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La Déclaration de Pretoria

Soixante-dix experts venus de 45 pays de toutes les régions ont participé à l'Atelier sur les mécanismes et les sources de financement pour une foresterie durable, coparrainé par les Gouvernements du Danemark et de l'Afrique du Sud et par le Programme des Nations Unies pour le développement, tenu à l'appui du Groupe intergouvernemental sur les forêts, du 4 au 7 juin 1996, à Pretoria.

Les experts ont reconnu que les forêts, y compris les forêts claires, fournissent simultanément une vaste gamme d'avantages économiques, sociaux, environnementaux et culturels, aux niveaux local, national, régional et mondial, et qu'il est dans l'intérêt collectif des générations présentes et futures de maintenir en bon état tous les types de forêts existant dans le monde.

Les experts se sont cependant déclarés profondément inquiets qu'aucune mesure de suivi et d'application des accords de la CNUED n'ait été prise pour combattre le déboisement et promouvoir un aménagement forestier durable, et préoccupés en particulier:

· de l'absence d'aménagement durable des forêts dans le monde entier et du déboisement sauvage généralisé et de la dégradation des forêts qui atteignent une ampleur sans précédent:

· de la capacité des forêts à satisfaire les besoins multiples des sociétés, si les tendances et les pratiques d'investissement actuelles se poursuivent:

· de l'insuffisance des ressources disponibles pour répondre aux besoins d'un aménagement forestier durable.

En vue de remédier à ces problèmes et d'atteindre l'objectif d'un aménagement forestier économiquement efficace, socialement équilibré et écologiquement rationnel, les experts invitent les gouvernements, le secteur privé et la communauté d'investisseurs, les organisations internationales multilatérales les organisations non gouvernementales et le secteur du volontariat à reconnaître leur responsabilité commune et à prendre de toute urgence les mesures suivantes:

· Les gouvernements nationaux doivent entreprendre des réformes des politiques garantissant entre autres la valeur vénale du patrimoine de ressources naturelles, l'aménagement du territoire et la sécurité de jouissance des terres, ainsi que l'utilisation des ressources intérieures.

· Les gouvernements nationaux doivent créer et promouvoir un cadre propice à l'investissement dans l'aménagement forestier durable, notamment en garantissant la stabilité macroéconomique et en développant et en maintenant des capacités humaines et institutionnelles solides.

· Les gouvernements nationaux doivent fournir des incitations et promouvoir l'utilisation de technologies appropriées pour soutenir l'aménagement forestier durable, en visant en particulier les petites entreprises les communautés locales et les propriétaires de forêts et garantir que les incitations aux autres secteurs favorisent l'aménagement forestier durable.

· Les gouvernements nationaux doivent formuler et mettre en œuvre, par le biais d'un processus ouvert et participatif, un programme forestier national comprenant des plans d'action clairs et prévoyant la coordination des mécanismes et le suivi de l'état d'avancement à l'intérieur du pays, et compatibles avec les plans de développement nationaux et avec les politiques macroéconomiques et sectorielles.

· Les donateurs et le secteur du volontariat doivent concentrer en particulier leurs activités sur la satisfaction des besoins de première nécessité, le renforcement des capacités et la création de potentialités industrielles dans des pays en développement, en particulier ceux ayant un couvert forestier limité.

· La part des ressources financières intérieures ainsi que celle de l'aide publique au développement allouées aux activités d'aménagement forestier durable doivent être accrues en valeur réelle, compte tenu notamment du rôle critique que joue l'aide publique au développement (APD) dans le financement de l'aménagement forestier durable dans de nombreux pays en développement.

· Des ressources financières intérieures et extérieures additionnelles doivent être mobilisées pour financer les mesures qui doivent être mises en œuvre pour promouvoir un aménagement forestier durable.

· De nouveaux mécanismes financiers doivent être mis en place pour multiplier à la fois les investissements privés et les fonds de l'APD.

· Les fonds provenant de toutes les sources doivent être utilisés plus rationnellement.

· Les donateurs devront répondre aux priorités des pays en développement et rendre leur action plus efficace en allouant une proportion plus élevée de leurs contributions totales aux activités locales d'exécution de coordination et d'évaluation périodique conjointe.

· Le secteur privé doit être encouragé à adopter des codes de conduite pour promouvoir l'aménagement forestier durable.

· Le système des Nations Unies devrait convenir d'une coordination obligatoire; les rôles des institutions des Nations Unies doivent être clairement définis, en fonction de leur capacité comparative à mettre en oeuvre une vision commune de l'aménagement forestier durable.

· Le soutien à la recherche doit être accru pour promouvoir un aménagement forestier durable.


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