FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires  - 06/05 - INDONÉSIE (6 juin)

INDONÉSIE (6 juin)

La plupart des superficies consacrées habituellement au riz de la campagne secondaire ont été ensemencées. La production totale de paddy de 2005 devrait reculer de 1,7 pour cent par rapport à l’an dernier et s’établir à quelque 53,1 millions de tonnes, du fait des semis plus tardifs, des inondations et de l’impact du tsunami du 26 décembre 2004. Toutefois, ce volume reste supérieur de 2 pour cent à la moyenne des cinq années précédentes. La production de maïs de la campagne 2005 est estimée provisoirement à quelque 11,5 millions de tonnes, soit environ 3 pour cent de plus que l’an dernier. La situation générale des approvisionnements alimentaires en Indonésie est satisfaisante. L’interdiction frappant les importations de riz restera en vigueur jusqu’en juin 2005. Le volume de blé (qui n’est pas produit localement) importé en 2005/06 devrait rester stable, soit 4,4 millions de tonnes environ tandis que les importations de maïs devraient diminuer légèrement pour passer à un million de tonnes.

Le séisme et le tsunami survenus le 26 décembre 2004 et le séisme du 29 mars 2005 ont provoqué d'importantes pertes de vies humaines, des dommages et des perturbations en Indonésie. Une Mission FAO/PAM d’évaluation des disponibilités et des besoins alimentaires qui s’est rendue dans la province d’Aceh du 12 au 25 mars 2005 a conclu que la production de riz de 2005/06 enregistrerait un excédent d’environ 200 000 tonnes, alors qu’il est habituellement de 400 000 tonnes. En dépit de l'excédent global de riz, de nombreux agriculteurs des zones les plus touchées de la province d’Aceh ont entièrement perdu deux campagnes consécutives en 2005 (la campagne principale 2004/05 et la campagne secondaire de 2005) pour ce qui est de la production de paddy. Dans le secteur des pêches, la production halieutique de 2005 est estimée en baisse de 50 pour cent pour la pêche en mer et de 41 pour cent pour l'aquaculture en eaux saumâtres et la production de poisson par habitant diminuera, passant de 38 kg en période normale à 20 kg. Quelque 331 360travailleurs ont vu leurs moyens de subsistance directement affectés par la catastrophe et ont besoin d'une aide alimentaire et financière en 2005.

Selon le rapport de la Mission, avant le tsunami, près de 30 pour cent de la population de la province d'Aceh vivait en dessous du seuil de pauvreté, soit bien plus que la moyenne nationale de 17 pour cent. Plus de 35 pour cent des enfants de moins de cinq ans souffraient d'insuffisance pondérale, contre 25 pour cent en Indonésie. La catastrophe a accentué les problèmes de subsistance et l'état nutritionnel des pauvres. Les ménages qui ont le plus souffert, en termes de morts ainsi que de perte des actifs et des moyens de subsistance, sont notamment les suivants: habitants des îles/archipels de Nias, Simeulue, Banyak; familles sans terre qui travaillaient auparavant sur les tambaks et les terres très endommagées; pêcheurs à temps plein ou presque; pêcheurs à temps partiel possédant des champs de paddy à proximité des lignes de côte; familles d'agriculteurs se consacrant à la production de paddy qui tirent des revenus secondaires importants des tambaks, et producteurs de sel traditionnels.

Presque cinq mois après la catastrophe, la plupart des 600 000 PDI de la province d’Aceh dépendent toujours de l’aide alimentaire du PAM. En mai, quelque 11 700 tonnes de vivres, notamment du riz, de l’huile végétale et des conserves de poisson, ont été distribués à quelque 772 000 bénéficiaires dans toute la province d’Aceh et au nord de Sumatra. En juin, le nombre de bénéficiaires prévu en Indonésie s’élève à quelque 770 000 personnes. Le programme d’alimentation scolaire est actuellement mis en oeuvre dans neuf districts, à l’intention de quelque 156 000 enfants des écoles primaires.

La FAO a récemment distribué 174 tonnes de semences de riz, 1 305 tonnes d’engrais et 545 motoculteurs pour aider 8 700 familles à commencer les semis sur 5 000 hectares de terres agricoles touchées par la catastrophe.