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RÉSUMÉ DES PRINCIPALES RECOMMANDATIONS

Session ministérielle de la Conférence

Questions découlant de la trente-troisième Conférence de la FAO

À l’attention des gouvernements et de la FAO

La Conférence:

1. a souligné que la FAO avait un rôle unique à jouer dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et a réitéré son ferme soutien à la réforme de la FAO, qui transformerait l’Organisation en centre de connaissances plus efficace et plus efficient, capable de montrer la voie et d’aider ses membres à lutter contre la faim et à instaurer un développement agricole durable.

2. a appuyé les propositions de rationalisation des fonctions financières et administratives de la FAO, y compris leur éventuelle fusion.

Plusieurs délégués ont souligné que les autres réformes, celles qui n’avaient pas été approuvées par la trente-troisième session de la Conférence de la FAO, ne devraient être entreprises qu’après une évaluation attentive des réformes initiales et des consultations supplémentaires avec les membres, sur la base des conclusions de l’Évaluation externe indépendante et des processus de réforme en cours au sein du système des Nations Unies, dont le Groupe de haut niveau sur la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies. Si certains ont été d’avis qu’il vaudrait mieux attendre la conclusion de l’Évaluation externe indépendante pour poursuivre les réformes après avoir soigneusement évalué les réformes initiales, d’autres pays ont exhorté le Directeur général à mettre en oeuvre ces réformes sans attendre.

À l’attention des gouvernements

La Conférence:

3. a appelé à une participation active des États membres à l'Évaluation externe indépendante.

4. a encouragé les États membres à contribuer, dans toute la mesure possible, au Fonds fiduciaire multilatéral créé pour cette Évaluation afin, en quelque sorte, de se l’approprier.

À l’attention de la FAO

La Conférence:

5. a exhorté la FAO à identifier, en centrant son attention sur ces questions, les domaines de priorité absolue et ceux dans lequel la FAO offre un avantage comparatif au sein du système des Nations Unies, et a demandé aux États membres des contributions volontaires pour soutenir la mise en oeuvre de la réforme.

Débat général sur la situation de l’alimentation et de l’agriculture dans la région


À l’attention des gouvernements et de la FAO

La Conférence:

6. a appelé tous les pays membres, en étroite collaboration avec les organisations internationales, à traduire de toute urgence l'engagement politique à réaliser les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation et les Objectifs du Millénaire pour le développement en programmes et actions concrets et à accroître les ressources permettant d'assurer la sécurité alimentaire pour tous.

7. a demandé à la FAO, aux autres organisations internationales et aux donateurs de fournir une aide ciblée pour faire face à tous ces défis, sous forme de systèmes d’alerte rapide, de préparation et de gestion en cas de catastrophe, de systèmes appropriés de production agricole, et de transformation avec valeur ajoutée et d’appui à la commercialisation ainsi qu’à l’élaboration de politiques.

8. a réclamé un soutien pour la seconde phase du Programme régional du Pacifique-Sud pour la sécurité alimentaire.

9. a demandé à la FAO et à d’autres organisations internationales d’accroître leur soutien à la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, grâce à des pratiques efficaces de suivi, de contrôle et de surveillance et à l’établissement d’une bonne gouvernance.

10. a exhorté la FAO à intensifier ses efforts, en collaboration avec d’autres organisations internationales et régionales, visant à aider les pays à gérer durablement leurs forêts et à lutter contre le déboisement et la dégradation des forêts.


À l’attention des gouvernements

La Conférence:

11. a exhorté tous les pays à faire preuve de souplesse et de bonne volonté pour mettre en place des régimes commerciaux multilatéraux en matière de production agricole.

À l’attention de la FAO

La Conférence:

12. a invité la FAO à continuer à donner des avis et à renforcer les capacités en vue des négociations commerciales multilatérales et bilatérales concernant les produits agricoles.

13. a demandé à la FAO d'appuyer les États membres dans leurs efforts de développement de bioénergies rentables et pratiques.

14. a encouragé la FAO à renforcer encore les mécanismes d’échange de connaissances et de données d’expérience techniques et de mise en oeuvre de programmes techniques grâce à la coopération Sud-Sud, à la coopération technique entre pays en développement (CTPD), à l’établissement de réseaux régionaux et à des partenariats et alliances entre parties prenantes.

15. a demandé à la FAO de continuer à appuyer la formulation et l’application de codes et de directives sur les pratiques forestières responsables.

16. a également demandé à la FAO de continuer à présider le Partenariat de collaboration sur les forêts dans le cadre du Forum des Nations Unies sur les forêts.

Ajustement et restructuration des principales économies asiatiques et leurs incidences sur la sécurité alimentaire et la pauvreté dans le reste de la région


À l’attention des gouvernements et de la FAO

La Conférence:

17. a reconnu que l'agriculture reste un secteur très important dans la plupart des pays en développement et qu'il convenait que les gouvernements et les organisations in internationales continuent à apporter une attention particulière au secteur agricole, notamment dans les pays qui enregistrent actuellement de mauvais résultats dans ce domaine; elle a reconnu qu'il était nécessaire d'encourager une restructuration opportune et efficace du secteur agricole.

18. a recommandé de renforcer la coopération bilatérale et régionale ainsi que la coopération avec les centres de recherche internationaux, afin de favoriser les échanges de connaissances, de technologies et de compétences génétiques, notamment en ce qui concerne les cocotiers et les pandanus.

19. a exhorté les États Membres et la FAO à aider les agriculteurs, et plus particulièrement les petits producteurs, en leur proposant des technologies adaptées à des cultures et entreprises nouvelles, des facilités de crédit et un appui à la commercialisation, des systèmes d’irrigation améliorés et des moyens d’atténuer les risques.

À l’attention des gouvernements


La Conférence:

20. a recommandé que tous les pays de la région accordent la priorité qui leur était due à l’agriculture et au développement rural dans leur cadre de développement économique et augmentent les ressources allouées à ce secteur, selon qu’il conviendrait.

21. a exhorté les États membres à entreprendre des études sur l'évolution de la demande de denrées alimentaires et des modes de commercialisation et sur le rôle du gouvernement afin d'élaborer des stratégies et des technologies adaptées aux besoins des agriculteurs et des consommateurs.

22. a exhorté les États membres à examiner avec soin leurs politiques, leurs pratiques et leurs arrangements institutionnels, afin de garantir la conservation et l'utilisation efficaces et durables des forêts, des terres, des eaux et des autres ressources naturelles, notamment des ressources phyto- et zoogénétiques, nécessaires au maintien de la productivité agricole.

23. a recommandé que les États Membres renforcent la recherche- développement agricole pour accroître la productivité et la compétitivité des agriculteurs, notamment dans les zones défavorisées et les communautés autochtones.

24. a exhorté les pays à mettre en place des politiques et à créer des conditions favorables à l'investissement par le secteur privé.

À l’attention de la FAO

La Conférence:

25. a suggéré que la FAO élargisse sont étude diagnostique de l'incidence de la croissance économique rapide sur l'agriculture et la sécurité alimentaire pour inclure d'autres pays et les incidences potentielles de la poursuite du développement économique et de la restructuration anticipée du secteur agricole.

26. a demandé à la FAO de continuer à aider ses États Membres, dans le contexte du Cadre stratégique régional, à formuler des politiques et des stratégies favorables aux plus pauvres afin de renforcer la compétitivité de leur secteur agricole et leur contribution à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.

27. a demandé à la FAO de continuer à promouvoir la coopération Sud-Sud et d'autres types d'échange de technologies favorables aux populations rurales démunies.

28. a recommandé que la FAO continue à renforcer la capacité des États Membres à faire face à l’évolution rapide du secteur agricole résultant du développement économique soutenu et des progrès technologiques.

29. a exhorté la FAO à utiliser ses ressources limitées de manière stratégique pour traiter des questions prioritaires, à chercher à avoir un impact maximal sur les pays en développement et à éviter d’entreprendre des activités qui pourraient être avantageusement prises en charge par les pays eux-mêmes, par d’autres organisations ou par le secteur privé.

30. a demandé à la FAO de prêter une attention particulière aux besoins des petits États insulaires en développement, des pays sans littoral, des zones sortant d’un conflit et d’autres membres confrontés à des défis pour tirer parti de la croissance économique et de la libéralisation des échanges.

31. a recommandé que la FAO aide ses États membres à diversifier leur production, à miser sur la transformation qui ajoute de la valeur, à favoriser les innovations en matière de produits alimentaires et à développer leur secteur agro-industriel et commercial.

