FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires No.3, octobre 2005

Page précédenteTable des matièresPage suivante

RAPPORTS PAR PAYS1/

1/ Sont indiqués en caractères gras les pays dont les perspectives de récolte pour les cultures en cours sont mauvaises et/ou ceux dont les approvisionnements alimentaires sont déficitaires pendant la campagne en cours et qui nécessitent une assistance exceptionnelle ou d'urgence. Les pays qui sont victimes ou menacés de mauvaises récoltes ou de pénuries alimentaires pendant plusieurs campagnes de suite sont signalés par un astérisque (*).

________________________

AFRIQUE DU NORD

ALGÉRIE (7 octobre)

La récolte des céréales d'hiver, composée en majeure partie de blé et d'orge, est pratiquement terminée. Les semis ayant été reportés en raison du démarrage tardif de la saison des pluies, la production a fortement chuté. Selon les estimations, la production céréalière totale de 2005 s'établirait à environ 2,5 millions de tonnes, soit quelque 36 pour cent de moins que la récolte exceptionnelle de 2004 et légèrement au-dessous de la moyenne des cinq années précédentes. La production de blé est actuellement estimée à 1,8 million de tonnes, soit environ 800 000 tonnes de moins que l'an dernier, tandis que celle d'orge, estimée à quelque 0,7 million de tonnes, ne représente que la moitié des résultats supérieurs à la moyenne enregistrés l'an dernier.

Les importations de blé pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) devraient augmenter par rapport au volume de l'an dernier, qui avait atteint 4,5 millions de tonnes, et se monter à quelque 5 millions de tonnes, du fait du recul de la production.

ÉGYPTE (7 octobre)

La moisson du blé irrigué de 2005 a pris fin en juillet et les estimations provisoires établissent la production à 8,18 millions de tonnes, chiffre nettement supérieur à la moyenne des cinq dernières années (6,7 millions de tonnes). Cette augmentation s'explique à la fois par la progression, estimée à 15 pour cent, de la superficie sous blé et par les conditions climatiques propices qui ont favorisé les cultures à l'époque des semis et pendant la végétation.

La récolte de maïs est bien avancée, tandis que celle de paddy est imminente. Selon les prévisions officielles, la production de maïs devrait tomber à 6,25 millions de tonnes, suite à la diminution de la superficie ensemencée. En revanche, les prévisions préliminaires concernant le paddy irrigué laissent entrevoir une récolte supérieure à la moyenne, qui pourrait atteindre 6,4 millions de tonnes.

Compte tenu de la bonne récolte de blé attendue, les importations de blé pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) devraient diminuer, passant de 7,8 millions de tonnes l'an dernier à environ 6,6 millions de tonnes. Les importations de maïs, qui sert principalement à l'alimentation animale, devraient avoisiner 5 millions de tonnes, soit environ 100 000 tonnes de plus que l'année précédente.

MAROC (7 octobre)

La préparation des sols est en cours pour les semis de céréales d'hiver de la campagne 2005/06. Des périodes de sécheresse prolongée tout au long de la dernière campagne de végétation ont entraîné un fort recul de la production cette année. La production céréalière totale de 2005 (blé et orge principalement) est estimée à environ 4,3 millions de tonnes, soit près de la moitié de la récolte de l'an dernier. La production de blé, de loin la culture la plus importante, est tombée à 3 millions de tonnes, contre 5,5 millions de tonnes en 2004 et une moyenne quinquennale de 3,75 millions de tonnes.

Les importations céréalières en 2005/06 (juillet/juin) devraient considérablement augmenter pour s’élever à 2,5 millions de tonnes de blé et 1,9 million de tonnes de céréales secondaires (essentiellement orge et maïs).

TUNISIE (7 octobre)

La récolte des cultures d'hiver de 2005 est terminée. Selon les estimations, la production enregistrerait une baisse considérable en dépit des conditions météorologiques généralement favorables qui ont régné dans le nord, principale région céréalière, du fait de la diminution de la superficie ensemencée, conjuguée à la mauvaise répartition des précipitations dans le sud et le centre. Les estimations établissent la production céréalière totale à 2,09 millions de tonnes, contre 2,347 millions de tonnes en 2004. La production de blé atteindrait 1,627 million de tonnes environ, soit près de 5 pour cent de moins que l'an dernier, tandis que celle d'orge est estimée à 465 000 tonnes, ce qui représente une baisse de 24 pour cent.

Selon les prévisions, les importations de céréales en 2005/06 (juillet/juin), principalement de blé et de maïs, atteindraient 2 millions de tonnes, soit environ 58 000 tonnes de moins que pendant la dernière campagne de commercialisation.

AFRIQUE DE L’OUEST

BÉNIN (8 octobre)

La moisson du maïs de la première campagne est sur le point de s'achever dans le sud, tandis que le développement des céréales tardives est dans l'ensemble satisfaisant dans le nord. Malgré une récolte céréalière supérieure à la moyenne en 2004, estimée à environ 1,1 million de tonnes, les cours des denrées alimentaires seraient, selon les rapports, très élevés dans tout le pays. Cela tient au fait que les exportations à destination des pays voisins ont été supérieures à la normale par suite d'un recul de la production dans les pays du Sahel ainsi que d'une réduction des disponibilités vivrières et d'une hausse des prix des denrées alimentaires dans plusieurs autres pays côtiers. La situation devrait s'améliorer avec l'arrivée des nouvelles récoltes et l'augmentation des disponibilités alimentaires.

BURKINA FASO (8 octobre)

Les pluies et l’humidité des sols ont d’une manière générale été suffisantes pour permettre un bon développement des cultures depuis le début de la période de végétation, bien que de mauvaises récoltes soient signalées en certains endroits du fait d’une pluviosité insuffisante dans le sud-est et dans la région de la Boucle du Mouhoun. Les cultures de mil et de sorgho sont au stade de l’épiaison et de la maturation. Les pâturages se régénèrent dans l’ensemble du pays et l’état du bétail s’améliore. La situation des criquets pèlerins reste calme dans le pays.

Les prix des denrées alimentaires ont commencé à fléchir, principalement grâce à l'augmentation des importations céréalières en provenance des pays côtiers voisins et à l'arrivée des nouvelles récoltes sur les marchés, notamment dans le sud. Toutefois, la situation de la sécurité alimentaire reste préoccupante en certains endroits du pays, tout particulièrement dans le nord, où les groupes vulnérables doivent faire l’objet d’un suivi constant et recevoir une assistance si nécessaire jusqu’à la fin de la période de soudure.

CAP-VERT (8 octobre)

Après les premières pluies tombées fin juillet sur Fogo, Santo Antao, Brava et Santiago, le temps est resté en général sec sur toutes les îles, à l'exception de Brava, jusqu'à la dernière décade d'août, où les précipitations ont repris. Ce temps sec a sévèrement touché les récents semis de maïs qui ont échoué en partie. S'agissant des criquets pèlerins, la situation est calme, mais des infestations de sauteriaux ont été signalées sur les îles de Santiago et de Brava.

Selon les estimations, les importations totales de céréales pour la campagne commerciale se terminant en octobre 2005 atteindraient environ 100 000 tonnes. Avec des importations commerciales prévues à 42 000 tonnes et des annonces d’aide alimentaire représentant 42 200 tonnes, le déficit total non couvert pour l’année s’élève à environ 16 000 tonnes.

CÔTE D'IVOIRE (8 octobre)

La moisson du maïs de la première campagne est pratiquement terminée dans le sud. Les images satellite montrent que la production pourrait avoir souffert des vagues de sécheresse enregistrées dans le sud-est du pays en juillet. En outre, les difficultés suscitées par le conflit, notamment les pénuries de main-d’œuvre suite aux déplacements de population, l’absence de services d’appui à l’agriculture en certains endroits, la fragmentation du marché, les perturbations dues à l’insécurité et les frais de transport exorbitants en raison des lourdes taxes prélevées aux barrages routiers, continuent d’entraver la production agricole et les activités commerciales. La sécurité alimentaire de nombreux ménages reste également perturbée par le bouleversement de leurs moyens de subsistance, en particulier dans l’ouest du pays. En outre, le marché restant défavorable, les pertes de revenus sont significatives pour les petits exploitants qui produisent des cultures de rapport.

GAMBIE, RÉPUBLIQUE DE (8 octobre)

Les précipitations ont été régulières et généralisées depuis le début de la campagne de végétation, et des inondations ont été signalées dans plusieurs régions. Grâce à ces précipitations abondantes, les cultures de mil, de sorgho et de riz de montagne se développent de manière satisfaisante, tandis que le repiquage du riz aquatique est en cours. Les arachides sont au stade de la floraison ou de l'implantation dans l'ensemble du pays. La moisson du maïs a commencé, d'où une amélioration des disponibilités vivrières et une baisse des prix des denrées alimentaires.

GHANA (8 octobre)

La moisson du maïs de la première campagne touche à sa fin. Dans l'ensemble, les perspectives de récolte sont contrastées, les semis ayant été reportés du fait du démarrage tardif de la saison des pluies et des épisodes de sécheresse ayant ensuite sévi, en particulier dans le sud. Les pluies sont arrivées avec 4 à 6 semaines de retard dans le sud et 2 à 3 semaines de retard en certains endroits du nord. Selon les estimations du Ministère de l'alimentation et de l'agriculture, environ 80 pour cent des champs ont été ensemencés plus tard que d'ordinaire.

Comme dans d'autres pays de la région, les prix des denrées alimentaires de base au Ghana ont été très élevés cette année. Par rapport à 2004, les prix du maïs ont plus que doublé, tandis que ceux du riz ont quadruplé. Des sources locales attribuent la hausse des prix du maïs à plusieurs facteurs conjugués, y compris de mauvaises conditions météorologiques en 2004, une augmentation de 50 pour cent des prix du carburant en février 2005 et des exportations accrues à destination du Burkina Faso et du Niger, lesquels ont en outre mis fin à leurs réexportations.

Les besoins d'importations céréalières pour 2005 (blé et riz, principalement) sont estimés à 755 000 tonnes, dont 680 000 tonnes environ devraient provenir d'importations commerciales.

GUINÉE* (8 octobre)

La moisson du riz, de loin la culture la plus importante, a commencé à la fin septembre. Les données tirées des images satellite indiquent que les cultures ont bénéficié de conditions climatiques favorables dans la plupart des régions à l'époque des semis et pendant la végétation. Toutefois, l'accès à la nourriture continue de se ressentir de la forte inflation et de la cherté du riz, qui est la principale denrée de base, ainsi que du faible pouvoir d'achat des ménages.

Le retour de la paix en Sierra Leone et l'amélioration de la situation au Libéria ont entraîné une relative diminution du nombre de réfugiés en Guinée, qui en accueille encore toutefois beaucoup (les rapatriements sont plus lents que prévu). Selon les statistiques du HCR, en juin 2005, environ 60 000 réfugiés étaient hébergés dans divers camps, en sus de près de 80 000 PDI et de plus de 100 000 personnes rapatriées de Côte-d'Ivoire en 2002 en Guinée Forestière et en Haute et Moyenne Guinée.

GUINÉE-BISSAU (8 octobre)

Les pluies et l'humidité des sols ont d'une manière générale été adéquates pendant la campagne de végétation, ce qui a permis un bon développement des cultures. La récolte des variétés de maïs à maturation précoce a commencé. Les cultures de mil, de sorgho et de riz irrigué sont au stade de l'épiaison. Le repiquage du riz aquatique est en cours après le dessalement des rizières inondées. S'agissant des criquets pèlerins, la situation est calme. Toutefois, des infestations de sauteriaux sont signalées dans les régions de Bafata, Gabu et Quirina.

LIBÉRIA* (8 octobre)

La récolte de paddy de 2005, qui est pratiquement l’unique culture céréalière du pays, devrait bientôt débuter. Une légère augmentation de la production est escomptée (aucune évaluation n'ayant été effectuée, il est impossible de donner des chiffres), compte tenu de l'amélioration de la sécurité. Toutefois, les disponibilités de semences et d'outils ont été limitées et les agriculteurs n'ont pas été en mesure d'acheter des semences avec leurs propres ressources, en raison des prix inabordables. En outre, les PDI et les personnes rapatriées sont rentrées trop tard pour préparer suffisamment de terres en vue des cultures. De nombreuses organisations impliquées dans la distribution de semences et d'outils n'ont pas pu atteindre les agriculteurs des zones éloignées du fait du mauvais état des routes. L'absence d'agents agricoles dans les zones rurales a entravé la livraison de ces intrants. En certains endroits, les exploitants n'ont pas pu faire de cultures faute de terres et ont consommé les semences qu'ils ont reçues. Outre la FAO et le PAM, de nombreuses ONG ont entrepris de distribuer des semences et des outils. La plupart des semences ont été distribuées dans quatre comtés principaux, neuf autres comtés étant considérés comme étant au deuxième et au troisième rang de priorité. Au total, 3 203 tonnes de semences de riz ont été distribuées en 2005. Du fait des problèmes d'intrants, la production ne suffira toujours pas à couvrir les besoins alimentaires des ménages, à moins d'être complétée par l'aide alimentaire du PAM, en particulier pendant les mois de soudure critiques. Le PAM continuera de venir en aide aux ménages selon diverses modalités, jusqu'à ce que la population réinstallée devienne autonome. Selon les prévisions, environ 171 096 agriculteurs auront besoin de semences et d'outils en 2006.

Le programme de rapatriement des réfugiés et de réinstallation des PDI a commencé en octobre et novembre 2004 respectivement. À la mi-octobre 2005, il avait touché 270 780 personnes, soit 42 108 Libériens de retour dans le pays et 228 672 PDI. Le HCR signale qu’en décembre 2003, plus de 340 000 réfugiés libériens vivaient dans des pays voisins, tandis qu’environ 500 000 personnes étaient déplacées à l’intérieur du pays. Grâce à l’amélioration de la sécurité et à l'ouverture des routes, le programme va pouvoir être accéléré, de manière à réinstaller la majorité des rapatriés avant la prochaine campagne agricole. Cette réinstallation précoce, associée à la distribution en temps voulu de semences et d'outils, devrait permettre une amélioration des niveaux de production en 2006. Jusqu'à l'achèvement du programme de réinstallation, l'intervention du PAM continuera de viser les comtés où les réinstallations sont les plus nombreuses, en passant progressivement d'activités de secours à des activités de redressement.

MALI (8 octobre)

Les pluies ont été généralisées de juillet à août et l’humidité des sols a été dans l’ensemble suffisante pour permettre un bon développement des cultures. De manière générale, le mil et le sorgho se trouvent au stade de l’épiaison alors que la récolte de mil précoce a débuté dans certaines régions. Le repiquage du riz irrigué se poursuit. La sous-utilisation d’engrais, signalée dans les régions de l’Office du Niger, de San et de Tombouctou, pourrait affecter les rendements rizicoles cette année. En outre, la présence d’oiseaux granivores et de sauteriaux est signalée dans plusieurs régions. La situation des criquets pèlerins serait calme, avec seulement quelques ailés épars dans le nord du pays. L’état des pâturages est généralement bon.

En dépit de l'amélioration de la sécurité alimentaire avec le début des moissons dans le pays et l'accroissement des importations en provenance de pays voisins, des poches d'insécurité alimentaire grave subsistent dans le nord. Les groupes vulnérables doivent faire l’objet d’un suivi constant et recevoir une assistance si nécessaire jusqu’à la fin de la période de soudure.

MAURITANIE* (8 octobre)

Après les premières averses tombées fin mai, le sud et le centre du pays ont bénéficié de manière générale de bonnes pluies de juin à septembre, des pluies trop abondantes et des inondations étant signalées en certains endroits. Par conséquent, le développement des cultures est satisfaisant dans la plupart des zones agricoles, où elles sont déjà au stade du tallage ou de la feuillaison. L’état des pâturages est assez bon dans tout le pays et la situation des criquets pèlerins reste calme. Toutefois, après l’invasion généralisée de criquets pèlerins et les précipitations insuffisantes de l’an dernier, de nombreux agriculteurs ont souffert de pénuries de semences en dépit des distributions organisées par la FAO et le gouvernement.

Du fait des mauvaises récoltes rentrées l'an dernier, les importations céréalières totales pour la campagne commerciale se terminant en octobre 2005 sont estimées à 379 000 tonnes environ, y compris les réexportations de blé. Selon les estimations, les importations commerciales de céréales devraient avoisiner 280 000 tonnes.

NIGER (8 octobre)

Les pluies ont dans l’ensemble été généralisées et l’humidité des sols a été suffisante pour permettre un bon développement des cultures, malgré des déficits pluviométriques localisés qui pourraient avoir compromis la régénération des pâturages dans les zones pastorales de Tillabery et de l’ouest de Tahoua. Les perspectives de récolte sont dans l’ensemble favorables.

Lors des premières distributions générales de vivres en août et au début septembre, le PAM, le gouvernement et les ONG partenaires ont coordonné leurs activités afin d'atteindre 3 millions de personnes ayant besoin d'une aide alimentaire d'urgence.

Une mission conjointe gouvernement/FAO/CILSS d'évaluation des cultures est prévue du 17 octobre au 5 novembre afin d'estimer la production céréalière de 2005 et d'évaluer la situation du bétail et de la sécurité alimentaire dans le pays.

NIGÉRIA (8 octobre)

Dans le sud, le maïs de la première campagne a été récolté tandis que celui de la deuxième campagne est au stade de la formation des épis. Dans le nord, la moisson du mil et du sorgho est en cours. Suite aux conditions de végétation généralement favorables pendant la saison des pluies, des résultats moyens à supérieurs à la moyenne sont escomptés.

Les importations céréalières ont enregistré une tendance à la hausse ces dernières années, due principalement à la forte croissance de la population urbaine, aux changements des habitudes de consommation, à l'utilisation fourragère accrue dans le secteur de la volaille en plein essor et à la poursuite de l'expansion des capacités d'usinage du pays. Malgré le resserrement des contrôles sur les entrées illégales de riz et de blé, les importations de céréales devraient augmenter, pour passer à quelque 5,6 millions de tonnes en 2006.

Le pays enregistre une hausse des prix des denrées alimentaires de base. Par rapport à 2004, les prix du maïs, du sorgho, du mil, du riz, du gari et des doliques ont plus que doublé. Des sources locales attribuent cette hausse à divers facteurs, dont la politique commerciale de plus en plus protectionniste appliquée par le gouvernement et la crise alimentaire au Niger voisin. Pour atténuer l'impact de la cherté des produits alimentaires sur les consommateurs, le gouvernement aurait prélevé sur ses réserves stratégiques pour approvisionner les marchés en céréales.

SÉNÉGAL (8 octobre)

Les pluies abondantes ont provoqué des inondations dans plusieurs régions, notamment près de Dakar, mais leur impact sur les cultures a été limité. Le mil et le sorgho sont généralement au stade de l’épiaison dans le sud. Le maïs est au stade de la maturation. Dans le nord, les céréales secondaires sont au stade du tallage/de la feuillaison. Selon les rapports, l’état des cultures est bon dans l’ensemble et une augmentation de la production céréalière est attendue. Les pâturages se régénèrent et l’état du bétail s’améliore.

Suite aux mauvaises récoltes rentrées l'an dernier, les importations céréalières totales pour la campagne commerciale se terminant en octobre 2005 devraient avoisiner, selon les prévisions, 970 000 tonnes. Les importations commerciales et l'aide alimentaire annoncée couvriront largement les besoins de riz et de blé, mais le déficit de mil sera plus difficile à combler, compte tenu des faibles volumes disponibles et du commerce limité de cette céréale dans la région. De ce fait, le mil sera probablement remplacé par du maïs et du riz.

