Page précédente Table des matières Page suivante


Environnement

Vingt-sept pays des Caraïbes concluent des accords pour la protection de leur environnement

Chaque année des dépliants touristiques attirent vers les plages antillaises ombragées de cocotiers plus de 100 millions de touristes, venant surtout de pays développés, en leur faisant miroiter les délices de la plongée entre les récifs de corail, de fruits savoureux et de musique créole, et les avantages de boutiques hors taxe.

Cependant, la pollution croissante rend les promesses du paradis antillais de plus en plus difficiles à tenir. Des raffineries de pétrole, vomissant leurs fumées, prennent la place de mangroves qui sont un précieux tampon contre les ouragans fréquents dans cette région, et fournissent abri et nourriture à une riche faune aquatique. L'exploitation des mines à ciel ouvert entraîne déboisement et érosion. De grands ensembles immobiliers surgissent de terre et déversent leurs effluents non traités dans les eaux peu profondes où se baignent les vacanciers. Si l'on n'agit pas immédiatement, les eaux turquoises de cet éden tropical seront bientôt aussi polluées que celles de la Baltique ou de la Méditerranée.

En mars 1983, des délégués de 27 pays riverains de la mer des Caraïbes ont franchi un grand pas vers l'assainissement de leur environnement. Lors d'une réunion tenue dans le pittoresque port colonial de Cartagena, (Colombie), ils ont signé deux accords. Négociés sous les auspices du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), ces accords engagent les parties à une action écologique concertée. L'un porte spécialement sur les rejets pétroliers et l'autre sur tous les types de dépollution.

Les dégazages de pétroliers, auxquels s'ajoutent les fuites d'un nombre croissant de forages en mer, menacent depuis longtemps la région des Caraïbes. Chaque jour au moins cinq millions de barils transitent par ses eaux. Une moyenne de 25 superpétroliers, venant du Proche-Orient et d'Afrique, déchargent leur cargaison de pétrole brut dans les raffineries d'Aruba, de Curaçao, de la Trinité-et-Tobago, des îles Vierges, des Bahamas et de Porto Rico. Une fois raffiné, ce pétrole repart vers les marchés des Etats-Unis. Même le brut d'Alaska passe par les routes maritimes encombrées des Caraïbes pour rejoindre les raffineries du golfe du Mexique et de la côte Atlantique.

Earthscan rapporte que, en 1978, 76 millions de barils de pétrole ont été accidentellement déversés dans la mer des Caraïbes. L'une des plus graves marées noires survenues dans le monde s'y est produite le 3 juin 1979, à la suite de l'explosion d'un puits foré par la PEMEX (Compagnie pétrolière nationale mexicaine). Jusqu'à l'obturation du puits, 290 jours plus tard, plus de 475 000 tonnes de pétrole se répandirent dans la mer, détruisant de riches fonds de pêche.

Le pétrole n'est pas la seule menace pour les écosystèmes des Caraïbes, et la pollution ne se limite pas au littoral et à la vie marine. A l'intérieur des terres, on défriche des forêts ombrophiles irremplaçables (à raison de deux millions d'hectares par an) pour y pratiquer des cultures d'exportation. A la suite du déboisement, les versants montagneux sont souvent dénudés, d'où des inondations à la saison des pluies et des sécheresses en été. En Amérique centrale, de vastes étendues de forêts ont été converties en pâturages pour approvisionner en viande de bœuf le marché des Etats-Unis, tandis que les prairies naturelles du Venezuela et de la Colombie restent inexploitées. En pratiquant le brûlis, les agriculteurs itinérants ne laissent de la forêt que des souches; les dégâts sont particulièrement étendus en Haïti et à la Jamaïque.

Attirées par les avantages fiscaux et la main-d'œuvre à bon marché, un nombre croissant d'industries nord-américaines ont construit des usines dans la région des Caraïbes. Elles apportent des revenus rendus nécessaires par l'explosion démographique (200 millions d'habitants), mais leurs a boues rouges»exterminent de nombreuses espèces végétales et animales, et notamment les poissons. Jusqu'à présent, bien peu de dirigeants se sont montrés disposés à troquer les gains en devises à court terme contre les bienfaits à long terme de la protection du milieu.

Les deux accords engagent les signataires à enrayer la pollution, à mettre en commun leurs connaissances scientifiques et techniques pour prévenir les calamités naturelles et les désastres écologiques, et enfin créer des réserves naturelles qui protégeront des écosystèmes fragiles, notamment des récifs coralliens et des mangroves déjà menacés de disparition.

