CADRE INSTITUTIONNEL JURIDIQUE ET RÉGLEMENTAIRE
CONTEXTE
Elément essentiel du développement d'un pays, la communication ne pouvait demeurer dans la léthargie dans laquelle la plongeaient certains gouvernements qui l'utilisaient avant tout comme instrument de propagande politique, comme "griot" du pouvoir. L'avènement de la III" République allait consacrer une réelle liberté de presse et l'expression plurielle. Les nombreux textes (ordonnances, décrets, lois et arrêtés ministériels) adoptés depuis le 26 mars 1991 en font foi.
Ainsi, l'un des soucis majeurs du constituant était la consécration de l'expression plurielle. Ce souci trouve sa concrétisation dans l'article 7 de la nouvelle Constitution qui reconna”t et garantit la liberté de presse et la création d'un comité chargé d'assurer l'égal accès pour tous aux médias d'Etat.
La création du Conseil supérieur de la communication résulte des recommandations des journées nationales sur l'information et la communication. Il sert d'observatoire de la communication en général. A ce titre, il intervient en donnant avis sur toutes les questions relatives à la communication, y compris toutes mesures législatives et réglementaires avant adoption. Il peut promouvoir la communication pour le développement.
Cependant cette institution ne fonctionne pas encore car elle représente des charges pour le budget de l'Etat: en outre des voix se sont élevées pour mettre en cause sa composition.
L'Office de la radio télévision du Mali (ORTM), auparavant service central, a pris la forme juridique d'Etablissement public à caractère administratif (EPA) qui constitue le socle d'une décentralisation enmatière de radio diffusion et télévision, puisque le texte prévoit la création de stations régionales et locales.
Le cadre institutionnel souffre d'insuffisances au nombre desquelles on peut citer:
- les difficultés de fonctionnement auxquelles sont confrontées les deux institutions que sont le Comité national d'égal accès aux médias d'Etat et le Conseil supérieur de la communication;
- le vide juridique par rapport à la libéralisation et à l'épanouissement du cinéma.
Il en est de même pour ce qui concerne le cadre juridique:
- le texte réglementaire devant fixer le taux de redevances des stations privées n'est pas encore en vigueur;
- inexistence de textes concernant le cahier des charges et le taux de redevances des services privés de télévision;
- inexistence de textes législatifs et réglementaires portant organisation du sondage d'opinion:
- inexistence d'un code de déontologie professionnelle pour les informateurs et les communicateurs:
- inexistence d'un texte réglementaire définissant les modalités d'exercice du monopole de la Société des télécommunications du Mali (SOTELMA);
- absence de dispositions incitatives pour ce qui concerne l'exercice d'activités de communication pour le développement.
CONCLUSIONS
- Le constat de l'insuffisance du cadre institutionnel et juridique, conduit à la nécessité de combler ce vide, surtout en matière de communication pour le développement.
- La définition du statut du communi-cateur spécialisé en communication pour le développement appara”t comme une nécessité au niveau de toutes les structures concernées: reconnaissance officielle du professionnalisme de tous les communicateurs, statut du personnel, prise en compte de la spécificité de l'activité de communication pour le développement.
- La décentralisation des moyens de communication jusqu'au niveau du terroir est un élément indispensable d'une véritable politique de communication pour le développement. Elle permettra la transmission des informations, des messages, des préoccupations des décideurs vers les masses populaires rurales et vice-versa.
- L'identification et l'inventaire des besoins existants à tous les niveaux de la communication pour le développement doivent être menés en vue de la création d'une structure de coordination opérationnelle et efficace. Cette structure doit avoir nécessairement un caractère souple à la fois technique et politique avec un mandat et des moyens financiers qui doivent être précisés.
- Les centres d'alphabétisation fonctionnelle et les audiothèques et vidéothèques doivent être institutionnalisées au niveau des communautés rurales.
- La recherche doit être confiée à des structures légères de coordination afin de garantir ta cohésion des actions et de minimiser les coûts.
- La radio rurale devrait être dotée d'un statut qui lui confère plus d'autonomie. Son orientation d'organe spécialisé en communication pour le développement devra être affirmée.
