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Vulgarisation forestière: Le développement communautaire au Népal

E. Pelinck, P.K. Manandhar et R.H. Gecolea

E. Pelinck est le conseiller technique principal du projet de foresterie communautaire entrepris parle gouvernement royal du Népal avec une assistance PNUD/FAO.

P.K. Manandhar est l'ancien chef de la Division de la foresterie communautaire et du boisement, Département des forêts, Katmandou (Népal).

R.H. Gecolea est le fonctionnaire principal chargé des plans pour le Programme PNUD de formation pour le développement et de planification de la communication en Asie et dans le Pacifique (DTCP) dont le siège est à Bangkok. Le présent article est une adaptation d 'un chapitre des Actes du Colloque international sur les stratégies et projets de boisement, de reboisement et de plantation, qui paraîtront prochainement

VULGARISATEUR FORESTIER AUX PHILIPPINES un lien entre l'administration et la communauté

· Les services de vulgarisation agricole ont été créés à l'origine pour aider les paysans à accroître leurs revenus et à relever leur niveau de vie au moyen de pratiques améliorées. La vulgarisation forestière a essentiellement les mêmes objectifs et utilise les mêmes méthodes. Cependant, dans le domaine de la foresterie, et en particulier de la foresterie communautaire au Népal, la vulgarisation pose deux problèmes spécifiques assez rarement rencontrés en agriculture. Premièrement, il faut très longtemps avant que les avantages de méthodes sylvicoles améliorées ne se matérialisent. Les calendriers des cultures sont une affaire de quelques mois, alors qu'il faut attendre des années, sinon des décennies, avant qu'un arbre ne devienne productif.

Deuxièmement, la surveillance et la gestion collectives des forêts exigent un consensus et un effort concerté de la part de toute la communauté. En agriculture, il peut suffire de convaincre un petit groupe de cultivateurs et de les aider à expérimenter de nouvelles méthodes pour assurer le succès d'un programme de vulgarisation. Dans la foresterie communautaire on ne peut pas se contenter d'expériences d'une ampleur aussi limitée. Ce n'est pas assez que quelques villageois enthousiastes mettent en terre de jeunes plants dans une forêt communale si le lendemain ces plants sont piétinés par les troupeaux d'autres villageois.

Les vulgarisateurs forestiers doivent connaître ces problèmes. Une solution possible consiste à inciter les villageois à planter des arbres sur leurs parcelles privées et sur des terres en friche. Pour les y encourager, on leur fournit gratuitement des plants élevés dans des pépinières locales établies à l'aide d'une main-d'œuvre et de matériaux payés par l'Etat. Le fonctionnement en est assuré par des contremaîtres, eux aussi rétribués par l'Etat.

La foresterie communautaire résulte d'une prise de conscience des avantages que la proximité de bois et forêts apporte aux communautés qui en assument la responsabilité. Gérer de façon profitable les forêts existantes, couper l'herbe dans les plantations pour alimenter les animaux à l'étable et utiliser des fourneaux améliorés sont des activités qui donnent rapidement des résultats et incitent les gens à s'intéresser tôt et de façon soutenue à la foresterie communautaire.

Les auteurs du présent article définissent des stratégies et des programmes qui peuvent, partiellement ou entièrement, s'appliquer à beaucoup de pays en développement. La plupart des exemples qu'ils citent proviennent d'expériences faites dans le cadre du projet de foresterie communautaire lancé il y a trois ans par le gouvernement du Népal et qui bénéficie du soutien de la Banque mondiale, du PNUD et de la FAO.

Cadre juridique et institutionnel

Avant même d'élaborer des programmes de vulgarisation et de formation, il convient d'examiner le cadre juridique et institutionnel de la foresterie communautaire dans un pays donné. La plupart des gouvernements ont adopté une politique forestière nationale et promulgué une législation pour la mettre en œuvre. Sans un code de lois approprié sur la foresterie communautaire, ii est douteux qu'on puisse réaliser efficacement des programmes de vulgarisation. Au Népal, les statuts et règlements de 1978 sur les forêts de panchayat ou protégées par le panchayat permettent de confier la gestion des forêts domaniales aux communautés rurales et de rechercher leur participation aux travaux de reboisement et de protection des forêts.

La population locale s'intéresse à la foresterie dans une mesure qui varie considérablement selon la teneur et l'étendue de tel ou tel programme de foresterie communautaire. Des tournées sur le terrain et des conversations avec les villageois peuvent suffire, au stade initial, pour élaborer un projet mais une enquête détaillée sur là base d'un sondage aléatoire des ménages est hautement souhaitable. Les fonctionnaires qui font des tournées sur le terrain fondent généralement leur opinion sur leurs entretiens avec les chefs de village et avec des représentants des couches sociales relativement aisées. Une enquête socio-économique d'un organisme indépendant spécialisé dans ce genre de travaux en milieu rural ne susciterait pas les craintes et la méfiance que les paysans éprouvent a priori à l'égard des fonctionnaires du Département des forêts du fait de leur rôle de gardiens de l'ordre et de contrôleurs.

Les ouvrages concernant la vulgarisation forestière soulignent le plus souvent la nécessité d'inciter les populations à protéger les forêts et à planter des arbres. Au Népal, cependant, une enquête a révélé que dans 25 pour cent des communautés visitées il existait déjà un comité local d'aménagement des forêts; 90 pour cent des personnes interrogées comprenaient la nécessité du boisement, et 85 pour cent ont reconnu que la communauté pourrait céder des terrains pastoraux pour y établir des plantations. Mais la même enquête a montré que beaucoup de gens connaissent mal la politique et la législation officielles en matière de foresterie communautaire, et ne savent même pas qu'ils peuvent obtenir des plants gratuitement. Le programme de vulgarisation a été dicté dans une large mesure par les résultats de cette enquête.

