L'interaction du sol, de l'eau, du climat et des plantes détermine la production de riz. Afin de mieux évaluer les contraintes biologiques auxquelles est exposée la riziculture, il est très important de procéder à une étude édaphique, climatique et biotique du système pluvial.
Les contraintes, autres que les troubles nutritionnels, dans la riziculture pluviale sont associées à:
· la sécheresse
· la chaleur ou au froid
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LA SÉCHERESSE
Le stress hydrique, c'est-à-dire la sécheresse, existe lorsque le rapport entre l'évapotranspiration réelle et l'évapotranspiration potentielle tombe au-dessous de 1.
Le stress dû à la sécheresse peut être atténué en cultivant:
· des variétés à cycle court
· des variétés résistant à la sécheresse
Résistance à la sécheresse
Dans la plupart des zones de riz pluvial, les principaux problèmes de sécheresse interviennent dans la phase de végétation initiale et dans la phase finale.
Sécheresse initiale. Le riz pluvial est normalement semé avant la saison des pluies. Une insuffisance des pluies initiales, un retard des précipitations attendues juste après le semis ou une mauvaise couverture des semis à la volée, compromettent à la fois la germination et la densité. Par rapport au stade de germination, le début du stade de plantule est le plus vulnérable au manque d'humidité. Les dommages dus à la sécheresse au stade de plantule se manifestent par le flétrissement (enroulement) ou par le dessèchement des feuilles. Ce dernier symptôme est très courant dans les variétés de petite taille.
Sécheresse finale. La sécheresse aux stades de floraison et de maturation est fréquente lorsque la saison des pluies est en avance. Le stress hydrique a des conséquences plus graves aux stades de montaison et de maturation qu'au stade de tallage, car il affecte directement les composantes d'absorption, c'est-à-dire le développement de la panicule et la formation du grain.
Variétés adaptées
La faculté d'adaptation des variétés de riz dans les zones sujettes à la sécheresse met en jeu un ou plusieurs des mécanismes suivants:
· Echapper à la sécheresse
- L'aptitude à empêcher le stress hydrique par une période de croissance végétale
anticipée coïncidant avec la saison de pluies abondantes.
· Eviter la sécheresse
- La capacité d'absorber suffisamment d'eau, ou d'en réduire la perte, assez tôt pour
éviter le stress.
· Tolérer la sécheresse
- L'aptitude à survivre et à fonctionner même lorsque les tissus sont désunis ou
stressés.
Lorsque le stress hydrique se prolonge et que les autres mécanismes adaptatifs sont épuisés, l'aptitude des tissus à supporter celui-ci, c'est-à-dire à mettre en uvre une tolérance physiologique impliquant l'interaction entre les enzymes et les membranes cellulaires, devient importante.
·Caractères souhaitables de variétés tolérant
la sécheresse initiale:
- vigueur précoce des plantules, et croissance racinaire pour concurrencer les adventices;
- rapport racine/pousse élevé;
- potentiel hydrique élevé de la feuille et de la gaine;
- aptitude à se flétrir lentement et à récupérer rapidement;
- feuilles érigées et de longueur moyenne, ce qui leur confère une plasticité suffisante pour s'enrouler et se déplier;
- maintien d'une forte teneur en eau grâce à la résistance des stomates et de la cuticule aux pertes d'eau;
- grande efficacité dans l'utilisation de l'eau.
· Caractères souhaitables de variétés tolérant la sécheresse finale:
- cycle court pour éviter la sécheresse finale;
- potentiel hydrique élevé de la feuille grâce à l'adoption de mécanismes leur permettant d'extraire plus d'eau par leur système racinaire ou de perdre moins d'eau par transpiration à travers les stomates et la cuticule;
- taux élevé de photosynthèse avec une faible senescence;
- sortie paniculaire normale, forte teneur en eau des panicules, hausse moins forte de la température des épillets en cas de stress, et faible taux de stérilité;
- taux élevé de transfert des réserves de glucides de la tige;
- absence de propension à la verse;
- poids paniculaire élevé;
- système racinaire épais et profond.
La pénétration en profondeur des racines dans le sol est l'un des moyens les plus efficaces d'éviter les stress hydriques en utilisant l'eau disponible dans un horizon plus profond. Toutefois, la plupart des racines de riz sont confinées dans la couche superficielle du sol, et la distribution des racines est négligeable au-delà de 20 cm de profondeur. En général, les variétés tolérant la sécheresse ont des racines qui sont généralement épaisses, une formation coronaire dense, et de nombreuses racines profondes. De plus, ces variétés répondent au stress hydrique en produisant des racines plus épaisses et plus longues.
Bien que la résistance et la tolérance à la sécheresse soient essentielles pour la survie du riz pluvial en cas de stress hydrique grave, l'aptitude d'une variété à récupérer et à reprendre une croissance rapide après une période de stress est encore plus importante pour la production de grains. Il faut avant tout rechercher l'association de la résistance à la sécheresse et de la capacité de récupération dans une variété de riz pluvial si l'on veut obtenir de meilleurs rendements. Le stress hydrique est la conséquence directe d'une réduction de la capacité de rétention due au tassement du sol et aux pertes par ruissellement. Les effets d'une moindre teneur en humidité sont fortement aggravés par des températures élevées du sol et des horizons tassés du sous-sol.
Pratiques culturales
· Faire une fumure organique dans la parcelle.
· Avoir une capacité d'irrigation de secours en récoltant et en
conservant les eaux de pluie dans des réservoirs improvisés.
LA CHALEUR ET LE FROID
Les effets de la chaleur et du froid varient selon les stades de croissance végétale. Le riz pluvial souffre autant des températures basses qu'élevées (voir tableau 7).
TABLEAU 7 | ||||
Réponses du riz à la température | ||||
Stade de croissance |
Température critique | |||
Minimale |
Maximale |
Optimale | ||
(°C) |
||||
Plantule |
10 |
45 |
20-35 | |
Levée et implantation des plantules |
12-13 |
35 |
25-30 | |
Enracinement |
16 |
35 |
25-28 | |
Allongement de la feuille |
7-12 |
45 |
31 | |
Tallage |
9-16 |
33 |
25-31 | |
Initiation de la panicule primaire |
15 |
- |
- | |
Différenciation paniculaire |
15-20 |
38 |
- | |
Anthèse |
22 |
35 |
30-33 | |
Maturation |
12-18 |
30 |
20-25 |