Définition de certaines des approches possibles en matière de vulgarisation

La vulgarisation peut avoir différentes formes et proportions. La classification ci-après, préparée essentiellement pour l'agriculture, n'est pas exhaustive, mais elle permet de se faire une idée des différentes possibilités et opportunités qui s'offrent au stratège des activités de vulgarisation et au décideur de niveau national.

L'approche généraliste de la vulgarisation agricole. Cette approche repose sur l'hypothèse fondamentale que les techniques et les informations dont les populations locales ont besoin existent mais ne sont pas utilisées; elle est centralisée et du ressort de l'Etat. Les résultats sont mesurés par le taux d'adoption des recommandations et par l'augmentation de la production nationale.

L'approche spécialisée par produits. Cette approche part du principe que, pour accroître la production d'un produit, il faut regrouper les fonctions qui le concernent: vulgarisation, recherche, fourniture d'intrants, commercialisation et fixation des prix. (Vulgarisation axée sur un produit ou une culture.)

L'approche formation et visites. Cette approche centralisée prévoit un calendrier rigide de visites aux agriculteurs et de formation du personnel de terrain par des spécialistes en diverses disciplines. Des liens étroits sont établis entre chercheurs et vulgarisateurs. Les agents ne prennent part qu'au transfert de technologie. Les résultats se mesurent à l'accroissement de la production des denrées ou des cultures concernées.

L'approche participative de la vulgarisation agricole. Cette approche se concentre sur les besoins exprimés par les exploitants, en vue d'augmenter la production et d'améliorer la qualité de vie des populations rurales. Elle prévoit une exécution décentralisée et flexible. Les résultats se mesurent au nombre d'agriculteurs participant activement aux activités et à la longévité des organisations locales de vulgarisation.

L'approche par projets. Cette approche consiste à réaliser des activités de vulgarisation dans un endroit et dans un laps de temps donnés avec, bien souvent, des injections de fonds extérieurs. L'objectif est de faire une démonstration de techniques et de méthodes qui pourraient être adoptées et continuer à être appliquées après la conclusion du projet. Les résultats se mesurent aux changements à court terme observés sur le site.

L'approche du développement des systèmes agricoles. Une des caractéristiques de ce type de vulgarisation est qu'elle fait appel à une approche systémique ou globale, au niveau local. Des liens étroits sont établis avec le personnel de recherche, et les techniques adaptées aux besoins des populations locales sont élaborées sur place, à travers un processus itératif prévoyant la participation des populations concernées. Les résultats se mesurent à l'adoption par les agriculteurs des technologies mises au point dans le cadre du programme et à leur utilisation durable.

L'approche de la participation aux coûts. Cette approche s'appuie sur l'hypothèse de départ que le partage des coûts avec les populations locales facilitera la réalisation d'un programme adapté à la situation locale, et que les agents de vulgarisation seront portés à servir les intérêts des bénéficiaires. Le but est de fournir des avis et des informations pour faciliter l'auto-apprentissage des exploitants. Les résultats se mesurent à la volonté des agriculteurs de participer aux coûts.

L'approche par les institutions d'éducation. Cette approche fait appel aux institutions d'éducation qui possèdent les connaissances techniques et compétences en matière de recherche nécessaires pour fournir des services de vulgarisation aux populations rurales. L'élaboration de ces activités relève en général des instances qui établissent les programmes d'études. Les activités se concentrent sur le transfert d'un savoir technique.

Source: d'après Axinn, FAO, 1993.