Le séminaire organisé en 1982 par la FAO et l'Office central suédois pour l'aide au développement international (SIDA) sur la vulgarisation forestière, tenu à Semarang (Indonésie), a donné lieu à un débat approfondi sur les avantages et les inconvénients nue présenterait la création d'antennes distinctes de vulgarisation au sein des départements des forêts existants, l'intégration de la foresterie dans le développement rural et le rôle des organisations non gouvernementales. Dans bon nombre de pays, les départements des forêts figurent parmi les rares institutions dotées d'une organisation décentralisée opérant jusque dans les régions les moins accessibles. Malheureusement, comme leur personnel doit souvent assumer en plus des fonctions policières, on a pensé qu'il faudrait créer une unité ou un département de vulgarisation pour la foresterie communautaire. Mais on oublie trop souvent que la pénurie de personnel et d'argent interdit de constituer une nouvelle organisation de vulgarisation forestière dotée d'un effectif complet et d'une structure logistique et administrative séparée.

CHEF DE VILLAGE AU NÉPAL promouvoir la sylviculture en partant de la base

Stratégie de la vulgarisation et de la formation

Une fois mis en place un cadre juridique et institutionnel satisfaisant et les ressources nécessaires allouées, il faut définir une stratégie pour la formation de personnel et la vulgarisation. Mais auparavant, il convient de répondre à quelques questions fondamentales:

· Quels sont les effectifs à former à chaque niveau?

· Quelles sont les matières à étudier?

· Quelles sont les principales cibles de la vulgarisation forestière?

· Quels sont les principaux messages que doit faire passer la vulgarisation?

· A quels niveaux techniques peuvent et doivent se situer les programmes de formation et de vulgarisation?

La formation du personnel est une tâche d'importance cruciale, notamment quand il s'agit d'un programme de type nouveau tel que la foresterie communautaire. Le genre de formation qui convient aux différentes catégories de personnel varie considérablement, et l'on doit tenir compte de la nature du travail, de la formation antérieure et des exigences du programme.

Au Népal, les objectifs prioritaires de la formation du personnel ont été définis peu après le démarrage du programme de foresterie communautaire, surtout en faisant participer, dès le début, à l'évaluation du programme de terrain le personnel chargé de l'exécuter. En outre, on a organisé au moins deux fois par an, dès le stade initial du projet, des réunions de cadres et de subalternes, au cours desquelles les divers obstacles à surmonter ont été dégagés.

La principale cible de la formation et de la vulgarisation est la population rurale, qui comprend les travailleurs forestiers ainsi que les bénéficiaires et les exécutants potentiels du programme. Le très faible taux d'alphabétisation au Népal (20 pour cent) a été une considération primordiale dans l'élaboration des programmes de vulgarisation et de formation.

On peut envisager la vulgarisation et la formation comme un processus continu de transfert des connaissances et des informations nécessaires pour exécuter un programme donné à un moment donné. En général, ce transfert devrait viser cinq grandes catégories: (1) les fonctionnaires chargés de l'exécution du programme; (2) les travailleurs responsables, au niveau du village, de la production des plants ainsi que de l'établissement et de la gestion des plantations; (3) les bénéficiaires potentiels au niveau du village, c'est-à-dire les familles paysannes; (4) les chefs de village et les fonctionnaires du district; et (5) le grand public, y compris femmes et enfants, en dehors du village.

Le programme népalais

Depuis longtemps déjà le déboisement est un grave problème au Népal. Entre 1950 et 1975 un quart de la superficie forestière a disparu. Si cette tendance se poursuit, toutes les forêts accessibles auront été détruites dans les 15 à 25 années qui viennent.

Les produits forestiers sont d'une importance vitale pour la survie de la population népalaise, surtout rurale. Le bois de chauffage entre pour plus de 95 pour cent dans la consommation de bois et restera la principale source d'énergie du pays tant qu'elle durera. Presque toutes les familles rurales possèdent du bétail, et le fourrage provient en grande partie des forêts. A mesure que s'accroît la population la demande augmente, alors que les ressources forestières ne cessent de diminuer. D'où une détérioration générale du milieu montagnard et une misère répandue parmi les ruraux.

Le gouvernement royal du Népal reconnaît depuis longtemps la nécessité de mettre un terme au déboisement. En 1956, il a tenté de résoudre le problème en nationalisant toutes les terres forestières et en réglementant l'abattage des arbres. En 1961, une nouvelle loi a étendu ces mesures à toutes les terres avoisinant les forêts en jachère depuis plus de deux ans. Il a été difficile d'appliquer ces mesures, et la situation s'est même aggravée parce que les montagnards se sont mis à abattre les arbres des forêts qu'ils protégeaient autrefois quand eux-mêmes ou leur communauté en étaient propriétaires.

En 1978, le gouvernement a adopté une nouvelle politique forestière en promulguant des statuts et règlements pour les forêts dépendant des panchayats et protégées par eux. L'entretien des forêts domaniales a été confié aux communautés rurales, qu'on a incitées à collaborer activement au reboisement et aux travaux de protection des forêts. Cette législation ne s'appliquait pas aux plantations privées, car il fallait des lois distinctes pour dissiper la crainte que l'Etat ne confisque les forêts établies par des particuliers. Après une phase préparatoire de deux ans à partir de 1978, on a mis en train en 1980 un projet dont les objectifs étaient les suivants:

· établir 12 000 ha de nouvelles forêts;
· aménager 40 000 ha de forêts existantes;
· distribuer 1 million de plants dans les villages;
· fournir 15 000 fourneaux améliorés;
· associer, de façon générale, davantage les montagnards à l'aménagement et à la protection des forêts.