- Au niveau régional et local, les radios seront assistées de comités intersectoriels impliquant tous les partenaires de la communication pour le développement.
- Le renforcement de l'autonomie de l'ORTM, révision du statut et/ou du Conseil d'administration.
- Le développement de la capacité opérationnelle des différentes structures. Il s'agira de:
- l'identification et la mise en place d'un volet communicationnel dans tous les programmes et projets de développement: à ce propos, il a été constaté que les différents programmes et projets de développement souffraient.soit de l'absence de ce volet de communication, soit de l'usage irrationnel de ce volet d'où l'échec de bon nombre de ces projets et programmes;
- l'implication de tous les partenaires dans la prise en charge du coût de la communication pour le développement. (formule de partenariat ou contractuelle).
- La création au sein des départements ministériels d'une cellule de communication (élargissement des attributions du conseiller à la communication) chargée de:
- la conception, l'exécution et le suivi de la politique de communication pour le développement:
- la programmation, la formation en communication pour le développement:
- la promotion, la recherche et l'exécution des productions médiatiques et des moyens traditionnels de communication dans le domaine de la communication pour le développement;
- la diffusion des messages ayant trait aux activités des différents départements ministériels en matière de communication pour le développement;
- la redéfinition des attributions du conseiller à la communication.
- L'institution au sein du Conseil supérieur de la communication d'unecommission devant assurer la coordination des activités sectorielles en matière de communication pour le développement. La Commission désignera en son sein un comité technique qui sollicitera, selon les besoins, le concours des départements et organismes partenaires du secteur concerné.
- Le texte de loi portant création du Conseil supérieur de la communication, précise en son article 6, que ce Conseil tient compte des impératifs de communication du monde rural et favorise l'intégration culturelle, la valorisation et la pleine diffusion des langues nationales.
- Le Conseil supérieur de la communication jouissant par ailleurs de l'autorité morale et du poids politique nécessaire, est une institution dont les recommandations en matière de communication pour te développement bénéficieront de l'attention nécessaire auprès, tant des autorités politiques et administratives que des divers partenaires. Toutefois, le Conseil supérieur de la communication n'étant pas encore formellement mis en place, la tutelle peut être exercée par la Primature.
- Le Ministère de la culture et de la communication est chargé du suivi des conclusions de l'atelier en relation avec les départements ministériels et organes concernés. Ce comité de suivi servira de relais entre l'atelier et les décideurs.
- La question a été posée de savoir s'il est envisageable d'exonérer des institutions travaillant dans le secteur de la communication pour le développement de certains droits sur le matériel et les consommables importés. La nécessité d'accorder des facilités douanières aux structures et organes de communication pour le développement a été retenue pour tenir compte de la crise financière que conna”t le Mali et du Programme d'ajustement structurel.
RECOMMANDATIONS
Considérant l'évolution socio-économique du pays,
considérant l'expérience malienne en matière de communication pour le développement à travers les organes et structures, relevant d'une part des départements ministériels et d'autre part des ONG et associations,
considérant l'insuffisance et l'inadéquation du dispositif communicationnel existant au plan juridique et technique,
considérant l'évolution socio-politique intervenue au Mali,
considérant la loi No. 92-038/AN-RM du 24 décembre 1992, portant création du Conseil supérieur de la communication et précisant, en son article 6, que le CSG tient compte des impératifs de communication du monde rural et favorise l'intégration culturelle, la valorisation et la pleine diffusion des langues nationales,
L'atelier recommande
- Le renforcement et l'élargissement de l'espace de la communication pour le développement par :
- l'identification des stratégies;
- la décentralisation des structures et des moyens de communication qui sont nécessaires à la prise en compte des particularités culturelles et linguistiques et des besoins des collectivités à la base;
- la prise en compte de tous ceux qui travaillent dans le domaine de la communication pour le développement, afin que soit reconnue la spécificité de leur activité, qu'elle soit valorisée et institutionnellement réglementée.
- L'institution d'une Commission chargée de la communication pour le développement au sein du Conseil supérieur de la communication, lorsque cette instance aura reçu les moyens de son fonctionnement.
