No.2  avril 2008  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

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Faits saillants

Pays en crise ayant besoin d'une aide extérieure

Le point sur les crises alimentaires

Dossier sur la situation mondiale de l’offre et de la demande de céréales

Indicateurs de la FAO concernant la situation mondiale de l’offre et la demande de céréales

Indices FAO des prix des aliments

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier

Examen par région

Annexe statistique

Note

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier1/

La production céréalière totale des PFRDV devrait légèrement augmenter en 2008 pour la deuxième année consécutive

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Les prévisions préliminaires de la FAO concernant la production céréalière de 2008 du groupe des 82 PFRDV laissent entrevoir une augmentation de 1 pour cent par rapport à 2007. Pour la deuxième année consécutive, cette augmentation sera inférieure à la croissance démographique, ce qui implique de nouveaux prélèvements sur les stocks, des importations plus importantes et/ou une réduction de la consommation par habitant pendant les campagnes 2008/09. En outre, si l'on ne tient pas compte de la Chine et de l'Inde, qui assurent d'ordinaire un tiers de la production céréalière totale, la production du reste des PFRDV ne devrait guère changer par rapport à l'an dernier.

Dans les PFRDV de l'Afrique australe, les récoltes céréalières de 2008, qui sont sur le point d'être rentrées, s'annoncent bonnes. Selon les prévisions, la production de la plupart des pays serait supérieure à celle de l'an dernier. Toutefois, les perspectives se sont dégradées au Zimbabwe et dans le sud du Mozambique, suite au temps sec qui a régné pendant la deuxième moitié de la campagne. En Afrique du Nord, la production céréalière du Maroc devrait tripler par rapport au niveau touché par la sécheresse de 2007, tandis qu'en Égypte, une meilleure récolte est escomptée en raison de l'expansion des superficies consacrées au blé. En Afrique de l'Est, une récolte de blé exceptionnelle est actuellement rentrée pour 2008 au Soudan, où la production ne couvre néanmoins que quelque 40 pour cent de la consommation annuelle. Dans d'autres pays de la sous-région, les céréales sont mises en terre actuellement ou sur le point de l'être, mais les pluies accusent un certain retard.

En Extrême-Orient, de bonnes récoltes de blé s'annoncent pour 2008 en Chine, en Inde et au Pakistan, mais les résultats seront pour la plupart inférieurs aux niveaux record de l'an dernier, tandis que le paddy de la campagne principale doit encore être semé. Dans la plupart des pays asiatiques de la CEI, les perspectives préliminaires concernant la production céréalière de 2008 sont bonnes suite à l'expansion des semis de blé - principale culture et aliment de base de la sous-région -, mais au Tadjikistan la situation est assombrie par le retard des pluies de printemps et des infestations de criquet pèlerin. Au Proche-Orient, les perspectives concernant la production céréalière de cette année sont incertaines en Afghanistan, du fait des précipitations inférieures à la normale et d'un hiver extrêmement froid.

En Équateur, seul PFRDV d'Amérique du Sud, la récolte céréalière de 2008 s'annonce mauvaise, suite aux pluies violentes, aux graves inondations et aux pertes de cultures enregistrées dans la dernière quinzaine de février. Le gouvernement a décrété l'état d'urgence dans tout le pays et a sollicité l'aide de la communauté internationale. Ailleurs, les campagnes céréalières de 2008 n'ont pas encore commencé en Afrique de l'Ouest et en Amérique centrale.

Hausse du coût des importations de céréales

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Le volume total des importations de céréales par les PFRDV en 2007/08 devrait atteindre quelque 82 millions de tonnes, soit un léger recul par rapport à la campagne passée. La production céréalière satisfaisante de 2007 et les quantités considérables prélevées sur les réserves ont permis à la plupart des PFRDV de stabiliser leurs importations, voire de les abaisser, par rapport à la campagne précédente. Toutefois, du fait de l'envolée des cours céréaliers mondiaux, du fret et du prix du pétrole, la facture globale des importations céréalières des PFRDV pour 2007/08 est projetée en hausse de 56 pour cent par rapport à 2006/07, après avoir augmenté de 37 pour cent l'année précédente. Cette hausse aura un effet négatif sur la balance des paiements et les opérations courantes des PFRDV en général et ceux d'Afrique en particulier, où la facture des importations céréalières devrait s'alourdir plus encore, de 74 pour cent.