Pour rendre la propriété des forêts à la population, on a institué par la suite deux nouveaux régimes fonciers: la forêt de panchayat et la forêt protégée par le panchayat. Les «forêts de panchayat» sont de nouvelles plantations établies sur des terres en friche appartenant à l'Etat. Le panchayat est une unité administrative réunissant plusieurs villages avec une population totale de 2 000 à 4 000 personnes. Chaque panchayat a le droit de recevoir 125 ha de terres pour établir «forêt» dont il doit planter et protéger tous les arbres Il obtient en échange tous les droits sur ses produits.

Par contre, la «forêt protégée par le panchayat» est une forêt déjà en place, et qui doit être soit améliorée par des plantations d'enrichissement et des mesures de protection, soit entretenue selon un système d'aménagement viable. Chaque panchayat de village a droit à 500 ha de terres pour la création d'une «forêt protégée». En échange il est autorisé à en récolter le bois de chauffage, le fourrage et les menus produits pour l'utilisation locale. En outre, il perçoit 75 pour cent du produit des ventes de grumes ou autres produits forestiers importants.

La Division de la foresterie communautaire et du boisement (CFAD) du Département des forêts est chargée de l'application de la nouvelle politique forestière du Népal et de ses nouveaux règlements. Elle est constituée d'un petit noyau de techniciens forestiers détachés par le Département des forêts pour appuyer son programme de terrain. Elle comprend cinq grandes sous-divisions. Celle de la foresterie communautaire s'occupe de sylviculture et d'écologie et apporte un soutien technique aux activités de terrain; celle du boisement récolte et distribue les semences et elle est chargée des plantations dans les forêts domaniales; celle de la motivation et de l'éducation encadre les activités de formation et de vulgarisation; celle de l'amélioration des fourneaux conçoit et expérimente des fourneaux à bois plus perfectionnés pour ensuite les diffuser dans les zones des projets. Enfin, la Sous-Division de la surveillance et de l'évaluation suit la marche des projets, en évalue l'impact et étudie les principaux aspects socio-économiques de la foresterie communautaire.

Les activités de terrain relèvent des forestiers divisionnaires, des assistants de foresterie communautaire et des contremaîtres et gardes forestiers de panchayat; les contremaîtres et les gardes forestiers sont recrutés par le panchayat lui-même. Les assistants de foresterie communautaire constituent un nouveau corps d'agents de terrain qui ne s'occupent que de foresterie communautaire et n'ont ni «fonctions territoriales» ni pouvoir d'arrestation. Les forestiers divisionnaires assument à la fois des fonctions territoriales et des activités de foresterie communautaire.

Le Département des forêts est tenu par la loi de fournir gratuitement les plants aux panchayats et de financer leur mise en place. Les panchayats de village pour leur part ont notamment comme obligation d'établir des pépinières, de mettre en place les plants et de protéger la forêt contre le vol et l'incendie.

Au niveau du village, l'exécution du programme incombe au chef du village, au comité des forêts, aux contremaîtres et aux gardes forestiers du panchayat.

Vulgarisation. Après l'adoption de la nouvelle politique forestière en 1978, il est apparu indispensable de créer un service de vulgarisation au Ministère des forêts et de la conservation des sois. La réussite du nouveau régime foncier des forêts dépendait évidemment beaucoup de la compétence avec laquelle les panchayats géraient les forêts. L'adoption d'une attitude correcte, grâce à la formation du personnel et à la vulgarisation, a contribué de façon majeure au succès.

Avant 1980, le programme de foresterie communautaire du Népal bénéficiait déjà d'une assistance technique au titre d'un projet PNUD/FAO, par l'intermédiaire duquel le gouvernement s'est assuré le concours du Programme PNUD de formation pour le développement et de planification de la communication en Asie et dans le Pacifique (DTCP). Le DTCP est un programme régional, qui a son siège à Bangkok, et dont le principal objectif est de renforcer la capacité des gouvernements asiatiques d'améliorer leurs programmes de développement rural au niveau du village.

DU TABLEAU DE PAPIER A LA PRATIQUE il faut du matériel didactique clair et pertinent

Matériel didactique

1. Tableau de papier illustrant les méthodes d'établissement des pépinières et d'élevage des plants: 21 pages (70 cm x 55 cm), illustrations en noir et blanc.

2. Tableau de papier illustrant les méthodes d'établissement et d'entretien des plantations forestières: même format que 1.

3. Brochure sur les pépinières et plantations: reproduit les documents 1 et 2 sous forme de brochure.

4. Film fixe en couleurs sur l'établissement de pépinières pour la formation du personnel du Siège et de district.

5. Guide du programme de formation à l'usage des contremaîtres et des gardes forestiers de panchayat.

6. Calendrier indiquant les époques qui conviennent pour la récolte des semences et pour les ensemencements.

Le DTCP a été invité à travailler sous contrat avec les fonctionnaires népalais et ceux de la FAO au renforcement des moyens de vulgarisation du département des forêts. Cette équipe de spécialistes de la formation et de la communication a donné son avis sur les méthodes à adopter et sur le matériel à utiliser.

Le DTCP a conseillé de suivre les trois principes fondamentaux ci-après pour organiser un service de vulgarisation:

1. La vulgarisation forestière doit se faire principalement par le truchement des agents de terrain du Département des forêts, qui seront appelés à vivre parmi les bénéficiaires potentiels du programme et à fournir non seulement leurs services mais aussi des informations sur la politique forestière. En raison du taux élevé d'analphabétisme parmi les montagnards, ces agents devront surtout communiquer avec eux par le biais de contacts personnels. Il faudra qu'ils recourent aux médias, essentiellement à la radio et aux affiches, pour faciliter la communication de personne à personne ou de personne à groupe. Dans le domaine de la formation et de la vulgarisation, il conviendra d'avoir dès le début des programmes et du matériel pour mieux inculquer les techniques de pépinière et de plantation, et pour faire comprendre aux paysans les nouvelles politiques et législations sur la foresterie communautaire.