SIERRA LEONE* (8 octobre)

Les fortes pluies et des inondations dans le district de Pujehun, dans le sud du pays, ont provoqué la destruction de nombreux logements et hectares de terres agricoles, laissant des milliers de personnes sans abri à la mi-août. En réponse, le PAM a fourni 51 tonnes de secours alimentaires à 6 934 familles dans les communautés touchées. Toutefois, l’agriculture, qui enregistre une reprise stable depuis la fin des troubles civils en 2002, devrait connaître une nouvelle amélioration cette année, reflétant la progression de la superficie ensemencée à la suite du retour des réfugiés et des agriculteurs auparavant déplacés, ainsi que de meilleures conditions en vue de la distribution des intrants agricoles. La récolte de riz devrait débuter sous peu.

Sur le plan de la sécurité, la situation reste calme. Le rapatriement des réfugiés libériens en Sierra Leone, dont le nombre est estimé à 65 000, a été suspendu après les fortes pluies qui ont rendu les routes impraticables. D’octobre 2001 à juillet 2004, près de 56 000 réfugiés sierra-léoniens ont été rapatriés et on estime qu’un million de personnes déplacées à l’intérieur du pays ont été réinstallées, soit avec une aide soit spontanément.

TCHAD (8 octobre)

Grâce à des précipitations suffisantes depuis le début de la période de végétation en mai, les cultures se développent de manière satisfaisante dans tout le pays. Les cultures de mil et de sorgho sont au stade de la maturation dans la zone soudanaise, tandis qu’elles continuent de se développer dans la zone sahélienne. La récolte du maïs, du manioc et des arachides a commencé dans certaines régions. Les pâturages se régénèrent et l’état du bétail s’améliore. La situation des disponibilités alimentaires devrait s'améliorer avec la mise sur le marché des nouvelles récoltes.

L’insécurité qui règne dans la République centrafricaine voisine a entraîné un afflux d'environ 15 000 réfugiés depuis juin, ce qui porte le nombre de réfugiés centrafricains à plus de 35 000. Le Tchad accueille également plus de 200 000 réfugiés provenant de la région du Darfour, au Soudan.

TOGO (8 octobre)

L'importante récolte de maïs est pratiquement terminée. Dans l'ensemble, les perspectives sont contrastées, car les semis ont été retardés du fait du démarrage tardif de la saison des pluies, et les déplacements de population entraînés par le conflit ont perturbé la production agricole et les activités commerciales dans plusieurs régions. Environ 35 000 personnes ont fui le pays et plus de 10 000 sont déplacées à l'intérieur du pays. Cette situation, à laquelle il faut ajouter la récolte moyenne de 2004, les exportations plus importantes que d'habitude vers les pays voisins (dues au recul de la production dans les pays du Sahel) et l'amenuisement des disponibilités vivrières dans plusieurs autres pays côtiers, a entraîné un renchérissement des denrées alimentaires et un resserrement des disponibilités vivrières cette année.

AFRIQUE CENTRALE

CAMEROUN (10 octobre)

Les pluies ont été suffisantes dans l'ensemble du pays et les perspectives concernant les récoltes sont généralement bonnes. La moisson du maïs de la première campagne touche à sa fin dans le sud, ce qui devrait améliorer les disponibilités vivrières et faire baisser les prix dans le nord du pays, où le fort recul de la production céréalière enregistré en 2004 a entraîné une situation vivrière précaire cette année. Pendant un mois, le PAM fournit une ration d'urgence de céréales à 237 700 personnes vivant dans la province de l'Extrême-Nord, qui est la plus pauvre du pays.

Dans le but de diversifier l'économie et d'atténuer la dépendance à l'égard de la production de pétrole, le gouvernement a lancé récemment une campagne quinquennale destinée à revitaliser le secteur du cacao et à faire passer les rendements à 200 000 tonnes par an. En 2003/04, 160 000 tonnes de cacao ont été produites au Cameroun, où un à deux millions de personnes dépendent directement ou non du secteur du cacao.

CONGO, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU (14 octobre)

La récolte de maïs, de sorgho et de mil est en cours dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC) et l’on s’attend à une production totale normale. Selon les images satellite, l’état des cultures devrait se révéler supérieur à la normale dans le centre et le nord du pays, et normal ou inférieur à la normale dans le sud. Les cultures de base, à savoir, le manioc et la banane, ont été gravement endommagées cette année par les ravageurs et les maladies. L'insécurité qui pèse sur les producteurs et les négociants (qui sont contraints de payer des taxes abusives sur leurs produits agricoles) reste très préoccupante. Depuis janvier de cette année, le pays a importé 190 000 tonnes de céréales (blé, essentiellement) par des circuits commerciaux et a reçu la plupart des 52 000 tonnes d'aide alimentaire annoncée. Une aide supplémentaire serait nécessaire pendant la période de soudure, d'octobre à décembre.

Le HCR a lancé récemment un programme de rapatriement de quelque 150 000 réfugiés congolais. Il conviendrait de coordonner les initiatives et l'aide en vue de remettre en état l'agriculture et de rétablir les moyens de subsistance. Dans le cadre du programme minimum du Partenariat pour la transition et la relance, la communauté des donateurs a annoncé une aide de 6,86 milliards de dollars EU pour les quatre prochaines années, dont 285 millions de dollars EU seront consacrés à l’agriculture. Le FMI a en outre accordé un prêt à faible taux d’intérêt d’un montant de 39 millions de dollars EU au pays, dans le cadre de la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance, et la Banque mondiale s’est engagée à lui verser une nouvelle subvention de 150 millions de dollars EU, qui sera consacrée à l'amélioration du secteur de la santé.

Pour renforcer la reprise des activités agricoles, le PAM prévoit d'acheter localement des vivres sur les marchés excédentaires de l'est du pays, afin de les distribuer dans l'ensemble du pays.

CONGO, RÉPUBLIQUE DE (10 octobre)

La production céréalière intérieure couvre environ 3 pour cent de la totalité des besoins; le solde est importé, principalement par des voies commerciales. Les besoins d'importations céréalières (blé et riz principalement) pour 2005 sont estimés à quelque 288 000 tonnes, niveau pratiquement inchangé par rapport à l'année précédente.

À la suite de l'accord de paix conclu entre le gouvernement et les rebelles en mars 2003, le gouvernement et plusieurs organisations internationales ont mis en place un programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration à l'intention des anciennes milices, dont devraient bénéficier 42 000 anciens combattants de 2004 à 2006. Selon le HCR, le pays accueille un grand nombre de réfugiés, notamment des Congolais de la RDC, des Angolais et des Rwandais. La sécurité reste précaire et entrave l'aide humanitaire.

GABON (10 octobre)

Les données tirées des images satellite montrent que la pluviosité a été inférieure à la moyenne cette année, ce qui pourrait avoir compromis les rendements des principales cultures vivrières, à savoir le manioc, les plantains et le maïs.

Les importations céréalières pour 2005, blé et riz principalement, sont estimées à 167 000 tonnes environ. La croissance économique, qui a accusé une tendance à la baisse dernièrement du fait du recul de la production de pétrole, devrait se redresser en 2005, favorisée par le niveau élevé des cours mondiaux du pétrole.

GUINÉE ÉQUATORIALE (10 octobre)

Le pays ne produit pas de grandes quantités de céréales. Les cultures vivrières de base sont la patate douce, le manioc et les plantains. Le pays importe en moyenne 10 000 tonnes de blé et 6 000 tonnes de riz.

Ces dernières années, la Guinée équatoriale a enregistré une inflation plus élevée que les autres pays de la zone franc, du fait de l'accroissement rapide de la demande intérieure depuis le boom pétrolier au milieu des années 1990. Toutefois, l'inflation annuelle a considérablement ralenti en 2004 pour s'établir à 5,9 pour cent, alors qu'elle était de 7,3 pour cent environ en 2000; elle devrait toutefois remonter en 2005.

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (10 octobre)

Dans le sud, le maïs de la première campagne a été récolté et les semis de maïs de la deuxième campagne sont terminés. En dépit des précipitations généralisées depuis le début de la campagne de végétation en mars, on ne s'attend pas à un fort redressement de la production agricole cette année, du fait de l'insécurité persistante.

Les fortes pluies tombées pendant tout le mois d’août ont provoqué des inondations dans l’ouest du pays, notamment à Bangui où des milliers de personnes se sont retrouvées sans abri. En outre, 20 000 personnes environ ont fui le pays en direction du sud du Tchad depuis juin en raison du climat d’insécurité, portant ainsi le nombre des réfugiés centrafricains au Tchad à plus de 35 000.

SAO TOMÉ-ET-PRINCIPE (10 octobre)

Les cultures vivrières de base sont les plantes-racines, les plantains et les tubercules. Les importations de céréales sont estimées à près de 13 000 tonnes par an. Les besoins d'aide alimentaire pour 2005 sont estimés à 7 600 tonnes environ. En 2003, l'agriculture représentait 19 pour cent du PIB et environ 86 pour cent des exportations, mais la structure de l'économie sera radicalement transformée par la production pétrolière qui devrait commencer en 2010.

AFRIQUE DE L’EST

BURUNDI* (14 octobre)

Les semis des cultures de la campagne A (secondaire) de 2006, à savoir maïs, sorgho et haricots, sont pratiquement terminés dans des conditions météorologiques proches de la normale. La production céréalière annuelle de 2005 a été estimée à 290 000 tonnes, soit environ 4 pour cent de plus qu'en 2004. On prévoit également une augmentation d'environ 3 pour cent de la production de bananes et de plantains pour 2005. Selon les prévisions, la production de légumineuses, de plantes-racines et de tubercules ayant chuté, la production vivrière intérieure de 2005 en équivalent céréales devrait reculer de un pour cent par rapport à l'an dernier. Les besoins d'importations alimentaires en équivalent céréales sont estimés à 444 000 tonnes au total. Les importations commerciales devant s'élever à 30 000 tonnes et l'aide alimentaire à 80 000 tonnes, il reste un déficit alimentaire non couvert de 334 000 tonnes qui rend nécessaire un accroissement de l'aide internationale. L'aide alimentaire reçue à ce jour s'élève à 33 500 tonnes seulement.

Selon le Système national d’alerte rapide, en septembre 2005 les prix ont augmenté sur le marché de Bujumbura, de 81 pour cent pour les patates douces et de 33 pour cent pour la farine de manioc par rapport au même mois un an auparavant, ce qui s'explique par de moindres disponibilités. En revanche, les prix du maïs ont accusé un recul de 6 pour cent, la récolte ayant été plus abondante cette année. Le coût d’un "assortiment alimentaire" a augmenté de 18 pour cent par rapport à la même époque l’an dernier. En dépit de quelques améliorations localisées, l’insécurité alimentaire perdure dans les provinces du nord, de l’est et du sud, du fait des récoltes réduites. Selon le HCR, entre 7 500 et 8 500 Rwandais ont demandé asile au Burundi, et le rythme des rapatriements ne cesse de s'accélérer. Ces demandeurs d'asile ont besoin d’une aide, tout comme leurs familles d’accueil. Le PAM a distribué chaque mois en moyenne 7 000 tonnes de vivres à près de 609 000 bénéficiaires de janvier à mai 2005.

ÉRYTHRÉE* (24 octobre)

La récolte de la campagne principale ("Kremti") de 2005 vient juste de commencer et les perspectives sont dans l'ensemble favorables du fait de la bonne répartition des précipitations. Selon les estimations préliminaires du Ministère de l'agriculture, la production céréalière atteindrait 106 000 tonnes environ, contre 85 000 tonnes l'an dernier. Toutefois, même dans les bonnes années, l'Érythrée ne produit qu'une petite partie de la nourriture dont elle a besoin et dépend largement des importations.

Ces dernières années, la situation alimentaire s'est nettement dégradée du fait des mauvaises récoltes consécutives et des effets encore sensibles de la guerre avec l'Éthiopie voisine, auxquels il faut ajouter de graves déséquilibres macro-économiques. La cherté des céréales continue de peser sur le pouvoir d'achat et la sécurité alimentaire d'une grande partie de la population. En juin, par exemple, les prix du marché du sorgho blanc, qui est la principale culture de base, ont doublé ou plus que doublé à Barentu et Keren par rapport à la même époque l'an dernier. Actuellement, environ 2 millions de personnes sont touchées à divers degrés par des pénuries alimentaires, dont 1,3 à 1,4 million reçoivent une aide alimentaire. Toutefois, depuis septembre les distributions générales de vivres destinées aux victimes de la sécheresse/du conflit sont suspendues; en effet, soucieux d'éviter une dépendance trop forte, le gouvernement a suggéré de multiplier plutôt les activités vivres-contre-travail. Par conséquent, seules quelques 72 000 PDI reçoivent actuellement des rations générales, contre 1,3 million environ en août 2005. Les stocks d'aide alimentaire dont dispose le pays devraient couvrir les besoins pour le reste de 2005 et une bonne partie de 2006, à moins que les distributions ne reviennent au même niveau que précédemment. Le Gouvernement érythréen a refusé de demander qu'une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires soit effectuée en 2005.

ÉTHIOPIE* (24 octobre)

La récolte de la campagne principale "meher" de 2005 s'annonce bonne dans les principales régions productrices de l'ouest et du centre, tandis que les perspectives sont moins favorables dans les régions productrices de l'est et du sud, où les précipitations ont été tardives et irrégulières. En outre, malgré l'amélioration générale de la campagne secondaire "belg" par rapport à l'an dernier, certaines zones ont été durement touchées par les précipitations excessives ou irrégulières et tardives. La campagne belg se déroule habituellement de février à mai et la récolte représente quelque 10 pour cent de la production céréalière totale, voire l'essentiel de la production annuelle de céréales dans certaines zones.

Les disponibilités vivrières des ménages sont faibles, et les taux de malnutrition élevés, en particulier chez les enfants, suscitent de graves préoccupations en certains endroits. La situation est aggravée du fait que les prix des denrées alimentaires sont considérablement supérieurs à la moyenne. Une mission multi-institutions, composée du gouvernement ainsi que d'organisations d'aide humanitaire des Nations Unies et autres, a révisé en avril dernier le nombre total de personnes ayant besoin d'une aide alimentaire d'urgence en 2005, qui est passé de 3,1 millions à 3,8 millions. Une évaluation interinstitutions entreprise par la suite en juillet dans les zones tributaires des récoltes belg et les zones pastorales a montré qu'une aide supplémentaire serait nécessaire d'août à décembre, même si le nombre de personnes nécessitant des secours alimentaires ne dépasse pas le chiffre maximal atteint en juin, à savoir 3,8 millions. Les secours alimentaires nécessaires en 2005 ont augmenté par rapport à l'estimation initiale, passant de 387 000 tonnes à environ 464 000 tonnes en avril et à 600 000 tonnes en juillet (non compris les besoins d'aide alimentaire supplémentaires). Le Programme de protection sociale fondé sur les activités productives (PPSAP) a été lancé en 2005 pour porter secours à plus de 5 millions de victimes de l'insécurité alimentaire chronique en leur fournissant des vivres et des allocations en espèces. Son exécution a été retardée au cours du premier semestre 2005, ce qui a suscité diverses difficultés; toutefois, les mesures exceptionnelles prises en juin ont accéléré le processus et ont permis d'atteindre la plupart des bénéficiaires visés. Le PPSAP a permis d'aider environ 4,8 millions de victimes de l'insécurité alimentaire chronique, par le biais de travaux publics d'intérêt collectif et d'allocations "directes" gratuites. Dans l'ensemble, l'aide alimentaire dans la filière devrait couvrir les besoins estimatifs pour le reste de l'année 2005 et le début de 2006.

Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires devrait se rendre dans le pays en novembre pour évaluer la production de la campagne principale et estimer les besoins d'aide alimentaire pour 2006.

KENYA (2 octobre)

La récolte de maïs de la campagne des "longues pluies" de 2005 est pratiquement terminée dans la plupart du pays et s'annonce globalement favorable du fait des bonnes précipitations enregistrées dans les principales régions productrices. Ces pluies ont neutralisé quelque peu l'incidence négative sur les rendements du décalage des semis du fait du démarrage tardif de la campagne. La campagne agricole des longues pluies (mars-mai) représente normalement 80 pour cent de l'ensemble de la production vivrière annuelle. La plupart des zones pastorales au nord-ouest du pays ont aussi reçu des précipitations supérieures à la moyenne en avril et en mai.

Dans l'ensemble, de graves problèmes de disponibilités vivrières subsistent dans les plaines du sud-est et dans les zones pastorales du nord-est. Dans les zones d'agriculture marginale de la Province de l'Est, notamment dans les districts de Kitui et de Makueni, la sécurité alimentaire des ménages s'est sensiblement dégradée, la récolte de la campagne en cours n'ayant pratiquement rien donné, ce qui fait suite aux très mauvais résultats de la campagne des petites pluies d'octobre-décembre 2004, qui joue un rôle important. La prochaine grande récolte n'aura pas lieu avant février 2006. En outre, les districts pastoraux du nord-est, y compris Garissa, Wajir, fleuve Tana et Isiolo, connaissent de graves pénuries alimentaires. Les derniers rapports font état de taux de malnutrition élevés dans plusieurs districts. L'afflux dans le district de Mandera de réfugiés en provenance de Gedo, en Somalie, suite au conflit, devrait peser sur la sécurité alimentaire de la région. Les tensions qui couvent entre clans ont aussi entraîné de violents affrontements dans plusieurs zones pastorales. L'amenuisement constant de ressources comme l'eau et les pâturages compte parmi les causes sous-jacentes des fléaux dont souffrent ces communautés.

OUGANDA (24 octobre)

La récolte de la campagne principale de 2005 est terminée et les perspectives sont favorables. Les prix de gros du maïs ont déjà commencé à baisser sur la plupart des marchés. Toutefois, l'accroissement de la demande dans le nord de l'Ouganda et les exportations vers le Kenya devraient entraîner un raffermissement des prix. Dans le nord de l'Ouganda, la mauvaise répartition des précipitations a eu un effet négatif sur le développement des cultures. On escompte toutefois une récolte de sorgho moyenne dans le Karamodja.

La situation des disponibilités alimentaires du pays est stable. Toutefois, l'insécurité reste un grave problème dans le nord de l'Ouganda (districts de Gulu, Kigum, Lira et Pader), alors que l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) continue d'attaquer les communautés et de tendre des embuscades sur les routes, mutilant et tuant les personnes, détruisant les actifs et les biens et empêchant les personnes déplacées d'accéder à leurs champs et à leurs cultures. Des vivres sont toujours distribués à 1,4 million de personnes déplacées et à près de 200 000 réfugiés et autres personnes vulnérables. Le PAM pourrait connaître un déficit de plus de 100 000 tonnes de produits alimentaires, car il manque environ 50 millions de dollars EU pour maintenir des denrées dans la filière jusqu'à la mi-2006.

