par les variétés mises en terre tardivement, il est probable que les attentes officielles initiales concernant les rendements moyens des céréales secondaires devront être revues à la baisse. Parallèlement, en dépit de quelques courtes vagues de sécheresse en décembre, les pluies bénéfiques tombées récemment ont profité au maïs au stade de maturation dans les grandes zones de production du Brésil, du Paraguay et de l' Uruguay. De graves inondations sont signalées en Bolivie, où elles auraient touché jusqu'à présent quelque 42 000 familles, en particulier dans les départements de Cochabamba, Santa Cruz, Chuquisaca, Beni et La Paz. Les pertes de cultures n'ont pas encore été évaluées, mais les précipitations devraient persister en février et il convient de suivre étroitement la situation de la sécurité alimentaire dans le pays; au début février, le gouvernement envisageait de déclarer l'état d'urgence. Dans les pays andins, la plupart des semis de blé sont en cours dans les régions montagneuses dans le sud du Pérou et les intentions de semis font état de superficies supérieures à la moyenne; en Équateur, les semis du riz pluvial de la campagne principale de 2008 sont pratiquement terminés dans les principales provinces productrices de Guayas, Los Rios et Manabi. De violentes précipitations à la fin janvier ont provoqué des inondations dans les départements côtiers du pays, notamment à Guayas, d'où des dégâts aux infrastructures et la perte d'environ 15 000/20 000 hectares de cultures vivrières et de cultures de rapport, telles que paddy, bananes, cacao et canne à sucre.

La récolte du blé d'hiver de 2007 est terminée et les premières estimations établissent la production totale à 22,3 millions de tonnes, soit un bon niveau en hausse de 10 pour cent par rapport au volume de 2006 et 3,3 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. Ces chiffres reflètent pour l'essentiel la reprise de la production de blé au Brésil, en fort repli en 2006 du fait de la diminution des emblavures suite aux prix peu attrayants et aux mauvaises conditions météorologiques tout au long de la campagne de végétation. On signale toutefois qu'en certains endroits du sud du Brésil, la qualité du blé est moins bonne que prévu, les précipitations abondantes tombées à la fin novembre ayant eu un effet néfaste.

L'envolée des cours céréaliers mondiaux fait monter les prix dans les pays, en particulier dans ceux qui dépendent plus largement des importations pour couvrir leurs besoins de consommation. Dans les pays andins, exception faite de la Bolivie, les importations de céréales devraient couvrir de 40 à 60 pour cent des besoins en céréales pendant la campagne commerciale 2007/08, ce qui aura des conséquences négatives pour la balance des paiements ainsi que pour la sécurité alimentaire des pauvres. Dans certains cas, les gouvernements ont déjà mis en œuvre des mesures visant à améliorer l'accès à la nourriture de la population la plus vulnérable.

 

De graves inondations ont touché les secteurs de l'agriculture et de l'élevage en Bolivie

Suite au phénomène météorologique “La Niña”, des inondations, de la grêle et des gelées ont été enregistrées en novembre 2007 dans plusieurs municipalités des neuf départements que compte la Bolivie. Début février 2008, les zones les durement touchées étaient la province de Chapare province dans le département de Cochabamba, les vallées de Chuquisaca, la ville de Trinidad dans le département de Beni et la province de Pailón dans le département de Santa Cruz. À ce jour, le nombre de victimes est de 48, tandis qu'environ 42 000 familles touchées ont besoin d'une aide d'urgence, essentiellement sous forme de vivres, d'eau potable et de soins sanitaires.

Aucune évaluation globale de la situation n'est encore disponible, mais les principales pertes agricoles seraient concentrées dans la région de “Norte Integral” du département de Santa Cruz et, dans la province de Chapare du département de Cochabamba. Plus de 600 000 hectares consacrés aux cultures d'été - vivrières et de rapport - de la campagne principale 2007, à récolter normalement de la mi-mars à mai, sont perdus en tout ou en partie. La culture la plus touchée est le soja, avec près d'un demi-million d'hectares endommagés, mais le riz, le maïs, la canne à sucre, le sésame et le sorgho ont aussi souffert. Dans le département de Beni, au nord du pays, quelque 80 000 têtes de bétail seulement ont été emmenés dans les hauts-plateaux plus secs et plus sûrs du département de Santa Cruz, tandis qu'environ 1 million d'animaux sont encore considérés à risque. Si les eaux continuent de monter, des maladies due à l'humidité excessive et au manque de pâturages pourraient se propager, ce qui aurait un effet dévastateur sur le secteur de l'élevage. Plusieurs glissements de terrain ont endommagé l'infrastructure de transport, en coupant l'accès à des routes importantes qui relient les sites producteurs de vivres aux principaux marchés. En particulier, la fermeture de la route allant vers l'est, par laquelle passe l'exportation des produits de la ville de Santa Cruz vers le Brésil, a entraîné de lourdes pertes pour le secteur agro-industriel, car les denrées périssables n'ont pu arriver sur les marchés à temps. Toutefois, les précipitations abondantes devraient être bénéfiques pour certaines cultures pratiquées dans les régions montagneuses de l'ouest. En ce qui concerne la quinoa, selon les prévisions préliminaires, les rendements devraient être supérieurs à ceux de l'année précédente, très réduits par la sécheresse et les gelées.