32. a invité la FAO à continuer à aider les pays à se doter des moyens de respecter les normes internationales en matière de qualité des denrées alimentaires et de sécurité sanitaire et phytosanitaire, afin de faciliter le commerce international et de protéger la santé végétale, animale et humaine. Elle a également demandé à la FAO d'aider les pays à mettre en place des règlements et systèmes de suivi et de surveillance propres à garantir la qualité et la sécurité sanitaire des denrées alimentaires.

Réduire la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles et promouvoir une approche du relèvement et de la reconstruction fondée sur les moyens d’existence


À l’attention des gouvernements et de la FAO

La Conférence:

33. a instamment invité à intensifier les engagements et à accroître les ressources pour réaliser efficacement les politiques, les plans d'action et les stratégies visant à réduire la vulnérabilité aux catastrophes naturelles.

34. a reconnu qu'il importait de construire une société rurale résistant aux chocs, en favorisant l'adoption de bonnes pratiques agricoles et le développement rural durable et à a encouragé les États membres et la FAO à soutenir une approche fondée sur les moyens d'existence dans toutes les phases de la gestion des catastrophes.

35. à cet égard, La Conférence a instamment invité les pays membres et les donateurs à agir par anticipation en investissant davantage dans la préparation aux catastrophes futures, au lieu de fournir une assistance lorsque les catastrophes ont eu lieu.

À l’attention des gouvernements


La Conférence:

36. a instamment invité les pays membres à élaborer des systèmes d’alerte rapide pour des dangers multiples, afin d’identifier les dangers imminents et de disposer de suffisamment de temps pour l’atténuation de leurs effets.

À l’attention de la FAO

La Conférence:

37. a recommandé que la FAO joue un rôle de chef de file lorsque les catastrophes touchaient fortement le secteur agricole et un rôle d’appui lorsque les catastrophes frappaient davantage d’autres secteurs.

38. a instamment invité la FAO à collaborer étroitement avec tous les partenaires compétents aux niveaux local, national, régional et international.

39. a exhorté la FAO à continuer à soutenir les activités de remise en état après la catastrophe du tsunami et la grippe aviaire et à se tenir prête pour soutenir les efforts de secours et de remis en état dans le cadre des catastrophes à venir.

40. à cet égard, La Conférence a demandé à la FAO de renforcer son appui à la gestion intégrée des bassins versants, à la gestion intégrée des zones côtières, aux codes de conduite pour une gestion durable des forêts et des pêches et aux bonnes pratiques agricoles.

41. a encouragé la FAO à fournir une assistance technique pour soutenir la mise en application des plans de réduction des catastrophes, y compris les programmes comprenant l'amélioration des réserves vivrières et des plans d'assurance pratiques, notamment en ce qui concerne les besoins particuliers des petits États insulaires en développement vulnérables.

42. a recommandé que la FAO s’engage plus activement dans toutes les activités de la Stratégie internationale de réduction des catastrophes prévue dans le cadre de Hyogo.

43. a encouragé la FAO à allouer davantage de compétences spécialisées et de moyens financiers afin d'accorder une priorité absolue à la réduction de la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles dans les pays membres.

Situation de l'alimentation et de l'agriculture dans la région


À l’attention des gouvernements et de la FAO

La Conférence:

44. a reconnu les avantages découlant d’un accroissement du commerce des produits agricoles mais ont noté qu’il fallait renforcer les capacités nationales afin d’analyser les questions commerciales, de renforcer la compétitivité des petits producteurs aux niveaux des prix et de la qualité des produits et d’améliorer les dispositifs de sécurité contre la faim, à l’intention des couches les plus vulnérables.

45. a invité instamment la FAO et les pays membres à redoubler d'efforts pour améliorer la productivité et garantir l'accès à la nourriture.

Gestion des pesticides et Conventions de Rotterdam, de Stockholm et de Bâle

À l’attention des gouvernements


La Conférence:

46. a recommandé que les pays membres ratifient et appliquent les trois Conventions et s’engagent à adhérer au Code de conduite afin de maximiser les synergies de l’approche détaillée de gestion des pesticides tout au long de leur cycle de vie.

À l’attention de la FAO


La Conférence:

47. a demandé à la FAO et à d’autres organisations internationales d’appuyer les pays membres pour renforcer leurs capacités de manutention (manipulation appropriée et sans danger) et d’utilisation des pesticides.

48. demandé à la FAO de renforcer sa coordination avec d’autres organisations internationales, afin d’harmoniser la classification des produits chimiques dangereux et d’encourager l’adoption d’approches cohérentes et efficaces de gestion des pesticides.

Le point sur le programme FAO de lutte contre les maladies animales transfrontières


À l’attention des gouvernements et de la FAO

La Conférence:

49. a demandé à la FAO et aux autres organisations internationales de venir en aide aux pays disposant de peu de moyens techniques pour lutter contre la grippe aviaire hautement pathogène en élaborant et en mettant en œuvre des stratégies nationales efficaces de lutte contre les maladies ainsi que des mécanismes régionaux de coopération, le travail en réseau et le partage de l'information.

50. a demandé aux donateurs de renforcer leur soutien financier et à la FAO et aux autres organisations internationales de fournir un soutien technique constant pour faire face aux maladies animales transfrontières.

À l’attention de la FAO

La Conférence:

51. a demandé à la FAO d'examiner les possibilités d'application généralisée de technologies novatrices d'identification des animaux utilisées pour suivre efficacement les animaux et les produits.

La bioénergie: Option de développement pour l'agriculture et la foresterie dans la région Asie-Pacifique

À l’attention de la FAO

La Conférence:

52. a demandé à la FAO de continuer à suivre les questions émergentes liées au développement de la bioénergie, y compris les possibilités et les défis que cela représente pour l’agriculture et le développement rural, et de faciliter la mise en commun d’informations et de données d’expérience entre les pays membres.

53. a instamment invité la FAO à réaliser des études et à fournir des avis sur la viabilité financière et économique du développement de la bioénergie et sur les effets possibles qu’il peut avoir sur les prix et la disponibilité des aliments, à la suite d’une expansion de la production bioénergétique.

Présentation technique sur la grippe aviaire après la session

À l’attention des gouvernements

La Conférence:

54. a recommandé que les pays conçoivent et mettent en place des systèmes de surveillance efficaces à l'échelle communautaire pour détecter et signaler les cas de grippe aviaire animale et humaine.

55. a également encouragé les pays à élaborer des systèmes de surveillance et d’intervention pour des dangers multiples, couvrant une série de maladies infectieuses potentiellement émergentes – et pas seulement la grippe aviaire – afin de garantir la durabilité et le coût-efficacité des systèmes.

I. INTRODUCTION

Organisation de la session

1. La vingt-huitième Conférence régionale de la FAO pour l’Asie et le Pacifique s’est tenue à Jakarta (Indonésie) du 15 au 17 mai 2006. La Conférence s’est déroulée en deux étapes, avec tout d’abord, une Réunion des Hauts Fonctionnaires, du 15 au 17 mai, suivie d’une Réunion au niveau ministériel les 18 et 19 mai.

2. Des représentants de 30 États Membres ont participé à la Conférence. Le Président indépendant du Conseil, des observateurs de un État membre de l’Organisation des Nations Unies, de un État non-membre, de 12 organisations internationales non gouvernementales et de trois organisations intergouvernementales étaient également présents. Des représentants de sept autres organisations du système des Nations Unies ont également participé à la session. La liste complète des participants à la Conférence figure à l’Annexe B.

Cérémonie d’ouverture

3. M. Biplab Nandi, Secrétaire de la vingt-huitième Conférence régionale de la FAO pour l’Asie et le Pacifique, a souhaité la bienvenue aux délégués au nom du Secrétariat de la Conférence.

4. M. He Changchui, Sous-Directeur général et Représentant régional de la FAO pour l'Asie et le Pacifique, et M. Anton Apriyantono, Ministre de l’agriculture du Gouvernement de la République d’Indonésie, ont prononcé une allocution d’ouverture.