RWANDA (14 octobre)

Les semis des cultures de la campagne A (secondaire) de 2006, à savoir maïs, sorgho et haricots, sont pratiquement terminés dans des conditions météorologiques proches de la normale. La production céréalière totale de 2005 (campagnes A et B avec des rapports approximatifs de 1/3 et de 2/3) est estimée à 373 000 tonnes (en équivalent usiné), soit une hausse importante de près de 28 percent par rapport à l’an dernier. Cela s'explique principalement par une récolte céréalière record de 287 855 tonnes, soit une augmentation de quelque 44 pour cent de la campagne B de 2005 par rapport à la campagne B de 2004. Par conséquent, l’indice des prix des principales denrées alimentaires enregistre une baisse depuis fin mars 2005. En juillet, les prix sur le marché de Kigali ont augmenté de 36 pour cent pour les patates douces et de 21 pour cent pour les haricots par rapport aux prix moyens constatés en juin. Selon les estimations, la production de plantes-racines et de tubercules aurait elle aussi diminué par rapport à l'an dernier. La récolte ayant été bonne, les prix du sorgho ont baissé en juillet. Malgré ces résultats favorables, le pays est en grande partie déficitaire en céréales et doit importer plus de 200 000 tonnes, dont une aide alimentaire estimée à quelque 30 000 tonnes pour 110 000 personnes vulnérables pendant les périodes de soudure d’avril-mai et d’octobre-novembre dans l’est du pays. À ce jour, des importations commerciales s'élevant à 18 000 tonnes (maïs en provenance de l'Ouganda) et une aide alimentaire de l'ordre de 17 000 tonnes ont été reçues.

SOMALIE* (2 octobre)

L'Unité d'évaluation de la sécurité alimentaire (UESA) en Somalie a estimé la récolte céréalière de la campagne "gu" de 2005 à 115 000 tonnes environ, y compris les cultures "gu" de contre-saison, soit une baisse de près de 37 pour cent par rapport à la moyenne. Ce recul s'explique par la pluviosité insuffisante dans les principales régions productrices du sud du pays. En revanche, les pluies "gu" ont été généralement bonnes dans le centre et le nord de la Somalie, où la récolte céréalière estimative est supérieure à la moyenne. Les céréales de la campagne “gu” représentent normalement de 70 à 80 pour cent de la production annuelle.

Les pluies "gu" supérieures à la moyenne dans le centre et le nord de la Somalie ont considérablement amélioré l'état des pâturages et du bétail. Bien que cela mette un terme à la grave sécheresse qui a sévi pendant plus de trois ans, la reprise totale sera lente du fait des effets cumulés de la sécheresse sur les moyens de subsistance, notamment d'importantes pertes de bétail et un surendettement.

La situation globale de la sécurité alimentaire reste inquiétante, alors que 900 000 personnes ont besoin d'une aide d'urgence. La situation est encore aggravée par l'éclatement et le regain des hostilités en certains endroits du sud de la Somalie et par la dégradation des conditions de sécurité, qui entravent la distribution des secours. Des renseignements et une analyse plus détaillés peuvent être consultés sur la page web de l'Unité d'évaluation de la sécurité alimentaire (UESA), www.fsausomali.org.

SOUDAN* (2 octobre)

Les perspectives concernant les cultures vivrières de 2005, qui seront moissonnées à partir d'octobre, restent incertaines. Dans le sud du Soudan, les premières indications suggèrent que les résultats seront moyens, mais cela reste à confirmer par des évaluations des récoltes. Dans l'ensemble, la pluviosité estimative au Soudan est restée proche ou au-dessus de la normale, tout en étant trop abondante dans les zones agricoles du nord-est et peut-être inférieure à la normale dans le nord-est du Darfour. De fortes précipitations ont été enregistrées fin juillet-début août dans l'ouest du Darfour, ce qui devrait être favorable aux cultures et améliorer les ressources en eau et l'état des pâturages.

Dans le sud du Soudan, l'optimisme qui a suivi l'accord de paix signé en janvier 2005 en vue de mettre fin à la guerre a fait place à l'appréhension, après la mort tragique du premier Vice-président du Soudan, M. John Garang. L'optimisme avait poussé de nombreux Soudanais réfugiés dans les pays voisins à rentrer dans leur village. Les enjeux humanitaires seront énormes, tout comme les besoins de remise en état et de reconstruction de l'économie et de l'infrastructure dévastées. Il ressort d'une évaluation interinstitutions des Nations Unies que les personnes rapatriées et les ménages pauvres ont de plus en plus de mal à se procurer de la nourriture dans la région de Bahr el Ghazal au sud-ouest du pays, et les taux de malnutrition auraient commencer à augmenter. La crise persistante dans le Darfour continue de poser un immense défi humanitaire.

Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires se trouve dans le sud du Soudan en octobre et devrait se rendre dans le nord du Soudan en novembre pour évaluer la production de la campagne principale et estimer les éventuels besoins d'aide alimentaire pour 2006.

TANZANIE, RÉPUBLIQUE-UNIE DE (24 octobre)

Les prévisions préliminaires concernant la récolte de maïs de 2005 indiquent une augmentation de 2 pour cent par rapport à la bonne récolte de l'an dernier. Toutefois, la pluviosité insuffisante à Dodoma, Tabora, Shinyanga, Morogoro (de début janvier à février), ainsi que dans les régions d'Arusha, Manyara et Kilimandjaro (de mars à juin), a compromis la production de maïs et pourrait entraîner une certaine révision à la baisse.

La situation des disponibilités vivrières nationales reste dans l'ensemble stable. Sur la plupart des marchés des plateaux du sud, qui sont le grenier à céréales du pays, les prix de gros du maïs sont inférieurs à la moyenne sur quatre ans depuis janvier 2005, en raison de la bonne production locale en 2004. Toutefois, début août, les prix de gros du maïs à Dar es-Salaam étaient encore en hausse de 18 pour cent par rapport à la même époque l'an dernier. La forte demande des pays voisins, en particulier la Zambie et le Malawi qui ont rentré des récoltes inférieures à la moyenne, pourrait aussi neutraliser la chute des prix attendue dans le sud de la Tanzanie.

Une évaluation de la vulnérabilité effectuée par l'Équipe chargée de l'information sur la sécurité alimentaire (FSIT) a identifié 34 districts, dans les régions susmentionnées, qui connaîtront des pénuries alimentaires pendant la période de soudure allant de novembre 2005 à janvier 2006. Environ 600 000 personnes seraient exposées à l'insécurité alimentaire et auraient besoin d'une forme quelconque d'aide (subvention des prix du maïs); le gouvernement a l'intention de distribuer 10 000 tonnes de maïs prélevées sur la réserve stratégique de céréales, dont les stocks s'élèvent actuellement à 112 000 tonnes, soit le niveau le plus élevé de ces dernières années.

AFRIQUE AUSTRALE

AFRIQUE DU SUD (14 octobre)

Avec son estimation finale de la récolte de maïs de 2005, le Comité d'estimation des récoltes a révisé le chiffre précédent, qui passe au niveau record de 12,45 millions de tonnes. Ce volume représente une augmentation d'environ 28 pour cent par rapport aux récoltes touchées par la sécheresse des deux années précédentes et s'explique par des conditions climatiques favorables. Les stocks de fin de campagne devraient donc s'élever à 5 millions de tonnes de maïs, ce qui suffit largement à couvrir les besoins d'importations de maïs de la sous-région.

La première estimation de la superficie sous blé d'hiver indique un recul de 4 pour cent, avec 800 500 hectares, par rapport au niveau de 2004. Toutefois, les rendements devraient être plus élevés qu'en 2003 et 2004, où ils avaient été touchés par la sécheresse, et la production devrait atteindre 2,03 millions de tonnes, soit un niveau pratiquement normal.

Une enquête sur les intentions de semis de maïs des exploitants pour la campagne agricole 2005/06 indique un recul inquiétant de 42 pour cent, la superficie ensemencée tombant à 1,7 million d'hectares. Les agriculteurs se plaignent du faible niveau des prix du maïs, qui rendent cette culture peu rentable. L'enquête montre également que les cultures de maïs et de sorgho sont délaissées au profit du soja et des arachides, relativement plus lucratifs.

Le prix SAFEX du maïs blanc s'est effondré, passant d'environ 900 rands la tonne en janvier 2005 à moins de 600 rands la tonne au début mars, en raison des stocks intérieurs importants, des meilleures perspectives concernant la production agricole au niveau national et international et de la forte chute des cours internationaux. Ce prix est resté relativement stable, avoisinant 600 rands jusqu'au début juillet; depuis, il n'a cessé de grimper, passant à 850 rands la tonne début octobre, alors que la période de soudure approche et que la demande reprend dans la sous-région. Il reste bien en dessous du prix paritaire à l’importation du maïs, qui est d'environ 1 200 rands la tonne. L'actuel faible prix du maïs devrait contribuer à atténuer les pénuries vivrières dans la région et améliorer la sécurité alimentaire régionale.

ANGOLA* (13 octobre)

Les estimations officielles établissent la récolte céréalière de 2005 au niveau record de 881 000 tonnes, ce qui représente une augmentation de 22 pour cent par rapport à l'année précédente. Bien que la production de maïs, estimée à 734 000 tonnes, permette pratiquement l'autosuffisance, le pays doit encore importer environ 739 000 tonnes de céréales pour 2005/06, principalement du blé et du riz. En dépit de la bonne récolte au niveau national, des poches d'insécurité alimentaire subsistent dans les hauts plateaux du centre, situation aggravée par le mauvais état des routes et l'insuffisance des systèmes de commercialisation. Par conséquent, le pays compte un grand nombre de personnes exposées à l'insécurité alimentaire, malgré plus de trois années de paix. Le programme de réinstallation se poursuit, alors que le HCR tente de rapatrier avant le début de la saison des pluies environ 35 000 Angolais réfugiés en Zambie voisine. À ce jour, la communauté internationale des donateurs a annoncé une aide alimentaire de 32 000 tonnes; la moitié a été reçue et est distribuée par le PAM à environ 500 000 personnes vulnérables. Au début octobre, environ 120 000 tonnes de céréales (du blé, essentiellement) avaient été importées par des circuits commerciaux depuis avril.

L'économie angolaise, qui produit plus d'un million de barils de pétrole brut par jour, lesquels ont atteint plus du double du prix prévu sur le marché international en 2004, devrait connaître un essor, le gouvernement prévoyant un taux de croissance de 16 pour cent en 2005.

BOTSWANA (13 octobre)

Les estimations officielles établissent la récolte céréalière de 2005 au Botswana à 19 000 tonnes, ce qui représente un recul de plus de 50 pour cent par rapport à l'an dernier. Par conséquent, les besoins d'importations céréalières (de maïs, essentiellement) devraient augmenter pour passer à 337 000 tonnes, soit 90 pour cent de l'utilisation totale pour la campagne commerciale 2005/06, contre quelque 83 pour cent l'an dernier. La plupart des besoins sont couverts par des importations commerciales. À ce jour, les importations totales s'élèvent à environ 122 000 tonnes, principalement de maïs en provenance d'Afrique du Sud.

Le secteur bovin est la deuxième source de devises du Botswana, après les diamants. Les troupeaux ont été ravagés par des flambées épidémiques successives de fièvre aphteuse qui ont entraîné la perte de l’accès aux marchés européens. Le gouvernement a récemment dévoilé son plan en vue de lutter contre cette maladie et de l'éliminer définitivement.

LESOTHO* (13 octobre)

Les préparatifs sont en cours pour les semis de la campagne principale devant être effectués d'ici un mois. Les prévisions concernant les cultures d'hiver de la campagne secondaire, à récolter en novembre, sont dans l'ensemble mauvaises en raison de la sécheresse prolongée. Ces perspectives ont exacerbé la situation déjà tendue des disponibilités vivrières dans le pays, la récolte de céréales de la campagne principale de 2005, estimée à 118 000 tonnes, ayant été inférieure à la moyenne.

À ce jour, les importations totales de céréales effectuées depuis avril s'élèvent à environ 110 000 tonnes (dont environ 12 000 tonnes d'aide alimentaire), alors que les besoins d'importations céréalières sont estimés à environ 300 000 tonnes pour la campagne de commercialisation 2005/06 (avril/mars). À l'approche de la période de soudure, les difficultés d'accès à la nourriture que connaissent environ 548 800 personnes dans le royaume ne cessent d'empirer, car l'aide de la communauté internationale tarde à venir. Les besoins d'aide alimentaire d'urgence sont estimés à 20 200 tonnes de céréales.

MADAGASCAR (13 octobre)

La préparation des sols est en cours pour les semis de maïs et de riz, les deux principales cultures du pays. La récolte de paddy de 2005 est estimée à environ 3,4 millions de tonnes, ce qui est un niveau record. La FAO estime les besoins d'importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 (avril/mars) à 174 000 tonnes au total, soit environ 7 pour cent des besoins d'utilisation du pays. À ce jour, des quantités négligeables (environ 3 500 tonnes) ont été importées par des voies commerciales. Environ 17 000 tonnes, soit la moitié des besoins estimatifs d'aide alimentaire, ont été reçues à ce jour pour la campagne de commercialisation en cours.

Suite à la récolte exceptionnelle de paddy, les prix moyens du riz sur les marchés locaux sont tombés, passant d'environ 9 000 FMG le kilo au plus fort de la "crise du riz" en décembre-janvier à 3 750 FMG après la récolte à la fin juin 2005. Depuis, le prix du riz sur les marchés locaux s'est redressé, pour se stabiliser à 5 000 FMG environ au début octobre, tout en restant constamment inférieur au prix du riz importé. Il devrait de nouveau augmenter pendant les mois de soudure de janvier à mars, ce qui profitera aux exploitants qui détiennent des excédents à vendre mais aura une incidence négative sur les groupes vulnérables dont le pouvoir d'achat est limité.

Les cours de la vanille sont passés d'environ 180 dollars EU le kilo en 2004 à 50 dollars EU le kilo au début 2005, ce qui a eu des incidences négatives sur les revenus des exploitants dans le nord de l'île. Selon les rapports, plus de 70 pour cent des 17 millions d’habitants de Madagascar vivent en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 1 dollar EU par jour. Un contrat d'aide sur quatre ans, d'un montant de 110 millions de dollars EU, a été signé officiellement le 18 avril au titre du programme américain de la Société du Compte du millénaire, afin de contribuer au relancement de la production agricole nationale. L'entrée de Madagascar dans la Communauté pour le développement de l'Afrique australe (SADC) en août devrait améliorer les perspectives commerciales et économiques du pays.

MALAWI* (18 octobre)

Les perspectives concernant la saison des pluies 2005/06, qui débutera en octobre-novembre au Malawi, sont en général normales ou supérieures à la moyenne. La préparation des sols pour les semis de la campagne principale est en cours. Toutefois, il semblerait que les distributions prévues d'engrais et de semences subventionnées rencontrent des difficultés. Le gouvernement avait l'intention de distribuer 50 kg d'engrais à base d'urée et 5 kg de semences de maïs améliorées à environ 1 million de petits exploitants, dans le cadre du projet du Millénaire de l'ONU, grâce à un financement de la Banque mondiale.

Les réserves d'humidité des sols après la campagne principale étant généralement faibles, les perspectives concernant les cultures d'hiver de la campagne secondaire de 2005 sont médiocres. Les prévisions officielles établissent la récolte de maïs d'hiver à 192 000 tonnes, soit quelque 20 pour cent de moins que le volume de l'an dernier. Les besoins d'importations de maïs pour la campagne commerciale 2005/06 (avril/mars) sont estimés à 767 000 tonnes, dont environ 300 000 tonnes devraient être fournies par des circuits commerciaux. D'avril à septembre 2005, 48 000 tonnes seulement ont été importées, principalement dans le cadre d'échanges transfrontaliers. Au 9 septembre, le PAM avait reçu des annonces représentant environ 96 000 tonnes d'aide alimentaire. En outre, le gouvernement va distribuer, par l'intermédiaire d'ONG, 100 000 tonnes de vivres à partir de maintenant jusqu'en décembre 2005.

Le 16 octobre, le président du Malawi a déclaré "l'état de catastrophe nationale". L'insécurité alimentaire, en particulier dans les districts du sud touchés par la sécheresse, continue d'empirer à mesure de l'augmentation des prix du maïs. À titre d'exemple, le prix moyen du maïs sur le marché de Liwonde dans le sud s'élevait en septembre à 22,25 kwachas le kilo, soit environ 35 pour cent de plus qu'au même mois l'année dernière. Les prix ont fortement augmenté cette année par rapport à l'an dernier dans les trois régions du pays. Outre le recul de 26 pour cent de la production nationale constaté cette année par rapport à la récolte médiocre de l'an dernier, plusieurs grands facteurs expliquent les hausses des prix dans le sud du Malawi; en effet, les achats de maïs sont effectués de plus en plus loin dans le nord du Mozambique, d'où une augmentation des frais de transport et une réduction du nombre de négociants, et les incertitudes concernant les achats du gouvernement et les distributions de maïs subventionné ont favorisé l'inactivité des négociants.

Le PAM prévoit désormais de fournir des vivres à 2,9 millions de personnes, tandis que le gouvernement et d'autres organisations se sont engagés à venir en aide à 2,2 millions de personnes supplémentaires. Toutefois, au début octobre, les donateurs avaient versé/promis environ 28 millions de dollars EU en réponse à l'appel lancé en août par les Nations Unies en vue de mobiliser 88 millions de dollars EU L'ADMARC fournit (rationne) de petites quantités de maïs (de 5 à 25 kilos par personne par distribution) au prix subventionné de 17 kwachas le kilo, alors que les prix couramment pratiqués sur les marchés vont de 25 à 30 kwachas dans le sud.

MOZAMBIQUE (14 octobre)

Alors que les précipitations sont normales ou supérieures à la normale comme prévu, la préparation des sols est en cours pour la campagne principale 2005/06. Les cultures d'hiver de la deuxième campagne (blé, principalement) ont été moissonnées et les résultats sont mauvais. Les perspectives sont mauvaises du fait des précipitations insuffisantes ces derniers mois et du niveau anormalement bas des fleuves et des réservoirs. La production céréalière de 2005 a été estimée à 1,92 million de tonnes, soit quelque 4 pour cent de moins que la récolte record de l'an dernier mais 10 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. En dépit de cette production globalement satisfaisante au niveau national, certains endroits comme les districts au sud de la Province de Tete et de nombreux districts des provinces méridionales, ont été touchés par la sécheresse. Les besoins d'importations céréalières, y compris le riz et le blé, devraient au total augmenter de 10 pour cent par rapport à l'an dernier. À ce jour, le pays a reçu environ 294 000 tonnes d'importations commerciales et 12 000 tonnes d'aide alimentaire (sur les 37 000 tonnes promises).

La totalité de l'aide alimentaire dont le pays a besoin, y compris pour les victimes du VIH/SIDA (au titre de l'IPSR régionale) est estimée à 83 000 tonnes. Une partie du volume nécessaire pourrait être achetée sur place, vu l'excédent de maïs dans les régions septentrionales et centrales. À ce jour, le PAM n'a acheté sur place que d'infimes quantités, à savoir 8 800 tonnes, afin d'éviter toute augmentation indésirable des prix sur les marchés locaux.

Du fait de la mauvaise récolte dans le sud et de la forte demande d'exportation du Malawi voisin à déficit vivrier dans le nord, les prix du maïs ont augmenté depuis avril sur la plupart des marchés et sont supérieurs à ceux pratiqués l'an dernier, en particulier dans le sud à déficit vivrier. Début octobre, le prix moyen au kilo était de 6 810 Mt à Maputo, contre 4 490 Mt environ à la même époque l'an dernier. Le prix moyen du maïs à l'époque de la récolte (avril) à Maputo était de 5 129 Mt le kilo. La hausse des prix du maïs accentuera l'insécurité alimentaire dont souffrent, selon les estimations, 587 500 personnes. Actuellement, le PAM distribue une aide alimentaire à un quart seulement d'entre elles, situées pour la plupart dans les zones touchées par la sécheresse.

