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RÉSUMÉ DES PRINCIPALES RECOMMANDATIONS

Questions découlant de la trente-troisième session de la Conférence de la FAO,
Rome 19-26 novembre 2005 (ARC 06/05)

La Conférence:

1. s’est félicitée de la présentation du Directeur général et de la proposition de réforme de la FAO visant à rendre l’Organisation plus efficace et efficiente et à asseoir sa nature d’organisation détentrice de savoirs;

2. a noté que la décentralisation était essentielle à la réforme et a souligné qu’il convenait de renforcer les services fournis à la région Afrique, notamment par le truchement des communautés et groupements économiques sous-régionaux, dont la Communauté des États sahélo-sahariens, le Marché commun de l'Afrique orientale et australe, la Communauté de l'Afrique de l'Est, la Communauté économique des États d'Afrique centrale, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, l’Autorité intergouvernementale sur le développement, la Communauté du développement de l'Afrique australe et l’Union du Maghreb arabe (paragraphe 62);

3. a souligné qu’il conviendrait de redoubler d'efforts afin de recruter des cadres nationaux (paragraphe 65);

4. a souligné que les États Membres africains devaient honorer leurs engagements financiers et régler les arriérés dus à la FAO (paragraphe 64);

5. a exhorté les États Membres concernés à procéder à des consultations internes afin d’arriver à une décision par consensus concernant les deux pays hôtes des nouveaux bureaux sous-régionaux pour l’Afrique orientale et centrale (paragraphe 63).

Rapport sur les activités de la FAO dans la région (2004-2005), l’accent étant mis sur la réalisation des objectifs du Sommet mondial de l’alimentation et des Objectifs du Millénaire pour le développement (ARC/06/2)

La Conférence:

6. s'est félicitée du rapport détaillé présenté par M. Oloche Anebi Edachi, Sous-Directeur général et Représentant régional pour l'Afrique, qui faisait le point des activités réalisées par la FAO en Afrique durant l'exercice 2004-2005. Le rapport présentait les mesures prises pour donner suite aux recommandations de la vingt-troisième Conférence régionale, notamment en ce qui concerne l'assistance technique de la FAO aux États Membres pour la formulation ou l'achèvement des programmes nationaux à moyen terme et des descriptifs de projets d'investissement bancables dans le cadre du PDDAA du NEPAD, ainsi que pour la mise en œuvre du PSSA et d'autres activités (paragraphe 66);

7. a félicité la FAO pour le rôle actif qu'elle a joué à l'appui de l'agriculture africaine et s’est déclarée satisfaite du soutien fourni par l’Organisation afin de mobiliser des ressources financières pour aider à lutter contre l'invasion de criquets pèlerins (paragraphe 67);

8. a félicité la FAO pour son action positive dans la crise de la grippe aviaire et a noté qu'il serait utile d'élargir le soutien fourni à l'ensemble du continent, en collaboration avec d'autres institutions des Nations Unies et partenaires du développement (paragraphe 68);

9. a noté et s’est félicitée du programme de coopération Sud-Sud, qui permettait de faire face aux situations d'urgence et aux problèmes de développement (paragraphe 68).

Renforcer la compétitivité de l'agriculture et la gestion des ressources naturelles dans le cadre de la mondialisation et de la libéralisation des échanges, afin de promouvoir la croissance économique (ARC/06/3)

À l’attention des gouvernements, des communautés économiques régionales et des organismes de recherche

La Conférence:

10. a noté qu’une compétitivité accrue de l'agriculture (comprenant les cultures, l'élevage, les forêts et les pêches) était une condition essentielle à la croissance économique et au développement de l'Afrique et qu'il fallait, pour y parvenir, accroître l'efficacité de la production et de la commercialisation (paragraphe 71).

À l’attention des gouvernements, des communautés économiques régionales et d’autres partenaires

La Conférence:

11. a noté que le commerce intrarégional posait des problèmes, notamment pour les pays sans littoral, et a recommandé de déployer des efforts particuliers pour développer les infrastructures comme les routes de desserte, les voies ferrées et les transports par voie navigable pour atteindre les zones reculées (paragraphe 77).

À l’attention des gouvernements, des communautés économiques régionales et de la FAO

La Conférence:

12. a recommandé de réaliser une étude sur les mesures à prendre pour encourager les échanges entre pays africains (paragraphe 79);

13. a noté qu'il existait un manque de regroupement des ressources en matière de négociations commerciales et a recommandé que la FAO joue un rôle actif dans les domaines suivants:

i) renforcement des capacités afin de développer les compétences concernant les normes commerciales internationales et améliorer ainsi l'accès aux marchés;

ii) analyse des produits de base pour lesquels les États Membres ont des avantages compétitifs et comparatifs;

iii) études destinées à élaborer des politiques agricoles communes au sein des Commissions économiques régionales (paragraphe 79).

À l’attention de la FAO, des institutions financières et autres institutions spécialisées

La Conférence:

14. a noté l'accès limité des agriculteurs aux ressources financières ainsi que le manque de stratégies pour la mobilisation des ressources; 

i) a reconnu la nécessité d'améliorer les stratégies actuelles de microfinancement et d'élaborer des stratégies encourageant les partenariats entre le secteur public et le secteur privé pour améliorer l'investissement et l'accès des agriculteurs aux financements;

ii) a reconnu qu'il faudrait des intermédiaires financiers;

iii) a recommandé que la FAO, en consultation avec des institutions spécialisées, contribue à l'organisation de formations en matière de financement (paragraphe 81).

À l’attention des gouvernements, des organismes de recherche et des institutions financières internationales

La Conférence: 

15. a reconnu que les technologies devaient être adaptées aux conditions locales et a recommandé de renforcer la recherche moyennant la valorisation des ressources humaines en s'attachant en particulier à élaborer des technologies qui contribuent à améliorer l'agriculture pluviale tout en appuyant des technologies d'irrigation et de collecte de l'eau à petite échelle et à faible coût, notamment pour les zones semi-arides et sujettes aux sécheresses;

16. a noté que le développement des infrastructures - commercialisation, transformation, électrification, etc. - constituait une contrainte fondamentale dans beaucoup de pays africains et a reconnu la nécessité d'une action concertée de la part des gouvernements et d'un partenariat entre les secteurs public et privé pour encourager les financements dans ce domaine (paragraphe 78);

17. a souligné que les investissements dans la recherche, le développement et la diffusion des technologies et dans le renforcement des capacités d'adaptation des technologies aux besoins des pays jouaient un rôle crucial et a noté que les activités à valeur ajoutée et la transformation jouaient également un rôle essentiel dans l'amélioration de la compétitivité des produits agricoles; à cette fin, a recommandé que des mesures appropriées soient prises dans les zones de production pour appuyer les investissements dans des installations produisant de la valeur ajoutée (paragraphe 83).

À l’attention des gouvernements

La Conférence:

18.

i) a noté que les mesures d'ajustement structurel, débouchant sur la dissolution des offices de commercialisation et la privatisation de leurs fonctions, avaient laissé les petits agriculteurs sans aucun accès aux services d'appui, y compris aux informations commerciales;

ii) a recommandé de concevoir des stratégies pour rétablir des liens entre les agriculteurs et les marchés afin d'améliorer leur accès à ces services vitaux et de faciliter la participation des agriculteurs au secteur agro-industriel (paragraphe 84).

Programme africain sur les semences et les biotechnologies (ARC/06/4)

À l’attention des gouvernements et de la FAO

La Conférence:

19.

i) a noté que les semences étaient l'un des éléments les plus essentiels aux moyens d'existence des communautés agricoles;

ii) a demandé à la FAO et à ses États Membres de formuler un plan d'action, qui préciserait des activités détaillées, les échéances et les responsabilités respectives concernant la promotion énergique de l’utilisation de semences améliorées par les agriculteurs (paragraphe 85).

À l’attention des gouvernements, des communautés économiques régionales, de l’Union africaine et des organismes de recherche

La Conférence:

20. a fait les recommandations suivantes: 

a) Des arrangements institutionnels devraient être clairement définis, en privilégiant les compétences africaines.

b) Il faudrait éviter les chevauchements d’efforts en assurant la collaboration des organisations régionales et sous-régionales, y compris les instituts de recherche et de formation et en prenant en considération les programmes et initiatives existant sur les plans national, sous-régional et régional.

c) Les priorités en vue d’une application progressive, en commençant par la production de semences des principales cultures devraient être identifiées, y compris des cultures fourragères et des essences forestières; puis l’élaboration des politiques et des arrangements juridiques concernant les semences et les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture; et enfin le renforcement des capacités sur des questions techniques telles que contrôle de la qualité des semences, aspects phytosanitaires et questions d’uniformité variétale et traçabilité, etc.

d) Il faudrait encourager les instituts africains de recherche à relancer la recherche semencière et les gouvernements à améliorer les installations existantes.

e) Les activités d’utilisation des biotechnologies pour l’amélioration des semences, ainsi que l’initiative envisagée de renforcement des capacités pour la gestion d’organismes génétiquement modifiés devraient se conformer aux conventions et protocoles pertinents, ainsi qu'aux politiques et cadres juridiques nationaux.

f) Il faudrait évaluer le niveau des investissements pour la mise au point, la production et le commerce des semences, y compris prévoir des fonds pour la conservation et l’utilisation des ressources phytogénétiques pour l’agriculture et définir les conditions nécessaires pour accroître ces investissements.

g) Les participants issus des États Membres de l’Union africaine devraient être saisis d’un rapport intérimaire sur la mise en œuvre du Plan d’action à l’occasion du prochain Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, qui se tiendra en juillet à Banjul (Gambie) (paragraphe 87).

h) Le budget du Plan d’action devrait refléter la nécessité de mettre fortement l’accent sur le renforcement des capacités et de définir clairement les services potentiels de financement. Lors de la révision du budget indicatif présenté dans le document, il faudrait maintenir un certain équilibre en allouant plus de fonds au renforcement des capacités et à la mise à niveau des instituts de recherche (paragraphe 86).

