par
W. Lahera, A. Alvarez et S. Gámez
Institut de recherche forestière
Calle 174 # 1723
Pto Siboney, Municipio Playa
Ciudad de La Habana, Cuba
Cedrela odorata L. est l'une des essences à bois d'oeuvre les plus importantes de Cuba. On le trouve dans l'archipel des Antilles et, sur le continent, le long du golfe du Mexique à partir du sud de Tampico jusqu'à la presqu'île du Yucatán, et sur le versant pacifique du Mexique depuis l'Etat de Sinaloa jusqu'à l'Etat de Guerrero. Il est probable également que cette essence soit indigène de certains pays d'Amérique Centrale et du nord de l'Amérique du Sud (Betancourt, 1987).
A la 5ème session du Groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières, qui s'est tenue à Rome en 1981, Cedrela odorata fut inscrit dans la liste des essences prioritaires nécessitant attention (FAO, 1984). Cette liste soulignait l'importance d'une action rapide pour la conservation et la prospection de la variation génétique de cette espèce et pour sa reproduction et son exploitation rationnelle. Les recommandations du Groupe FAO d'experts étaient en accord avec celles faites par Pennington (1968) et Lamb (1969), qui soulignaient que cette essence de grande valeur commerciale en raison des qualités supérieures de son bois s'était au fil des années de plus en plus raréfiée du fait de la surexploitation.
Un programme d'amélioration génétique de Cedrela odorata fut lancé à Cuba en 1973. Une banque de clones fut mise en place en 1975 à Guisa (Granma), à une altitude de 260 mètres; elle contient du matériel génétique de plus de 250 arbres plus de toutes les régions de Cuba. C'est sans doute la plus vaste collection existante de l'espèce; c'est incontestablement la plus importante collection de matériel génétique entretenue dans son aire naturelle. Dans le cadre de ce programme, quatre essais de descendances et un verger à graines clonal ont également été mis en place entre 1986 et 1990. Le verger à graines a une superficie d'une dizaine d'hectares.
L'un des paramètres fréquemment étudié dans le matériel clonal d'une essence d'intérêt économique est la répétabilité, qui donne une indication du degré d'héritabilité au sens large (variation génétique totale plus influence du milieu) (voir par exemple Becker, 1967; Gálvez, 1980).
En se basant sur l'étude de 100 des clones contenus dans la banque de clones de Guisa, on a estimé les coefficients de répétabilité pour la hauteur et le diamètre à hauteur d'homme à l'âge de 14 ans, en incluant dans l'évaluation de 3 à 5 greffes par clone. On a trouvé un coefficient de répétabilité (héritabilité au sens large) de 0,85 pour la hauteur, et 0,62 pour le diamètre. Cela indique que ces deux caractéristiques sont moyennement à fortement déterminées génétiquement, et que l'on peut attendre des gains génétiques acceptables en axant l'amélioration génétique sur elles.
Le travail sur Cedrela odorata s'est surtout limité jusqu' à présent à l'étude des provenances (voir par exemple Anon., 1981–82), la recherche sur la multiplication végétative (pour le travail effectué en Colombie, au Costa Rica et au Venezuela, voir Guevara, 1988; Díaz et al., 1992; Quijada et Gutiérrez, 1971), et la sélection pour la résistance au térébrant des pousses (voir par exemple Newton, 1990). On espère que le présent article intéressera d'autres instituts travaillant sur cette essence, étant donné qu'il rapporte des aspects d'importance fondamentale pour un programme d'amélioration, et qui à notre connaissance n'ont jusqu'à présent pas fait l'objet d'information documentée.
BIBLIOGRAPHIE
Anon. (1981–82). Annual Report, Unit of Tropical Silviculture. Commonwealth Forestry Institute, Oxford (U.K.):p.4.
Betancourt, A. (1987). Silvicultura especial de árboles maderables tropicales. La Habana, Cuba. Edit. Ctfco.-Tecn. 427pp.
Díaz M., E.R.A., Salazar, R. y Mésen, F. (1992). Enraizamiento de estacas juveniles de Cedrela odorata L. Silvoenergía No 51, junio de 1992. CATIE, Turrialba (Costa Rica)
FAO (1984). Rapport de la Cinquième réunion du Groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières. FO:FGR/5/Rep. FAO, Rome. 107pp.
Guevara M., G. (1988). Experiencias Colombianas con Cedro (Cedrela odorata L.). Corporación Nacional de Investigación y Fomento Forestal, CONIF. Serie Documentación No 12 (Noviembre de 1988). Bogotá, Colombia. 86pp.
Lamb, A.F. (1969). Especies maderables de crecimiento rápido en la tierra baja tropical. En: Bol. Inst. Forestal Latinoamericana 30–31/15–54. (Mérida, Venezuela).
Newton, A. (1990). Selección por resistencia al perforador de las Meliáceas. Noticiero: Mejoramiento Genético y Semillas Forestales para América Central No5, Agosto 1990, pp. 4–7. CATIE, Turrialba (Costa Rica).
Betancourt, A. (1987). Silvicultura especial de árboles maderables tropicales. La Habana, Cuba. Edit. Ctfco.-Tecn. 427pp.
Pennington, T.D. (1968). Manual para la identificación de campo de los principales árboles forestales tropicales de México. Instituto Nacional Forestal, México. 413pp.
Quijada, R.M. y Gutiérrez, V. (1971). Estudio sobre la propagación vegetativa de especies forestales Venezolanas. Revista Forestal Venezolana 14(21):43–56.
Ressources Génétiques Forestières No 22. FAO, Rome (1995)
Manuscrit reçu en juillet 1994. Original: espagnol