NAMIBIE (14 octobre)

La production de blé d'hiver devrait atteindre 10 500 tonnes, en baisse de 1 000 tonnes par rapport à l'année précédente. L'Unité nationale d'alerte rapide et d'information sur l'alimentation a révisé en baisse la production totale de céréales secondaires (essentiellement mil, sorgho et maïs) de 2005, qui s'établit désormais à 97 182 tonnes, soit une baisse de 16 pour cent par rapport à l'an dernier et 3 pour cent de moins que la moyenne sur cinq ans. Les besoins d'importations céréalières du pays pour la campagne de commercialisation 2005/06 (mai/avril) sont estimés à 145 000 tonnes, chiffre pratiquement inchangé par rapport à l'an dernier du fait probablement des prélèvements sur les réserves. La plupart de ces besoins seront couverts par des importations commerciales. À ce jour, les importations céréalières se montent à 22 000 tonnes seulement, principalement en provenance de l'Afrique du Sud voisine.

La Banque africaine de développement a approuvé récemment un prêt d'un montant de 34 millions de dollars EU, qui sera consacré à des investissements dans les périmètres d'irrigation pour stimuler la production céréalière du pays.

SWAZILAND* (14 octobre)

Les préparatifs pour la prochaine campagne agricole 2005/06 sont en cours dans le pays. La récolte céréalière de 2005, estimée à 83 000 tonnes, a reculé de 5 pour cent par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. Les exploitants citent les faibles prix à la sortie exploitation et le coût élevé des engrais, de la location de tracteurs, du carburant et du transport parmi les principales raisons de la productivité agricole médiocre. Les besoins d'importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 (avril/mars) sont estimés à 111 000 tonnes, dont 70 000 tonnes devraient être importées par des voies commerciales. L'aide alimentaire disponible ou dans la filière s'élevant à 6 000 tonnes environ au début de la campagne commerciale, il reste un déficit non couvert de 35 000 tonnes, pour lequel une aide internationale supplémentaire sera nécessaire. À ce jour, les importations commerciales et l'aide alimentaire reçue s'élèvent respectivement à 26 000 et 3 000 tonnes.

L'insécurité alimentaire des groupes vulnérables reste un grave problème, du fait des moindres possibilités d'obtenir des revenus et de la diminution des envois de fonds de l'étranger, du taux de chômage élevé et de l'impact du VIH/SIDA sur les moyens de subsistance des ménages.

ZAMBIE (14 octobre)

La préparation des sols est en cours pour les semis des céréales de la campagne principale 2005/06. La récolte de blé d'hiver de 2005 est estimée à 90 000 tonnes, ce qui correspond au niveau des cinq dernières années. Le gouvernement a prévu un programme de subvention de 50 pour cent des intrants pendant la campagne agricole 2005/06, destiné à 125 000 petits exploitants et comprenant 50 000 tonnes d'engrais et 2 600 tonnes de semences de maïs. La production céréalière de 2005 a été estimée à 980 000 tonnes, soit un recul de 33 pour cent par rapport au volume exceptionnel de l'an dernier et 17 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes. Par conséquent, les besoins d'importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 (mai/avril) sont estimés à 271 000 tonnes, qui devraient être couverts par des importations commerciales de l'ordre de 224 000 tonnes et une aide alimentaire internationale de 47 000 tonnes. Le gouvernement a levé l'interdiction qui pesait sur les importations et a l'intention d'importer 200 000 tonnes de maïs blanc, mais les importations commerciales à ce jour s'élèvent à environ 15 000 tonnes seulement. La suppression du droit d'importation de 15 pour cent devrait encourager les activités des négociants privés.

Selon la CHC Commodities Ltd., le prix de vente moyen du maïs au 14 octobre était de 54 000 ZMK le sac de 50 kilos, contre environ 33 300 à la même époque l'an dernier. Le prix moyen du maïs à l'époque de la récolte (avril/mai) dans la province du Centre était proche du prix plancher, soit 36 000 ZMK le sac de 50 kilos, pratiqué par l'Agence nationale des réserves alimentaires.

Selon le Comité national d'évaluation de la vulnérabilité de la Zambie, quelque 1,2 million de personnes auront besoin d'une aide alimentaire sous une forme ou une autre, d'un montant de 118 000 tonnes environ, entre juillet 2005 et février 2006, laquelle devra être fournie par le gouvernement et/ou par la communauté internationale. À ce jour, 8 000 tonnes seulement ont été reçues au titre de l'aide alimentaire.

ZIMBABWE* (12 octobre)

Les semis de la campagne principale démarrent habituellement en octobre. Toutefois, les perspectives concernant l'imminente campagne agricole sont peu réjouissantes, car l'on signale de graves problèmes de disponibilités et de livraison d'intrants essentiels, tels que semences et engrais, ainsi que des pénuries de carburant, de moyens de transport et de puissance de traction. Compte tenu de la forte diminution du nombre d'animaux de traction, de la rareté des tracteurs en état de marche et des pénuries de diesel persistantes, les terres devront être cultivées en grande partie avec des houes à main.

Les besoins de semences de maïs du Zimbabwe s'élèvent habituellement à 50 000 tonnes environ. La production intérieure actuelle a été estimée à 30 000 tonnes, et le gouvernement aurait engagé des négociations avec les sociétés semencières en vue de l'importation de 20 000 tonnes supplémentaires. Les ONG et d'autres institutions devraient aussi importer de petites quantités de semences. Toutefois, pour que les semences soient distribuées en temps voulu à tous les exploitants, il faudrait que les moyens de transport soient plus développés qu'ils ne le sont actuellement.

La capacité de production d'engrais du pays a fortement diminué. Normalement, elle s'élève à environ 140 000 tonnes par an. Toutefois, faute de devises pour importer des matières premières, la production intérieure sera très limitée pendant la campagne à venir. Selon des rapports, le gouvernement s'apprêterait à lancer des appels d'offre en vue d'importer 100 000 tonnes d'engrais CAN, pour un coût estimé à 40 millions de dollars EU; même ainsi, il sera extrêmement difficile de les distribuer en temps voulu aux exploitants à des prix abordables.

La production de maïs de 2005, principale culture vivrière de base, a été établie à 600 000 tonnes environ, contre plus de 2 millions de tonnes en 2000. Les besoins d'importations sont estimés à plus d'un million de tonnes de céréales, mais la capacité d'importation du pays est fortement limitée par l'épuisement des réserves de devises et la diminution des recettes tirées des ventes de tabac cette année. Début octobre 2005, environ 510 000 tonnes de céréales avaient été reçues/commandées, essentiellement en provenance d'Afrique du Sud. Le commerce transfrontalier informel n'a fourni qu'un très faible volume (1 400 tonnes seulement). Il semblerait que d'autres importations alimentaires informelles, sous forme d'envois effectués par des parents vivant en Afrique du Sud, auraient eu lieu.

L'accès à la nourriture est gravement entravé par le faible volume de céréales détenu soit par les agriculteurs/négociants soit par l'Office de commercialisation des céréales, ainsi que par les problèmes de transport et d'approvisionnement en carburant dans le pays. De ce fait, les prix ont grimpé fortement et constamment sur la plupart des marchés. Entre juin et septembre de cette année, les prix du maïs sont passés de 1 100 dollars zimbabwéens à 2 200 dollars zimbabwéens le kilo dans le centre-nord, et de 3 890 dollars zimbabwéens à 5 560 dollars zimbabwéens le kilo dans le sud (FAO et FEWSNET). En septembre, l'inflation annuelle a atteint 360 pour cent, contre 124 pour cent en mars, en raison de l'augmentation des prix du carburant et des denrées alimentaires ainsi que de la dévalorisation du dollar zimbabwéen. Selon le Conseil des consommateurs du Zimbabwe, les dépenses de base d'une famille de six personnes vivant en zone urbaine ont augmenté de 43 pour cent, en monnaie locale, entre septembre et octobre. La persistance de l'inflation galopante et les taux très élevés de chômage limitent considérablement l'accès à la nourriture et 5 millions de personnes sont exposées à l'insécurité alimentaire. Suite à un revirement de politique, le 29 septembre le gouvernement a officiellement autorisé le PAM à distribuer des vivres dans 49 districts. Environ 3 millions de personnes recevront chaque mois des rations de céréales et de légumes secs. Le PAM a reçu 86 millions de dollars EU, ce qui représente plus de 165 000 tonnes de vivres (environ 55 pour cent des besoins).

PROCHE-ORIENT

ARABIE SAOUDITE (2 octobre)

Les semis de blé, à récolter en avril/mai de l'année prochaine, sont sur le point de commencer. La production de blé de 2005 est estimée à 1,2 million de tonnes, volume nettement inférieur à la récolte rentrée l'an dernier et à la moyenne. Les importations céréalières totales de 2005/06 (juillet/juin) sont actuellement estimées à 9,3 millions de tonnes environ, dont près de 6,4 millions de tonnes d'orge.

CHYPRE (2 octobre)

Les semis de blé et d’orge de 2006 sont sur le point de commencer. Selon les estimations, la production totale de 2005 atteindrait 120 000 tonnes, soit une hausse de près de 18 pour cent par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.

Les importations de blé de 2005/06 (mai/avril) sont estimées à 100 000 tonnes, tandis que celles d'orge et de maïs devraient s'élever au total à quelque 540 000 tonnes, chiffre inchangé par rapport à l'année dernière.

IRAN, RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’ (12 octobre)

Selon les estimations, la production de blé de 2005 atteindrait 15 millions de tonnes; ce nouveau record, qui fait suite aux récoltes exceptionnelles des deux années précédentes, s'explique par le fort soutien accordé par le gouvernement (prix d'achat garantis, fourniture de semences à haut rendement, amélioration de l'utilisation des machines agricoles, développement du recours aux engrais, renforcement des systèmes hydriques et des pratiques de lutte contre les ravageurs). Grâce à cette production importante, le pays peut préserver son autosuffisance en blé en important de petites quantités destinées à l'utilisation fourragère. La production de maïs de 2005 est estimée à 1,5 million de tonnes, tandis qu'il faudra importer, selon les prévisions, 2,3 millions de tonnes en 2005/06 pour répondre à la demande du secteur de l’élevage.

IRAQ* (2 octobre)

La production céréalière pourrait être compromise par de graves pénuries d'engrais et d'autres intrants agricoles. Les estimations provisoires établissent la récolte totale de céréales de 2005, rentrée en juin dernier, à 3,1 millions de tonnes, soit un peu plus que l’an dernier.

La situation de la sécurité alimentaire du pays reste extrêmement précaire. Les événements récents font apparaître une dégradation de la sécurité, ce qui a entraîné une augmentation des besoins d'aide humanitaire dans les zones de crise. Les institutions des Nations Unies et d’autres organismes internationaux suivent l'évolution de la situation et fournissent l'assistance nécessaire.

ISRAËL (2 octobre)

Les semis de blé et d'orge de 2006, à récolter à partir d'avril/mai de l'année prochaine, viennent de commencer. La production de blé de mai/juin dernier est estimée à 180 000 tonnes, soit une hausse de plus de 40 pour cent par rapport à la récolte de l'an dernier. Selon les prévisions, les importations de céréales en 2005/06 (juillet/juin) atteindraient environ 3,2 millions de tonnes.

JORDANIE (2 octobre)

Les semis de blé et d’orge de 2006, à récolter en mai/juin de l'année prochaine, sont sur le point de commencer. En 2005, la production totale de blé et d'orge, estimée à 75 000 tonnes, avait plus que doublé par rapport à la récolte de 2004 touchée par la sécheresse. Les importations de céréales en 2005/06 (juillet/juin) devraient avoisiner 1,9 million de tonnes, soit environ 7 pour cent de plus que l’an dernier.

LIBAN (2 octobre)

Les semis de blé et d'orge sont sur le point de commencer. En général, la production céréalière intérieure ne couvre que 10 pour cent environ des besoins de consommation. La production totale de blé et d'orge de 2005 est estimée à 140 000 tonnes, soit une légère augmentation par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. Les importations de blé de 2005/06 (juillet/juin) devraient atteindre quelque 550 000 tonnes, résultat semblable à celui de l’an dernier.

SYRIE (2 octobre)

Les semis de blé et d’orge de 2006 sont en cours et devraient se poursuivre jusqu'à la mi-janvier de l’année prochaine. La récolte de blé de 2005, qui a été rentrée l’été dernier, est estimée à 4,7 millions de tonnes, soit une hausse d’environ 9 pour cent par rapport à l’an dernier et à la moyenne. La production d'orge, culture pratiquement totalement pluviale, atteindrait en moyenne 1,1 million de tonnes.

TURQUIE (2 octobre)

Les semis de blé de 2006 sont en cours. La récolte de blé de 2005, qui a commencé en juillet dernier, atteindrait selon les estimations 20,2 millions de tonnes, contre 20,7 millions de tonnes de l'an dernier. La récolte d'orge, estimée à environ 7,9 millions de tonnes, est comparable à celle de l'an dernier, qui avoisinait 8,1 millions de tonnes.

Les importations de blé pour la campagne commerciale en cours 2005/06 (juillet/juin) devraient avoisiner 1 million de tonnes.

YÉMEN (2 octobre)

Selon les prévisions, la production de sorgho, dont la récolte est en cours, devrait atteindre 312 000 tonnes environ, soit près de 19 pour cent de plus que l’an dernier et environ 3 pour cent de plus que la moyenne des cinq années précédentes. Les importations céréalières de 2005 sont estimées à près de 2,4 millions de tonnes.

ASIE

AFGHANISTAN (6 octobre)

La récolte de céréales est achevée dans le pays et la production totale est estimée à 5,3 millions de tonnes; cette récolte exceptionnelle se situe juste au-dessous du record de 2003 et marque une hausse de près de 2,2 millions de tonnes par rapport à la récolte de l’an dernier touchée par la sécheresse. La récolte céréalière se compose cette année d’environ 4,26 millions de tonnes de blé, 325 000 tonnes de riz, 337 000 tonnes d'orge et 315 000 tonnes de maïs. Ces excellents résultats sont dus essentiellement aux précipitations supérieures à la moyenne et aux disponibilités d'eau d'irrigation dans tout le pays. Les besoins d'importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 devraient s'élever à 356 000 tonnes au total, dont 110 000 tonnes sous forme d'aide alimentaire. Ce total, qui est le plus bas jamais enregistré, comprend environ 250 000 tonnes de blé (essentiellement importé sous forme de farine de blé) et 140 000 tonnes de riz.

Au titre de l’IPSR en cours, le PAM met en oeuvre un programme de préparation à l’hiver, au titre duquel près de 23 000 tonnes de produits alimentaires seront prépositionnées dans les régions éloignées qui sont touchées par l’insécurité alimentaire et auxquelles il est difficile d'accéder en hiver. La mise en place anticipée des stocks de vivres devrait être achevée le 7 novembre. En novembre, le PAM soumettra une nouvelle IPSR au Conseil d’administration, pour approbation. L’IPSR proposée mettra l’accent sur les dernières activités de redressement et les premières activités en faveur du développement et visera à venir en aide à près de 6,6 millions d’Afghans dans les régions exposées à l’insécurité alimentaire, par le biais de diverses activités, notamment vivres-contre-travail, vivres-contre-formation et vivres pour l’éducation, en collaboration avec le gouvernement, les ONG partenaires et les communautés. Ces activités s'adresseront aux ménages pauvres en proie à l’insécurité alimentaire, aux personnes déplacées à l’intérieur du pays, aux malades de la tuberculose et à leur famille, aux victimes de catastrophes naturelles, aux écoliers, aux enseignants et aux personnes illettrées. L’accent sera mis sur le renforcement des capacités des organismes publics de contrepartie. L’IPSR proposée continuera d'encourager l’exécution, sous l'égide du gouvernement, de programmes communs avec les institutions partenaires au sein des Nations Unies.

ARMÉNIE (4 octobre)

L'Arménie a récemment rentré quelque 474 000 tonnes de céréales, contre 444 000 tonnes en 2004. Ce total se compose d’environ 375 000 tonnes de blé, 87 000 tonnes d'orge et 6 000 tonnes de maïs. Les besoins céréaliers de cette année sont estimés au total à 597 000 tonnes environ. Les besoins d'importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 devraient s'élever à 163 000 tonnes environ, dont 110 000 tonnes de blé, 38 000 tonnes de maïs et 10 000 tonnes de riz. L'aide alimentaire nécessaire pour la campagne de commercialisation en cours est estimée à environ 25 000 tonnes de blé.

AZERBAÏDJAN (4 octobre)

La récolte céréalière totale, qui vient de s’achever, est estimée à 2,2 millions de tonnes, niveau record qui représente quelque 100 000 tonnes de plus que la bonne récolte de l'an dernier. Ce total comprend environ 1,8 million de tonnes de blé, 232 000 tonnes d'orge et 150 000 tonnes de maïs. L’Azerbaïdjan a besoin d'environ 3 millions de tonnes de céréales pour couvrir son utilisation annuelle. Les besoins d'importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 devraient atteindre environ 852 000 tonnes au total, de blé de qualité alimentaire essentiellement. Au cours de la dernière campagne de commercialisation, 1,14 million de tonnes de céréales au total avaient été importées.

BANGLADESH (10 octobre)

La production de riz Boro (de printemps) de 2005, qui représente plus de 50 pour cent de la production annuelle de riz, est estimée à 14,6 millions de tonnes, soit quelque 1 million de tonnes de plus que l’année précédente, car les conditions météorologiques ont été bonnes et des semences, des engrais et d'autres intrants agricoles ont été fournis en temps voulu.

Selon les estimations officielles, la production de blé de 2005, qui assure une petite partie des disponibilités alimentaires du pays, atteindrait 1,3 million de tonnes, contre 1,4 million de tonnes prévues et 1,40 million de tonnes pour la moyenne des cinq années précédentes, du fait de la réduction de la superficie consacrée à cette culture relativement peu rentable.

Le Bangladesh a perdu environ 700 000 tonnes de riz Aman l'an dernier en raison des plus graves inondations survenues depuis quinze ans, lesquelles ont fait dix millions de sans-abri. Les prix du riz ont augmenté de plus de 40 pour cent l’an dernier, et on craint qu’ils ne montent encore pendant le mois de jeûne. Selon les estimations, les importations céréalières totales de 2004/05 seraient passées à 3,64 millions de tonnes, contre 2,95 millions de tonnes l’année précédente. Le Ministère de l’alimentation du Bangladesh a lancé la plus grande distribution de vivres à l'échelle du pays, par le biais de ventes sur le marché libre à des prix subventionnés, de l'alimentation des groupes vulnérables et du rationnement des villages suite à la hausse des prix. Le PAM mène actuellement des activités d’alimentation dans les écoles primaires qui se poursuivront jusqu'à la fin novembre 2005, en vue de fournir chaque jour des biscuits énergétiques à plus de 600 000 élèves des écoles primaires.