2. La Sous-Division de la motivation et de l'éducation doit mettre au point des équipements techniques forestiers et du matériel de vulgarisation à l'intention du personnel de toutes les catégories. Elle doit également fournir le matériel de formation, les auxiliaires pédagogiques et l'équipement audiovisuel nécessaires aux vulgarisateurs qui travaillent avec les villageois.

3. Le DTCP a suggéré d'inclure la vulgarisation et autres sujets connexes à tous les niveaux du système de formation forestière des programmes d'études, en université ou institut, menant aux diplômes académiques de forestier, et de lui donner une place dans les stages de formation avant emploi ou en cours d'emploi.

Le démarrage. L'organisation du service de vulgarisation à l'appui de la foresterie communautaire au Népal a été facile dans certains cas, difficile dans d'autres. Comme il n'existait auparavant aucun service de vulgarisation au Népal, il a été possible de concevoir un programme entièrement nouveau et bien adapté.

Ce programme ambitieux de foresterie communautaire devant être appliqué immédiatement, alors qu'il n'y avait pas assez de personnel qualifié, il fallait, au début, former intensivement sur le tas les effectifs disponibles. Vu le grand nombre d'éléments à former et l'isolement extrême de la plupart des zones du projet, il a été décidé de faire surtout appel aux forestiers divisionnaires et aux assistants de foresterie communautaire pour assumer les fonctions de formation et de vulgarisation. Les premiers à être formés deviendraient eux-mêmes des formateurs.

Matériel de vulgarisation sur le terrain

1. Tableaux de papier sur la foresterie communautaire: à l'usage des forestiers divisionnaires et des assistants de foresterie communautaire pour expliquer le programme aux villageois; servent aussi pour la formation des assistants, des contremaîtres et des gardes forestiers de panchayat.

2. Brochure de vulgarisation sur la foresterie communautaire: identique aux tableaux de papier mais sous forme de brochure; à l'usage du personnel comme document de référence et distribué aux chefs de village, aux instituteurs et aux villageois qui savent lire.

3. Affiches diverses: à apposer dans les villages et les bourgs de montagne pour faire passer de brefs messages sur la foresterie communautaire et éveiller l'anention à son égard.

4. Enseignes de pépinières: elles signalent les pépinières locales et indiquent que des plants sont offerts gratuitement.

5. Films fixes: à l'usage du personnel du Siège et de district; l'un de ces films concerne le rôle des femmes dans la foresterie communautaire, un autre la construction, en broussailles, de barrages simples de retenue.

6. Publications scolaires: il s'agit d'un tableau pliant à usages multiples, destiné à aider les instituteurs de village à faire connaître la foresterie communautaire aux enfants; ce tableau peut être affiché par la suite dans les écoles.

7. Programme radiodiffusé: programme hebdomadaire de 15 mn sur la foresterie communautaire diffusé de Katmandou destiné surtout à informer sur les activités de terrain et à donner une impulsion au programme de foresterie communautaire.

8. Logotype du projet: sorte d'estampille apposée sur tous les documents imprimés.

9. Maillots: tout le personnel permanent au service du programme reçoit des maillots avec l'emblème du projet.

LA VULGARISATION FORESTIERE ET LES ENFANTS au Népal et au Soudan, la vulgarisation forestière s'adresse aux enfants qui à leur tour y participent

Sur le plan national, ceux-ci proviendraient des différentes sous-divisions de la CFAD: foresterie communautaire, motivation et éducation, boisement, amélioration des fourneaux, et surveillance et évaluation. Sur le terrain, il s'agirait des forestiers divisionnaires et des assistants de foresterie communautaire - lesquels constituent les fonctionnaires de première ligne expressément engagés pour faire de la vulgarisation -, ainsi que des contremaîtres et des gardes forestiers de panchayat.

Evaluation. Une fois déterminé qui devait être formé, il fallait arrêter plus précisément le type de formation requis. On en discuta avec les fonctionnaires et le personnel forestier de tous niveaux, on examina les fonctions à remplir, et on se rendit dans les panchayats de montagne intéressés pour parler au personnel de terrain et aux villageois.

Deux conclusions principales furent tirées. Premièrement, les villages de montagne avaient effectivement besoin d'un service de vulgarisation forestière. Par ailleurs, les montagnards étaient en général conscients des conséquences du déboisement. Ils percevaient moins bien cependant certains des rapports, à vrai dire peu évidents, entre la forêt et l'environnement (notamment disponibilités hydriques) et ne comprenaient pas toujours la nécessité d'un bon aménagement forestier. Il fallait donc que la vulgarisation s'occupe en priorité de faire mieux saisir la nouvelle politique forestière du gouvernement.

La vulgarisation forestière au Honduras

Photo: COOPÉRATIVE RÉSlNlÈRE AU HONDURAS la vulgarisation forestière s'étend aux jeunes ruraux

La vulgarisation forestière au Honduras s'étend aux jeunes ruraux. Des «clubs forestiers," dirigés par des personnes habituées à travailler avec des groupes de jeunes, ont été constitués à l'intention des jeunes de 10 à 16 ans. Ces clubs participent à des activités permettant d'initier les jeunes à la protection contre les incendies et aux techniques agroforestières, et de leur faire comprendre la nécessité de préserver la forêt.

