PC 94/6




Comité du Programme



Quatre-vingt-quatorzième session

Rome, 19 – 23 septembre 2005

DOMAINES PRIORITAIRES POUR UNE ACTION INTERDISCIPLINAIRE (DPAI) –
RÉALISATIONS ET ENJEUX


Table des matières



I. Introduction

1. Les domaines prioritaires pour une action interdisciplinaire (DPAI) ont été identifiés pour la première fois dans le Plan à moyen terme (PMT) 2002-07. Depuis, le Comité a manifesté un intérêt constant pour les DPAI et a fait savoir qu’il souhaitait être saisi d’un rapport sur les résultats obtenus à ce jour au titre des DPAI. À sa quatre-vingt-neuvième session, tenue en mai 2003, le Comité, « parmi d’autres aspects, […] s’est félicité de la poursuite prévue, pendant le prochain exercice biennal, de la coopération interdépartementale dans le cadre des domaines prioritaires pour une action interdisciplinaire (DPAI). .... Tout en reconnaissant que les activités relevant de ces DPAI n’avaient effectivement commencé qu’au cours du présent exercice biennal et que la portée et la nature des différents DPAI étaient loin d’être uniformes, le Comité est convenu qu'il serait utile d'examiner les progrès accomplis au titre des DPAI lors d'une future session au cours du prochain exercice biennal. Il est convenu également que les DPAI n’étaient pas taillés dans la pierre et qu’ils pourraient évoluer en fonction des contextes et des besoins, ce qui nécessiterait un travail d’ajustement pour les DPAI établis, voire l’identification de nouveaux DPAI. » Le Comité, à ses quatre-vingt-dixième et quatre-vingt-douzième sessions, tenues respectivement en septembre 2003 et septembre 2004, a de nouveau demandé à recevoir un premier bilan de l’action des DPAI.

2. Le présent document a pour objectif premier de fournir aux Membres des informations sur des éléments clés du processus de mise en œuvre des activités relevant des DPAI. On trouvera à l’Annexe 2 un tour d’horizon des travaux menés au cours des trois années qui se sont écoulées depuis la mise en place des DPAI. Le document revient sur certaines des difficultés inhérentes à la mise en œuvre d’activités interdisciplinaires conformément aux modalités de fonctionnement des DPAI. Enfin, diverses améliorations possibles sont présentées au Comité pour approbation.

II. Contexte général

Historique

3. Le Cadre stratégique 2000-2015 adopté par la Conférence de la FAO en novembre 1999 est assorti d’une Stratégie visant à renforcer l'action interdisciplinaire. Pour faciliter la mise en œuvre de cette Stratégie, la FAO a entrepris dès le début de 2000 de définir des « Domaines prioritaires pour une action interdisciplinaire » à moyen terme. Elle a fait appel à cette fin: a) aux groupes de travail spéciaux, qui se sont employés au cours de l'exercice 1998-99 à élaborer les cinq stratégies de l'Organisation pour faire face aux besoins des Membres, intégrées en définitive dans le Cadre stratégique pour 2000-2015; et b) aux groupes de travail interdépartementaux intervenant déjà dans des domaines techniques d'intérêt commun.

4. Les DPAI résultent donc d’un exercice de réflexion sur les problèmes d’apparition récente que rencontrent les Membres, et qui exigent de l’Organisation une réponse interdisciplinaire, et de la poursuite d’activités interdépartementales particulièrement utiles. Les débats approfondis qui ont eu lieu au plan interne ont débouché sur une proposition visant à inclure 16 DPAI dans le PMT 2002-07. Comme indiqué plus haut, le Comité du Programme a souligné que les DPAI devaient évoluer de manière dynamique. En conséquence, la liste des thèmes retenus a été modifiée en fonction de l’évolution du contexte considéré ou des résultats des évaluations internes. Au final, 18 DPAI ont été inclus dans le PMT 2006-11. Par ailleurs, conformément aux recommandations formulées en 2005 par le Comité des forêts et le Comité de l’agriculture1, un DPAI supplémentaire relatif aux bioénergies a été intégré au Programme de travail et budget2 2006-2007. On trouvera à l’Annexe 1 pour référence la liste des DPAI et des abréviations correspondantes.

5. On notera par ailleurs que le DPAI Parité hommes-femmes et développement (GEND) bénéficie d’un statut particulier, dans la mesure où il relève d’un plan d’action distinct approuvé par la Conférence de la FAO et fait à ce titre l’objet de rapports officiels destinés aux organes directeurs. Les travaux relatifs à ce DPAI sont dirigés par la Division de la parité hommes-femmes, de la population et de la communication pour le développement3 et s’appuient sur un réseau de « coordonnateurs chargés de la parité hommes-femmes» désignés dans chacune des unités concernés, au Siège comme dans les bureaux régionaux.

Portée des DPAI

6. Depuis leur création, il est apparu que les DPAI ne formaient pas un tout homogène. Comme l’indique le Plan à moyen terme, chaque DPAI a sa raison d’être et vise des objectifs et des produits spécifiques, lesquels correspondent aux réalisations prévues au PTB pour l’exercice biennal. Nombre de DPAI sont étroitement liés à un seul des Objectifs stratégiques de l’Organisation, tandis que d’autres en recoupent plusieurs. Les mécanismes de coopération entre unités sont fonction de la nature du problème à résoudre et des modalités que les unités elles-mêmes choisissent d’appliquer.

7. Pour reprendre la terminologie de l’analyse classique des moyens et des fins, plusieurs DPAI sont principalement axés sur les besoins des pays (les « fins »), tandis que d’autres visent davantage à faciliter la mise en œuvre des programmes de travail (les « moyens »). On notera à toutes fins utiles qu’il n’existe aucun critère formel susceptible d’être appliqué à la sélection des thèmes qui pourraient faire l’objet de DPAI aux fins du PMT et du PTB (voir la section IV ci-après).

Les DPAI dans le contexte global de la Stratégie visant à renforcer l’action interdisciplinaire

8. Les DPAI approuvés au titre du PMT et du PTB représentent incontestablement des contributions majeures à la mise en œuvre de la Stratégie visant à renforcer l’action interdisciplinaire définie dans le Cadre stratégique 2000-2015. Cela étant, la coopération interdisciplinaire est une pratique bien établie sur laquelle reposent nombre d’activités ne relevant pas directement des DPAI.