CAMBODGE (12 octobre)

Le pays compte deux saisons pour la production du paddy: la saison humide et la saison sèche, la production de la saison sèche représentant quelque 80 pour cent du total. La récolte du riz de la saison humide commencera en décembre. Les conditions météorologiques cette année sont proches de la normale et aucune catastrophe naturelle grave n'a été signalée. Les conditions pluviométriques sont devenues plus favorables depuis septembre et on escompte une meilleure récolte, de riz notamment, pour la campagne en cours. La production totale de paddy de 2005 devrait s’établir à 4,3 millions de tonnes, soit 3,1 pour cent de plus que l'an dernier et 3,2 pour cent de plus que la moyenne des cinq années précédentes.

CHINE (12 octobre)

En Chine (continentale), la récolte de riz de 2005 est achevée pour le riz précoce tandis qu’elle est en cours pour le riz à récolte unique et pour le riz tardif à double récolte. Selon les estimations provisoires, la production totale de paddy de 2005 atteindrait 180 millions de tonnes, soit 1 million de tonnes de plus que l'an dernier car, selon les estimations, la superficie cultivée aurait augmenté.

La récolte de blé d'hiver de 2005 s’est achevée en juin, et celle du blé de printemps en août. La récolte totale de blé de 2005 est estimée à 96 millions de tonnes, soit environ 4 millions de tonnes de plus que l'an dernier, du fait de la progression de la superficie sous blé suite au relèvement des prix et à la politique du gouvernement, qui a notamment augmenté les subventions accordées aux semences de blé. La récolte de céréales secondaires de 2005, maïs essentiellement, s’est achevée dans le sud et se terminera en octobre dans le nord. Malgré une augmentation de la superficie cultivée, une baisse de la production de maïs est attendue en 2005 en raison du temps défavorable qui a régné pendant les semis et au premier stade de développement des cultures dans les principales régions productrices. Selon les estimations provisoires, la production de maïs de 2005 atteindrait 128 millions de tonnes, soit un recul de près de 2,3 millions de tonnes par rapport à l'an dernier, mais 10 millions de tonnes de plus que la moyenne des cinq années précédentes.

En dépit de l’augmentation des récoltes qui est escomptée, la Chine devrait encore connaître un déficit céréalier et resterait importateur net de céréales en 2005/06, ce qui pourrait avoir de fortes incidences sur les prix des céréales dans la région et sur le marché mondial. En outre, la Chine devrait importer plus de 22 millions de tonnes de soja et plus de 3 millions de tonnes de coton en 2005/06.

Les inondations depuis la fin septembre ont conduit à l'évacuation d'environ 286 000 personnes dans le nord-ouest du pays, où des pluies incessantes ont endommagé les berges des fleuves Hanjiang et Weihe. Les inondations ont toujours étéla principale catastrophe naturelleen Chine, mais elles ont été cette année plus dévastatrices que d'ordinaire. Au 8 octobre, selon les rapports, les inondations auraient touché plus de 211 millions de personnes, tué 1 300 personnes environ et ravagé plus de 8 millions d'hectares de cultures.

CORÉE, RÉPUBLIQUE DE (10 octobre)

La récolte de paddy vient de commencer et se poursuivra jusqu'en novembre. La production de paddy de 2005 devrait atteindre 6,5 millions de tonnes, soit un recul de 3,5 pour cent par rapport à l'an dernier et 4,9 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes, en raison de la réduction des superficies. Le gouvernement paye directement les agriculteurs qui ne pratiquent pas de cultures commerciales sur les anciennes superficies rizicoles.

Le pays produit moins de 30 pour cent des céréales nécessaires à sa consommation. Les importations de céréales en 2005/06 sont estimées à environ 12,9 millions de tonnes (dont environ 3,8 millions de tonnes de blé, 8,6 millions de tonnes de maïs et 250 000 tonnes de riz).

CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (10 octobre)

La moisson des cultures de la campagne principale (riz, maïs, mil, sorgho et patates douces) est en cours et s’achèvera à la mi-octobre. Les autres activités agricoles comprennent actuellement la préparation des semis des cultures d'hiver (blé et orge).La production céréalière totale de 2005 (riz usiné, non compris les pommes de terre en équivalent céréales) devrait atteindre 3,9 millions de tonnes environ (contre 3,6 millions de tonnes l'an dernier), chiffre record jamais atteint depuis 1995,du fait des conditions météorologiques propices et du soutien important accordé par le gouvernement, qui a fourni de la main-d’œuvre, des machines agricoles, des semences à haut rendement et des engrais.

Compte tenu des estimations concernant la production de cette année, le déficit céréalier pour la campagne commerciale 2005/06 devrait tomber à 890 000 tonnes. Le niveau de la consommation alimentaire nationale restera probablement inchangé grâce à quelques importations commerciales et à l'importation à des conditions préférentielles de 500 000 tonnes en provenance de la République de Corée (ainsi qu'en partie de la Chine). Toutefois, ce niveau, qui s'établit à quelque 160 kg par personne (ou 180 kg si l'on inclut les pommes de terre), est faible et nettement inférieur aux besoins nutritionnels fixés par les normes internationales.

Cette situation favorable des disponibilités alimentaires nationales masque le problème d'insécurité alimentaire chronique qui sévit au niveau infranational. La Mission d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires de l’an dernier a estimé que jusqu’à 6,44 millions de personnes, soit 27 pour cent de la population, étaient exposées à des pénuries alimentaires pendant l'année. Il s'agissait pour bon nombre d'enfants, de femmes enceintes, de personnes âgées ainsi que de personnes sous-employées en raison de la fermeture des usines ou des programmes de réduction du travail. Il est probable que leur situation n'a guère évolué.

Le Gouvernement de la République populaire démocratique de Corée a demandé aux Nations Unies de mettre fin à toutes les activités d'aide humanitaire dans le pays d’ici la fin de l'année, mais il sollicite toujours une aide au développement.

GÉORGIE (5 octobre)

Les derniers rapports indiquent une récolte céréalière totale de 748 000 tonnes, soit près de 80 000 tonnes de plus que l'an dernier. La récolte de cette année comprend quelque 287 000 tonnes de blé, 385 000 tonnes de maïs et 65 000 tonnes d'orge. L'utilisation céréalière totale est estimée à environ 1,4 million de tonnes par an. Les besoins d'importations pour la campagne commerciale 2005/06 devraient se chiffrer au total à 680 000 tonnes environ, dont 100 000 tonnes de blé pour couvrir les besoins d'aide alimentaire. La Géorgie a importé près de 961 000 tonnes de céréales pendant la campagne commerciale 2004/05, soit le plus haut niveau de ces dix dernières années. Le blé représente près de 95 pour cent des importations totales de céréales.

Au titre d'une intervention prolongée de secours et de redressement (IPSR) sur trois ans, le PAM a distribué en tout 27 500 tonnes de vivres à quelque 350 000 bénéficiaires depuis juillet 2003. Cette opération devrait s'achever à la fin juin 2006. Le PAM contribue au redressement durable et au processus de transition en Géorgie i) en prêtant secours aux groupes vulnérables, notamment aux victimes des catastrophes et aux réfugiés tchétchènes; et ii) en favorisant le redressement par la préservation et la création d’actifs dans les communautés rurales pauvres et l'aide aux enfants des écoles primaires et aux malades de la tuberculose.

INDE (10 octobre)

Les semis de la récolte Kharif à rentrer en 2006 sont achevés. Les semis ont souffert de l'arrivée tardive de la mousson, mais par la suite, les pluies ont contribué à la survie des cultures dans la plupart des régions. Les superficies consacrées au riz, à la canne à sucre et au tournesol auraient augmenté par rapport à l'an dernier, tandis que celles sous céréales secondaires et soja ont diminué.

Les dernières estimations établissent la récolte de blé de 2005, rentrée en mai, à 72 millions de tonnes, niveau pratiquement inchangé par rapport à l'année précédente. Selon les estimations provisoires, la production de paddy de 2005 atteindrait 129 millions de tonnes, soit près de 1 pour cent de plus que l’an dernier, tandis que la production de maïs de 2005 devrait s'élever à 14,5 millions de tonnes, soit 6,6 pour cent de plus que l'année précédente, suite à une augmentation de la superficie ensemencée et à l'utilisation accrue de semences hybrides.

L'Inde fait partie des plus grands exportateurs mondiaux de blé et de riz. Ses exportations de céréales pour 2004/05 sont estimées à quelque 6 millions de tonnes, chiffre qui devrait tomber à 3,6 millions de tonnes en 2005/06 en raison de la contraction des stocks.

Les graves inondations de juillet ont provoqué la mort de plus de 1 000 personnes, notamment dans le quartier commerçant de Mumbai (Bombay), et ont touché près de 20 millions de personnes. Un séisme d’une magnitude de 7,6 sur l'échelle de Richter s'est produit le 8 octobre 2005, frappant durement le Pakistan et l'Inde. Le nombre de morts en Inde est estimé à plus de 1 600 personnes. Le séisme a laissé jusqu'à 50 000 personnes sans abri.

INDONÉSIE (3 octobre)

La plupart des superficies consacrées habituellement au riz de la campagne secondaire ont été ensemencées. La production totale de paddy de 2005 est estimée à quelque 53 millions de tonnes, soit une baisse de 2 pour cent par rapport à l’an dernier du fait des semis tardifs, des inondations et de l'impact du tsunami du 26 décembre 2004. Toutefois, ce niveau reste supérieur de 1,9 pour cent à la moyenne des cinq années précédentes. La production de maïs de la campagne 2005 est estimée provisoirement à quelque 11,7 millions de tonnes, soit environ 4,6 pour cent de plus que l'an dernier. La situation générale des approvisionnements alimentaires en Indonésie est satisfaisante. Le volume de blé (qui n'est pas produit localement) importé en 2005/06 devrait rester stable, soit 4,3 millions de tonnes environ, tandis que les importations de maïs devraient reculer légèrement pour passer à 0,6 million de tonnes.

Les distributions d'aide alimentaire se poursuivent dans les régions touchées par le tsunami. En septembre, le nombre estimatif de bénéficiaires s’élevait à 600 000 pour les distributions générales de vivres dans la province d'Aceh et le nord de Sumatra, à 332 438 pour le programme d'alimentation scolaire et à 33 302 pour le programme de nutrition maternelle et infantile. La FAO travaille en étroite collaboration avec le gouvernement afin de fournir une aide technique et stratégique pour planifier et coordonner les efforts de redressement dans les secteurs agricole, halieutique, et forestier. Une mission FAO/PAM d'évaluation des disponibilités et des besoins alimentaires se rendra dans la province d’Aceh au début novembre.

Cinq cas de souche mortelle du virus H5N1 de la grippe aviaire ont été confirmés en Indonésie, où trois personnes sont mortes et deux autres sont sous traitement. Depuis la fin 2003, la grippe aviaire a provoqué la mort de plus de 60 personnes dans quatre pays d'Asie.

JAPON (12 octobre)

Le Japon ne produit qu'un quart environ de ses besoins céréaliers intérieurs. Le riz représente 90 pour cent de la production céréalière. La récolte de paddy de 2005 a débuté fin septembre et se poursuivra jusqu'en novembre. Selon les prévisions, la production de paddy de 2005 devrait atteindre quelque 10,6 millions de tonnes, ce qui représente une baisse de 2,5 pour cent par rapport à l'an dernier et 3,2 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes, du fait des modifications apportées à la politique rizicole. Le gouvernement a décidé de supprimer progressivement les contrôles qu'il exerce sur la production d'ici 2008, dans le cadre de la réforme de sa politique rizicole.

Les importations de céréales en 2005/06 (juillet/juin) devraient atteindre 26 millions de tonnes (soit quelque 19,8 millions de tonnes de céréales secondaires, 5,6 millions de tonnes de blé et 0,7 million de tonnes de riz).

KAZAKHSTAN (4 octobre)

Selon les derniers rapports, la moisson des céréales est presque achevée dans tout le Kazakhstan et la production est estimée à environ 13,3 millions de tonnes, soit une hausse de plus de 700 000 tonnes par rapport à l'an dernier, mais près de 860 000 tonnes de moins que la moyenne des cinq années précédentes. La récolte céréalière totale de cette année comprend environ 10,7 millions de tonnes de blé, 1,6 million de tonnes d'orge et 420 000 tonnes de maïs. Le Kazakhstan occidental a enregistré cette année des précipitations très insuffisantes et quelques cultures ont été compromises. Le Kazakhstan devrait exporter environ 4,4 millions de tonnes de blé, 246 000 tonnes d'orge et quelque 22 000 tonnes de maïs pendant la campagne commerciale 2005/06. Les exportations de céréales pour la campagne de commercialisation 2004/05 se sont élevées au total à quelque 4,2 millions de tonnes.

LAO, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE(10 octobre)

Les inondations survenues en août ont sérieusement compromis les moyens de subsistance dans plusieurs provinces, particulièrement à Savannakhet et Borikhamxay. Plus de 30 000 hectares de paddy ont été ravagés.

La récolte de paddy de la saison humide, qui représente environ 85 pour cent de la production céréalière annuelle, est en cours et se poursuivra jusqu'en décembre. Le paddy humide est essentiellement cultivé dans les plaines du bassin du Mékong, tandis qu'une culture de mousson plus petite, aux rendements moins élevés, est pratiquée dans les montagnes. La production de paddy de 2005 est estimée à 2,35 millions de tonnes, soit une baisse de quelque 7 pour cent par rapport à l'an dernier et de 3 pour cent par rapport à la moyenne des cinq années précédentes, du fait du recul de la superficie cultivée et de la faible productivité suite à la sécheresse et aux inondations.

Le pays peut pratiquement conserver son autosuffisance alimentaire en 2006, avec des besoins d'importations céréalières chiffrés à 37 000 tonnes. Toutefois, les années normales, un tiers de la population lao, en majorité dans les zones montagneuses, connaît des pénuries de riz pendant quatre mois et nécessite une aide alimentaire, en particulier dans les districts touchés par les inondations estivales.

MALAISIE (12 octobre)

Le temps a été relativement humide un peu partout dans le pays, certains endroits enregistrant des précipitations supérieures à la moyenne. Au niveau national, le volume pluviométrique a été supérieur de 10 pour cent à la normale en juin, de 13 pour cent en juillet et de 22 pour cent en août. Les semis de paddy de la campagne principale, à récolter en décembre, sont en cours. La production de paddy de 2005 devrait atteindre 2,2 millions de tonnes, soit près de un pour cent de plus que la moyenne des cinq années précédentes. Environ 30 pour cent de la consommation intérieure de riz dépend des importations. Pratiquement tous les besoins en blé et en maïs sont couverts par des importations. Les besoins d'importations en 2005/06 devraient s'élever à quelque 1,39 million de tonnes dans le cas du blé et à 2,5 millions de tonnes dans le cas du maïs.

MALDIVES(12 octobre)

Plus petit pays frappé par le tsunami du 26 décembre 2004, les Maldives ont aussi été comparativement le plus durement touché. Alors que plus de neuf mois se sont écoulés, le pays connaît des problèmes budgétaires et économiques graves, à la fois à cause du tsunami et de la flambée des prix du pétrole.

Le tourisme représente un pourcentage élevé du PIB. Un certain nombre de centres de villégiature touchés par le tsunami ont été remis en état, mais la fréquentation touristique des neuf derniers mois serait en baisse de 30 pour cent par rapport à la même époque l'an dernier.

Le tsunami a aussi provoqué des dégâts dans les secteurs de la pêche et de l'agriculture. La FAO a fourni une aide en vue de la construction d'embarcations et d’engins de pêche. Elle a également fourni aux agriculteurs les intrants agricoles et les outils nécessaires (engrais, semences de légumes, boutures, jeunes plants et outils manuels).

De février à mai, le PAM a distribué du riz, du sucre, de l'huile végétale et des légumes secs à quelque 41 000 victimes du tsunami exposées à l’insécurité alimentaire. En juin, au vu du redressement économique, de la récupération des moyens de subsistance et des dispositifs financiers en place, le PAM et le Gouvernement des Maldives ont abaissé à environ 13 000 le nombre de bénéficiaires. Il s'agit notamment de personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI) et de leur famille d'accueil, qui sont encore jugées en situation d'insécurité alimentaire. Les bénéficiaires choisis recevront du riz, de la farine de blé, de l'huile végétale, des légumes secs et du sucre jusqu'à la fin 2005. En outre, le PAM a fourni une ration alimentaire ponctuelle à quelque 63 000 victimes du tsunami pendant le mois du Ramadan.

MONGOLIE*(10 octobre) 

En Mongolie, l'élevage tient une place essentielle dans l'état nutritionnel de la majorité de la population. Selon les estimations officielles, le nombre total de têtes a atteint 28 millions en 2004, soit 3,5 millions de plus que l'année précédente. Toutefois, de lourdes pertes étaient prévues pour l'hiver 2004/05 du fait de la sécheresse qui a sévi pendant l'été 2004 et des chutes de neige importantes ainsi que des températures très inférieures à la normale enregistrées pendant l'hiver. Pour protéger les éleveurs contre les conséquences de catastrophes naturelles telles que les maladies et les rigueurs de l’hiver (zud), un système d'assurance du bétail a été introduit en juillet 2005, grâce à un prêt à intérêt zéro, d'un montant de 7,54 millions de dollars EU, accordé par l’Association internationale de développement.

Le blé est pratiquement la seule céréale cultivée dans le pays. Les estimations officielles établissent la production de 2004 à 135 600 tonnes, soit près de 15,5 pour cent de moins que l'année précédente, en raison du temps sec qui a sévi cet été dans les principales régions productrices de blé. La récolte de blé de 2005 est en cours et selon les premières prévisions, la production atteindrait 110 000 tonnes, chiffre inférieur à l’an dernier, du fait de la sécheresse estivale enregistrée cet été dans la plupart du pays. Ce volume ne couvre que 28 pour cent environ de l'utilisation intérieure de blé; par conséquent les besoins d'importations pour 2005/06 devraient s'élever à 285 000 tonnes. La Mongolie étant confrontée à de graves difficultés de paiement, les importations commerciales ne couvriront qu'une partie de ces besoins et une aide alimentaire sera nécessaire pour satisfaire le reste de la demande. Le Département de l’agriculture des États-Unis s’est engagé à livrer 20 000 tonnes de blé à la Mongolie au titre de son programme "Des vivres pour le progrès". En outre, l’organisme caritatif privé américain Mercy Corps vendra du blé en Mongolie pour un montant estimatif de 2,9 millions de dollars EU, en vue de contribuer à des projets de développement rural.

MYANMAR (10 octobre)

La récolte de riz de la campagne principale de 2005, qui représente environ 85 pour cent de la production annuelle, est en cours. La production de paddy de 2005 devrait atteindre 24,5 millions de tonnes, soit près de 4,7 pour cent de plus que l'an dernier. Du fait de l'accroissement régulier de la production de paddy ces dernières années, la situation générale des approvisionnements céréaliers en 2005/06 est satisfaisante dans le pays.

Le Myanmar fait partie des pays les moins développés et se situe au 131ème rang sur 175 dans l'Indicateur de développement humain. Le PAM continue de fournir des vivres (20 000 tonnes de juin 2005 à mai 2006) à 347 600 bénéficiaires au titre de l’opération d’urgence “Aide alimentaire d’urgence aux familles vulnérables dans l'État de Shan“. Il continue aussi de fournir des vivres à 416 000 bénéficiaires dans le cadre de son intervention prolongée de secours et de redressement (IPSR).

NÉPAL(11 octobre)

Les pluies torrentielles enregistrées à la fin septembre ont entraîné des inondations et des glissements de terrain qui auraient provoqué la mort de 32 personnes au moins, alors que 39 personnes sont portées disparues dans le district de Dadeldhura, à l'extrême-ouest du pays.