Flambée des prix intérieurs des produits alimentaires

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L'envolée des cours céréaliers mondiaux, conjuguée à la moindre production nationale en certains endroits, accentue l'inflation des prix des produits alimentaires dans les pays de par le monde. En dépit des mesures prises par les gouvernements pour atténuer les répercussions des cours internationaux sur les marchés alimentaires intérieurs (voir l'encadré sur les mesures prises), les prix du pain, du riz, des produits à base de maïs, du lait, de l'huile, du soja et d'autres denrées vivrières de base ont fortement augmenté ces derniers mois dans un certain nombre de pays en développement. Les groupes de population à faible revenu sont les plus touchés par cette inflation, étant donné que la part de la nourriture dans leurs dépenses totales est bien plus élevée que celle des populations aisées. La nourriture représente environ 10 à 20 pour cent des dépenses de consommation dans les pays industrialisés, mais jusqu'à 60 ou 80 pour cent dans les pays en développement. Les pauvres des zones urbaines, ainsi que les agriculteurs qui ne produisent pas assez, comptent parmi les plus touchés, car ils dépendent du marché pour se procurer de quoi manger.

En Afrique de l'Ouest, en Côte d’Ivoire, les prix du riz avaient plus que doublé en mars 2008 par rapport à un an auparavant. Au Sénégal, les prix du blé en février 2008 étaient deux fois plus élevés qu'il y a un an, tandis que ceux du sorgho avait augmenté de 56 pour cent. Sur le marché sous-régional de Dawanau, qui est important, les prix du sorgho et du mil ont doublé au cours des cinq derniers mois. En Afrique de l'Est, en Somalie, le prix de la farine de blé dans les zones septentrionales a pratiquement triplé au cours de l'an dernier. Au Soudan, les prix du blé à Khartoum enregistraient une hausse de 90 pour cent par rapport à un an auparavant. En Ouganda, les prix du maïs en mars 2008 étaient en hausse de 65 pour cent par rapport à leur niveau de septembre de l'an dernier. En Éthiopie, les prix du maïs à Addis-Abeba en mars 2008 étaient deux fois plus élevés qu'un an auparavant, tandis que ceux du blé avaient augmenté de 42 pour cent. En Afrique australe, les prix du maïs au Mozambique (à Maputo, la capitale) se situaient en mars à 43 pour cent de plus qu'un an auparavant. En Asie, aux Philippines, les prix du riz ont gagné 50 pour cent au cours des deux derniers mois. Au Sri Lanka, les prix du riz en mars 2008 étaient pratiquement le double d'un an auparavant, tandis qu'au Bangladesh, ils ont augmenté de 66 pour cent sur la même période. Dans les pays d'Asie de la CEI, au Tadjikistan, les prix du pain en février étaient deux fois plus élevés qu'à la même époque en 2007, tandis qu'en Arménie, le prix de la farine de blé a augmenté d'un tiers sur la même période. En Amérique latine et aux Caraïbes, en Haïti, les prix des produits alimentaires seraient de 50 à 100 pour cent plus élevés que l'an dernier.

Tableau 4. Production céréalière1 des PFRDV ( en millions de tonnes)
  2006 2007 2008 Variation de
2007
à 2008 (%)
Afrique (44 pays) 128.8 119.0 127.0 6.7
Afrique du Nord30.122.327.021.0
Afrique de l'Est33.933.534.52.8
Afrique australe11.812.212.63.9
Afrique de l'Ouest49.547.649.54.0
Afrique centrale3.63.53.50.1
Asie (25 pays) 749.2 766.4 768.0 0.2
Pays asiatiques
de la CEI
13.213.513.4-0.7
Extrême-Orient722.7739.2741.10.2
- Chine continentale386.1389.2390.20.2
- Inde195.9205.6204.2-0.7
Proche-Orient13.313.613.5-0.9
Amérique
centrale (3 pays)
1.7 1.9 1.8 -2.8
Amérique
du Sud (1 pays)
1.6 1.7 1.7 1.3
Océanie (6 pays) 0.0 0.0 0.0 0.0
Europe (3 pays) 7.4 8.3 8.1 -2.4
Total (82 pays) 888.8 897.3 906.6 1.0
1 Y compris le riz usiné.
Note
: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

 

Grave agitation sociale dans plusieurs pays

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Une agitation sociale et des émeutes de la faim, qui ont parfois entraîné des pertes de vie humaine, ont été signalées au cours du mois dernier en Égypte, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Burkina Faso, en Éthiopie, en Indonésie, à Madagascar et aux Philippines ainsi qu'en Haïti au début du mois d'avril. Dans d'autres pays, tels que le Pakistan et la Thaïlande, les troupes ont été déployées pour éviter le pillage de la nourriture dans les champs et les entrepôts.