9. Par ailleurs, nombre de projets de terrain conçus et exécutés par la FAO sont par nature interdisciplinaires, bien qu’ils ne soient pas nécessairement compatibles avec les thèmes que couvrent les DPAI approuvés. Plusieurs projets mondiaux et régionaux importants sont financés par des bailleurs de fonds qui partent du principe que la FAO peut mettre à profit ses capacités interdisciplinaires à l’appui de ces projets. De même, la Division du Centre d’investissement fait appel en tant que de besoin aux ressources interdisciplinaires de l’Organisation aux fins de la formulation de projets.

10. On trouve d’autres exemples d’interdisciplinarité dans le domaine de l'assistance aux politiques. En effet, la Division de l’assistance aux politiques (TCA) et ses équipes détachées dans les régions doivent s’appuyer sur les contributions complémentaires des différents départements et divisions techniques de l’Organisation. Les bureaux régionaux de la FAO constituent couramment des groupes de travail nationaux qui regroupent plusieurs disciplines techniques. Le système des cadres de priorités nationales, dont la mise en place est en cours, fera également appel à des analyses et à des contributions interdisciplinaires.

Le «processus DPAI»

11. Chaque DPAI s’appuie sur un groupe interdépartemental qui se consacre entièrement au DPAI ou seulement en partie. Dans ce dernier cas, les autres activités du groupe sont en rapport avec le thème du DPAI considéré. Les présidents et secrétaires de ces groupes sont nommés à l’issue d’un processus de consultation engagé au niveau des départements concernés, et avec l’accord du Directeur général adjoint.

12. À chacune des étapes successives du processus de planification et de budgétisation du programme, que ce soit pour le PMT ou le PTB biennal, les unités concernées sont invitées à débattre des « plans de travail » des DPAI et plus précisément des principaux produits visés et des activités à mener pour atteindre les objectifs convenus. Les unités intéressées sont encouragées à définir, dans toute la mesure possible, les produits attendus de leurs programmes et à réserver à la mise en œuvre des DPAI le temps de travail nécessaire.

13. Grâce au Système d'appui à la planification et à l'évaluation du programme, ainsi qu'à la présentation de rapports sur son exécution (PIRES), les unités peuvent établir des « liens » entre, d’une part, les entités de programme et les produits des programmes biennaux dont ils ont la charge et, d’autre part, les DPAI correspondants, ce qui leur permet notamment de définir les contributions spécifiques que les activités prévues apporteront aux DPAI. Cette vue d’ensemble de la situation doit souvent être complétée par des informations plus détaillées relatives à la planification des travaux, et dont les groupes interdépartementaux doivent déterminer la nature. Des réunions générales avec les Secrétariats des DPAI peuvent être organisées pour examiner des questions d’intérêt commun en rapport avec les activités interdisciplinaires.

14. Les présidents des groupes interdépartementaux sont tenus de rendre compte des activités de leurs groupes et doivent soumettre à la Direction générale de la FAO des rapports annuels sur l’avancement des travaux entrepris au titre des DPAI. Ces derniers peuvent aussi faire l’objet d’évaluations indépendantes ou d’autoévaluations. À titre d’exemple, le Service de l'évaluation tient compte des DPAI dans ses évaluations des stratégies mises en œuvre (c’est notamment le cas pour l’évaluation de l’Objectif stratégique D.2 - Conservation, remise en état et mise en valeur des environnements les plus menacés). Deux DPAI (Application des biotechnologies à l'agriculture, aux pêches et aux forêts 4 et Systèmes intégrés de production (agriculture et développement rural durable/Programme spécial pour la sécurité alimentaire5) devraient procéder à des autoévaluations au cours de la période 2005-06.

Nécessité d’un appui catalyseur

15. En règle générale, les financements affectés à la mise en œuvre des activités relevant des DPAI sont prélevés sur les ressources à la disposition de toutes les unités concernées. Cela étant, certaines situations particulières appellent un appui catalyseur. En conséquence, une entité de programme spécifique, 210S5: Appui central aux DPAI a été incluse dans le PTB 2002-03. À chaque exercice biennal, les Secrétariats des DPAI sont invités à soumettre des demandes en vue de l’utilisation des ressources disponibles au titre de cette entité. Seules les demandes conformes aux critères établis sont recevables, et des recommandations relatives au montant des financements à accorder sont présentées à la Direction générale de la FAO pour approbation.

Principales réalisations obtenues au titre des DPAI

16. À l’instar d’autres activités, les réalisations obtenues à ce jour au titre des DPAI ont fait l’objet d’un bref résumé dans le Rapport sur l'exécution du Programme 2002-03, que le Comité a examiné à sa session de septembre 2004. On trouvera de plus amples informations sur cette question à l’Annexe 2, qui fait la synthèse des informations contenues dans les rapports d’activité établis en 2004 par l’ensemble des groupes chargés des DPAI. Compte tenu du manque de place, l’Annexe 2 ne présente qu’une vue d’ensemble du travail accompli au cours des trois années qui se sont écoulées depuis la mise en place des DPAI, et ne constitue donc pas un rapport factuel exhaustif. Nombre d’activités ou produits majoritairement « sectoriels » ont également contribué à la réalisation des objectifs des DPAI.

III. Aperçu sélectif du fonctionnement des DPAI 

17. La présente section traite de divers aspects du fonctionnement des DPAI.

Participation de divers niveaux de l’Organisation

18. Comme l’ont montré – parfois sous forme graphique – les documents successifs relatifs au PMT, les travaux menés dans le cadre des DPAI supposent la participation d’un large éventail de départements, divisions et services techniques du Siège et, dans une moindre mesure, du personnel technique des structures décentralisées. Le nombre de liens effectifs entre des entités de programme/produits prévus et des DPAI en dit long sur l’omniprésence des DPAI dans le programme de travail, notamment au titre du Chapitre 2 et du Grand Programme 3.1 du PTB. En 2004-05, 68 pour cent des entités constitutives ont un lien avec des DPAI. Sur plus de 1200 produits biennaux prévus, plus de 500 (soit 44 pour cent) sont liés – autrement dit, apportent une contribution – aux DPAI. Il va sans dire que le DPAI Parité hommes-femmes et développement, par le biais du Plan d’action pour la parité et le développement, influe de manière déterminante sur l’ensemble des programmes de travail.

