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Considérations stratégiques

38.     La FAO est actuellement confrontée à un grand nombre de défis et opportunités qui ont naturellement influencé l'élaboration des propositions contenues dans le présent PTB. La section qui suit dresse les grandes lignes des principales considérations stratégiques prises en considération au moment de l'élaboration.

Objectifs du Millénaire pour le développement

39.     Les changements intervenus dans le contexte international ont ouvert de nouvelles perspectives quant au travail à effectuer dans le cadre du système des Nations Unies pour ce qui est du suivi de la Déclaration adoptée en septembre 2000 par le Sommet du Millénaire des Nations Unies, qui présente un intérêt tout particulier pour la FAO.

40.     Cette Déclaration s'est inspirée des objectifs fixés au plan international à l'occasion des principaux sommets et conférences des années 90, et notamment de l'objectif établi en 1996 par le Sommet mondial de l'alimentation de réduire la faim de moitié d'ici 2015. Dans les mois qui ont suivi le Sommet du Millénaire, huit objectifs ont été regroupés et formulés (Objectifs du Millénaire) afin d'établir un programme d'action concerté et d'encourager des mesures immédiates.

41.     Les Objectifs du Millénaire ont été en général conçus comme un cadre comportant des objectifs assortis d'un calendrier précis, mesurables et réalisables, tant pour aider les pays à aborder une large gamme de problèmes de développement que pour encourager la communauté internationale à faire les efforts nécessaires pour les soutenir. Cette initiative devrait en outre servir de référence pour l'appui du système des Nations Unies aux pays et s'inscrit donc parfaitement dans le processus en cours de réforme du système des Nations Unies.

42.     Au cours du premier semestre de 2005, le Secrétariat a procédé à un examen interne de la réponse de l'Organisation aux Objectifs du Millénaire et à la réforme des Nations Unies. Cette opération comportait une enquête couvrant toutes les entités du Programme ordinaire pour les programmes techniques et économiques bénéficiant d'affectations de ressources pour l'exercice 2006-07 dans le Plan à moyen terme 2006-11, ainsi que divers projets financés sur des fonds extra-budgétaires, correspondant à 80 pour cent des activités réalisées en 2004.

43.     L'enquête a permis d'établir les contributions directes faites aux Objectifs du Millénaire et le pourcentage des ressources affectées a été utilisé pour évaluer les efforts de l'Organisation. Les Objectifs du Millénaire étant étroitement imbriqués entre eux, il a été également tenu compte des contributions indirectes selon l'importance qui leur a été attribuée par les responsables de programmes ou de projets. Par exemple, une contribution directe en vue de parvenir à l'objectif de réduire l'extrême pauvreté et la faim (OMD 1) pourrait contribuer indirectement à d'autres objectifs. Il s'agit d'un jugement subjectif, mais l'enquête représente une première tentative de la part de l'Organisation d'identifier la portée de ses activités sur la réalisation des Objectifs du Millénaire.

44.     Ainsi, bien que les propositions contenues dans le PTB continuent à s'inspirer des orientations du Cadre stratégique de la FAO, l'examen a confirmé un niveau élevé de compatibilité avec la Déclaration du Millénaire et a relevé que le travail de la FAO s'inscrit fondamentalement dans le cadre des objectifs qui touchent au mandat de la FAO. Au total, 89 pour cent des principaux programmes de fond de la FAO, financés à la fois par le Programme ordinaire (78 pour cent) et par des sources extra-budgétaires (95 pour cent) concernaient directement les objectifs. Plus de la moitié des efforts sont destinés à l'OMD 1 qui porte à la fois sur la réduction de la pauvreté et de la faim. Une part importante (environ un cinquième) est affectée à l'OMD 7 en vue d'assurer un environnement durable, une part inférieure mais importante étant affectée à l'OMD 8 concernant les échanges de produits agricoles. Des contributions directes plus réduites sont aussi octroyées à l'OMD 3 (autonomisation des femmes), à l'OMD 2 (éducation primaire) à l'OMD 4 (mortalité infantile), à l'OMD 5 (santé maternelle) et à l'OMD 6 (lutte contre les maladies) mais les principaux effets indirects sont dus surtout aux activités concernant la réduction de la faim et de la malnutrition

45.     La répartition des contributions faites par le Programme ordinaire aux OMD, figure dans le tableau ci-après :

Programmes de fond - Répartition des ressources par OMD
OMD Titre MP 2.1 MP 2.2 MP 2.3 MP 2.4 MP 2.5 MP 3.1
1 (pauvreté) Éradiquer la pauvreté extrême l l m l l l
1 (faim) Éradiquer la faim extrême l l l m l l
2 Concrétiser l'éducation primaire universelle m m m m m m
3 Promouvoir l'égalité entre hommes et femmes et rendre les femmes autonomes m m m m m m
4 Lutter contre la mortalité infantile m m m m m m
5 Améliorer la santé maternelle m m m m m m
6 Combattre le VIH/SIDA, la malaria et d'autres maladies l m m m m m
7 Garantir la pérennité de l'environnement l l l l l m
8 Mettre en place un partenariat mondial pour le développement l l l m m m
  Hors OMD l l l m m l
Légende: moins de 4 millions de dollars EU m  
  de 4 à 8 millions de dollars EU l  
  plus de 8 millions de dollars EU l  


46.     En examinant ces résultats, il convient de ne pas oublier que le mandat de la FAO va bien au-delà de l'aide aux pays en vue d'atteindre les OMD. Comme l'a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, les OMD "ne constituent pas un programme complet de développement". Cela dit, l'Organisation semble être en mesure de contribuer à d'éventuelles initiatives internationales en vue de renforcer le soutien à la mise en œuvre des OMD. Il est également évident que les OMD nécessitent une participation directe des pays qui doivent fournir l'essentiel des efforts. La FAO doit être prête à intervenir en apportant une contribution technique adaptée et en renforçant encore sa politique de décentralisation.

Suivi de l'évaluation indépendante de la décentralisation

47.     Le Comité du Programme et le Comité financier, puis le Conseil, à leur sessions respectives de septembre et novembre 2005, devraient examiner une nouvelle réponse de la Direction générale à l'évaluation indépendante de la décentralisation. Toutes les recommandations ont, à des degrés divers, des répercussions budgétaires. L'incidence budgétaire des diverses mesures devrait apparaître progressivement au cours de l'exercice, compte tenu aussi des observations des Comités et du Conseil. Dans la mesure du possible, les propositions contenues dans le présent PTB ont tenté de prévoir les ressources additionnelles nécessaires au réseau de pays et l'on s'est attaché à renforcer ou à protéger les ressources destinées aux représentants de la FAO (Grand Programme 3.4). Par ailleurs, le Supplément au PTB englobe des propositions relatives à la structure décentralisée qui répondent aux recommandations de l'évaluation indépendante.

Dimensions régionales

48.     Selon un principe depuis longtemps établi, le Programme de travail de l'Organisation est le résultat d'étroites consultations engagées avec les départements du Siège concernés et les Bureaux régionaux et sous-régionaux. Ce processus de consultation est constamment amélioré, notamment par le biais de systèmes d'information plus performants, de vidéo-conférences et de l'analyse des propositions. Le Programme de travail est en fait présenté de manière "unifiée" dans le Programme de travail et budget. Ainsi, les programmes techniques sont le plus souvent exécutés de concert par les départements du Siège et les équipes détachées dans les pays. Il est toutefois évident que les priorités accordées par les Membres aux divers domaines ou disciplines techniques varient d'une région à l'autre. Les Conférences régionales, tout comme les autres instances régionales, permettent de déterminer les intérêts propres à chaque région. Les résultats de ces délibérations ont été pris en considération par toutes les unités concernées.

49.     La FAO doit en outre répondre à la tendance croissante à la coopération et à l'intégration économique régionales ainsi qu'aux initiatives spéciales prises par les Membres au plan régional, qui ont une incidence sur l'alimentation et l'agriculture. En fait, une part importante des activités de conseil ont lieu maintenant dans le cadre d'une coopération directe avec les organisations régionales ou à la suite de déclarations importantes faites au plan régional ou sous-régional. À titre d'exemple on peut citer le Programme intégré pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA) dans lequel s'inscrit le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). Le Supplément au PTB avance des propositions d'ajustements de la répartition des ressources en personnel technique entre les régions et les sous-régions, de manière à répondre à l'importance croissance des organisations d'intégration économique régionale.

50.     Le pari actuel consiste à tenir parfaitement compte de la diversité des perspectives régionales dans le processus de fixation des priorités et dans l'élaboration des entités de programmes et des résultats escomptés. L'Annexe II, consacrée aux dimensions régionales, tend surtout à indiquer les principales priorités de fond et à préciser en conséquence les activités du Programme de travail ayant un intérêt particulier pour chaque région.

