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Livres

Un arbre fourrager pour les zones arides

Prosopis tamarugo: arbuste fourrager pour zones arides. M.A. Habit, D. Contreras T. et R.H. González. Etude FAO: Production végétale et protection des plantes, N° 25. Rome, 1981. 110 p. Prix: $U.S.4,80.

Compte rendu par PETER WOOD

Les auteurs de cet ouvrage sont des spécialistes ayant une vaste expérience, en particulier dans les régions du nord du Chili d'où Prosopis tamarugo est originaire. Ils présentent une étude qui restera certainement pendant longtemps un précieux ouvrage de référence.

Le livre est divisé en quatre parties. La première décrit le genre Prosopis; la deuxième traite en détail de P. tamarugo; la troisième décrit son rôle dans la production animale; enfin, la quatrième examine les caractéristiques physiques de la Pampa del Tamarugal, lieu d'origine de cet arbre et dans lequel il a été planté avec succès.

Les descriptions des espèces légumineuses du nord du Chili sont complètes et indiquent leurs nombreuses utilisations. Six espèces importantes de Prosopis sont identifiées: P. affinis, P. alba, P. chilensis, P. nigra, P. pallida et P. tamarugo. Après avoir décrit les paysages du Grand Nord chilien et les ressources des arbres à usages multiples qu'il renferme, les auteurs présentent ce qui est en fait une monographie d'un projet mené dans cette région désertique, à environ 20° de latitude S., par la Corporación de Fomento de la Producción (CORFO). Les conclusions auxquelles on est parvenu au bout de cinq ans sur l'utilisation du tamarugo peuvent se résumer comme suit: l'espèce vient bien dans des sols à croûte saline où la nappe phréatique se trouve entre 2 et 10 m de profondeur; elle est capable, en conditions de forte humidité atmosphérique, d'absorber l'eau par son système foliaire et de la transporter vers la rhizosphère; ses feuilles et ses gousses ont une grande valeur nutritive. Le rendement annuel en fruits et en feuilles obtenu à l'âge de 40 ans, avec une densité de 55 arbres/ha, est estimé à plus de 16 t par hectare.

Des graphiques indiquent les rapports hauteur/âge, diamètre de la cime/ âge et production fourragère/âge. Chose étonnante, on n'a observé que peu de variation dans la croissance et les rendements; les auteurs ne font aucun commentaire sur la possibilité de variation génétique à l'intérieur de l'espèce, bien qu'ils s'étendent avec force détails sur les expériences faites pour déterminer l'aptitude de la plante à absorber et transporter l'eau. Le chapitre traitant de la plantation et de la conduite des peuplements décrit longuement les techniques de récolte des graines et de pépinière utilisées dans le projet CORFO, mais les auteurs ne précisent pas si ces recommandations très définies résultent d'essais détaillés. On aimerait avoir par exemple les résultats des essais effectués dans des sachets de polyéthylène de 12 cm de diamètre et 30 cm de long. De même, il serait intéressant de savoir sur quel argument scientifique s'appuie la recommandation de veiller à ce que les racines ne poussent pas hors du sachet de plastique. L'ouvrage contient d'excellents dessins montrant les systèmes de plantation dans les sols à croûte saline et l'utilisation de poches de plastique pour l'arrosage à débit lent. Les photographies des plantations de la CORFO sont remarquables.

Les différentes espèces de Prosopis se prêtent particulièrement à l'agrosylviculture en zones arides (DESSIN ORIGINAL DE D. CIGLER)

Croquis d'un Prosopis tamarugo âgé de deux ans et demi montrant le système radiculaire et deux racines principales. Les racines se concentrent M où l'humidité est le plus forte. Près de Refresco, dans la Pampa del Tamarugal, au nord du Chili. (ADAPTÉ PAR D. CIGLER D APRÈS UN ORIGINAL DE F. SUDZUKI)

Comme on peut s'y attendre à propos d'une légumineuse indigène, l'entomologie fait l'objet d'un chapitre fourni, avec des informations détaillées tant sur les insectes pollinisateurs que sur les ennemis des graines.

La section sur la production animale donne des informations très détaillées sur la valeur nutritive du tamarugo, bien que l'on puisse critiquer le fait que les pourcentages soient donnés avec deux décimales alors que la précision des expériences (aucune limite de confiance n'est indiquée) ne le justifie manifestement pas. Néanmoins, la charge estimée de 3,5 ovins/ha est intéressante, et il apparaît que le tamarugo produit un fourrage de valeur nutritive équivalant à celle d'un foin de bonne qualité. Les renseignements sur la production de laine de différentes races ovines, nourries de tamarugo, montrent que l'utilisation agroforestière de cet arbre offre de grandes promesses.

La description géographique de la zone du projet est le fruit d'un travail consciencieux, mais n'apporte que peu de chose pour la connaissance de P. tamarugo et de ses possibilités en tant qu'arbre fourrager. Le livre contient enfin une bibliographie comportant l 13 références.