Modalités de coordination

19. La variété des dispositifs mis en place à l’appui des DPAI est révélatrice de leur grande diversité. Certains groupes de travail se réunissent assez souvent, tandis que d’autres font un large usage des réseaux de messagerie électronique. Plusieurs groupes ont constitué des équipes thématiques chargées de travailler pendant une période donnée sur des produits spécifiques. D’autres se sont dotés d’un « bureau » ou d’un « comité directeur » composé d’un petit groupe d’agents qui se rencontrent plus souvent que le groupe de travail lui-même. Il est parfois difficile de garantir une participation équilibrée (de toutes les disciplines ou secteurs concernés, par exemple), en particulier dans le cas des petites unités. En règle générale, les groupes DPAI se réunissent en début d’année pour examiner et approuver leurs plans de travail pour la période en cours.

20. La fréquence des réunions des DPAI qui assurent la liaison entre la FAO et les conventions et les manifestations internationales (AWTO6, CLIM7, par exemple) est déterminée en grande partie par des facteurs extérieurs. En effet, les documents de fond que reçoit la FAO appellent souvent une réaction ou une décision dans les délais les plus brefs.

Utilisation des fonds catalyseurs au titre de l’entité 210S5

21. En 2002-03, le montant des fonds catalyseurs destinés aux DPAI s’élevait à 410 000 dollars EU. Ces dotations supplémentaires ont servi en un premier temps à financer la création et la gestion de sites web. En effet, comme plusieurs DPAI traitent de thèmes relativement nouveaux, il importait de diffuser le plus largement possible les informations utiles tirées de la coopération interdisciplinaire. Les fonds catalyseurs ont également permis aux groupes d’obtenir des conseils techniques actualisés et ont facilité la participation de la FAO à diverses manifestations extérieures. Ils ont même servi dans certains cas à financer des interventions directes d’appui aux activités de terrain axées sur la fourniture de conseils techniques de première importance.

22. En 2004-05, les fonds ont fait l’objet d’utilisations plus variées. La phase préliminaire d’élaboration des pages du site web de la FAO consacrées aux DPAI est à présent achevée, et leur mise à jour est désormais intégrée aux activités courantes. En conséquence, seule la Division de la bibliothèque et des systèmes documentaires8 a bénéficié d’une aide financière substantielle destinée à l’harmonisation de ces sites spécialisés. Les groupes DPAI ont également reçu des fonds en vue de la préparation et de la diffusion de directives techniques novatrices et de supports d’information clés, de la réalisation d’études spéciales, de la mise au point de méthodes et de la phase initiale de mise en place de bases de données interdisciplinaires. Les fonds catalyseurs servent toujours, lorsque la situation le justifie, à faciliter la participation de la FAO à des manifestations extérieures importantes ou à financer directement des interventions techniques à l’appui des activités de terrain.

Utilisation de ressources additionnelles

23. Comme indiqué à l’Annexe 2, certains groupes DPAI sont étroitement associés à la gestion ou à la supervision technique des activités financées au titre des ressources extrabudgétaires. C’est notamment le cas de la Gestion intégrée de la diversité biologique pour l’alimentation et l’agriculture 9, des Négociations commerciales multilatérales de l’Organisation mondiale du commerce sur l'agriculture, les pêches et les forêts (AWTO) et de la Lutte contre désertification10. Cette pratique semble se généraliser et donner de bons résultats. On notera que les ressources supplémentaires tirées du paiement des arriérés ont été directement affectées aux travaux menés au titre de l’Application des biotechnologies à l'agriculture, aux pêches et aux forêts (BTEC), conformément à la décision de la Conférence de la FAO.

Les « ingrédients » du succès

24. Le présent document n’est pas une évaluation des DPAI. Toutefois, trois ans après leur création, il est clair que certains d’entre eux ont contribué plus que d’autres à renforcer la coopération interdisciplinaire. De toute évidence, plus la prise de conscience de la nécessité de travailler et d’agir ensemble est forte, plus les chances de succès sont grandes. Ce constat vaut tout particulièrement pour les DPAI qui permettent à la FAO de s’exprimer d’une seule voix face à des événements extérieurs (Négociations commerciales multilatérales de l’OMC sur l’agriculture, les pêches et les forêts, Gestion intégrée de la diversité biologique pour l’alimentation et l’agriculture, Biosécurité de la production agricole et vivrière11 et Changements climatiques et agriculture, entre autres exemples), mais aussi pour ceux qui poursuivent les travaux relatifs à des thèmes interdisciplinaires déjà anciens. Cette collaboration interdisciplinaire s’impose comme une évidence dans une organisation qui doit en permanence élaborer et utiliser de manière systématique des outils complexes (comme les systèmes d’informations géoréférencées et les moyens techniques relevant de la Gestion des informations géographiques et outils d’aide à la prise de décisions12). Il va sans dire que la disponibilité de ressources extrabudgétaires substantielles dont l’octroi peut être subordonné à l’établissement de liens de coopération intersectorielle active (au titre du DPAI Applications de la biotechnologie dans les domaines de l’agriculture, des pêches et des forêts, par exemple) est également une source importante de motivation.

IV. Problèmes liés à la mise en œuvre des DPAI et
améliorations possibles

25. On trouvera ci-dessous la liste des différents problèmes et enjeux liés à la mise en œuvre des DPAI, ainsi que les mesures préconisées par le Comité du Programme lui-même et les mesures que pourraient prendre le Secrétariat. L’objectif est de mieux cibler l’action des DPAI concernés, de mieux informer les principaux partenaires, de renforcer la participation à l’échelle interne, de mettre à la disposition des DPAI, dans la mesure du possible, des ressources supplémentaires, de veiller à ce que la charge de travail que représentent les activités des DPAI soit davantage reconnue et, globalement, de faciliter la mise en œuvre des DPAI approuvés. Les problèmes évoqués ci-dessous sont ceux que les présidents des DPAI eux-mêmes ont soulevés dans leurs rapports d’activité ou dans le cadre de réunions générales de consultation avec leurs Secrétariats respectifs. L’analyse qui suit ne porte pas sur des problèmes propres à chacun des DPAI, ni sur les modifications à apporter à leurs orientations de fond. Ces questions doivent être examinées au stade de la planification, et les résultats de cet examen doivent être intégrés aux propositions relatives au PMT et au PTB.

a) Des critères plus précis et une approche plus sélective

26. Comme indiqué précédemment, il n’existe à ce jour aucun critère précis permettant de sélectionner les thèmes qui méritent d’être inclus dans les « DPAI » figurant dans le PMT et le PTB. Si les activités menées au titre des DPAI existants présentent un intérêt incontestable, il demeure que certains thèmes relèvent peut-être davantage d’un processus de gestion interne et ne méritent pas nécessairement d’être portés à l’attention des organes directeurs. De plus, certains thèmes actuels gagneraient à être regroupés. En tout état de cause, les DPAI existants sont peut-être trop nombreux. D’autres institutions spécialisées des Nations Unies font mention de structures équivalentes aux DPAI dans leurs documents de planification, mais semblent appliquer une démarche plus sélective (l’OIT13 a engagé des « stratégies intégrées » et seulement trois initiatives ciblées, qui se rapprochent davantage des DPAI, l’UNESCO14 n’a que deux « thèmes transversaux » et l’AIEA15 ne définit que six domaines thématiques). Cette sélectivité accrue contribue de surcroît à simplifier la tâche des bailleurs de fonds désireux de financer des activités interdisciplinaires.

