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Bois de feu et charbon de bois dans les pays développement

Etude économique

Etude économique

J.E.M. Arnold et Jules Jongma

J.E.M. ARNOLD dirige l'Unité de la planification du Département des forêts de la FAO. J. JONGMA est un économiste forestier hollandais. Le présent article est un premier aperçu d'une communication qui sera présentée au huitième Congrès forestier mondial, Djakarta, septembre 1978.

Le bois représente le plus souvent pour les populations pauvres tant urbaines que rurales des pays en développement la source principale d'énergie pour la cuisson des aliments et le chauffage des habitations. On estime que 86 pour cent du bois consommé annuellement dans ces pays est utilisé comme combustible. Avec l'expansion démographique, cette dépendance vis-à-vis des ressources ligneuses a inexorablement entraîné une pression accrue sur les forêts et leur destruction accélérée, en même temps qu'une détérioration des conditions de vie de centaines de millions d'êtres humains.

Les données concernant la consommation de combustibles ligneux sont pour la plupart basées sur des estimations, du fait que la plus grande partie de la production et de l'utilisation échappe aux circuits commerciaux et, par conséquent, aux statistiques. Selon les dernières informations disponibles et des enquêtes récentes sur les ménages, la production et la consommation annuelles de bois de feu dans les pays en développement s'élèveraient en tout à l 200 millions de mètres cubes (tableau 1), alors que les pays développés n'en utilisent qu'environ 150 millions de mètres cubes par an. Environ la moitié de ce combustible ligneux sert à faire cuire les aliments, un tiers à chauffer les habitations, à faire bouillir de l'eau, etc., et le reste à d'autres usages domestiques, au traitement des produits agricoles et aux opérations industrielles. Ce combustible est employé surtout sous forme de bois de feu, le charbon de bois ne représentant qu'une part mineure mais apparemment importante du total.

Les combustibles ligneux fournissent les deux tiers de toute l'énergie autre qu'humaine et animale utilisée en Afrique, près d'un tiers en Asie, un cinquième en Amérique latine et 6 pour cent au Proche-Orient, contre 0,33 pour cent dans les pays développés.

Les zones rurales de la plupart des pays en développement dépendent presque entièrement du bois et des autres combustibles non commerciaux, dont les principaux sont les déjections animales et les résidus agricoles. Des estimations récentes montrent que l'énergie provenant des déjections animales représente à l'heure actuelle environ 13 pour cent de celle provenant des combustibles ligneux, et que l'énergie provenant des résidus agricoles équivaut à environ 16 pour cent de celle produite par les déjections animales (Earl, 1975). Ainsi, dans l'ensemble, les combustibles ligneux représentent dans les pays en développement environ 85 pour cent du total de l'énergie non commerciale autre que l'énergie humaine et animale. Même en Inde où le secteur de l'énergie commerciale est bien développé et où il y a pénurie de bois dans la plupart des zones rurales, la part des combustibles ligneux était estimée en 1970-71 à 34 pour cent de la consommation totale d'énergie, et celle de l'ensemble des combustibles organiques non commerciaux, y compris déjections animales et résidus agricoles, à 56 pour cent de ce total (Henderson, 1975), ou encore à 93 pour cent des besoins énergétiques des ménages ruraux (Revelle. 1976).

Le tableau 2 illustre le rôle du combustible ligneux dans les campagnes des pays en développement. Dans quatre cas sur six, l'énergie provenant du bois est équivalente à l'énergie totale à usage domestique et représente de 65 à 85 pour cent du total de l'énergie utilisée, y compris pour l'agriculture et la transformation des produits. C'est seulement dans le Bihar (Inde), où le bois est très rare, et dans le nord du Mexique, où les revenus plus élevés permettent d'utiliser des combustibles commerciaux, que le bois ne prédomine pas dans le bilan énergétique.

Le tableau 3 résume les conclusions d'un certain nombre d'enquêtes dans plusieurs pays où presque tout le combustible ligneux est utilisé à des fins domestiques et pour le traitement local des produits agricoles, et où il constitue le combustible principal pour la quasi-totalité des ménages ruraux et pour environ 90 pour cent des ménages urbains. La structure de cette consommation familiale est différente dans les zones urbaines et dans les zones rurales; dans les villes, on utilise généralement beaucoup moins de bois que dans les campagnes, mais la consommation totale de combustibles ligneux peut souvent y être élevée, en raison d'une forte consommation de charbon de bois. Il peut en résulter une demande concentrée très importante, qui par exemple à Bangkok en 1972 se chiffrait à 3 millions de mètres cubes de bois (de Backer et Openshaw, 1972).