Le programme des clubs s'appuie sur un réseau de pépinières scolaires, d'une capacité de 500 plants chacune et établies dans certaines écoles rurales. Les pépiniéristes ne se bornent pas à enseigner les techniques sylvicoles élémentaires, mais produisent de jeunes plants destinés à l'ornement, à la constitution de vergers familiaux et aux projets de reboisement.

Des tournées et démonstrations éducatives sont également organisées. Leur objectif est de montrer aux instituteurs, ainsi qu'aux autorités civiles et militaires les bienfaits multiples de là forêt et l'intérêt d'une sylviculture et d'un aménagement forestier dynamiques.

Ces activités ne représentent qu'une petite partie du «Plan Comayagua» élaboré par le gouvernement hondurien avec l'assistance technique de la FAO. Ce plan vise principalement la plantation de pins sur 300 000 ha de terres domaniales dans le bassin versant du Sula. Un grand barrage est en construction sur ce cours d'eau à El Cajón, et des pins sont plantés dans le bassin versant pour éviter que l'érosion ne provoque l'envasement du réservoir.

Dans cette région, on pratique des brûlis périodiques pour défricher la terre et favoriser la pousse des graminéss de printemps destinées aux bovins. Mais comme les feux peuvent aussi détruire les jeunes plantations, empêcher la régénération naturelle des pins et réduire la fertilité des sols, il est essentiel de les maîtriser. Cette tâche incombe surtout aux jeunes.

La Compagnie hondurienne de développement forestier prépare actuellement un élargissement de l'effort de vulgarisation dans le pays.

Le tableau ci-dessous illustre les travaux de vulgarisation forestière entrepris jusqu'ici dans la zone du Plan Comayagua:

Unité d'aménagement forestier

Superficie (ha)

Nombre de vulgarisateurs

Nombre de clubs forestiers

Nombre de pépinières scolaires

Nombre de données éducatives

La Paz

189 700

2

2

5

2

Las Lajas

77 000

1

2

5

2

Rancho Grande

136 400

1

2

5

2

Siguatepeque

202 500

4

7

10

4

Total

605 600

8

13

25

10

Deuxièmement, les forestiers à tous les niveaux n'avaient ni les connaissances, ni les compétences, ni les moyens nécessaires pour diriger un bon service de vulgarisation auquel étaient prêts à s'adresser les montagnards. En tant que techniciens forestiers, ils en savaient beaucoup sur les arbres mais très peu sur les relations sociales. Ne connaissant même pas les méthodes traditionnelles ou courantes de vulgarisation, la notion de participation pour mobiliser les villageois - pierre angulaire de tout programme de foresterie communautaire - leur était totalement étrangère. La formation en cours d'emploi menée par les sous-divisions du CFAD devait donc porter principalement sur les méthodes de vulgarisation.

En outre, il fallait apprendre au personnel de la Sous-Division de la motivation et de l'éducation à planifier la communication et à préparer le matériel nécessaire. Comme les forestiers divisionnaires chargés d'administrer le projet sur le terrain devraient par la suite assurer directement la formation des contremaîtres et des gardes forestiers de panchayat, on décida de les former non seulement à la vulgarisation, mais aussi à la préparation et à l'exécution des programmes de formation ainsi qu'à la planification et à la gestion des travaux. Les contremaîtres et les gardes forestiers étant des villageois sans véritable formation forestière, on décida de leur enseigner les aspects techniques de leur travail - établissement et gestion de pépinières dans le cas des contremaîtres, entretien et aménagement des forêts dans le cas des gardes forestiers. On incorpora dès le début, dans ces stages de formation, une initiation aux politiques et visées principales de la foresterie communautaire. Par la suite, on fit une plus grande place à la vulgarisation, et il en sera de même à l'avenir.

Fourneaux. L'insuffisance des contrôles de qualité et le refus des populations font souvent obstacle à l'introduction de fourneaux améliorés dans les pays en développement. Au Népal, on a choisi, pour plusieurs projets, des fourneaux en céramique pouvant être fabriqués par les potiers locaux selon les méthodes traditionnelles. Les potiers sont formés par des confrères qui sont eux-mêmes formés intensivement par le groupe de développement de la technologie intermédiaire du Royaume-Uni et par l'université népalaise de Tribhuvan. Les contrôles de qualité peuvent être effectués sur place avant la distribution. Les essais en laboratoire et les réactions des usagers montrent que les fourneaux améliorés permettent une économie de bois d'environ 35 pour cent.

Il est prévu d'en installer chez ceux qui en feront la demande. Les installateurs devront s'assurer que toutes les pièces sont bien adaptées et que les usagers savent comment les entretenir. Ces derniers suivent, pendant une semaine, un stage mettant l'accent sur les aspects pratiques de l'installation, et reçoivent un manuel d'instructions.

Le modèle actuel de fourneau amélioré a tant de succès qu'il n'est guère nécessaire d'en faire la publicité pour qu'il soit accepté. La vulgarisation et la formation se concentrent sur l'entretien et le nettoyage. Les promoteurs et les installateurs devront cependant être attentifs aux réclamations et aux suggestions des usagers.

Formation. Le personnel népalais et celui de la FAO, ainsi que le DTCP et l'antenne spéciale de formation récemment créée au ministère, ont coopéré pour organiser diverses activités de formation: séminaires d'orientation, voyages d'études, enseignement théorique et pratique.

Une réunion de hauts fonctionnaires forestiers a notamment eu lieu au niveau national, au cours de laquelle ont été examinés la nouvelle politique forestière l'application du programme dé foresterie communautaire, les objectifs, les travaux et le rôle du personnel de terrain.

Des fonctionnaires de haut et moyen niveau ont assisté à un séminaire d'orientation sur la communication et la vulgarisation en faveur de la foresterie communautaire. Le personnel du DTCP et les spécialistes de la communication du projet du Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP) étaient présents en qualité d'experts.

