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Le monde forestier

La Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique

La Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique a tenu sa 14e session à Manila du 12 au 16 mars 1990 à l'invitation du Gouvernement de la République des Philippines. Y ont participé des délégués des 18 Etats Membres, ainsi que des représentants du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de la Banque mondiale, et des observateurs du Bhoutan, de la Banque asiatique de développement (BAsD) et de l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT).

Après avoir adopté l'ordre du jour, les participants ont procédé à un examen de l'état de la foresterie dans la région.

Les stratégies adoptées ces dernières années ont notamment visé à promouvoir le reboisement, à lancer des projets de foresterie sociale, à aménager les forêts en appliquant strictement le principe des coupes annuelles réalisables, à créer une industrie forestière plus efficiente et à exploiter des essences et produits peu connus des forêts naturelles et des plantations. Beaucoup de pays ont pris de nouvelles mesures pour la conservation des terres d'altitude en délimitant les terres forestières et en lançant des programmes communautaires d'aménagement et d'utilisation.

La Commission a noté avec inquiétude que la déforestation continue dans la région et qu'il est probable que les résultats du projet mondial sur les ressources forestières en 1990 indiqueront que le rythme de la déforestation, qui était déjà de 1,83 million d'ha par an en 1980, a beaucoup augmenté.

La Commission a noté avec intérêt certaines des formules novatrices et des nouvelles mesures juridiques qui ont été adoptées par plusieurs pays pour stimuler le reboisement, par exemple: autonomie accrue des propriétaires de forêts en matière d'aménagement en République de Corée; «Baux forestiers» au Népal dans le cadre du développement rural et de la lutte contre la pauvreté; contrats de reboisement passés avec des montagnards aux Philippines; et programmes de vulgarisation forestière par des associations villageoises (dans lesquels les femmes et les écoliers jouent un rôle majeur) à Sri Lanka.

Le Plan d'action forestier tropical dans la région Asie et Pacifique

La Commission a examiné ce point sur la base d'une étude approfondie préparée par la FAO (une synthèse de cette étude a été publiée par Unasylva 41(162). La Commission a appuyé avec force le PAFT et a rendu hommage à la FAO en approuvant sans réserve les efforts qu'elle fait pour coordonner les activités relevant du PAFT. La Commission a noté avec satisfaction que la plupart des pays forestiers de la région ont déjà entrepris des activités qui se fondent sur le modèle du PAFT ou sur des plans directeurs conformes aux principes du PAFT. Des plans directeurs ont été élaborés ou sont en cours dans sept pays: Bangladesh, Bhoutan, Népal, Pakistan, Philippines, Sri Lanka et Thaïlande. Des activités PAFT ont démarré ou sont proposées dans huit pays: Fidji, îles Salomon, Inde, Indonésie, Laos, Malaisie, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Viet Nam. La Commission a été informée qu'en Chine la planification nationale se conforme aux principes du PAFT. La Commission a souligné avec force que le renforcement - voire la création - des capacités nationales de planification forestière est indispensable pou pouvoir formuler et exécuter des activités.

Dans les hautes terres des Philippines, le reboisement par contrat est encouragé

La Commission est convenue que le Plan d'action forestier tropical offre d'immenses possibilités de coopération technique entre les pays de la région. La Commission a donc recommandé que la FAO étudie la possibilité d'entreprendre, dans les cas appropriés, des activités PAFT sous-régionales dans la région.

Recherche forestière: faits survenus récemment au niveau international

La Commission a examiné la question compte tenu de la nécessité de réorienter et de renforcer la recherche forestière ainsi que cela a été reconnu en septembre 1981 au 17e Congrès mondial de l'IUFRO (Union internationale des instituts de recherche forestière) - et les initiatives prises ensuite durant les années 80.

La Commission a pris note en particulier du ferme appui apporté à la recherche forestière par la réunion Bellagio I (juillet 1987) durant laquelle les participants ont demandé que cette recherche s'intensifie dans tous les domaines, qu'il s'agisse des questions techniques, biologiques et socio-économiques ou des politiques. La Commission s'est déclarée satisfaite des recommandations de la réunion Bellagio II (novembre 1988) et de la décision ultérieure du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) d'élargir son mandat et de créer un comité consultatif technique séparé pour la foresterie, et elle a noté que, d'un point de vue régional, il s'agit de faits importants qui pourraient déboucher sur un accroissement des financements pour la recherche forestière. La Commission a recommandé que la FAO prenne parallèlement des mesures pour compléter les activités du GCRAI en vue de renforcer la capacité des pays en développement d'absorber et d'utiliser efficacement les résultats des recherches du GCRAI élargi.