La Commission chargée de la communication pour le développement est composée d'un représentant des départements chargés: du Développement rural, de l'Environnement, de la Santé, de l'Hydraulique, de l'Education de base, de l'Economie et finances, de l'Administration territoriale, de la Communication et culture, le Porte-parole du Gouvernement, ainsi que d'un représentant des ONG, des associations paysannes et des professionnels de la communication.
En tant que de besoin, le Comité technique constitué au sein de la Commission peut faire appel à d'autres départements ministériels et organismes partenaires.
La Commission est chargée de :
- l'élaboration et la coordination d'une stratégie intégrée et/ou inter sectorielle de communication pour le développement;
- la proposition de textes législatifs et réglementaires en matière de communication pour le développement:
- la supervision et le contrôle de la conformité des stratégies et des activités sectorielles avec la politique nationale de communication pour le développement;
- l'élaboration d'un répertoire des ressources humaines spécialisées dans les domaines de la formation, de la recherche et de l'élaboration de matériels éducatifs, de la planification, de la création et de l'utilisation du matériel de communication pour le développement;
- la mise en place d'un système centralisé d'information et de documentation en matière de communication pour le développement.
A titre transitoire, la Commission sera placée sous la tutelle de la Primature.
- La mise en place d'un Secrétariat exécutif pour le suivi des activités de la communication pour le développement. Il sera présidé par le Ministre chargé de la communication. Sa composition et les modalités de son fonctionnement seront fixées par décret pris en Conseil des ministres.
- La création, au sein des départements ministériels, d'une cellule de communication chargée de:
- concevoir, exécuter et suivre la politique sectorielle de communication pour le développement de chaque département:
- coordonner les activités de communication pour le développement et des structures dépendant du département:
- programmer la formation en communication pour le développement pour ce qui concerne chaque département:
- mettre en place un service de documentation sectoriel et thématique en communication pour le développement:
- promouvoir la recherche en communication pour le développement et exécuter ou faire exécuter des productions médiatiques ainsi que des activités de communication pour le développement faisant appel aux moyens traditionnels de communication;
- assurer ta diffusion d'informations ayant trait aux activités de leur département en matière de communication pour le développement.
- Le développement de la capacité opérationnelle des différentes structures et organes, notamment grâce à:
- l'identification et la mise en place d'un volet communicationnel dans tous les
programmes et projets de développement:
- l'implication de tous les partenaires dans la prise en charge du coût de la communication pour le développement.
- L'élargissement des attributions du conseiller en communication de chaque département ministériel, de façon à ce que la communication pour le développement en fasse partie.
- La nécessité, pour le Gouvernement, de prendre des mesures incitatives pour promouvoir la communication pour le développement.
- Enfin, l'atelier recommande que la responsabilité du suivi des conclusions et recommandations de l'atelier soit assumée par le Ministère chargé de la communication, en concertation avec les départements ministériels et les organismes concernés.
FORMATION EN COMMUNICATION POUR LE DÉVELOPPEMENT
CONTEXTE
La mise en Ïuvre d'une politique nationale de communication pour le développement implique qu'un effort considérable en matière de formation soit engagé, aussi bien en direction des agents de développement, à tous les niveaux et notamment sur le terrain, qu'à l'intention des professionnels de la communication, tous médias confondus, sans oublier les moyens traditionnels de communication.
A l'heure actuelle, aucun institut de formation à l'échelle continentale ne dispense de cours de communication pour le développement.
La formation des agents de développement
Ces agents sont l'expression sur le terrain de la politique gouvernementale. Ils communiquent quotidiennement avec les populations rurales. Comment? Avec quels résultats? Ils sont encore, pour un grand nombre d'entre eux, moulés dans une culture institutionnelle correspondant à des choix politiques et à une approche du monde rural qui ne sont plus de mise aujourd'hui.
A cela, il est possible de remédier, en particulier par la formation.
Les besoins en conseils pour la définition et la mise en Ïuvre de stratégies de communication des secteurs, services et projets ne sont pas satisfaits en raison du nombre insuffisant de spécialistes qualifiés pour remplir ce rôle. Il est important d'offrir un complément de formation en communication aux spécialistes des différents secteurs du développement rural.