Vulgarisation de l'agroforesterie en Indonésie

Près de 7 000 vulgarisateurs, employés par la Société nationale des forêts Perum Perhutani et par divers ministères, travaillent à la réalisation d'un plan quinquennal destiné à encourâger la foresterie en Indonésie en vue d'augmenter la production agricole. Les forêts indonésiennes ont subi de graves dégâts par suite de la pression démographique et de l'agriculture itinérante incontrôlée. Comme l'explique M. Apandi Mangoendikoro, directeur du reboisement et de la restauration des terres à la Direction générale des forêts, l'objectif visé par le gouvernement est «d'éliminer la pratique destructrice de l'agriculture itinérante grâce à des programmes de réforme agraire et de réinstallation des paysans». Les objectifs chiffrés comportent entre autres le reboisement de 300 000 ha par an et la plantation d'arbres sur 700 000 autres hectares chaque année.

Les vulgarisateurs qui appliquent une politique bien définie de développement des communautés rurales s'efforcent d'inculquer aux cultivateurs des techniques de culture permanente plus productives qui associent les objectifs de la foresterie à ceux de l'agriculture. Le but est de relever les compétences techniques et économiques des agriculteurs en même temps que leurs revenus et leur niveau de vie. Les vulgarisateurs travaillent sur la base d'un modèle élaboré par le Service de l'éducation, de la formation et de la vulgarisation agricoles du Département de l'agriculture.

Deux programmes sont étroitement liés à ces actions: la réinstallation et la création de petites unités de plantation. Dans le cadre du programme de réinstallation, on s'efforce de transférer les nomades sur des terres plus appropriées bénéficiant de l'effort de développement économique régional. On espère faire ainsi des colons des exploitants sédentaires qui, une fois formés aux techniques agroforestières, pratiqueront une culture intensive et permanente, pour obtenir à la fois des produits agricoles et des produits forestiers. Le gouvernement pense pouvoir transformer certains de ces périmètres de colonisation en villages permanents et autonomes.

Les colons qui s'installent dans les petites unités de plantation reçoivent chacun 5 ha dans les îles autres que Java où les conditions ne se prêtent pas aux cultures vivrières et où, par conséquent, ils s'adonneront à des cultures de plantation telles que l'hévéa, le cocotier et le palmier à huile. Chaque cultivateur doit consacrer 3 des 5 ha qui lui sont alloués à la culture pratiquée par la plantation à laquelle il est rattaché. Il peut utiliser les 2 ha restants pour sa maison et son jardin familial ainsi que pour d'autres cultures agricoles ou forestières de son choix. Ces travaux bénéficieront aussi du soutien de la vulgarisation.

EN ROUTE POUR LA MAISON CHARGÉ DE FEUILLES on découvre le lien entre élevage et arboriculture

Le personnel du programme s'est rendu à Fidji, en Inde, en Indonésie, au Japon, aux Philippines, en République de Corée et en Thaïlande pour étudier les programmes de foresterie communautaire et autres programmes forestiers.

Le personnel de la CFAD et les forestiers divisionnaires chargés du programme de foresterie communautaire dans les montagnes ont reçu une formation au siège du DTCP à Bangkok. Ils ont participé à des sessions d'études de trois semaines consacrées à la communication et à la vulgarisation pour apprendre à organiser et mener la formation, ainsi qu'à programmer et diriger les travaux.

Les deux membres de la Sous-Division de la motivation et de l'éducation ont participé à une session d'études d'un mois sur la planification en matière de communication, organisée à Katmandou par le DTCP. Ils se sont également formés sur le tas en travaillant avec le personnel du DTCP à la préparation de matériel didactique et d'auxiliaires en matière de communication.

Quatre-vingt-dix assistants de foresterie communautaire ont été formés par l'antenne spéciale. Ils ont assisté à un stage d'initiation de trois semaines à la sylviculture et aux tâches particulières d'un assistant. Ils ont aussi appris comment surveiller et évaluer un programme de terrain et comment utiliser le matériel de communication.

Selection. Les panchayats inclus dans le programme sont choisis en fonction d'un certain nombre de critères. Préférence est donnée à ceux qui souffrent d'une pénurie aiguë de bois de chauffage et de fourrage et qui sont, si possible, aptes à entreprendre une action communautaire. Dans les panchayats qui paraissent convenir, les forestiers divisionnaires et les assistants de foresterie communautaire s'entretiennent non seulement avec le pradhan pancha (chef du panchayat) mais aussi avec les chefs et les habitants des divers hameaux qui en dépendent. Ils parlent de la demande de produits forestiers, expliquent le programme de foresterie communautaire et répondent aux questions. Il ne s'agit ni d'imposer, ni de «vendre» le programme aux populations ou à leurs dirigeants, mais plutôt de chercher à connaître leur point de vue pour déterminer ensuite la nécessité et les chances de succès du programme dans le panchayat considéré.

A mesure que le programme prend corps, un nombre croissant de panchayats demanderont à y participer. En 1983, le programme couvrait 300 panchayats contre 50 seulement dans la phase initiale qui a démarré en 1978. On a constaté jusqu'à présent que si les pépinières et plantations fonctionnent bien quelque part, d'autres panchayats en demandent, et l'objectif de cinq pépinières nouvelles par an est vite dépassé. A souligner que le meilleur auxiliaire de la vulgarisation est le succès du programme sur le terrain.

