ANGOLA* (7 juin)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires a récemment estimé la récolte de blé de 1996/97 à 431 000 tonnes, soit environ 14 pour cent de moins que le bon résultat de la campagne précédente, compte tenu des précipitations inférieures à la normale. Les précipitations ont été caractérisées par un démarrage tardif, une période de sécheresse étendue au milieu de la campagne et une fin variable. Les plus touchées ont été les zones côtières de l’ouest où les semis ont été annulés ou retardés, ce qui a entraîné une baisse des rendements. Vers l’est, la campagne a été meilleure avec des régimes de pluies plus réguliers et des possibilités de production acceptables. Dans certaines régions occidentales, l’arrivée tardive des pluies et la sécheresse ont empêché de semer les céréales précoces de la première campagne. Toutefois, les pluies tombées durant le premier trimestre de 1997 ont accéléré les semis tardifs de la première campagne, en particulier dans les basses terres et les zones riveraines, ainsi que les semis sur les sols meubles des versants et des sommets des coteaux dans ces mêmes zones. Des précipitations supérieures à la normale en décembre dans les régions orientales ont endommagé les cultures de la “deuxième” campagne de 1996 (semées au troisième trimestre) qui n’avaient pas été récoltées. Dans l’ensemble, les pluies tombées à partir de la seconde moitié de février, favorables et bien réparties, ont soutenu la croissance des céréales semées tardivement, des céréales semées précocement qui ont été victimes de la période de sécheresse, et des racines, tubercules et plantes vivaces.

Les ONG et les organismes des Nations Unies sont intervenus en distribuant des semences et des outils dans de nombreuses provinces, permettant ainsi d’accroître les superficies cultivées dans la plupart des zones contrôlées par le gouvernement où on équipe les personnes déplacées et les réfugiés pour les opérations agricoles. Toutefois, dans les principales régions productrices, la production céréalière continue à être limitée par la pénurie d’engrais, de matériel de protection phytosanitaire et de produits chimiques, d’outils manuels et d’équipement de traction animale.

La situation des approvisionnements alimentaires dans le pays est toujours tendue. Avec des stocks céréaliers à la ferme estimés à 10 000 tonnes dans les zones excédentaires, la disponibilité nationale se chiffre à 441 000 tonnes, dont 85 pour cent de maïs et le reste de sorgho et de mil. La consommation intérieure est estimée à 972 000 tonnes, ce qui laisse un déficit de 531 000 tonnes qui devra être comblé par les importations. Les besoins d’importations céréalières pour 1997/98 sont estimés à 279 000 tonnes. Il restera donc une différence de 252 000 tonnes à couvrir par l’aide alimentaire. Les groupes vulnérables nécessitant une aide d’urgence sont notamment les personnes déplacées à l’intérieur du pays, les rapatriés et les soldats démobilisés. On estime qu’il faudra une aide alimentaire d’urgence de 128 000 tonnes pour couvrir ces besoins. Une aide alimentaire sera également nécessaire pour le processus de remise en état. Même parmi les populations installées, la vulnérabilité alimentaire continue d’être élevée en raison du manque d’activités rémunératrices, du faible pouvoir d’achat, des infrastructures insuffisantes et de l’absence de moyens de transport et de matériel pour l’acheminement des marchandises et des denrées. Il faudra une aide alimentaire de programme estimée à 124 000 tonnes durant l’année à venir pour faire face à ces problèmes. Les annonces de contributions d’aide alimentaire pour la nouvelle campagne de commercialisation s’élèvent à 169 000 tonnes, dont 112 000 tonnes ont déjà été livrées.