5. M. He a remercié le Gouvernement de la République d’Indonésie d’accueillir la Conférence. Il a évoqué les faits nouveaux et les tendances des deux dernières années concernant l’agriculture dans la région, notamment l’augmentation de la production de riz, de maïs, de graines oléagineuses, de fruits et de légumes, ainsi que celle de la production animale et aquacole et l’expansion rapide et continue du commerce intrarégional. Il a également cité les défis considérables que représentent la grippe aviaire, la reconstruction des zones touchées par le tsunami, des inondations et d’autres catastrophes naturelles, la surpêche, l’exploitation forestière illégale, la pollution due à la production animale à l’échelle industrielle et la demande accrue d’eau. M. He a prévenu que la région avait peu de chances d’atteindre l’objectif fixé par le Sommet mondial de l’alimentation de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées avant 2015 et a souligné qu’il fallait accorder la priorité absolue à la réalisation, voire au dépassement de cet objectif. Il a relevé l’intérêt du Cadre stratégique régional de la FAO, présenté à la vingt-septième session de la Conférence, qui orientait les travaux de la FAO dans la région et a noté la nécessité d’approches plus novatrices et efficaces et de ressources supplémentaires pour atteindre l’objectif fixé par le Sommet mondial de l’alimentation et les Objectifs du Millénaire pour le développement.

6. M. Anton Apriyantono a souhaité la bienvenue aux délégués et aux participants au nom du Gouvernement de la République d’Indonésie et a déclaré ouverte la Réunion des Hauts Fonctionnaires. Il a souligné l’importance de l’agriculture pour l’économie de la région, notamment son rôle dans le développement rural et les moyens de subsistance en milieu rural. Il a insisté sur la nécessité de mettre en place des politiques rationnelles et des services d’appui efficaces, de diversifier la production, de moderniser les infrastructures, de transformer les produits pour y ajouter de la valeur et de les commercialiser de manière efficace, ainsi que d’adopter des stratégies commerciales progressives. Il fallait mettre au point des innovations technologiques, accroître l’aide extérieure aux pays en développement, inverser la tendance au déclin des prix des produits agricoles, promouvoir un commerce international libre et équitable et lutter efficacement contre les maladies animales transfrontières. M. Apriyantono a plaidé en faveur du renforcement des échanges et de la coopération entre pays de la région pour faire face aux besoins et aux défis pressants du secteur agricole.

7. La cérémonie d’ouverture de la Réunion ministérielle s’est tenue le 18 mai. M. Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, a souhaité la bienvenue au Président de la République d’Indonésie et à tous les participants à la Conférence. Il s’est félicité de l’importance accordée à celle-ci dont témoignait le grand nombre de ministres et de secrétaires de l’agriculture présents.

8. M. Susilo Bambang Yudhoyono, Président de la République d’Indonésie, a prononcé l’allocution d’ouverture. Il a déclaré que toute conférence sur l’alimentation était en fait un forum sur la durabilité de la vie humaine et que le droit à l’alimentation était dans son essence identique au droit à la vie.

9. Le Président s’est félicité des résultats positifs obtenus par les pays de la région en matière de productivité agricole depuis plusieurs décennies. Il a noté que ces progrès reposaient sur des facteurs qui n’avaient rien perdu de leur actualité à savoir, des politiques macroéconomiques raisonnables, une population jeune, un taux d’épargne et d’investissement élevé, l’esprit d’entreprise et l’accent mis sur l’éducation. Le Président a souligné, toutefois, que des efforts supplémentaires étaient nécessaires pour relever les défis posés par l’accroissement de la population, les catastrophes naturelles, les faiblesses au niveau de la production agricole et de la distribution des denrées alimentaires, la dégradation des ressources et les distorsions du commerce international.

10. Le Président a exhorté les États Membres à renforcer la coopération régionale avec l’appui de la FAO afin d’améliorer la productivité agricole, de remédier à la dégradation de l’environnement, de surmonter les distorsions du commerce international, de lutter contre les maladies animales transfrontières et de trouver des solutions concrètes face aux coûts élevés de l’énergie.

11. Le texte de l’allocution d’ouverture du Président Susilo Bambang Yudhoyono figure à l’Annexe D.

Élection du Président, des Vice-Présidents et du Rapporteur

12. Les délégués ont élu à l’unanimité M. Hasanuddin Ibrahim, Secrétaire général, Ministère indonésien de l’agriculture, président de la Réunion des Hauts Fonctionnaires. Les délégués ont également élu tous les chefs de délégation ayant rang de vice-ministre et de secrétaire à l’agriculture, vice-présidents de la Réunion des Hauts Fonctionnaires. M. Zulkifli Idris (Malaisie) a été élu rapporteur.

13. M. Anton Apriyantono, Ministre de l’agriculture de la République d’Indonésie a été élu président de la Réunion ministérielle. Les délégués ont élu aussi tous les autres ministres présents, vice-présidents de la Conférence et M. M.K. Anwar (Bangladesh), rapporteur de la Conférence.

Adoption de l’ordre du jour et du calendrier

14. La Conférence a adopté l’ordre du jour qui figure à l’Annexe A. Les documents soumis à la Conférence sont énumérés à l’Annexe C.

Déclaration du Directeur général

15. Dans sa déclaration, M. Jacques Diouf a rappelé que la faim et la pauvreté étaient reconnues aujourd’hui comme les deux principaux fléaux de l’humanité. Il a fait observer également que les progrès dans la lutte contre la sous-alimentation au niveau mondial marquaient le pas et, au rythme actuel, ne permettraient pas d’atteindre l’objectif de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées avant 2015 fixé par le Sommet mondial de l’alimentation de 1996. M. Diouf a noté que 854 millions de personnes souffraient encore de sous-alimentation, dont 552 millions dans les pays en développement ou en transition d’Asie et du Pacifique.

16. Le Directeur général a souligné les défis qui faisaient obstacle à la réalisation de l’objectif du Sommet mondial de l’alimentation dans la région Asie-Pacifique, notamment la dégradation des ressources naturelles, la croissance soutenue de la population et les fréquentes catastrophes naturelles. Il a noté également l'évolution récente des négociations multilatérales sur la libéralisation des échanges et la difficulté d’en tirer un profit maximum pour les populations les plus démunies. Il a souligné la nécessité de politiques, de réglementations et de technologies plus appropriées, ainsi que d’investissements stratégiques pour moderniser les systèmes agricoles, mettre au point des systèmes efficaces d’alerte rapide et renforcer la capacité régionale face à ces défis.

17. Le Directeur général a souligné l’importance et l’intérêt de la recherche agricole en collaboration et de la coopération Sud-Sud pour surmonter les difficultés du secteur agricole de la région.

18. Le texte complet de la déclaration du Directeur général figure à l’Annexe E.

Déclaration du Président indépendant du Conseil de la FAO

19. M. Noori Naeini, Président indépendant du Conseil de la FAO, s’est adressé à la Conférence, notant les progrès accomplis par la région pour réduire la pauvreté et la malnutrition et soulignant qu’il importait d’investir pour améliorer le sort des plus démunis. M. Naeini a fait le bilan de la situation en ce qui concerne le budget et les finances de la FAO et a demandé aux États Membres d’accélérer le règlement de leurs éventuels arriérés. Il a exhorté tous les membres à contribuer à l’Évaluation externe indépendante et au Fonds fiduciaire multilatéral créé par la FAO à cet effet. Il a également présenté les directives volontaires sur le « droit à l’alimentation ».

II. RÉUNION MINISTÉRIELLE DE LA CONFÉRENCE

20. La Réunion ministérielle de la Conférence a eu lieu en présence des délégations complètes de tous les pays et organisations participants, dont 15 ministres et trois vice-ministres de l’agriculture.

Questions découlant de la trente-troisième session de la Conférence de la FAO

21. M. Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, a présenté les questions clés découlant de la trente-troisième session de la Conférence de la FAO tenue à Rome du 19 au 26 novembre 20051. Il a décrit ses propositions révisées concernant la réforme de la FAO, esquissé les grandes lignes d’une vision pour la FAO au XXIe siècle et informé la Conférence des événements survenus depuis la trente-troisième session de la Conférence de la FAO. Il a également informé la Conférence des travaux récents du Comité du Programme et du Comité financier concernant le budget de la FAO et la rationalisation des entités de programme.

22. À propos de sa vision de l’avenir, le Directeur général a souligné que la FAO devrait centrer son attention sur le renforcement des capacités, le partage des connaissances et les approches multidisciplinaires du développement agricole. Il a évoqué plusieurs possibilités pour améliorer le rapport coût-efficacité et l’exécution des services rendus par la FAO à ses États Membres, à savoir la poursuite de la décentralisation, la restructuration, la rationalisation des procédures administratives et financières et le rapprochement avec les organisations d’intégration économique régionale.