27. Mesures envisageables: Le Comité peut souhaiter prendre acte de l’intention de la Direction de formuler des critères plus précis de sélection des thèmes à inclure dans la liste des DPAI. Le Secrétariat examinera également les DPAI existants afin de déterminer dans quelle mesure on pourrait envisager de faire preuve de plus de sélectivité dans le prochain PMT.

b) Difficultés inhérentes à la « gestion matricielle »

28. La Stratégie visant à renforcer l’action interdisciplinaire adoptée au titre du Cadre stratégique souligne notamment la nécessité d’« encourager une approche plus interdisciplinaire, tout en préservant les avantages de la structure administrative par discipline, qui est essentielle au maintien de l'excellence dans les principaux domaines de compétence de l'Organisation… ». Si ce principe est incontestablement admis, les difficultés inhérentes à la formulation et à la mise en œuvre d’activités communes à plusieurs des unités majoritairement sectorielles qui composent le Secrétariat sont bien connues. Les documents spécialisés font souvent référence à la méthode de « gestion matricielle », qui ne concerne pas que les DPAI existants. Comme indiqué plus haut, l’Organisation est de plus en plus souvent amenée à mettre en œuvre des projets interdisciplinaires de grande ampleur, et elle rencontre souvent des difficultés pour mettre en place des services de soutien technique performants, et en particulier pour sélectionner une unité capable d’assurer la direction de ces projets.

29. Mesure préconisée: Le Comité est invité à noter que, indépendamment des efforts déployés à ce jour pour assurer le bon déroulement des activités mises en œuvre au titre des DPAI et, plus généralement, du travail interdisciplinaire à mener à l’échelle interne, l’Organisation va peut-être devoir prendre des mesures d’ordre structurel pour faciliter le processus de « gestion matricielle». En conséquence, le Comité peut souhaiter faire des observations préliminaires sur l’importance relative de la structure classique et largement sectorielle, au regard d’une structure plus intersectorielle.

30. Mesures envisageables: S’agissant plus particulièrement des projets de terrain de nature interdisciplinaire qui relèvent des DPAI approuvés, des solutions pratiques pourraient être élaborées conjointement par les groupes chargés des DPAI et les différentes unités du Département de la coopération technique16. La participation accrue du Département contribuerait par ailleurs à rendre les DPAI plus visibles, ce qui permettrait, d’une part, de stimuler l’intérêt des bailleurs de fonds et, d’autre part, de mieux informer les pays bénéficiaires de l’action des DPAI et, partant, de les encourager à soumettre des demandes d’aide.

c) Planification des DPAI

31. De nombreux groupes font encore état de difficultés conceptuelles liées à l’établissement de liens entre les activités et produits et les DPAI. Certains ont le sentiment que la planification des activités relevant des DPAI devrait, dans une large mesure, orienter le processus de planification global et ne devrait pas être tributaire du processus de planification départementale ou sectorielle. Cela suppose que les DPAI soient associés le plus tôt possible au processus de planification, et pas après coup. Cela étant, la plupart des participants aux activités des DPAI insistent sur la nécessité de conserver tout le degré de souplesse requis, d’éviter toute contrainte inutile et de veiller à ne pas ajouter à la complexité des procédures, afin de ne pas décourager les initiatives de coopération spontanée.

32. Mesures envisageables: Il serait souhaitable d’analyser les solutions de nature à faciliter la participation des DPAI au processus de planification, notamment pour établir des liens logiques entre les différentes entités et mieux cerner, solliciter et obtenir les moyens nécessaires, notamment en matière d’information. Il conviendrait par ailleurs d’examiner la question du déroulement du processus de planification, l’idée étant d’y associer les DPAI le plus tôt possible.

d) Manque de ressources

33. Si les contraintes budgétaires n’épargnent aucune activité, il convient de souligner que les travaux menés dans le cadre des DPAI sont particulièrement vulnérables à ce type de difficultés, qui obligent les unités à jongler avec leurs dotations et à faire des choix face à des besoins concurrents. Les résultats globalement satisfaisants obtenus à ce jour par la plupart des DPAI témoignent sans nul doute de l’intérêt que les intervenants concernés portent aux travaux des DPAI et de leur détermination à poursuivre l’action menée. Toutefois, ce tableau assez encourageant masque les efforts acharnés que doivent déployer les présidents et les secrétaires des DPAI pour obtenir les contributions des participants aux DPAI et des personnes chargées de superviser leurs travaux et se procurer auprès des unités concernées les ressources financières requises.

34. Le problème est d’autant plus complexe que les DPAI doivent dans certains cas remplir de manière quasi-permanente des fonctions de liaison ou d’appui aux programmes. Certains doivent par exemple assurer la liaison entre la FAO et les secrétariats de diverses conventions et autres mécanismes internationaux ou répondre aux demandes du Programme de coopération technique17 et des États Membres. Ces difficultés touchent plus particulièrement les DPAI qui n’ont pas de porte-parole attitré ou ne sont pas rattachés à une unité spécifique de la structure organisationnelle, comme les DPAI Négociations commerciales multilatérales de l’OMC sur l’agriculture, les pêches et les forêts (Division des produits et du commerce international18) ou Prévention et atténuation des catastrophes et plans de préparation, de secours et de redressement19 (Division des opérations d'urgence et de la réhabilitation20). Certains groupes DPAI ont le sentiment que leur travail serait plus efficace si un « animateur » ou une « unité de facilitation » se consacrant entièrement à leur DPAI étaient désignés.