Politiques et réglementations relatives aux biotechnologies dans la production alimentaire (ARC/06/INF/5)

À l’attention des gouvernements, des communautés économique régionales et des organismes de recherche

La Conférence:

21. a appelé à prendre des initiatives nationales, sous-régionales et régionales visant à:

i) renforcer les capacités en matière de formulation de cadres réglementaires nationaux;

ii) renforcer les capacités humaines des Comités nationaux de biosécurité (sous l'angle de la masse critique et du niveau d'expertise);

iii) renforcer les capacités nationales et sous-régionales en matière de mise en place d'outils de diagnostic/d'analyse des OGM en vue de prise de décisions en connaissance de cause et conformément aux conditions édictées par les conventions et protocoles en vigueur, ainsi que par les politiques et les cadres juridiques nationaux (paragraphe 88).

22. a souligné la nécessité de bien saisir les avantages et risques liés à l'adoption et à l'utilisation de produits issus des biotechnologies et a invité les instituts publics de recherche à jouer un rôle de premier plan dans la recherche sur les biotechnologies, tout en assurant une action efficace de sensibilisation et de partage de l'information (paragraphe 89);

23. a suggéré de prendre en considération l'ensemble des options biotechnologiques disponibles (y compris la sélection par marqueurs moléculaires, la micropropagation, les cultures tissulaires, le clonage, le transfert d'embryons et le génie génétique, etc.) suivant un « continuum », chaque option étant utilisée en fonction de ses caractéristiques, au cas par cas (paragraphe 90).

Les feux dans l'interface agriculture-foresterie (ARC/06/INF/6)

À l’attention de la FAO et d’autres partenaires

La Conférence:

24. a souligné la nécessité de sensibiliser les populations locales et de renforcer leur capacité de prévention, de maîtrise et de gestion des feux (paragraphe 91);

25. a recommandé que la FAO, en collaboration avec des partenaires pertinents, s'efforce de préparer des manuels sur la maîtrise des feux ou fournisse des formations et des équipements aux brigades anti-incendies de village, le cas échéant (paragraphe 92);

26. a recommandé la création de réseaux et de groupes de travail sur les feux en Afrique subsaharienne et a instamment invité la FAO à renforcer ces initiatives et à aider les pays à utiliser au mieux les données de télédétection pour la prévention et la maîtrise des feux de brousse, à différents niveaux (paragraphe 94);

27. a recommandé que la FAO aide à diffuser des initiatives nationales efficaces auprès d'autres États Membres de la région (paragraphe 95);

28. a noté que la question des effets des feux sur les émissions de carbone et les changements climatiques devait faire l'objet d'études plus détaillées et d’articles, et a recommandé à la FAO et aux partenaires concernés de poursuivre les travaux sur la question, afin que les citoyens comme les dirigeants politiques aient une meilleure compréhension de la question (paragraphe 93).

Réforme agraire, politiques foncières et Objectifs du Millénaire pour le développement: interventions de la FAO et bilan de l’expérience acquise au cours de la dernière décennie (ARC/06/INF/7)

À l’attention des gouvernements

La Conférence:

29. a souligné la nécessité de renforcer l'accès à la terre et d’assouplir les processus d'enregistrement foncier au niveau local, afin de garantir la sécurité de jouissance (paragraphe 98);

30. a reconnu que l’enregistrement des différents droits était un élément pertinent de la réforme foncière et agraire, et a souligné les droits coutumiers, collectifs et autres régissant le foncier (paragraphe 99);

31. a souligné que les sensibilités entourant les questions foncières appelaient des processus itératifs et, surtout, le dialogue et la consultation à tous les niveaux, pour garantir une participation énergique et inclure toutes les parties prenantes et tous les acteurs concernés (paragraphe 100);

32.

i) a noté que la pénurie croissante de terre et la fragmentation des exploitations agricoles étaient des questions fort préoccupantes;

ii) a souligné que les différends fonciers étaient une question qui méritait un appui complémentaire;

iii) a recommandé que les pratiques coutumières efficaces appliquées au niveau local devraient être utilisées dans la mesure du possible pour renforcer les processus de médiation pour le règlement des conflits et qu'il fallait également recourir à des commissions foncières locales (paragraphe 101);

33. a souligné que la promotion de politiques équilibrées appuyant le remembrement des terres, l'agriculture commerciale et l'investissement, tout en protégeant également les droits fonciers et les systèmes de production des petits exploitants, serait une question prioritaire à l'avenir (paragraphe 102).

Événements parallèles et collatéraux

CONFÉRENCE DES MINISTRES DE L’AGRICULTURE DE L’UNION AFRICAINE

À l’attention des gouvernements

La Conférence de l’Union africaine: 

34. a exhorté les États Membres à mettre en oeuvre des politiques et des programmes à l’appui des petits exploitants agricoles, favorisant l’expansion des activités agroalimentaires, notamment l’agriculture contractuelle au bénéfice des petits exploitants (paragraphe 114);

35. a adopté les recommandations suivantes:

a) Il convient que les États Membres adoptent la Classification des fonctions de l'administration publique (CFAP), telle que décrite dans la « Note d’orientation » rédigée par le NEPAD/UA, destinée à être utilisée dans le cadre du Système de suivi des dépenses agricoles.

b) Les secteurs de l'agriculture, de l'élevage, des pêches et des forêts (y compris la recherche-développement dans ces domaines) doivent être les principaux domaines bénéficiant de l’allocation des 10 pour cent.

c) Le système de suivi devrait reposer sur les données relatives aux dépenses, plutôt que sur celles relatives au budget.

d) Il convient que les États Membres communiquent à la Commission de l’Union africaine, avant le 31 décembre de chaque année, le questionnaire dûment rempli relatif au Système de suivi des dépenses agricoles.

e) Il convient que les États Membres allouent des ressources budgétaires suffisantes au développement global des zones rurales.

f) Il convient que les États Membres accordent une attention particulière au développement des infrastructures nationales et régionales, afin de stimuler le commerce des produits agricoles (paragraphe 117).

À l’attention des gouvernements, des communautés économiques régionales et de la Commission de l'Union africaine

La Conférence de l’Union africaine: 

36. a expressément invité les États Membres et les communautés économiques régionales à stimuler le commerce intrarégional et interrégional des produits alimentaires, notamment entre les zones à excédents alimentaires et celles à déficit vivrier (paragraphe 110);

37. a recommandé le renforcement des capacités de la Commission de l’Union africaine, afin de lui permettre d’améliorer la coordination des initiatives dans le domaine de la sécurité alimentaire à l’échelle du continent et des sous-régions (paragraphe 110).

À l’attention des gouvernements, des bailleurs de fonds et du NEPAD

La Conférence de l’Union africaine: 

38. a apprécié à leur juste valeur les progrès réalisés par de nombreux États Membres concernant l’élaboration de projets nationaux d’investissement à moyen terme et de descriptifs de projets d’investissement bancables dans le cadre du PDDAA et a vivement invité les États Membres à accélérer la mise en oeuvre du PDDAA en adoptant des projets nationaux d’investissement à moyen terme et des descriptifs de projets d’investissement bancables, à les inclure dans leurs cadres nationaux de dépenses à moyen terme (paragraphe 112); 

39. a exhorté les États Membres à garantir au PDDAA des financements issus des budgets nationaux, des économies étant réalisées grâce à l’allègement de la dette et, le cas échéant, en mobilisant des ressources auprès de donateurs bilatéraux et multilatéraux (paragraphe 112);

40. a reconnu l’importance de l’eau, des terres et des ressources halieutiques pour la production vivrière et la création de revenus et a vivement invité les États Membres bénéficiant de potentiels dans le domaine de l’irrigation à tirer parti du Fonds africain pour l’eau relevant de la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale (paragraphe 113);

41. a souligné la nécessité urgente de faire face aux problèmes cruciaux auxquels l’Afrique est confrontée dans les domaines de la faim, de la pauvreté et des maladies, en appliquant des méthodes novatrices, complémentaires et exhaustives visant à augmenter la productivité et la croissance agricoles et s’est inquiétée des doubles emplois et de l’absence de cohérence concernant l’application du Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine et les Déclarations de Syrte par le Secrétariat du NEPAD et la Commission de l’Union africaine, respectivement (paragraphe 111).

À l’attention des gouvernements, des communautés économiques régionales et du Forum de recherche agricole en Afrique

La Conférence de l’Union africaine: 

42. a reconnu l’importance de la recherche agricole et de la diffusion et du transfert des technologies et a invité les communautés économiques régionales et les États Membres à réaligner leurs priorités nationales et régionales sur le cadre pour la productivité agricole en Afrique, dans le contexte élargi du PDDAA, grâce à l’aide et à la collaboration du Forum de recherche agricole en Afrique (FARA) (paragraphe 116).

CONSULTATION RÉGIONALE FAO-OP/ONG/OSC POUR L’AFRIQUE

À l’attention des gouvernements

La Consultation: 

43. a recommandé aux gouvernements de:

a) protéger les droits fonciers des producteurs agricoles au moyen d’instruments appropriés, notamment les cadastres, la planification de l’utilisation des terres rurales et le contrôle de la propriété foncière;

b) élaborer et appliquer, de manière participative, des politiques et des législations foncières axées sur la garantie de jouissance des droits fonciers des exploitations familiales, sur l’accès équitable aux terres pour tous, en particulier les groupes vulnérables (femmes, jeunes, migrants, pasteurs et groupes sociaux défavorisés) et sur la gestion durable des ressources naturelles;

c) de protéger l’agriculture africaine et de mettre en œuvre des mécanismes adaptés de gestion de l'offre;

d) de mettre en place des conditions favorables permettant aux populations de consommer les produits agricoles et agroalimentaires qu’elles produisent;

e) de respecter les engagements pris en 2003 au Sommet de l’Union Africaine à Maputo de consacrer au moins 10% des budgets nationaux à l’agriculture;

f) de mettre en place des mécanismes appropriés de financement et d’appui aux investissements pour la modernisation des exploitations familiales agricoles;

g) d’adopter un moratoire de dix ans pour toute utilisation, commercialisation et importation de variétés OGM et de produits dérivés. Ce délai devrait être mis à profit pour se doter d’une législation appropriée, informer et former les parties prenantes, en particulier les producteurs agricoles;

h) de fournir un soutien conséquent à la recherche agronomique permettant de développer des semences adaptées aux conditions de production des exploitations familiales;

i) de soutenir la réforme de la FAO dans le sens d’un meilleur dialogue avec la société civile;

j) de tenir compte des droits des citoyens en adoptant les principes relatifs à la souveraineté alimentaire.