Application du Cadre stratégique de la FAO

51.     Le présent Programme de travail et budget continue de s'inspirer des grands principes énoncés dans le Cadre stratégique. On peut retenir trois aspects principaux: 1) Poursuivre l'application du nouveau modèle de programmation; 2) Veiller à ce que les travaux planifiés aient un impact sur les cinq stratégies de fond de l'Organisation et les douze objectifs stratégiques; et 3) améliorer le travail de l'Organisation par le biais des stratégies visant à aborder les questions intersectorielles.

52.     On trouvera ci-après une description succincte du processus global intégré d'élaboration des programmes adopté par les unités de la FAO dans le cadre du Plan à moyen terme, qui se traduit par l'élaboration d'un plan de travail  pour le prochain exercice,  contenu dans le présent Programme de travail et de budget.

53.     Conformément à l'un des critères retenus par le Conseil pour la définition des priorités (voir section relative à l'Approche suivie pour la définition des priorités) une caractéristique essentielle de l'élaboration du programme de la FAO et du processus d'établissement des priorités pour le travail de fond consiste à examiner dans quelle mesure une activité proposée s'inscrit dans le cadre des objectifs stratégiques. Cela fait partie intégrante de l'analyse initiale d'un problème, parallèlement à la détermination des bénéficiaires finals et des points d'interventions envisagés, pour lesquels la FAO a un net avantage compétitif par rapport aux autres acteurs de la scène internationale.

54.     Ensuite, la conception détaillée d'une entité de programme prévoit l'établissement des rapports de cause à effet, la détermination des principaux facteurs de risques externes et des synergies potentielles à mettre à profit par le biais de partenariats de collaboration avec d'autres organisations. Cette phase aboutit à la formulation d'un ou plusieurs produits dans le cadre de l'entité, comme indiqué dans le Plan à moyen terme. Il s'agit de biens et services spécifiques que la FAO doit fournir, destinés à un groupe précis d'utilisateurs primaires, qui sont censés bénéficier des produits de la FAO et produire des résultats du premier niveau (ou des produits principaux). Dans l'ensemble, les résultats de tous les produits principaux d'une entité sont censés être utilisés par un groupe d'utilisateurs secondaires, qui sont censés donner des résultats d'un niveau supérieur (résultats du deuxième niveau) à savoir l'objectif de l'entité du programme. Les indicateurs de performance, la valeur et les dates fixées pour les objectifs, ainsi que les moyens pertinents de vérification sont spécifiés à la fois pour les résultats et pour les objectifs. Pour élaborer un plan de travail et de budget de deux ans conforme aux objectifs des résultats et des objectifs du Plan à moyen terme de six ans, on s'attache à définir plus précisément des produits biennaux spécifiques pour chaque entité de programme.

55.     Pour ce qui est de l'effet des activités prévues sur les stratégies de l'Organisation (stratégies de A à E) on trouvera ci-après une ventilation indicative des ressources par chaque grand programme technique et des contributions aux douze objectifs stratégiques de l'Organisation, présentée sous forme de diagrammes et de tableaux. La contribution de chaque entité aux stratégies de l'Organisation, exprimée en pourcentage, n'a pas évolué par rapport au PMT 2006-11, de sorte que la ventilation des ressources est pratiquement identique à celle figurant dans ce document. On ne trouvera ainsi que des variations de moindre importance s'expliquant par une planification sur des périodes différentes, ainsi que par un affinement des estimations des ressources au niveau des entités dans le cadre du processus de budgétisation plus détaillé.



Programmes de fond – Répartition des ressources par objectif stratégique
Objectif stratégique Titre MP 2.1 MP 2.2 MP 2.3 MP 2.4 MP 2.5 MP 3.1
A1 Moyens d'existence durables dans les zones rurales et accès plus équitable aux ressources l m m m l l
A2 Accès des groupes vulnérables et défavorisés à une alimentation suffisante, saine et nutritive m l m m m m
A3 Plans d'intervention et action efficace et durable en cas de crise alimentaire ou agricole l l m m m m
B1 Instruments internationaux concernant l'alimentation, l'agriculture, les pêches et les forêts, ainsi que la production, l'utilisation sans danger et les échanges commerciaux équitables de produits agricoles halieutiques et forestiers l l l m   m
B2 Politiques nationales, instruments juridiques et mécanismes d'appui conformes aux exigences nationales et compatibles avec les politiques internationales et cadres réglementaires l l l l m l
C1 Politiques et mesures institutionnelles propres à améliorer l'efficacité et l'adaptabilité des systèmes de production, de transformation et de commercialisation et à répondre aux besoins changeants des producteurs et des consommateurs l m m l l l
C2 Adoption de technologies appropriées pour intensifier durablement les systèmes de production et assurer une offre suffisante de denrées alimentaires et de biens et de services agricoles, halieutiques et forestiers l m l m l m
D1 Gestion intégrée des terres, des eaux, des pêches, des forêts et des ressources génétiques l m m l l m
D2 Conservation, remise en état et mise en valeur des environnements les plus menacés l m m m m m
E1 Une base de données intégrée accessible à tous les clients de la FAO, contenant des statistiques, des informations et des connaissances à jour, pertinentes et fiables l l l l l m
E2 Évaluations régulières, analyses et études prospectives dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture m l l m m m
E3 La sécurité alimentaire au centre des préoccupations internationales m l     m m
Légende: moins de 4 millions de dollars EU m  
  de 4 à 8 millions de dollars EU l  
  plus de 8 millions de dollars EU l  


56.     Des mesures en vue d'améliorer le travail de l'Organisation, et lui permettre de parvenir aux objectifs stratégiques qu'elle s'est fixé, ont été prévues dans le cadre des stratégies visant à aborder les questions intersectorielles (Promouvoir l'approche interdisciplinaire; Élargir les partenariats et les alliances; Garantir l'excellence; Continuer à améliorer le processus de gestion; Diffusion des messages de la FAO; Assurer un effet multiplicateur des ressources pour la FAO et ses Membres) telles qu'elles sont décrites ci-après.

57.     La recherche des gains d'efficience et de productivité, qui entrent en ligne de compte dans diverses stratégies visant à aborder les questions intersectorielles, est également examinée à la fin de la présente section.

Promouvoir l'approche interdisciplinaire

58.     Les Membres ont souligné à maintes reprises que l'un des principaux avantages comparatifs de la FAO réside dans sa capacité de tirer parti de ses compétences interdisciplinaires pour la solution des problèmes identifiés. Cet avantage comparatif est encore accentué du fait du rôle de la FAO en tant qu'organisation détentrice de savoir, dans tous les domaines relevant de son mandat.

59.     Les Domaines prioritaires pour une action interdisciplinaire (DPAI), adoptés par les organes directeurs dans le Plan à moyen terme (PMT) et le Programme de travail et budget (PTB), contribuent de manière décisive à la mise en œuvre de la stratégie visant à Promouvoir l'approche interdisciplinaire mentionnée dans le Cadre stratégique (2000-2015). Les changements qui affecteront les DPAI, au cours du prochain exercice, sont expliqués ci-après. Cela dit, nombre d'autres activités comportant une coopération multidisciplinaire seront organisées au cours de l'exercice, notamment dans les régions et dans les pays.

60.     Dans le domaine de l'assistance aux politiques, la Division de l'assistance aux politiques (TCA) et ses équipes détachées dans les régions continueront à bénéficier dans une large mesure des apports des divers départements et divisions techniques. Ce point est particulièrement important pour les conseils fournis aux Membres en matière de politiques par le biais des organisations régionales d'intégration économique. La Division de l'assistance aux politiques jouera aussi un rôle décisif dans le développement du programme de terrain, un nombre accru de projets de terrain élaborés et mis en place ayant besoin d'un soutien technique multidisciplinaire. Le Centre d'investissement (TCI) fait aussi appel, le cas échéant, aux divers apports provenant des départements techniques pour élaborer ses projets. Pour les conseils à apporter en matière de politiques comme pour le développement du programme de terrain, les bureaux régionaux et sous-régionaux de la FAO disposent en permanence de groupes spéciaux et d' équipes multidisciplinaires dans les pays afin d'évaluer les besoins techniques intersectoriels. Le système actuellement en vigueur repose sur des cadres nationaux fixant les priorités à moyen terme. Il a été mis en place lors du suivi de l'évaluation de la décentralisation et prévoit aussi des analyses multidisciplinaires et des apports fournis par l'Organisation, à différents niveaux.