Quand un panchayat a été retenu, l'assistant de foresterie communautaire lance une campagne pour expliquer le programme aux dirigeants, aux villageois, aux instituteurs et à d'autres groupes sociaux. Il souligne l'importance des forêts pour les villageois et leur fait notamment prendre conscience des rapports peu évidents entre celles-ci et les ressources en eau, et donc avec l'agriculture. Il précise les responsabilités juridiques respectives de l'Etat et des villageois et s'efforce de dissiper la crainte que les forêts communales ne soient un jour confisquées. Le rôle de l'assistant de foresterie communautaire consiste à diffuser des informations nouvelles et à expliquer que l'Etat poursuit le même objectif que les villageois. Il doit cependant aussi faire comprendre que les populations ont leur part de responsabilité et que le programme ne peut pas réussir sans leurs efforts concertés.

Les forestiers divisionnaires et les assistants de foresterie communautaire donnent leur avis sur les terrains appropriés pour l'établissement de pépinières, de forêts de panchayat et de forêts protégées, mais ce sont les chefs et les habitants du panchayat qui décident en dernier ressort. Le personnel de terrain doit être vigilant à l'égard des intérêts acquis. Il faut persuader les villageois que les pépinières sont à eux. Les contremaîtres en sont officiellement responsables, mais les villageois devraient être encouragés à s'y rendre pour demander des plants.

Il est également nécessaire d'inciter les villageois à collaborer, si possible à titre bénévole, au tri et au stockage des semences et à l'entretien des pépinières. Ils seront ainsi réellement intéressés à l'entreprise.

Un moyen d'encourager le contremaître de panchayat à rechercher la participation des villageois serait de lui faire élaborer un plan d'exploitation de pépinière avec l'assistant de foresterie communautaire et le président du comité forestier local. En bon vulgarisateur, il devrait être expert en relations publiques, aller voir les villageois, se mêler à eux et donner des conseils judicieux. La pépinière est un service public, et il faut convaincre les gens qu'elle remplit ses fonctions efficacement.

Contrairement à ce qui se faisait couramment autrefois, le personnel de terrain ne doit pas élaborer tout seul les plans d'aménagement. Le plan d'aménagement d'une forêt communale ne peut en effet réussir que si la communauté a le sentiment que ce plan est le sien. Il faut donc que celui-ci ne soit arrêté qu'après amples consultations avec les villageois et leurs dirigeants. Les forestiers divisionnaires et les assistants de foresterie communautaire doivent décider ensemble du type et de la quantité d'arbres à planter, du lieu et de la période de plantation; de la façon d'organiser cette dernière des mesures de protection à prendre, ainsi que du moment et de la manière d'exploiter les produits forestiers. On devra en particulier rechercher les moyens de répondre aux besoins actuels de la communauté en bois de chauffage et en fourrage (il faut par exemple encourager d'urgence la culture de graminées et de légumineuses fourragères, ainsi que l'alimentation à l'étable). Le plan d'aménagement prend alors la forme d'un contrat entre l'Etat et les villageois, qui est signé par le pradhan pancha, le président du comité local des forêts et le forestier divisionnaire.

Activités extérieures. Quand un programme prend rapidement de l'ampleur, il est impossible aux cadres supérieurs de surveiller personnellement tous les travaux et au forestier divisionnaire d'assister à toutes les réunions de village. Comme la foresterie communautaire est une notion nouvelle, les cadres subalternes peuvent manquer d'assurance et les villageois faire preuve d'une certaine méfiance. Chaque année, se tiennent au siège de l'administration du district des sessions de travail au cours desquelles les chefs des panchayats participant au projet et les fonctionnaires du district peuvent soulever toute question touchant la foresterie communautaire et recevoir du forestier divisionnaire ou du représentant de la Division centrale de la foresterie communautaire et du boisement une réponse autorisée. Ces sessions durent en général trois jours, dont un est consacré à la visite d'une pépinière et d'une plantation. Elles s'achèvent sur l'adoption d'une série de recommandations concernant les aspects du programme qui exigent le plus d'attention. On organise à l'intention des chefs de village des voyages d'études dans le pays pour leur montrer les réalisations du programme dans d'autres régions et éveiller leur intérêt pour de nouvelles essences ou de nouvelles activités, telles que l'introduction de fourneaux améliorés. Outre l'action de l'Etat, l'Institut de foresterie de l'université de Tribhuvan organise un cours menant à un diplôme de foresterie et d'aménagement des bassins versants. Ce cours, comme le cours actuel qui débouche sur un certificat, comprend entre autres matières la vulgarisation et les sciences sociales apparentées.

PAGES D'UN TABLEAU DE PAPIER NÉPALAIS illustrant le comment et le pourquoi de la sylviculture (1)

PAGES D'UN TABLEAU DE PAPIER NÉPALAIS illustrant le comment et le pourquoi de la sylviculture (2)

Les exécutants de programmes bénéficiant de fonds publics, par exemple celui de foresterie communautaire, doivent reconnaître la nécessité de créer et d'entretenir un climat socio-politique qui favorise la compréhension de ces programmes et leur appui par toute la population. Des émissions radiodiffusées, des articles de presse, des cérémonies de plantation d'arbres, des films, des tables rondes, des autocollants et des affiches contribuent à faire connaître la foresterie communautaire et à informer le public des travaux et réalisations du programme.

L'antenne de formation, qui est subventionnée par l'Agence pour le développement international (AID), est en contact étroit avec le programme de foresterie communautaire du Département des forêts ainsi qu'avec le programme d'éducation et de vulgarisation du Département de la conservation des sols et de l'aménagement des bassins versants, l'un et l'autre assistés par le PNUD/FAO. Le DTCP fournit une assistance aux trois programmes et les encourage à coopérer plus étroitement. Mais l'essentiel est que le programme de foresterie communautaire de l'Etat semble être devenu le pôle officieux des entretiens et consultations sur la vulgarisation forestière au sein du ministère.