23. Un représentant des Membres asiatiques du Comité du Conseil sur l’Évaluation externe indépendante a communiqué à la Conférence un rapport de situation sur les travaux de l’équipe chargée de l’Évaluation.

24. La Conférence a réitéré sa ferme intention d’assurer une gestion efficace et efficiente de la FAO. Les délégués ont reconnu les difficultés liées à la réforme et se sont félicités d’avoir eu l’occasion de se consulter, d’échanger des points de vue et de donner leur avis sur la réforme de manière transparente. La Conférence a souscrit sans réserve à la nécessité de réformer la FAO pour renforcer son efficacité et améliorer les services rendus aux États Membres.

25. La Conférence a souligné l’importance de l’Évaluation externe indépendante et a instamment prié les États Membres d’y participer activement. Elle a encouragé les États Membres à contribuer, dans toute la mesure possible, au Fonds fiduciaire multilatéral créé pour cette Évaluation afin, en quelque sorte, de se l’approprier. La Conférence a réitéré que l’Évaluation externe indépendante et la réforme de la FAO se renforçaient mutuellement.

26. Reconnaissant la délicate situation financière de la FAO, la Conférence a exhorté cette dernière à identifier et à privilégier quelques domaines de travail hautement prioritaires et ceux dans lesquels elle disposait d’un avantage comparatif au sein du système des Nations Unies.

27. La Conférence a souligné la nécessité pour la FAO de solliciter des contributions volontaires de la part des États Membres à l’appui des réformes.

28. La Conférence a appuyé les propositions de rationalisation des fonctions financières et administratives de la FAO, y compris leur éventuelle fusion.

29. Plusieurs délégués ont souligné que les autres réformes, celles qui n’avaient pas été approuvées par la trente-troisième session de la Conférence de la FAO, ne devraient être entreprises qu’après une évaluation attentive des réformes initiales et des consultations supplémentaires avec les membres, sur la base des conclusions de l’Évaluation externe indépendante et des réformes en cours au sein du système des Nations Unies, dont le Groupe de haut niveau sur la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies. Les organes directeurs disposeraient ainsi d'informations pour évaluer les impacts et planifier la mise en oeuvre.

30. Le Directeur général a expliqué que la résolution de la Conférence soulignait explicitement que l’Évaluation externe indépendante et les propositions de réforme devraient se renforcer mutuellement. Le Directeur général a précisé en outre que la résolution l'autorisait également à commencer à mettre en oeuvre ses propositions concernant la structure organisationnelle de l’Organisation au Siège, en plus des propositions de réforme qui étaient de son ressort.

31. Le Directeur général a fait observer que sa proposition de décentralisation faisait partie des mesures importantes pour améliorer l’efficacité de l’Organisation et réaliser des économies. Selon lui, il était contradictoire de demander à la FAO de réduire ses coûts tout en s’opposant à la poursuite de la décentralisation. Il a précisé que la diversité des compétences requises pour tous les nouveaux bureaux régionaux et sous-régionaux serait déterminée sur la base des besoins locaux, en consultation avec les pays.

32. En réponse à une demande qui lui était adressée tendant à ce qu’il présente à la Conférence une proposition détaillée, le Directeur général a fait savoir qu’il n’était pas encore en mesure de présenter une telle proposition car il devait poursuivre ses consultations avec les partenaires. Il a indiqué qu’il pensait pouvoir soumettre sa proposition au Conseil de la FAO, en novembre 2006.

Débat général sur la situation de l’alimentation et de l’agriculture dans la région

33. M. He Changchui, Sous-Directeur général et Représentant régional de la FAO pour l’Asie et le Pacifique, a fait rapport sur les principales activités de la FAO dans la région au cours du dernier exercice biennal2. Il a résumé sa contribution à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et son action au titre du Cadre stratégique régional de la FAO, avant de souligner la rapidité et l’efficacité de la réaction de la FAO au tsunami de décembre 2004 et aux flambées destructives de grippe aviaire. Tout en évoquant les diverses formes de soutien fourni par la FAO à la région, à savoir, consultations et réunions d’experts, ateliers et formation, conseils en matière de politique, appui technique à des projets de terrain, publication de directives et de rapports techniques et collaboration avec des partenaires nationaux et régionaux, M. He a souligné que la FAO avait encore beaucoup à faire pour aider ses États Membres à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement et devait, notamment, renforcer ses capacités multidisciplinaires dans la région.

34. M. Zulkifli Idris, Rapporteur de la Réunion des Hauts Fonctionnaires, a présenté le rapport de cette réunion à la Réunion ministérielle, en résumant les conclusions et recommandations découlant des délibérations des Hauts Fonctionnaires pendant cette première partie de la Conférence. Les ministres et autres délégués ont approuvé les conclusions et recommandations de la Réunion des Hauts Fonctionnaires, qui font partie intégrante du présent rapport de la Conférence.

35. Tout en validant et en appuyant les conclusions et les recommandations formulées par les Hauts Fonctionnaires, les ministres et autres délégués ont noté que, si de nombreux pays de la région avaient fait de grands progrès en matière de lutte contre la pauvreté et de sécurité alimentaire, ces progrès étaient néanmoins très inégaux. La Conférence s’est déclarée extrêmement préoccupée de la lenteur des progrès dans la lutte contre la sous-alimentation.

36. Les États Membres ont renouvelé leur engagement à atteindre les objectifs du Sommet mondial de l’alimentation et les Objectifs du Millénaire pour le développement. La Conférence a appelé tous les États Membres, en étroite coopération avec les organisations internationales, à traduire sous forme de programmes et mesures concrètes leur engagement politique et à consacrer davantage de ressources à l’instauration de la sécurité alimentaire pour tous.

37. La Conférence a souligné que la FAO avait un rôle unique à jouer dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et a réitéré son ferme soutien à la réforme de la FAO, qui transformerait l’Organisation en centre de connaissances plus efficace et plus efficient, capable de montrer la voie et d’aider ses membres à lutter contre la faim et à instaurer un développement agricole durable. La Conférence a reconnu la décision prise par la Conférence de la FAO, à sa trente-troisième session, selon laquelle l’Évaluation externe indépendante et les réformes devraient se renforcer mutuellement. Si certains ont été d’avis qu’il vaudrait mieux attendre la conclusion de l’Évaluation externe indépendante pour poursuivre les réformes après avoir soigneusement évalué les réformes initiales, d’autres pays ont exhorté le Directeur général à mettre en oeuvre ces réformes sans attendre.

38. Les Ministres et autres délégués ont cité les nombreux défis à relever et obstacles à surmonter sur la voie de la sécurité alimentaire. Les difficultés venaient notamment de l’accroissement de la population et de la demande de denrées alimentaires, de la mondialisation, des écarts de revenu entre les populations urbaines et rurales, de l’accès au marché et d’autres défis de nature commerciale, des catastrophes d’origine naturelle ou humaine, des conflits civils, du mauvais état des infrastructures rurales, de l’urbanisation accélérée et de la disparition de terres agricoles qui s’ensuivait, des espèces envahissantes, de la demande croissante de ressources hydriques, de la dégradation des forêts, du déclin des stocks de poisson, du faible niveau de mécanisation et de l'accroissement des prix des intrants agricoles.

39. La Conférence a noté les pertes matérielles et humaines considérables subies par la région du fait du tsunami de 2004, du tremblement de terre en Asie du Sud de 2005 et de la propagation de la grippe aviaire hautement pathogène. Elle a remercié la FAO et les autres partenaires bilatéraux et internationaux de leur soutien rapide et généreux, sous forme tant de secours d’urgence que d’assistance au relèvement.

40. La Conférence a noté la vulnérabilité particulière des petits États insulaires en développement, due à leur éloignement des marchés, à leur dépendance vis-à-vis des importations pour de nombreux produits de base, à l’étroitesse de leur base d’exportations, à leur exposition aux catastrophes naturelles et aux effets du changement climatique, à l’absence d’infrastructures et aux faibles niveaux d’investissement. La Conférence a demandé à la FAO, aux autres organisations internationales et aux donateurs de fournir une aide ciblée pour faire face à tous ces défis, sous forme de systèmes d’alerte rapide, de préparation et de gestion en cas de catastrophe, de systèmes appropriés de production agricole, et de transformation avec valeur ajoutée et d’appui à la commercialisation ainsi qu’à l’élaboration de politiques. La Conférence a réclamé un soutien pour la seconde phase du Programme régional du Pacifique-Sud pour la sécurité alimentaire.

