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La foresterie en perspective

Entretien avec C.H. Murray, Sous-Directeur général de la FAO

C.H. Murray, qui dirige depuis un an le Département des forêts de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), se penche sur les défis que doit affronter la foresterie et sur les occasions qui s'offrent à elle. (Cet entretien a été conduit par le rédacteur d'Unasylva, Stephen A. Dembner)

C.H. Murray

Unasylva. Tout d'abord partant de votre position privilégiée de chef du Département des forêts de l'organisation des Nations Unies qui a le rôle de chef de file pour tout ce qui touche à l'agriculture et au développement rural quels sont les défis majeurs que vous percevez et que le monde forestier devra relever dans les années 90?

Murray. La situation actuelle du secteur forestier est un mélange paradoxal d'occasions et de problèmes. Il est vrai que le défi n'a jamais été aussi grave, mais il faut ajouter que l'on n'a jamais si bien compris et apprécié le rôle que joue la forêt. Dès lors, foresterie et forestiers jouissent aujourd'hui d'une occasion unique qui ne se présentera sans doute plus. Le terrain est fertile et l'on voit déjà des progrès dans le mode d'affronter les problèmes. Il incombe aux forestiers et aux dirigeants de déployer tous les efforts possibles pour les résoudre.

Comment peut-on classer les problèmes qui se dressent devant nous? A mesure que nous approchons de la fin du 20e siècle et que nos regards se tournent vers le deuxième millénaire, quatre problèmes bien précis appellent à mon avis notre attention: l'utilisation des terres et la nécessité de concilier des objectifs rivaux, la question de l'environnement de plus en plus préoccupante, mais dont l'importance commence seulement à être comprise, le commerce international dans la mesure où il affecte la forêt, et, bien entendu, les problèmes sociaux car, en définitive, il s'agit moins de favoriser les forestiers ou les pouvoirs existants que d'aider les populations qui vivent sur cette planète bientôt surpeuplée.

Unasylva. Tâchons d'approfondir chacun de ces aspects. Tout d'abord l'utilisation des terres. A l'heure actuelle la production des pays développés dépasse largement leurs besoins, alors que dans les pays en développement les forêts sont soumises à des pressions énormes de la part de personnes qui s'efforcent simplement de joindre les deux bouts.

Murray. C'est vrai, la question de l'utilisation des terres est un des plus grands paradoxes de notre époque. Alors que les pays industrialisés s'efforcent, avec un succès mitigé, de réduire les superficies cultivées, en vue de résorber leurs excédents agricoles, les forêts du monde en développement sont décimées, principalement pour satisfaire les besoins quotidiens d'aliments et de combustible de populations rurales croissantes, mais aussi pour d'autres raisons.

Mais la solution ne réside pas uniquement dans les forêts; elle exige une approche intégrée de l'aménagement du territoire. Il faut une approche multidisciplinaire associant forestiers, agronomes, sociologues, etc. Le secteur forestier ne peut être considéré isolément. Combien de plans forestiers moisissent dans les placards parce qu'ils ont été conçus sans référence au contexte!

Les préoccupations qu'inspirait cette situation à la FAO et à la communauté internationale tout entière ont abouti au lancement du Plan d'action forestier tropical, (PAFT). Bornons-nous à dire que l'un des principes directeurs du PAFT est d'intégrer et d'harmoniser les plans forestiers avec les plans de développement socio-économique nationaux.

Unasylva. Vous avez également indiqué que le souci de l'environnement sera au premier plan des préoccupations du monde forestier, dans la prochaine décennie. Sur quel front, selon vous, le combat devrait-il être livré? Dans les pays développés ou dans le monde en développement?

Murray. J'aurais préféré ne pas parler de «fronts» et de «combat». L'environnement est un problème planétaire. Les pays développés ont leur part de responsabilité - pluies acides, déchets industriels, forte consommation de charbon - et s'en inquiètent à juste titre. Jusqu'ici, les pays en développement ne semblent guère se préoccuper des pollutions industrielles parce qu'elles n'affectent pas les besoins immédiats de la majorité des populations. Mais ils commencent à prendre conscience du grave danger que fait peser sur l'environnement la destruction systématique des forêts.