61.     Les perspectives concernant les ressources extrabudgétaires seront examinées dans une autre section. Dans le cadre d'une approche interdisciplinaire, il convient toutefois de noter qu'un certain nombre de projets mondiaux et régionaux sont financés par des donateurs qui comptent sur le soutien multidisciplinaire de la FAO.

Changements relatifs aux domaines prioritaires pour une action interdisciplinaire (DPAI)
62.     Dans le PMT 2006-11, les propositions relatives aux DPAI prévoient une mise en place dès le début de la période du Plan, et un élargissement des thèmes actuellement traités, le nombre des DPAI devant passer de 16 à 18. Cela est dû à deux motifs : tout d'abord, la transformation d'un DPAI préexistant, intitulé Renforcement de la capacité de gestion intégrée des écosystèmes (ECOM), en deux nouveaux DPAI - Lutte contre la désertification (DSRT) et Gestion durable des montagnes (MTNS) - qui viennent prolonger un travail interdisciplinaire important effectué dans ces deux derniers secteurs ; et ensuite, l'introduction d'un autre nouveau DPAI sur les Conséquences du VIH/SIDA pour l'alimentation et l'agriculture (AIDS).

63.     À la suite des orientations fournies lors des sessions de 2005 du Comité des forêts et du Comité de l'agriculture, un nouveau DPAI Bioénergie a été créé. Il a aussi été jugé utile d'élargir la portée du DPAI sur le SIDA afin d'englober d'autres maladies ayant une incidence sur l'alimentation et l'agriculture. Les justifications relatives à ces deux nouveaux DPAI sont fournies ci-après. Les réalisations prévues pour le nouvel exercice biennal 2006-07, dans le cadre de tous les DPAI approuvés, figurent à l'Annexe IV disponible sur le site Web de la FAO.

64.     Bioénergie - Les pays ont besoin d'une énergie propre et sûre afin de pouvoir atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement et assurer un développement durable. Le défi est particulièrement important dans les zones rurales de la plupart des pays en développement où quatre personnes sur cinq ne disposent pas de l'électricité. La production d'énergie à partir de la biomasse, appelée bioénergie, comprend la dendroénergie, fournie par les arbres et l'agro-énergie qui utilise les récoltes ainsi que les résidus, les déchets et les sous-produits de l'agriculture ou de l'élevage. On pourrait assister, au cours du siècle, à une mutation importante, l'économie reposant sur des sources d'énergie fossiles cédant le pas à une économie reposant sur la biomasse. L'agriculture et les forêts sont la principale source de biomasse pour les biocarburants comme le bois, le charbon de bois, les pellets, le bioéthanol, le biodiésel et la bioélectricité.

65.     Le nouveau DPAI sur la bioénergie facilitera la coopération entre les départements pour aider les pays à élaborer des programmes bioénergétiques, tant du point de vue technique que dans une optique décisionnelle. Il tiendra compte de divers aspects comme l'infrastructure rurale, les possibilités d'emploi, la sécurité alimentaire et l'incidence de la pauvreté et des divers rôles de la bioénergie (dans les échanges et les exportations, par exemple). Le nouveau DPAI rassemblera des unités qui s'occupent des ressources et des évaluations potentielles; des systèmes de données et d'information; du couvert végétal des sols et du changement d'affectation des terres; de l'aménagement des forêts; des technologies; du génie forestier; des agro-industries  ainsi que des modifications climatiques. Parmi les aspects socio-économiques à prendre en considération on peut citer les moyens d'existence en milieu rural et la problématique hommes-femmes; la législation; les politiques économiques; les institutions; les intérêts divergents en jeu pour l'utilisation des terres; le paiement des services liés à l'environnement; les échanges internationaux et l'incidence sur les cours internationaux. Le DPAI appuiera des partenariats avec d'autres institutions comme la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCCC), la Convention sur la diversité biologique (CDB), la Convention sur la lutte contre la désertification dans les pays pauvres en particulier en Afrique (UNCCD), le Groupe ONU de l'énergie, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA), le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGRAI), l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l' Agence internationale de l'énergie, le Conseil mondial de l'énergie (CME), ainsi qu'avec le secteur privé, les associations d'utilisateurs et d'autres groupes de la société civile.

66.     Conséquences du VIH/SIDA, et d'autres maladies, pour l'alimentation et l'agriculture - Les maladies infectieuses comme le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose, sont des questions de santé importantes dans la plupart des pays en développement. Néanmoins, on a de plus en plus tendance à considérer aussi ces épidémies comme des obstacles importants au développement. Divers organismes de la FAO, notamment le Comité de l'agriculture (COAG), le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) et le Comité des pêches (COFI), ainsi que les deux dernières Conférences régionales pour l'Afrique, ont prié la FAO d'analyser les liens existant entre ces grandes épidémies et la sécurité alimentaire et de soutenir les pays touchés afin qu'ils puissent effectivement faire face aux répercussions négatives pour le secteur agricole. Il est reconnu que les interactions complexes entre ces épidémies et la sécurité alimentaire et nutritionnelle appellent des mesures interdisciplinaires et une coordination efficace

67.     Le nouveau DPAI coordonnera donc l'aide fournie aux pays sous la forme de résultats normatifs, d'assistance technique et d'orientations en matière de politiques, pour montrer comment le secteur agricole (y compris les pêches et les forêts) peut contribuer à atténuer l'incidence de l'épidémie de VIH/SIDA et d'autres maladies. Ce DPAI renforcera la visibilité de la lutte de la FAO contre le VIH/SIDA et d'autres épidémies et l'Organisation sera nettement mieux placée pour devenir une institution coparrainante du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA).

Partenariats

68.     L'Organisation cherche à renforcer les partenariats existants et à en créer de nouveaux sur la base d'objectifs communs et de programmes d'action concrets, dans un cadre applicable à toute l'Organisation qui permette de donner des indications à toutes les unités concernées par la coopération avec des partenaires. Dans le domaine de la coopération technique, l'un des objectifs qui s'impose est la nécessité d'une plus grande harmonisation et cohérence, afin d'alléger la charge de travail imposée aux gouvernements nationaux. La FAO s'efforcera également d'étendre ses partenariats stratégiques avec le secteur privé et de nouer des relations privilégiées avec les partenaires de la société civile concernés par l'agriculture, le développement rural, la sécurité alimentaire et la gestion durable des ressources naturelles. Le Supplément au PTB tient compte de la nécessité de consolider la coopération entre la FAO et ses partenaires, en particulier au sein du système des Nations Unies et avec les organisations de la société civile.

69.     Dans ce dernier cas, la coopération sera assurée sous la direction du plan d'action conjoint FAO-société civile et de ses principaux domaines d'intérêt élaborés lors du suivi du Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après ainsi que du Forum ONG/OSC qui s'est tenu en juin 2002. L'accent sera mis sur les points suivants: encourager la participation et la contribution de la société civile au sein des instances internationales, notamment l'Alliance internationale contre la faim; renforcer la participation des ONG/OSC au dialogue sur les grandes orientations, notamment dans le cadre des Conférences régionales de la FAO et du Forum spécial du Comité de la sécurité alimentaire mondiale prévu pour 2006.

70.     Pour ce qui est de la collaborations de la FAO avec le secteur privé, on s'emploiera sans relâche à identifier et à attirer des partenaires du secteur privé, notamment en intensifiant le dialogue et les échanges d'informations, en institutionnalisant des modalités plus efficaces de coopération, en suscitant l'intérêt pour les investissements dans les pays en développement, et en offrant la possibilité d'apporter un soutien à certains programmes de la FAO.

71.     Un élément déterminant est représenté par la participation de la FAO au Groupe des Nations Unies pour le développement (UNDG) et à ses divers mécanismes de travail. Il faudra veiller à renforcer le rôle fondamental de la FAO au sein du système des Nations Unies pour le développement, surtout pour ce qui est de l'aptitude de la FAO à appuyer les efforts nationaux en vue d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement et les autres objectifs internationaux pertinents. La FAO devra aussi avoir pour objectif de soutenir la mise en place de la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide, adoptée par le Forum de haut niveau qui a eu lieu en 2005. Pour répondre aux sollicitations demandant un renforcement de la participation de la FAO aux divers efforts de réforme des Nations Unies, en particulier dans les pays, on cherche à établir une cohérence et un soutien plus réels pour les instruments et processus de programmation des pays, ainsi qu'à inscrire les activités dans le cadre du système des coordinateurs résidents, en collaboration avec d'autres partenaires du système des Nations Unies. Les nouvelles modalités d'assistance technique, les demandes qui se dessinent dans le cadre des approches sectorielles et le soutien budgétaire direct devront donner lieu à une adaptation des procédures.