Surveillance et évaluation

En septembre 1983, 350 pépinières avaient été créées au Népal, 4 000 ha de plantation avaient été établis, 1 million de plants avaient été distribués pour des plantations privées, et 2 500 fourneaux améliorés avaient été installés. Ce sont, certes, des réalisations encourageantes, mais le gouvernement ne doit pas s'endormir sur ses lauriers. Il doit dresser un plan directeur pour mettre sur pied son système de vulgarisation. Les planificateurs suivent attentivement l'évolution dans ce domaine, mais le moment est venu d'établir un plan ministériel d'ensemble qui en définisse le concept, les objectifs, la structure et les ressources dans tout le secteur de la foresterie, et qui fournisse une orientation aux différents départements ainsi qu'aux donateurs et aux organismes d'aide internationaux. Ce plan devrait stipuler les responsabilités et les fonctions des vulgarisateurs au niveau du ministère, du département et du terrain. Il devrait aussi tenir compte des stratégies à adopter dans le cas de mauvaises pratiques de conservation des forêts et eu égard aux aspects connexes d'autres programmes sectoriels, notamment dans les domaines de l'agriculture et de l'enseignement.

Il faudrait également s'efforcer de concevoir un système communautaire permettant de suivre la marche du programme. L'Etat doit garder son propre système d'évaluation, mais il conviendrait d'encourager et d'aider les villageois à choisir les critères voulus pour mesurer les progrès et les effets du programme, et de leur montrer comment s'y prendre pour recueillir et analyser des données. Certaines études de référence et rapports périodiques du personnel de terrain sont déjà utilisés dans le cadre du programme.

La responsabilité principale de ces travaux incombe à la Sous-Division de la surveillance et de l'évaluation de la CFAD, mais pour obtenir une information en retour on a recours à diverses méthodes formelles et informelles grâce auxquelles presque tout le personnel du programme peut participer. La Sous-Division de la motivation et de l'éducation, ainsi que celle de l'amélioration des fourneaux se soucient tout particulièrement du progrès et des effets des activités de formation et de vulgarisation. Les méthodes de surveillance et d'évaluation utlisées jusqu'à présent sont les suivantes:

· visites au moins une fois par an des divisions du projet par le personnel du siège du programme;

· séminaires de district, régionaux et nationaux, au cours desquels les fonctionnaires du siège et du terrain, les chefs de village et les fonctionnaires locaux discutent des problèmes qui se posent et des solutions possibles;

· envoi de questionnaires aux forestiers divisionnaires

· envoi de questionnaires aux assistants de foresterie communautaire;

· envoi de questionnaires aux volontaires et aux experts associés étrangers affectés aux diverses divisions du projet;

· enquêtes systématiques auprès de 900 ménages villageois et de 180 chefs de hameau dans des panchayats témoins (non inclus dans le projet);

· enquêtes sur le taux de reprise des plants dans 108 forêts de panchayat;

· enquêtes sur le taux de reprise des plants dans les plantations privées de 328 villageois ayant reçu des plants (décembre 1982/janvier 1983)

· enquête sur l'usage des fourneaux améliorés auprès de 690 détenteurs bénéficiaires (décembre 1982/janvier 1983);

· enfin, collecte périodique d'informations au moyen de formulaires conçus par la Sous-Division de la surveillance et de l'évaluation pour le personnel de terrain.

Les données ainsi recueillies ont été très utiles pour remanier et renforcer les activités de formation et de vulgarisation. On a ainsi constaté que certains assistants de foresterie communautaire ne se servaient pas de tableaux de papier aussi bien et aussi souvent qu'on s'y attendait, soit parce qu'ils n'osaient pas, soit parce qu'ils ne savaient pas les employer, soit encore parce qu'ils ne savaient pas susciter l'occasion de les utiliser auprès des villageois. L'antenne spéciale de formation a donc décidé de familiariser les stagiaires avec l'emploi de ce matériel pendant les stages de perfectionnement des assistants de foresterie communautaire. Un manuel de vulgarisation à l'intention de ces derniers et des autres personnels de terrain est en préparation.

L'enquête de 1982 auprès de 900 ménages a montré que les personnes ayant un minimum de connaissances sur le programme de foresterie communautaire étaient deux fois plus nombreuses dans les panchayats participant au projet que dans ceux qui n'y participaient pas. Cependant, la moitié des habitants des panchayats où le projet était appliqué depuis longtemps ignoraient qu'ils pouvaient se procurer gratuitement des plants dans les pépinières de village. En conséquence, l'administration du programme a lancé une campagne de propagande pour les en informer.

Les enquêtes ont aussi révélé que le taux de reprise des plants était satisfaisant: 70 pour cent dans les forêts de panchayat et 62 pour cent dans les plantations privées. On a constaté par ailleurs que les causes de la mortalité des plants étaient à la fois d'ordre technique (mauvaise qualité des plants, mauvaises méthodes de plantation, erreurs dans le choix des essences) et d'ordre social (dégâts dus au pâturage, soins insuffisants). On s'attache donc, dans le cadre du programme, à mieux former aux techniques de plantation les assistants de foresterie communautaire, les contremaîtres et les gardes forestiers de panchayat, ainsi qu'à faire comprendre aux villageois les aspects sociaux de la vulgarisation.

Malgré certains défauts - auxquels il faut s'attendre dans tout programme tendant à modifier à bref délai le comportement social - il apparaît que les autorités et les populations reconnaissent généralement l'intérêt de la foresterie communautaire et le rôle qu'elle peut jouer pour préserver l'environnement dans l'Himalaya. L'expérience en cours depuis trois ans au Népal indique que les programmes et le matériel décrits plus haut ont déjà permis d'améliorer la compétence, l'assurance et l'attitude du personnel de terrain qui travaille au programme de foresterie communautaire. La formation et la vulgarisation y ont beaucoup contribué.


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