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Remarque (Tableau n° 14):

Ces exemples sont destines à montrer que la valeur nutritive des ligneux est très variable. Comparativement aux fou rages herbacés, les feuilles ou les fruits des ligneux ont des teneurs en MA T élevées comprises entre 60 et 230 g/kg MS. La digestibilité de cet azote, souvent bloqué par des tanins ou de fortes concentrations de lignine (jusqu'à 25% de MS), est irrégulière puisqu'elle varie de 14 a 82%. En conséquence, la valeur nutritive des fourrages ligneux ne peut être déduite d'analyses chimiques simples comme celles figurant dans ce tableau. Il est nécessaire d'effectuer un examen approfondi des fractions pariétales et azotées et de procéder à des mesures in vivo ou enzymatiques de la digestibilité.

SP 6 ou SS 7

Saison des pluies ou saison sèche suivie du mois de l'année

MS

Teneur en matière sèche

Mo

Matière organique (MS - cendres)

MA T

Matières azotées totales

CB

Cellulose brute

MG

Matière grasse

ENA

Extractif non azoté (ENA = MO - MAT - CB - MG)

Ca

Calcium

P

Phosphore

UF

Unité fourragère (ancien système)

UFL

Unité fourragère lait

UFV

Unité fourragère viande

MAD

Matières azotées (apparemment) digestibles

PDIN

Protéines vraies digestibles dans l'intestin (PDIN = PDIA + PDIMN cf I)

PDIE

Protéines vraies digestibles dans l'intestin (PDIE = PDIA + PDIM cf I)

S

Solubilité des matières azotées (méthode de Mme Durand)

Extrait du Mémento de l'Agronome (Ministère de la Coopération et du Développement, 1991)

Les résultats de l'analyse fourragère renseignent donc sur la valeur du pâturage Ils informent, selon la période de l'année, sur les éventuels déficits de matières azotées et de valeur énergétique Des analyses plus fines donnent les valeurs des oligo-éléments et font apparaître des carences (figure n° 12) locales ou générales (Guérin et al., 1994). En effet, le principal facteur limitant de la nutrition minérale du cheptel tropical est le phosphore. Les teneurs en phosphore des fourrages dépassent rarement 2 g/kg MS; les graminées annuelles des parcours sahéliens sont les plus pauvres. Les graminées vivaces peuvent produire en saison sèche, après le passage d'un feu ou le pâturage, des repousses contenant jusqu'à 3 g de P/kg MS, mais cette teneur diminue pendant la croissance des plantes (de 0,1 g/kg MS par semaine d'âge). La teneur en phosphore des régimes des ruminants est améliorée par la consommation de dicotylédones herbacées ou ligneuses, mais faiblement Les teneurs en cuivre sont supérieures ou égales à la limite de carence dans les fourrages verts herbacés ou ligneux, mais inférieures à celles-ci dans les pailles. Celles en zinc sont le plus souvent inférieures à la limite de carence, mais parfois supérieures pour quelques espèces ligneuses En conséquence, les teneurs en zinc des rations peuvent être acceptables à certaines périodes, alors que l'analyse de la strate herbacée fait suspecter des risques de carences Le faible niveau d'apport de ces deux éléments est une constante de l'Afrique intertropicale, mais le risque de carence est plus ou moins aigu suivant les pays et les régions, y compris à l'intérieur d'une zone climatique donnée

Figure n° 12.1: Phosphore (Guérinet al., 1994)

Figure n° 12.2: Cuivre (Guérinet al., 1994)

Figure n° 12.3: Zinc (Guérinet al., 1994)

Des normes sont établies afin d'apprécier la qualité du pâturage, c'est-à-dire pour savoir si la ration absorbée par l'animal lui permet d'assurer son entretien, ses déplacements; un gain moyen quotidien (GMQ) et la lactation (tableau n° 15) En effet, un ruminant a une capacité d'absorption limitée par l'encombrement du fourrage: c'est le lest. Si la nourriture a une faible valeur: alimentaire, la ration maximum consommable n'apporte pas la quantité suffisante de nutriments et l'animal maigrit et ne produit plus de lait.

Pour un zébu africain, la quantité de fourrage consommable quotidiennement est évaluée à 6,25 kg de matière sèche en moyenne avec de fortes variations saisonnières et suivant la nature et la disponibilité des fourrages L'unité animale de référence est l'unité bétail tropical (UBT), soit un zébu adulte de 250 kg de poids vif. Lorsqu'on utilise les résultats d'un recensement, les effectifs sont transformés en cette unité, ce qui facilite les calculs de charge (bovin - 0,57 UBT; ovin, caprin: 0,15 UBT; camelin, équin: 1 UBT; asin: 0,5 UBT).

Tableau n° 15: Production de l'UBT selon la valeur du kg de MS (en admettant une ingestion moyenne de 2,5 kg MS par 100 kg Poids Vif).

Apport du kg M.S.

UFL

MAD (g)

MAD.UF -1

Niveau de production




Entretien/jour (par UBT)

0,45

25

55

Gain de poids.jour -1




100 g

0,50

29

60

300 g

0,60

37

60

500 g

0,70

45

65

700 g

0,80

52

65

Production laitière/jour (l,j -1)




1 l

0,50

34

70

3 l

0,60

53

90

4 l

0,70

63

90

6 l

0,80

82

100

Extrait de Boudet, 1991 - Pour la légende, voir sous le tableau 13.

Lors des mesures de biomasse, on peut collecter soit le mélange appétible, soit des échantillons purs des deux ou trois espèces dominantes à des fins d'analyse. Il existé aussi des tables des valeurs fourragères et des bases de données. Lés résultats portent ainsi sur des plantes entières, à divers stades phénologiques, y compris sur les repousses après lés feux et pour les ligneux, sur les feuilles et les fruits, sur les résidus de récolte et sur les sous-produits agricoles et industriels.


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