35. Mesures envisageables: La recherche de financements extrabudgétaires ne saurait se substituer aux ressources du budget ordinaire que les unités concernées doivent engager, dans des proportions suffisantes, en faveur des DPAI. Elle pourrait toutefois être encouragée dans des circonstances bien précises. Les groupes DPAI pourraient par exemple exposer les raisons justifiant la création d’une unité de facilitation dans une proposition bien ficelée destinée aux bailleurs de fonds extrabudgétaires

e) Insuffisance des crédits prévus au titre de l’entité 210S5

36. On s’accorde unanimement à reconnaître que l’entité 210S5: Appui central aux DPAI a contribué dans une très large mesure à la réalisation des objectifs des DPAI. La dotation prévue au titre du PTB 2002-03 était de 410 000 dollars EU. Par la suite, il a été proposé de porter cette dotation à près du double dans le PTB 2004-05, sur la base d’une croissance réelle, voire d’une croissance réelle zéro. Compte tenu de la nécessité de réviser le PTB à la baisse, les crédits disponibles à ce jour au titre de l’exercice biennal en cours ne sont que de 592 000 dollars EU. Or, les financements demandés par les DPAI sont très largement supérieurs à ce montant. Ainsi, le montant global des demandes de financements reçues à ce jour au titre de l’exercice en cours s’élève à 1,2 million de dollars EU, dont la moitié seulement a pu être affectée. La montant de la dotation qui sera allouée aux DPAI au titre du prochain exercice biennal sera fonction de la décision que la Conférence de la FAO prendra en dernier ressort quant au niveau du budget.

37. Mesure préconisée: Le Comité peut souhaiter rappeler l’importance des dotations en faveur des DPAI et appuyer le principe d’une augmentation nette de ces crédits au titre des prochains exercices.

f) Prise en compte insuffisante de la charge de travail supplémentaire liée aux DPAI

38. En règle générale, le temps et l’énergie que le personnel consacre aux DPAI (en particulier les secrétaires, qui doivent absorber la charge de travail souvent considérable que représentent les DPAI en plus de leurs tâches habituelles) et l’intérêt que présente ce travail pour l’Organisation ne sont pas suffisamment reconnus. Nombre de groupes DPAI soulignent la nécessité d’encourager les unités, par le biais de mesures adaptées, à travailler ensemble et de mettre en évidence l’intérêt de l’interdisciplinarité. De manière plus générale, il convient de faire évoluer la « culture institutionnelle » de l’Organisation (question qui n’est pas sans rapport avec le concept de « gestion matricielle » examiné plus haut), afin que le travail d’équipe se voie accorder toute la reconnaissance et le mérite qui lui reviennent.

39. Mesures envisageables: Les besoins particuliers liés au travail interdisciplinaire sont aujourd’hui davantage pris en compte à divers niveaux du processus de gestion des ressources humaines de l’Organisation (sélection du personnel, possibilités de formation, etc.). Le Secrétariat examinera les domaines dans lesquels des modifications devront être apportées, que ce soit de manière courante ou à titre exceptionnel (planification du travail, procédures d’évaluation, entre autres exemples).

g) Participation accrue des équipes régionales et sous-régionales

40. Les groupes DPAI citent de nombreux cas dans lesquels les équipes décentralisées ne sont associées que de très loin à leurs activités. Ils constatent par ailleurs que les bureaux régionaux et sous-régionaux ne sont pas suffisamment informés des travaux et des réalisations des DPAI. La participation accrue des équipes décentralisées permettrait pourtant de mettre à profit leurs compétences et les nombreux contacts qu’elles ont établis à l’échelle locale.

41. Mesures envisageables: Nombre de groupes ont d’ores et déjà pris des mesures concrètes qui pourraient être renforcées ou appliquées de manière plus systématique. On citera notamment:

h) Évaluation progressive des DPAI et d’autres méthodes de travail interdivisions et recensement des « pratiques exemplaires »

42. Toutes ces mesures sont déjà citées dans le PMT 2006-11. Toutefois, en raison d’autres activités d’évaluation appelant une attention urgente, le Comité du Programme à sa dernière session, tenue en mai 2005, n’a pas pu inscrire les DPAI et d’autres aspects fondamentaux du travail interdisciplinaire au premier rang des priorités de son programme d’évaluation pour 2006-09.

43. Mesure préconisée: le Comité peut souhaiter revenir sur ce point lors d’une prochaine session, dès que la question des priorités en matière d’évaluation sera à nouveau à l’ordre du jour.

V. Conclusion

44. Depuis leur création, les DPAI ont incontestablement apporté une contribution majeure aux efforts déployés en réponse aux besoins des États Membres et à la mise en œuvre de la Stratégie visant à renforcer l’action interdisciplinaire. Ils constituent une preuve supplémentaire de l’un des principaux atouts de la FAO, à savoir sa capacité à mobiliser un large éventail de compétences pour résoudre les problèmes recensés. Le Comité peut souhaiter approuver les mesures proposées à la section précédente et faire connaître son avis sur les mesures que le Secrétariat pourrait éventuellement prendre.


Annexe 1

Titres des DPAI et abréviations correspondantes (tels qu’indiqués au
PMT 2006-11)

LHOO Renforcement des institutions locales afin d’améliorer les capacités pour assurer des moyens d’existence durables dans les zones rurales
REHA Prévention et atténuation des catastrophes et plans de préparation, de secours et de redressement
BIOS Biosécurité de la production agricole et vivrière
AWTO Négociations commerciales multilatérales de l’Organisation mondiale du commerce sur l'agriculture, les pêches et les forêts
CLIM Changements climatiques et agriculture
ORGA Agriculture biologique
FCIT Ravitaillement des villes
PROD Systèmes intégrés de production (agriculture et développement rural durable/Programme spécial pour la sécurité alimentaire)
BTEC Application des biotechnologies à l'agriculture, aux pêches et aux forêts
BIOD Gestion intégrée de la diversité biologique pour l’alimentation et l’agriculture
DSRT Lutte contre la désertification – issu de l’ancien DPAI sur le renforcement de la capacité de gestion intégrée des écosystèmes (ECOM)
MTNS Gestion durable des montagnes – issu du DPAI ECOM
QINF Définitions, normes, méthodologies et qualité de l'information
SPAT Gestion des informations géographiques et outils d’aide à la prise de décisions
GLOP Études prospectives mondiales
ETHI Éthique alimentaire et agricole
VIH/SIDA Incidences du VIH/SIDA et d’autres maladies sur l’alimentation et l’agriculture – à compter du 1er janvier 2006
GEND Parité hommes-femmes et développement
  DPAI inclus dans le PTB 2006-07 (conformément à la recommandation du Comité des forêts et du Comité de l’agriculture) à compter du 1er janvier 2006
ENGY Bioénergies
  DPAI dissous (sous sa forme initiale)
ECOM Renforcement de la capacité de gestion intégrée des écosystèmes

