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Éditorial - Mexico 1985: Neuvième congrès forestier mondial

Les congrès forestiers mondiaux sont des événements relativement rares. Celui qui doit se tenir à Mexico du 1er au 12 juillet 1985 ne sera que le neuvième de la série. Le premier, qui s'est tenu à Rome, remonte à 1926. Il a fallu attendre 10 ans avant le second, qui a eu lieu à Budapest en 1936. Le troisième, retardé par la Seconde Guerre mondiale, a siégé à Helsinki en 1949. Depuis lors, les congrès forestiers mondiaux se tiennent presque exactement tous les six ans: Dehra Dun, 1954; Seattle, 1960; Madrid, 1966; Buenos Aires, 1972; Jakarta, 1978; et maintenant, Mexico, 1985. Le long intervalle qui s'écoule entre les congrès leur confère une solennité et une importance qu'ils n'auraient pas s'ils siégeaient tous les ans ou tous les deux ans. Il donne du temps pour réfléchir et pour appliquer et évaluer les recommandations du congrès précèdent. Par ailleurs, il est inévitable qu'en six ou sept ans le monde extérieur change, et que la situation forestière s'en ressente. Les 2000 participants de 104 pays et de 17 organisations internationales qui se sont réunis à Jakarta il y a sept ans envisageaient les problèmes dans un contexte de prix élevé du pétrole, de pénurie d'énergie et de crise bancaire imminente due à la difficulté de recycler les pétrodollars. Aujourd'hui, sept ans seulement plus tard, la situation est pratiquement l'inverse: les prix du pétrole sont tombés, les approvisionnements en énergie, à l'exception notable du bois de feu, se sont stabilisés, et si une nouvelle crise bancaire nous menace c'est parce que le recyclage des pétrodollars par des prêts internationaux a trop bien réussi et que plusieurs pays fortement endettés risquent de faire banqueroute.

Le thème du 9e Congrès forestier mondial - «Les ressources forestières dans le développement intégré de la société» - doit encourager les forestiers à dépasser l'optique purement forestière et à envisager les moyens d'adapter les politiques forestières à des circonstances mondiales telles qu'une crise bancaire internationale. Le congrès a pour but d'élaborer des lignes d'action claires dont on pourra s'inspirer pour (a) formuler les politiques nationales; (b) encourager et orienter les secteurs privé et public; et (c) promouvoir la coopération internationale en matière forestière. A cet effet, le gouvernement mexicain a préparé un programme ambitieux pour les 2500 participants attendus à Mexico. Outre les séances générales, les séances plénières et les réunions des commissions techniques, le gouvernement mexicain parrainera des réunions auxiliaires, des expositions, des démonstrations et des concours, ainsi que des voyages d'étude en Amérique centrale, à Cuba et aux Etats-Unis. Le gouvernement et le comité d'organisation méritent toute notre reconnaissance pour les années de travail qu'ils ont consacrées à la planification et à l'organisation du congrès.

Le présent numéro d'Unasylva est une introduction au congrès. Il ne contient pas les documents qui seront présentés à Mexico, mais un entretien avec M. Edouard Saouma, Directeur général de la FAO, et cinq articles qui, on l'espère, constitueront une toile de fond utile pour le congrès. Les sujets de ces articles - la foresterie au-delà de l'an 2000, l'agriculture itinérante, l'agroforesterie, la foresterie communautaire et l'aspect social des contrats d'exploitation forestière - ne couvrent nullement l'ensemble des thèmes qui seront traités à Mexico. On a cherché seulement à proposer un ensemble d'informations objectives et à pur sur certains points critiques. Le prochain numéro d'Unasylva (Vol. 37, N° 148) marquera le 40e anniversaire de la FAO et contiendra une entrevue de M. Eduardo Pesqueira Olea, Secrétaire à l'agriculture et aux ressources hydrologiques du Mexique. Dans les numéros suivants, Unasylva rendra compte des activités du congrès.

La FAO a joué un rôle consultatif auprès du gouvernement du Mexique pour la préparation et l'organisation du Congrès forestier mondial. Ce dernier constitue donc un événement très important pour l'Organisation. C'est la seule réunion forestière véritablement internationale qui réunisse des personnalités, des sociétés, des ONG et des gouvernements pour débattre des questions forestières d'importance mondiale. L'impact du congrès sera certainement durable.


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