En tant que promoteur de groupe (ou PG), vous exercez la fonction importante d’agent du développement rural et vous œuvrez pour le développement de votre pays tout entier. Votre tâche consiste à aider les ruraux pauvres à renforcer leurs capacités d’organisation et de gestion de leurs propres activités.
Alors que les agents de vulgarisation, les agents de développement communautaire et le personnel des projets de terrain ont en principe affaire à la communauté rurale tout entière, les promoteurs de groupe sont appelés à aider exclusivement les pauvres. Les PG ne traitent pas les ruraux pauvres comme des bénéficiaires passifs de l’aide. Vous serez appelé à travailler côte à côte avec les pauvres, à leur donner confiance en leurs propres capacités et à promouvoir leur autodépendance.
En fait, votre fonction est de faciliter les choses en exerçant trois rôles principaux:
· Conseiller de groupe
Vous renforcez l’esprit d’initiative, les capacités d’organisation et de planification des ruraux pauvres.
· Formateur participatif
Vous apprenez aux membres du groupe à acquérir les compétences de base: connaître les techniques, savoir lire et compter, savoir résoudre les problèmes.
· «Agent de liaison»
Vous facilitez la communication entre les groupes et les services de développement de l’administration ou des organisations non gouvernementales (ONG), tels les banques, les services de vulgarisation et les organes de distribution des intrants.
Profil du PG
Les promoteurs de groupe proviennent d’horizons différents. Dans les pays où le personnel bien qualifié consentant à travailler dans des villages isolés est rare, les PG sont recrutés parmi les jeunes gens et les jeunes femmes ayant fait des études secondaires.
Dans d’autres pays, les promoteurs de groupe sont diplômés de l’université. De nombreux PG sont détachés par les services de vulgarisation ou par des organismes publics analogues, ou encore par des ONG actives dans le domaine du développement déjà présentes dans les zones rurales.
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Vos «clients» Un même promoteur de groupe peut organiser environ 15
groupes en l’espace de trois ans. Ainsi, chaque PG peut être en
contact direct, en l’espace de trois ans, avec environ 150 ménages,
soit au moins 900 personnes, si l’on compte les membres des groupes et les
personnes qui composent leur ménage. |
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Avantages de l’approche par petits groupes
Economies d’échelle. Les prestations de services de développement aux petits agriculteurs, à titre individuel, sont trop coûteuses pour la plupart des gouvernements. Les petits groupes d’auto-assistance permettent de résoudre ce problème parce qu’ils représentent plusieurs agriculteurs, et non pas un seul. Lorsqu’ils s’adressent à des groupes, les services de développement sont plus efficaces et ont une meilleure incidence sur la pratique. Par exemple, un agent de vulgarisation peut former plusieurs agriculteurs en une seule réunion; une banque peut fournir un prêt d’un montant élevé pour la campagne tout entière au lieu de subdiviser la somme en petits montants individuels; le groupe peut se charger de distribuer les engrais et les semences. A production plus grande, plus de revenu. Grâce à l’accès amélioré au crédit, aux intrants et à l’information, les pauvres peuvent produire davantage et accroître leur revenu en conséquence. Plus de revenu permet d’épargner, ce qui permet ensuite d’accroître encore la production et de satisfaire d’autres besoins. Acquisition de compétences nouvelles. Constitués en petit groupe, les pauvres apprennent très vite à travailler ensemble, à analyser en commun les problèmes et à faire des plans collectifs. Il s’agit là de compétences importantes qui peuvent aboutir, ultérieurement, à la constitution de fédérations intergroupes et d’organisations d’ampleur nationale. Durabilité. Les petits groupes permettent aux
pauvres d’avancer vers l’autodépendance, et ils peuvent se
constituer en réseaux d’organisations rurales autonomes. Cela
détermine des avantages importants - l’efficacité accrue des
services de développement stimule la croissance économique dans
les zones rurales et le développement national dans son ensemble;
politiquement, la participation permet aux pauvres de contribuer de façon
constructive au développement. |
Pour que votre action soit efficace, vous devez déjà posséder une certaine expérience du travail avec les ruraux et les organisations locales rurales. Vous devrez vous être familiarisé avec les problèmes des ruraux pauvres et être fortement motivé pour partager leur vie, leurs travaux, et les aider, au quotidien, pendant au moins deux ans. Vous devrez aussi être familier de la langue et de la culture de la zone d’action où vous interviendrez.