La récolte de maïs est terminée alors que celles de mil et de riz viennent de commencer et s’achèveront à la mi-décembre. Les précipitations éparses en juin, juillet et août ont retardé le repiquage du paddy et entraîné un recul de la superficie rizicole (environ 5 pour cent de moins) et de la production dans la plupart du pays, en particulier dans l'est. Les prévisions établissent pour l'instant la production de paddy de 2005 à 4,08 millions de tonnes, soit quelque 5 pour cent de moins que l'année précédente, tandis que la production de céréales secondaires (maïs essentiellement) devrait atteindre 1,92 million de tonnes, résultat pratiquement identique à celui de l’an dernier. Par conséquent, les besoins d'importations céréalières en 2005/06 devraient s'élever à 140 000 tonnes.

Le Népal est l'un des pays du monde les plus exposés aux catastrophes. Pendant l'été 2004, des inondations généralisées et des glissements de terrain ont touché 800 000 personnes dans 25 des 75 districts du pays. Le conflit armé et la situation politique instable du pays continuent de perturber la sécurité et la subsistance de milliers de familles.

OUZBÉKISTAN (5 octobre)

Selon les derniers rapports, l’Ouzbékistan vient de rentrer environ 5,4 millions de tonnes de céréales, soit près de 798 000 tonnes de plus que la moyenne sur cinq ans. Les bonnes conditions météorologiques et le bon niveau des fleuves qui baignent les vastes périmètres d'irrigation du pays, ainsi que le meilleur accès aux intrants agricoles, sont les principaux facteurs de ce succès. Les prévisions concernant la récolte de céréales comprennent quelque 4,9 millions de tonnes de blé, 100 000 tonnes d'orge, 140 000 tonnes de maïs et 220 000 tonnes de riz. Les exportations (de blé essentiellement) pour la campagne commerciale 2005/06 devraient atteindre 500 000 tonnes. Les importations de céréales sur cette même période devraient se chiffrer à 283 000 tonnes, dont 146 000 tonnes de blé de qualité alimentaire et 120 000 tonnes de riz.

PAKISTAN(26 octobre)

Le séisme de magnitude 7,6 sur l’échelle de Richter qui s'est produit le 8 octobre 2005 a fait plus de 50 000 morts, quelque 74 000 blessés et a laissé des millions de sans-abri (le bilan ne cesse de s'alourdir). Selon les dernières estimations, plus de 2 millions de personnes ont besoin d’une aide pour survivre, principalement de tentes aménagées pour l'hiver, lequel va arriver dans les 2 à 3 prochaines semaines. Les Nations Unies ont révisé leur précédent appel et sollicitent désormais 550 millions de dollars EU destinés aux secours d’urgence pendant six mois.

La récolte de blé de 2005, rentrée en juin, est estimée à 21,1 millions de tonnes, niveau record dû au relèvement des prix minimaux de soutien fixés par le gouvernement, au climat propice, aux disponibilités d’engrais et aux possibilités de prêt. Par conséquent, les importations de blé en 2005/06 devraient reculer pour s’établir à 500 000 tonnes, contre 1,4 million l'an dernier.

Les récoltes de riz Kharif sont en cours. La production de riz de 2005 est estimée à 5 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur au record de l'an dernier, en raison des semis effectués au bon moment, du temps clément ainsi que de la disponibilité d'engrais et de pesticides. Le Pakistan est un grand exportateur de riz et ses exportations pour 2005/06 devraient atteindre 2,2 millions de tonnes.

PHILIPPINES (12 octobre)

La récolte du riz de la campagne principale a commencé à la mi-septembre et se poursuivra jusqu'en décembre. Les semis de maïs et ceux du riz de la campagne secondaire, à récolter en 2006, viennent de commencer. La production de paddy de 2005 devrait atteindre le chiffre record de 14,8 millions de tonnes, du fait de l’accroissement des superficies consacrées au riz hybride, qui compense les effets néfastes de la sécheresse. Les besoins d'importations de riz pour 2005/06 sont estimés à 1,2 million de tonnes, volume inférieur à celui de l’an dernier qui se chiffrait à 1,8 million de tonnes.

La production de maïs de 2005 est estimée à 5,4 millions de tonnes. Grâce à ce volume, les Philippines seront autosuffisantes en maïs. Le pays ne produit pas de blé et les importations sont estimées à 3,05 millions de tonnes en 2005/06.

RÉPUBLIQUE KYRGYZE (5 octobre)

Selon les derniers rapports, la République Kyrgyze aurait récolté environ 1,7 million de tonnes de céréales, résultat semblable à celui de l'an dernier. Ce total comprend quelque 1,2 million de tonnes de blé, 170 000 tonnes d'orge et quelque 320 000 tonnes de maïs. Les besoins d'importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 devraient atteindre au total 115 000 tonnes, dont 105 000 tonnes de blé de qualité meunière, du Kazakhstan essentiellement, et 10 000 tonnes de riz.

SRI LANKA* (12 octobre)

Les estimations officielles établissent la production de riz de la campagne principale Maha de 2005 à 2,01 millions de tonnes, soit 330 000 tonnes de plus que la récolte de l’an dernier qui avait souffert de la sécheresse. La récolte Yala est en cours et la production devrait être supérieure à celle de l'an dernier. Les importations de blé devraient atteindre 1 million de tonnes en 2006. En outre, le pays importe environ 130 000 tonnes de maïs chaque année pour couvrir ses besoins de consommation alimentaire et fourragère.

Le PAM achète actuellement 13 000 tonnes de riz à des coopératives locales par le biais du Ministère de l'agriculture du Sri Lanka, au titre de ses programmes d’aide à la suite du tsunami, ainsi que 5 000 tonnes supplémentaires au titre de ses activités de redressement à long terme (IPSR).

En septembre, le PAM a fourni des secours alimentaires dont ont bénéficié 750 000 personnes par le biais de distributions générales de vivres dans les régions touchées par le tsunami. À partir du mois d’octobre, le PAM ciblera son aide à l’intention de 350 000 personnes au titre de l’alimentation des groupes vulnérables. Par ailleurs, le PAM vient en aide à près de 855 000 personnes dans les zones touchées par le tsunami et les conflits qui sont exposées à l'insécurité alimentaire, par le biais d'activités d’alimentation scolaire, de nutrition maternelle et infantile et VCT.

En sa qualité d'organisme de coordination des activités des Nations Unies destinées à la remise en état des pêches et de l'agriculture au Sri Lanka, la FAO continue de distribuer des filets et des moteurs aux pêcheurs victimes du tsunami et à fournir des semences et des engrais aux agriculteurs.

TADJIKISTAN (5 octobre)

Selon les derniers rapports, le Tadjikistan vient de rentrer une nouvelle récolte céréalière record, qui atteindrait 911 000 tonnes, contre 840 000 tonnes lors de la précédente récolte record de l'an dernier. Les précipitations supérieures à la moyenne tombées en montagne tout au long de l'hiver, qui ont alimenté les fleuves desservant les vastes périmètres d'irrigation du pays, ont permis aux agriculteurs d'ensemencer des superficies aussi étendues que l'an dernier et d’augmenter les rendements. La récolte céréalière totale comprend quelque 780 000 tonnes de blé, 63 000 tonnes d'orge, 35 000 tonnes de maïs et 32 000 tonnes de riz. Les besoins d'importations céréalières pour la campagne commerciale 2005/06 atteindraient au total 242 000 tonnes, de blé essentiellement.

THAÏLANDE (12 octobre)

La moisson du riz de la campagne principale est sur le point de débuter. Cette récolte représente environ 75 pour cent de la production rizicole annuelle. Le reste de la production provient du riz irrigué essentiellement, planté de janvier à mars et récolté de mai à juillet. Les estimations officielles établissent la production de paddy de la campagne principale de 2005 à 21,3 millions de tonnes, tandis que la production totale de paddy de 2005 est estimée à 27 millions de tonnes, résultat pratiquement record, suite aux conditions météorologiques propices et à l'appui du gouvernement, qui a annoncé qu’il envisageait d’acheter jusqu'à 9 millions de tonnes de paddy à un prix planché plus élevé. La récolte de maïs vient d’être rentrée et la production est estimée à 4,2 millions de tonnes.

La Thaïlande devrait de nouveau être le plus grand exportateur mondial de riz en 2005, ses exportations étant estimées à 7,8 millions de tonnes, ce qui marque toutefois une baisse par rapport à l'an dernier (10,1 millions de tonnes) du fait de la sécheresse qui a sévi l’an dernier et au printemps de cette année.

TIMOR-LESTE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU (10 octobre)

La récolte de riz vient de s’achever dans le nord, tandis qu’elle est encore en cours dans le sud, où elle se poursuivra jusqu’à la fin novembre. La plupart des régions ont connu une grave sécheresse pendant la présente campagne et 9 districts sur 13 seraient touchés. Les semis de maïs et de manioc commenceront en novembre. Si la sécheresse persiste, la récolte de l'année prochaine et la sécurité alimentaire seront gravement compromises.

Le pays est l’un des plus pauvres au monde, plus de 40 pour cent de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté. Plus de 350 000 personnes, soit 42 pour cent de la population, sont considérées en situation d’insécurité alimentaire chronique. Chaque année, les zones rurales connaissent des pénuries alimentaires, lesquelles sont particulièrement graves de novembre à février. La situation devrait empirer cette année, faute de précipitations. La pluviosité au cours des deux prochains mois est particulièrement importante pour la prochaine campagne agricole, qui débutera en novembre-décembre.

TURKMÉNISTAN (4 octobre)

La récolte de céréales est achevée et les estimations officielles indiquent une récolte céréalière totale légèrement supérieure à 3 millions de tonnes, soit une hausse de quelque 290 000 tonnes par rapport à l'an dernier et de plus de 963 000 tonnes par rapport aux cinq années précédentes. La récolte prévue comprend environ 2,9 millions de tonnes de blé, 110 000 tonnes de riz et environ 50 000 tonnes d'orge. Le gouvernement envisage d’exporter quelque 120 000 tonnes de blé et d’importer 40 000 tonnes de blé dur et environ 4 000 tonnes de riz.

VIET NAM (12 octobre)

Le typhon Damrey et des inondations éclair ont frappé fin septembre le nord du pays, entraînant la mort de 69 personnes et détruisant 318 000 hectares de cultures, de riz essentiellement. Les régions septentrionales perdront probablement de 300 000 à 400 000 tonnes de riz suite aux dégâts provoqués par le typhon. La production de fruits de mer et celle de sel auraient également été touchées par la catastrophe.

La récolte du riz du dixième mois a commencé à la mi-septembre dans le nord du pays et commencera fin octobre dans le sud. Malgré les inondations récentes, la production de paddy de 2005 devrait atteindre un nouveau record de 37 millions de tonnes, soit près de 882 000 tonnes de plus que le record de l'an dernier.

Le Viet Nam, deuxième exportateur mondial de riz après la Thaïlande, devrait expédier environ 4,5 millions de tonnes de riz cette année, contre 4,1 millions de tonnes l’an dernier. Le pays a exporté quelque 4,3 millions de tonnes de riz au cours des neuf premiers mois de cette année, soit le volume le plus élevé par rapport à la même époque les années précédentes. En valeur, les exportations de riz durant les neuf premiers mois auraient rapporté plus d'un milliard de dollars EU, soit une hausse de 410 millions de dollars EU par rapport à la même époque l'an dernier.

AMÉRIQUE CENTRALE (y compris les Caraïbes)

COSTA RICA (28 septembre)

Fin septembre, des pluies torrentielles ont fait débordé les fleuves dans les régions riveraines du Pacifique, en particulier dans la péninsule de Nicoya et le sud de la province de San José, provoquant plusieurs crues soudaines et des coulées de boue. Les rapports font état de dégâts causés aux cultures vivrières et commerciales. La récolte de maïs et de haricots de la première campagne de 2005 se déroule dans des conditions météorologiques normales, tandis que dans certaines régions, les semis de la deuxième campagne ont commencé. La production de paddy de la campagne principale est estimée en moyenne à 160 000 tonnes. Selon les prévisions, pour 2005, la production de la culture de maïs, qui est moins importante, s’élèverait à 13 000 tonnes environ. Le pays souffre d’un déficit structurel en blé et en maïs et les besoins d’importations pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) sont estimés à 215 000 tonnes de blé et 565 000 tonnes de maïs, reflétant dans les deux cas l’augmentation progressive de la demande intérieure.

CUBA* (29 septembre)

Début juillet, l’ouragan “Dennis” classé force 2 est arrivé à Cuba, frappant la plus grande partie du territoire, en particulier Matanzas, Cienfuegos, Sancti Spiritus et Villa Clara. Selon les rapports, les infrastructures rurales auraient été endommagées et la production agricole ainsi que le secteur de l’élevage, plus particulièrement les secteurs des fruits (mangue et citron), de la banane, du café et des légumes, auraient subi des pertes. Le 20 septembre, les provinces de Pinar del Rio et de La Havane, dans le nord-ouest du pays, ont été affectées par le passage de "Rita", un ouragan puissant accompagné de pluies torrentielles et d’orages, de même que de vents violents. Toutefois, bien que ces précipitations abondantes aient eu un impact positif en permettant une reconstitution partielle des principaux réservoirs, la sécheresse persiste dans les provinces orientales de Camaguey, d’Holguin et de Las Tunas. La récolte de paddy de la campagne principale de 2005 se poursuit et la production s’élèverait à près de 580 000 tonnes selon les premières estimations, soit une baisse de 5 pour cent environ par rapport aux résultats peu élevés de l’an dernier, qui s’explique par la réduction des rendements du fait de disponibilités limitées en eau d’irrigation. Des rendements faibles sont également attendus pour le maïs de la première campagne dont la récolte vient de débuter. Des prévisions provisoires établissent la récolte de maïs de 2005 à 200 000 tonnes environ.

Les besoins d’importations de riz pour la campagne de commercialisation de 2005 (janvier/décembre) sont estimés à 750 000 tonnes, soit un volume identique à celui importé l’année précédente. La communauté internationale apporte une aide alimentaire à certaines communautés des provinces orientales qui ont été affectées par la vague de sécheresse prolongée et par l’ouragan "Dennis".

EL SALVADOR (28 septembre)

La récolte de maïs de la première campagne, qui représente près de 80 pour cent de la production annuelle, est bien engagée, tandis que dans certaines régions, les semis de maïs et de haricots de la deuxième campagne ont débuté. La production totale de maïs de 2005 atteindrait, selon les premières prévisions, un niveau record de 714 000 tonnes environ, par suite des précipitations abondantes tombées ces deux derniers mois. Toutefois, les pluies torrentielles provoquées par l’ouragan Stan début octobre ont endommagé les cultures semées tardivement et il est peu probable que les prévisions concernant la production se concrétisent.

Pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin), les besoins d’importations de maïs devraient diminuer par rapport aux 529 000 tonnes de l’année précédente, pour passer à 450 000 tonnes, par suite d'une très bonne production. Le pays est entièrement tributaire des importations de blé et selon les prévisions, celles-ci se chiffreraient en moyenne à 250 000 tonnes pour la campagne de commercialisation.

La communauté internationale continue d’apporter une aide alimentaire, ciblant en particulier les régions les plus exposées à l’insécurité alimentaire, comme les villages ruraux situés le long de la frontière avec le Honduras dans le département de Morazán, dans l’est du pays, où les cas de malnutrition ont augmenté pendant la période de soudure.

GUATEMALA (26 octobre)

De début juillet à fin août, des pluies torrentielles ont affecté la capitale et les départements d’Izabal, d’Alta Verapaz, de Huehuetenango et de San Marcos, provoquant des inondations et des coulées de boues et endommageant les infrastructures rurales et urbaines. Dès le 2 octobre, l’ouragan Stan a frappé le pays sur une grande échelle, provoquant des dégâts aux cultures, aux logements, à l’infrastructure et aux réseaux électriques et téléphoniques. Le 6 octobre, le Gouvernement guatémaltèque a déclaré l’état d’urgence dans tout le pays. Selon les estimations, près de 300 000 personnes auraient été affectées et plus de 600 personnes auraient trouvé la mort. Le PAM a lancé une Opération d’urgence d’un montant de 14 095 272 dollars EU afin de fournir une aide alimentaire à quelque 285 000 personnes sur une période de six mois (d’octobre 2005 à avril 2006). La récolte de céréales secondaires de la première campagne de 2005 s'est terminée depuis peu, tandis que les semis de céréales et de haricots de la deuxième campagne sont en cours. Selon les prévisions, la superficie totale sous maïs atteindrait en moyenne 614 000 hectares en 2005, avec une production estimée à un million de tonnes environ. L’augmentation des prix du pétrole affecte les cours des principales denrées de base et a des conséquences graves sur la sécurité alimentaire des catégories de population les plus pauvres et les plus vulnérables. On s’inquiète également d’une hausse éventuelle des prix des intrants agricoles car elle pourrait entraîner une réduction de leur utilisation et une baisse des rendements et de la production.

Les besoins d’importations de blé et de maïs pour la campagne commerciale 2005/06 (juillet/juin) atteindraient, selon les prévisions, près de 400 000 tonnes et 580 000 tonnes, respectivement, soit des niveaux légèrement supérieurs à ceux de l’année précédente. Avec l’appui du "Front national contre la faim”, la communauté internationale continue d’apporter une aide alimentaire aux familles rurales qui sont le plus exposées à l’insécurité alimentaire, en particulier aux enfants de moins de cinq ans, aux femmes enceintes et aux mères allaitantes, qui souffrent de malnutrition aiguë.

HAÏTI (29 septembre)

Mi-juillet, le passage des ouragans “Dennis” et “Emily” a endommagé les secteurs de l’agriculture et de l’élevage dans les départements du sud, d’où provient l’essentiel des approvisionnements alimentaires intérieurs. Ces mêmes départements avaient déjà été affectés par une vague de sécheresse prolongée, les pluies saisonnières arrivées avec un retard de près de deux mois ayant considérablement décalé le début des semis de céréales et de haricots de la campagne principale. La récolte de maïs de la première campagne s’est terminée en juillet-août et les semis des cultures de la deuxième campagne, à récolter avant la fin de l’année, sont bien engagés. La production de maïs de 2005 atteindrait le niveau peu élevé de 180 000 tonnes, selon les prévisions. L’importante récolte de paddy irrigué est également terminée, tandis que la moisson des cultures non irriguées se poursuit. Selon les prévisions, la production de paddy de l’année en cours serait légèrement inférieure à 100 000 tonnes, un volume identique à celui de 2004. On notera toutefois en 2005 un accroissement de la production de plantes-racines et de tubercules (750 000 tonnes), de fruits (500 000 tonnes), de bananes (300 000 tonnes) et de légumineuses (100 000 tonnes).

Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 2005/06 (juillet/juin) sont estimées provisoirement à près de 270 000 tonnes. Les importations de riz de 2005 (janvier/décembre) s’établiraient à 260 000 tonnes environ, selon les prévisions.

Sur le plan de la sécurité, la situation reste tendue et précaire et s’aggravera probablement à l’approche des élections présidentielles. Malgré des problèmes logistiques dus à l’agitation locale, la communauté internationale continue de venir en aide aux groupes les plus exposés à l’insécurité alimentaire, en ciblant les personnes présentant des risques particuliers, comme les femmes enceintes et les mères allaitantes ainsi que les jeunes enfants.