72.     La FAO encouragera par ailleurs la participation des administrations locales des pays développés et des pays en développement en qualité de nouveaux partenaires du développement rural et de la sécurité alimentaire, y compris la coopération avec les entités décentralisées. L'Organisation renforcera les échanges d'information avec ces entités (et entre elles) et mobilisera leurs ressources financières en vue de la réalisation de programmes et de projets conjoints dans les pays en développement, par le biais du programme de coopération décentralisé.

Diffusion des messages de la FAO

73.     Durant l'exercice biennal, guidée par les principes de la politique et de la stratégie de communication de l'Organisation, la FAO continuera à assurer un flux régulier de communications avec ses Membres et une communication proactive avec des publics très divers. Le contexte dans lequel ces activités sont entreprises sera influencé par les principaux facteurs ci-après:

  • l'évolution rapide dans le domaine de la communication numérique;
  • la concurrence pour l'obtention des ressources allouées au développement;
  • la diversification des parties prenantes et des publics de la FAO;
  • la réforme de l'Organisation des Nations Unies et la priorité accordée au soutien des pays pour réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
74.     Dans ce contexte, le Supplément au PTB présente des propositions de grande envergure destinée à améliorer les politiques et la capacité de l'Organisation en matière de communication, de manière à consolider son rôle de détentrice de connaissances.

75.     Dans l'ensemble de l'Organisation, on s'attachera davantage à insuffler une véritable culture de la communication, en utilisant les processus de planification des publications et de communication de l'Organisation pour élaborer des messages appropriés et bien ciblés, définir les audiences névralgiques et les outils appropriés pour transmettre les messages.

76.     Cet effort de communication durant cette période sera centré essentiellement sur les progrès accomplis par les pays en vue de la réalisation des OMD et sur le soutien de la FAO à cette entreprise. Dans le même temps, 2006 verra le dixième anniversaire du Sommet mondial de l'alimentation, quand les nations ont pris l'engagement de réduire de moitié le nombre de personnes qui souffrent de la faim dans le monde d'ici à 2015.

77.     Tous les moyens de communication seront mis à contribution pour faire connaître et comprendre aux décideurs et à ceux qui les influencent les questions relevant du mandat de la FAO. Le développement du site web de la FAO se poursuivra, en particulier la rubrique « salle de presse », et l'on s'efforcera d'atteindre toutes les sections des média – presse écrite, radio et télévision. Les technologies qui contribuent à une diffusion mieux ciblée seront utilisées de même que les outils les plus perfectionnés permettant d'analyser dans le détail la couverture obtenue. Les efforts se poursuivront, en fonction des ressources, pour améliorer la diffusion des informations aux niveaux régional, sous régional et national.

78.     La célébration annuelle de la Journée mondiale de l'alimentation continuera à être utilisée comme une occasion majeure pour faire œuvre de sensibilisation sur les questions de sécurité alimentaire. Le programme complémentaire des Ambassadeurs de la FAO et la campagne du TeleFood continueront à être soutenus.

79.     Le suivi de l'évaluation de la stratégie intersectorielle de l'Organisation: Diffusion des messages de la FAO sera fonction des réactions du Comité du Programme à sa session de septembre 2005.

Plan d’action pour les ressources humaines

80.     Le plan d’action pour les ressources humaines, soumis au Comité financier en septembre 2001, présentait les domaines d’action prioritaire qui sont liés aux stratégies visant à Garantir l’excellence et à Continuer à améliorer les processus de gestion, et restent pertinents pour 2006-07, y compris:

  • Amélioration des processus de l’Organisation en ce qui concerne les politiques des ressources humaines par le biais du Comité des ressources humaines;
  • Examen des procédures internes et des modèles de gestion des ressources humaines à l’appui de la mise en œuvre d’un Système intégré de gestion des ressources humaines (SGRH);
  • Analyse des besoins de l’Organisation en matière de personnel et de compétence grâce à une capacité renforcée de planification des ressources humaines;
  • Programmes de recrutement dynamiques et ciblés pour faire face aux besoins de l’Organisation;
  • Renforcement des capacités et des compétences du personnel pour répondre aux besoins actuels et nouveaux du programme, comme la décentralisation;
  • Mise au point d’un système juste, équitable et transparent de gestion des performances
81.     La planification et la gestion des ressources humaines sont d’une importance particulière car la FAO est une organisation qui fait largement appel à l’élément humain, puisque les dépenses de personnel représentent environ les deux tiers de la totalité de son Programme de travail, comme le montre le tableau ci-après. Durant la préparation du PTB, les unités peuvent modifier la nature de leurs postes en fonction des changements des besoins du programme, comme décrit à l’Annexe V: Évolution des postes. Les ajustements apportés à la répartition des apports en ressources humaines sont en partie illustrés par les 108 postes qui seront abolis et les 129 nouveaux postes qui seront créés au cours de l’exercice biennal dans le scénario de CRZ. La nature des ressources humaines est aussi modifiée lorsque les définitions d'emploi des postes sont modifiées, par exemple pour les annonces de vacance de poste. De plus, un nombre important de compétences spécialisées sont aussi acquises par le biais de contrats à court terme avec des consultants et d’autres formes d’arrangements contractuels.

Pourcentage des dépenses de personnel
Catégorie Part des dépenses de personnel (%) 2004-05 CRZ - Variation de programme Part des dépenses de personnel (%) - CRZ 2006-07
Unités techniques 77,1  0,2  77,3 
Unités non techniques 56,7  (1,4) 55,4 
Total 65,6  (0,8) 64,7 


82.     Un des grands défis de l’exercice biennal sera d’acquérir un personnel doté des compétences nécessaires pour suivre l’évolution rapide des exigences techniques et des moyens dont l’Organisation a besoin pour répondre aux attentes de ses Membres. Comme le montre le tableau suivant, les mouvements de personnel devraient être importants dans les prochaines années du fait des départs à la retraite.

Rotation du personnel pour les postes inscrits au budget
Catégorie Postes inscrits au budget Départ obligatoire à la retraite Rotation potentielle Rotation totale Part des postes inscrits au budget (%)
Unités techniques 1206  55  43  98  8,1 
Unités non techniques 2076  79  67  146  7,0 
Total 3282  134  110  244  7,4 


83.     En ce qui concerne le nombre, le type et le niveau des effectifs recrutés, un effort particulier sera déployé pour aligner plus efficacement les besoins des programmes de l’Organisation et les compétences externes et les compétences internes issues du perfectionnement du personnel. À cet égard, sont fondamentaux la planification des ressources humaines et les systèmes d’information qui permettent de saisir les données nécessaires et d’identifier le décalage entre les capacités existantes (inventaire des capacités) et les capacités requises. La mise en œuvre du système Oracle de gestion des ressources humaines sera fondamentale pour promouvoir ce processus de manière systématique. Parallèlement, le recrutement continuera à viser une représentation géographique équilibrée et à accroître la proportion de femmes et de jeunes administrateurs.

84.     Il faudra aussi pour garantir l’excellence donner les moyens à la FAO de promouvoir un apprentissage efficace au sein de l’Organisation. À cet effet, il faudra assurer la formation du personnel durant 2006-07, responsabiliser davantage de personnel pour utiliser les capacités nouvellement acquises et faire en sorte que l’Organisation soit en mesure de tirer les leçons des réussites et des échecs.

Mise en œuvre d’un cadre des compétences
85.     Dans le cadre du projet SGRH, les efforts se poursuivront pour mettre en œuvre un cadre des compétences à l’appui de tous les aspects de la gestion des ressources humaines, la définition des emplois, le recrutement et la sélection, la gestion du comportement professionnel et le perfectionnement du personnel. Les activités incluront l’application des compétences pour les postes de direction et les représentants de la FAO à l’appui de la gestion du comportement professionnel et du perfectionnement en cours, ainsi que la mise en place des compétences aux niveaux technique et professionnel.

Développement de la gestion
86.     La participation au Centre du développement de la gestion (MDC), créé en partenariat avec le PAM et le FIDA, sera renforcée et soutenue par des plans de perfectionnement individualisés et un programme plus vaste d’amélioration des méthodes de gestion. Dans le même temps, le renforcement de la gestion devra être mieux coordonné à d’autres aspects de la gestion des ressources humaines, dont la gestion du comportement professionnel, l’organisation des carrières et la planification de la relève et devra prendre en compte les besoins du personnel hors siège.

Système de gestion des ressources humaines
87.     La mise en œuvre du système SGRH offre une occasion unique de réviser et d’actualiser les processus administratifs et la façon générale dont les ressources humaines sont planifiées, gérées et fournies, y compris un modèle plus détaillé de gestion des ressources humaines afin d’assurer un meilleur service à un coût moindre, dont on trouvera une description détaillée dans Gains d’efficience et productivité.

