BURUNDI* (9 juin)

L’insécurité persiste dans tout le pays avec une recrudescence d’incidents violents signalée dans les provinces de Bururi, Makamba et Cibitoke. La récolte des cultures vivrières de la deuxième campagne est sur le point de démarrer. Les perspectives sont satisfaisantes compte tenu de pluies favorables dans l’ensemble durant la campagne de croissance. Cependant, la production devrait demeurer inférieure au niveau d’avant la crise à cause de la réduction des semis due à l’insécurité. En dépit d’une arrivée tardive des pluies, les précipitations ont été abondantes durant la campagne, favorisant principalement les céréales et les tubercules. En revanche, de fortes précipitations ont nui aux haricots et on prévoit une réduction des rendements. D’après les premières prévisions, la production vivrière totale devrait être légèrement supérieure au niveau réduit de la production de la deuxième campagne de 1996. Une mission FAO/PAM d’évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires devrait se rendre dans le pays à la mi-juin.

La situation des approvisionnements alimentaires demeure précaire. La levée partielle de l’embargo commercial par les pays voisins ne s’est pas effectivement matérialisée, en dépit de la déclaration officielle de l’OUA du 16 avril 1996. Les prix des denrées alimentaires n’ont pas baissé comme prévu et demeurent à des niveaux élevés, avec des augmentations pour certaines cultures comme les pommes de terre et les patates douces dues à des facteurs saisonniers à cette époque de l’année. L’accès à la nourriture demeure difficile pour de vastes catégories de population, en particulier dans les zones urbaines où la forte augmentation des coûts des transports s’est traduite par une envolée des prix. La situation alimentaire est particulièrement grave pour les groupes les plus vulnérables qui sont estimés à 796 000 personnes, dont 284 000 personnes déplacées, 28 000 personnes dispersées, 187 000 personnes se trouvant dans des camps de regroupement et quelque 219 000 personnes ayant souffert de la mauvaise récolte de la campagne agricole A de 1997. La situation est également critique pour quelque 100 000 réfugiés, essentiellement de la République démocratique du Congo.