Le rythme des importations céréalières s'intensifie par rapport à la dernière campagne

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Selon les renseignements dont disposait le SMIAR à la fin mars 2008, environ 55 pour cent de la totalité des besoins d'importations céréalières des PFRDV - soit quelque 82 millions de tonnes pour la campagne commerciale 2007/08 - étaient déjà couverts. De même, la moitié de l'aide alimentaire nécessaire - d'un volume de 4,6 millions de tonnes, soit quelque 6 pour cent des importations nécessaires au total, avait été fournie par des livraisons ou des annonces de donateurs. Le rythme tant des importations céréalières commerciales que de l'aide alimentaire au cours de cette campagne a été plus rapide que l'an dernier, en dépit de la flambée des cours internationaux. En Afrique australe, où la campagne commerciale 2007/08 (avril/mars) vient juste de terminer dans la plupart des pays, les derniers rapports indiquent que quelque 80 pour cent des besoins d'importation étaient couverts; toutefois, ce pourcentage pourrait augmenter au cours des prochains mois, les renseignements étant reçus avec un décalage. Les importations ont aussi progressé de manière satisfaisante dans les PFRDV d'Afrique du Nord (Maroc et Égypte), mais en Afrique de l'Ouest, où la campagne commerciale se terminera en octobre 2008 (pays du Sahel) ou en décembre 2008 (pays côtiers), seulement 11 pour cent des importations de céréales nécessaires sont garantis.

Tableau 5. Situation des importations céréalières des PFRDV
(e n milliers de tonnes)
  Importations effectives 2006/07 ou 2007 2007/08 ou 2008
Besoins 1 Situation des importations 2
Importations totales: dont : aide alimentaire Importations totales: dont : annonces
d’aide alimentaire
Afrique (44 pays) 36 012 38 525 2 364 19 824 1 324
Afrique du Nord15 76818 351 013 805 0
Afrique de l'Est5 3574 917 1 2071 925 649
Afrique australe2 8683 413 6152 780 482
Afrique de l'Ouest10 34610 142 4611 204 154
Afrique centrale1 6741 702 82 111 40
Asie (25 pays) 42 527 39 862 2 021 23 659 852
Pays asiatiques
de la CEI
3 7053 774 622 765 31
Extrême-Orient28 68424 943 1 78415 155 691
Proche-Orient10 13811 145 1755 739 131
Amérique
centrale (3 pays)
1 653 1 533 178 865 145
Amérique
du Sud (1 pays)
951 1 010 20 749 0
Océanie (6 pays) 416 416 0 88 0
Europe (3 pays) 1 569 1 070 20 390 0
Total (82 pays) 83 128 82 416 4 603 45 574 2 321
1 Les besoins d’importation représentent la différence entre l’utilisation (consommation humaine,
alimentation animale, autres utilisations, exportations plus stocks de clôture) et les disponibilités intérieures (production plus stocks d’ouverture).
2 Estimations fondées sur les renseignements disponibles à la fin mars 2008.
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

 

Tableau 6. Facture des importations céréalières des PFRDV, par région et par produit (juillet/juin, en millions d’USD)
  2002/03 2003/04 2004/05 2005/06 2006/07 2007/08
     estim.prév.
PFRDV 14 025 15 792 18 825 18 028 24 749 38 696
Afrique6 5017 0888 3728 36910 29717 892
Asie7 0148 0509 7678 90013 49819 277
Amérique latine et Caraïbes 308380407468594898
Océanie69767882100164
Europe133198201209260464
       
Blé7 7628 80210 81410 58914 08322 705
Céréales secondaires3 2813 3003 3953 0994 5226 097
Riz2 9823 6894 6164 3406 1449 894
Source: FAO.