À l’attention des gouvernements et de la FAO

Reconnaître la possibilité pour les organisations de la société civile d’inscrire des points, pour examen, à l’ordre du jour de la Conférence régionale pour l’Afrique.

À l’attention de la FAO

La Consultation:

44. a recommandé à la FAO de:

a) contribuer au renforcement des capacités des organisations paysannes à défendre leurs droits fonciers grâce à la mise en place de programmes d’information, de formation et d’échanges d’expériences et par l’intermédiaire d’études et de recherches sur les questions foncières;

b) adopter le droit à la souveraineté alimentaire en tant que droit à défendre dans le cadre des directives sur le droit à l’alimentation et en tant que principe à observer dans les programmes de sécurité alimentaire;

c) mettre en place un programme conséquent pour développer un partenariat multipartite de lutte contre la faim, soutenir les alliances au niveau sous-régional et dans les pays et renforcer les capacités des organisations paysannes et de la société civile en matière de défense des droits à l’alimentation des citoyens;

d) mettre en place un dispositif de partenariat plus conséquent avec la société civile, grâce notamment au renforcement des capacités opérationnelles du service OP/ONG/OSC au siège, avec des ressources humaines suffisantes et des moyens d’action appropriés; à la décentralisation progressive de ce service dans les bureaux sous régionaux; à la création de points focaux opérationnels au niveau des missions résidentes dans les pays et à l’instauration d’un dialogue permanent et d’un partenariat franc avec la société civile au niveau de toutes les missions résidentes.

À l’attention de la société civile et des organisations paysannes

La Consultation:

45. a recommandé aux organisations de la société civile de:

a) participer de manière efficace aux processus d’élaboration des politiques et des législations foncières, notamment en réalisant des études indépendantes et en menant leurs propres réflexions;

b) promouvoir la prise en compte des droits et intérêts légitimes des organisations de la société civile et des organisations paysannes;

c) mobiliser toutes les composantes de la société, les institutions publiques et privées, pour que la lutte contre la faim soit une préoccupation quotidienne et un acte citoyen, notamment en faisant la promotion des produits agricoles et agroalimentaires de la région et en participant activement à la mise en place et à la dynamisation des alliances nationales et sous-régionales partout en Afrique subsaharienne;

d) mobiliser des ressources financières internes pour soutenir les actions entreprises dans le cadre des alliances;

e) développer des échanges entre les organisations paysannes africaines pour renforcer leur position de négociation lors de la définition des politiques régionales et sous-régionales.

V. AUTRES QUESTIONS

46. Aucune autre question n’a été examinée au titre de ce point de l’ordre du jour (paragraphe 120).

VI. CONCLUSION

Points proposés pour examen à la vingt-cinquième Conférence régionale pour l’Afrique

À l’attention des gouvernements

La Conférence:

47. a recommandé aux États Membres de communiquer au Secrétariat de la FAO les points/questions intéressant la région qu’ils souhaiteraient voir inscrits, pour examen, à l'ordre du jour de la vingt-cinquième Conférence régionale pour l’Afrique, qui se tiendra au Kenya en 2008 (paragraphe 121).



I. INTRODUCTION

Organisation de la Conférence

1. La session plénière de la vingt-quatrième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique s'est tenue au Centre international de conférence de Bamako (République du Mali) du 30 janvier au 3 février 2006.

2. Ont participé à la Conférence 171 délégués de 41 États Membres de la région, dont 25 représentants de niveau ministériel, trois observateurs d'États Membres situés en dehors de la région, un observateur du Saint-Siège, des représentants de six institutions spécialisées des Nations Unies, 16 observateurs d'organisations intergouvernementales et 28 observateurs d'organisations internationales ou régionales non gouvernementales. La liste des délégués est reproduite à l'Annexe B.

Cérémonie d'ouverture

3. La cérémonie d'ouverture s'est tenue au Centre international de conférence de Bamako en présence de Son Excellence M. Amadou Toumani Touré, Président de la République du Mali, de M. Jacques Diouf, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, et de M. Naeini, Président indépendant du Conseil de la FAO.

4. À cette occasion, le Président indépendant du Conseil de la FAO, le Directeur général de la FAO et le Président de la République du Mali ont prononcé des discours d'ouverture résumés à la Section II - Allocutions.

Élection du Président et des Vice-Présidents et désignation des Rapporteurs

5. La Conférence a examiné les recommandations formulées par le Groupe Afrique composé des Représentants permanents auprès de la FAO à Rome, concernant le bureau de cette session de la Conférence et approuvé par acclamation le Bureau suivant:

Président:

République du Mali
S.E. M. Seydou Traoré
Ministre de l'agriculture

Premier Vice-Président:

Angola
S.E. M. Gilberto Buta Lutucuta
Ministre de l'agriculture et du développement rural

Second Vice-Président:

Congo
S.E. Mme Jeanne Dambendzet
Ministre de l'agriculture, de l'élevage et des pêches

Premier Rapporteur:

Afrique du Sud
S.E. Mme Angela Thoko Didiza
Ministre de l'agriculture et des affaires foncières

Second Rapporteur:

Algérie
S.E. M. Said Barkat
Ministre de l'agriculture et du développement rural


Adoption de l'ordre du jour et du calendrier

6. La Conférence a adopté l'ordre du jour et le calendrier, tels que reproduits à l'Annexe A et la liste des documents, qui figure à l'Annexe C.

II. ALLOCUTIONS

Allocution du Directeur général de la FAO

7. Le Directeur général de la FAO, M. Jacques Diouf, a commencé par exprimer sa profonde gratitude au Président Amadou Toumani Touré pour avoir bien voulu accepter d’être l’hôte si attentionné de la vingt-quatrième Conférence régionale de la FAO. Il a loué en lui la personnification des grandes vertus des pères fondateurs de l’Afrique souveraine, ainsi que l’engagement en matière de bonne gouvernance, au consensus et à l’unité nationale qui sont indispensables à l’édification d’un État prospère et au renouveau du continent.

8. Le Directeur général a également remercié le Gouvernement et le peuple maliens de l’accueil chaleureux et de la généreuse hospitalité qu’ils lui ont réservés, ainsi qu’aux délégués.

9. Évoquant la situation de l’alimentation et de l’agriculture dans le monde, il a déploré que 27 pour cent de la population africaine souffrent encore de sous-alimentation chronique. Si la tendance actuelle n’est pas inversée, près de la moitié des pauvres du monde vivront en Afrique subsaharienne d’ici 2015.

10. Le Directeur général a ensuite passé en revue le développement de l’agriculture en Afrique en 2004-2005 et noté que l’Afrique était la seule région du monde où la production alimentaire moyenne par habitant baisse de façon constante depuis 40 ans, alors qu’elle a augmenté de façon régulière au cours des 30 dernières années au niveau mondial.

11. En ce qui concerne les produits agricoles, l’Afrique ne représentait que 1,2 pour cent du commerce mondial dans les années 90, par rapport à 3,1 pour cent dans les années 50. Les importations de produits agricoles augmentaient plus rapidement que les exportations depuis les années 60 et l’Afrique avait accusé un déficit de 20 milliards de dollars EU en 2001-2003 pour sa balance agricole.

12. S’agissant des contraintes de l’agriculture africaine, le Directeur général a rappelé les faits suivants: L’Afrique n’irrigue que 7 pour cent de ses terres arables, alors qu’en Asie, ce taux atteint 38 pour cent, d’où la nécessité d’accorder une priorité élevée à l’investissement en faveur de l’agriculture irriguée en raison de son important potentiel de sécurisation de la production et d’accroissement de la productivité.

13. La faiblesse du niveau actuel d’utilisation d’engrais dans la région est également préoccupante: seuls 23 kg d’engrais sont appliqués par hectare en Afrique (9 kg/ha en Afrique subsaharienne), par rapport à 151 kg/ha en Asie. La FAO est disposée à apporter son appui au Sommet sur les engrais prévu en juin 2006, en vue d’approfondir la question.

14. En ce qui concerne les ravageurs et les maladies transfrontières des animaux qui continuent de sévir en Afrique, le « Cadre mondial pour la maîtrise progressive des maladies animales transfrontières », initiative commune de la FAO et de l’OIE, va permettre de renforcer les services vétérinaires et les capacités nationales grâce à des partenariats Nord-Sud et Sud-Sud.

15. Dans le domaine de la protection des plantes, des mesures sont également prises en vue d’harmoniser les systèmes de quarantaine, en particulier dans le cadre de la Convention internationale pour la protection des végétaux.

16. L’une des plus grandes contraintes reste la mobilisation de ressources adéquates pour le financement de l’agriculture. La FAO continuera de collaborer avec l’Union africaine, le Secrétariat du NEPAD, la BAfD, le FMI et d’autres institutions en vue de définir un mécanisme de suivi des affectations budgétaires, tel que stipulé dans l’engagement de Maputo: allocation d’au moins 10 pour cent des ressources budgétaires nationales au développement agricole et rural dans un délai de cinq ans.

17. En ce qui concerne les actions en cours pour lever les contraintes grâce à la mise en œuvre du Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA), le Directeur général a rappelé que la FAO avait élaboré des descriptifs de projet complémentaires sur les sous-secteurs de l’élevage, de la pêche et des forêts. Par ailleurs, l’Organisation a fourni une assistance technique à hauteur de 7 millions de dollars EU pour l’élaboration des Programmes nationaux d’investissement à moyen terme du PDDAA et de projets d’investissement bancables dans 48 pays. Ainsi, 200 de ces projets ont été finalisés, pour une valeur de 7,3 milliards de dollars EU, dans 37 pays.

18. Le Programme spécial pour la sécurité alimentaire mis en œuvre par la FAO est à présent opérationnel dans 44 pays africains, et transformé en programme national dans 15 d’entre eux.