HONDURAS (30 septembre)

La récolte de maïs de la première campagne de 2005/06 est pratiquement terminée. La production de maïs de la première campagne, qui représente près de 80 pour cent de la production annuelle, est estimée à 420 000 tonnes environ, soit 5 pour cent de plus que l’année précédente, où plusieurs départements du nord et du centre avaient été gravement touchés par le temps sec qui avait prévalu en juillet. Les semis de maïs de la deuxième campagne de 2005/06 se poursuivent et une réduction des niveaux d’humidité des sols est signalée en certains endroits, dans les départements septentrionaux d’Olancho et de Colón.

Les besoins d’importations de blé et de maïs pour la campagne de commercialisation 2005/06 (juillet/juin) s’établiraient, selon les prévisions, à près de 250 000 tonnes et 265 000 tonnes, respectivement. La communauté internationale continue d’apporter une aide alimentaire, en particulier aux familles des municipalités où l’on note un taux de malnutrition chronique de plus de 50 pour cent.

MEXIQUE (26 septembre)

La récolte de l’importante culture de maïs non irrigué de printemps 2005 est sur le point de commencer et la production est estimée provisoirement à 15,5 millions de tonnes, soit un recul d’un million de tonnes environ par rapport à la production de l’an dernier pour la même campagne. Selon les prévisions, la récolte de maïs de 2005 (automne 2004/05 plus printemps 2005) atteindrait au total près de 21,5 millions de tonnes, soit un volume légèrement inférieur à la production record de 2004. Les sols sont préparés dans les états de Basse Californie du Sud et de Sonora pour les semis du maïs d’automne 2005/06. La récolte du sorgho d’été 2005 est sur le point de commencer dans les états du nord-ouest et selon les premières prévisions, la production de sorgho s’élèverait au total à 5,7 millions de tonnes, soit près de 18 pour cent de moins que l’année précédente du fait de la réduction des superficies et des rendements. La récolte de paddy de la campagne principale de 2005 (essentiellement non irrigué) va bientôt démarrer dans les principaux états producteurs de Veracruz et de Campeche, et la production devrait s’établir au niveau moyen de 300 000 tonnes. Les importations pour la campagne de commercialisation 2005/06 (juillet/juin) sont estimées à 6,3 millions de tonnes environ pour le maïs (soit une augmentation de 10 pour cent environ imputable à l'expansion de la demande dans l’industrie de l’alimentation animale), 3,6 millions de tonnes pour le blé et 3,5 millions de tonnes pour le sorgho.

NICARAGUA (28 septembre)

La récolte de maïs et de haricots de la première campagne de 2005/06 est pratiquement terminée. Selon les rapports, les cultures de maïs et de paddy ont été endommagées en certains endroits dans les départements de l’Atlantique, en particulier dans la municipalité de Waspam, dans la Région autonome de l’Atlantique nord (RAAN), où l’on a déclaré l’état d’urgence en raison d’une infestation de rats, de la présence de ravageurs et d’inondations en juillet. Toutefois, les cultures ont bénéficié dans une large mesure des précipitations supérieures à la moyenne tombées de mai à septembre. Les premières prévisions font état d’une production record de maïs et de haricots en 2005, (550 000 tonnes et 250 000 tonnes, respectivement). Pour la campagne de commercialisation 2005/06 (juillet/juin), les besoins d’importations sont estimés en moyenne à 130 000 tonnes de blé, 80 000 tonnes de maïs et 125 000 tonnes de riz.

La communauté internationale continue d’apporter une aide alimentaire aux femmes enceintes et aux mères allaitantes, aux enfants de moins de deux ans et aux familles rurales les plus vulnérables dans certains départements du centre et de l’Atlantique nord.

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE (29 septembre)

Mi-juillet, des pluies normales à abondantes sont signalées, en particulier dans les départements du sud, qui sont dues au passage relativement lointain des ouragans "Dennis" et "Emily". Selon les rapports, les cultures vivrières et commerciales se porteraient bien. La récolte de paddy de la campagne principale est pratiquement terminée et devrait enregistrer une nette reprise par rapport à la production de l’an dernier qui avait été affectée par les inondations, en passant de 577 000 tonnes en 2004 à 636 000 tonnes en 2005. La récolte de maïs de la première campagne de 2005 est bien engagée et des résultats satisfaisants sont escomptés.

Pour la campagne de commercialisation 2005/06, les importations de blé et de maïs (jaune principalement, destiné au secteur de la volaille) devraient s’élever à 320 000 tonnes et 900 000 tonnes, respectivement, soit des volumes analogues à ceux de l’année précédente.

AMÉRIQUE DU SUD

ARGENTINE (27 septembre)

Les semis de blé d’hiver de 2005/06 sont terminés depuis peu. Selon les estimations officielles, la superficie ensemencée atteindrait un peu moins de 5 millions d’hectares, soit une réduction de 20 pour cent par rapport à l’année précédente. Cette contraction importante est due essentiellement à une humidité des sols limitée au moment des semis dans les principales régions productrices de Buenos Aires, de La Pampa et de Cordoba. Une partie de la superficie qui n’a pas été mise sous blé devrait être consacrée au tournesol en octobre. Actuellement, malgré des dégâts localisés dus au temps de gel, l’état du blé est bon, mais il serait bon qu’il pleuve dans les semaines à venir, en particulier dans les régions productrices du sud-ouest. Les premières prévisions font état d’une production de 12,5 millions de tonnes. Les basses températures ayant entraîné un certain retard, les semis de maïs de 2005/06 ont commencé début septembre et selon les intentions de semis provisoires, 3,15 millions d’hectares seraient cultivés, soit environ 7 pour cent de moins que la superficie plantée l’année précédente. D’après les premières estimations, la production de maïs de 2006 se situerait entre 17 et 18 millions de tonnes, volume nettement inférieur à la production record de 19,5 millions de tonnes obtenue en 2005. Les semis de paddy de 2005/06 sont sur le point de démarrer et selon les intentions de semis, 166 000 hectares seraient consacrés à cette culture, soit une progression de un pour cent par rapport à 2004/05.

BOLIVIE (26 septembre)

Dès début septembre, des températures basses et des tempêtes de neige ont gravement affecté l’élevage et les pâturages dans les hautes terres du sud-ouest. Toutefois, les principales denrées de base, telles que le maïs et le riz, subiront probablement des dégâts limités, les récoltes étant bien engagées dans cette région. Selon les rapports, des pertes auraient été enregistrées dans la culture du quinoa dans certaines communautés des provinces du Nord Lipez et du Sud Lipez, dans le département de Potosí. En août, les départements de Beni, de Pando et le nord de Santa Cruz ont souffert d’une sécheresse grave qui a entraîné la perte de près de 15 000 têtes de bétail. Alimenté par la sécheresse et des vents forts, un incendie important s’est déclaré le 23 septembre, détruisant environ 150 000 hectares de forêt tropicale dans les départements de Beni et de Pando, près de la frontière avec le Brésil.

La moisson des céréales (d’hiver) de la deuxième campagne de 2005 est pratiquement terminée et les sols sont préparés pour les semis de céréales secondaires (d’été) de la première campagne de 2005/06, de maïs essentiellement, à récolter à partir de mars prochain. On a commencé à planifier les cultures de paddy de 2005/06 dans les régions tropicales des basses terres orientales du département de Santa Cruz, tandis que dans les vallées des hautes terres, les semis de l’importante culture de pommes de terre d’hiver ont démarré. La production de blé de 2005 est estimée au total à 102 000 tonnes, soit un niveau nettement supérieur à celui des deux dernières années qui avaient été affectées par la sécheresse. En revanche, la production de maïs de 2005 est estimée à près de 600 000 tonnes, volume légèrement inférieur à la moyenne des cinq dernières années.

Les importations de blé pour la campagne de commercialisation 2005/06 (juillet/juin) devraient rester identiques à celles de l’année précédente (400 000 tonnes environ), selon les prévisions.

BRÉSIL (27 septembre)

Dès début septembre, des pluies normales à abondantes ont maintenu les niveaux d’humidité des sols pour le blé d’hiver dans les principales régions productrices du sud du Brésil (Parana et Rio Grande do Sul) ; elles ont cependant perturbé le début des récoltes dans des régions productrices localisées, dans le nord du pays. Plusieurs facteurs, comme la faiblesse des cours, les réserves nationales importantes et le temps sec qui a prévalu à l’époque des semis ont provoqué une contraction significative de la superficie sous blé en 2005/06, en particulier dans les états producteurs du sud, d’où une production estimée à 5,2 millions de tonnes (9 pour cent de moins environ que l’année précédente). La récolte de maïs de la deuxième campagne de 2005 (safrinha) va bientôt s’achever dans les états du centre-sud et la production devrait s’établir à seulement 7,6 millions de tonnes, ce qui est loin de correspondre aux bons résultats de 2004 (10,7 millions de tonnes) et à la récolte record de 2003 (12,8 millions de tonnes). Ce résultat tient essentiellement aux conditions climatiques irrégulières qui prévalent dans l’état de São Paulo. La production de maïs est estimée au total à 34,9 millions de tonnes pour 2005, soit près de 17 pour cent de moins que la bonne récolte de 2004. Les semis de l’importante culture de maïs d’été de 2005/06 viennent de commencer dans Rio Grande do Sul, tandis qu’une amélioration des conditions météorologiques est attendue dans les états du sud-est et du centre-ouest. De mauvaises perspectives en ce qui concerne les cours du maïs en 2006, des coûts de production élevés et l’amélioration des prix du soja pourraient inciter les agriculteurs à réduire les superficies sous maïs. On craint également une utilisation éventuellement réduite des engrais et des pesticides en raison des dettes contractées par les agriculteurs par suite des mauvaises récoltes de l’an dernier et de la fermeté de la monnaie locale. Malgré l’enregistrement de pertes dues à la sécheresse qui a régné dans l’état de Rio Grande do Sul, la production de paddy de 2005 est estimée à plus de 13 millions de tonnes, niveau record qui s’explique essentiellement par l’expansion des superficies, elle-même imputable aux cours élevés constatés en 2004.

CHILI (26 septembre)

Les semis de blé d’hiver de 2006, à récolter de décembre à mars, sont terminés depuis peu et selon les premières estimations officielles, la superficie ensemencée aurait considérablement diminué, passant de 420 000 hectares à 350 000 hectares. Les semis de maïs de 2006 sont sur le point de commencer dans les départements VI, VII et le nord du département VIII et selon les intentions de semis, 120 000 hectares leur seraient consacrés, soit 10 pour cent de moins environ que l’an dernier. La réduction de la superficie sous blé et sous maïs tient essentiellement à la faiblesse des cours pendant la campagne commerciale de 2005 et à la décision des agriculteurs de convertir les terres à des cultures plus profitables, comme l’orge ou les légumes. Par exemple, la superficie sous orge devrait croître en 2006, pour passer de 22 000 hectares à près de 30 000 hectares par suite de la mise en place de nouveaux contrats avec les brasseries nationales, qui offrent aux agriculteurs des garanties en matière de prix et de débouchés.

Pour la campagne de commercialisation 2005/06 (juillet/juin), les besoins d’importations s’établiraient, selon les prévisions, à 640 000 tonnes de maïs (jaune principalement), 320 000 tonnes de blé et 90 000 tonnes de riz.

COLOMBIE (27 septembre)

La récolte de céréales de la première campagne de 2005 est bien engagée, tandis que dans certaines régions bénéficiant de réserves d’humidité suffisantes, la préparation des sols est en cours pour les semis de céréales non irriguées de la deuxième campagne. La production totale de maïs (pour les deux campagnes) est estimée provisoirement à 1,5 million de tonnes pour 2005, contre 1,2 million de tonnes pour la moyenne des cinq dernières années. Ce résultat est en grande partie imputable au temps favorable qui a régné dans les régions côtières des Caraïbes à l’époque des semis et lors du développement des cultures de la première campagne. La production de sorgho devrait avoisiner 235 000 tonnes en moyenne. La production de paddy, denrée de base importante dans l’alimentation colombienne, est estimée provisoirement à un peu moins de 2,6 millions de tonnes, soit quelque 5 pour cent de moins que l’année précédente par suite de la contraction de la superficie ensemencée, conjuguée à la chute des prix.

Les besoins d’importations de blé et de maïs pour la campagne commerciale de 2005 (janvier/décembre) s’établissent, selon les prévisions, à près de 1,2 million de tonnes et 1,85 million de tonnes, respectivement. La communauté internationale continue d’apporter une aide alimentaire dans diverses parties du pays aux populations déplacées à l’intérieur du pays, victimes des troubles civils.

ÉQUATEUR (30 septembre)

Le temps sec peu favorable touche plusieurs régions. En particulier, dans les départements côtiers, on note une diminution des pâturages dont la qualité est également affectée, ce qui a des conséquences négatives sur la production animale. Le prix du lait enregistre déjà une tendance à la hausse. Les cultures de maïs et de paddy ont été peu affectées par la sécheresse car l’essentiel de la récolte a eu lieu entre mai et juillet et actuellement, la majorité des terres sont en jachère. Certaines inquiétudes sont liées à la production de la culture moins importante de maïs (d’été) (blanc essentiellement) dans les départements interandins d’Azuay, de Chimborazo et de Pichincha, laquelle sera bientôt rentrée en octobre. La production de paddy et de maïs de 2005 est estimée provisoirement à près de 1,3 million de tonnes et 670 000 tonnes, respectivement, soit des volumes légèrement supérieurs à ceux de l’année précédente où les semis avait gravement souffert de l’humidité insuffisante des sols.

Le pays est autosuffisant en riz, mais les besoins d’importations pour la campagne de commercialisation 2005/06 (janvier/décembre) s’établissent, selon les prévisions, à 380 000 tonnes de maïs et 515 000 tonnes de blé.

PÉROU (30 septembre)

L'essentiel de la récolte de blé de 2005 a été rentrée et la production est provisoirement estimée à quelque 170 000 tonnes, soit un volume légèrement supérieur à celui de l’année précédente, mais qui reste cependant inférieur à la moyenne des cinq dernières années. La récolte de maïs blanc et jaune de 2005 s’est pratiquement achevée dans des conditions météorologiques normales dans les départements des hautes terres de Cajamarca, de San Martin, de La Libertad et d’Apurimac, tandis qu’elle se poursuit (maïs jaune notamment) dans les départements côtiers de Lambayeque et de Lima. La production de maïs de 2005 devrait atteindre au total 1,3 million de tonnes environ, soit près de 8 pour cent de plus que la récolte de 2004, qui avait souffert de la sécheresse. La récolte de paddy est terminée dans les principales régions productrices du nord et la production de 2005 devrait s’élever à 2,2 millions de tonnes, soit environ 20 pour cent de plus que la récolte de 2004 durement touchée par la sécheresse.

Pour la campagne de commercialisation 2005/06 (juillet/juin), les besoins d’importations de blé et de maïs (jaune principalement, destiné à l’industrie de la volaille) sont estimés à 1,5 million de tonnes et 1,2 million de tonnes, respectivement.

URUGUAY (30 septembre)

Les semis de blé d’hiver et d’orge de 2005 viennent de s’achever avec un certain retard dû aux précipitations continues et abondantes qui ont entravé les travaux. Les superficies consacrées au blé et à l’orge couvrent, en 2005, 154 000 hectares et 82 000 hectares, respectivement, soit des superficies inférieures aux intentions de semis officielles et à la superficie record de l’année précédente. Il convient de souligner la contraction de 40 pour cent de la superficie sous orge, par suite de la baisse de la demande dans l’industrie locale de la bière. Les semis de maïs et de sorgho d’été de 2006, à récolter à partir de mars, ont tout juste débuté et selon les intentions de semis, 60 000 hectares en moyenne seraient consacrés au maïs tandis que la superficie sous sorgho augmenterait, pour passer de 19 000 hectares à 25 000 hectares.

VENEZUELA (30 septembre)

La récolte de maïs de la campagne commerciale 2005/06 est engagée dans les états de Portugueasa, de Guarico et de Barinas, dans le centre du pays. La production de maïs (blanc principalement, destiné à la consommation humaine) est estimée à moins de 1,9 million de tonnes, soit près de 10 pour cent de moins que l’année précédente; ce recul s’explique par la contraction des semis par suite des prix peu élevés. La production reste cependant supérieure à la moyenne des cinq dernières années. La récolte de paddy d’été de 2005 se poursuit également dans les états de Portugueasa, de Guarico et de Cojedes et selon les estimations provisoires, la production de paddy pour la campagne de commercialisation 2005/06 s’établirait à 940 000 tonnes.

Pour la campagne de commercialisation 2005/06 (juillet/juin), les besoins d’importations de blé et de maïs devraient rester stables et s’élever à 1,5 million de tonnes et 400 000 tonnes, respectivement, comme l’année précédente.

EUROPE

UE (11 octobre)

Les dernières estimations établissent la production céréalière totale de l’UE à 255 millions de tonnes environ en 2005, soit quelque 13 pour cent de moins que la récolte exceptionnelle de l’an dernier, et près de 3 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années. Sur ce total, le blé devrait représenter quelque 123 millions de tonnes, soit 10 pour cent de moins qu’en 2004. Cette baisse est due essentiellement à un retour à des rendements normaux dans l’ensemble de la région après des niveaux exceptionnellement bons l’an dernier, obtenus dans des conditions quasi-optimales. Bien que les cultures de la Péninsule ibérique aient été détruites par la sécheresse, ces pays ne représentent qu’une part relativement faible de la production totale de l’UE et par conséquent, l’impact de cette sécheresse a été minime au niveau régional. Toutefois, s’agissant plus particulièrement du blé dur, qui représente traditionnellement près de 8 pour cent de la production totale de blé, la chute de la production cette année est beaucoup plus marquée. Les semis ont considérablement diminué en Espagne et en Italie, deux des principaux producteurs; ces deux pays, ainsi que les autres pays producteurs de blé dur ont également été parmi les plus durement touchés par la sécheresse. La récolte totale de blé dur de l’UE s’établirait, selon les estimations, à un peu plus de 7 millions de tonnes, contre une récolte record de pratiquement 12 millions de tonnes l’an dernier. Les petites cultures de céréales secondaires ont pour la plupart été rentrées dans des conditions favorables, mais les superficies et les rendements étant en baisse par rapport à l’an dernier, l’on s’attend à une chute marquée de la production, de 15 pour cent dans le cas de l’orge, de 22 pour cent pour le seigle et d’environ 11 pour cent dans le cas de l’avoine. En outre, les pluies abondantes enregistrées cet été en certains endroits, en Allemagne en particulier, ont entraîné une forte baisse de la qualité des cultures cette année. S’agissant du maïs, l’essentiel de la récolte doit encore être rentré. La sécheresse estivale a fait chuter les rendements des principales cultures de la région, en France, en Italie et en Espagne. Bien que la sécheresse ait eu des effets dévastateurs au niveau local dans certains pays, en particulier en Espagne et au Portugal, l’impact général n’est pas aussi fort que lors de la sécheresse de 2003, davantage généralisée.