Selon les prévisions de l'Office météorologique national, les précipitations devraient persister en février et la situation pourrait empirer. Par conséquent, il convient de suivre attentivement la situation de la sécurité alimentaire des familles les plus vulnérables, qui traversent déjà la période de soudure et disposent de stocks de nourriture limités provenant de la campagne précédente, elle aussi compromise par les intempéries.

 

Amérique du Nord, Europe et Océanie

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Amérique du Nord

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Les semis de blé d'hiver sont de nouveau en progression en 2008 aux États-Unis, mais pas autant que prévu

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Selon les dernières estimations officielles publiées début janvier, la superficie totale consacrée au blé d'hiver aux États-Unis, à récolter en 2008, a augmenté de 4 pour cent par rapport à l'année précédente, passant à près de 19 millions d'hectares. Cette hausse n'est pas aussi importante que prévu, ce qui s'explique pour l'essentiel par le temps sec qui a régné dans les plaines du sud, entraînant une réduction d'environ 1 pour cent de la superficie sous blé dur roux d'hiver.

En ce qui concerne le blé de printemps, aucun changement significatif n'est prévu pour l'instant quant à la superficie qui sera ensemencée plus tard dans l'année. La légère progression attendue des semis de blé dur devrait être neutralisée par une réduction de la superficie consacrée aux autres variétés de blé de printemps. Le blé de printemps rivalise avec d'autres cultures qui offrent des rendements similaires et pourrait être privilégié pour des raisons d'ordre technique, telles que la rotation. Ainsi, à supposer que le taux de délaissement soit moyen (et jusque-là rien ne permet de penser le contraire), la superficie totale sous blé, à récolter en 2008, pourrait passer à 21,5 ou 22 millions d'hectares, contre 20,6 millions d'hectares en 2007. Si les rendements sont normaux, la production totale de blé s'établirait donc à 60 ou 62 millions de tonnes environ, soit une hausse de quelque 7 à 10 pour cent par rapport à 2007.

Les estimations officielles définitives concernant la production céréalière de 2007 ont été publiées par le Ministère de l'agriculture dans son rapport annuel de janvier. S'agissant du blé, la production est établie au total à 56,2 millions de tonnes, soit 14 pour cent de plus que le volume de l'année précédente et en hausse de 3 pour cent par rapport à la moyenne sur cinq ans, tandis que pour les céréales secondaires, elle a atteint le chiffre record de 351,5 millions de tonnes, pour la plupart de maïs (332 millions de tonnes).

Au Canada, le blé est semé pour l'essentiel au printemps, en mars-avril. Après un repli significatif en 2007, la superficie totale sous blé en 2008 devrait se redresser, pour s'accroître d'environ 10 pour cent. Une progression de la superficie consacrée aux cultures d'hiver mineures a déjà été enregistrée, mais l'augmentation devrait concerner pour l'essentiel les semis de blé dur de ce printemps, au détriment des autres semis de blé de printemps, qui seront probablement en recul. Les dernières estimations officielles concernant la récolte de 2007 ont confirmé que la production de blé a diminué de 20 pour cent, tandis que pour toutes les autres principales céréales secondaires, la production a fortement augmenté.

