TCHAD (13 juin)

Après des pluies sporadiques dans l’extrême sud fin mars, les précipitations ont été mieux réparties dans le sud fin avril. Les quantités d’eau ont diminué début/mi- mai, sauf dans le sud-ouest, mais ont augmenté à nouveau fin mai. Les premières pluies sont arrivées dans la zone sahélienne pendant la première décade de juin. Les semis des céréales secondaires sont en cours dans le sud et se poursuivront dans le nord après l’arrivée de pluies régulières. Le sorgho commence à lever dans la région de Léré et le mil est déjà en phase de tallage dans la zone de Békao.

Des sauteriaux ont été signalés dans le Ouaddaï et ont été traités. Des vers ont fait également des dégâts importants dans le maïs sur les îles du lac Tchad. On a signalé la présence, non confirmée, de criquets pèlerins venant de l’est à la fin du mois de mai; cependant, il n’a pas été possible d’obtenir d’autres détails. Quelques ailés et peut-être quelques petits groupes peuvent apparaître dans le nord, en provenance de la zone de la mer Rouge, se dirigeant vers l’ouest s’il n’y a pas de pluies et que la sécheresse se poursuit dans ces régions.

Du fait d’une récolte inférieure à la moyenne en 1996, la situation des approvisionnements alimentaires restera précaire en 1997, notamment dans la zone sahélienne où les prix des céréales sont beaucoup plus élevés que les années précédentes. En outre, le stock national de sécurité, dont le niveau recommandé est de 22 000 tonnes, est complètement épuisé. Le Système national d’alerte rapide a estimé les besoins des populations vulnérables dans la zone sahélienne à 19 500 tonnes de céréales qui devront être distribuées sur un semestre à partir de mars. Les populations les plus touchées se trouvent dans la préfecture de Biltine, qui a subi une sécheresse, pour la deuxième année consécutive, et des infestations de ravageurs, mais également dans les préfectures de Batha et de Kanem. Le gouvernement a expédié du sorgho destiné à être vendu à un prix subventionné dans ces préfectures. Après l’appel lancé par le gouvernement en décembre 1996 pour une aide extérieure de 50 000 tonnes de céréales, plusieurs donateurs ont confirmé ou annoncé des contributions d’aide alimentaire, soit sous la forme d’importations de céréales, soit sous la forme d’achats locaux, notamment dans la région de Salamat. Toutefois, les quantités d’aide alimentaire engagées actuellement (36 000 tonnes) ne couvrent pas le déficit. Des contributions supplémentaires sont donc nécessaires. Dans le cadre d’une opération alimentaire d’urgence du Programme alimentaire mondial, des distributions d’aide alimentaire s’élevant à 7 700 tonnes et destinées à 356 000 bénéficiaires ont commencé en juin dans les régions de Biltine et de Kanem. Un projet FAO/PAM doit également aider l’unité nationale d’information et de coordination alimentaire pour le suivi de la situation des approvisionnements alimentaires et des contributions d’aide alimentaire.