Bien que beaucoup plus modeste, la consommation de bois pour le traitement des produits et pour les activités de service dans les pays en développement est cependant très substantielle; c'est ainsi qu'elle oscille entre 2 et 15 pour cent du total dans les pays d'Afrique et d'Asie où des enquêtes ont été effectuées. Si, pour certaines utilisations, comme celle du charbon de bois pour la préparation commerciale des repas ou pour le repassage, ou du bois pour les fours à briques et les fours à chaux, la demande est dispersée, pour d'autres elle se concentre très fortement en certains points ou dans des zones réduites. C'est ainsi que le séchage du tabac aurait absorbé en Tanzanie 1,1 million de mètres cubes de bois en 1970 (Openshaw, 1971) et la fabrication du caoutchouc en Thaïlande près de 300 000 mètres cubes la même année. La demande pour cette catégorie d'utilisation s'accroît à l'heure actuelle beaucoup plus vite que celle des ménages.

En ce qui concerne les parts respectives du bois et du charbon de bois dans la consommation totale de combustibles ligneux, on ne peut en faire qu'une estimation très hasardeuse. Les données sur les quantités de charbon de bois utilisées à d'autres fins que la fabrication industrielle à grande échelle se limitent pratiquement aux quelques résultats d'enquêtes dispersées, récapitulés dans le tableau 3, selon lesquels on emploierait le charbon de bois beaucoup plus qu'on ne le croit généralement, comme en témoigne la Thaïlande, par exemple, où près de la moitié du combustible ligneux est d'abord transformé en charbon de bois. Toujours d'après ces données, la consommation de charbon de bois s'accroîtrait plus rapidement que celle de bois, et ce pour des raisons diverses, ainsi que nous le verrons plus loin.

Les besoins domestiques d'énergie varient en fonction du climat, de la taille des familles et des habitudes culinaires. On peut généralement estimer qu'ils oscillent entre environ 1,25 million de kilocalories par personne et par an (cuisson sur un foyer ouvert dans les régions tropicales de basse altitude) à plus de 6 millions de kilocalories (cuisson des aliments et chauffage dans les régions montagneuses froides), ce qui équivaudrait à des besoins annuels, exprimés en volume de bois, d'environ 0,5 mètre cube à bien plus de 2 mètres cubes de bois séché à l'air par personne.

Dans les zones rurales de la plupart des pays, le combustible ligneux s'utilise surtout sous la forme de bois de feu, qui échappe habituellement aux circuits commerciaux. C'est ainsi qu'en Tanzanie, par exemple, moins de 5 pour cent du bois utilisé en 1967 avaient été achetés. Par conséquent, ce qui détermine avant tout le niveau réel de consommation de combustibles ligneux pour satisfaire les besoins énergétiques des foyers ruraux c'est leur disponibilité physique. Ainsi, on a constaté au Népal que des populations ayant émigré de régions montagneuses pauvres en bois vers les régions forestières du Terai consommaient deux fois plus de bois de feu que leurs compatriotes restés dans les montagnes (Earl, 1975). En Thaïlande, la consommation domestique de bois de feu dans la région centrale peu boisée est de moitié inférieure à ce qu'elle est: dans le reste du pays, tandis que dans la région des plateaux du nord de la Tanzanie les villages des zones boisées consomment trois fois plus que les villages dont les alentours sont peu ou pas boisés.

Tableau 1. - Consommation estimée de bois de feu dans diverses régions en 1971

 

Consommation de combustibles ligneux1

Energie provenant du bois

Totale

Par

Millions

% du total l'énergie3

(millions de m3)

habitant (m3)

de tonnes EC2


ASIE ET PACIFlQUE

 

Sud-Est asiatique et Pacifique

278

0,91

92

62

Asie méridionale

267

0,38

88

43

Chine et reste de l'Asie

148

0,18

49

9

Total

693


229

29

PROCHE-ORIENT

13

0,15

4

6

AFRIQUE

 

Afrique du Nord

55

0,50

18

41

Afrique occidentale

110

0,92

36

75

Afrique orientale

117

1,14

39

75

Total

282


93

66

AMÉRIQUE LATINE

 

Amérique centrale

33

0,36

11

9

Amérique du Sud

199

1,03

66

29

Total

232


77

20

1Bois de feu plus bois de carbonisation.

2EC = Equivalent charbon, en admettant qu'un mètre cube de bois équivaut à 0.33 tonne de houille.

3Le total d'énergie consommée exclut les combustibles organiques autres que le bois, ainsi que l'énergie humaine et animale.

4Y compris les Caraïbes.

SOURCES: Estimations FAO sur les combustibles ligneux; Annuaire statistique des Nations Unies, 1973.

CUISSON A L AIDE DE ROSEAUX EN EGYPTE le combustible est celui qu'or' trouve

Les estimations de consommation les plus valables, résumées dans le tableau 1, indiquent que dans les régions où les ressources ligneuses sont encore suffisamment abondantes et bien réparties par rapport à la population - Sud-Est asiatique, Afrique au sud du Sahara, Amérique du Sud - la consommation annuelle de bois de feu est habituellement voisine de 1 mètre cube par personne. Dans celles où, par suite de la forte densité de population ou de la pauvreté en forêts naturelles, le bois est rare - Chine, Asie du Sud, Proche-Orient, Afrique du Nord - la consommation tombe à un demi-mètre cube et moins. Les chiffres du tableau 3, tirés d'enquêtes de consommation dans un certain nombre de pays, donnent une idée des variations entre ces moyennes.