La mission qui vous est confiée vous sera plus facile si vous êtes de souche rurale, diplômé au moins de l’enseignement secondaire, et si vous avez l’expérience du développement communautaire ou rural, ou du travail dans des domaines tels que l’aide sociale, l’économie élémentaire, ou la sociologie, l’agriculture et la vulgarisation.
Formation des PG
La formation aux fonctions de PG vous fait découvrir les approches et les procédures participatives, renforce vos motivations et votre esprit d’équipe. Vous aurez besoin, en particulier, d’être formé à l’organisation dans les domaines de la planification et de la mise en œuvre des activités de production, du transfert des technologies appropriées, de la commercialisation et des techniques de communication, ainsi qu’à l’exercice de l’initiative, à la constitution d’équipes, à la comptabilité et à l’établissement de rapports.
Un premier atelier de formation, d’une durée d’au moins trois semaines, doit être organisé dans la zone visée, ou à proximité immédiate, à l’intention de tous les PG et réunir aussi les autres personnels de projet, ainsi que les principaux responsables du système de promotion du développement. Le programme de cet atelier doit être pragmatique et faire place à la présentation par les participants de leur expérience personnelle de travail.
A l’issue de cette formation initiale, vous devrez suivre une première formation sur le terrain pendant deux à trois mois. Cette période coïncidera avec le début de vos activités de terrain dans la zone d’action. Vous devrez apprendre à préparer et à effectuer des enquêtes à l’échelon des villages et des ménages, à résoudre les problèmes rencontrés sur le terrain, et à collaborer avec d’autres organismes de développement et de services.
La formation consécutive des PG se fait dans le cadre de réunions mensuelles qui servent à évaluer les résultats obtenus par les équipes, à identifier et à résoudre les problèmes qui se sont posés dans le programme, et à préparer des ateliers de terrain et des stages d’actualisation des connaissances. Vous aurez aussi la possibilité de collaborer à la publication d’un bulletin de projet et de prendre part à des visites mutuelles d’autres projets participatifs.
Affectation des PG dans les zones rurales
Les PG sont censés vivre dans les villages où ils travaillent, ou à proximité immédiate. Une fois ces villages désignés, au moins deux promoteurs de groupe devraient être affectés à chacune des grappes et commencer le travail dans un village noyau (dans bien des cas, les équipes mixtes homme-femme sont d’une efficacité plus grande).
En votre qualité de PG, vous devez être accessible en permanence aux membres du groupe. L’image que vous donnez de vous-même à la population de votre zone d’action est importante. Vous devrez, peu à peu, tisser des liens de confiance avec la communauté locale, y compris avec les pauvres, les gros agriculteurs, les responsables des institutions locales et les chefs des communautés.
Par le biais de votre interaction quotidienne avec les pauvres, vous serez progressivement accepté en tant qu’ami et que guide; on ne verra pas en vous un agent officiel ou une personnalité extérieure venant se mêler de la culture et des habitudes locales.
Retrait du PG
En tant que PG, votre objectif principal est d’aider les ruraux pauvres à améliorer leurs conditions de vie et à progresser vers l’autodépendance. Vous favoriserez l’autodépendance en faisant participer les membres du groupe à des activités qui leur permettront de gagner en initiative et de développer leurs compétences techniques.
Vous devrez encourager les échanges entre groupes et vous assurer qu’un (ou plusieurs) membre du groupe est présent chaque fois que vous aurez affaire aux services de développement ou aux représentants des pouvoirs publics.
Quand et comment devrez-vous commencer à vous retirer progressivement des groupes que vous aurez constitués? Ce processus de désengagement est délicat et est fonction du rythme auquel chacun des groupes s’est développé. L’expérience fait apparaître qu’il faut de trois à cinq ans pour que les groupes parviennent à une autodépendance complète. Une fois que le groupe est capable de communiquer avec les services gouvernementaux et les ONG et de prendre diverses autres initiatives sans votre concours, vous pouvez commencer à vous retirer, progressivement, pour concentrer votre activité sur les services à d’autres groupes qui ont davantage besoin de vous. Il suffira alors d’effectuer une brève visite, de temps à autre, pour vous assurer que les progrès se poursuivent.
L’organisation de fédérations intergroupes est importante, car ces organismes peuvent progressivement prendre le relais de nombre de vos responsabilités. L’autodépendance n’est pas toujours synonyme d’un désengagement total de votre part. Dans certains cas, les associations intergroupes pourront faire appel à vos services pour exercer certaines fonctions particulières.