Annexe 2

Tour d’horizon des principales réalisations des DPAI

45. L’état d’avancement de la mise en œuvre du Plan d’action pour la parité hommes-femmes et le développement fait l’objet de rapports réguliers à l’intention de la Conférence de la FAO. Le DPAI GEND ne sera donc pas examiné à la présente section, qui décrit dans leurs grandes lignes les résultats obtenus pour chacun des DPAI. Par ailleurs, la quasi-totalité des DPAI ont élaboré et gèrent leurs propres pages sur le site web de la FAO, qui fait actuellement l’objet d’une harmonisation sous la conduite de la Division de la bibliothèque et des systèmes documentaires. En conséquence, pour éviter toute répétition inutile, il ne sera fait aucune mention des pages web consacrées aux DPAI, sauf dans les cas où des éléments d’information particulièrement importants doivent être portés à l’attention du Comité.

46. LHOO – Il a fallu, en un premier temps, identifier les entités et produits connexes ayant le plus contribué à la réalisation des objectifs de ce DPAI, dont le champ d’application est potentiellement très vaste. Le DPAI s’est aussi employé à dresser un premier bilan de l’impact de la pandémie de VIH/SIDA sur l’agriculture, en particulier en Afrique (notamment dans le cadre d’une étude sur les perspectives et possibilités de renforcement des capacités d’adaptation des institutions locales face au VIH/SIDA en Afrique australe). Le nouveau DPAI sur le VIH/SIDA prend progressivement le relais de ces activités.

47. Les travaux menés au titre de LHOO portent maintenant sur les activités de groupes d’intérêt œuvrant dans les domaines suivants:

48. Le groupe chargé d’examiner les problèmes des personnes handicapées participe de manière très active aux projets et programmes d’intervention d’urgence du Programme de coopération technique. Par ailleurs, il existe un rapport fonctionnel très étroit entre le DPAI LHOO et le Programme de soutien aux moyens d’existence que financent les bailleurs de fonds.

49. REHA – En un premier temps, les travaux ont porté sur trois produits interdisciplinaires: la création d’une base de données sur les situations d’urgence, la réalisation d’un guide sur l’évaluation des besoins et la préparation d’une note conceptuelle sur les stratégies d’atténuation des effets de la sécheresse. S’agissant du premier produit, il a fallu examiner tous les systèmes d’information de la FAO pour évaluer dans quelle mesure ils pourraient appuyer la planification des interventions d’urgence et l’évaluation des impacts des catastrophes. Le mécanisme de coordination mis en place pour REHA est le Groupe de coordination pour les situations d'urgences, qui s’appuie au niveau opérationnel sur des groupes spéciaux aux activités plus ciblées. Les autres activités du DPAI étaient axées sur: les mesures de préparation et d’intervention en cas d’accidents radiologiques ou nucléaires; la coordination de la participation de la FAO à la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles; le renforcement des approches communes et des mécanismes opérationnels applicables à l’évaluation des besoins d’urgence; l’élaboration, pour le compte de la FAO, d’un cadre de réduction des risques liés aux catastrophes.

50. BIOS – Ce DPAI a contribué de manière déterminante à l’adoption d’une approche fondée sur la biosécurité et axée sur l’analyse et la gestion des risques liés à la sécurité sanitaire des aliments et à la santé des animaux et des végétaux, et sur les risques environnementaux connexes. Une vaste initiative interinstitutions, à laquelle ont pris part plusieurs partenaires clés, a conduit à la mise en place d’un portail Internet qui a pour objectif de faciliter l’échange d’informations sur la biosécurité et la recherche de normes, de réglementations et d’autres documents officiels sur les mesures sanitaires et phytosanitaires. Un programme connexe de renforcement des capacités est en cours d’exécution dans plusieurs pays.

51. BIOS a participé, au nom de la FAO et en coopération avec d’autres partenaires, à l’élaboration du Mécanisme pour l'élaboration des normes et le développement du commerce (STDF). Ce mécanisme a pour but de faciliter la coordination, entre tous les intervenants concernés, de l’assistance technique fournie au niveau national en matière de biosécurité. Le mécanisme financier du STDF permet de financer des projets de renforcement des capacités dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments et de la santé des animaux et des végétaux, la priorité étant accordée à des projets intégrés transposables dans d’autres zones géographiques et dans d’autres disciplines.

52. Un groupe de travail sur la biosécurité, né d’une initiative conjointe de BIOS et de BTEC, a été chargé d’examiner l’ensemble des questions directement liées à la biosécurité. Le DPAI s’est aussi employé activement à élaborer des outils pratiques compatibles avec l’approche fondée sur la biosécurité, et participe de manière grandissante aux activités de terrain afin d’élargir au maximum la portée de ses travaux.

53. AWTO – Ce DPAI a pour principale raison d’être de suivre les faits importants intervenant à l’OMC et d’assurer la liaison entre la FAO et l’OMC dans le cadre des négociations commerciales multilatérales. Parmi les activités les plus notables du DPAI, on citera: la préparation de la participation de la FAO aux conférences de l’OMC tenues à Doha et Cancun et la fourniture d’un soutien à la délégation de la FAO; la formulation d’un nouveau programme FAO de renforcement des capacités appelé Programme-cadre II; la participation à cinq tables rondes et sept ateliers régionaux sur un large éventail de questions en rapport avec les négociations agricoles; la préparation active de notes d’information à l’intention des Représentants permanents de la FAO, en particulier avant et après les conférences de l’OMC; la préparation de la participation de la FAO à la onzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement21; et le lancement d’un programme d’enseignement à distance sur le renforcement des capacités dispensé par le biais d’Internet.

54. CLIM – Ce DPAI a pour objectif premier de faire en sorte que les questions qui relèvent du mandat de la FAO se voient accorder toute l’attention qu’elles méritent dans le cadre des travaux d’instances comme le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat 22 et les organes chargés de la mise en œuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques 23 (Conférence des Parties et Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique24). Il participe à la réalisation d’études internationales et de documents de première importance sur le changement climatique, et plus particulièrement aux travaux menés sous l’égide du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat. Ce DPAI a également appuyé des approches innovantes, réalisé des supports techniques et fourni de l’aide aux pays dans un large éventail de domaines (aspects juridiques, politiques et programmes d’atténuation des effets des changements climatiques et d’adaptation, agriculture de conservation, sources d’énergie durables et renouvelables, foresterie et gestion des ressources en eau et en terres).