Tableau 12. Production céréalière de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Océanie
( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév.
Amérique du
Nord
83.0 74.6 76.3 324.3 303.7 379.5 10.1 8.8 9.0 417.5 387.1 464.8
Canada25.725.320.125.223.328.00.00.00.050.948.648.1
États-Unis57.349.356.2299.1280.4351.510.18.89.0366.5338.5416.7
Europe 208.6 191.8 187.4 215.8 210.3 196.3 3.4 3.4 3.5 427.8 405.5 387.1
UE1124.4117.7120.1134.5127.2136.02.72.62.6261.6247.6258.7
Roumanie27.45.50.012.110.20.00.00.00.019.515.80.0
Serbie2.01.91.57.16.94.40.00.00.09.18.85.9
Pays européens de
la CEI
68.6 60.6 63.4 53.6 57.5 50.7 0.7 0.8 0.8 122.8 118.9 114.9
Fédération de
Russie
47.745.148.028.331.231.00.60.70.776.576.979.7
Ukraine18.713.813.718.720.114.10.10.10.137.434.027.9
Océanie 25.7 10.1 13.0 15.0 7.7 9.0 0.3 1.1 0.2 41.0 18.9 22.2
Australie25.49.812.714.47.18.50.31.00.240.118.021.3
1 UE-25 en 2005,2006 ; UE-27 en 2007.
2 En 2007 compris en UE-27.
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

 

Europe

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Expansion de la superficie consacrée aux céréales d'hiver en 2008

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Dans l' Union européenne, la campagne de semis a été en général bonne et les superficies sous céréales d'hiver sont en progression dans la plupart des grands pays producteurs. Selon les estimations provisoires, la superficie consacrée au blé, qui est de loin la céréale d'hiver la plus importante, a augmenté d'environ 5 pour cent par rapport à l'année précédente, pour s'établir à quelque 26 millions d'hectares, du fait principalement de l'abandon des mises hors culture obligatoires de 10 pour cent des terres pour 2008, mais aussi de la préférence accordée au blé, potentiellement plus rentable que d'autres cultures, comme le colza. En outre, les rendements pourraient eux aussi s'accroître cette année, car les possibilités de redressement sont bonnes par rapport aux faibles niveaux enregistrés dans plusieurs pays touchés par les intempéries l'an dernier. Parmi les pays occidentaux de l'Union européenne, c'est le cas en France, en Allemagne et au Royaume-Uni, tandis que dans les régions orientales, la hausse des rendements pourrait être encore plus importante en Hongrie, en Roumanie et en Bulgarie, après la grave sécheresse de l'an dernier.

Dans les pays européens de la CEI, selon les estimations, la superficie consacrée aux céréales d'hiver est en expansion. Dans la Fédération de Russie, les emblavures d'hiver sont estimées en hausse d'environ 7 pour cent, mais si les rendements redeviennent normaux après les résultats exceptionnels de l'an dernier, la production pourrait de fait accuser un léger recul par rapport à 2007. En Ukraine, toutefois, où les semis auraient augmenté jusqu'à 12 pour cent, une reprise significative de la production est prévue après le niveau de l'an dernier, réduit par la sécheresse.

Océanie

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En Australie, la récolte a été de nouveau réduite par la sécheresse en 2007

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La récolte de céréales d'hiver de 2007 (blé et orge principalement) qui vient de se terminer en Australie et représente l'essentiel de la production céréalière annuelle, a été nettement inférieure à la moyenne pour la deuxième année consécutive, du fait de la sécheresse. En dépit du bon démarrage de la campagne à l'époque des semis, les pluies ont par la suite été insuffisantes et les cultures ont progressivement perdu leur potentiel à mesure de l'avancée de la campagne. Les dernières estimations officielles établissent la production de blé de 2007 à 12,7 millions de tonnes, ce qui représente une petite reprise par rapport au très bas niveau de 2006 mais reste bien inférieur au potentiel d'une campagne bénéficiant de conditions météorologiques favorables, à l'instar de celle de 2005 où les résultats ont culminé à 25 millions de tonnes.

Les perspectives concernant les céréales d'été mineures de 2008 (sorgho et maïs pour l'essentiel) se sont considérablement améliorées à la fin novembre et en décembre, avec l'arrivée de pluies abondantes dans bon nombre des principales régions productrices du Queensland et du nord des Nouvelles-Galles du Sud. Les dernières prévisions établissent la production de sorgho à 2 millions de tonnes environ, soit plus du double de la récolte de 2007, réduite par la sécheresse.

Les céréales d'hiver de 2008 ne seront pas mises en terre avant avril ou mai, mais les indications laissent déjà entrevoir la possibilité d'une forte augmentation des emblavures. De vastes superficies ont été libérées pour la production agricole après les nouvelles réductions de cheptel enregistrées en 2007 suite à la sécheresse. La superficie ensemencée en définitive dépendra des conditions météorologiques à l'époque des semis, mais si les perspectives actuelles concernant les prix se maintiennent, les agriculteurs devraient emblaver un nombre exceptionnel d'hectares et commenceront les préparatifs au cours des prochaines semaines dans cette éventualité.

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