FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires  - 06/05 - ÉTHIOPIE* (10 juin)

ÉTHIOPIE* (10 juin)

Au cours des premiers mois de l’année, on a signalé que la sécurité alimentaire était précaire et les taux de malnutrition élevés dans certaines régions sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs, notamment les retards concernant le transfert des ressources aux bénéficiaires au titre du Programme de protection sociale fondé sur les activités productives (PPSAP) et les mesures partielles et tardives prises à la suite de l’appel à l'aide humanitaire. En outre, de violentes précipitations et des inondations dans les plaines du sud et de l’est ont entraîné des pertes de vies humaines, le déplacement de dizaines de milliers de personnes et de graves dégâts aux biens et à l’infrastructure.

Les fortes pluies tombées en avril et en mai ont toutefois amélioré les perspectives concernant les récoltes de céréales de la campagne secondaire "belg" en plusieurs endroits du pays. La récolte belg assure près de 10 pour cent de la production totale de céréales, mais dans certaines zones elle fournit l'essentiel de la production annuelle de céréales. Les précipitations bénéfiques tombées en avril et en mai ont aussi permis la régénération des pâturages et la reconstitution des réserves d’eau dans les plaines du sud et du sud-est et dans la région pastorale de l’Afar et encouragé les agriculteurs à procéder aux semis et à la préparation des sols pour la prochaine campagne principale.

En dépit de l’amélioration des conditions dans certaines régions, la sécurité alimentaire reste préoccupante par endroit, en particulier à l’est d’Oromia et au sud de la Région des nations, nationalités et populations du Sud (SNNPR), où divers districts sont classés zones à haut risque. Les disponibilités vivrières des ménages seraient insuffisantes et les taux de malnutrition élevés constatés en certains endroits sont préoccupants. Une mission multi-institutions composée du gouvernement, d’organisations d'aide humanitaire des Nations Unies et autres a révisé en avril le nombre total de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire d’urgence en 2005, qui est passé de 3,1 millions à 3,8 millions, ce qui représente environ 464 000 tonnes de vivres. Les contributions qui font actuellement l’objet de discussions devraient couvrir les besoins pour le reste de l’année. Toutefois, il faudra peut-être revoir ceux-ci après l’évaluation annuelle de la récolte “belg/gu”, entreprise généralement à la fin juin.