55. Le DPAI CLIM a appuyé diverses activités relevant de projets nationaux, de même que des actions de renforcement des capacités dans des domaines comme: la fixation du carbone; le transfert de technologies; la surveillance de l'occupation du sol et la désertification; le rôle des forêts dans les changements climatiques et l’atténuation de ces changements; la formation à l’utilisation des sols et à la foresterie des représentants des pays en développement participant aux négociations internationales sur les changements climatiques.

56. ORGA – Le DPAI a apporté une contribution à plusieurs produits interdisciplinaires importants, parmi lesquels: la mise en place d’un système d’information sur l’agriculture biologique; la création d’un groupe spécial international sur l’harmonisation et l’équivalence dans l’agriculture biologique, qui s’est réuni à plusieurs reprises, et la publication de documents se rapportant aux travaux de ce groupe; la réalisation d’un dossier de sensibilisation sur l’agriculture biologique; la mise au point d’une méthode d’évaluation de l’impact de l’agriculture biologique sur les économies des pays en développement, assortie d’une étude de cas sur son application; la première Conférence mondiale sur les semences biologiques. Les activités du DPAI se sont déroulées dans un contexte marqué par l’intérêt grandissant des bailleurs de fonds pour les projets d’agriculture biologique. ORGA participe actuellement à plusieurs projets d’agriculture biologique (en cours de formulation ou d’exécution), à la demande des pays concernés.

57. FCIT – Le DPAI a largement contribué à l’échange et à la diffusion, au sein de l’Organisation comme à l’extérieur, d’informations sur les questions relatives à l’alimentation et l’agriculture en milieu urbain. Grâce à la mise en place de ces réseaux d’échange, FCIT a pu recenser les possibilités de collaboration interdisciplinaire et interinstitutionnelle, notamment en matière de formulation de projets de terrain. FCIT a également participé à la préparation de documents conceptuels, de directives techniques et de supports d’information et à l’organisation d’une série d’ateliers nationaux et de conférences électroniques sur le ravitaillement des villes et l’agriculture urbaine et périurbaine. Il a également été à l’origine de la participation de la FAO à diverses réunions internationales en rapport avec ces questions (comme le troisième Forum urbain mondial).

58. PROD – Les travaux menés au titre de ce DPAI visaient initialement la création de quatre sites pilotes témoins aux fins d’activités de terrain relevant du Programme spécial pour la sécurité alimentaire25. Des travaux axés sur les bonnes pratiques agricoles26 ont également été engagés, avec notamment la préparation d’un document conceptuel qui a été examiné par le Comité de l’agriculture, l’organisation de conférences électroniques et de diverses activités de portée nationale et la tenue d’une consultation d’experts. Des études de cas, des analyses et des rapports sur les aspects économiques des systèmes intégrés de production ont été réalisés dans plusieurs régions pour le compte du DPAI.

59. Par la suite, les activités de PROD ont été réorientées principalement sur la poursuite de l’initiative relative aux bonnes pratiques agricoles. Un vaste processus de consultation interne a été entrepris pour définir la marche à suivre et dégager un consensus sur les orientations prioritaires à donner aux activités de la FAO sur les bonnes pratiques agricoles. Une base de données et un site web sur les bonnes pratiques agricoles ont été créés. Les travaux menés sur les sites pilotes se sont poursuivis et ont été intégrés à l’initiative sur les bonnes pratiques agricoles, et diverses équipes chargées de tâches spécifiques appuient actuellement les activités de suivi. Le DPAI a également contribué au redémarrage des activités relatives à l’agriculture de conservation et s’emploie à mobiliser des financements extrabudgétaires supplémentaires.

60. BTEC – Les principales activités menées au titre de ce DPAI se présentent comme suit: assistance aux politiques interdisciplinaires à l’échelle nationale; liaison entre la FAO et d’autres instances intergouvernementales dans le domaine des biotechnologies; renforcement de la dimension politique et institutionnelle des activités de la FAO en matière de sécurité biologique, comme indiqué précédemment. Une des activités de base de ce DPAI consiste à mettre en place des approches coordonnées afin de faciliter la diffusion d’informations complètes sur les applications des biotechnologies dans les domaines de l’élevage, des agro-industries, des pêches et de la foresterie (non seulement par le biais du site web, mais aussi de FAO-Biotech News, de conférences électroniques spécialisées, de glossaires, etc.). Le DPAI a contribué à la préparation d’une édition de la Situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture27 qui a fait date et qui avait pour titre Les biotechnologies, une réponse aux besoins des plus démunis?

61. BIOD – Les principales activités menées au cours de la période considérée portaient sur les aspects suivants: promotion de systèmes de production agricole mixtes fondés sur la riziculture/pisciculture ou l’agroforesterie; formation participative à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures28; fourniture de conseils sur la conservation des sols et de l’eau dans le contexte de la préservation de la biodiversité; promotion de technologies axées sur l’utilisation et la gestion des pâturages naturels et à faible niveau d’intrants. Le DPAI a également travaillé sur les aspects juridiques et économiques de la biodiversité agricole et s’est employé à promouvoir une approche intégrée de la conservation et de l’utilisation durable de la diversité biologique, en mettant à profit l’expérience interdisciplinaire de la FAO. L’année 2004 a été marquée par un accroissement exceptionnel de la charge de travail du DPAI. Ce dernier a en effet été désigné centre de coordination pour la Journée mondiale de l’alimentation et a mis en œuvre des activités innovantes avec la participation des agriculteurs, de la société civile et de nouveaux partenaires. On mentionnera par ailleurs la signature d’un nouveau Protocole d’accord avec le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (et la création d’un nouveau poste d’agent de liaison hors siège), et la prorogation pour une période supplémentaire de trois ans de la composante Agrobiodiversité du Programme de partenariat des Pays-Bas.

62. DSRT –Un groupe de travail interdépartemental sur la désertification, issu du DPAI anciennement appelé ECOM, a été créé à l’appui de la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique29. Le groupe a notamment: appuyé les activités de terrain entreprises en application de la Convention, facilité la participation de la FAO aux travaux des principales instances de la Convention (comme la Conférence des Parties); établi un cadre formel de collaboration avec les organes de la Convention; et lancé des programmes axés sur l’évaluation de la dégradation des sols sur les terres arides et la gestion durable des hauts plateaux du Fouta Djallon, en Afrique de l’Ouest.