LUCY RASTELLI, FAO, Rome

RAFFINERIE DE BAUXITE DANS LES CARAÏBES une industrie qui permet de relever le niveau de vie de la population

Nouvelle action internationale pour la conservation des sols

Au cours des derniers mois, la coopération internationale en matière de conservation des sols a fait un grand pas en avant avec la fondation de l'Association mondiale de conservation des sols et des eaux à Ankeny, Iowa (Etats-Unis), la création d'un nouveau Centre international d'information pour la conservation des sols à Silsoe, Bedford (Royaume-Uni), et enfin la publication par la FAO et l'Unesco d'une nouvelle Carte mondiale des sols.

L'Association mondiale de conservation des sols et des eaux, dont les membres comprendront des scientifiques, des spécialistes de la conservation et des décideurs, sera placée sous l'égide de la Soil Conservation Society of America (SCSA), qui tiendra à jour la liste des membres et publiera un bulletin d'information.

PLAGE OMBRAGÉE DES CARAÏBES un paradis perdu?

La nouvelle association organisera en outre une conférence biennale, évaluera les besoins de ressources en eau et de conservation dans de nombreux pays, œuvrera pour l'adoption de politiques rationnelles de conservation des sols et des eaux, encouragera des projets de recherche et de démonstration, et coopérera avec d'autres organisations et institutions internationales de conservation.

L'Association a été fondée à Honolulu (Hawaï) en janvier 1983, lors de la Conférence internationale sur l'érosion et la conservation des sols. La cotisation annuelle est de $U.S.10,00. Pour plus de renseignements, écrire à: World Association of Soil and Water Conservation, c/o SCSA, 7515 N.E., Ankeny Road, Ankeny, Iowa 50021, Etats-Unis.

Le Centre international d'information pour la conservation des sols (ICSCI) est une organisation éducative autonome, sans but lucratif, dont le siège est au National Centre of Agricultural Engineering à Silsoe, Bedford, Royaume-Uni.

Les activités du Centre consisteront à rassembler des informations sur la conservation des sols, en utilisant des sources bibliographiques et un réseau mondial de correspondants. L'information sera diffusée par la voie d'un bulletin, de bibliographies et d'autres publications. Il y aura aussi un service de réponse pour les demandes d'information technique. Toute personne intéressée doit écrire à: International Centre for Soil Conservation Information, NCAE, Silsoe, Bedford MK45 4DT, Royaume-Uni.

Après plus de dix années de travail, la Carte mondiale des sols, à l'échelle du 1:5 000 000, patronnée par la FAO et l'Unesco, est maintenant achevée.

Elle est publiée sous la forme de dix volumes explicatifs, dont chacun traite de l'une des grandes régions du monde et est accompagné des cartes correspondantes. Le jeu complet existe en anglais, mais les volumes 1 (Légende générale), 2 (Amérique du Nord), 5 (Europe), 6 (Afrique) et 7 (Asie du Sud) sont également disponibles en français.

Maintenant que la carte est prête, l'Unesco a décidé de mettre en vente l'ensemble de la publication au prix réduit de FF 1 100 (ou l'équivalent en dollars).

Les personnes intéressées peuvent passer leur commande à: Unesco, Service des publications, 7, place de Fontenoy, 75007 Paris, France.

« Un engagement massif en faveur du développement du tiers monde offre à la fois le meilleur moyen pour les pays industrialisés de retrouver leur dynamisme économique et la possibilité de créer le nouvel ordre économique international si essentiel à la paix et au bien-être des riches comme des pauvres. Pour ma part, je crois que cela donnerait aussi aux sociétés industrialisées d'aujourd'hui le temps et les moyens d'opérer la transition vers l'ère de «nouvelle croissance» dont dépend, selon moi, leur avenir.

Toutefois, ce n'est pas le sens dans lequel nous allons présentement. La plupart des pays, et des groupes d'intérêts à l'intérieur de ces pays, réagissent aux pressions et aux contraintes actuelles en revenant à une défense, bornée et parfois agressive, de leurs propres avantages mesquins et immédiats. On assiste partout au retour à une concurrence acharnée et à un abandon de la coopération qui engendrent des tensions croissantes et des risques de conflits entre les pays et en leur sein.