Etant donné que le gros du bois de feu n'entre pas dans l'économie monétaire, il n'est pas étonnant que sa consommation apparaisse peu sensible aux variations dans les revenus sur presque toute la gamme que présentent ces derniers dans les pays en développement. L'analyse des moyennes nationales par habitant en 1971 révèle une faible corrélation négative entre consommation de bois de feu et croissance des revenus en Asie, mais aucune corrélation discernable en Afrique et en Amérique latine. On peut faire des constatations similaires à l'intérieur d'un même pays. En Thaïlande, par exemple, la consommation de combustibles ligneux dans quatre des cinq différents groupes de revenus est approximativement la même, tandis que dans le groupe aux revenus les plus élevés elle est sensiblement plus basse. En Tanzanie, on ne constate aucune différence significative dans la consommation moyenne par habitant des groupes de revenus englobant les 90 pour cent plus pauvres de la population rurale, alors que dans le groupe des revenus les plus élevés elle est de 10 pour cent inférieure.

Dans les zones urbaines, la corrélation entre consommation de combustibles ligneux et revenus est sensiblement plus marquée, du fait qu'une plus grande proportion du bois y est habituellement vendue ou troquée. L'élasticité-revenu de la demande est peut-être légèrement positive, sauf pour les classes aisées.

Lorsqu'il existe un marché du combustible, le facteur prix prend une importance primordiale et le bois devient finalement moins compétitif en raison de son rendement thermique moindre et des coûts élevés de distribution. Par ailleurs, l'emploi d'autres combustibles exige l'achat de fourneaux, ce qui peut être un obstacle majeur pour les ménages à bas revenus, même si le prix relativement moins élevé de ces combustibles permet d'économiser ultérieurement sur les frais de fonctionnement. Ainsi, la principale entrave à l'introduction de nouveaux combustibles, même dans les villes, est tout simplement le fait que les gens n'ont pas les moyens d'acheter les appareils nécessaires à leur utilisation.

Lorsque le bois est remplacé par un autre combustible, c'est tout d'abord par un autre combustible ligneux, le charbon de bois, qui a une valeur calorifique par unité de poids double de celle du bois et un rendement énergétique meilleur. Ainsi, son transport sur de plus grandes distances est économique. C'est à maints égards un combustible de haute qualité et qui peut être moins coûteux que le bois pour les besoins domestiques. Il ne fait pas de fumée, et ses caractéristiques de stockage et de combustion, de même que la saveur qu'il communique aux aliments, contribuent sans aucun doute à la faveur dont il jouit. Les réchauds à charbon de bois sont simples et permettent de l'employer avec une mise de fonds très modeste.

Comme 30 à 50 pour cent de la valeur calorifique du bois est perdue lors de sa conversion en charbon, il peut être plus rentable d'utiliser du bois de feu lorsque l'on en dispose à proximité et que son transport coûte peu. En raison de sa plus grande facilité de transport - avantage un peu compromis par son encombrement et par les pertes à la manutention dues à sa friabilité - le charbon de bois devient plus intéressant sur de plus grandes distances. L'équilibre entre bois et charbon de bois et les limites à l'approvisionnement économique de ce dernier dépendent des prix de revient et des frais de transport, ainsi que des prix de vente respectifs du charbon de bois et des autres combustibles. Une étude récente effectuée en Afrique orientale montre que le bois est plus intéressant jusqu'à une distance de transport routier de 82 kilomètres, et le charbon de bois au-delà de cette distance (Earl, 1975). Dans de nombreuses régions, le charbon de bois est transporté sur plusieurs centaines de kilomètres et fait même l'objet d'un commerce international.

Etant donné que la plus grande partie du bois de feu utilisé est récoltée en vue de l'autoconsommation au fur et à mesure des besoins, et que sa collecte et son transport dans les zones rurales sont essentiellement faits par des hommes et des animaux, son approvisionnement se limite généralement aux zones qui sont à distance de marche du consommateur. Selon une enquête récente en Inde, les villages situés à l'intérieur ou en lisière des forêts y puisent tout le combustible (bois et autres matières végétales) dont ils ont besoin. Dans un rayon de 10 kilomètres, la forêt fournit encore 70 pour cent du combustible utilisé, tandis qu'au-delà de 10 kilomètres cette proportion diminue régulièrement pour devenir pratiquement nulle à environ 15 kilomètres (Mathur, 1975). Ce schéma se retrouve dans de nombreuses autres régions.