63. Le nouveau DPAI continue d’assurer la liaison avec les organes de la Convention sur la lutte contre la désertification, notamment le Comité de facilitation du Mécanisme mondial, et avec le nouveau Programme d’opérations 15 sur la lutte contre la dégradation des sols du Fonds pour l’environnement mondial30, qui a récemment été désigné principal mécanisme financier de la Convention sur la lutte contre la désertification. Les ambitieux projets d’évaluation de la dégradation des sols sur les terres arides et de gestion des hauts plateaux du Fouta Djallon, en cours d’exécution, ont été suivis d’autres projets complémentaires très prometteurs, dont un axé sur la mise en valeur de l’acacia, qui vise à améliorer la sécurité alimentaire et à enrayer la dégradation des sols dans les pays producteurs de gommes et de résines.

64. MTNS – Un groupe de travail sur la montagne également issu de l’ancien DPAI ECOM a été mis en place à l’appui des programmes interdisciplinaires de la FAO sur les montagnes et de la mise en œuvre du chapitre 13 du Programme Action 21. Le succès de l’Année internationale de la montagne, dont la FAO a été l’organisation chef de file, compte parmi les principales réalisations à l’actif du DPAI. Le nouveau DPAI assure à présent la coordination des activités de toutes les unités associées au suivi des programmes de gestion durable des montagnes (notamment en ce qui concerne les méthodes et les stratégies de gestion intégrée), ainsi que la liaison avec d’autres organisations partenaires.

65. QINF – Le DPAI a établi un cadre de gestion des métadonnées relié aux thesaurus intégrés et aux structures terminologiques de la FAO afin de garantir la compatibilité et la cohérence de tous les systèmes de l’Organisation dans les cinq langues officielles. Il a également mené des travaux dans les domaines suivants: définition des produits statistiques et structures de classement; descriptions qualitatives des données courantes en vue de la production de séries de données statistiques; rationalisation de la terminologie et des glossaires de la FAO; amélioration des procédures de publication des documents et des sites web, afin d’en étendre la portée à différentes sources d’informations. Les activités menées dans ces divers domaines ont porté plus particulièrement sur l’élaboration d’ontologies multilingues et de systèmes de classement et la normalisation des métadonnées, en vue de la création d’un système de centralisation des normes de gestion de l’information. QINF a établi des liens, en fonctions des besoins, avec d’autres groupes internes aux fonctions normatives et avec des partenaires du système des Nations Unies (comme le Groupe de travail sur l’information géographique de l’Organisation des Nations Unies).

66. SPAT – Le DPAI a eu largement recours à des groupes spéciaux à l’action plus ciblée pour mettre en œuvre le programme de travail convenu. Outre la mise en place d’un mécanisme de coordination opérationnel applicable à l’utilisation de divers outils importants, les activités entreprises au titre du DPAI ont porté sur les aspects suivants: application à l’échelle interne des normes relatives aux Systèmes d’information géographique31; poursuite des travaux axés sur le renforcement de la réserve de données géographiques de l'Organisation (GeoNetwork), qui est désormais considérée, au niveau interne comme par les utilisateurs extérieurs, comme une plate-forme internationale d’accès aux données géographiques de la FAO; préparation d’une base de données infranationale sur l’utilisation des sols (Agro-MAPS); préparation d’une base de données infranationales sur les délimitations administratives et réalisation d’une carte hydrologique mondiale; formulation et adoption d’une clause de droit d’auteur relative à la publication des informations géographiques. L’accueil favorable que les autres organisations du système des Nations Unies, qui contribuent activement à l’amélioration du logiciel gratuit GeoNetwork, et les responsables des diverses normes élaborées au titre du DPAI ont réservé aux travaux du DPAI montre que la FAO est désormais considérée comme un acteur de premier plan au sein du système des Nations Unies en matière d’informations géographiques et d’élaboration de bases de données SIG. La base de données Agro-Maps sur l’utilisation des sols, qui sera prochainement accessible, devrait recevoir le même accueil.

67. GLOP – Le DPAI regroupe toutes les unités associées à la réalisation des études prospectives mondiales. Il a pour rôle de faciliter le dialogue entre ces différentes unités et, à terme, de renforcer la dimension interdisciplinaire des études menées dans divers secteurs (agriculture, alimentation et nutrition, cultures et élevage, pêches, foresterie et ressources naturelles). Il veille également à la cohérence des hypothèses relatives aux perspectives à long terme sur lesquelles reposent les études et les déclarations diffusées par l’Organisation. Le DPAI, entre autres activités, a apporté des améliorations aux estimations concernant la sous-alimentation, aux données sur les ressources en eau et l’irrigation et à l’évaluation de l’efficacité d’emploi de l’eau et des engrais qui ont été intégrées aux études prospectives mondiales. Dans le même temps, le DPAI a entrepris de mettre au point de nouveaux outils d’analyse en vue de l’analyse de scénarios. Il a également envisagé la possibilité d’engager des activités conjointes plus ambitieuses comme la conception de scénarios, la réalisation d’études prospectives régionales conjointes et, à terme, de brefs rapports de synthèse.

68. ETHI – Le DPAI, par le biais de ses mécanismes de coordination internes opérationnels et de haut niveau, a apporté son concours à l’organisation des réunions du Groupe d'experts en matière d'éthique de l'alimentation et de l'agriculture, qui a examiné un large éventail de questions touchant à l’éthique de l’alimentation et de l’agriculture. Le DPAI a supervisé diverses études réalisées par les départements techniques et publiées dans la collection sur l'éthique de la FAO. Il a également coordonné les interventions de l’Organisation en réponse à diverses initiatives internationales axées sur l’éthique, comme la création du nouveau Comité interinstitutions des Nations Unies sur la bioéthique et les réunions organisées par l’UNESCO.



1 COFO; COAG

2 PTB

3 SDP

4 BTEC

5 PROD

6 Négociations commerciales multilatérales de l’Organisation mondiale du commerce sur l'agriculture, les pêches et les forêts

7 Les changements climatiques et l’agriculture

8 Sigle anglais: GIL

9 BIOD

10 DSRT

11 BIOS

12 SPAT

13 Organisation internationale du travail

14 Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture

15 Agence internationale de l'énergie atomique

16 TC

17 PCT

18 ESC

19 REHA

20 TCE

21 CNUCED

22 GIEC

23 CCNUCC

24 SBSTA

25 PSSA

26 BPA

27 Sigle anglais: SOFA

28 Sigle anglais: IPM

29 UNCCD

30 FEM

31 SIG