Pour les agents de développement, une compétence en communication est essentielle pour la dissémination de l'information scientifique et technique et la confection de dossiers multimédias (diapositives, bo”tes à images, livrets techniques, brochures, cassettes audio et vidéo, etc.). Cette formation devra également porter sur la communication inter-personnelle et l'exploitation des auxiliaires didactiques audiovisuels.
Ainsi formés, ces spécialistes deviendraient des formateurs conseils qui pourraient répondre aux besoins des secteurs, services, projets et institutions en matière de communication.
Les modalités de cette formation (profil, cursus, modules, etc.) devront être définies car il s'agit d'une discipline nouvelle: la responsabilité institutionnelle de ce type de formation devra également être établie.
La formation de professionnels de la communication pour le développement
Les professionnels de la radio rurale
Les agents de la radio rurale ne bénéficient pas d'une formation continue qui leur permettrait de remplir leurs missions sur les points suivants:
- organisation et animation de débats sur le terrain:
- confection de dossiers sur les processus de prise de décision en milieu rural:
- confection de dossiers sur la gestion et la résolution de conflits en milieu rural:
- confection d'émissions portant sur les progrès des travaux de révision du cadre législatif (code domanial et foncier, code forestier, etc.) et la perception du monde rural sur ces questions:
- recherches sur les stratégies d'apprentissage en milieu rural pour en tenir compte lors de l'élaboration des émissions à caractère éducatif.
Les radios privées ne disposent généralement pas de spécialistes de la communication pour le développement. Cette formation pourrait être assurée par l'ORTM, et en particulier par les cadres spécialisés en radio rurale. Elle pourrait être payante ou bien dispensée en échange d'un certain nombre d'heures hebdomadaires de programmes de "communication pour le développement" d'intérêt national, appliqué localement.
Toute ouverture de radio locale devrait être précédée par la formation de ses responsables.
Les professionnels de la TV
Les professionnels de la télévision sont rarement spécialisés dans le domaine de la communication pour le développement. Pour pallier cette insuffisance trois types de formations complémentaires sont nécessaires:
- un stage pratique en accompagnant des équipes de la radio rurale et en adaptant à la télévision leur technique de confection d'émissions:
- un stage pratique au CESPA pour étudier la méthodologie de confection de films vidéo de communication sociale, éducative et/ou institutionnelle:
- un stage pratique en accompagnant des spécialistes des moyens traditionnels de communication sur le terrain pour approfondir leur connaissance des processus et moyens d'expression des populations rurales.
Les professionnels de la communication
En matière de communication éducative, il ne s'agit pas de remplacer les méthodes traditionnelles d'apprentissage par des techniques modernes, mais de réaliser leur fusion dynamique dans un système adapté au vécu quotidien des collectivités rurales.
En tant qu'institution de formation, le CESPA répond déjà à de nombreuses demandes relatives à la formation:
- de concepteurs de produits pédagogiques audio-visuels:
- d'animateurs à l'exploitation d'ensembles multimédias de formation paysanne;
- de techniciens d'entretien.
Il a actuellement la capacité pour répondre à ces demandes. Cependant, elles risquent de se multiplier et pour y faire face, le CESPA a besoin d'accro”tre et de diversifier ses compétences.
C'est la raison pour laquelle il est nécessaire de penser dès maintenant à ses besoins internes en formation. Il doit, entre autres, accro”tre sa connaissance des systèmes d'apprentissage propres au milieu rural, étendre son champ de compétences à l'utilisation d'autres médias que la vidéo, suivre les progrès réalisés dans la connaissance de la communication humaine et ses applications pratiques à la communication sociale et/ou éducative, mieux coordonner les activités de communication éducative avec celles ayant trait à la communication sociale entreprises par les radios rurales, la télévision, la presse, etc.
Les journalistes de la presse communautaire en langues nationales
Les rédacteurs et animateurs des médias communautaires font partie du cercle des communicateurs qui veulent assurer la double circulation de l'information. Ils sont, par ailleurs, plus des éducateurs que des informateurs dans la mesure où certaines de leurs fonctions ont trait à l'alphabétisation, à l'éducation de base et à la vulgarisation socio-agricole. C'est pourquoi ils ressentent une distorsion entre la formation journalistique classique et les besoins de la communication en milieu rural. En outre, ces médias sont la plupart du temps gérés davantage par des alphabétisateurs que par des praticiens de la communication.