Quoique le bois de feu destiné à la commercialisation parcourt de bien plus grandes distances, les zones d'approvisionnement sont encore très limitées. Le bois est un combustible d'un rendement relativement faible par comparaison avec les autres combustibles. Ayant un rapport poids/rendement calorifique et donc un rapport poids/valeur élevé, il ne permet généralement d'amortir le coût du transport que sur de faibles distances. Dans la région des savanes au Nigéria, par exemple, le bois de feu est transporté par route jusqu'à des distances de 100 kilomètres, mais la limite normale est plutôt inférieure à 50 kilomètres.

Le caractère localisé des sources d'approvisionnement se traduit par une pression croissante sur le couvert végétal ligneux, arborescent et autre, au voisinage des agglomérations et des industries de transformation utilisant des combustibles ligneux. Il tend également à faire rechercher d'autres sources de bois plus accessibles, telles que les arbres de plantation, résidus de coupes forestières et de transformation, bois usagés, etc. Et c'est ainsi qu'une proportion croissante du bois de feu provient de sources autres que les peuplements forestiers. En 1972, on a observé en Thaïlande que 57 pour cent du bois ont été tirés de coupes hors forêts et de déchets de bois; à Sri Lanka, plus de la moitié provenait de plantations d'hévéas et de cocotiers. En Tunisie, en 1973, près de quatre cinquièmes venaient d'arbustes et de cultures arborescentes.

Il peut donc être erroné d'assimiler l'usage des combustibles ligneux à une ponction sur la forêt, car on risque d'en tirer de fausses conclusions pour la planification des ressources futures. A la longue, cependant, une demande

Tableau 2. - Budgets énergétiques de villages types dans diverses régions du monde
(millions de kcal/habitant/an)1


Bihar, Inde

Hu-nan oriental, Chine

Plateau tanzanien

Nigéria septentrional

Mexique septentrional

Bolivie, Andes

Combustibles organiques

 

Combustibles ligneux

0,25

5 00

5,50

3,75

3,57

8,33

Autres2

0,75

5 00

-

-

3,57

-

Energie commerciale

0,04

0,87

-

0,03

9,19

-

Energie humaine

0,75

0,75

0,75

0,71

0,89

0,83

Energie animale

1,88

1,25

-

0,18

1,78

2,50

Total

3,67

7,87

6,25

4,67

15,43

11,66

a) usage domestique

1,00

5,00

5,50

3,75

4,25

8,32

b) agriculture

1,82

2,07

0,57

0,72

10,25

1,68

c) autres3

0,85

0,80

0,18

0,18

0,90

1,65

1Toutes les données se rapportent à l'énergie brute.
2Fumier animal et résidus agricoles.
3Transport, traitement des récoltes, etc.

SOURCE: adapté de Makhijani & Poole, Energy and agriculture in the Third World. Cambridge, Mass., Ballinger.

Tableau 3. - Structure de la consommation de combustibles ligneux dans certains pays



Année


Consommation moyenne de combustibles ligneux par habitant/an

par du charbon de bois dans la consommation totale de combustibles de ligneux

Part de la consommation domestique dans la consommation totale de combustibles ligneux

Part de la consommation urbaine dans la consommation domestique totale

(m3)

(%)

(%)

(%)

Gambie

1973

1,61

26

85

25

Inde

1970

0,38

..

..

..

Kenya

1960

1,00

6

98

..

Liban

1959-63

0,17

37

98

20

Soudan

1962

1,66

42

98

15

Tanzanie


1960-61

1,14

..

97

3

1968-69

2,29

3

93

4

Thaïlande

1970

1,36

46

91

12

Ouganda

1959

1,53

..

92

..

Sources: Rapports des enquêtes faites avec l'aide de la FAO au Kenya, au Liban, au Soudan, en Thaïlande, en Tanzanie et en Ouganda; Rapport non publié sur une enquête de l'ODA en Gambie; Commission nationale de l'agriculture, Inde (voir bibliographie pour les titres complets), aussi intense peut se solder non pas seulement par la destruction de la forêt, mais aussi par la disparition complète de bout couvert arborescent et arbustif. C'est ainsi que dans la plaine du Gange, densément peuplée, le couvert forestier est tombé à 0,35 pour cent de la superficie terrestre au Bengale occidental et à environ 2 pour cent en Uttar Pradesh.

FABRICATION DE CHARBON DE BOIS EN TUNISIE comme le bois est rare, on obtient ainsi plus de calories

L'impact de cette demande est particulièrement sensible autour des agglomérations et des centres industriels de transformation, où elle est le plus concentrée. Les 3 millions de mètres cubes de bois consommés à Bangkok, par exemple, font sentir leur effet sur une grande partie du territoire thaï landais. Même dans une région peu peuplée comme le Sahel, les zones aux alentours des petites et moyennes agglomérations sont très déboisées; autour d'un centre de pêche de cette région, où le séchage de 40 000 tonnes de poisson nécessite 130 000 tonnes de bois par an, la forêt est ravagée jusqu'à 100 kilomètres à la ronde. Et le mal gagne à une vitesse effrayante. C'est ainsi qu'autour d'une ville du Sahel où récemment encore personne n'allait chercher du bois de feu à plus de 50 kilomètres, il est fréquent qu'on parcoure maintenant 100 kilomètres dans ce but.