La Commission a approuvé à l'unanimité la création du Réseau informel des directeurs de la recherche forestière (INFORM) et la proposition de projet régional Programme de soutien à la recherche forestière dans la région Asie et Pacifique (FORSPA).

Les industries forestières et l'environnement

La Commission a examiné les effets sur l'environnement de diverses activités liées aux industries forestières. Elle a noté que l'effet sur l'environnement des activités d'exploitation forestière dépend des méthodes et systèmes utilisés; l'emploi du karbau aux Philippines et de l'éléphant à Sri Lanka est un exemple de méthodes appropriées d'exploitation, bien adaptées au milieu. En cas d'exploitation mécanisée, il faut établir des plans détaillés et choisir les méthodes et le matériel bien avant le démarrage des opérations.

La Commission a noté que les routes forestières présentent souvent beaucoup d'avantages pour les communautés locales car elles leur permettent d'accéder aux marchés et favorisent la création de l'infrastructure nécessaire au développement. Néanmoins, la Commission a reconnu que l'ouverture de routes forestières entraîne souvent un afflux de colons et d'agriculteurs itinérants qui contribuent à la déforestation et à la dégradation des forêts tropicales. Toutefois, pour combattre ce problème, il convient de prendre des mesures qui sortent du cadre de la foresterie: il faut lutter contre la pauvreté et offrir aux ruraux de nouvelles possibilités de revenus.

La Commission a indiqué qu'il faudrait identifier les industries et petites entreprises forestières qui sont sans danger pour l'environnement, mais il faudrait effectuer des études spécifiques pour mieux comprendre toute la question.

La Commission a noté qu'il est désormais obligatoire dans certains pays de la région de procéder à des évaluations de l'impact écologique des opérations forestières. Elle a demandé instamment aux gouvernements de mettre en place des mécanismes qui permettent un véritable dialogue avec les sociétés d'exploitation et les industries forestières afin d'assurer un type de développement respectueux de l'environnement.

Rapports des groupes d'étude ad hoc sur la recherche et l'enseignement forestiers

La Commission a aussi examiné des activités des groupes d'étude ad hoc sur l'enseignement forestier et sur la recherche forestière.

La Commission a noté qu'il existe environ 120 écoles forestières qui offrent un enseignement forestier de niveau universitaire dans 17 pays de la région Asie et Pacifique. La plupart des établissements ont un effectif adéquat de personnel enseignant. Plusieurs pays de la région indiquent qu'il y a un certain nombre de titulaires de doctorats parmi les étudiants, bien que très peu d'établissements délivrent des maîtrises ou des doctorats. La Commission a noté qu'il faudrait réviser les programmes de diverses facultés afin que l'enseignement forestier soit adapté à l'évolution des besoins de la profession.

La Commission est convenue qu'il faudrait promouvoir l'équivalence des programmes, diplômes et examens, de façon à maintenir la qualité de l'enseignement forestier dans la région.

La Commission a demandé instamment que l'enseignement des sciences forestières soit renforcé par une meilleure spécialisation et par l'incorporation des nouveaux types de connaissances dont les forestiers ont besoin pour s'acquitter de leurs fonctions dans un monde complexe, caractérisé par des problèmes sociaux, économiques et écologiques interdépendants.

Pour de plus amples informations concernant la 14e session de la Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique, s'adresser au fonctionnaire chargé des réunions, Département des forêts de la FAO, Via delle Terme di Caracalla, 00100 Rome (Italie)

Transformer la sciure de bois en fourrage

Cherchant à utiliser avec profit un sous-produit de l'industrie forestière, un groupe de spécialistes de l'Université du Chili a obtenu, en laboratoire, la conversion de la sciure de bois en un complément vitaminique pour le bétail.

Comme l'explique Juan Donoso, directeur du Département de la technologie du bois de la Faculté de génie forestier, «nous avons essayé de trouver le moyen de tirer parti de la sciure de pin de Monterey car, si sophistiqués que soient les procédés de sciage utilisés, il reste toujours une quantité considérable de ce résidu».

La sciure de pin - matière première pour nourriture animale?

La sciure de bois contient une forte proportion de lignine - composant caractéristique du tissu ligneux - que les sucs gastriques des animaux ne peuvent aisément décomposer. «La sciure de bois contient un certain nombre d'éléments chimiques dispersés qui forment, à l'intérieur du bois, des structures différentes», explique Donoso. «Ces éléments peuvent être combinés au moyen de champignons, ce qui donne des protéines. En outre, les champignons ont la propriété particulière de briser ces structures et d'effectuer une sorte de prédigestion qui rend ces éléments dispersés extrêmement solubles et en accroît la digestibilité.»