41. Les Ministres et autres délégués ont reconnu qu’il existait un large éventail de mécanismes susceptibles d’améliorer la sécurité alimentaire et de réduire la pauvreté rurale. L’accent a été mis sur des stratégies et politiques agricoles rationnelles, l’accroissement de la production vivrière intérieure, la diversification de la production avec introduction de cultures de valeur, le commerce équitable et ouvert, la gestion durable des ressources naturelles, la gestion intégrée des ressources hydriques, la prévention et la maîtrise des ravageurs et des maladies transfrontières, la diffusion et l’application de technologies appropriées, l’exploitation des biotechnologies, l’adoption d’approches participatives et de partenariats avec les communautés et organisations locales, l’autonomisation des populations rurales démunies, les progrès de la recherche et de la vulgarisation, le crédit rural, les technologies postérieures à la récolte et de transformation, la distribution des produits alimentaires, la création d’emplois ruraux non agricoles et l’harmonisation des normes en matière de quarantaine végétale et de sécurité sanitaire des denrées alimentaires.

42. Les Ministres et délégués ont souligné que le commerce équitable et le libre échange étaient un moyen précieux de renforcer la sécurité alimentaire et de réduire la pauvreté. La Conférence s’est déclarée déçue des résultats obtenus à ce jour dans le cadre des négociations du Cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce. Elle a souligné que le temps allait manquer pour obtenir des progrès notables. La Conférence a exhorté tous les pays à faire preuve de souplesse et de bonne volonté pour mettre en place des régimes commerciaux multilatéraux en matière de production agricole. La FAO a été invitée à continuer à donner des avis et à assurer une formation en vue des négociations commerciales multilatérales et bilatérales concernant les produits agricoles.

43. Préoccupés par le coût croissant et l’impact négatif sur l’environnement de l’utilisation de combustibles fossiles, les Ministres et autres délégués ont insisté sur les efforts qu’ils avaient faits pour développer des bioénergies pratiques et moins coûteuses. La Conférence a demandé à la FAO d’appuyer ces efforts et d’évaluer leur impact potentiel sur le prix et la disponibilité des denrées alimentaires.

44. La Conférence a évoqué l’appui précieux fourni par la FAO à ses États Membres pour les aider à parvenir à la sécurité alimentaire, citant à cet égard le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA), le Programme de coopération technique (PCT) de la FAO, les systèmes d’alerte rapide, la protection intégrée (PI), la gestion intégrée des ressources en eau, le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, les SICIAV, les organes normatifs tels que la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et le Codex, le renforcement des capacités d’adaptation aux normes sanitaires et phytosanitaires et l’assistance technique et administrative y relative, ainsi que le Programme d’amélioration de la nutrition.

45. La Conférence a pris note avec gratitude des offres de soutien financier et technique de plusieurs États Membres. Elle a encouragé la FAO à renforcer encore les mécanismes d’échange de connaissances et de données d’expérience techniques et de mise en oeuvre de programmes techniques grâce à la coopération Sud-Sud, à la coopération technique entre pays en développement (CTPD), à l’établissement de réseaux régionaux et à des partenariats et alliances entre parties prenantes.

46. La Conférence s’est déclarée préoccupée de l’épuisement progressif des stocks de poisson et a souligné l’importance de la gestion durable des ressources halieutiques. La Conférence a demandé à la FAO et à d’autres organisations internationales d’accroître leur soutien à la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, grâce à des pratiques efficaces de suivi, de contrôle et de surveillance et à l’établissement d’une bonne gouvernance.

47. Les Ministres et délégués ont reconnu que les forêts et les arbres hors forêt jouaient un rôle extrêmement important dans la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire. La Conférence a reconnu les progrès sensibles réalisés dans certains pays grâce aux plantations forestières, mais s’est déclarée préoccupée de la perte continue et de la dégradation des forêts naturelles du fait de l’exploitation illégale et irrationnelle, des espèces envahissantes, des incendies de forêt et de la conversion des terres boisées à d’autres usages. La Conférence a exhorté la FAO à intensifier ses efforts, en collaboration avec d’autres organisations internationales et régionales, visant à aider les pays à gérer durablement leurs forêts et à lutter contre le déboisement et la dégradation des forêts. Elle a demandé à la FAO de continuer à appuyer la formulation et l’application de codes et de directives sur les pratiques forestières responsables. Elle a également demandé à la FAO de continuer à présider le Partenariat de collaboration sur les forêts dans le cadre du Forum des Nations Unies sur les forêts.

Table ronde sur l’impact du commerce international sur la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté et sur la nécessité de mettre le commerce international au service des populations démunies et sous-alimentées

48. Une table ronde ministérielle informelle sur l’impact du commerce international sur la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté et sur la nécessité de mettre le commerce international au service des populations démunies et sous alimentées de la région a été organisée le 18 mai.3 Les conclusions de cette table ronde sont résumées dans l’Annexe F.

III. AJUSTEMENT ET RESTRUCTURATION DES PRINCIPALES ÉCONOMIES ASIATIQUES ET LEURS INCIDENCES
SUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET LA PAUVRETÉ
DANS LE RESTE DE LA RÉGION

49. La Conférence a examiné les leçons à tirer et les incidences de la croissance économique rapide sur l’agriculture et la sécurité alimentaire dans la région sur la base d’une étude diagnostique effectuée par la FAO en Chine, en Inde, en République de Corée, en Thaïlande et au Viet Nam.4 L’étude indiquait des résultats généralement positifs dans les cinq pays en ce qui concerne la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et le développement rural, mais mettait également en relief les importants défis liés à l’élargissement des écarts de revenu, au déclin des taux de croissance de l’agriculture et à la dégradation de l’environnement.

50. La Conférence a apprécié la qualité de l’étude diagnostique et l’intérêt de ses conclusions et recommandations. Elle a suggéré que la FAO élargisse cette étude à d’autres pays et aux incidences potentielles de la poursuite du développement économique et de la restructuration anticipée du secteur agricole.

51. Les délégués ont reconnu que la croissance économique sans précédent de la région Asie-Pacifique depuis trois décennies avait un impact profond sur l’agriculture et le développement rural. L’augmentation du revenu par habitant, l’urbanisation croissante et l’influence de la mondialisation ont été considérées comme riches en possibilités, mais aussi en défis pour le secteur agricole. Les modes de consommation, de commercialisation et d’échange des denrées alimentaires ne cessaient de se modifier et, avec la concurrence accrue des autres secteurs pour l’obtention de ressources, exerçaient une pression considérable sur le secteur agricole pour qu’il devienne plus productif, plus compétitif et plus efficace. En même temps, la commercialisation et la spécialisation croissantes de la production agricole incitaient à se demander si les petits agriculteurs ne risquaient pas de rester en marge du processus de croissance si on ne leur donnait pas les moyens d’y participer activement et d’en profiter.

52. La Conférence a reconnu que l’agriculture avait joué un rôle central aux premiers stades de la croissance économique des cinq pays étudiés et qu’elle demeurait un secteur particulièrement important dans la plupart des pays en développement. Notant que la pauvreté et la faim qui sévissaient encore dans la région frappaient de manière disproportionnée les ménages agricoles des zones rurales, la Réunion est convenue que les gouvernements et les organisations internationales devraient continuer à prêter une attention vigoureuse au secteur agricole, notamment dans les pays où les résultats du secteur laissaient encore à désirer.

53. La Conférence a recommandé que tous les pays de la région accordent la priorité qui leur était due à l’agriculture et au développement rural dans leur cadre de développement économique et augmentent les ressources allouées à ce secteur, selon qu’il conviendrait.

54. Reconnaissant la nécessité de promouvoir une restructuration efficace et opportune du secteur agricole, la Conférence a exhorté les États Membres à entreprendre des études sur l’évolution de la demande de denrées alimentaires et des modes de commercialisation, tant sur le plan national qu’à l’échelon international, et sur le rôle du gouvernement, afin d’élaborer des stratégies et des technologies adaptées aux besoins des agriculteurs et des consommateurs. Elle a demandé à la FAO de continuer à aider ses États Membres, dans le contexte du Cadre stratégique régional, à formuler des politiques et des stratégies favorables aux plus pauvres afin de renforcer la compétitivité de leur secteur agricole et leur contribution à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.