Une conséquence, et non des moindres, de cette demande urbaine est de conférer aux ressources en bois de feu une valeur monétaire, de sorte qu'elles deviennent inaccessibles aux populations rurales qui s'approvisionnent elles-mêmes à ces sources. Une étude récente dans le centre de Java montre que tel est surtout le cas dans les régions les plus pauvres, précisément parce qu'elles offrent trop peu d'autres sources possibles de profit monétaire (Wiersum, 1976).

L'utilisation intensive de bois de feu a aussi d'autres conséquences. Lorsqu'il devient trop rare ou trop cher, on se rabat le plus fréquemment sur les déjections animales et les résidus agricoles, d'où appauvrissement du potentiel productif du sol. Détourner le fumier animal de son usage agricole équivaut à brûler des aliments pour cuire des aliments. On a calculé qu'une tonne de bouse de vache brûlée signifie la perte de quelque 50 kilogrammes de céréales vivrières. Bien que les estimations varient très largement, il semble que la quantité totale de bouse de vache utilisée comme combustible dans certaines parties de l'Asie, du Proche-Orient et de l'Afrique soit de l'ordre de 400 millions de tonnes en poids humide.

Avec l'accroissement démographique, on risque, en détournant ainsi des éléments fertilisants de la production agricole, de déclencher ou d'accélérer un processus cumulatif. A moins d'être compensé par l'application d'engrais chimiques, l'emploi du fumier comme combustible se traduira tôt ou tard par une baisse des rendements à l'hectare qui, à son tour, incitera probablement à mettre en culture de nouvelles terres. Si, pour ce faire, on doit encore empiéter sur la forêt, il se peut que les perspectives quant aux futures disponibilités d'énergie domestique s'assombrissent encore et qu'il faille brûler plus de fumier pour répondre aux besoins dans ce domaine.

A mesure que le bois de feu se raréfie, le ménage, et surtout la femme rurale doit se donner davantage de mal pour en trouver. Alors qu'il y a quelques années, on pouvait le ramasser au voisinage immédiat de la plupart des habitations, il faut maintenant aller le chercher à une demi-journée de marche de distance. Sa collecte mobilise ainsi toujours plus de main-d'œuvre rurale. Même dans les régions où sévit un chômage rural généralisé, cette activité peut sérieusement nuire à d'autres pendant les périodes de l'année où il y a une forte demande de main-d'œuvre.

La pénurie de combustible organique de ramassage pèse d'une manière disproportionnée sur les plus pauvres. S'il devait être acheté aux prix actuels, le combustible absorberait jusqu'à 25 pour cent du revenu des ménages dans les régions pauvres des Andes et de la zone sahélienne. Les pauvres n'ont guère la possibilité de remplacer par des combustibles commerciaux les combustibles organiques à mesure que ceux-ci disparaissent. Pour des millions d'individus, la conséquence la plus grave de cette raréfaction du bois est qu'elle les prive peu à peu des moyens de cuisson et d'un minimum de chauffage.

Comment répondre à ces énormes besoins en bois de feu dans les pays en développement? C'est la question qu'il faut aborder avec quelque prudence. Si, en effet, le bois est l'heure actuelle le combustible prédominant, il ne s'ensuit pas pour autant qu'il sera toujours celui qui convient le mieux. Pendant les cinq à dix ans que requiert une plantation forestière pour produire du bois de feu de dimension exploitable, il se peut qu'on parvienne dans une région donnée à accroître suffisamment les revenus de la population pour lui permettre d'acheter du pétrole ou d'autres combustibles commerciaux; alors pourra-t-on mieux utiliser dans ce sens les moyens à mettre en œuvre pour créer cette plantation. De même, il sera peut-être préférable de regarnir les pentes érodibles dénudées par l'extraction de bois de feu avec des plantations de rapport plutôt que des essences pour la production de combustible, et plus efficace, pour éviter le détournement des déjections animales et des résidus agricoles, de recourir à la fabrication de biogaz, qui convertit la matière organique en une source d'énergie utilisable, le méthane, tout en donnant de l'engrais organique comme sous-produit.

Toutefois, dans l'immédiat, ce sont le bois et les autres matières organiques disponibles localement qui continueront à fournir la plus grande part de l'énergie nécessaire aux populations rurales des pays en développement. Vu leurs maigres moyens actuels et sans doute futurs, les pauvres ne peuvent s'offrir rien d'autre. Pour répondre à la demande croissante de combustibles ligneux et limiter les conséquences néfastes qui peuvent en résulter pour les forêts, il est urgent de redoubler partout d'effort pour satisfaire les besoins d'énergie domestique, notamment dans des régions comme le Sahel, la plaine du Gange, certaines parties de Java, les Andes et, éventuellement, certaines régions de la Chine où la pénurie de combustibles ligneux sévit déjà ou est imminente.

