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INTRODUCTION

Dans le cadre d’un programme sur la biosécurité en matière forestière (Cock 2003), le Département des forêts de la FAO a lancé une série d’études sur les espèces ligneuses envahissantes. Des évaluations régionales sont prévues pour combler le manque considérable de connaissances sur le sujet, observé dans certaines régions (Haysom et Murphy 2003). La première de ces études de cas publiée sur les arbres envahissants a porté sur l’Afrique du Sud (Nyoka 2003). La seconde, dont est issu le présent document, concerne les plantes ligneuses envahissantes de l’ouest de l’océan Indien.

La présente Note, limitée au territoire de l’archipel des Comores, est extraite d’un rapport (en anglais) plus complet, couvrant l’ensemble de la région (République des Seychelles, Union des Comores, République de Maurice, Département français de la Réunion et Collectivité départementale française de Mayotte): A Case Study on the Status of invasive Woody Plant Species in the Western Indian Ocean. FBS/4E. (Kueffer, C., Vos, P., Lavergne, C. and Mauremootoo J. 2003).

Ce rapport régional sur les plantes ligneuses envahissantes de l’ouest de l’océan Indien a été demandé à la Section forestière du Ministère de l’environnement des Seychelles, par le Département des forêts de la FAO. L’étude a été menée par l’Institut géobotanique de l’école fédérale suisse (ETH), Zurich, en collaboration avec le Conservatoire national botanique de Mascarin (Réunion) et la Fondation Mauricienne de la faune et la flore.

L’étude régionale avait pour principaux objectifs de:

• Développer une méthodologie d’évaluation pour classer et évaluer le degré d’envahissement des espèces invasives ligneuses et leur impact à l’échelle régionale. Cette méthodologie, qui fait appel à des entretiens avec des experts et à une étude bibliographique, pourrait, par la suite, être testée dans d’autres régions.

• Rendre accessibles les connaissances sur les espèces ligneuses envahissantes dans des écosystèmes fragiles. En effet, les connaissances existantes sont pour la plupart non publiées et le manque de ressources sur ces petites îles ne facilite pas la publication de documents scientifiques.

• Evaluer le degré d’envahissement et l’impact des espèces ligneuses de la région. Les résultats de cette étude s’inscrivent dans un effort d’inventaire mondial sur l’envahissement par les arbres et arbustes forestiers. Recommander des stratégies de gestion pour les plantes invasives ligneuses à l’échelle régionale.

Implicitement, un cinquième objectif a été de développer dans la région les liens entre les institutions qui participent à la gestion ou ont un intérêt pour les plantes invasives et seraient prêtes, à l’avenir, à collaborer et à partager leurs connaissances sur le sujet.

Les études ont été menées dans les pays et les territoires à partir de questionnaires écrits, suivis d’une visite de terrain d’une semaine. Dans chaque groupe insulaire concerné, le questionnaire a été envoyé un mois avant la visite de terrain, afin d’identifier les experts locaux. Chaque étude a été coordonnée par une agence locale (la Section forestière aux Seychelles, le Conservatoire national botanique de Mascarin à la Réunion, la Fondation Mauricienne pour la faune et la flore sauvage en République de Maurice, le Centre national de la recherche scientifique de l’Union des Comores et le Service des eaux et forêts à Mayotte).

La méthodologie appliquée aux Seychelles a été suivie aux Comores, pour le présent rapport, avec quelques adaptations nécessaires. Le questionnaire construit pour les Seychelles a été modifié sur la base des publications existantes pour mieux cadrer avec les habitats et conditions écologiques des Comores. Des rencontres sur place avec les responsables d’institutions ayant rempli le questionnaire (ONG, offices publics, centres de recherche) ont permis d’affiner les réponses apportées et l’information consignée dans les questionnaires. La visite de terrain de 15 jours a permis par ailleurs de confirmer ou infirmer certaines informations collectées par la voie du questionnaire.

Dans l’archipel des Comores l’information fiable est limitée. Elle émane, le plus souvent, de rapports non publiés ou d’une connaissance empirique issue d’observations personnelles des acteurs locaux de l’environnement. Les seules données formellement publiées proviennent de Mayotte. A notre connaissance, il n’existe pas à ce jour de liste officielle des plantes ligneuses envahissantes, et le concept même d’envahissement n’est encore manié que par les spécialistes de la protection de l’environnement. A l’exception de Mayotte, la prise de conscience du danger potentiel pour la biodiversité et les cultures représenté par l’envahissement végétal reste faible, notamment en comparaison avec les autres îles de l’océan Indien étudiées dans le rapport régional.

Il convient de préciser que dans la présente Note, les plantes invasives sont considérées comme plantes envahissantes, dans le sens de plantes introduites et ayant un caractère d’envahissement au niveau de leur multiplication, de leur prolifération. Il n’y a pas, à l’heure actuelle, de consensus sur la terminologie relative aux plantes envahissantes, bien que certaines définitions aient été proposées par plusieurs auteurs (FAO 2002, Haysom 2003).

Ce rapport ne vise pas à donner une liste officielle des plantes ligneuses envahissantes des Comores étant donné le peu de temps passé sur chacune des îles de l’archipel, dont la flore est partiellement différente de celle des Seychelles. Il vise simplement à donner une vue générale du problème d’envahissement sur chacune des îles et à informer les acteurs nationaux et internationaux des activités potentielles à mettre en œuvre en fonction des conditions locales pour aider à lutter contre l’envahissement.

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