 

Mesures prises par les gouvernements pour limiter l’impact de la flambée des cours mondiaux des céréales sur la consommation alimentaire

Alors que les cours mondiaux ont poursuivi leur envolée en février et en mars, les gouvernements de par le monde ont pris des mesures pour en atténuer les répercussions sur les marchés intérieurs et protéger la consommation alimentaire des populations vulnérables. Les faits nouveaux survenus depuis début février sont indiqués ci-après .

En Asie , la hausse des prix des produits alimentaires a poussé certains des principaux pays producteurs et exportateurs de riz à placer des plafonds, voire des interdictions, sur leurs exportations de riz. L'Inde a interdit les exportations de riz autre que le basmati à la fin mars, a fixé un prix minimum à l'exportation du riz basmati (1 200 USD la tonne) et a autorisé les importations de riz en franchise de droits. Le Viet Nam a prorogé l'interdiction qui pèse sur les exportations de riz jusqu'en juin et a annoncé à la fin mars que les exportations totales de riz, éventuellement autorisées en 2008, seraient ramenées à 3,5 millions de tonnes, contre 4,5 millions de tonnes l'an dernier. Au Cambodge, le gouvernement a annoncé le 26 mars l'interdiction, pour deux mois, des exportations de riz et la mise sur le marché des stocks de riz, afin d'infléchir la progression des prix intérieurs. La Chine, qui avait introduit une série de contingents/interdictions sur les exportations de céréales, vient d'annoncer des mesures visant à soutenir la production agricole, notamment le relèvement des prix d'achat minimums du blé et du riz et l'octroi de subventions aux intrants agricoles (voir l'encadré sur la Chine). Le Pakistan, qui avait relevé les droits frappant les exportations de blé, a aussi augmenté récemment les prix de soutien du blé - de 23 pour cent - pour tenter de constituer des réserves stratégiques. En Indonésie, suite au mécontentement provoqué par les pénuries de soja, le gouvernement a réaffirmé qu'il prendrait une série de mesures pour stabiliser les prix des produits alimentaires. Aux Philippines, le gouvernement étudie la possibilité de réduire les droits de douane qui pèsent sur les importations de riz et de maïs - qui s'établissent respectivement à 50 pour cent et à 40 pour cent - et a encouragé le secteur privé à collaborer avec la National Food Agency (NFA) pour importer 163 000 tonnes de riz. En outre, la NFA écoule actuellement ses stocks de riz à des prix subventionnés. Le Gouvernement du Bangladesh vend du riz à prix subventionné dans les zones urbaines, tandis que la Thaïlande puisera 650 000 tonnes de riz sur les réserves nationales, pour les vendre à des prix subventionnés. La Malaisie continue de réglementer le prix du riz, qui est subventionné et n'a pas subi de variations ces derniers mois, en dépit de la flambée des cours mondiaux. Le gouvernement a l'intention d'accroître ses réserves.

L' Afrique du Nord est fortement tributaire des importations de céréales pour satisfaire ses besoins de consommation et l'envolée des cours mondiaux a dopé les prix intérieurs du pain et d'autres denrées alimentaires de base. En Égypte, après une hausse considérable des subventions accordées à la farine de blé, le gouvernement a annoncé à la fin mars que les exportations de riz seraient interdites d'avril à octobre 2008. Au début du même mois, il avait ordonné à l'armée de faire cuire du pain pour la population. En Afrique de l'Ouest, au Sénégal, qui importe habituellement la moitié des céréales qu'il consomme, le gouvernement a subventionné l'achat de farine de blé à hauteur de 40 pour cent, levé les droits de douane et imposé un contrôle des prix. Au Libéria, le gouvernement a levé récemment la taxe de 2 USD prélevée sur un sac de riz standard. En Côte d’Ivoire, suite à la récente agitation sociale déclenchée par les fortes hausses des prix de l'huile et du lait, le gouvernement a suspendu, à titre provisoire, les droits d'importation sur des produits alimentaires essentiels. En Afrique australe, en Zambie, en dépit des excédents exportables de maïs disponibles pour la campagne commerciale 2007/08 (mai/avril), le gouvernement a de nouveau interdit les exportations, comme c'était le cas pendant la plus grande partie de la campagne commerciale précédente. Il a aussi appliqué un vaste programme de subvention des intrants pour stimuler la production céréalière de cette année. Au Malawi, le gouvernement a poursuivi son vaste programme de subvention des engrais et des semences de qualité pendant toute la campagne agricole en cours. En Afrique du Sud, le gouvernement a annoncé une augmentation des allocations d'aide aux personnes handicapées et aux personnes âgées à partir d'avril 2008 et a révisé les montants versés aux pauvres au titre de l'aide sociale. Au Zimbabwe, le gouvernement continue de réglementer les importations de maïs, de blé et de sorgho, céréales qui sont vendues à des prix subventionnés. En Afrique de l'Est, en Éthiopie, le gouvernement a annulé dernièrement les taxes sur la valeur ajoutée et sur le chiffre d'affaire en ce qui concerne les céréales et les farines alimentaires, ainsi que les taxes sur l'huile de cuisine et la surtaxe sur le savon. Auparavant le gouvernement avait pris des mesures pour stabiliser les prix des céréales et accroître le pouvoir d'achat des pauvres, en dépensant notamment 38 millions d’USD pour subventionner le blé et 366 millions d’USD pour subventionner l'essence. Le programme de distribution mensuelle de 25 kg de blé à 800 000 citadins à faible revenu qui a été institué en mars 2007 sera maintenu, tout comme la distribution d'huile alimentaire et d'autres produits. Le gouvernement a annoncé en outre l'importation d'une grande quantité de sucre, de blé et d'huile de cuisine. En République-Unie de Tanzanie, le gouvernement a autorisé l'importation en franchise de droits de quelque 300 000 tonnes de maïs et interdit les exportations de produits agricoles.