Les auteurs ont fourni un ouvrage de valeur, qui devrait inspirer et guider tous les experts travaillant dans des régions tout aussi inhospitalières et qui donne en particulier des exemples de lignes de recherche. En revanche, on regrette l'absence d'une description de la variation génétique dans cette espèce et de sa valeur en tant que source de matériel génétique, sujets d'importance pour les chercheurs qui désirent introduire le tamarugo comme essence exotique. Peut-être cela fera-t-il l'objet d'une publication ultérieure.

PETER WOOD, membre du Département des forêts Université d'Oxford, Royaume-Uni.

Invertébrés à protéger

IUCN Invertebrate Red Data Book. Rédigé par Susan Wells, Robert Pyle et Mark Collins. Gland, Suisse, Union internationale pour la conservation de la nature et de frais de port.

Ce dernier volume de la série des «Red Data Books» de l'UICN, qui vient de paraître, est la première liste d'espèces d'invertébrés menacées que l'on ait tenté d'établir à l'échelle mondiale, en la reliant au rôle de ces espèces dans la nature et à leur utilité pour l'homme.

Il existe 1,4 million d'espèces connues d'invertébrés, contre 46 000 espèces de vertébrés: mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons. Il y en a sans doute entre 2 et 10 millions qui n'ont pas encore été décrites, vivant dans les profondeurs des océans ou au cœur des forêts tropicales. Leur valeur potentielle pour l'homme risque de ne jamais être découverte, selon les auteurs, parce qu'elles disparaissent rapidement sous l'effet de la pollution, de la destruction des forêts et des empiétements de l'homme sur leurs habitats.

SUR UN MARCHÉ AU NIGER les criquets Brilles sont ici un mets de choix

Les invertébrés constituent des maillons importants des chaînes alimentaires, et ils jouent un rôle essentiel dans le cycle des éléments nutritifs, ainsi que dans le maintien de la structure et de la fertilité des sols, comme le soulignent les auteurs. Ils assurent la pollinisation des plantes à fleurs, sont un moyen de lutte naturel contre les ravageurs, entrent dans la fabrication des médicaments et fournissent des produits aussi divers que la soie, les teintures, le miel et la nacre pour - la fabrication de boutons.

Ce volume innove en ce sens qu'il contient un chapitre sur les communautés menacées. Onze exemples sont donnés de forêts tropicales, grottes, marécages, biotopes secs, milieux marins et zones renfermant une diversité exceptionnelle d'espèces. Ils illustrent des cas dans lesquels les activités humaines peuvent mettre en danger de grandes populations uniques d'invertébrés.

Pour se procurer cet ouvrage s'adresser à: Conservation Monitoring Centre, 219c Huntingdon Road, Cambridge, Royaume-Uni; UICN, CH-1196 Gland, Suisse; Unipub, Box 433,

Murray Hill Station, New York, N.Y. 10016, Etats-Unis. L'ouvrage a été établi avec le concours du Fonds mondial pour la nature et du Programme des Nations Unies pour l'environnement.

L'agroforesterie en Afrique

Agro-forestry in the African humid tropics préparé sous la direction de L.H. MacDonald. Université des Nations Unies. New York, Unipub, 1982, 162 p. Prix: $U.S.18,25.

Il s'agit des actes d'une session d'étude tenue à Ibadan (Nigéria) en 1981, sous le patronage conjoint de l'Université des Nations Unies et du Centre de recherches pour le développement international, en collaboration avec le Conseil international pour la recherche en agroforesterie, l'Institut international d'agriculture tropicale, l'université d'Ibadan et le Département fédéral nigérien d'agronomie forestière. Dans cette publication, les gestionnaires des ressources forestières et les agronomes examinent les principes de l'agroforesterie, donnent un aperçu de ses systèmes traditionnels, évaluent les systèmes taungya et analysent les tendances de ce type d'exploitation des terres. On y trouve des informations provenant de 14 pays d'Afrique, tant francophones qu'anglophones, mais nombre des sujets traités s'appliquent aussi aux régions tropicales d'Asie et d'Amérique latine.

Un chapitre est consacré aux données techniques concernant les projets d'agroforesterie. Agro-forestry in the African humid tropics traite de l'évolution future de l'agroforesterie eu égard en particulier aux différents éléments de ce système de production. Il reste toutefois à convaincre les paysans qui s'acquittent des travaux agricoles proprement dits de la nécessité de l'agroforesterie.

Pour une nouvelle dimension sociale de la forêt

Socio-economic effects and constraints in tropical forest management préparé sous la direction de E.G. Hailsworth. John Wiley & Sons, 1982, 133 pages.

Compte rendu par ERIC HYMAN

Cet ouvrage rassemble 19 communications présentées à un séminaire qui s'est tenu à Dehra Dun (Inde), en 1981, et qui était organisé par l'International Federation of Institutes of Advanced Study avec le concours financier de l'Organisme norvégien pour le développement international (NORAD).