Il serait nécessaire d'envisager la création d'une structure de formation de spécialistes de la presse communautaire. Cette structure pourrait être placée sous la tutelle du Ministère de la Communication.
Les journalistes de la presse en français
Le manque ou l'absence de formation explique beaucoup de dérapages qui, quelquefois, entra”nent même des procès. Il faut dire que la plupart des journalistes de la presse privée sont venus au métier par passion, sans conna”tre les techniques de base et ignorant tout de la déontologie professionnelle. Ils écrivent, disent-ils, avec leurs tripes. Ce qui, à bien des égards, leur attire des revers. Ce manque de professionnalisme nuit à la qualité, à la crédibilité et à l'impact de cette presse.
Une autre difficulté commune à la presse d'Etat et à la presse privée est l'absence de spécialisation. Il n'y a donc pas de spécialistes de la communication pour le développement.
Il serait possible d'envisager deux types de mesures:
- élever le degré de professionnalisme des journalistes en procédant à des remises à niveau par le biais de stages et d'ateliers, en attendant de disposer d'un centre de formation dont la création est prévue;
- former, au sein de cette presse, un certain nombre de spécialistes de la communication pour le développement. Par souci d'économie de moyens, ces spécialistes pourraient être formés au sein de la structure envisagée pour les communicateurs de la presse communautaire.
Les animateurs des médias traditionnels de communication
Ces animateurs de troupes traditionnelles de théâtre, ces musiciens, ces conteurs, ces griots sont l'expression vivante de la créativité du milieu qui risquerait d'être freinée ou biaisée si une intervention maladroite voulait les prendre en charge. Il est par contre souhaitable de s'adjoindre leur collaboration à chaque fois que le potentiel qu'ils représentent devra être mobilisé.
On pourrait donc envisager de recenser le potentiel du Mali en la matière. Il serait en outre important de conserver une mémoire de l'action de ces communicateurs traditionnels.
Pour une formation universitaire en communication pour le développement
De nombreux responsables nationaux, de même que des responsables d'agences de la coopération bi et multilatérale déplorent l'inexistence de possibilités de formation en communication pour le développement au niveau universitaire, au Mali comme en Afrique francophone d'une manière générale.
Le Mali étant un pionnier en la matière, il pourrait être envisagé de créer une filière "communication pour le développement" au sein de l'Université du Mali. Cela est ressenti comme un besoin au niveau national; c'est aussi un besoin au niveau régional. Cette formation devrait préparer des jeunes gens à être immédiatement opérationnels à la fin de leur cursus. C'est pourquoi, il serait utile d'envisager un type de formation alternant formation théorique en site universitaire et stages pratiques sur le terrain au sein de projets ou d'institutions de développement.
CONCLUSIONS
Formation des agents de terrain à la communication pour le développement
Tous les secteurs d'activités de la vie nationale sont intéressés par la communication pour le développement.
Il existe deux niveaux essentiels d'intervention: géographique et opérationnel.
Au niveau géographique il faut considérer les échelons national, régional et local.
Au niveau opérationnel il s'agit des centres de décision, de conception et d'exécution que l'on retrouve à chaque échelon géographique.
Tous les secteurs sont disposés à envisager la formation des agents de terrain mais les besoins et les opportunités sont différents d'un secteur à l'autre.
L'appui des organismes de la çoopération bi ou multilatérale et des ONG à la formation en communication pour le développement
Cet appui est nécessaire. Il implique cependant des préalables:
- la communication pour le développement doit être inscrite comme priorité dans le programme du Gouvernement;
- chaque secteur d'activité doit dégager une stratégie de formation en communication pour le développement;
- la politique nationale de communication pour le développement doit servir de cadre de référence pour tous les partenaires au développement.