55. Reconnaissant l’impact négatif de la dégradation de la base de ressources naturelles, la Conférence a exhorté les États Membres à examiner avec soin leurs politiques, leurs pratiques et leurs arrangements institutionnels afin de garantir la conservation et l’utilisation efficaces et durables des forêts, des terres, des eaux et des autres ressources naturelles, notamment des ressources phyto- et zoogénétiques, nécessaires au maintien de la productivité agricole.

56. La Conférence a recommandé que les États Membres renforcent la recherche- développement agricole pour accroître la productivité et la compétitivité des agriculteurs, notamment dans les zones défavorisées et les communautés autochtones.

57. Reconnaissant que de nombreux petits pays ne disposant que de ressources limitées et d’une infrastructure insuffisante pour mener une recherche agronomique approfondie étaient particulièrement désavantagés, la Conférence a recommandé un renforcement de la coopération bilatérale et régionale et de la collaboration avec les centres de recherche internationaux afin de faciliter l’échange de connaissances, de technologies, de compétences et de ressources génétiques, y compris celles des cocotiers et pandanacées. La Conférence a demandé à la FAO de continuer à promouvoir la coopération Sud-Sud et les autres initiatives en matière d’échange de technologies favorables aux populations rurales démunies.

58. La Conférence a recommandé que la FAO continue à renforcer la capacité des États Membres à faire face à l’évolution rapide du secteur agricole résultant du développement économique soutenu et des progrès technologiques. Elle a exhorté la FAO à utiliser ses ressources limitées de manière stratégique pour traiter des questions prioritaires, à chercher à avoir un impact maximal sur les pays en développement et à éviter d’entreprendre des activités qui pourraient être avantageusement prises en charge par les pays eux-mêmes, par d’autres organisations ou par le secteur privé.

59. Reconnaissant le rôle important du secteur privé dans l’agriculture, la Conférence a exhorté les pays à mettre en place des politiques et à créer des conditions favorables à l’investissement par le secteur privé.

60. La Conférence a demandé à la FAO de prêter une attention particulière aux besoins des petits États insulaires en développement, des pays sans littoral, des zones sortant d’un conflit et d’autres membres confrontés à des défis pour tirer parti de la croissance économique et de la libéralisation des échanges.

61. Notant que la croissance économique s’accompagne généralement d’une amélioration du régime alimentaire et d’une hausse de la demande de denrées alimentaires transformées et semi-transformées, la Conférence a recommandé que la FAO aide ses États Membres à diversifier leur production, à miser sur la transformation qui ajoute de la valeur, à favoriser les innovations en matière de produits alimentaires et à développer leur secteur agro-industriel et commercial.

62. La Conférence a exhorté les États Membres et la FAO à aider les agriculteurs et les pêcheurs, et plus particulièrement les petits producteurs, en leur proposant des technologies adaptées à des cultures et entreprises nouvelles, des facilités de crédit et un appui à la commercialisation, des systèmes d’irrigation améliorés et des moyens d’atténuer les risques.

63. La FAO a été invitée à continuer à aider les pays à se doter des moyens de respecter les normes internationales en matière de qualité des denrées alimentaires et de sécurité sanitaire et phytosanitaire afin de faciliter le commerce international et de protéger la santé végétale, animale et humaine. La Conférence a également demandé à la FAO d’aider les pays à mettre en place des règlements et des systèmes de suivi et de surveillance propres à garantir la qualité et la sécurité sanitaire des denrées alimentaires.

IV. RÉDUIRE LA VULNÉRABILITÉ FACE AUX CATASTROPHES NATURELLES ET PROMOUVOIR UNE APPROCHE DU RELÈVEMENT ET DE LA RECONSTRUCTION FONDÉE SUR LES MOYENS D’EXISTENCE

64. La Conférence a examiné à quel point il importait de réduire la vulnérabilité aux catastrophes naturelles et de promouvoir une approche du relèvement et de la reconstruction fondée sur les moyens d’existence5.

65. La Conférence a noté qu’au cours des dix dernières années, 90 pour cent de la population touchée par des catastrophes naturelles vivait en Asie et dans le Pacifique et que les catastrophes ont provoqué des dégâts économiques et sociaux considérables dans la région. La Conférence a également reconnu que les ruraux pauvres étaient les plus vulnérables en cas de catastrophes naturelles. Les inondations, les tempêtes et les typhons, la sécheresse, la famine, les feux de forêt, les éruptions volcaniques, les épidémies et, plus récemment, les tsunamis ont eu des effets dévastateurs sur les ruraux pauvres et leurs moyens d’existence. On a souligné la fréquence accrue de ces catastrophes naturelles au cours des dernières années, ainsi que les menaces imminentes liées au réchauffement de la planète.

66. Les délégués ont reconnu leur vulnérabilité élevée face aux nombreuses catastrophes naturelles qui frappent la région. Les petits États insulaires en développement ont notamment souligné leur vulnérabilité face aux dangers liés au climat. La Conférence a noté que de nombreux pays avaient élaboré des politiques, des plans d’action et des stratégies, ainsi que certaines technologies afin de réduire cette vulnérabilité, mais elle a instamment invité à intensifier les engagements et à accroître les ressources pour réaliser efficacement ces programmes et initiatives.

67. Les délégués ont noté que de nombreuses agences s’attachaient à réduire la vulnérabilité devant les catastrophes naturelles, mais que la FAO avait un rôle spécial à jouer pour faire en sorte que les communautés rurales vivant de l’agriculture (y compris des pêches et des forêts) bénéficient de programmes d’action mondiaux et régionaux destinés à prévenir les catastrophes naturelles. La Conférence a recommandé que la FAO joue un rôle de chef de file lorsque les catastrophes touchaient fortement le secteur agricole et un rôle d’appui lorsque les catastrophes frappaient davantage d’autres secteurs. La Conférence a instamment invité la FAO à collaborer étroitement avec tous les partenaires compétents aux niveaux local, national, régional et international.

68. La Conférence a reconnu le rôle important joué par le Bureau régional de la FAO pour l’Asie et le Pacifique dans les opérations de secours et les efforts de relèvement après le tsunami qui a frappé les pays situés en bordure de l’océan Indien en décembre 2004, ainsi que dans la maîtrise et l’atténuation des effets de la grippe aviaire dans la région. Elle a instamment invité la FAO à poursuivre son soutien dans ces domaines et à bien se préparer à contribuer aux efforts de secours et de relèvement pour les prochaines catastrophes.

69. La Conférence a encouragé les pays membres et la FAO à appuyer l’approche axée sur les moyens d’existence à tous les stades de la gestion des catastrophes (prévention, évaluation des risques, alerte rapide, plans d’intervention, mesures de redressement, relèvement et reconstruction). Les délégués ont souligné que cela supposait une approche transversale tenant pleinement compte des actifs contribuant directement aux différents moyens d’existence des communautés vulnérables ou facilitant leur accès à ces moyens.

70. Les délégués ont reconnu qu’il importait de construire une société rurale résistant aux chocs, en favorisant l’adoption de bonnes pratiques agricoles et le développement rural durable. À cet égard, La Conférence a demandé à la FAO de renforcer son appui à la gestion intégrée des bassins versants, à la gestion intégrée des zones côtières, aux codes de conduite pour une gestion durable des forêts et des pêches et aux bonnes pratiques agricoles.

71. La Conférence a instamment invité les pays membres à élaborer des systèmes d’alerte rapide pour des dangers multiples, afin d’identifier les dangers imminents et de disposer de suffisamment de temps pour l’atténuation de leurs effets. La Conférence a demandé à la FAO de fournir une assistance technique à l’appui de la mise en oeuvre de plans de réduction des effets des catastrophes, y compris des mesures d’amélioration des réserves alimentaires et des programmes d’assurance pratiques. La FAO a été instamment invitée à accorder une attention particulière aux besoins spéciaux des petits États insulaires en développement vulnérables.

72. La Conférence a recommandé que la FAO s’engage plus activement dans toutes les activités de la Stratégie internationale de réduction des catastrophes prévue dans le cadre de Hyogo. Il s’agit notamment des activités suivantes: i) sensibilisation et incorporation de stratégies de gestion des catastrophes dans les politiques et la législation nationales; ii) identification, évaluation et suivi des risques de catastrophes et amélioration des systèmes d’alerte rapide; iii) amélioration des connaissances, innovations et éducation pour créer une culture de la sécurité; iv) réduction des facteurs de risques et v) renforcement des plans de préparation aux catastrophes.

