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Le travail de la FAO

Commission des forêts pour le Proche-Orient

Cinq réunions consécutives, avec voyages d'étude, ont eu lieu en Turquie, à la fin d'avril et au début de mai, sur l'aimable invitation du gouvernement turc. En premier lieu, le Comité exécutif de la Commission internationale du peuplier s'est réuni à Istanbul pour préparer la prochaine session de la Commission qui doit avoir lieu en Yougoslavie en septembre 1962; il y a eu ensuite une deuxième Conférence du peuplier au Proche-Orient, puis la réunion d'un groupe de travail sur les insectes parasites du peuplier, la réunion à Adana du Comité de la recherche forestière de la Commission des forêts pour le Proche-Orient, enfin la troisième session plénière de cette commission.

Celle-ci réunissait les délégués des pays suivants: Chypre, France (Côte française des Somalis), Iran, Koweit, Liban, Soudan, Syrie et Turquie. L'Allemagne (République fédérale), les Etats-Unis d'Amérique, le Royaume-Uni et la Tunisie étaient représentés par des observateurs. La session a été ouverte par le Sous-Secrétaire adjoint du Ministère de l'agriculture de Turquie. Des discours ont été prononcés par le Gouverneur de la province d'Adana, par M. OEDEKOVEN, forestier régional de la FAO et, à la séance de clôture, par M. EGON GLESINGER, directeur de la Division des forêts et des produits forestiers de la FAO.

Le nouveau bureau, qui doit rester en fonction jusqu'à l'ouverture de la prochaine session de la Commission, a été constitué comme suit:

Président:

ANDREAS POLYCARPOU (Chypre)

Vice-présidents:

MOUIN AL-ZOGHT (Syrie)


NURETTIN TÜRKÖS (Turquie)


OMER NAFI ABDO (Koweït)

Rapporteur:

ABBAS BALLAL (Soudan)

Après avoir passé en revue, comme de coutume, l'évolution des politiques forestières nationales, sur la base des rapports présentés par les Etats Membres, la Commission a pu constater des progrès encourageants. L'avenir forestier de la région paraît maintenant assuré. L'Arabie Saoudite est le dernier en date des pays de la région qui ait créé une Division des forêts au sein de son Ministère de l'agriculture. Un forestier va être fourni au Koweït dans le cadre du programme d'assistance technique de la FAO.

Planification de l'utilisation des terres

Il est à signaler que la Commission a insisté, au cours des débats, sur la planification de l'utilisation des terres, dans laquelle doit s'insérer la politique forestière. En bref, les conclusions ont été les suivantes: a) chaque Etat devrait constituer une section spéciale de planification de l'utilisation des terres dans le cadre des organismes nationaux de planification économique; b) il faudrait encourager des échanges de vues fréquents et libres entre les spécialistes des différents modes d'utilisation des terres; c) toute section de planification de l'utilisation des terres doit avoir un personnel ayant une formation spéciale, particulièrement averti des incidences économiques et sociales des divers processus. La Commission a préconisé la création d'un Institut régional de planification de l'utilisation des terres qui accueillerait des diplômés des écoles d'agriculture, de foresterie ou de médecine vétérinaire. Cet institut pourrait être associé avec quelque institution européenne ou américaine effectuant déjà des études sur les problèmes d'utilisation des terres au Proche-Orient.

Enseignement et formation

La Commission a dû constater au terme de ses débats que, dans le domaine purement forestier, les établissements d'enseignement et de formation existants ou sur le point d'être créés dans la région sont tout à fait insuffisants pour répondre non seulement aux besoins futurs, mais aussi à la demande actuelle de forestiers de tous niveaux. Un programme équilibré et progressif de développement des moyens d'enseignement et de formation professionnelle devrait être élaboré sur la base d'études touchant la capacité d'absorption des administrations forestières. La Commission a constitué à cet effet un groupe de travail spécial. L'Ecole de gardes forestiers pour le Proche-Orient qui fonctionne à Lattakié (Syrie) a montré les possibilités de la coopération régionale. La Commission a recommandé en outre que les facultés d'agriculture instituent pour leurs élèves un cours de foresterie générale.

Ressources et besoins en bois d'œuvre et d'industrie

La Commission estime qu'une évaluation attentive du volume et de la structure actuels de la consommation du bois et une projection des besoins futurs sont indispensables pour établir des objectifs sérieux de production forestière. Elle a prié de nouveau la FAO d'effectuer une étude régionale des ressources et des besoins en bois d'œuvre et d'industrie, demandant instamment aux gouvernements des Etats Membres d'y collaborer par des enquêtes nationales, au besoin avec l'aide de programmes d'aide internationaux ou bilatéraux.