En dehors de ces régions critiques, il en existe beaucoup où il serait peut-être plus rationnel de recourir au bois qu'à d'autres sources d'énergie. Comme il se trouve partout et se renouvelle, on peut aisément l'écouler sur des marchés dispersés et éloignés. On peut l'utiliser et le produire à très peu de frais, sans devises étrangères et moyennant des techniques simples, lui faire occuper des terres impropres à l'agriculture et en tirer de la matière organique au profit des cultures vivrières.

Pour répondre à la demande de combustibles ligneux aux fins d'énergie, il y a divers moyens. Le premier consiste à utiliser le bois plus efficacement. Les façons traditionnelles de s'en servir pour la cuisson et le chauffage laissent en général beaucoup à désirer sur le plan de son rendement énergétique. On a calculé que pour cuire les aliments sur un foyer ouvert, brûlant lentement, il faut environ cinq fois plus d'énergie qu'avec un réchaud à pétrole (Makhijani et Poole, 1975). D'une étude effectuée en Indonésie, il ressort qu'avec les types usuels de réchauds à bois 94 pour cent de la valeur calorifique du bois sont gaspillés en pure perte; des améliorations simples apportées à la préparation du bois et à la forme du réchaud et du récipient de cuisson permettent de réduire de 70 pour cent la consommation de bois (Singer, 1961). La mise de fonds nécessaire à l'achat du réchaud et du récipient est évidemment un obstacle à la mise en pratique de ces améliorations. Pourtant, le coût en est peu élevé et probablement inférieur à celui nécessité par l'adoption de n'importe quel autre combustible.

De par son caractère renouvelable, la forêt permet aussi une production soutenue de combustible ligneux, à la condition qu'un système d'aménagement et d'exploitation rationnel soit instauré avant que sa destruction n'atteigne un point irréversible. Bien que cela suppose souvent un degré d'organisation et de contrôle de la gestion difficile à obtenir, ce n'est pas forcément le cas. Si les efforts dans ce sens échouent souvent, c'est parce qu'on aborde la gestion et le contrôle de l'exploitation des poteaux et du bois de feu dans un esprit essentiellement négatif, axé surtout sur une réglementation prohibitive. Une optique plus constructive et novatrice s'impose. C'est ainsi, par exemple, que dans une région de l'Inde centrale on a réussi à stopper la destruction des forêts et à assurer une production soutenue de bois de feu par l'instauration d'un système de contrôle pouvant être mis en œuvre par les populations locales dans le cadre même de leurs coutumes tribales.

Un autre moyen important pour accroître les disponibilités de combustibles ligneux est de transformer le bois en charbon de bois. Celui-ci pouvant être transporté économiquement sur de plus longues distances, la production de combustible ligneux sous forme de charbon de bois peut s'étendre à des zones beaucoup plus vastes que celle de bois destiné à être brûlé à l'état brut.

Bien que les caractéristiques du charbon de bois varient selon la matière première utilisée et qu'il faille utiliser des essences bien déterminées pour obtenir un charbon propre à certains usages particuliers, pratiquement tous les bois se prêtent à la fabrication de charbon de bois. Pour sa production, on peut donc utiliser l'immense masse des bois autres que les essences commerciales, qui autrement est détruite sous les tropiques par les défrichements aux fins d'agriculture itinérante ou sédentaire, ou bien encore laissée à l'abandon par les exploitations forestières. Des études récentes visant à déterminer les volumes éventuellement disponibles pour la carbonisation ont donné les chiffres de 100 à 200 mètres cubes à l'hectare dans les futaies tropicales du Surinam, 75 mètres cubes à l'hectare dans la région du Terai au Népal, 50 mètres cubes à l'hectare en Côte-d'Ivoire et environ 88 mètres cubes dans la région du campo cerrado au Brésil. Une partie de ces volumes pourrait également être utilisée comme bois de trituration ou comme bois de service, mais le combustible constituera bien souvent le débouché le plus intéressant.

Avec la tendance actuelle, dans les forêts tropicales, à l'exploitation par coupe à blanc suivie de replantation, la fabrication de charbon de bois à partir de la fraction non commercialisable du matériel sur pied est appelée à constituer un outil important de l'aménagement forestier. C'est ainsi qu'en Ouganda, où l'on a introduit avec succès la carbonisation des résidus de coupe, la production de charbon de bois est passée en dix ans de 200 à 63 700 tonnes (Earl, 1975). Une exploitation anarchique de la forêt pour le charbon de bois serait cependant tout aussi destructive que la coupe incontrôlée de bois de feu.