88.     Le SGRH contribuera aussi à l’application de la gestion du comportement professionnel en liant plus étroitement les plans de travail individuels aux objectifs de programme de l’Organisation. Un système révisé permettra d’intégrer les résultats attendus au niveau individuel dans les objectifs de programme approuvés, l’organisation des carrières, les besoins de formation et les exigences en matière de capacité de gestion.

Ressources extrabudgétaires

89.     Les ressources extrabudgétaires contribuent à convertir les connaissances de la FAO en résultats concrets aux niveaux régional et national, et à fournir un soutien complémentaire à d'autres domaines fondamentaux des activités de l'Organisation.

90.     Pour assurer l'efficience de ce soutien, la FAO renforcera les consultations avec les pays bénéficiaires et les gouvernements et les institutions donateurs afin que les programmes et les projets mis en place soient en totale cohésion avec les stratégies nationales de développement, en particulier les documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) et le Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement (PNUAD). L'Organisation continuera de garantir que les programmes financés à l'aide de ressources extrabudgétaires prennent en compte les problèmes de sécurité alimentaire des Membres et les efforts qu'ils déploient pour réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement.

91.     Les efforts de mobilisation des ressources tireront partie de l'efficacité de l'Organisation à traiter les problèmes complexes de développement dans une perspective pluridisciplinaire et pragmatique, en privilégiant la maîtrise des pays grâce au renforcement des capacités et à la formation. L'Organisation élargira sa stratégie de communication afin de faire comprendre son rôle et ses réalisations dans les média internationaux (télévision, presse, Internet, etc.), en présentant des exemples concrets de réduction de la pauvreté obtenue grâce à la coopération des gouvernements donateurs et des institutions financières.

92.     Des cadres stratégiques de partenariat définissant les grandes lignes des domaines et des modalités d'une coopération à long terme seront établis avec les donateurs intéressés, garantissant ainsi que les interventions de la FAO sont prévisibles et durables, conformément aux priorités géographiques et thématiques convenues d'un commun accord. On poursuivra les efforts visant à mobiliser des ressources auprès des pays donateurs, y compris du continent africain, ainsi que des institutions financières et du secteur privé en faveur du Fonds fiduciaire de la FAO pour la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des aliments.

93.     Afin de garantir le ciblage et la pertinence des projets et programmes de la FAO soumis à l'examen de la communauté internationale des donateurs, on appliquera des critères rigoureux pendant le processus de formulation. En outre, grâce à l'élaboration de procédures rationalisées dans un Manuel de programme de terrain révisé, la formulation des projets sera plus rapide, et la transparence et le coût-efficacité des opérations seront renforcés.

94.     Le nombre de projets extrabudgétaires approuvés ces deux dernières années est le plus élevé que l'on ait enregistré. On remarque toutefois une concentration croissante des programmes de terrain de la FAO dans un nombre restreint de pays et de domaines techniques. Compte tenu de la tendance à la décentralisation des prises de décision en matière de programmation, la FAO continuera à renforcer le développement du programme de terrain et les capacités de mobilisation des ressources dans les bureaux décentralisés.

95.     Le processus en cours d'harmonisation et d'alignement des efforts internationaux d'aide au développement au niveau national constitue une autre grande tendance qui affecte le programme de terrain. Il ne s'agira pas seulement de mobilisation des ressources pour les programmes et les projets exécutés par la FAO mais surtout du rôle de catalyseur que l'Organisation jouera pour renforcer le flux de toutes les ressources, d'origine publique et privée, vers l'ensemble du secteur agricole, notamment pour la sécurité alimentaire, en privilégiant le contrôle national qui repose sur la capacité du bénéficiaire à exécuter le programme avec le concours de la FAO.

96.     Ce rôle catalytique sera de plus en plus important car l'Organisation, s'appuyant sur le co-financement des donateurs et des institutions financières internationales (IFI), intensifie ses activités de préparation d'investissement. Des approches novatrices en matière d'élaboration des programmes devraient se traduire par une forte augmentation des flux d'investissements vers les secteurs de l'agriculture et du développement rural, en particulier en Afrique.

97.     Enfin, la FAO s'emploiera à renforcer sa collaboration avec le PNUD et d'autres organisations et institutions du système des Nations Unies comme le FIDA, le PAM, l'OMS, le PNUE, l'UNESCO, le FEM4 ainsi qu'avec la Banque mondiale, afin de conjuguer les efforts et les compétences, les ressources et les savoir-faire respectifs pour s'attaquer aux problèmes naissants qui se posent à l'échelle mondiale et qui nécessitent des réponses internationales.

Planification des ressources extrabudgétaires pour 2006-07     
98.     Lorsqu'elles programment l'emploi des ressources du Programme ordinaire dans le cadre du PTB biennal, les unités tiennent compte de la contribution attendue des Fonds fiduciaires et des Fonds spéciaux à la réalisation des objectifs de l'Organisation. Cette démarche est décrite à l'Annexe I pour chaque programme de fond concerné.

99.     Le niveau et la répartition des ressources extrabudgétaires sont difficiles à prévoir deux ans et demi avant que les dépenses soient effectuées. Ils sont tributaires des politiques des donateurs qui souvent répondent à des préférences sectorielles et géographiques, ainsi qu'aux demandes des Membres. Néanmoins, on trouvera dans le tableau ci-après les prévisions du Secrétariat concernant les programmes financés par des ressources extrabudgétaires pour 2006-07, par région et par programme.

Dépenses extrabudgétaires par région et par programme (en milliers de dollars EU)
  Programme et Grand Programme Mondial Interrégional Afrique Asie et Pacifique Proche-Orient Europe Amérique latine/ Caraïbes Total
122 Planification, budget et évaluation du Programme 0 783 0 0 0 0 0 783
12 Politique, direction et planification 0 783 0 0 0 0 0 783
  Total Chapitre 1 0 783 0 0 0 0 0 783
210 Entités intradépartementales du programme pour la production agricole et les systèmes de soutien 0 3 196 0 0 0 0 0 3 196
211 Ressources naturelles 6 555 0 13 545 10 481 0 0 6 572 37 153
212 Cultures 0 34 299 58 705 7 109 141 936 112 1 166 243 327
213 Élevage 11 289 7 526 7 918 22 766 3 842 3 089 5 347 61 777
214 Systèmes agricoles de soutien 910 0 9 387 9 642 0 3 228 0 23 167
215 Applications agricoles des isotopes et des biotechnologies 1 118 0 0 0 0 0 0 1 118
21 Production agricole et systèmes de soutien 19 872 45 021 89 555 49 998 145 778 6 429 13 085 369 738
220 Entités intradépartementales du programme pour les politiques et le développement alimentaires et agricoles 4 226 0 545 361 181 0 724 6 037
221 Nutrition, qualité et sécurité sanitaire des aliments 0 1 789 12 393 1 626 0 0 0 15 808
222 Information en matière d'alimentation et d'agriculture 0 1 759 2 287 803 803 803 803 7 258
223 Suivi, évaluation et perspectives de l'alimentation et de l'agriculture 0 1 673 2 398 51 714 0 394 5 230
224 Politiques relatives à l'agriculture, à la sécurité alimentaire et au commerce 8 319 3 334 3 649 1 651 0 0 874 17 827
22 Politiques et développement alimentaires et agricoles 12 545 8 555 21 272 4 492 1 698 803 2 795 52 160
231 Information sur les pêches 0 1 893 0 0 0 0 0 1 893
232 Ressources halieutiques et aquaculture 2 041 11 450 0 260 88 3 574 0 17 413
233 Exploitation et utilisation des ressources halieutiques 0 1 739 0 237 585 0 1 570 4 131
234 Politiques halieutiques 0 24 334 0 0 0 0 0 24 334
23 Pêches 2 041 39 416 0 497 673 3 574 1 570 47 771
241 Ressources forestières 6 848 0 4 565 8 788 0 685 4 565 25 451
242 Produits forestiers et aspects économiques des forêts 185 0 123 0 0 0 123 431
243 Politiques et institutions forestières 3 115 0 4 153 4 153 0 1 038 4 153 16 612
244 Liaison et information relatives aux programmes forestiers 364 0 0 0 0 0 0 364
24 Forêt 10 512 0 8 841 12 941 0 1 723 8 841 42 858
251 Recherche, gestion des ressources naturelles et transfert de technologies 0 8 088 15 436 1 702 621 59 754 26 660
252 Parité hommes-femmes et population 0 4 824 643 643 643 0 643 7 396
253 Développement rural 5 434 368 2 760 4 233 368 736 10 122 24 021
256 Production alimentaire à l'appui de la sécurité alimentaire dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier 0 0 27 151 2 974 2 318 0 26 796 59 239
25 Contributions au développement durable et programmes spéciaux 5 434 13 280 45 990 9 552 3 950 795 38 315 117 316
  Total Chapitre 2 50 404 106 272 165 658 77 480 152 099 13 324 64 606 629 843
311 Coordination de l'assistance aux politiques et élaboration du Programme de terrain 1 659 3 455 4 370 948 474 0 474 11 380
313 Assistance juridique aux États Membres 3 448 0 0 0 0 0 0 3 448
31 Assistance aux politiques 5 107 3 455 4 370 948 474 0 474 14 828
322 Programme de soutien à l'investissement 0 3 903 0 0 0 0 0 3 903
32 Soutien à l'investissement 0 3 903 0 0 0 0 0 3 903
351 Institutions multilatérales et bilatérales 11 645 0 0 0 0 0 0 11 645
352 Sensibilisation de la société civile et partenariats 0 5 124 0 0 0 0 0 5 124
353 Accords de coopération avec les États Membres et soutien à la CEPD et à la CTPD  2 892 0 0 0 0 0 0 2 892
35 Coopération avec les partenaires extérieurs 14 537 5 124 0 0 0 0 0 19 661
  Total Chapitre 3 19 644 12 482 4 370 948 474 0 474 38 392
511 Appui à l'information et aux publications 810 0 0 0 0 0 0 810
51 Soutien à l’information et aux publications 810 0 0 0 0 0 0 810
  Total Chapitre 5 810 0 0 0 0 0 0 810
  Total général 70 858 119 537 170 028 78 428 152 573 13 324 65 080 669 828