Recherche

L'autre question très importante qui a été étudiée par la Commission concerne les nombreux problèmes de recherche qui se posent dans la région et la manière de les traiter. C'est ainsi par exemple que, dans de larges secteurs du Proche-Orient, l'agriculture pourrait être grandement améliorée par la mise en place de rideaux protecteurs et de brise-vent, mais il faut encore creuser la question pour trouver des arguments convaincants à présenter aux exploitants. La Commission a proposé de préparer une brochure à l'intention des agents de la vulgarisation agricole. Elle a engagé vivement les instituts nationaux de recherche à étudier la rentabilité comparée des cultures arborescentes et des autres spéculations végétales et les plantations d'arbres irriguées. Etant donné le lien étroit existant entre l'aménagement des parcours et l'élevage, il convient aussi d'activer les recherches sur les moyens de restaurer les parcours sans compromettre le développement de la production animale. Tout cela signifie que les gouvernements devraient attribuer des crédits plus larges à la recherche sur les problèmes forestiers.

Certaines recommandations de la Commission, qui devaient faire l'objet d'un examen plus approfondi de la part des représentants des Etats Membres, ont été renvoyées à la Conférence régionale de la FAO qui s'est tenue au Liban en août 1962.

Le Directeur de la Division des forêts et des produits forestiers de la FAO a profité de l'occasion offerte par la session de la Commission pour visiter l'Institut de recherche sur le peuplier à Izmit (Turquie), qui avait auparavant été officiellement inauguré, avant de se rendre à Ankara pour signer le plan d'opérations relatif au projet du Fonds spécial des Nations Unies visant le développement de cet institut, ainsi que pour négocier la deuxième phase du projet d'enquête de préinvestissement intéressant la région d'Antalya. Il a été ensuite inspecter l'Ecole de gardes forestiers pour le Proche-Orient, à Lattaquié (Syrie) et s'est entretenu avec les autorités syriennes et libanaises d'autres projets en attente. Enfin, dans la République arabe unie, il a poursuivi les négociations sur divers projets: l'un, qui offre des perspectives intéressantes, a trait à l'expansion de l'industrie de la pâte et du papier à partir de la bagasse; un autre concerne la mise en valeur d'une bande côtière désertique entre El-Alamein et Alexandrie. Enfin, M. Glesinger a visité près du Caire l'exploitation expérimentale en zone désertique du Représentant régional de la FAO. Auparavant, en mars, M. Glesinger s'était rendu avec d'autres fonctionnaires de la FAO au Maroc et en Tunisie pour y étudier les phases ultérieures de réalisation de projets intégrés de développement au titre du Fonds Spécial.

Le fonds spécial et l'institut chilien de foresterie

Le directeur, Manuel Muñoz (au centre, à gauche) et l'administrateur du projet FAO, Lars A. Hartman (au centre, à droite) prennent possession des jeeps fournies par le Fonds spécial des Nations Unies, par l'intermédiaire de la FAO, à l'Institut chilien pour le développement des forêts et des industries forestières.

M. Manuel Muñoz a reçu eu 1958 de la FAO une bourse pour aller étudier les industries forestières en Europe et en Amérique du Nord. M. L. A. Hartman a travaillé au Chili, de 1951 à 1957, au programme d'assistance technique de la FAO. M. Horacio Recart (à droite), chef de la Section de la formation professionnelle et de l'information de l'Institut, a fait partie de la Divisions des forêts et des produits forestiers de 1940 à 1958.

Réunion à Rome sur la pâte et le papier

Le Comité consultatif de la pâte et du papier a tenu sa troisième session au Siège de la FAO, du 11 au 13 avril, sous la présidence de M. R. M. FOWLER, président de l'Association canadienne de la pâte et du papier. Les membres du Comité ont participé aussi, les 12 et 13 avril, à la deuxième réunion des souscripteurs au Fonds de dépôt constitué pour la réalisation de l'étude spéciale sur les tendances et les perspectives de développement de l'industrie de la pâte et du papier en Europe. Les souscripteurs sont des associations d'industriels de la pâte et du papier de divers pays: Allemagne (République fédérale), Argentine, Autriche, Canada, Chili, Etats-Unis d'Amérique, Finlande, France, Italie, Norvège, Royaume-Uni et Suède.

La session du Comité consultatif a été occupée surtout à passer en revue le travail accompli par la FAO ces dernières années dans le domaine de la pâte et du papier et à discuter le programme futur. Il est devenu évident que, faute de personnel suffisant, tous les travaux demandés à la FAO ne pourraient pas être menés de front et que divers projets souffriraient un certain retard.

Il apparaît dès maintenant, d'après l'étude spéciale sur l'Europe que dirige M. A. SUNDELIN, que l'Europe aurait un potentiel de production de pâte et de papier excédentaire en 1965, mais qu'elle manquerait de plus en plus de matière première à partir de cette date. Les souscripteurs ont estimé que cette étude progressait de manière satisfaisante et que ses premières conclusions étaient d'un grand intérêt. L'étude sera achevée en 1963.

Le Comité consultatif et les souscripteurs au Fonds de dépôt se réuniront à nouveau les 4, 5 et 6 avril 1963.


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