Mise en oeuvre du PAFN au Cameroun

Le Programme d'action forestier national du Cameroun peut être considéré comme entré dans sa phase opérationnelle en 1991, avec la mise sur pied d'une Cellule d'études socioéconomiques de planification et de suivi-évaluation. Le PAFN Cameroun a prescrit un certain nombre de mesures à prendre pour que ce pays puisse se doter d'instruments de base pour une gestion harmonieuse du secteur. Ainsi, une profonde réforme s'est engagée dans le secteur, sur le triple plan des institutions, de la législation et de l'organisation du territoire forestier. Ces réformes ont été réalisées de façon participative. Elles s'appuient sur la philosophie du PAFN et prennent en compte les nouveaux concepts, stratégies et conventions adoptés sur le plan international en matière des forêts (développement durable, Convention sur la diversité biologique, Principes forestiers d'Action 21, etc.).

Un nouveau Ministère de l'environnement et des forêts a été créé dans le souci de fournir au Cameroun un cadre institutionnel approprié en vue d'assurer l'unicité dans la gestion des ressources forestières. Un Office de développement des forêts (ONADEF) a été mis sur pied et confirme la préoccupation du Cameroun de rendre plus efficace l'exécution des opérations forestières de terrain et démontre en même temps sa volonté de réaffecter une partie de ses recettes forestières aux activités de développement forestier. De fait, l'ONADEF est financé par une partie des recettes forestières. Un plan de zonage du territoire forestier est mis sur pied et permet d'organiser au mieux l'espace forestier et partant, d'assurer la conservation des forêts.

Une nouvelle politique forestière est élaborée qui permet d'intégrer le secteur forestier dans les stratégies de promotion des activités économiques en milieu rural. Elle a pour cadre le plan d'utilisation des terres (plan de zonage) et vient appuyer la politique agricole. La participation des collectivités locales, des ONG et des opérateurs économiques, constitue une des plus grandes innovations de cette politique. A cet effet, la gestion de certains massifs forestiers pourrait être confiée sur une base contractuelle, aux communautés villageoises. Cette politique se veut aussi une composante importante du futur Plan national de gestion de l'environnement en cours d'élaboration; l'accent sera mis sur un aménagement durable des ressources forestières. Cette politique forestière est également un complément du Plan énergétique national actuellement en discussion, plus particulièrement en ce qui concerne le programme d'action au niveau de la production du bois énergie.

Dans le cadre de ces réformes, le Service forestier s'est fait un devoir de prendre un certain recul vis-à-vis de l'arbre pour pouvoir embrasser la forêt dans son ensemble. La forêt doit être perçue comme un écosystème aux multiples produits et aux multiples utilisations et non comme une simple production de bois. Aussi, un souci constant a été effectué pour mettre en relief les nombreux aspects liés à la gestion des ressources forestières. Le défi de l'aménagiste forestier est d'harmoniser les besoins, parfois contradictoires, des utilisateurs.