100.     Au-delà des ressources extrabudgétaires qui transitent par la FAO, il convient de remarquer que l'Organisation assume un rôle majeur en suscitant des investissements destinés à l'alimentation et à l'agriculture, grâce à son Centre d'investissement (près de 3,2 milliards de dollars EU en 2004). Elle permet également d'assurer le suivi des ressources allouées au développement agricole et rural dans le cadre de l'aide extérieure octroyée aux pays en développement (par exemple, l'estimation provisoire pour 2002 avoisine les 9,6 milliards de dollars EU).

Gains d'efficience et de productivité

101.     La recherche de gains d'efficience est un processus de gestion permanent. On ne peut cependant la dissocier du renforcement de l'efficacité de l'organisation. Tous deux ont pour but, en dernière analyse, d'accroître la contribution de la FAO à ses objectifs stratégiques et aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) par un renforcement des résultats de la gestion interne et un resserrement des partenariats avec des institutions des Nations unies, des gouvernements et d'autres parties prenantes.

102.     L'amélioration de l'efficience et de l'efficacité suppose un processus consistant à tirer systématiquement les enseignements des succès et des échecs, à partager les résultats et à remplacer les activités à faible valeur ajoutée, tout en poursuivant la simplification et la rationalisation des processus.

103.     Pour une organisation privilégiant l'apprentissage, comme la FAO, l'efficacité est grandement facilitée par une faculté d'adaptation permanente à un environnement toujours plus incertain et une aptitude à développer des compétences qui lui permettront de faire face aux changements futurs. Cela nécessite un retour d'information régulier ainsi qu'une intégration plus systématique des connaissances et de l'expérience accumulées par l'Organisation au profit de ses membres. Par conséquent, la stratégie intersectorielle Garantir l'excellence portera une attention particulière à la mise en place d'une organisation privilégiant l'apprentissage, plus souple, basée sur une gestion plus active de la connaissance et sur la promotion des pratiques optimales dans toutes ses activités.

104.     L'amélioration de l'efficience doit être au programme de toutes les activités et couvrir l'ensemble de l'Organisation parce qu'aucun domaine ne peut, a priori, être dispensé d'une procédure de réexamen des processus de valorisation ou de rationalisation. Conformément à la pratique optimale ayant cours, cette démarche suivra trois axes majeurs:

  • Gains d'efficience: axés sur les intrants, suivant la définition qu'en a donné le Conseil de la FAO à sa cent dixième session: des réductions du coût des intrants sans impact matériel négatif sur les produits 5;
  • Amélioration du recouvrement des dépenses: faire en sorte que la FAO soit dûment remboursée pour les services qu'elle fournit et aussi, le cas échéant, conformément aux attentes du Conseil; et
  • Gains de productivité: visant essentiellement un accroissement des produits sans augmenter le coût des intrants.
105.     On retiendra que l'éventail des gains d'efficience précités ne se limite pas aux domaines auxquels s'attachent normalement les organes directeurs. Alors que, jusqu'à présent, les organes directeurs et, de ce fait, le système de présentation de rapports de l'Organisation se préoccupaient surtout d'efficience et d'amélioration du recouvrement des dépenses (selon les définitions données par le Conseil), les gains de productivité ont été négligés dans le passé. Des mesures seront prises pour les inclure dans le cadre des actions futures.

Mise en place d'un cadre propice aux gains d'efficience et de productivité
106.     Conformément à la meilleure pratique ayant cours, un cadre adapté à la recherche de gains d'efficience et de productivité sera donc mis en place au cours du prochain exercice biennal pour répondre de manière explicite au besoin d'une perspective à plus long terme. Ce cadre énoncera les principes, les objectifs et les mesures d'incitation de cette initiative; un aperçu des domaines à envisager figure ci-dessous.

107.     En 2006-07, la FAO arrêtera un objectif pour ses gains d'efficience et de productivité. Un objectif global de l'ordre de 1 à 1,5 pour cent par an semble de mise dans le secteur public. Dans le cas de la FAO, de telles économies peuvent sembler minces par comparaison avec les gains d'efficience réalisés par l'Organisation au cours des exercices biennaux précédents et portés à la connaissance des organes directeurs. Mais les excellents résultats obtenus dans le passé ne peuvent se répéter indéfiniment; d'ailleurs, des économies plus modestes exigeraient un investissement substantiel ou des coûts de transition en cas de changements plus complexes des processus. De plus, plusieurs membres du Comité financier se sont dit conscients des difficultés que supposeraient de nouvelles mesures d'économie et, à sa session de mai 2005, le Comité du Programme a demandé que les objectifs de gains d'efficience pour 2006-07 soient réalistes.

108.     Un principe important est que les gains de productivité et d'efficience ne doivent pas être liés au niveau du budget ni servir d'argument pour la négociation des budgets. Les négociations budgétaires doivent être en rapport avec les orientations programmatiques et avec les choix exprimés par les Membres. Les gains d'efficience sont, pour leur part, liés de manière inextricable au renforcement de l'efficacité de l'Organisation; une meilleure efficience et une plus grande efficacité doivent aller de pair.

109.     Des gains d'efficience durables et leur totale intégration dans les procédures journalières devront être pleinement assumés par les gestionnaires pour guider leur engagement personnel. Ces gestionnaires auront besoin d'un cadre stable, assorti de principes et de mesures d'incitation clairement définis pour leur permettre de réexaminer, sur un mode proactif, les activités fondamentales - y compris les activités transversales - en vue de leur simplification et de leur pérennité par un remaniement en profondeur plutôt que par des mesures d'ajustement. Bien que ce cadre soit appelé à évoluer au fil du temps, les pratiques optimales ailleurs seront étudiées en vue d'une possible application à la FAO. À titre d'exemple, il serait judicieux d'offrir des mesures d'incitation aux gestionnaires. Une démarche consisterait à réserver en moyenne 1 pour cent de leurs budgets annuels, sous la forme d'une "taxe d'efficience", qu'ils pourraient récupérer, en tout ou en partie, en fonction des gains d'efficience réalisés. Une autre formule à envisager serait de prélever, par exemple, 1 pour cent du budget du Programme ordinaire pour constituer un "fonds d'innovation" qui serait géré au niveau central pour permettre d'investir dans des changements de processus faisant intervenir des méthodes transversales novatrices dans un but d'amélioration de l'efficacité ou de la productivité de l'Organisation.

Productivité: améliorations, indicateurs et référentiels
110.     Comme nous l'avons vu, l'Organisation n'a pas tenu une comptabilité systématique des gains de productivité réalisés, quoiqu'il existe des exemples d'améliorations des programmes administratifs et techniques.