19. Enfin, M. Diouf a rappelé les résultats de la trente-troisième session de la Conférence de la FAO qui a eu lieu à Rome en novembre 2005 et qui a examiné ses propositions de réforme de l’Organisation. La Conférence a notamment approuvé certains changements de la structure organisationnelle du Siège à partir du 1er janvier 2006, ainsi que la mise en œuvre des propositions de décentralisation dans une région et l’ouverture d’un autre bureau sous-régional. À cet égard, il a décidé de commencer cet exercice par la région Afrique et la sous-région Asie centrale.

20. En conclusion, à moins de dix ans de 2015, date à laquelle les dirigeants mondiaux se sont engagés à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim et de la pauvreté extrême, le Directeur général a souligné la nécessité d’un engagement politique au plus haut niveau national, sous-régional et international pour que les actions d’urgence nécessaires soient entreprises. Il faut maintenant que les Ministres de l’économie, des finances et du plan mettent en œuvre les engagements pris à Maputo et à Syrte par les chefs d’État et de gouvernement, afin que disparaissent des écrans des télévisions du monde les images d’enfants africains faméliques mourant de faim.

21. Il a terminé en souhaitant plein succès dans ses travaux à la vingt-quatrième Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique.

Allocution du Président de la République du Mali

22. La vingt-quatrième Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique s’est ouverte sous les auspices de Son Excellence, M. Amadou Toumani Touré, Président de la République et Chef de l’État du Mali.

23. Après avoir exprimé ses chaleureux souhaits de bienvenue à l’ensemble des participants en terre malienne, Monsieur le Président de la République a tenu à souligner la sincère reconnaissance du peuple malien pour l’occasion qui lui a été fournie d’accueillir la vingt-quatrième Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique.

24. Sur le thème de l’insécurité alimentaire, le Chef de l’État a souligné que le continent africain se devait de capitaliser sur ses énormes potentialités pour relever les défis en cours, grâce à un engagement effectif et des politiques agricoles volontaristes.

25. Le Chef de l’État a ensuite exhorté les participants à relever le double défi de la « production et de la productivité » d’une part et celui de la « commercialisation et de la compétitivité » de l’autre.

26. À ce propos, le Chef de l’État a insisté sur la nécessité de moderniser l’agriculture africaine en capitalisant sur les facteurs de succès, tels que la maîtrise de l’eau, l’aménagement des terres, l’utilisation des engrais, la protection des cultures et la promotion de la recherche agricole et de l’innovation technologique.

27. Exprimant ses attentes par rapport aux conclusions et recommandations de la vingt-quatrième Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique, le Chef de l’État a brièvement exposé à l’auditoire certaines des mesures-phares engagées par le Mali en vue de garantir l’émergence et le développement d’une agriculture moderne fondée sur des objectifs de production élevée et de productivité optimale, facteurs essentiels pour une souveraineté alimentaire effective et durable.

28. Faisant référence à la déclaration de Maputo, le Chef de l’État a souligné que le Mali consacrait d’ores et déjà 14 pour cent de ses ressources budgétaires à l’agriculture.

29. Remerciant la FAO de son assistance soutenue en faveur du processus de mutation de l’agriculture africaine, le chef de l’État a souligné que l’Organisation se devait d’être fière de son engagement dans divers domaines, notamment dans ceux afférents à: i) la sécurité alimentaire; ii) la lutte contre les ravageurs et les maladies animales transfrontalières; iii) la réglementation du commerce des pesticides et autre substances chimiques dangereuses; et iv) la promotion de la coopération Sud-Sud.

30. Après avoir renouvelé sa confiance à l’endroit du Directeur général de la FAO et exprimé son soutien à la mise en œuvre des reformes en cours, le Chef de l’État a souhaité un excellent séjour à tous les participants et plein succès dans ses travaux à la vingt-quatrième Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique.

Allocution du Président indépendant du Conseil de la FAO

31. Le Président indépendant du Conseil de la FAO, Son Excellence M. Naeini Noori a remercié le Président de la République, le Gouvernement et la population du Mali de l'hospitalité et de la générosité remarquables offertes à tous les participants de la vingt-quatrième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique.

32. Il a fait remarqué que dans un monde où le PIB dépassait 40 000 milliards de dollars, certains pays avaient un revenu par habitant de plus de 40 000 dollars EU par an, alors que chaque jour 25 000 enfants mouraient de faim et de malnutrition et 3 milliards de personnes vivaient avec un revenu de moins de 2 dollars par jour. « Autrement dit, pendant les cinq jours que nous passerons à Bamako, à tenter de définir de meilleures solutions pour garantir la sécurité alimentaire, plus de 125 000 enfants se coucheront le ventre vide pour ne plus jamais se réveiller».

33. Il a rappelé que la FAO, dont le logo était « FIAT PANIS », « De la nourriture pour tous », avait rendu, au cours de ses 60 années d'existence, des services remarquables aux pauvres et aux personnes qui souffraient de la faim et qu'elle avait notamment contribué au développement agricole dans le monde entier.

34. Le Président indépendant a rappelé aux Ministres africains de l'agriculture qu'ils étaient le premier groupe de penseurs et de décideurs appelés à jeter les bases des nouveaux changements - novateurs et rationnels - apportés à la structure et au fonctionnement de la FAO, qui sera mieux à même de servir les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation, du Sommet mondial de l’alimentation: cinq ans après et des Objectifs du Millénaire pour le développement, c'est-à-dire notamment de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim et de la malnutrition avant 2015. Enfin, il leur a présenté ses meilleurs vœux de succès dans leurs débats.

Allocution du Président sortant

35. Au nom de la population et du Président de l'Afrique du Sud, la Ministre de l'agriculture, Son Excellence Mme Thoko Didiza a remercié la population du Mali de l'hospitalité offerte aux participants.

36. Elle a rappelé à la Conférence les décisions prises à Johannesburg en mars 2004:

a) Ratifier le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture, qui garantit aux générations futures l'accès à la biodiversité agricole et aux avantages dérivant de sa conservation et de son utilisation durable;

b) Éliminer les subventions ayant un effet de distorsion sur les échanges et améliorer la compétitivité et l'accès au marché des produits agricoles africains;

c) Accélérer l'élaboration de projets bancables pour accroître les investissements dans le secteur agricole, dans le cadre du PDDAA;

d) Réformer et améliorer les systèmes africains de recherche et de vulgarisation agricoles;

e) Porter à 10 pour cent du budget total les crédits budgétaires alloués aux financements de l'agriculture.

37. Elle a fait remarquer que dans l'ensemble, des progrès avaient été accomplis dans l'application de ces résolutions, même si les résultats étaient inégaux, et qu'une attention accrue devait encore être accordée à cette question. Elle a ensuite invité les ministres à faire preuve de vigilance, à continuer à appliquer les résolutions convenues à Johannesburg en 2004 et à assurer la continuité lors des débats de cette Conférence, à Bamako. Elle a exprimé le souhait que cette Conférence précise davantage le Plan d'action africain en faveur du développement agricole, comme indiqué dans le Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine du NEPAD.

38. En conclusion, S.E. Mme Thoko Didiza a déclaré que l'Afrique du Sud avait le plaisir de passer au gouvernement hôte du Mali le bâton de commandement de l'Afrique pour les questions agricoles, sous les auspices de la FAO.

Allocution du Vice-Président du FIDA

39. Le Vice-Président du FIDA, M. Cyril Enweze, a rappelé qu'il y a 28 ans, lorsque le FIDA avait été créé, c'était le déficit vivrier mondial qui avait poussé à la mobilisation et à l'action.

40. De nos jours, le problème est différent: la pauvreté et la faim continuent à toucher plus de 800 millions de personnes dans un monde où la nourriture abonde. Rien qu'en Afrique subsaharienne, près d'un tiers de la population totale était confrontée à l'insécurité alimentaire malgré le potentiel reconnu de l'agriculture africaine. À cet égard, il conviendrait de faire face à cinq contraintes fondamentales: i) faible productivité agricole; ii) coût élevé des transports; iii) fragmentation des marchés; iv) faible diffusion des technologies; v) régimes commerciaux défavorables.

41. Se référant à l'expérience acquise par le FIDA dans la lutte contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire en Afrique, M. Cyril Enweze a attiré l’attention sur les priorités suivantes:

• garantie d’un accès sûr à la terre et à l'eau pour les petits exploitants des zones rurales;

• accès des fermiers africains aux technologies, que ce soit sous la forme de variétés à rendement supérieur, de moyens d'améliorer la fertilité des sols ou de nouvelles méthodes de culture;

• services financiers, qui sont un élément essentiel si l'on veut doter les petits agriculteurs des moyens économiques dont ils ont besoin;

• organisations solides à l’appui des pauvres des zones rurales et représentation réelle de ces derniers, afin que leurs intérêts soient effectivement défendus en ce qui concerne les prix des intrants, la commercialisation, les services financiers et l’influence politique;

• élimination des subventions directes et indirectes à l'exportation de produits agricoles, pratiquées par les pays développés.

42. Enfin, il a promis que le FIDA continuerait de mobiliser des ressources financières en faveur de l'Afrique.

Allocution de la Directrice exécutive adjointe du Programme alimentaire mondial

43. La Directrice exécutive adjointe du Programme alimentaire mondial (PAM), Mme Sheila Sisulu, a déclaré que le nombre de personnes sous-alimentées continuait d’augmenter en Afrique. De nombreux pays commencent certes à voir les résultats des stratégies de sécurité alimentaire, mais la croissance démographique reste supérieure à l’accroissement de la production vivrière. Il convient de mieux intégrer la nutrition et l’éducation dans les efforts de développement plus généraux, afin de produire des gains économiques et sociaux plus diversifiés, grâce à l’amélioration de la santé et de l’éducation de la population.

44. Il est de plus en plus clair que l’éducation revêt une grande importance pour la lutte contre la faim. Le mauvais état nutritionnel et le manque d’éducation constituent des obstacles majeurs au développement. Il ne sera pas possible d’éradiquer vraiment la pauvreté tant que la malnutrition n’aura pas été abolie et que l’éducation universelle n’aura pas été instaurée.

45. Il s’agit de l’une des principales raisons pour lesquelles le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) travaillent de concert pour lancer une initiative mondiale destinée à mettre un terme à la faim et à la sous-alimentation des enfants. Cette initiative vise à constituer des alliances mondiales à assises larges, afin de concentrer et d'appuyer les efforts nationaux visant à éradiquer la faim et la sous-alimentation des enfants. Le succès de cette initiative dépendra de notre aptitude collective à travailler dans ce but commun.