En Amérique latine et aux Caraïbes, le Gouvernement mexicain, qui avait auparavant supprimé les contingents et les droits de douane sur les importations de produits alimentaires, a passé des accords avec les négociants pour accroître les importations de maïs et abaisser les prix au détail des aliments. Il a en outre annoncé dernièrement des mesures visant à appuyer la production alimentaire et son intention de réduire d'un tiers le prix des engrais. L’ El Salvador, le Guatemala, le Nicaragua et le Honduras ont décidé d'un commun accord de supprimer la taxe d'importation sur la farine de blé jusqu'à la fin de l'année. L' Argentine a reporté la réouverture du registre des exportations de blé au 21 avril, alors que la date prévue était fixée au 17 mars. Il a introduit un nouveau système de taxes variables pour les oléagineux et les céréales, destiné à gonfler les recettes de l'État alors que les prix des produits alimentaires ne cessent de monter. Pour tenter de compenser en partie l'incidence négative de ce système sur les profits des agriculteurs, le gouvernement envisage de subventionner le prix des engrais, à hauteur de 20 pour cent. Le Brésil a supprimé le droit d'importation de 10 pour cent en ce qui concerne 1 million de tonnes de blé provenant d'en dehors de la zone du Mercosur, et ce jusqu'au 30 juin. Au Pérou, le gouvernement a annoncé à la fin mars qu'il lançait un programme de distribution de produits alimentaires aux couches les plus pauvres de la population. Il avait précédemment supprimé les droits de douane sur les importations de céréales. En Équateur, le gouvernement a relevé la subvention sur la farine de blé introduite en octobre dernier, la faisant passer de 10 USD à 14,3 USD les 50 kg. En Bolivie, les importations hors taxe de riz, de blé et de produits à base de blé, de maïs, d'huile de soja et de viande sont autorisées jusqu'à la fin mai, tandis que les exportations de céréales et de produits carnés sont interdites.

En Europe, la Fédération de Russie a annoncé un relèvement du prix d'achat des céréales de production nationale et vend actuellement ses stocks aux minotiers, alors que les prix du blé ont atteint des niveaux record à la fin mars, malgré l'introduction d'une taxe à l'exportation de 40 pour cent à la fin janvier. L' Ukraine a annoncé un plan visant à limiter les marges bénéficiaires de l'industrie alimentaire et des négociants, dans le cadre d'un ensemble de mesures de lutte contre l'inflation.

 


1.  Le groupe des pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) comprend les pays où le revenu annuel par habitant est inférieur au niveau retenu par la Banque mondiale pour déterminer le droit de bénéficier de l'aide de l'IDA (à savoir 1 575 USD en 2004); conformément aux recommandations et critères approuvés par le CPA, ces pays doivent être considérés comme prioritaires pour l'octroi de l'aide alimentaire.

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