Création d'un çorps de spéçiaiistgs de la communication pour le développement
II est souhaitable de disposer d'un corps de spécialistes de la communication pour le développement pour appuyer et conseiller les secteurs, services ou projets. Ces spécialistes devraient avoir un profil polyvalent.
La formation des professionnels de la communication pour le développement est une priorité
Définition du contenu de la formation
Elle implique:
- une évaluation préalable des besoins, secteur par secteur, avec la participation de l'ensemble des acteurs du développement;
- une concertation entre tous les acteurs du développement et le Ministère de la culture et de la communication qui sera chargé de définir le contenu.
Mobilisation des institutions de formation
Toutes les institutions existantes s'occupent d'une manière générale de formation des agents de développement.
La plupart du temps ces institutions font du perfectionnement.
Il n'existe pas d'institution de formation initiale en communication pour le développement.
De ce constat il faut déduire la nécessité de tirer profit des institutions existantes:
- en renforçant les capacités institutionnelles à travers de nouvelles compétences et de nouveaux moyens matériels et humains pour le CESPA;
- en élaborant des modules et des programmes de formation;
- en assurant la formation des formateurs sur place comme à l'extérieur;
- en envisageant la création d'un centre de formation et de perfectionnement pour les médias écrits.
Le CESPA doit assurer le leadership de la formation en communication pour le développement
La création d'un cursus universitaire de formation en communication pour le développement doit être envisagé au sein de l'Université du Mali
Deux types de formation en matière de communication pour le développement sont retenus: une formation académique et une formation continue sous forme de perfectionnement et de recyclage.
RECOMMANDATIONS
Considérant l'impérieuse nécessité de la formation en communication pour le développement, tant pour les professionnels de la communication pour le développement que pour les agents de développement, en particulier sur le terrain,
considérant que tous les secteurs d'activités de la vie nationale sont intéressés par la communication pour le développement,
considérant la spécificité des besoins et des opportunités des différents secteurs en matière de formation en communication pour le développement,
considérant les expériences de notre pays en matière de formation à travers des écoles ou institutions de formation telles que l'EFDC, le CFAR, l'INA, etc.,
considérant qu'il n'existe pas, au Mali, d'institution de formation initiale en communication pour le développement,
considérant l'inexistence de structures de formation en matière de médias écrits,
considérant l'importance des télécommunications en tant que support des médias électroniques et leur rôle dans la transmission de l'information,
considérant la place de choix qu'occupent les médias traditionnels de communication dans le cadre de la communication pour le développement,
considérant le nombre limité des professionnels de la communication pour le développement,
considérant la nécessité d'harmoniser les schémas d'intervention des différents partenaires au développement.
l'atelier recommande:
- l'inscription de la communication pour le développement comme priorité dans le programme de travail gouvernemental:
- l'élaboration dans chaque secteur d'activité d'une stratégie de formation en communication pour le développement:
- l'élargissement et le renforcement des compétences des écoles et des centres de formation déjà existants, à travers leurs modules et programmes de formation, en les accompagnant des capacités humaines, logistiques et matérielles nécessaires:
- la création d'un centre de formation pour les professionnels des médias écrits;
- le renforcement des capacités de l'Ecole nationale des postes et télécommunications, de façon à mettre un accent particulier sur la formation continue des agents des télécommunications et la prise en compte du lien intrinsèque entre le développement des télécommunications et celui des médias électroniques, outils au service de la communication pour le développement;
- l'intégration des médias traditionnels de communication aux stratégies de communication, dans la perspective de leur valorisation, par les agents de développement et les professionnels de la communication pour le développement.
- l'enseignement de la communication, en tant que discipline, dans toutes les filières de l'enseignement supérieur;
- la définition d'un cursus de formation en communication pour le développement pour la future Université du Mali par le Ministère chargé de l'enseignement supérieur, en concertation avec les Ministères chargés de la communication et de la fonction publique;
- enfin, l'atelier recommande que, compte tenu de son expérience et du leadership qui lui est reconnu dans le domaine de la formation en communication pour le développement, le CESPA soit renforcé sur le plan institutionnel, comme sur celui de ses ressources, afin qu'il puisse élargir ses compétences et ses activités dans ce domaine et faire face à la demande sans cesse grandissante.