46. Mme Sisulu a signalé à la Conférence que le PAM, la FAO et le FIDA travaillaient à une approche sur deux fronts pour mettre un terme à la faim: investissements à court terme dans l’aide alimentaire pour éviter les dégâts durables sur le plan nutritionnel et investissements à plus long terme pour permettre aux populations des pays les plus pauvres de se nourrir elles-mêmes. Toutefois, les investissements nécessaires pour permettre aux agriculteurs pauvres de faire face à la concurrence de leurs homologues des pays riches sur un pied d’égalité - routes, marchés, recherche - doivent se concrétiser et constituer une priorité pour les gouvernements.

47. En conclusion, la Directrice exécutive adjointe du PAM a rappelé à la Conférence qu’en cas de crise, ce sont les femmes et les enfants qui paient le prix le plus élevé et s’il est vrai que l’aide alimentaire d’urgence est essentielle pour maintenir en vie les populations, ce qu'il faut vraiment, c'est la volonté politique et les ressources financières pour réaliser les investissements qui, nous le savons bien, peuvent faire une différence.

Allocution du Représentant du Saint-Siège

48. Le Représentant du Saint-Siège, Monseigneur Renato Volante, a remercié le Gouvernement et la population du Mali de leur hospitalité.

49. Il a ensuite déclaré que sa présence à cette Conférence de haut niveau montrait bien l'intérêt que le Saint-Siège portait aux initiatives globales de la FAO; dans ce sens, le Saint-Siège encourageait toutes les mesures visant à préserver la vie, au moyen de règles et de programmes.

50. Il a fait valoir qu'il fallait adopter une approche intégratrice de la coopération internationale en vue du développement et de la croissance des populations et des pays; il a exhorté les pays africains à travailler en coopération étroite avec la FAO, en vue d’élaborer des stratégies pour créer des moyens d'existence durables, accroître les revenus, assurer la sécurité alimentaire et promouvoir la production agricole tout en préservant l'environnement.

51. À ce propos, le Saint-Siège a estimé que la réalisation dans la région des Objectifs du Millénaire pour le développement était de la plus haute importance, afin d'éradiquer la pauvreté et la malnutrition.

52. Le Saint-Siège a notamment salué l'initiative de la FAO concernant les semences africaines, tout en reconnaissant la nécessité de tenir compte des enjeux représentés par les industries semencières, avec leur protection juridique et technique qui limite l'accès à la biodiversité.

53. Enfin, le Représentant du Saint-Siège a assuré aux participants que l'Église catholique, dans ses différents secteurs et institutions, était disposée à coopérer à des activités de lutte contre la faim, le sous-développement et la pauvreté.

Allocution de la Coopération italienne

54. Le Représentant de la Coopération italienne a rappelé que l’objectif commun était de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim et de la pauvreté extrême à l’horizon 2015.

55. À cette fin, il était essentiel que l’agriculture soit considérée comme un secteur prioritaire dans les stratégies nationales de développement et qu’elle soit soutenue par des mesures politiques et administratives efficaces, afin de créer les infrastructures requises, de promouvoir des investissements adéquats et de soutenir les petits agriculteurs avec notamment la participation des ONG et de la société civile.

56. Au plan bilatéral, l’assistance italienne au secteur agricole s’est matérialisée dans les multiples initiatives portant sur le secteur agricole et le développement rural en général; au niveau multilatéral, cette assistance s’est traduite par un accroissement des contributions consenties aux agences internationales et en particulier par la contribution extraordinaire de 100 millions d’euros (dont 60 millions ont été déjà mis à disposition) au Fonds fiduciaire de la FAO en faveur des programmes sur la sécurité alimentaire tels qu’adoptés à l’issue du Sommet mondial de l’alimentation: cinq ans après.

57. Enfin, le Représentant de la Coopération italienne a rappelé que le Gouvernement italien, lors du Sommet du G8 à Gênes en 2001, avait assuré le NEPAD de son soutien au Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) conçu en étroite collaboration avec la FAO.

III. POINTS À DÉBATTRE

Questions découlant de la trente-troisième session de la Conférence de la FAO (Rome, 19-26 novembre 2005) [ARC/06/5]

58. Un DVD a été projeté afin de donner une vue d'ensemble de la réforme de la FAO, dans un monde en évolution. Présentant le thème, le Directeur général, M. Jacques Diouf, a déclaré que la réforme de la FAO visait à renforcer l'efficacité et l'efficience de l'Organisation et à affirmer son rôle d’organisation détentrice de savoirs.

59. La réforme aurait pour conséquence d’éliminer de nombreux niveaux hiérarchiques. Les départements techniques seraient réorganisés de façon à encourager la collaboration au sein de l'Organisation et à améliorer les services rendus aux États Membres. L'intensification de la décentralisation était un élément fondamental de la réforme: il y aurait une baisse sensible de la proportion de cadres travaillant au Siège, qui était actuellement de 70 pour cent. En effet, les structures et programmes conjoints seraient favorisés et le personnel décentralisé travaillerait au sein d’équipes techniques chargées de disciplines fondamentales, 30 pour cent du temps des Représentants de la FAO étant également consacré à ces efforts d'équipe.

60. En outre, la réforme était destinée à encourager une plus large consultation des ONG, la transposition à l'échelle nationale du PSSA et l'expansion du Programme des ambassadeurs.

61. Des services d'information générale comme WAICENT devraient également être renforcés et élargis. Afin d'associer à son action des segments de la société et des pays ayant des problèmes d'accès à l'information diffusée par la FAO, l’Organisation mettait en place un nouveau programme « ASK FAO » (« demandez à la FAO »).

62. La FAO fournira des services accrus à la région Afrique, notamment par le truchement des communautés et groupements économiques sous-régionaux, dont la Communauté des États sahélo-sahariens, le Marché commun de l'Afrique orientale et australe, la Communauté de l'Afrique de l'Est, la Communauté économique des États d'Afrique centrale, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, l’Autorité intergouvernementale sur le développement, la Communauté du développement de l'Afrique australe et l’Union du Maghreb arabe.

63. S'agissant des deux nouveaux bureaux sous-régionaux pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique centrale, le Directeur général a exhorté les États Membres concernés à procéder à des consultations internes afin d’arriver à une décision par consensus concernant les pays hôtes de ces deux nouveaux bureaux.

64. S’agissant du financement de l’Évaluation externe indépendante de la FAO, le Ministre camerounais de l'agriculture a appelé les États Membres africains à contribuer au fonds fiduciaire, même s’il s’agit d’une contribution symbolique. En réponse, le Directeur général a souligné que les États Membres africains devaient honorer leurs engagements financiers et régler les arriérés dus à la FAO.

65. Enfin, en réponse à une observation du Ministre algérien de l'agriculture, le Directeur général a souligné que l'Organisation redoublerait d'efforts afin de recruter des cadres nationaux.

Activités de la FAO dans la région (2004-2005), l’accent étant mis sur la réalisation des cibles du Sommet mondial de l’alimentation et des Objectifs du Millénaire pour le développement (ARC/06/2)

66. La Conférence s'est félicitée du rapport détaillé présenté par M. Oloche Anebi Edachi, Sous-Directeur général et Représentant régional pour l'Afrique, qui faisait le point des activités réalisées par la FAO en Afrique durant l'exercice 2004-2005. Le rapport présentait les mesures prises pour donner suite aux recommandations de la vingt-troisième Conférence régionale, notamment en ce qui concerne l'assistance technique de la FAO aux États Membres pour la formulation ou l'achèvement des programmes nationaux à moyen terme et des descriptifs de projets d'investissement bancables dans le cadre du PDDAA du NEPAD, ainsi que pour la mise en œuvre du PSSA et d'autres activités.

67. La Conférence a félicité la FAO pour le rôle actif qu'elle a joué à l'appui de l'agriculture africaine. Elle s’est déclarée satisfaite du soutien fourni par la FAO afin de mobiliser des ressources financières pour aider à lutter contre l'invasion de criquets pèlerins. À cet égard, les participants ont souligné la collaboration établie entre pays africains. Les États Membres ont souligné la nécessité d'évaluer les effets des activités entreprises au cours de l'exercice biennal sur la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté.

68. La Conférence a également félicité la FAO pour son action positive dans la crise de la grippe aviaire et a noté qu'il serait utile d'élargir le soutien fourni à l'ensemble du continent, en collaboration avec d'autres institutions des Nations Unies et partenaires du développement. Les participants se sont tout particulièrement félicités du programme de coopération Sud-Sud, qui permettait de faire face aux situations d'urgence et aux problèmes de développement.

Rapport du Comité technique (ARC/06/TC/REP)

69. La Conférence était saisie de deux documents présentés pour examen: i) Renforcer la compétitivité de l'agriculture et la gestion des ressources naturelles dans le cadre de la mondialisation et de la libéralisation des échanges, afin de promouvoir la croissance économique et ii) le Programme africain sur les semences et les biotechnologies. Quatre documents lui étaient soumis à titre d'information: i) Politiques et règlementations relatives aux biotechnologies dans la production alimentaire; ii) Les feux dans l'interface agriculture-foresterie; iii) Réforme agraire, politiques foncières et Objectifs du Millénaire pour le développement: interventions de la FAO et enseignements tirés au cours de la dernière décennie; et iv) Nouvelles approches de l'accès à l'information dans le cadre de WAICENT.

70. Le Rapporteur du Comité technique, Mme Vangile Titi a présenté le rapport du Comité, au nom du Président. Elle a souligné les recommandations portant sur les deux documents présentés pour examen et a donné une vue d'ensemble des questions présentées pour information.

La Conférence a débattu le rapport, l'a amendé et l'a approuvé comme suit:

Renforcer la compétitivité de l'agriculture et la gestion des ressources naturelles dans le cadre de la mondialisation et de la libéralisation des échanges, afin de promouvoir la croissance économique (ARC/06/3)

La Conférence:

71. A noté qu’une compétitivité accrue de l'agriculture (comprenant les cultures, l'élevage, les forêts et les pêches) était une condition essentielle à la croissance économique et au développement de l'Afrique et qu'il fallait, pour y parvenir, accroître l'efficacité de la production et de la commercialisation.