Quand la population augmente, il faut accroître la production agricole. On peut y parvenir jusqu'à un certain point en améliorant la productivité des terres déjà cultivées, mais il faudra aussi convertir des terres forestières à l'agriculture. Encore faut-il veiller à ce que les terres défrichées se prêtent effectivement à une agriculture viable et à ce que les arbres conservent une place dans les systèmes agricoles.

Unasylva. Comment définiriez-vous l'importance des problèmes sociaux dans le développement forestier?

Murray. Ils sont fondamentaux. La forêt est, au sens étymologique du terme, une ressource primordiale. C'était autrefois l'unique habitat de l'homme, qui en tirait de quoi vivre. Les populations qui habitent encore la forêt vivent en harmonie quasi complète avec leur environnement naturel.

Elles savent parfaitement l'exploiter sans le détruire. Les populations forestières de l'Amazonie en sont un exemple.

Dans de nombreuses civilisations, depuis des centaines, voire des milliers, d'années, les paysans recourent au système des jachères, système tout à fait adéquat là où les terres abondent. Mais lorsque la population dépasse la capacité de charge des terres, l'épuisement des ressources et, partant, de leur capacité productive est inévitable dans un système reposant sur la jachère.

Par la suite, l'homme s'est «civilisé» et ensuite «industrialisé», ce qui a eu pour effet de l'éloigner de son milieu d'origine, à tel point qu'aujourd'hui même des personnes relativement cultivées ignorent tout de la nature.

Dans le monde en développement, où la majorité de la population est formée de ruraux qui dépendent beaucoup plus qu'on ne le croyait jusqu'ici des biens et services produits par la forêt, la situation est encore plus critique. Jetons un coup d'œil sur les ruraux pauvres qui vivent près de la forêt. Ce ne sont pas à proprement parler des habitants des forêts mais ils ne sont pas urbanisés non plus. Ce sont des paysans qui essaient de produire de quoi vivre en défrichant la forêt pour cultiver la terre.

Si nous voulons que s'atténue la pression, il nous faudra porter nos regards au-delà de la forêt, mais il est essentiel que ceux qui continuent d'en être tributaires participent plus activement à sa protection et à son exploitation. Les gens ne conserveront et ne protégeront les forêts que s'ils estiment qu'elles leur offrent plus d'avantages que toute autre forme d'utilisation des terres.

Tout d'abord, il faut que les populations locales aient de quoi satisfaire leurs besoins fondamentaux. Dans ce domaine, le Département des forêts de la FAO joue depuis quelques années un rôle de pionnier par le biais de son Programme de foresterie communautaire. Le temps n'est plus où de jeunes citadins fraîchement diplômés, accompagnés de gardes forestiers, prétendaient imposer aux ruraux «ce qui était bon pour eux». Maintenant, la communication passe dans les deux sens, et les populations locales sont à la fois agentes et bénéficiaires de l'aménagement forestier.

Quand j'étais un jeune forestier, on consacrait beaucoup de temps et d'efforts à rédiger des codes et des lois interdisant l'accès à la forêt. De nos jours, on cherche au contraire à ce que les populations rurales puissent profiter durablement de cette ressource.

Unasylva. Vous avez dit qu'on accorde de plus en plus d'importance aux relations entre le commerce international et la foresterie. Pourquoi?

Murray. Le commerce international a toujours été un élément important des rapports entre pays, et il l'est encore davantage de nos jours. Il est le reflet des différences fondamentales de perspective entre le Nord et le Sud. Le contraste est particulièrement marqué pour les produits forestiers: bois ronds et produits à haute valeur ajoutée.

Quand les pays en développement cherchent à renforcer leurs exploitations, les oppositions s'accentuent encore. La communauté internationale s'est émue de cette situation. Citons à cet égard les efforts de la CNUCED et la Déclaration de Punta del Este qui a lancé l'Uruguay Round sous l'égide du GATT. Toutes ces initiatives visent à encourager autant que faire se peut le libre-échange de biens et l'essor du commerce international.