73. Les délégués ont noté plusieurs questions et contraintes limitant les efforts déployés par la FAO pour réduire la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles. À cet égard, La Conférence a instamment invité les pays membres et les donateurs à agir par anticipation en investissant davantage dans la préparation aux catastrophes futures, au lieu de fournir une assistance lorsque les catastrophes ont eu lieu.

74. La Conférence a également encouragé la FAO à allouer davantage de compétences spécialisées et de moyens financiers afin d’accorder une priorité accrue à la réduction de la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles dans les pays membres, notamment dans les domaines suivants: sensibilisation, partage des connaissances, éducation, fourniture d’avis techniques, création et maintenance de systèmes d’information, évaluation des risques, mise en commun des données d’expérience et des enseignements tirés, renforcement des capacités et assistance en vue d’une mise en oeuvre efficace des plans et stratégies de réduction des catastrophes.

V. SITUATION DE L’ALIMENTATION ET DE L’AGRICULTURE DANS LA RÉGION

75. La Conférence a été informée de la situation de l’alimentation et de l’agriculture dans la région Asie et Pacifique.6 Les délégués ont noté que les tendances à long terme étaient positives pour une large gamme d’indicateurs relatifs à la qualité de la vie, y compris espérance de vie, taux de pauvreté, indicateurs anthropométriques de la malnutrition, diversification du régime alimentaire et accès à une eau salubre. La production par habitant est en hausse pour la plupart des cultures et des produits animaux. Sur une note moins positive, la production par habitant tirée des pêches de capture baissait, tout comme la production de bois par habitant, en partie à cause de la surexploitation passée des ressources, mais également de l’évolution des objectifs de gestion, qui accordent une attention accrue à la protection de la biodiversité, à la conservation des bassins versants et aux efforts destinés à reconstituer les stocks.

76. Les délégués ont reconnu la croissance rapide du commerce internationale des produits agricoles. Ils ont constaté que le commerce et la concurrence devraient probablement s’intensifier à l’avenir du fait de l’amélioration des infrastructures, de la croissance économique et de la diversification du régime alimentaire. La Conférence est arrivée à la conclusion que pour relever avec succès les défis futurs, les agriculteurs auraient besoin d’une meilleure recherche agricole, en quantité comme en qualité, de meilleurs réseaux de routes rurales, d’une irrigation plus fiable, de services de vulgarisation et d’éducation de plus grande qualité, de droits de propriété clairement définis, d’une meilleure gestion des ressources naturelles, de systèmes de commercialisation plus développés et de possibilités de revenus non agricoles plus dynamiques.

77. La Conférence a pris note de la nécessité de mettre à jour les données et les informations sur la situation de l’alimentation et de l'agriculture dans les pays membres.

78. Les délégués ont noté qu’il existait un déséquilibre entre les pays de la région sur le plan de la productivité agricole et de la sécurité alimentaire et ont instamment invité la FAO et les pays membres à redoubler d’efforts pour améliorer la productivité et garantir l’accès à la nourriture.

79. La Conférence a reconnu les avantages découlant d’un accroissement du commerce des produits agricoles mais ont noté qu’il fallait renforcer les capacités nationales afin d’analyser les questions commerciales, de renforcer la compétitivité des petits producteurs aux niveaux des prix et de la qualité des produits et d’améliorer les dispositifs de sécurité contre la faim, à l’intention des couches les plus vulnérables.

VI. GESTION DES PESTICIDES ET CONVENTIONS DE ROTTERDAM, DE STOCKHOLM ET DE BÂLE

80. La Conférence a pris note de l’importance d’une gestion rationnelle des pesticides et de ses liens avec le Code international de conduite sur la distribution et l’utilisation des pesticides, ainsi qu’avec les Conventions de Rotterdam, de Stockholm et de Bâle.7

81. Les délégués ont reconnu qu’il importait d’introduire des règles à tous les stades du cycle de vie des pesticides dangereux, afin de minimiser les effets négatifs découlant des grandes quantités de pesticides utilisées dans la région. Ils ont noté que différents accords internationaux établissaient un cadre réglementaire détaillé pour la gestion des pesticides tout au long de leur cycle de vie: la Convention de Stockholm cherchait à éliminer la production de polluants organiques persistants, la Convention de Rotterdam fournissait un système d’alerte rapide permettant d’éviter les problèmes potentiels découlant de l’utilisation de produits chimiques dangereux, grâce à un système de consentement préalable en connaissance de cause, le Code de conduite fixait des normes reconnues sur le plan mondial pour la distribution et l’utilisation des pesticides, alors que la Convention de Bâle fixait des normes pour la gestion en toute sécurité de déchets dangereux.

82. La Conférence a recommandé que les pays membres ratifient et appliquent les trois Conventions et s’engagent à adhérer au Code de conduite afin de maximiser les synergies de l’approche détaillée de gestion des pesticides tout au long de leur cycle de vie. Il a été reconnu que l’application généralisée des trois Conventions et du Code de conduite constituait un moyen efficace d’assurer l’harmonisation des réglementations nationales, conformément aux normes internationales, ce qui devrait produire des effets positifs au niveau de la santé, de l’environnement et du commerce.

83. La Conférence a demandé à la FAO et à d’autres organisations internationales d’appuyer les pays membres pour renforcer leurs capacités de manutention (manipulation appropriée et sans danger) et d’utilisation des pesticides. Elle a également demandé à la FAO de renforcer sa coordination avec d’autres organisations internationales, afin d’harmoniser la classification des produits chimiques dangereux et d’encourager l’adoption d’approches cohérentes et efficaces de gestion des pesticides.

VII. LE POINT SUR LE PROGRAMME FAO DE LUTTE CONTRE LES MALADIES ANIMALES TRANSFRONTIÈRES

84. La Conférence a été informée de l’évolution du cadre mondial pour la maîtrise des maladies animales transfrontières et de ses éléments clés.8 Elle a également été informée de l’appui fourni par la FAO aux pays membres pour faire face aux quatre maladies animales transfrontières suivantes dans la région: i) grippe aviaire hautement pathogène; ii) peste bovine; iii) fièvre aphteuse et iv) septicémie hémorragique.

85. La Conférence a été informée de la menace continue que les maladies animales transfrontières faisaient peser sur les échanges mondiaux et les moyens d’existence agricoles et ont pris note de la nécessité de renforcer les capacités des services de santé animale, notamment dans les domaines suivants: préparation aux situations d’urgence, surveillance, atténuation des effets, gestion et plans d’intervention. La Conférence a fortement encouragé à renforcer la coopération régionale dans les programmes de lutte contre les maladies animales transfrontières, notamment pour faciliter la mobilisation et l’utilisation efficaces des fonds des donateurs.

86. Les délégués ont pris note des progrès réalisés grâce aux programmes nationaux de lutte contre la grippe aviaire hautement pathogène et la fièvre aphteuse ainsi que des progrès accomplis pour démontrer l’absence de peste bovine, conformément aux normes de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). La Conférence, reconnaissant les défis uniques que posait la lutte contre la grippe aviaire hautement pathogène, a souligné la nécessité d’élaborer et de mettre en oeuvre des stratégies nationales efficaces de lutte contre les maladies ainsi que des mécanismes régionaux de coopération, de travail en réseau et de partage de l’information. La Conférence a demandé à la FAO et à d’autres organisations internationales d’aider les pays ayant de faibles capacités techniques à prendre ces mesures.

87. Les délégués se sont félicités des apports techniques rapides et utiles fournis par la FAO à l’appui des programmes nationaux et régionaux de lutte contre les maladies ainsi que des efforts déployés afin de coordonner les activités des organisations internationales et des pays dans la région. La Conférence a demandé aux donateurs d’accroître leur financement et à la FAO et à d’autres organisations internationales de poursuivre leur appui technique, afin de conjurer ces menaces redoutables, destructives et dangereuses.

88. Les délégués ont noté que des technologies neuves et novatrices d’identification des animaux pourraient être utilisées afin de suivre efficacement la trace des animaux et des produits. La FAO a été invitée à étudier la possibilité d’appliquer ces technologies à large échelle.

VIII. BIOÉNERGIE: OPTION DE DÉVELOPPEMENT POUR L’AGRICULTURE ET LA FORESTERIE
EN ASIE ET DANS LE PACIFIQUE

89. La Conférence a été informée des faits récents ayant trait à la bioénergie et des nouvelles possibilités qui se présentaient pour l’agriculture et la foresterie du fait du regain d’intérêt pour des solutions remplaçant les sources d’énergie traditionnelles.9 La poussée récente des prix des combustibles fossiles a encouragé de nombreux pays à étudier des options de substitution des combustibles traditionnels grâce à la bioénergie. L’amélioration des technologies de production et d’utilisation, combinée à la hausse des coûts des combustibles fossiles rendent maintenant de nombreuses formes de bioénergie compétitives par rapport aux sources d’énergie traditionnelles.