72. A noté que deux facteurs essentiels affectaient la compétitivité agricole:

i) contraintes empêchant les économies d'échelle dans la mesure où la plupart des agriculteurs étaient des petits paysans éparpillés sur un grand territoire et n'avaient qu'un accès limité aux intrants et aux autres services d'appui;

ii) concurrence déloyale dans le cadre des échanges mondiaux, due au fait que les pays développés subventionnaient leurs agriculteurs.

73. A noté que l'agriculture africaine était caractérisée par le faible niveau d'intrants et une faible productivité, a en outre reconnu la nécessité d'élaborer des stratégies pour une utilisation accrue d'intrants et de promouvoir d'autres systèmes d'amélioration de la fertilité des sols, ainsi que la mécanisation agricole. A reconnu que la compétitivité de l'agriculture pourrait s'obtenir en renforçant les exploitations familiales, qui étaient le pilier de l'agriculture, tout en encourageant l'adoption d'une optique commerciale en agriculture.

74. A noté que l'augmentation de la production agricole obtenue par le passé avait été facilitée par un environnement porteur et a reconnu que les politiques qui remédiaient au manque de services d'appui et aux faibles prix des produits de base jouaient un rôle fondamental dans la compétitivité, car elles avaient une incidence sur différents aspects de la production.

75. A reconnu que les technologies devaient être adaptées aux conditions locales et a recommandé de renforcer la recherche moyennant la valorisation des ressources humaines en s'attachant en particulier à élaborer des technologies qui contribuent à améliorer l'agriculture pluviale tout en appuyant des technologies d'irrigation et de collecte de l'eau à petite échelle et à faible coût, notamment pour les zones semi-arides et sujettes aux sécheresses.

76. A reconnu qu'il faudrait envisager des stratégies regroupant les agriculteurs, les fournisseurs d'intrants, les entreprises de transformation, les négociants, les banques agricoles, etc., afin d'établir des partenariats et d'élaborer des programmes cohérents; a noté qu'il existe de bons exemples, comme l'agriculture sous contrat, montrant comment ces arrangements de partenariat avaient produit des résultats considérables et devraient être encouragés.

77. A noté que le commerce intrarégional posait des problèmes, notamment pour les pays sans littoral, et a recommandé de déployer des efforts particuliers pour développer les infrastructures comme les routes de desserte, les voies ferrées et les transports par voie navigable pour atteindre les zones reculées.

78. A noté que le développement des infrastructures - commercialisation, transformation, électrification, etc. - constituait une contrainte fondamentale dans beaucoup de pays africains et a reconnu la nécessité d'une action concertée de la part des gouvernements et d'un partenariat entre les secteurs public et privé pour encourager les financements dans ce domaine.

79. A recommandé de réaliser une étude sur les mesures à prendre pour encourager les échanges entre pays africains, a noté qu'il existait un manque de regroupement des ressources en matière de négociations commerciales et a recommandé que la FAO joue un rôle actif dans les domaines suivants:

i) renforcement des capacités afin de développer les compétences concernant les normes commerciales internationales et améliorer ainsi l'accès aux marchés;

ii) analyse des produits de base pour lesquels les États Membres ont des avantages compétitifs et comparatifs;

iii) études destinées à élaborer des politiques agricoles communes au sein des Commissions économiques régionales.

80. a noté la nécessité de prévoir dans quelle mesure la réunion de Hong Kong de l'OMC, qui s'était tenue en décembre 2005, allait affecter l'agriculture en Afrique, reconnaissant que de nombreuses résolutions étaient adoptées lors de telles réunions, mais qu'elles étaient rarement suivies d'effet et appliquées.

81. A noté l'accès limité aux ressources financières ainsi que le manque de stratégies pour la mobilisation des ressources, a noté également que la plupart des agriculteurs n'avaient pas un accès direct aux services bancaires et que les systèmes actuels de microfinancement étaient inadéquats, d'où un faible niveau des investissements; a reconnu la nécessité d'améliorer les stratégies actuelles de microfinancement et d'élaborer des stratégies encourageant les partenariats entre le secteur public et le secteur privé pour améliorer l'investissement et l'accès des agriculteurs aux financements; en outre, a reconnu qu'il faudrait des intermédiaires financiers et a recommandé que la FAO, en consultation avec des institutions spécialisées, contribue à l'organisation de formations en matière de financement.

82. A souligné que la compétitivité devait comprendre tous les aspects des systèmes agricoles au niveau de l'exploitation, qui incluent les cultures, l'élevage, les pêches et a noté que les activités d'élevage venaient souvent compléter les cultures et remplir un rôle d'épargne de financement.

83. A souligné que les investissements dans la recherche, le développement et la diffusion des technologies et dans le renforcement des capacités d'adaptation des technologies aux besoins des pays jouaient un rôle crucial et a noté que les activités à valeur ajoutée et la transformation jouaient également un rôle essentiel dans l'amélioration de la compétitivité des produits agricoles; à cette fin, a recommandé que des mesures appropriées soient prises dans les zones de production pour appuyer les investissements dans des installations produisant de la valeur ajoutée.

84. A noté que les mesures d'ajustement structurel, débouchant sur la dissolution des offices de commercialisation et la privatisation de leurs fonctions, avaient laissé les petits agriculteurs sans aucun accès aux services d'appui, y compris aux informations commerciales; a recommandé de concevoir des stratégies pour rétablir des liens entre les agriculteurs et les marchés afin d'améliorer leur accès à ces services vitaux et de faciliter la participation des agriculteurs au secteur agro-industriel.

Programme africain sur les semences et les biotechnologies (ARC/06/4)

La Conférence:

85. A noté que les semences étaient l'un des éléments les plus essentiels aux moyens d'existence des communautés agricoles et que l'Afrique n'avait pas tiré pleinement profit des récentes avancées dans le secteur semencier, et a noté également que les États Membres participant à la vingt-quatrième Conférence régionale de la FAO avaient demandé à la FAO et à ses États Membres de formuler un plan d'action, qui préciserait des activités détaillées, les échéances et les responsabilités respectives.

86. A fait les recommandations suivantes:

a) Des arrangements institutionnels devraient être clairement définis, en privilégiant les compétences africaines.

b) Il faudrait éviter les chevauchements d’efforts en assurant la collaboration des organisations régionales et sous-régionales, y compris les instituts de recherche et de formation et en prenant en considération les programmes et initiatives existant sur les plans national, sous-régional et régional.

c) Les priorités en vue d’une application progressive, en commençant par la production de semences des principales cultures devraient être identifiées, y compris des cultures fourragères et des essences forestières; puis l’élaboration des politiques et des arrangements juridiques concernant les semences et les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture; et enfin le renforcement des capacités sur des questions techniques telles que contrôle de la qualité des semences, aspects phytosanitaires et questions d’uniformité variétale et traçabilité, etc.

d) Il faudrait encourager les instituts africains de recherche à relancer la recherche semencière et les gouvernements à améliorer les installations existantes.

e) Les activités d’utilisation des biotechnologies pour l’amélioration des semences, ainsi que l’initiative envisagée de renforcement des capacités pour la gestion d’organismes génétiquement modifiés devraient se conformer aux conventions et protocoles pertinents, ainsi qu'aux politiques et cadres juridiques nationaux.

f) Il faudrait évaluer le niveau des investissements pour la mise au point, la production et le commerce des semences, y compris prévoir des fonds pour la conservation et l’utilisation des ressources phytogénétiques pour l’agriculture et définir les conditions nécessaires pour accroître ces investissements.

g) Le budget du Plan d’action devrait refléter la nécessité de mettre fortement l’accent sur le renforcement des capacités et de définir clairement les services potentiels de financement.

h) Lors de la révision du budget indicatif présenté dans le document, il faudrait maintenir un certain équilibre en allouant plus de fonds au renforcement des capacités et à la mise à niveau des instituts de recherche.

87. Les participants des États Membres de l’Union africaine ont demandé à recevoir un rapport intérimaire sur le Plan d’action au prochain Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, qui se tiendra en juillet 2006 à Banjul (Gambie).

IV. POINTS SOUMIS À TITRE D’INFORMATION

Politiques et réglementations relatives aux biotechnologies dans la production alimentaire (ARC/06/INF/5)

La Conférence:

88. A appelé à prendre des initiatives nationales, sous-régionales et régionales visant à:

1. renforcer les capacités en matière de formulation de cadres réglementaires nationaux;

2. renforcer les capacités humaines des Comités nationaux de biosécurité (sous l'angle de la masse critique et du niveau d'expertise);

3. renforcer les capacités nationales et sous-régionales en matière de mise en place d'outils de diagnostic/d'analyse des OGM en vue de prise de décisions en connaissance de cause et conformément aux conditions édictées par les conventions et protocoles en vigueur, ainsi que par les politiques et les cadres juridiques nationaux.

89. A souligné la nécessité de bien saisir les avantages et risques liés à l'adoption et à l'utilisation de produits issus des biotechnologies et a invité les instituts publics de recherche à jouer un rôle de premier plan dans la recherche sur les biotechnologies, tout en assurant une action efficace de sensibilisation et de partage de l'information.

90. A suggéré de prendre en considération l'ensemble des options biotechnologiques disponibles (y compris la sélection par marqueurs moléculaires, la micropropagation, les cultures tissulaires, le clonage, le transfert d'embryons et le génie génétique, etc.) suivant un « continuum », chaque option étant utilisée en fonction de ses caractéristiques, au cas par cas.

Les feux dans l'interface agriculture-foresterie (ARC/06/INF/6)

La Conférence:

91. A souligné les effets négatifs des feux dans les zones rurales, qui contribuent à la destruction d’arbres, de cultures, de parcours, de bétail et d’animaux sauvages et a souligné la nécessité de sensibiliser les populations locales et de renforcer leur capacité de prévention, de maîtrise et de gestion des feux.

92. A recommandé que la FAO, en collaboration avec des partenaires pertinents, s'efforce de préparer des manuels sur la maîtrise des feux ou fournisse des formations et des équipements aux brigades anti-incendies de village, le cas échéant.