Les cultures de céréales d’hiver, à récolter en 2006, sont pour la plupart déjà en terre et au stade de la germination dans le nord de l’UE, où les réserves d’humidité de la couche superficielle du sol ont en général permis leur implantation. Dans les pays de l’Est, les averses généralisées fin septembre et début octobre ont continué de profiter dans une certaine mesure aux cultures de fin d’été, qui ne sont pas encore parvenues à maturation en certains endroits, mais elles ont entravé les travaux des champs pour les semis d’automne. Dans le sud, le temps sec qui a régné ces quelques dernières semaines a été propice à la récolte des cultures d’été et à la préparation des sols pour les semis d’hiver, mais il serait bon qu’il pleuve dans la Péninsule ibérique frappée par la sécheresse pour que les réserves d’humidité épuisées puissent être reconstituées en vue des prochains semis de céréales d’hiver.

ALBANIE (11 octobre)

La production céréalière de 2005 est estimée à environ 590 000 tonnes, volume identique à celui de l’année précédente. Selon les estimations, le blé représente près de 350 000 tonnes. Les besoins d’importations céréalières pour 2005/06 devraient rester proches de la moyenne des cinq dernières années, soit environ 370 000 tonnes, de blé essentiellement.

BÉLARUS (5 octobre)

Selon les derniers rapports, la récolte céréalière totale s’élèverait à pratiquement 6 millions de tonnes, soit un léger recul par rapport à la récolte de l’an dernier estimée à 6,1 millions de tonnes environ. La récolte est presque entièrement rentrée et comprend quelque 980 000 tonnes de blé, 1,8 million de tonnes d’orge, 1,7 million de tonnes de seigle et 625 000 tonnes de maïs. Les prévisions établissent les importations céréalières totales pour la campagne de commercialisation 2005/06 à près de 525 000 tonnes, volume analogue au volume importé pendant la campagne de commercialisation précédente. Le total pour l’année en cours comprend 240 000 tonnes de blé de qualité alimentaire, 240 000 tonnes de maïs et 33 000 tonnes d’orge. Les exportations céréalières, de seigle principalement, sont estimées à 100 000 tonnes pour la campagne commerciale 2005/06.

BOSNIE-HERZÉGOVINE (6 octobre)

Selon les dernières estimations, la récolte céréalière totale serait légèrement supérieure à un million de tonnes, soit quelque 240 000 tonnes de moins que la récolte de l’an dernier. Ce total comprend 180 000 tonnes de blé, 750 000 tonnes de maïs et 55 000 tonnes d’orge. Les fortes pluies et des inondations en été ont compromis certaines cultures céréalières. Les besoins d’importations de céréales pour la campagne commerciale 2005/06 sont estimés au total à 570 000 tonnes, dont 80 000 tonnes sous forme d’aide alimentaire.

BULGARIE (11 octobre)

La production céréalière de 2005 a nettement reculé par rapport à la récolte exceptionnelle de l’année précédente. La production de blé a été officiellement estimée à près de 3,3 millions de tonnes, soit 17 pour cent de moins que l’année précédente, bien que la superficie ensemencée n’ait pas changé. Cette baisse de la production est en grande partie imputable aux infestations de souris qui ont causé des dégâts importants aux jeunes plants au début de la campagne, ainsi qu’aux dommages provoqués par les pluies torrentielles et les inondations au printemps et en été. La production d’orge a également considérablement diminué, reflétant une nette contraction de la superficie ensemencée et des rendements moins élevés du fait de conditions de croissance dans l’ensemble moins favorables pendant la campagne que l’année précédente. Le gouvernement fournit un soutien financier aux agriculteurs pour les semis de blé d’automne à récolter en 2006, afin de leur permettre de cultiver une superficie normale; il leur aurait été difficile de le faire sans cet appui, après les pertes subies par suite du climat peu propice cette année, en sus des coûts accrus de production, du carburant en particulier.

CROATIE (6 octobre)

La récolte céréalière est terminée et est estimée au total à environ 3,1 millions de tonnes, volume légèrement supérieur à celui de l’an dernier malgré le retard pris dans les semis de printemps en raison des fortes pluies. La récolte céréalière comprend cette année quelque 500 000 tonnes de blé, 2,4 millions de tonnes de maïs et 173 000 tonnes d’orge. Près de 250 000 tonnes de maïs sont réservées aux exportations pour la campagne de commercialisation 2005/06. Sur cette même période, les importations céréalières totales sont estimées à près de 192 000 tonnes, dont 120 000 tonnes de blé, 50 000 tonnes de maïs et quelque 10 000 tonnes d’orge.

ESTONIE (6 octobre)

Selon les derniers rapports, l’Estonie a récolté quelque 600 000 tonnes de céréales, dont 180 000 tonnes de blé, 290 000 tonnes d’orge et 40 000 tonnes de seigle. Des volumes analogues ont été rentrés l’an dernier. Les céréales de printemps représentent environ 84 pour cent de la superficie totale sous céréales. Selon les prévisions, les besoins d’importations de céréales pour la campagne de commercialisation 2005/06 s’établiraient au total à 229 000 tonnes environ, dont 136 000 tonnes de blé, 40 000 tonnes de maïs et 33 000 tonnes d’orge.

EX-RÉPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACÉDOINE (11 octobre)

La production céréalière de 2005 est estimée en baisse par rapport aux bons résultats de 2004, mais encore supérieure à la moyenne des cinq dernières années. Comme dans d’autres parties de la région, les précipitations estivales ont gêné la récolte du blé d’hiver mais ont été propices au maïs d’été.

FÉDÉRATION DE RUSSIE (7 octobre)

La récolte céréalière est pratiquement terminée, sauf dans le nord de la Russie. La récolte céréalière totale devrait, selon les estimations, atteindre les bons résultats de l’an dernier, estimés à 76 millions de tonnes environ. Ce total comprend quelque 47 millions de tonnes de blé, 16,2 millions de tonnes d’orge, 3 millions de tonnes de maïs et 3,6 millions de tonnes de seigle. La superficie sous céréales s’élève au total à environ 42,2 millions d’hectares en 2004/05, contre 42,9 millions d’hectares en 2003/04. Les exportations céréalières totales pour la campagne commerciale 2005/06 sont estimées à près de 9,5 millions de tonnes, dont 8,5 millions de tonnes de blé et 996 000 tonnes d’orge. Les importations céréalières totales, principalement du blé de qualité alimentaire ainsi que du maïs et de l’orge, se chiffreraient, selon les prévisions, à environ 2,5 millions de tonnes pour la campagne de commercialisation 2005/06.

Les troubles civils en Tchétchénie continuent de désorganiser les activités sociales et économiques. Le conflit a entraîné le déplacement de plus de 300 000 personnes, dont 187 000 ont été déplacées à l’intérieur du pays, 30 000 vivent en Ingouchie et 9 000 au Daghestan. Au titre de l’Opération d’urgence en cours qui porte sur 18 mois et a débuté en janvier 2004 puis a été prolongée jusqu’en décembre 2005, le PAM distribuera 47 882 tonnes de nourriture à quelque 259 000 personnes très vulnérables en Tchétchénie et en Ingouchie.

LETTONIE (5 octobre)

Selon les derniers rapports, la Lettonie a récolté un peu plus d’un million de tonnes de céréales, soit un volume légèrement supérieur à celui de l’an dernier et une hausse de plus de 100 000 tonnes par rapport à la moyenne sur cinq ans. La récolte attendue pour l’année en cours comprend quelque 490 000 tonnes de blé, 270 000 tonnes d’orge et 150 000 tonnes de seigle. Les besoins d’importations céréalières pour la campagne de commercialisation 2005/06 se chiffreraient au total à 151 000 tonnes, de blé principalement, tandis que les exportations s’élèveraient à 52 000 tonnes pour cette même période.

LITUANIE (4 octobre)

La récolte céréalière totale est estimée à près de 2,75 millions de tonnes, soit une légère baisse par rapport à 2004. Ce total pour l’année en cours comprend quelque 1,38 million de tonnes de blé, 814 000 tonnes d’orge et 420 000 tonnes de seigle. Les exportations totales de céréales (blé principalement) pour la campagne commerciale 2005/06 sont estimées à 250 000 tonnes et les importations sur cette même période s’élèveraient à 214 000 tonnes.

MOLDOVA (3 octobre)

La récolte des céréales est terminée et atteindrait au total pour l’année en cours 2,4 millions de tonnes, soit quelque 100 000 tonnes de moins que la récolte exceptionnelle de l’an dernier. Ce total comprend plus d’un million de tonnes de blé, 1,2 million de tonnes de maïs et 150 000 tonnes d’orge. Les exportations céréalières totales pour la campagne de commercialisation 2005/06 se chiffreraient, selon les prévisions, à 400 000 tonnes, dont 100 000 tonnes de blé, 200 000 tonnes de maïs et 100 000 tonnes d’orge. Le pays pourrait certainement exporter des volumes plus importants mais la tendance est au maintien de stocks relativement élevés compte tenu des expériences passées en matière de pénuries alimentaires.

RÉPUBLIQUE SLOVAQUE (11 octobre)

La production céréalière est estimée de nouveau supérieure à la moyenne en 2005, bien qu’inférieure de 4 pour cent environ à la récolte exceptionnelle de 2004. Cette année, le recul est imputable dans une large mesure à la réduction des semis d’orge et au temps peu propice qui a régné pendant l’été, retardant la récolte et endommageant les cultures de blé et d’orge. Les pluies d’été ont en fait été propices à la culture du maïs dont la production devrait augmenter, selon les prévisions, pour atteindre un niveau exceptionnel qui avoisinerait 950 000 tonnes.

ROUMANIE (11 octobre)

L’été très humide a eu un impact contrasté sur les cultures céréalières de 2005. Les pluies excessives tombées en juillet et en août sont arrivées trop tard pour être propices aux rendements du blé, et ont eu, au lieu de cela, un effet négatif général sur la qualité et la taille des récoltes car elles ont perturbé les travaux et entraîner une perte totale des cultures dans certains endroits qui ont souffert d’inondations graves. La production de blé de 2005 est estimée à près de 7,3 millions de tonnes, soit 6 pour cent de moins que la récolte exceptionnelle de l’an dernier mais un volume qui reste bien au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Malgré une augmentation significative des semis l’automne dernier, le rendement moyen pour l’année en cours serait nettement inférieur au niveau record obtenu en 2004, selon les estimations. Toutefois, cette récolte relativement bonne, après la récolte exceptionnelle de l’an dernier, devrait entraîner un nouvel accroissement des réserves de blé du pays et ce, malgré une hausse probable des exportations. Selon les estimations, le pays a exporté 100 000 tonnes en 2004/05 mais pourrait expédier jusqu’à 230 000 tonnes de blé hors-taxe à destination des seuls États membres de l’UE en 2005/06. Toutefois, comme pour neutraliser l’impact négatif sur le blé, les précipitations estivales abondantes ont été favorables au maïs d’été, garantissant une autre année de production et de rendements supérieurs à la moyenne, bien qu’en baisse par rapport au volume exceptionnel de l’an dernier.

SERBIE-ET-MONTÉNÉGRO (7 octobre)

Selon les derniers rapports, la récolte de céréales est terminée et est estimée à 9 millions de tonnes environ, soit près de 0,6 million de tonnes de moins que la récolte de l’an dernier supérieure à la moyenne. Un certain retard accusé par les semis de printemps après les fortes pluies tombées au début du printemps semblerait être le principal responsable de la récolte plus basse que prévue. La récolte totale pour l’année en cours comprend quelque 2 millions de tonnes de blé, 6,5 millions de tonnes de maïs et quelque 400 000 tonnes d’orge. Les exportations céréalières pour la campagne de commercialisation 2005/06 s’établissent, selon les prévisions, à 575 000 tonnes environ, dont 200 000 tonnes de blé et 350 000 tonnes de maïs. Les importations céréalières pour cette même période comprennent quelque 95 000 tonnes de blé de qualité alimentaire et 10 000 tonnes de riz.

SLOVÉNIE (11 octobre)

La production céréalière de 2005 est estimée à près de 500 000 tonnes, soit 13 pour cent de moins que la récolte exceptionnelle de 2004 mais un volume qui reste proche de la moyenne des cinq dernières années. Les cultures ont été mises en terre sur des superficies similaires à celles de l’année précédente, mais les conditions de végétation ont été moins favorables qu’en 2004 et les rendements plus bas. En particulier, la culture du blé a été endommagée par les fortes pluies tombées à l’époque de la récolte, ce qui a entraîné non seulement une chute de la production par rapport aux premières attentes mais affecté aussi la qualité du grain; les agriculteurs ont donc tiré de moindres revenus de la vente de leur récolte. Selon les rapports, les pluies auraient causé les pires dégâts dans le sud-est du pays, et les effets pourraient être ressentis l’an prochain, voire même l’année suivante puisque les ressources financières des agriculteurs pour les prochains semis devraient être nettement insuffisantes.

UKRAINE (7 Octobre)

La récolte céréalière totale, qui est pratiquement terminée, est estimée à près de 35 millions de tonnes, soit plus de 6 millions de tonnes de moins que lors de la campagne commerciale 2004/05. La récolte totale pour l’année en cours comprend quelque 18,2 millions de tonnes de blé, 8,8 millions de tonnes d’orge et 4,9 millions de tonnes de maïs. Les mauvaises conditions météorologiques qui ont régné au printemps et pendant une partie de l’été ont compromis certaines céréales de printemps, principalement le maïs et l’orge. Les exportations céréalières totales pour la campagne de commercialisation 2005/06 atteindraient, selon les prévisions, près de 10,3 millions de tonnes, soit quelque 868 000 tonnes de moins que l’année précédente. Ce total comprend 5,2 millions de tonnes de blé, 3,1 millions de tonnes d’orge et 1,8 million de tonnes de maïs.

AMÉRIQUE DU NORD

CANADA (11 octobre)

Au Canada, la récolte céréalière de 2005 a pour l’essentiel débuté fin août. Sa progression a été quelque peu ralentie cette année en raison des précipitations et des basses températures; selon les rapports, à la fin septembre, 70 pour cent des cultures avaient été rentrées, soit un retard de 10 jours par rapport au rythme normal. Les parties septentrionales et centrales des régions céréalières de Saskatchewan et d’Alberta accusaient un retard encore plus grand. Toutefois, le bon régime pluviométrique pendant toute la campagne a dans l’ensemble été favorable aux rendements, en particulier du blé, et l’on s’attend de nouveau à des résultats supérieurs à la moyenne. Selon les dernières prévisions officielles, la production de blé de 2005 s’élèverait à environ 25,5 millions de tonnes, volume tout juste inférieur à la production de l’an dernier mais qui reste cependant supérieur de 13 pour cent environ à la moyenne des cinq dernières années. Bien que la superficie ensemencée soit la plus petite superficie plantée depuis trois décennies environ, les rendements avoisinent des niveaux records. La récolte d’orge, estimée à 12 millions de tonnes, serait également tout juste inférieure à celle de l’an dernier du fait de la réduction des superficies et des rendements, mais resterait pourtant supérieure à la moyenne sur cinq ans.

ÉTATS-UNIS (12 octobre)

Les cultures de blé de printemps ont été pour la plupart moissonnées à la mi-septembre, alors que le temps sec était favorable. Toutefois, les rendements du blé de printemps enregistrés étant quelque peu inférieurs aux premières prévisions, les estimations en ce qui concerne la production totale de blé du pays pour 2005 ont été légèrement revues à la baisse par rapport aux premières prévisions, pour passer à 57,1 millions de tonnes, soit 3 pour cent de moins qu’en 2004, dans le rapport d’octobre du Département de l’agriculture des États-Unis (Crop Production Report). Au 11 octobre, on signalait qu’environ 70 pour cent des cultures de blé d’hiver, à récolter l’année prochaine, avaient été mises en terre, ce qui était conforme au déroulement des semis de l’an dernier et à la moyenne sur cinq ans. La levée des cultures est satisfaisante grâce aux conditions favorables dans l’ensemble.

En ce qui concerne les céréales secondaires, les perspectives n’ont pas considérablement changé après les effets dévastateurs de l’ouragan Katrina. Les dégâts causés aux cultures ont été essentiellement limités au Delta du Mississipi, dans le nord, où la canne à sucre, le coton et le soja sont les principales cultures. Plus au nord, dans la région de culture du maïs de l’est du pays et la Vallée de l’Ohio, les cultures ont profité de ce surcroît d’humidité. Le temps sec et chaud qui a régné dans la région de culture du maïs du centre et du sud pendant la plus grande partie du mois de juin, en juillet et au début août a eu un impact bien plus important sur la principale culture du maïs cette année; les potentiels de rendement ont été considérablement compromis dans ces régions. Dès début octobre, on signalait qu’environ 36 pour cent des cultures de maïs avaient été moissonnées, ce qui correspondait à peu près au rythme moyen pour cette époque de l’année, mais 55 pour cent seulement de la récolte totale était considérée comme bonne/excellente, contre 75 pour cent l’an dernier à la même époque. Selon les dernières prévisions officielles, la production totale de maïs s’élèverait à 276 millions de tonnes environ, soit 8 pour cent de moins que la récolte record de l’an dernier mais un volume qui resterait cependant le deuxième volume jamais enregistré du fait de la très grande superficie ensemencée cette année malgré les rendements inférieurs à la moyenne susceptibles d’être obtenus. La production de céréales secondaires du pays est estimée à 292 millions de tonnes au total.

OCÉANIE

AUSTRALIE (11 octobre)

La récolte de céréales d’hiver de 2005 vient juste de démarrer dans certaines parties septentrionales du pays. Les perspectives en ce qui concerne la production de l’année en cours sont beaucoup plus favorables qu’au début de la campagne. Après un temps très sec à l’époque principale des semis, de bonnes pluies ont fini par tomber pendant la seconde moitié du mois de juin, juste à temps pour des semis tardifs intensifs. Compte tenu du régime pluviométrique de la campagne, les agriculteurs auraient, selon les rapports, planté moins de blé, celui-ci étant d’ordinaire mis en terre pendant la première partie de l’époque des semis, pour toutefois augmenter la superficie consacrée à l’orge, mis en terre après les pluies tardives. C'est un choix en général normal quand les semis sont retardés et parce que le rendement de l'orge est relativement supérieur à celui du blé. Les rendements devraient énormément varier en fonction des régions avec des superficies où les pluies ont continué de tomber en septembre, telles que la Nouvelle-Galles du Sud, par rapport aux autres restées assez sèches dans l’ensemble, par exemple le Queensland. Bien que les premiers résultats des récoltes soient relativement bons, les prévisions en ce qui concerne la production continuent de varier assez considérablement et ne seront fermes que lorsque l’on aura rentré une plus grande partie de la récolte dans l’ensemble des régions. Toutefois, il semble désormais probable que la récolte de blé de 2005 atteindra au moins 20 millions de tonnes, volume proche du niveau de l’an dernier, tandis que la production d’orge augmentera sans doute par suite de l’accroissement des superficies et s’élèvera à 6,7 millions de tonnes au moins.

Les semis de sorgho d’été (à récolter en 2006) sont effectués en septembre et en octobre. Les premières perspectives sont relativement favorables, reflétant l’accumulation de réserves suffisantes d’humidité des sols en vue des semis grâce à l’arrivée des pluies d’hiver; selon les premières prévisions provisoires, les superficies auraient augmenté de 10 pour cent environ, les agriculteurs ayant probablement utilisé les terres en jachère qui n'ont pas pu être mises sous céréales d’hiver en raison de l’aridité qui a prévalu antérieurement. Toutefois, le temps sec qui a essentiellement régné pendant tout le mois de septembre dans le Queensland a limité les perspectives dans cette région productrice d’une grande partie des cultures d’été.


Page précédenteTable des matièresPage suivante