Certains groupements bien intentionnés ont proposé que les pays développés s'abstiennent d'importer du bois en provenance des pays en développement pour freiner la destruction des forêts. Mais cela aurait des conséquences désastreuses. Tout d'abord, les chiffres prouvent que la destruction des forêts n'est principalement imputable ni à l'exploitation ni à l'expansion des exploitations. Elle est en majeure partie due aux paysans pauvres qui, privés de l'accès aux terres agricoles productives, n'ont d'autre choix que de défricher un lopin de forêt pour y produire de quoi vivre.

En deuxième lieu, la foret est une ressource renouvelable dont il faut tirer un parti maximal - à condition de préserver sa productivité. En interdisant aux pays pour lesquels le bois est source majeure de revenu d'en tirer des recettes d'exportation, nous ne ferions qu'aggraver le problème que nous voulons résoudre: comment les pays et les communautés locales, privés du revenu que leur rapporte la forêt, pourraient-ils continuer à investir dans la protection et l'aménagement des ressources forestières?

Unasylva. Jusqu'à présent le commerce international des produits forestiers a été épargné parles réglementations tatillonnes qui menacent de paralyser le marché des produits agricoles. Ne pourrait-on pas dire que la liberté est un des points forts du commerce international du bois?

Murray. J'en conviens. En effet, en 1986, l'Organisation, internationale des bois tropicaux (OIBT) est née précisément de l'exigence de garantir cette liberté. La FAO, elle aussi, souhaite que, pour sauvegarder les ressources forestières tropicales, on s'efforce de les exploiter et de les gérer judicieusement, plutôt que d'interdire les importations ou de les frapper de droits prohibitifs. Le Département des forêts de la FAO continuera à collaborer aussi étroitement que possible avec des organisations telles que l'OIBT dont les activités nous intéressent beaucoup.

Unasylva. Vous avez fait allusion à plusieurs reprises au Plan d'action forestier tropical. Ce plan a été présenté comme une offensive unique et novatrice lancée pour relever les défis des années 90 notamment dans les pays en développement. Où en est sa mise en œuvre?

Murray. La FAO a reçu un témoignage éclatant de la confiance que lui font ses Etats Membres et de la communauté internationale lorsqu'elle a été désignée pour coordonner le PAFT. Je devrais peut-être préciser que le Plan d'action forestier tropical n'est pas un plan que la FAO (ou qui que ce soit d'autre) tente d'imposer au reste du monde. Il s'agit d'une approche ou, mieux, d'une stratégie que nous encourageons les pays membres à appliquer chez eux pour éliminer les goulets d'étranglement qui empêchent de réaliser le potentiel du secteur forestier au service du développement. Le Plan doit donc être appliqué au niveau national, par les nationaux eux-mêmes dans la mesure du possible, et en plein accord avec leurs planificateurs. Le développement forestier doit être entièrement compatible avec les plans de développement d'ensemble.

Pour ce faire, en tant qu'organisme de coordination, nous tentons de mobiliser, outre les gouvernements, autant d'organisations intéressées que possible, le secteur privé, les ONG, etc. Mais, surtout, nous incitons les pouvoirs publics à faire participer les populations locales de manière que le contenu final du Plan traduise les besoins réels des ruraux.

Le Plan a été accueilli très favorablement par la communauté internationale, les pays membres, les banques internationales et la plupart des ONG. Environ 70 pays ont exprimé leur intérêt pour le Plan et prennent des mesures pour l'appliquer en l'adaptant à leurs besoins.

C'est là une source de profonde satisfaction, mais je dois avouer que j'ai deux motifs de préoccupation. D'une part, précisément en raison de l'enthousiasme qu'il a suscité à tous les niveaux, le PAFT a fait naître d'immenses espoirs, notamment à l'échelon national. Il ne faut pas que ces espoirs soient déçus, car cela risquerait de compromettre à jamais la réalisation des objectifs.