93. A noté que la question des effets des feux sur les émissions de carbone et les changements climatiques devait faire l'objet d'études plus détaillées et d’articles, et a recommandé à la FAO et aux partenaires concernés de poursuivre les travaux sur la question, afin que les citoyens comme les dirigeants politiques aient une meilleure compréhension de la question.

94. A en outre recommandé la création de réseaux et de groupes de travail sur les feux en Afrique subsaharienne et a instamment invité la FAO à renforcer ces initiatives et à aider les pays à utiliser au mieux les données de télédétection pour la prévention et la maîtrise des feux de brousse, à différents niveaux.

95. Enfin, a recommandé que la FAO aide à diffuser des initiatives nationales efficaces auprès d'autres États Membres de la région.

Réforme agraire, politiques foncières et Objectifs du Millénaire pour le développement: interventions de la FAO et bilan de l’expérience acquise au cours de la dernière décennie (ARC/06/INF/7)

96. Ce document d'information soulignait que l'accès à la terre était un facteur crucial pour l'éradication de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté rurale, profondément ancrées en Afrique. Il soulignait que l'augmentation de la pression démographique provoquait une pénurie de terres, ainsi que la surexploitation et la dégradation des terres et des ressources naturelles.

97. Plusieurs États Membres ont évoqué l'expérience de leur pays en matière de formulation de politiques, de conception de cadres législatifs et de stratégies et processus d'application de la réforme agraire. Il a été noté que cette « sagesse » collective, née de l'échange d'expériences en matière d'analyse des enjeux, était essentielle pour faire progresser la réforme agraire et promouvoir un investissement durable en agriculture. La Conférence a noté que la Conférence internationale sur la réforme agraire et le développement rural (CIRADR), prévue en mars 2006, constituait une plate-forme pour le renforcement de l'échange et du dialogue et a remercié la FAO d'avoir remis à l'ordre du jour les questions foncières en tant que priorité fondamentale du développement rural.

98. Plusieurs délégués ont précisé que la décentralisation était une priorité nationale dans le processus de réforme foncière et agraire. L'accent a notamment été mis sur le renforcement de l'accès à la terre et sur l’assouplissement des processus d'enregistrement foncier au niveau local, afin de garantir la sécurité de jouissance, qui renforce la conservation des ressources naturelles et stimule les investissements et la compétitivité des petits exploitants et des producteurs exportant à des fins commerciales.

99. L’enregistrement des différents droits a été reconnu comme un élément pertinent de la réforme foncière et agraire, notamment les droits coutumiers, collectifs et autres régissant le foncier.

100. La Conférence a reconnu que la réforme foncière et agraire n'était pas uniquement une question technique, mais qu'elle comportait également des dimensions sociales, économiques et politiques et revêtait une importance fondamentale sur le plan national, d'où la nécessité de politiques audacieuses. De plus, il a été souligné que les sensibilités entourant les questions foncières appelaient des processus itératifs et, surtout, le dialogue et la consultation à tous les niveaux, pour garantir une participation énergique et inclure toutes les parties prenantes et tous les acteurs concernés.

101. La Conférence a mis l'accent sur les processus appuyant la gestion communautaire des arrangements relatifs au régime foncier tels que les processus d'administration des terres, y compris l'allocation, le partage des terres, la planification de l'occupation des sols, les transferts de terre, les legs, et notamment les règlements des différends fonciers et la médiation. Il a été souligné que les différends fonciers étaient une question qui méritait un appui complémentaire, compte tenu de la diminution des terres disponibles, de l'augmentation de la désertification, de l'accroissement des conflits frontaliers et des migrations et des conflits soutenus entre agriculteurs et éleveurs. Il a été noté que les pratiques coutumières efficaces appliquées au niveau local devraient être utilisées dans la mesure du possible pour renforcer les processus de médiation pour le règlement des conflits et qu'il fallait également recourir à des commissions foncières locales.

102. Il a été noté que la pénurie croissante de terre et la fragmentation des exploitations agricoles étaient des questions fort préoccupantes et que la promotion de politiques équilibrées appuyant le remembrement des terres, l'agriculture commerciale et l'investissement, tout en protégeant également les droits fonciers et les systèmes de production des petits exploitants, serait une question prioritaire à l'avenir.

Nouvelles approches de l'accès à l'information dans le cadre de WAICENT (ARC/06/INF/8)

103. La présentation a indiqué que la FAO renforçait son rôle d'organisation détentrice de savoirs et soulignait le rôle actuel et futur du cadre de WAICENT en ce qui concerne l'élaboration et le renforcement des politiques, processus et pratiques de création, d'acquisition, de saisie, de mise en commun et d'utilisation des connaissances.

104. La présentation a également précisé que la FAO disposait d'un grand nombre d'archives numériques de données et d'informations disponibles en ligne qui étaient très consultées par ses publics et que l'Organisation avait élaboré des normes à l'appui de la gestion et de la diffusion efficaces de ces ressources.

105. La Conférence a noté les informations contenues dans cette présentation, ainsi que les efforts faits pour renforcer le rôle de la FAO en tant qu'organisation détentrice de savoirs.

V. ÉVÉNEMENTS PARALLÈLES ET COLLATÉRAUX

CONFÉRENCE DES MINISTRES DE L’AGRICULTURE DE L’UNION AFRICAINE

106. La Conférence des Ministres de l’agriculture de l’Union africaine s’est tenue du 31 janvier au 1er février 2006 à Bamako (Mali), en vue d’examiner les rapports rédigés par la Commission de l’Union africaine et le Secrétariat du NEPAD, conformément à la demande de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, et de débattre de ces rapports.

107. Quarante États Membres ont participé à la Conférence.

108. La Conférence a examiné les tendances régionales relatives à la sécurité alimentaire et a noté que bien que la proportion de personnes souffrant de sous-alimentation en Afrique ait diminué de deux points de pourcentage (de 29 à 27 pour cent), le chiffre en valeur absolue a augmenté de 20 pour cent (de 176 à 210 millions de personnes) de 1990/92 à 2000/02.

109. La Conférence a longuement délibéré de certaines initiatives stratégiques mises en oeuvre à différents niveaux en vue d’augmenter la production vivrière, notamment le recours à l’irrigation, les engrais, les semences améliorées, les équipements agricoles, la recherche, la vulgarisation, le développement des infrastructures de marché, le commerce et l’amélioration des financements dans le secteur agricole.

110. En particulier, les États Membres et les communautés économiques régionales ont été expressément invités à stimuler le commerce intrarégional et interrégional des produits alimentaires, notamment entre les zones à excédents alimentaires et celles à déficit vivrier. La Conférence a recommandé le renforcement des capacités de la Commission de l’Union africaine, afin de lui permettre d’améliorer la coordination des initiatives dans le domaine de la sécurité alimentaire à l’échelle du continent et des sous-régions.

111. La Conférence a réaffirmé la nécessité urgente de faire face aux problèmes cruciaux auxquels l’Afrique est confrontée dans les domaines de la faim, de la pauvreté et des maladies, en appliquant des méthodes novatrices, complémentaires et exhaustives visant à augmenter la productivité et la croissance agricoles. La Conférence s’est inquiétée des doubles emplois et de l’absence de cohérence concernant l’application du Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine et les Déclarations de Syrte par le Secrétariat du NEPAD et la Commission de l’Union africaine, respectivement.

112. La Conférence a apprécié à leur juste valeur les progrès réalisés par de nombreux États Membres concernant l’élaboration de projets nationaux d’investissement à moyen terme et de descriptifs de projets d’investissement bancables dans le cadre du PDDAA. La Conférence a vivement invité les États Membres à accélérer la mise en oeuvre du PDDAA en adoptant des projets nationaux d’investissement à moyen terme et des descriptifs de projets d’investissement bancables, à les inclure dans leurs cadres nationaux de dépenses à moyen terme et à garantir des financements issus des budgets nationaux, des économies étant réalisées grâce à l’allègement de la dette et, le cas échéant, en mobilisant des ressources auprès de donateurs bilatéraux et multilatéraux.

113. La Conférence a reconnu l’importance de l’eau, des terres et des ressources halieutiques pour la production vivrière et la création de revenus et a vivement invité les États Membres bénéficiant de potentiels dans le domaine de l’irrigation à tirer parti du Fonds africain pour l’eau relevant de la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale. Les États Membres ont été encouragés à mobiliser les ressources correspondantes afin de transposer à plus grande échelle les expériences probantes réalisées dans le domaine de la gestion durable des terres et d’autres ressources naturelles dans le cadre de l’initiative TerrAfrica.

114. La Conférence a exhorté les États Membres à mettre en oeuvre des politiques et des programmes à l’appui des petits exploitants agricoles, favorisant l’expansion des activités agroalimentaires, notamment l’agriculture contractuelle au bénéfice des petits exploitants.

115. La Conférence a demandé qu’une attention spéciale soit accordée au développement des infrastructures nationales et régionales, afin de favoriser la commercialisation de la production agricole et l’augmentation des échanges commerciaux sur les marchés de produits alimentaires.

116. La Conférence a reconnu l’importance de la recherche agricole et de la diffusion et du transfert des technologies et a invité les communautés économiques régionales et les États Membres à réaligner leurs priorités nationales et régionales sur le cadre pour la productivité agricole en Afrique, dans le contexte élargi du PDDAA, grâce à l’aide et à la collaboration du Forum de recherche agricole en Afrique (FARA).

117. La Conférence a ensuite adopté les recommandations suivantes:

a. Il convient que les États Membres adoptent la Classification des fonctions de l'administration publique (CFAP), telle que décrite dans la « Note d’orientation » rédigée par le NEPAD/UA, destinée à être utilisée dans le cadre du Système de suivi des dépenses agricoles.

b. Les secteurs de l'agriculture, de l'élevage, des pêches et des forêts (y compris la recherche-développement dans ces domaines) doivent être les principaux domaines bénéficiant de l’allocation des 10 pour cent.

c. Le système de suivi devrait reposer sur les données relatives aux dépenses, plutôt que sur celles relatives au budget.

d. Il convient que les États Membres communiquent à la Commission de l’Union africaine, avant le 31 décembre de chaque année, le questionnaire dûment rempli relatif au Système de suivi des dépenses agricoles.

e. Il convient que les États Membres allouent des ressources budgétaires suffisantes au développement global des zones rurales.

f. Il convient que les États Membres accordent une attention particulière au développement des infrastructures nationales et régionales, afin de stimuler le commerce des produits agricoles.