90. La Conférence a pris note des avantages potentiels de la bioénergie, notamment: i) énergie propre et sûre; ii) possibilités d’épargne; iii) réduction de la dépendance à l’égard des combustibles fossiles; iv) meilleure sécurité énergétique; v) nouveaux marchés pour les produits agricoles et forestiers; vi) réduction des émissions de gaz à effet de serre; vii) amélioration de l’environnement et viii) remise en état des terres dégradées.

91. La Conférence a également reconnu les risques liés à la production de bioénergie: i) arbitrages possibles entre la production énergétique et la production vivrière; ii) concurrence accrue pour l’utilisation des terres et de l’eau; iii) augmentation des prix des aliments; iv) prédominance des grands producteurs, au détriment des petits agriculteurs; v) expansion de la production de bioénergie aux dépens des forêts autochtones; et vi) effets négatifs d’une production intensive d’énergie tirée de la biomasse sur la biodiversité.

92. La Conférence a été informée du fait que la FAO avait lancé récemment la plate-forme internationale pour la bioénergie et ont noté qu’il était possible d’obtenir un soutien de la FAO pour les activités suivantes: évaluation des ressources en biocombustible et augmentation de la productivité, études sur l’offre et la demande, examen des effets possibles de la production de bioénergie sur les prix et la disponibilité des aliments, formulation de programmes nationaux de bioénergie, gestion des ressources bioénergétiques et des processus de production et soutien pour la solution des problèmes sociaux et institutionnels.

93. La Conférence a demandé à la FAO de continuer à suivre les questions émergentes liées au développement de la bioénergie, y compris les possibilités et les défis que cela représente pour l’agriculture et le développement rural, et de faciliter la mise en commun d’informations et de données d’expérience entre les pays membres. Elle a instamment invité la FAO à réaliser des études et à fournir des avis sur la viabilité financière et économique du développement de la bioénergie et sur les effets possibles qu’il peut avoir sur les prix et la disponibilité des aliments, à la suite d’une expansion de la production bioénergétique.

IX. PRÉSENTATION TECHNIQUE SUR LA GRIPPE AVIAIRE APRÈS LA SESSION

94. La Conférence a été informée de la situation actuelle de la grippe aviaire hautement pathogène dans la région. Elle a passé en revue la répartition et la progression de la maladie ainsi que ses grands effets socio-économiques, y compris sur le plan de la santé publique. Les principes généraux de la stratégie mondiale de lutte contre la grippe aviaire hautement pathogène ont été présentés, tout comme le cadre stratégique de la FAO pour l’élaboration de plans locaux.

95. Les États membres ont échangé des informations sur les mesures de prévention et de lutte entreprises à ce jour. Ces programmes comportaient les éléments importants suivants: i) plans rationnels de préparation; ii) surveillance vigilante; iii) mise en commun efficace de l’information; iv) campagnes de sensibilisation du public; v) élimination rapide de la volaille dans les zones touchées; vi) indemnités rapides et équitables pour les volailles abattues; vii) disponibilité de vaccins et vaccinations; viii) plans efficaces de relèvement du secteur; et ix) augmentation des investissements dans les services de santé animale.

96. La Conférence, reconnaissant l’extrême importance d’une détection rapide et spécifique des cas de grippe aviaire chez l’être humain, a recommandé que les pays élaborent et mettent en place des systèmes efficaces de surveillance au niveau des communautés afin de détecter les cas de grippe aviaire chez la volaille et l’être humain et de faire rapport à ce sujet. La Conférence a également encouragé les pays à élaborer des systèmes de surveillance et d’intervention pour des dangers multiples, couvrant une série de maladies infectieuses potentiellement émergentes – et pas seulement la grippe aviaire – afin de garantir la durabilité et le coût-efficacité des systèmes.

X. QUESTIONS DIVERSES

97. M. Durga P. Paudyal, Directeur général du Centre de développement rural intégré pour l’Asie et le Pacifique a présenté des informations sur les résultats de la Conférence internationale sur la réforme agraire et le développement rural (CIRADR) tenue du 7 au 10 mars 2006 à Porto Alegre (Brésil). Il a invité la Conférence à appuyer les mesures de suivi afin de mettre en oeuvre les recommandations figurant dans la déclaration finale de la CIRADR.

98. Des représentants de trois organisations de la société civile représentées dans le Comité international de planification (CIP) ont pris la parole à la Réunion des Hauts Fonctionnaires et exposé leurs vues. Ils se sont déclarés fortement préoccupés par la lenteur des progrès accomplis afin d’atteindre l’objectif du Sommet mondial de l’alimentation et de s’attaquer aux questions de sécurité alimentaire dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement. Ils ont souligné qu’il convenait de renforcer davantage les activités réalisées dans la région, notamment en ce qui concerne la réforme agraire et le droit à l’alimentation, par une participation accrue des organisations non gouvernementales et des organisations de la société civile.

99. M. He Changchui, Sous-Directeur général et Représentant régional a invité, avec l'assentiment du Président, les représentants du Comité international de planification à prendre la parole à la Réunion ministérielle le 19 mai, pendant la séance du matin, mais les représentants n’ont pu se libérer.

100. La Conférence a reconnu la déclaration ministérielle conjointe de Jakarta sur les partenariats régionaux pour la sécurité alimentaire et la sécurité des moyens d’existence en Asie et dans le Pacifique qui avait été proposée par le Gouvernement de la République d’Indonésie et rédigée à l’occasion d’une série de réunions par un comité technique composé des délégués intéressés. La déclaration a été publiée par les ministres et figure dans le rapport, en tant qu’Annexe G.

101. La Conférence s’est félicitée des excellentes expositions organisées sur différents aspects de l’agriculture, de la foresterie, des pêches et du développement rural par la FAO et plusieurs organismes gouvernementaux indonésiens.

XI. CONCLUSION

Points proposés en vue de leur examen à la vingt-neuvième Conférence régionale pour l'Asie et le Pacifique

102. Le Sous-Directeur général et Représentant régional a décrit les procédures d'identification des points de l'ordre du jour de la prochaine session de la Conférence, qui consistent notamment à prendre l'avis du Groupe Asie-Pacifique, à organiser des consultations entre les fonctionnaires de la FAO dans les bureaux régionaux et sous-régionaux et au Siège et à obtenir l’approbation finale du Directeur général.

103. Reconnaissant que les situations et circonstances peuvent changer avant la mise au point définitive de l’ordre du jour de la vingt-neuvième session, il a été proposé que les points de l’ordre du jour soient axés comme il convient sur des domaines de travail élaborés dans le Cadre stratégique régional de la FAO.

Date et lieu de la vingt-neuvième Conférence régionale pour l’Asie et le Pacifique

104. Le Gouvernement pakistanais a informé la Conférence qu’il souhaitait généreusement accueillir la vingt-neuvième Conférence régionale pour l’Asie et le Pacifique en 2008. Le Gouvernement de la République de Corée a indiqué qu’il désirait accueillir une future Conférence, de préférence en 2010.

Adoption du rapport

105. La Conférence a adopté à l'unanimité, avec de légères modifications, le rapport présenté par le Rapporteur, après examen.

Clôture de la conférence

106. S'exprimant au nom du Gouvernement de la République d'Indonésie, M. Anton Apriyantono a remercié les participants de leur contribution utile et constructive qui a assuré le succès de cette Conférence. Pour clôturer les débats, il a noté que les travaux de cette Conférence avaient permis de mieux comprendre les stratégies, les politiques et les mesures nécessaires pour lutter contre la faim et promouvoir le développement rural durable dans toute la région.

107. Les participants ont remercié de tout cœur le Peuple et le Gouvernement de la République d'Indonésie pour leur chaleureuse hospitalité et pour la qualité de l'organisation de cette Conférence.



1 APRC/06/6 et RC/2006/1.

2 APRC/06/4.

3 APRC/06/5.

4 APRC/06/2.

5 APRC/06/3.

6 APRC/06/INF/5.

7 APRC/06/INF/6.

8 APRC/06/INF/7.

9 APRC/06/INF/8.

 

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