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NOTE D'INFORMATION SUR L'ELEVAGE DES OVINS ET CAPRINS EN CAMEROUN

P. Nanda
Directeur adjoint (Production animale)
Ministère de l'élevage, des pêches et des industries animales
Yaoundé, Cameroun

SITUATION ACTUELLE

Dans l'économie pastorale du Cameroun, les petits ruminants (ovins et caprins) occupent une place très importante puisqu'ils interviennent pour 17 pour cent dans la couverture des besoins protéiniques des Camerounais.

Le cheptel est passé de 3 186 000 têtes en 1980 à 4 071 710 têtes en 1985, soit une augmentation totale d'environ 28 pour cent en cinq ans.

Ces résultats ont été obtenus grâce à l'appui permanent du Gouvernement aux activités pastorales en général et du secteur des petits ruminants en particulier.

Les races élevées et répartition

Par souci de simplification de la classification, on peut regrouper les ovins et les caprins au sein de deux grands types, le Sahélien et le Guinéen.

Le type Sahélien: Le mouton sahé lien (ou mouton du nord ou encore Mbororo) se rencontre dans la partie septentrionale du pays et le nord-ouest. Il est haut sur pattes (70 à 90 cm), avec un chanfrein très busqué et de longues oreilles pendantes. Le mâle porte horizontalement d'importantes cornes spiralées; l'adulte peut atteindre 45 kg de poids vif. De par la couleur de la robe, on distingue la variété Wäla (blanche) et la variété Oudah au train-avant brun ou noir et à l'arrière-train blanc.

Le caprin sahélien (70 cm) est lui aussi élevé dans l'extrême-nord. Il est mince et élancé, montrant une grande diversité de couleurs de robe. On parle couramment de la chèvre sahélienne.

Le type Guinéen: Le mouton et la chèvre de ce type sont élevés dans la zone guinéenne dont le sud du Cameroun. Tous deux sont de petite taille (50 à 65 cm) avec plusieurs variétés de couleurs de robe.

Le mouton guinéen, variété Black-belly se distingue par la couleur noire du ventre. C'est un excellent animal de boucherie, de surcroît très prolifique, tout comme la chèvre.

Performances zootechniques

Elles sont globalement assez bonnes pour les deux espèces, qu'il s'agisse de la reproduction ou de la croissance, si l'on tient compte des conditions d'élevage plutôt difficiles en milieu traditionnel.

Les travaux de l'Institut de la Recherche Zootechnique et Vétérinaire (IRZ) réalisés dans les provinces du nord et de l'extrême-nord du Cameroun situent l'âge de la première mise-bas vers 22 mois pour les caprins et entre 11 et 17 mois pour les ovins. La conclusion de ces travaux est que cet âge de lère mise-bas pourrait être abaissé.

S'agissant de la croissance, des études réalisées dans le cadre de l'IRZ situent le croît moyen journalier des ovins autour de 50 g entre 0 et 12 mois, moyenne légèrement plus faible chez les caprins. Les techniciens du même institut ont aussi avancé le chiffre de 1,62 agneau/brebis/an ou encore 48, 7 kg/brebis/an, ce qui ne fait que confirmer davantage les belles performances zootechniques possibles des cheptels ovins et caprins.

Méthodes d'élevage

Les méthodes d'élevage varient d'une région à l'autre en fonction du mode de vie ou des spéculations économiques.

Dans la zone forestière, c'est la divagation totale qui aboutit régulièrement à de graves conflits agro-pastoraux. Les animaux ne font l'objet d'aucun soin. Les jeunes mâles sont cependant castrés dès le sevrage.

A l'ouest et au nord-ouest l'exploitation agricole des terres est telle que les petits ruminants sont plutôt maintenus en enclos ou attachés aux piquets. Cela suppose obligatoirement des soins et surtout un apport alimentaire régulier. La taille des troupeaux est plus importante que dans la zone forestière.

Dans l'extrême-nord, le nord et l'adamaoua les animaux sont davantage suivis et soignés. le gardiennage est assuré, de même la complémentation alimentaire.

structure des troupeaux

les troupeaux sont très éparpillés à travers le pays. le recensement national agricole de 1984 montre que 55 pour cent des troupeaux caprins et 61 pour cent des troupeaux ovins sont constitués de moins de 5 têtes, et que seulement 3 pour cent des éleveurs ont des effectifs d'au moins 25 animaux, ce qui représenterait 15 pour cent du troupeau caprin national et 10 pour cent du troupeau ovin.

Situation sanitaire

Il faut déplorer la faible protection sanitaire, qui entraîne des taux de mortalité inquiétants proches de 46 pour cent pour les deux troupeaux, avec d'importantes variations dans l'espace et dans le temps.

Parmi les causes de mortalité, les gastro-entérites d'origine parasitaire se classent en tête avec une fréquence plus grande pour les jeunes de 0 à 6 mois. Viennent ensuite les affections du système respiratoire, d'importance variable selon la région et la saison. La péripneumonie caprine et la peste font de temps à autres de sérieux dégâts.

Production et commercialisation

Les statistiques retiennent un taux d'exploitation théorique de 30 pour cent, chiffre plutôt difficile à atteindre par calcul en raison du caractère incontrôlable de certaines transactions et des abattages familiaux de brousse.

Le tableau ci-après traduit la situation.

 OvinsCaprins
82–8383–8484–8582–8383–8484–85
Ventes/marchés330726345128255703438150467500473085
Circulation intérieure2433431698602765444982708113783
Abattages contrôlés319492050827358412963560332107
Peaux (condit.)974445322423041612874023369
Peaux (circulat.)-617171413848-356300513245

Les prix des animaux sur pied varient considérablement selon les régions et surtout à l'approche des fêtes, allant de 6 000 à 30 000 frs pour les caprins et de 7 500 à 40 000 frs et même davantage pour les ovins.

Les échanges extérieurs sont faibles.

Difficultés rencontrées

Elles sont à la fois techniques et socio-économiques. Les résoudre s'avère donc nécessaire pour le développement du secteur.

Ces difficultés sont les suivantes:

RECHERCHE DE SOLUTIONS

Conscient de ces problèmes, le Gouvernement se propose d'y faire face à travers un projet de développement de l'élevage des petits ruminants.

On se propose d'une part, d'améliorer les conditions de production de ce secteur et donc le niveau de vie des éleveurs tandis que d'autre part, on tentera d'augmenter la disponibilité en viande de petits ruminants.

Pour y arriver, le projet devra:

LES PRINCIPALES ACTIONS A ENTREPRENDRE

Elles porteront essentiellement sur les techniciens des services publics et les producteurs intéressés.

Pour les services publics, il s'agit de bien définir les programmes de formation et de recyclage des techniciens, programmes dont l'exécution devra s'appuyer sur les structures en place pour les aspects théoriques et pratiques.

S'agissant des producteurs, les actions à entreprendre sont diverses mais se résument en quatre points:


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