CONSULTATION RÉGIONALE FAO-OP/ONG/OSC POUR L’AFRIQUE

118. La cinquième Consultation ONG/OSC pour l’Afrique s’est tenue du 27 au 29 janvier 2006 à Bamako (Mali). Quarante participants issus de 22 pays et représentant des organisations de la société civile, principalement des organisations paysannes, ont à cette occasion débattu de thèmes ayant trait à l’avenir de l’agriculture et du développement rural de l’ensemble du continent africain. La FAO a participé à la Consultation, qui a reçu le soutien du Gouvernement italien. Une délégation des OSC a été chargée de présenter les conclusions de la Consultation à la vingt-quatrième Conférence régionale de la FAO.

119. Les débats ont porté sur quatre grands domaines:

a) La FAO et les gouvernements africains doivent trouver des solutions aux problèmes liés à la terre et à la réforme agraire, sans lesquelles il n’est pas possible de garantir aux petits exploitants la sécurité dont ils ont besoin pour investir dans leur production et dans leurs moyens de subsistance et pour les améliorer. Il a été estimé que la Conférence internationale sur la réforme agraire et le développement rural, qui se tiendra du 6 au 10 mars 2006 à Porto Alegre (Brésil), était l’occasion d’insister sur le fait qu’il convenait de tenir compte en priorité des droits des agriculteurs à la terre, aux ressources naturelles et aux ressources phytogénétiques.

b) La création d’alliances nationales contre la faim, comme au Burkina Faso et au Ghana, montre l’importance de la mobilisation de la société civile, des gouvernements et du secteur privé en vue de lutter contre la faim et la malnutrition. Cependant, ces alliances doivent associer des politiques nationales efficaces à des initiatives issues des organisations populaires et tenir compte des priorités de ces dernières. La société civile stimulera le renforcement des alliances nationales en place et la création d’alliances sous-régionales en Afrique.

c) Les organisations paysannes et les gouvernements doivent agir ensemble pour renforcer le secteur agricole et le commerce à l’échelle sous-régionale, afin de se libérer de la domination des accords bilatéraux et internationaux, notamment les PEA et l’OMC. Les participants ont invité la FAO et ses Membres à aborder la question de la souveraineté alimentaire sous l’angle du renforcement de la production nationale, de la production alimentaire, des industries et des traditions culturelles. Ils ont également réclamé un moratoire de dix ans sur l’introduction d’OGM, tel que convenu récemment à l’échelle nationale et locale dans de nombreux pays, tant au Nord qu’au Sud, et ont appelé au maintien de l’interdiction des semences de type « terminator ».

d) Enfin, les organisations de la société civile ont approuvé l'esprit des propositions de réforme de la FAO présentées l’année dernière, en particulier la volonté de poursuivre la décentralisation de l’Organisation et de la rapprocher des pays, afin de mieux tenir compte des besoins et des priorités de ces derniers. Cependant, tous les participants ont souligné que la FAO devait également mettre en place les effectifs et les programmes nécessaires pour travailler de manière continue et en étroite collaboration avec les agriculteurs, les femmes, les jeunes et autres groupes, en vue de garantir le succès de la réforme et de faire face de manière rationnelle aux défis colossaux auxquels l'Afrique est confrontée.

VI. AUTRES QUESTIONS

120. Aucune autre question n’a été examinée au titre de ce point de l’ordre du jour.

VII. CONCLUSION

Points proposés pour examen à la vingt-cinquième Conférence régionale pour l’Afrique

121. Le président de la Conférence a demandé aux États Membres de la FAO de communiquer au Secrétariat de la Conférence les points qu’ils souhaiteraient proposer pour examen à la vingt-cinquième Conférence régionale pour l’Afrique.

Date et lieu de la vingt-cinquième Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique

122. Le Président du Groupe Afrique, composé des représentants permanents auprès de la FAO à Rome, l’Ambassadeur de Madagascar, S.E. M. Auguste Richard Paraina, a informé la Conférence qu’après consultation des représentants permanents, il avait été proposé que la vingt-cinquième Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique se tienne à Nairobi (Kenya) en 2008.

123. La Conférence a accepté cette proposition par acclamation. Elle sera communiquée au Directeur général de la FAO, qui décidera de la date et du lieu de la Conférence, en consultation avec les États Membres.

Adoption du rapport de la Conférence

124. La Conférence a examiné, puis approuvé, après quelques amendements, le rapport, par acclamation.

Clôture de la Conférence

125. Dans une brève allocution, le Sous-Directeur général de la FAO et Représentant régional pour l’Afrique, M. Oloche Anebi Edache, au nom du Directeur général de la FAO, M. Jacques Diouf, a félicité les délégués de leur ardeur au travail, dont témoignent les recommandations éclairées formulées par la Conférence. Il a rappelé que la Conférence avait été précédée de deux réunions importantes: la trente-troisième session de la Conférence de la FAO, tenue à Rome du 19 au 26 novembre 2005 dans le cadre des propositions de réforme, et la première réunion des ministres de l’agriculture de l’Union africaine, tenue le 1er février 2006.

126. Faisant référence aux débats sur la situation critique de la sécurité alimentaire dans la région, M. Edache a rappelé aux participants qu’ils avaient réaffirmé qu’une nutrition adéquate était l’un des droits de l’homme fondamentaux promus par le Sommet mondial de l’alimentation, un droit que le Programme spécial pour la sécurité alimentaire adapté faisait valoir sur le terrain. Il a également souligné l’engagement renouvelé des participants à œuvrer de manière concrète à l’application du PDDAA. Il a souligné que pour atteindre les cibles du Sommet mondial de l’alimentation et les Objectifs du Millénaire pour le développement avant 2015, il serait nécessaire de renforcer la sécurité alimentaire dans la région par des moyens novateurs.

127. Le Sous-Directeur général a félicité les participants de l’examen approfondi des documents soumis par le Secrétariat de la FAO et traitant des grands enjeux liés à la lutte contre la faim et la pauvreté et des impératifs concernant le renforcement de la compétitivité de l’agriculture et de la gestion des ressources naturelles. Il a fait valoir que les observations formulées par les délégués et leur participation dynamique avaient convaincu la FAO que la Conférence, par son ordre du jour et ses débats, avait traité de besoins réels. Il a également félicité la Conférence de l’examen du Rapport sur les activités de la FAO dans la région et souligné que l’assistance technique de la FAO avait été appréciée à sa juste valeur. M. Edache a souligné la présentation du Directeur général de la FAO sur: i) l’orientation du futur programme de travail pour la Région et sur l’application progressive des réformes de l’Organisation, ii) les questions globales liées aux urgences actuelles et l’importance d’une bonne préparation pour y faire face, en particulier toute résurgence potentielle de la grippe aviaire; et iii) les activités en cours visant à atténuer l’impact du VIH/sida sur l’agriculture.

128. Le Sous-Directeur général a vivement remercié les délégués et les observateurs de leur intérêt, de leur participation dynamique aux travaux de la Conférence, ainsi que de la qualité des débats. Il a assuré les États Membres que la FAO s’était engagée à les aider à atteindre les cibles du Sommet mondial de l’alimentation et les Objectifs du Millénaire pour le développement, dans la limite des moyens et des ressources disponibles.

129. Enfin, M. Edache a exprimé les remerciements les plus sincères de la FAO et de tous les délégués et observateurs par le truchement du Président de la Conférence, au Gouvernement et au peuple du Mali pour leur généreuse hospitalité et pour les installations remarquables mises à disposition de la vingt-quatrième Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique.

130. Dans son allocution de clôture, M. Ousmane Issoufi Maïga, Premier Ministre et Chef du Gouvernement de la République du Mali, s’est félicité, au nom du Gouvernement et du peuple maliens, de l’efficacité et de l’utilité de la Conférence, qui a également permis au Mali de réitérer son appui aux idéaux de la FAO.

131. Il a félicité les participants de l’excellente qualité des débats, qui a permis à la Conférence de formuler des recommandations dont l’application devrait permettre à l’Afrique d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.

132. Se référant aux thèmes traités pendant la Conférence, le Premier Ministre a noté qu’ils témoignaient des préoccupations communes dans le domaine de la sécurité alimentaire et de l'agriculture; d’autant plus que la sécurité alimentaire est d’une importance capitale pour le continent. Il a rappelé que l’examen et l’analyse de la situation de l’agriculture et de la sécurité alimentaire en Afrique effectués pendant la session avaient permis de définir les grands défis, ainsi que les moyens effectifs d’y faire face. Il a souligné que la Conférence avait noté en particulier que le renforcement de la compétitivité de l’agriculture était l’une des conditions sine qua non de la croissance économique et du développement de l’Afrique et que pour ce faire, il faudrait augmenter la production grâce à une productivité accrue, à la réduction des coûts de production et à une augmentation de la part de la région sur le marché mondial, à l’ouverture de zones de production difficiles d’accès et à un meilleur accès à l’électricité et à d’autres infrastructures pour les agriculteurs et éleveurs des zones rurales.

133. Le Premier Ministre a rappelé que la séance plénière avait étudié en profondeur la version révisée des propositions de réforme de la FAO. En conséquence, il a exhorté les États Membres à accorder une attention particulière à leur application et à accorder leur soutien au Directeur général de la FAO.

134. Au nom du Gouvernement et du peuple du Mali, il a remercié les États Membres de la confiance qu’ils ont accordée au Mali en l’élisant à la présidence de la Conférence et a promis que le Mali s’acquitterait de sa responsabilité. Il a ensuite félicité le Kenya de sa sélection en tant que pays hôte de la vingt-cinquième Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique, en 2008. Enfin, le Premier Ministre a à nouveau félicité les participants pour leurs délibérations et leurs recommandations pertinentes et leur a souhaité un agréable voyage de retour dans leur pays.

135. Il a ensuite déclaré officiellement close la vingt-quatrième Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique.

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