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PRÉFACE

Dans les régions tropicales, les forêts secondaires sont en expansion rapide et de manière importante. Elles sont définies comme des «forêts se régénérant principalement grâce aux processus naturels faisant suite à des perturbations importantes (humaines ou naturelles) de la végétation d’origine apportant un changement majeur dans la structure de la forêt et ou de la composition des espèces du couvert forestier par rapport aux forêts primaires sur des sites similaires proches».

Les forêts tropicales secondaires font habituellement partie intégrante de l’utilisation des terres et des systèmes de production à la fois locaux et régionaux. Si les communautés locales disposent de peu de ressources financières, elles possèdent des connaissances traditionnelles et une expérience dans la gestion de ces forêts du fait qu’elles en sont les principaux utilisateurs.

Si elle est correctement gérée et utilisée, cette ressource peut remplir de nombreuses fonctions sociale, écologique et économique. Bien qu’elles soient nommées secondaires d’un point de vue écologique, elles sont de première importance pour le développement rural, la conservation biologique et la restauration de la productivité des sites. Leur utilisation de manière alternative peut diminuer les pressions exercées sur les forêts non perturbées. Le développement durable comporte des enjeux importants au niveau du paysage.

Cependant, malgré leur étendue, leur importance et leur rôle potentiel dans la délivrance de biens et services utiles si elles sont bien gérées, les forêts tropicales secondaires sont largement ignorées dans les statistiques, les politiques et les programmes actuels sur les forêts, ainsi que dans la recherche forestière tant au niveau national qu’international.

On ne dispose que de rares études et documentations systématiques sur l’état et l’importance des forêts secondaires. Pour l’instant, peu de pays se sont intéressés à leur gestion, ce qui a pour conséquence qu’elles ne font pas partie des systèmes actuellement reconnus de gestion forestière. Cependant, un intérêt pour les forêts secondaires s’est manifesté dans de nombreux pays et des initiatives de développement et de recherches intéressantes ont été mises en place. Elles semblent même augmenter en raison de l’accélération de la dégradation et/ou de la destruction de cette ressource si importante et du maintien inapproprié des autres modes d’utilisation des terres.

C’est dans ce contexte qu’en 1997, une série d’ateliers régionaux a été réalisée dans différentes régions tropicales: à Pucallpa, au Pérou (juin 1997) pour l’Amérique; à Samarinda en Indonésie (avril 2000) pour l’Asie et à Nairobi au Kenya (décembre 2002) pour l’Afrique anglophone.

L’atelier pour l’Afrique tropicale francophone, tenu à Douala, au Cameroun (novembre 2003) a été le quatrième et dernier de cette série. Il a été organisé en collaboration avec des organisations internationales comme la FAO, l’UICN, le CIFOR et l’ICRAF, le Ministère de l’environnement et des forêts (MINEF) du Gouvernement du Cameroun, des Pays-Bas et de l’Allemagne – qui ont respectivement financé l’évènement à travers le Centre de référence nationale pour l’agriculture, la gestion de la nature et la qualité des aliments (EC LNV) et le GTZ.

L’Atelier de Douala – comme les trois ateliers précédents – a été conçu pour: i) évaluer l’état, l’importance et les perspectives des forêts secondaires; ii) identifier des stratégies et des activités prioritaires pour leur gestion et développement; et iii) accorder plus d’importance aux forêts secondaires dans les programmes politiques, de recherche et de développement. L’atelier a également traité des politiques et des questions de gestion locale des forêts secondaires, y compris les interactions socioéconomiques et environnementales dans le paysage comme dans les systèmes de production agricole. L’atelier a examiné avec attention la situation des forêts tropicales secondaires à trois niveaux: technique-écologique, socioéconomique, politique et institutionnel par rapport à leur gestion, conservation et utilisation durable.

Ont participé à cet atelier des scientifiques, des experts techniques, du développement et des spécialistes de la conservation, des représentants des organisations gouvernementales, nationales et non gouvernementales internationales et différentes parties prenantes des pays africains francophones. Les deux ateliers de Nairobi et de Douala ont dégagé une vision complète de l’état et des perspectives des forêts secondaires de l’Afrique tropicale dans son ensemble.

Ces quatre ateliers ont fourni une vue d’ensemble de l’état et de l’importance des forêts tropicales secondaires. Ils ont aussi fait la promotion d’une meilleure compréhension des principaux concepts les concernant, de leurs caractéristiques (étendue, nature, dynamique) et des utilisations des principales catégories de forêts tropicales secondaires. Ils ont également dévoilé le rôle que cette ressource peut jouer dans les paramètres essentiels affectant la vie des populations de ces régions.

Enfin, les ateliers ont aussi analysé les contraintes et opportunités de la gestion de cette ressource tout en fournissant des éléments spécifiques pour les actions immédiates à entreprendre et nécessaires pour la promotion, le développement et la réalisation la plus effective de la gestion des forêts secondaires.

La FAO souhaite remercier les Gouvernements des Pays-Bas et de l’Allemagne pour leur contribution, ainsi que l’ICRAF et le CIFOR pour leur collaboration dans la préparation de ce second atelier africain sur les forêts tropicales secondaires. Le comité organisateur remercie particulièrement le bureau régional pour l’Afrique centrale de l’UICN à Douala, pour son soutien à l’organisation de l’atelier. Elle remercie également le Cameroun, pays hôte, et spécialement le MINEF, et enfin tous les participants, pour leur importante contribution aux débats de cet atelier.

El Hadji Sène
Directeur
Division des ressources forestières
Département des forêts – FAO


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