On peut aussi fabriquer du charbon avec du bois provenant de plantations forestières mais, vu le faible taux de conversion de la carbonisation, L'opération est généralement peu rentable si l'on tient compte du coût de production du bois. Les plantations forestières peuvent toutefois être compétitives lorsqu'elles permettent de concentrer les approvisionnements à proximité des marchés de consommation, et réduire ainsi les frais de transport.

Une des caractéristiques du charbon de bois est sa facilité de fabrication. Le gros du charbon de bois produit dans le monde se fabrique dans des meules ou des fours. La meule en terre est le procédé le plus simple; elle ne requiert ni mise de fonds importante, ni main-d'œuvre spécialisée.

On obtient un bien meilleur rendement de la carbonisation dans les fours de distillation, qui permettent la récupération des produits gazeux et volatils. Mais ce procédé exige un investissement important dans le four lui-même et dans le matériel auxiliaire (groupe électrogène, raffinerie et entrepôt) nécessaire à l'exploitation des sous-produits. Leur rentabilité étant fonction de leur utilisation à grande échelle, ces fours trouvent surtout leurs applications dans l'industrie. On s'efforce depuis peu de mettre au point des systèmes tels que les distillateurs transportables, qui combinent les avantages des deux procédés.

On peut également créer, ou recréer des sources de combustibles ligneux par la plantation d'essences adaptées à ces fins. Comme elles exigent surtout de la terre, de la main-d'œuvre et du temps, ces plantations de bois de feu permettraient à des populations rurales pauvres de produire du combustible à un coût raisonnable. Peut-être est-ce là la meilleure solution pour des populations qui n'ont pas les moyens d'investir les sommes requises par toutes les autres catégories de combustibles, hormis ceux d'origine organique, ou qui vivent dans des régions trop écartées pour qu'on puisse les approvisionner économiquement en combustibles commerciaux.

Le succès de certains projets de création de plantations de bois de feu dans le cadre de l'auto-assistance, par exemple en Chine, en Inde et en République de Corée, tient apparemment dans une large mesure à ce qu'on a su y faire participer les populations en cause. Il ne s'agit pas simplement d'obtenir que les gens réservent des terres et fournissent la main-d'œuvre, mais aussi de leur faire admettre que le bois n'est plus un bien gratuit que l'on peut prélever à loisir dans la forêt.

Comment mesurer la consommation de combustibles ligneux

La rareté des données quantitatives sur la consommation de bois et de charbon de bois dans les pays en développement tient principalement à des problèmes de mesure; en effet, le bois de feu étant coupé et ramassé sur place par les membres de la famille qui l'utiliseront, la plus grosse part échappe au contrôle, et seule une fraction minime apparaît dans les statistiques de production, ou passe par les circuits commerciaux, ou les entreprises de transport qui tiennent un compte de leurs activités. Par conséquent, le seul moyen qu'on ait de mesurer le bois est sur les lieux où il est consommé. En fait, toutes les informations résumées dans le tableau 3 ont été obtenues par des enquêtes de consommation d'un genre ou d'un autre à l'occasion desquelles les mesures ont été effectuées à un moment donné et non sur toute l'année. De telles enquêtes ne peuvent se faire que sur une base d'échantillonnage réduite, car la consommation est très dispersée tant sous l'angle de l'espace que de la quantité. Il peut être difficile d'arrêter le plan d'enquêtes par sondage suffisamment précises lorsque, comme c'est le cas ici, on ne sait pas grand-chose des caractéristiques propres à la population qui doit en faire l'objet.
D'autres problèmes de mesure proviennent des propriétés physiques du bois de feu: il est malaisé de mesurer le volume de tas de bois constitués de morceaux petits et irréguliers, et le rapport entre volume et poids, plus facile à apprécier, varie souvent beaucoup selon, l'époque de l'année. Une évaluation précise requerrait donc des mesures continues ou répétées sur douze mois. C'est pourquoi les estimations du tableau 3 de même que les extrapolations qui en sont tirées, ne sauraient être considérées comme exactes; il en est ainsi, par exemple, des deux estimations très divergentes concernant la Tanzanie.

La plupart des projets réussis de plantation de bois de feu se caractérisent aussi par un bon soutien technique tant sous l'angle de la fourniture de plants, que sous celui des conseils et de l'assistance spécialisés. En République de Corée par exemple, où 11 000 villages ont entrepris la création ou l'extension de plantations de bois de feu pour l'exercice 1976-77, avec une main-d'œuvre fournie par les habitants, le gouvernement, par l'intermédiaire d'une section de vulgarisation du service forestier créée à cet effet et bien pourvue en personnel, dispense l'assistance technique nécessaire pour choisir les sites de plantation, organiser la production et la distribution des plants et diriger l'établissement et l'entretien des plantations. Les coûts de cet encadrement, de même que ceux des plants, des engrais et autres fournitures, sont entièrement pris en charge par le gouvernement.