Etant donné que les causes premières des problèmes les plus pressants et les plus persistants dans le secteur forestier des pays en développement sont d'origine socio-économique, le sujet est assurément important. S'il est bon que les forestiers se mesurent à ces questions, il faut néanmoins qu'ils le fassent dans une optique interdisciplinaire. Il eût par conséquent été préférable que des sociologues et des économistes contribuent également à la rédaction de cet ouvrage, qui est surtout l'œuvre de forestiers.

En outre, il y a déséquilibre dans les aires géographiques couvertes par les communications. Cinq d'entre elles traitent de l'Inde, quatre sont d'ordre général, deux concernent le Kenya, et une chacun des pays et régions suivants: Amérique centrale, Brésil, Indonésie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Philippines, République-Unie de Tanzanie et Thaïlande.

INDE. AGROFORESTERIE DANS L ETAT DU GUJURAT il faut mettre au point des projets forestiers dynamiques

Le reproche le plus sérieux que l'on puisse faire à cet ouvrage est que, bien qu'il rassemble une masse considérable d'informations, une bonne part n'a aucun rapport avec le sujet annoncé dans le titre. Nombre des communications font surtout l'historique de la forêt, ainsi que de la politique et de la législation forestières dans tel ou tel pays ou région, et portent principalement sur l'étendue du couvert forestier et les taux de déboisement, et sur les diverses productions des forêts.

E.L. HYMAN, planificateur de l'environnement à l'Office of Technology Assessment du Congrès des Etats-Unis

Le prix des bois en Australie

Log pricing in Australia: policies, practices and conséquences. R.N. Byron et J.J. Douglas. BFE Press, P.O. Box 967, Canberra, ACT 2601, Australie, 98 pages.

Compte rendu par P.A. WARDLE

Les objectifs de cette étude sont: (a) examiner les différentes méthodes possibles de fixation du prix de vente des bois provenant des forêts domaniales, et déterminer les méthodes les plus appropriées lorsque les circonstances ne permettent pas de laisser jouer les lois du marché; (b) examiner les méthodes en usage, les prix pratiqués pour des produits comparables dans d'autres pays et les prix réels en Australie (lorsqu'ils sont connus), et comparer ces prix avec ceux que les marchés australiens pourraient apparemment supporter; (c) évaluer les conséquences économiques d'un éventuel écart important entre la valeur apparente et le prix payé pour les bois (en grumes ou sur pied), du point de vue des sylviculteurs privés, des contribuables, des industries de transformation et des consommateurs.

Les prix des bois en plaquettes, des grumes de sciage et des bois à pâte sont examinés à fond dans la conjoncture australienne. Quatre méthodes de détermination des prix sont considérées: principe de redevance pour droit d'exploitation de ressources naturelles, prix résiduel, recouvrement des coûts de production, marché libre.

Les auteurs ont tous deux travaillé précédemment au Bureau of Agricultural Economies, à Canberra, et collaborent actuellement à un projet FAO/PNUD au Bangladesh. Byron a également été maître de conférences en économie forestière à l'université nationale d'Australie.

P.A. WARDLE,
Forestier principal (économie) au Département des forêts de la FAO

Petits projets forestiers

Environmentally sound small-scale forestry projects: guidelines for planning. Peter F. Ffolliott et John H. Thames. CODEL, 1983, 109 p. Prix: $U.S.5,95 plus frais de port.

Conçu comme outil d'enseignement ou de vulgarisation à l'intention de responsables du développement, ce manuel passe en revue les notions forestières essentielles, les techniques fondamentales de la planification et les limitations institutionnelles. Chaque chapitre décrit une méthode différente de gestion forestière: forêt à fins multiples, production de bois de feu, agroforesterie, rideaux-abris et brise-vent, boisements et reboisements. Des exemples de projets et programmes spécifiques sont donnés.

Le manuel peut être commandé à l'adresse suivante: VITA Publications, 1815 N. Lynn Street, Suite 200, Arlington, Virginia 22209, Etats-Unis.

Halte au désert

Desertification: how people make deserts, how people can stop, and why they don't. Alan Grainger. Earthscan, 1982, 94 p. Prix: $U.S.5,50.

Le Sahel frôle toujours la catastrophe en dépit de tous les programmes d'aide intergouvernementaux. En quoi l'homme contribue-t-il à la désertification, et comment peut-on l'endiguer? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions.

Conserver les forêts tropicales

Tropical moist forests: the resource, the people, the threat. Catherine Caulield. Institut international pour l'environnement et le développement, 1982, 67 p. Disponible en anglais, espagnol et français. Prix: $U.S.5,00.

Conçue à l'origine comme un document d'information à l'intention des journalistes internationaux, cette publication analyse les causes du déboisement et ses conséquences pour les habitants des forêts; elle propose des solutions pour y remédier.

LES PRODUITS DU COCOTIER
Manuel par Brian E.Grimwood
Tropical Products Institute, Londres
PUBLICATION FAO
ROME


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