111.     Dans le domaine administratif, des gains de productivité ont notamment été réalisés dans le traitement des paiements des fournisseurs, dont la durée a été ramenée à 2 à 3 jours contre 7 à 10 jours précédemment après réception des documents nécessaires. Dans le domaine technique, des gains de productivité considérables ont été enregistrés en matière de statistiques grâce à l'introduction, à la Division de la statistique, de technologies de l'information au cours des récents exercices biennaux. C'est ainsi que la production des bilans des disponibilités alimentaires, processus fastidieux qui mobilisait 40 commis, n'en occupe plus qu'une vingtaine actuellement (soit un gain d'efficience), tandis qu'en termes de produit, ces bilans renferment maintenant cinq fois plus d'informations statistiques qu'ils n'en contenaient auparavant (soit un gain de productivité incalculable). Avec la mise en place de FAOSTAT2, cette évolution va se poursuivre et le personnel va migrer vers l'extrémité supérieure de la chaîne de valeur.

112.     Toutefois, les produits de l'Organisation ne sont pas définis ni comptabilisés d'une manière telle qui permette de les comparer dans le temps et, dans la limite des moyens disponibles, il faudra élaborer un système de mesure et de comparaison plus rigoureux et normalisé. Au cours de l'exercice 2006-07, des produits bien définis et des indicateurs mesurables seront identifiés pour chaque gain notable d'efficience et de productivité recherché. À titre d'exemple, on quantifiera les gains économiques retirés de l'utilisation de la signature électronique, laquelle permettra de simplifier la gestion des ressources humaines pour un résultat identique; il en irait également de même pour le meilleur recouvrement des dépenses obtenu par une révision des taux de remboursement des services d'urgence et l'application des principes directeurs relatifs à l'établissement des budgets.

113.     Des référentiels seront progressivement constitués pour chaque secteur de manière à faciliter la comparaison avec des processus similaires utilisés dans le secteur public et, le cas échéant, le secteur privé. Cette vaste entreprise demandera du temps. Toutefois des spécialistes de ce domaine seront pressentis pour aider l'Organisation à se doter de tels outils spécialisés par secteur. Dans la mesure du possible, une aide sera également apportée aux départements pour leur permettre d'arrêter des objectifs à moyen terme sur la base de référentiels établissant des comparaisons avec des institutions prestataires de services comparables.

Initiatives en cours
114.     Cette recherche active de gains d'efficience se poursuit depuis janvier 1994 à la FAO et on note, par rapport aux cinq exercices biennaux précédents, des gains d'efficience avérés estimés à 60 millions de dollars EU par rapport à 1994. Les améliorations de la productivité, sous forme d'accroissement des produits sans augmentation du coût des intrants, ne sont pas repris pour la plupart dans ce chiffre. Les initiatives en cours en matière d'efficience sont de deux types: les initiatives de type institutionnel, qui émanent de la hiérarchie et touchent toutes les sphères de l'activité de l'Organisation, et les initiatives portant sur une activité en particulier, qui sont le fait d'un gestionnaire agissant isolément.

Gains d'efficience institutionnels déjà réalisés
115.     Examens intersectoriels: en s'appuyant sur le modèle fondé sur les résultats déjà en vigueur à la FAO, tout en portant une attention particulière à la nécessité d'une meilleure intégration des liens entre le siège et les unités décentralisées (au niveau des pays, en particulier) et de mieux tirer parti du savoir accumulé, l'Organisation pourrait s'efforcer de définir les résultats attendus au plus haut niveau d'agrégation possible. Cet examen peut porter sur divers domaines:

  • définition des résultats attendus au-delà de la structure de l'entité de programme, compte tenu des programmes d'activité interdisciplinaires;
  • processus de suivi simplifié, plus régulier, qui ne soit plus axé sur l'analyse des écarts (comparaison des budgets avec les dépenses réelles), mais sur les progrès effectivement obtenus dans la chaîne de résultats convenue;
  • un retour d'information découlant du partage du savoir et des enseignements qui se fasse davantage en temps réel et des évaluations permanentes et en temps utile de l'incidence positive ou négative par rapport aux résultats attendus;
  • des accords de service axés sur les résultats mieux étudiés et avec une meilleure définition des responsabilités; et
  • un plan comptable simplifié qui permettra de réduire l'effort administratif d'enregistrement de données d'une utilité marginale.
116.     Le Modèle de gestion des ressources humaines (MGRH): Parallèlement à la mise en œuvre du Système de gestion des ressources humaines (SGRH), l'Organisation va procéder à un remaniement en profondeur du fonctionnement de ses services des ressources humaines par la mise en œuvre d'un Modèle de gestion des ressources humaines qui aura pour effet de valoriser les services des ressources humaines en réorientant leurs activités sur la stratégie et le conseil plutôt que sur le traitement des transactions et en améliorant la responsabilisation.

117.     Grâce à un système unique et une source d'information unique sur tout ce qui a trait aux ressources humaines, le SGRH assurera un processus d'exécution homogène, réduira le nombre des erreurs, de même que le temps nécessaire à la gestion des transactions. Le SGRH ne nécessitera plus de système d'enregistrement en partie double et supprimera les doubles emplois dans les services de ressources humaines. Le recours à la "gestion électronique des flux", accompagné d'une simplification des formalités administratives (un seul demandeur et deux approbations au maximum), simplifiera le traitement des transactions (à titre d'exemple, il faut actuellement six signatures pour autoriser un congé sans solde). Un système de "libre service", par lequel agents et gestionnaires peuvent effectuer électroniquement des actions qui nécessitaient auparavant l'intervention d'autres agents du Département des ressources humaines, aura aussi un effet positif sur l'efficience.

118.     Le MGRH proposé aura pour but de concentrer les fonctions de traitement des transactions relatives aux ressources humaines en un seul lieu et de réduire les interventions d'agents d'autres divisions que celle des ressources humaines. Les nouvelles procédures auront pour effet de diminuer le nombre total des agents nécessaires et permettront aussi un réalignement et un redéploiement d'agents de la Division des ressources humaines qui seront déchargés d'activités de traitement des transactions au profit d'activités à plus forte valeur ajoutée, comme les orientations stratégiques et la mise en valeur des ressources humaines. Les estimations actuelles indiquent que seuls 18 pour cent du personnel des ressources humaines sont actuellement affectés à ces activités, contre près de 42 pour cent dans le modèle proposé.

119.     Des économies en matière de personnel devraient être réalisées par le biais de départs naturels et des départs à la retraite. Il faudra donc assurer une formation complémentaire pour le personnel en place. Le nouveau MGRH produira tous ses effets d'ici à 2009.

120.     Rationalisation des activités administratives au niveau régional et des pays: Le suivi de l'Évaluation indépendante de la décentralisation de la FAO va progressivement entraîner des réductions de coûts dans plusieurs activités transversales à mesure qu'entreront en vigueur, dans le courant de l'exercice biennal, des mesures de rationalisation et de décentralisation des structures. Parmi les mesures déjà prévues figure la conversion de 12 postes de cadre recruté sur le plan international en postes de cadre recruté sur le plan national, qui se traduira par une économie nette de 0,9 million de dollars EU sur l'exercice, sans pouvoir figurer au titre d'économie dans le budget, le réseau souffrant déjà d'une insuffisance de financements à la suite des réductions en termes réels effectuées pendant l'exercice en cours pour un montant total de 5,2 millions de dollars EU. Une plus grande délégation de responsabilités administratives et opérationnelles vers les bureaux de pays permettra aussi de fournir plus rapidement les services requis.

121.     Amélioration du recouvrement des dépenses d'appui: Les coûts variables non recouvrés des services de soutien administratif et opérationnel ou des services d'appui technique à des projets financés par des ressources extrabudgétaires sont en fait à la charge du budget du Programme ordinaire, ce qui limite d'autant la capacité de l'Organisation à réaliser les activités prévues dans son Programme ordinaire.

122.     Conformément aux principes déjà approuvés par le Conseil de la FAO, à sa dernière session, en mai 2005, le Comité financier a encouragé la FAO à poursuivre ses efforts en vue de récupérer l'intégralité des coûts variables indirects des opérations d'urgence. Actuellement, le plafond appliqué à ces projets est de 6,5 pour cent. Or, les projets d'urgence et de réhabilitation devraient être assortis d'un nouveau plafond de 10 pour cent pour permettre à l'Organisation de recouvrer ses coûts variables indirects. Ce nouveau plafond sera proposé au Comité financier lors de sa session de septembre 2005.

123.     L'Organisation va également s'efforcer d'améliorer le recouvrement du coût des services techniques assurés pour des projets financés par des ressources budgétaires. Cela exigera, entre autres, de meilleures pratiques d'établissement du budget qui devront être mises en œuvre pendant la période 2006-07. Les obstacles au recouvrement des coûts, comme la complexité des procédures administratives qui dissuade certains gestionnaires d'introduire des demandes de remboursement de services prestés, seront eux aussi éliminés.