La pollution industrielle constitue une grave menace pour l'environnement forestier dans les pays développés

D'autre part, comment répondre à cette attente? Hélas, très peu de pays en développement disposent d'assez de personnel qualifié et de moyens financiers pour pouvoir mener une action qui ait un réel impact. Si la communauté internationale veut véritablement que les forêts tropicales soient sauvées, elle devra le prouver en faisant l'effort nécessaire. Or, jusqu'ici, nous avons préparé l'application du PAFT dans huit pays, mais les ressources fournies ne sont pas à la mesure des besoins.

C.H. Murray

Profil

La nomination, en 1988, de C.H. Murray au poste de Sous-Directeur général de la FAO et chef du Département des forêts de l'Organisation marque l'apogée d'une carrière de plus de 30 années consacrées au développement forestier et au service international.

Après ses premières expériences de professeur de sciences, puis d'ingénieur pétrolier, M. Murray, originaire de Trinité-et-Tobago, entre au Service forestier de son pays. S'étant distingué dans ses fonctions, M. Murray est sélectionné pour un programme d'études à l'étranger et obtient les titres de Bachelor of Arts et Master of Arts en foresterie à l'Université d'Oxford (Royaume-Uni), où il se spécialise en aménagement des forêts et politique forestière.

Ayant terminé ses études en 1961, M. Murray revient à Trinité-et-Tobago et devient Conservateur adjoint des eaux et forêts. En 1963, à l'âge de 33 ans, il est nommé Conservateur en chef des eaux et forêts; il est responsable de la planification, de la mise en œuvre et de la surveillance de tous les programmes relatifs à l'aménagement des forêts et de la faune sauvage. Poste important s'il en est: les forêts domaniales occupent 40 pour cent du territoire du nouvel Etat.

M. Murray entre au service des politiques forestières de la FAO en 1968. Il est ensuite chargé des opérations des projets pour la région Amérique latine et Caraïbes, puis affecté en tant que spécialiste de la planification intégrée de l'utilisation des terres à la Division des ressources forestières. En 1975, il est détaché auprès du Programme des Nations Unies pour le développement et devient Conseiller agricole principal et Représentant de la FAO en Jamaïque.

A son retour à Rome en 1977, M. Murray est nommé Attaché de cabinet et, en 1986, Chef de cabinet.

En 1980, M. Murray a reçu une décoration du Gouvernement de Trinité-et-Tobago pour ses services exceptionnels dans le domaine de la gestion des ressources forestières.

Une image du passé M. Murray alors fonctionnaire du service forestier de Trinité-et- Tobago

Unasylva. L'enthousiasme dont vous parlez est-il vraiment unanime? Des malentendus semblent avoir suscité une méfiance à l'égard du PAFT, notamment parmi certaines ONG. A quoi tiennent ces problèmes et que fait la FAO pour rectifier le tir?

Murray. A mon avis, c'est au manque d'information qu'il faut attribuer ces méprises sur la fonction du PAFT, ses mécanismes, ses procédures et ses objectifs finals. N'oublions pas que le PAFT n'a pas été lancé par la FAO seule mais par un groupe d'organisations intéressées comprenant le World Resources Institute, une des ONG les plus renommées. Je suis convaincu que les critiques, heureusement rares encore que claironnées, sont le fruit d'un malentendu concernant le PAFT dans son ensemble.

Les ONG locales et nationales ont un rôle très important à jouer dans la mobilisation de la base à l'appui du PAFT. Pour que celui-ci réussisse pleinement, il faut que les priorités correspondent aux besoins réels des populations locales. Pour l'identification de ces besoins, l'aide des ONG est particulièrement utile dès les tout premiers stades. Une approche intersectorielle et multidisciplinaire est fondamentale. Il faudra également susciter l'intérêt du secteur privé.

Pour dissiper les malentendus, il faudra que la FAO et les autres organisations qui parrainent le PAFT fassent un effort d'information. Mais la mise en œuvre du PAFT est du ressort des gouvernements des pays concernés. La tâche de la FAO est d'appuyer le gros effort de planification nécessaire.

Unasylva. Vous dirigez le Département des forêts de la FAO depuis un peu plus d'un an. Vous êtes arrivé en plein milieu de la crise financière qui a affecté toute l'Organisation. Le nouveau budget témoigne d'un optimisme prudent pour les deux années à venir. Quels sont les principaux éléments des programmes de la FAO qui visent spécifiquement à résoudre les problèmes que vous avez cités comme étant les plus importants?