L'importance des services techniques ainsi assurés pour subventionner les plantations rurales de bois de feu donne à entendre plus ou moins explicitement qu'on en attend des bénéfices qui dépassent probablement la simple valeur du bois produit. On n'a guère étudié jusqu'à présent les coûts et avantages socio-économiques des plantations de bois de feu mais, selon les quelques données dont on dispose, leur effet bénéfique sur l'environnement et, partant, sur la productivité agricole serait très important et ferait nettement pencher la balance en faveur des avantages par rapport aux coûts. Ce que montrent bien ces données c'est que la compétitivité des plantations de bois de feu est très sensible au coût de la main-d'œuvre. Aussi, le choix entre plantations de bois de feu et autres sources possibles d'énergie pourrait-il évoluer très rapidement.

La rentabilité de la production de bois de feu apparaît un peu plus clairement lorsqu'il s'agit de plantations créées en vue de la vente du bois. D'une manière générale, la rentabilité commerciale de la production de bois de feu dépend beaucoup de la distance du lieu d'exploitation aux marchés, de la richesse de la station, et du coût du bois de feu provenant des forêts existantes. C'est ainsi que d'après une étude récemment effectuée au Nigéria, la distance limite de rentabilité pour les plantations de neem peut être trois fois plus grande pour des stations de qualité I que pour des stations de qualité III, tandis que sur aucune des station: de qualité IV la production commerciale de bois de feu n'est possible. On a aussi constaté que, les autres coûts étant égaux par ailleurs, si l'on peut se procurer le bois de feu à la source, c'est-à-dire dans les forêts existantes, à la moitié du prix du bois sur dans les plantations de bois de feu, le premier reviendrait au même prix que le second pour une distance de transport double, et pour une distance triple si l'on pouvait l'avoir gratuitement (Ferguson, 1973).

La production de bois de feu exige un choix attentif des essences et la mise au point de techniques de reboisement adaptées aux conditions locales. Du fait que les branches, les ramilles et pratiquement toutes les parties de l'arbre à l'exception des feuilles stockent du carbone, donc de l'énergie calorifique, le premier critère de choix des essences destinées à cet usage est la production de matière sèche par hectare et par an. Les meilleures essences pour le bois de feu ne seront pas forcément celles qui conviennent le mieux pour la production de bois d'œuvre ou de service. Il se peut, en outre qu'on doive adopter des densités, espacements et durées de révolution très différents pour obtenir une production optimale de matière sèche. Pour les plantations en boqueteaux dans les exploitations agricoles, il faudra choisir des essences faciles à installer et à aménager. Dans beaucoup de cas, un autre critère important sera sans doute la possibilité d'obtenir en même temps que le bois de feu d'autres produits tels que poteaux de construction, fourrage, huiles essentielles, fruits, etc., ou des avantages supplémentaires tels qu'ombrage, protection contre le vent, etc.

C'est à juste raison que l'on a parlé, à propos des combustibles ligneux, de «cette autre crise de l'énergie», qui «sera probablement plus longue et plus difficile à surmonter» que celle due à l'augmentation du prix des produits pétroliers (Eckholm, 1975). En gros, un tiers de la population mondiale dépend du bois pour cuire ses aliments et se chauffer. Pour la très grande masse du tiers monde qui n'a pas les moyens de recourir aux sources commerciales d'énergie, la nécessité de maintenir des approvisionnements suffisants en bois et autres combustibles non commerciaux pour satisfaire à ses besoins essentiels minimaux constitue un problème au moins aussi important que celui du prix des produits pétroliers pour les pays qui peuvent utiliser et utilisent ces sources commerciales d'énergie.

Procurer davantage de combustibles ligneux ne saurait être qu'un des moyens possibles pour répondre aux besoins croissants d'énergie de ceux qui, à l'heure actuelle, dépendent du bois à cet égard. Or, il est évident que des centaines de millions de gens continueront à être trop pauvres pour tirer leur énergie domestique d'autres sources que le bois et les divers combustibles organiques. Mais en fait il est possible d'accroître les disponibilités de combustibles ligneux: en utilisant plus efficacement le bois, en aménageant de façon plus productive les forêts existantes, en élargissant l'offre par la conversion du bois en charbon de bois, et en intensifiant la production de bois de feu par des plantations ou l'association de la sylviculture et de l'agriculture.

On dispose du savoir technique nécessaire. Bien qu'il y ait encore beaucoup à faire pour adapter ce savoir aux conditions locales particulières, c'est surtout dans le domaine institutionnel et économique qu'on manque d'informations. Il faudrait en savoir beaucoup plus sur les quantités de combustibles ligneux utilisées dans différentes situations. Qu'arrive-t-il au juste lorsque le combustible ligneux commence à manquer ? Quelle solution aux problèmes écologiques, économiques et sociaux qui en résultent serait la plus efficace et la plus rentable dans une situation donnée? Comment encourager les intéressés à adopter cette solution, et comment les aider à la mettre en application?

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