124.     Gestion des dossiers courants: Le réexamen des dossiers courants entamé au milieu de l'année 2003 est maintenant terminé et a débouché sur des changements significatifs dans les méthodes de travail par l'introduction de la numérisation. Le processus de gestion des dossiers courants de la FAO répond aujourd'hui aux recommandations de la norme 15489 de l'Organisation internationale de normalisation (ISO), qui est un élément fondamental des nouvelles normes de responsabilisation et de gestion de la qualité.

125.     Les changements qui en découlent au niveau de la structure et du personnel devraient permettre des économies de 0,6 million de dollars EU, après déduction des frais d'achats de licences de logiciel nécessaires. À cela s'ajoutent l'économie nette de 0,4 million de dollars EU réalisée pendant l'exercice 2004-05 et le gain de temps, non quantifié, réalisé par les gestionnaires et le personnel de soutien lors de la recherche de documents.

Gains d'efficience émanant de Responsables de budgets
126.     Technologies de l'information: La Division AFI mène actuellement plusieurs initiatives afin d'améliorer la gestion des technologies de l'information (TI) au sein de l'Organisation. Cette division est à la recherche de gains d'efficience à réaliser dans le cadre de ses activités par l'établissement de normes d'entreprises applicables aux technologies de l'information dans l'ensemble de l'Organisation, ce qui aurait pour effet de réduire les coûts de maintenance et de migration.

127.     En outre, la FAO fait partie du réseau TIC, un organe interinstitutions de stratégie pour les TI qui s'efforce d'instaurer des normes de TI dans toutes les institutions des Nations Unies et, notamment, évalue la faisabilité d'un système commun de gestion des états de paie pour l'ensemble des Nations unies, en faisant appel à des centres de services communs, comme par exemple le Centre international de calcul (CIC) des Nations unies à Genève. La FAO l'a déjà mis à profit en lui confiant toutes ses opérations sur ordinateur central. Le but est maintenant de passer à un ordinateur central plus puissant du CIC, que la FAO pourrait utiliser en même temps que d'autres institutions des Nations Unies basées à Rome. Les économies attendues pour 2005 seront utilisées pour financer le renforcement des activités, mais à partir de 2006, il est prévu de réaliser des économies à hauteur d'environ 60 000 dollars EU par an.

128.     Par ailleurs, l'Organisation délocalise" aussi ses activités de développement des systèmes administratifs et informatiques liés au projet SGRH vers le Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique, situé à Bangkok, où les coûts sont moindres et qui offre de bonnes conditions d'infrastructure en termes de locaux et de soutien à la gestion. On estime à quelque 750 000 dollars EU les économies dont bénéficiera le projet SGRH, en dépit de quelques suppléments de dépenses nécessaires pour améliorer les communications entre Bangkok et Rome. Si elle produit les résultats prévus, cette délocalisation pourrait être envisagée pour d'autres services administratifs de l'Organisation.

129.     On notera aussi que, dans le cadre du budget d'équipement pour 2006-07, l'Organisation a déjà pris certaines mesures de renouvellement de son équipement téléphonique et qu'elle étudie si un passage aux nouvelles technologies vocales, et en particulier au système vocal sur l'Internet, en 2009 ou avant se justifierait en fonction des économies nettes que permettrait cette technologie.

130.     Gestion des documents et des publications: En juin 2005 a été approuvé un nouveau mécanisme de facturation interne des coûts de distribution et de stockage de l'ensemble des publications et documents de réunion de la FAO. Actuellement, ces coûts sont financés centralement par la Division AFS tandis que, à partir de janvier 2006, ils seront répercutés, dans la mesure du possible, sur les "clients internes", lesquels auront une certaine influence sur les coûts dans la mesure ou il leur appartiendra de décider du volume des publications à distribuer et à conserver. Les économies attendues, de l'ordre de 0,7 million de dollars EU, seront réalisées dans le courant de l'exercice biennal grâce aux changements de comportement que ces décisions susciteront. Toutefois, elles ne se traduiront pas en économies budgétaires sur la période 2006-07, cette activité souffrant d'une insuffisance de fonds à la suite des réductions de budget imposées au cours du présent exercice biennal.

131.     L'évolution des techniques d'impression est telle que la plupart des activités de distribution (à savoir la manutention, l'emballage et l'étiquetage des publications) peuvent désormais être automatisées comme cela se fait déjà dans les grandes entreprises du secteur privé. L'Organisation cherche à établir si une grande partie des publications de la FAO pourraient être directement produites et mises sous enveloppes adressées en améliorant les équipements d'impression internes ou en recourant plutôt à des imprimeurs externes dûment équipés. Elle pourrait réaliser, sur la durée de l'exercice, des économies de l'ordre de 0,5 million de dollars EU sur la distribution des publications, bien qu'une telle proposition pourrait exiger, au départ, certains frais d'investissement.

132.     Réduction des frais de voyage: De concert avec d'autres institutions du système des Nations Unies installées à Rome, la FAO va commencer à négocier directement avec les compagnies aériennes afin de tirer parti de la force d'achat combinée de ces institutions. La pression qu'il est possible d'exercer sur chaque compagnie individuellement par une action concertée devrait plus que compenser la perte des commissions dont l'Organisation bénéficie actuellement dans le contrat qui la lie à son agence de voyages.

133.     Économies et gains d'efficience en matière de gouvernance: Outre le fait que la durée de la prochaine Conférence ait été ramenée de 9 à 7 jours, comme cela a été accepté lors de la trente-deuxième session de la Conférence, la durée des sessions du Comité des produits et du Comité de l'agriculture a été réduite en 2005 pour répondre à la demande du Conseil6, ce qui pourrait bien être source d'économies. L'Organisation voudrait également réduire les frais d'interprétation en revoyant de manière critique le nombre des réunions des Groupes régionaux. Par ailleurs, le Supplément au PTB reconnaît qu'il est nécessaire de rationaliser les réunions des organes statutaires aux niveaux mondial et régional, ainsi que des comités internes.

134.     À la demande répétée de ses organes directeurs, la FAO voudrait réduire la longueur des documents de réunion tout en renforçant leur pertinence. Dans un premier temps, le but est de réduire de 10 pour cent le volume total des documents destinés aux réunions de tous les organes directeurs, une des raisons pour lesquelles le Programme de travail et budget (PTB) et son Sommaire ont été abrégés. La réalisation de cet objectif incombe à l'ensemble des organes directeurs qui sont les principaux destinataires de ces documents. La réalisation de cet objectif est une responsabilité partagée avec les organes directeurs, qui sont les principaux destinataires de ces documents. Ceux-ci pourront, s'ils le souhaitent, faire preuve d'une plus grande sélectivité dans leurs demandes d'informations supplémentaires ou de nouveaux documents adressées au Secrétariat, et encourager l'Organisation à limiter la documentation actuelle des réunions.

135.     Dans sa recherche de solutions novatrices pour réaliser des économies supplémentaires en matière de gouvernance, l'Organisation tient compte également des meilleures pratiques mises en œuvre dans les autres institutions des Nations Unies. La suppression ou la production plus efficace des procès-verbaux, dont le coût est très élevé, sont notamment à l'étude. Les seules autres organisations à utiliser des procès-verbaux sont le FIDA, l'OIT et l'UNESCO. Tout en reconnaissant que ceux-ci sont prévus dans les Textes fondamentaux, d'autres méthodes moins onéreuses sont toutefois envisagées, notamment l'enregistrement audio/vidéo des réunions des organes directeurs. La CNUCED et l'OMC mettent ces enregistrements à disposition sur leurs sites Web.

136.     Si on estime à quelque 300 000 dollars EU par an les économies que ces mesures permettront de dégager, une partie de ce montant devra servir à un investissement de départ dans des infrastructures technologiques.

137.     Utilisation des économies tirées des gains d'efficience: Les économies obtenues seront affectées à des domaines de priorité programmatique. Toutefois, alors que les ressources budgétaires peuvent être plus librement allouées à des domaines de haute priorité, l'utilisation pouvant être faite des économies découlant des gains de productivité est plus limitée car elles serviront en partie à compléter les crédits insuffisants alloués à certains programmes, tandis qu'une autre partie devra servir, comme expliqué dans ces pages, à des mesures d'incitation pour les responsables de budgets.


4 Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Fonds international de développement agricole (FIDA), Programme alimentaire mondial (PAM), Organisation mondiale de la santé (OMS), Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Fonds pour l'environnement mondial (FEM)

5 CL 110/REP, par. 24

6 CL 127/REP, par. 23

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