Je suis convaincu que la solution réside dans notre aptitude à opérer une mutation culturelle radicale pour adopter des attitudes, des valeurs et des comportements qui nous permettront d'exploiter les potentialités et d'éviter les dangers de l'ère nouvelle annoncée par la Conférence de Stockholm et où nous devrons tous penser et agir en tant que citoyens d'un seul monde.»

Décembre 1982, Stockholm
MAURICE STRONG
Dixième anniversaire de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement humain

PLANTATION DE CACTUS DANS LE DÉSERT TUNISIEN une mesure atii-érosion

Indira Gandhi appuie l'éducation en faveur de l'environnement

Madame Indira Gandhi, Premier ministre de l'Inde, a été nommée nouveau Président honoraire de la Commission de l'UICN sur l'éducation. Créée en 1949, un an après la fondation de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources), cette commission est un groupe international bénévole qui cherche à améliorer la qualité de la vie par des programmes éducatifs destinés à promouvoir la conservation et un développement équilibré à travers le monde. Elle s'emploie à mieux faire comprendre au public la nécessité de protéger l'environnement et d'utiliser les ressources naturelles avec ménagement.

Les travaux de la Commission s'adressent aux dirigeants et aux planificateurs, aux éducateurs, aux jeunes et au grand public. Le but essentiel est de susciter une plus grande participation aux activités touchant l'environnement. La Commission compte actuellement 293 membres appartenant à 89 pays. Pour plus de renseignements, s'adresser au Directeur des affaires publiques, UICN, CH-1196 Gland, Suisse.

Projets éducatifs WWF/UICN

Le Projet éducatif international du Fonds mondial pour la nature/UICN, lancé en 1975 pour promouvoir des programmes d'éducation en matière de conservation dans le tiers monde, opère actuellement dans plus de 50 pays. S'adressant aux jeunes, il fournit du matériel pédagogique tel qu'affiches, livres, tableaux muraux et unités didactiques mobiles. Il a également aidé à créer des centres d'information et élabore un programme de formation qui met l'accent sur le principe de l'auto-assistance.

Les programmes audiovisuels sont la poutre maîtresse du projet, qui a conçu et réalisé un équipement spécial pour diapositives et bandes magnétiques, et produit une large gamme de films fixes, programmes de projection et coffrets multimédias. Les recettes provenant de la vente de ces programmes servent à financer le projet. L'équipement et les programmes sont désignés sous le nom de «Pandamatic», qui évoque la mascotte bien connue du WWF.

Parmi les programmes audiovisuels disponibles, citons:

· Why conserve wildlife? (Pourquoi conserver la flore et la faune sauvages?) (AVP 002). Ce programme montre comment l'homme use et abuse de son environnement. Il traite de surpopulation, de pollution, de surexploitation, et explique pourquoi il faut préserver la nature. Il avance des arguments éthiques, économiques, scientifiques et esthétiques en faveur de la sauvegarde de la vie sauvage. Troisième édition, 80 vues, 16 min (anglais/français).

· The seas must live (La mer doit vivre) (AVP 015). Bien qu'il dépende de la mer, l'homme continue à en dilapider les ressources par des captures excessives de baleines, la surexploitation des fonds de pêche, l'aménagement anarchique des littoraux et la destruction des récifs coralliens; 80 vues, 20 min (anglais/français).

· Vanishing forest (La forêt qui disparaît) (AVP 059). Cette enquête sur les causes et les conséquences de la destruction de la forêt se concentre sur des exemples pris en Inde; 91 vues, 14 min (anglais).

· Wildlife of Indonesia (Faune et flore sauvages d'Indonésie) (AVP 030). Cette introduction à la faune et à la flore d'Indonésie décrit des espèces menacées d'extinction telles que le tigre, le tapir, le pangolin, le dragon de Komodo, le tarsier, le siamang, les galéopithèques. John et Kathy MacKinnon, experts de la vie sauvage, analysent les menaces qui pèsent sur l'habitat forestier et présentent des solutions possibles; 80 vues (anglais).

Un catalogue de tous les programmes audiovisuels disponibles peut être commandé à l'adresse suivante: WWF/ IUCN Education Project, Greenfield House, Guiting Power, Glos. GL 54 5TZ, Royaume-Uni.

NÉPAL. UNE ÉCOLE DE VILLAGE sensibiliser les enfants à leur milieu


Page précédente Début de page Page suivante