Donoso mentionne que, pour trouver les champignons les plus efficaces et obtenir une productivité plus élevée, plus de 60 espèces ont été testées.

Des expériences de laboratoire ont été conduites avec des cultures semi-solides et liquides, mélanges de sciure de bois, d'eau et de champignons. Les cultures semi-solides ont augmenté de 0,8 à 14 pour cent la digestibilité de la sciure de bois, et de 2 à 30 pour cent la teneur en protéines. Les résultats des cultures liquides n'ont pas encore été traités mais devraient donner des résultats comparables sinon meilleurs; ces cultures ont en outre l'avantage d'être plus faciles à travailler, spécialement dans les grandes quantités que nécessiterait une utilisation commerciale.

Les tests de digestibilité exécutés jusqu'ici ont été faits in vitro; on prépare maintenant une grande quantité de cette culture pour pouvoir la tester sur des animaux vivants. «Nous avons besoin de savoir comment améliorer et mieux maîtriser chacune des variables du processus, indépendamment du champignon lui-même. Nous avons déjà des résultats clairs et évidents mais nous voulons les optimiser au maximum. Je pense que d'ici à un an nous devrions avoir des résultats définitifs», estime Juan Donoso.

Les avantages potentiels du projet sont appréciables, dit-il. «D'une part, il sera possible d'utiliser efficacement et avec profit un produit qui était jusqu'ici perdu; d'autre part, on pourra réduire l'accumulation de ce résidu qui provoque souvent des incendies, une contamination de l'eau et de l'air, etc.»

Source: Chilean Forest News, février-mars 1990.

Thèmes du 10e Congrès forestier mondial

Sous le thème général «La forêt, patrimoine de l'avenir», le programme du 10e Congrès forestier mondial (Paris, 17-26 septembre 1991) a été divisé en 25 thèmes et 97 sujets regroupés en 6 chapitres. La liste des thèmes est reproduite ci-dessous.

CHAPITRE A

Forêt, patrimoine protecteur

Forêt et climat

· Forêt et microclimat
· Impact du boisement et du déboisement sur le climat
· Impact d'un éventuel réchauffement de l'atmosphère sur les forêts
· Production forestière et cycle du carbone dans l'atmosphère

Protection des sols et des ressources en eau

· Hydrologie forestière
· Interactions forêt-sol
· Prévention et lutte contre l'érosion et les risques naturels

Le thème «L'arbre en milieu urbain» sera traité au titre du chapitre C

Evaluation en termes économiques et sociaux des services rendus par la forêt

· Cas des pays industrialisés
· Cas des pays en développement

CHAPITRE B

Protection du patrimoine forestier

Protection contre les agressions biotiques et abiotiques

· Contre la pollution atmosphérique
· Contre les accidents climatiques
· Contre les maladies et les insectes
· Contre les exploitations abusives

Protection contre le feu

· Prévention et lutte
· Rôle du feu en sylviculture
· Conséquences écologiques et économiques du feu

Ecosystèmes et ressources génétiques

· Protection et gestion des écosystèmes forestiers
· Protection et gestion des ressources génétiques forestières
· Valeurs socio-économiques des diversités biologiques
· Rôle de la télédétection dans la surveillance des écosystèmes
· Mécanismes de financements internationaux de la conservation de la forêt

CHAPITRE C

L'arbre et la forêt dans l'aménagement du territoire

Aménagement intégré des espaces ruraux

· Aménagement foncier forestier et intégration des actions forestières dans le développement des espaces ruraux

· Equilibre entre terres agricoles et forêts. Cas des pays industrialisés: déprise agricole, boisement

· Equilibre entre terres agricoles et forêts. Cas des pays en développement: défrichement, mise en culture

· Problème foncier en zone tropicale

· Agroforesterie: rôle, importance et promotion

Aménagement des bassins versants

· Rôle de la forêt en montagne: les aspects techniques
· Interactions entre les hautes et basses terres: les aspects économiques

Lutte contre la désertification

· Plans de développement en zones tropicales arides
· Techniques de réhabilitation des écosystèmes sylvopastoraux en zones arides
· Spécificités de la formation des agents de développement des zones arides

Fonctions sociale, culturelle et paysagère de l'arbre et de la forêt

· L'arbre et les espaces verts en milieu urbain
· Création et aménagement de ceintures vertes périurbaines
· Forêt et paysage
· Forêt, culture et société