Murray. Il est vrai que le Département des forêts et toute l'Organisation ont traversé une période d'austérité. Les choses devraient s'améliorer, mais nous sommes toujours à la portion congrue. Beaucoup de postes sont vacants dans le Département des forêts, et nos activités en pâtissent.

J'espère que pendant le prochain exercice, qui coïncide avec le début d'une décennie, le Département des forêts pourra prendre un nouvel essor. C'est un petit département, mais sa tâche se fera de plus en plus lourde.

Le Plan d'action forestier tropical est et restera au cœur des activités du département, du moins pendant les cinq prochaines années. Les activités en cours au titre du PAFT ont déjà fait ressortir deux priorités importantes. Tout d'abord, le PAFT est essentiellement un effort de planification, et le Département est appelé à renforcer l'appui qu'il donne aux gouvernements dans ce domaine. Une de nos grandes préoccupations au cours de l'exercice sera donc de renforcer et de rationaliser le service de la planification.

Deuxième priorité: la recherche. L'une des principales recommandations de la réunion de Bellagio II, en décembre 1988, a été d'étendre le mandat du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) à la recherche forestière. Je souhaite que le Département des forêts complète les efforts du GCRAI, notamment pour renforcer les institutions nationales de recherche. Il nous faudra donc créer un nouveau poste de fonctionnaire chargé de la recherche forestière.

La protection des forêts contre les incendies, la pollution, les ravageurs et, naturellement, le déboisement est un autre domaine qui recevra toute notre attention.

Beaucoup de ruraux dépendent des biens et services produits par la forêt; mais celle-ci est traditionnellement considérée par les gouvernements surtout comme une source de matière première pour l'industrie. Ces dernières années, il est apparu clairement que les populations rurales obtenaient maints autres produits des forêts. Comme l'ont prouvé des recherches récentes, un hectare de forêt amazonienne aménagé pour la récolte de produits non traditionnels rapporte bien plus que s'il est exploité pour son bois d'œuvre.

Le commerce international des bois tropicaux ne doit pas être limité par des embargos imposés unilatéralement

C'est pourquoi nous porterons une attention spéciale au cours du présent exercice aux produits forestiers autres que le bois et nous tenterons de mieux comprendre leur valeur pour le développement, notamment en étudiant et en mettant à profit les connaissances et l'expérience des ruraux dans des activités de foresterie communautaire.

Cela ne veut pas dire que nous délaisserons les industries forestières traditionnelles ni nos responsabilités vis-à-vis des pays développés. La FAO continuera de surveiller en permanence la situation mondiale par le biais des études des tendances et perspectives du secteur du bois. La FAO reste l'unique source de statistiques mondiales sur les forêts et les produits forestiers.

Je ferais preuve de négligence en ne mentionnant pas nos programmes de terrain qui constituent le fer de lance des activités du Département. Grâce aux efforts conjugués du programme de terrain et du programme ordinaire, nous espérons pouvoir mobiliser au cours de l'exercice quelque 100 millions de dollars de ressources extrabudgétaires pour les projets et programmes forestiers de nos pays membres.

Unasylva. Si l'on envisage cette dernière décennie du vingtième siècle, que souhaiteriez-vous pour le monde forestier en général et pour la FAO en particulier à l'horizon 2000?

Murray. Pour le monde forestier, le problème principal reste celui de la destruction des forêts et si, d'ici à la fin de la décennie, nous réussissons à réduire le taux de destruction ne serait-ce que de moitié, je crois que nous aurons accompli une tâche importante.

En ce qui concerne l'Organisation, je souhaiterais voir un Département des forêts plus fort, plus vibrant, plus dynamique, je dirais même plus agressif. La FAO a une mission vitale d'aide aux pays en développement. Je dis bien aide: elle ne peut à elle seule résoudre les problèmes; elle ne peut qu'aider les pays et leur donner des avis sur les tâches à accomplir dans ce secteur forestier. Pour ce faire, elle doit pouvoir compter sur un personnel de qualité et sur des ressources abondantes.


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