CHAPITRE D

Gestion du patrimoine forestier

Evaluation des ressources forestières et suivi de leur évolution

· Adaptation des inventaires forestiers nationaux et sous-nationaux aux besoins de la planification

· Méthodes statistiques récentes pour les dispositifs et l'analyse des inventaires forestiers

· Télédétection comme moyen pour l'inventaire et l'évaluation des ressources forestières

· Utilisation de systèmes d'information géographique (SIG) en foresterie

Aménagement forestier

· Nouveaux développements dans l'informatisation de l'aménagement forestier

· Aménagement des forêts tropicales

· Aménagement des forêts dont l'objectif principal n'est pas la production de bois: coût et bénéfices socio-économiques

· Aménagement des écosystèmes fragiles: mangroves, forêts inondables, forêts d'altitude

· Aménagements sylvopastoraux

Boisement et reboisement

· Matériel de reproduction, amélioration génétique
· Choix et plantation des espèces et des provenances en fonction des stations et des objectifs
· Plantation d'espèces à croissance rapide en zones tropicales
· Reboisement des terres dégradées
· Sylviculture des peuplements artificiels

Gestion de la faune sylvestre

· Recherche de l'équilibre agrosylvofaunistique en zone tempérée
· Gestion de la faune en zone tropicale
· Adaptation de la législation et des institutions pour une meilleure gestion de la faune
· Elevage des espèces de gibier
· Importance sociale et économique de la faune

CHAPITRE E

La forêt, patrimoine économique

Les produits de la forêt

· Connaissance présente et prospective des ressources forestières utilisables

· Contrôle des récoltes et pérennité des ressources forestières

· Exploitation forestière et sauvegarde de l'environnement

· Production, récolte, transformation, commercialisation et promotion des produits forestiers non ligneux

Le bois, source d'énergie

· Production, récolte, commercialisation du bois destiné à la fourniture d'énergie
· Utilisation du bois pour les usages domestiques et les industries rurales
· Perspectives d'utilisation du bois-énergie

Le bois, matière première

· Production et commercialisation des bois d'oeuvre et d'industrie
· Coût de la matière première
· Evolution technologique et valorisation locale du bois
· Incitations à la valorisation locale du bois
· Perspectives d'évolution des industries forestières
· Les bois d'oeuvre tropicaux: état actuel, valorisation locale, perspectives d'emploi

Les marchés du bois et des produits transformés

· Echanges commerciaux et leurs tendances par catégories de produits et par zones géographiques

· Effets des politiques nationales et des accords internationaux sur la production, la transformation et la commercialisation du bois

· Effets de la concurrence entre matériaux et entre sources de cellulose sur la demande de bois

· Perspectives d'évolution à moyen terme du secteur forêt-industries du bois

CHAPITRE F

Institutions et politiques

L'administration forestière

· Responsabilités et structures administratives au niveau ministériel
· Modernisation et décentralisation de l'administration forestière

Les acteurs forestiers privés

· Propriétaires forestiers; leurs organisations professionnelles; transmission de leur patrimoine
· Petites entreprises de travaux forestiers et de valorisation des produits de la forêt

· Main-d'oeuvre forestière
· Association des communautés rurales; foresterie paysanne et communautaire
· Association de défense de l'environnement et de protection de la forêt
· Rôle des organisations non gouvernementales et autres groupements associatifs privés

Le thème «Le bois, source d'énergie», sera titre au titre du chapitre E

Les acteurs forestiers publics

· Collectivités territoriales
· Structures para-administratives pour la gestion du secteur forestier public

Politique et planification forestières

· Méthodes et structures d'élaboration des politiques forestières nationales

· La planification forestière et son insertion dans les plans de développement économique et social

· Moyens des politiques forestières, notamment la législation et les incitations financières et fiscales

Formation et enseignement forestiers

· Formation des cadres supérieurs
· Formation des techniciens forestiers
· Formation des ouvriers forestiers
· Formation des propriétaires forestiers
· Information et sensibilisation du public

Recherche forestière

· Conclusions et bilan du Congrès de l'IUFRO de Montréal
· Organisation de la recherche forestière tropicale: thèmes prioritaires
· Coopération internationale en matière de recherche forestière: entre les instituts, entre les pays

Coopération forestière internationale

· Accords internationaux relatifs à la protection, à l'aménagement et à l'utilisation des écosystèmes forestiers

· Agences de coopération internationale et bailleurs de fonds

· Interventions des agences au niveau des pays bénéficiaires des actions de coopération

· Organisations non gouvernementales

· Programmes d'action dans les pays en développement: exemple du PAFT.


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