COREE, REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (23 juin)

Une Mission FAO/PAM d’évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires a noté récemment que la situation alimentaire s’est rapidement détériorée et que les stocks sont pratiquement épuisés.

En conséquence, on a assisté à l’augmentation des carences alimentaires et des maladies, et, dans certains cas, l’état de malnutrition est devenu chronique, mettant des vies en péril. L’apparition des indicateurs de préfamine couramment admis suggère que certaines catégories de population seront victimes de la famine avant la prochaine récolte, à moins que des mesures correctives ne soient prises urgemment. La mission s’est rendue chez plusieurs familles qui déploraient des morts dues à la famine, tandis qu’un certain nombre d’enfants et d’adultes examinés présentaient des symptômes de dépérissement et d’oedèmes dus à la carence de protéines et peut-être au Kwashiorkor.

En tenant compte des 430 000 tonnes de céréales que le pays pourrait importer par voie commerciale, du volume d’aide alimentaire livrée et dans la filière et des réductions de l’utilisation céréalière pour l’alimentation animale et l’industrie, la dernière mission FAO/PAM a estimé que le pays présenterait un déficit céréalier de quelque 1,2 million de tonnes pour la campagne de commercialisation actuelle (novembre/décembre), pour lequel il faudrait une aide pour satisfaire les besoins alimentaires de base. Toutefois, depuis la visite de la mission en mai, les promesses de contributions d’aide alimentaire pour le pays ont augmenté. Certaines annonces supplémentaires doivent encore être confirmées, mais on estime désormais que le pays recevra environ 560 000 tonnes de vivres au titre de l’aide multilatérale/bilatérale durant cette campagne de commercialisation. Il reste donc un déficit d’environ 940 000 tonnes.

Il ya a encore un besoin pressant d’aide alimentaire internationale afin d’éviter de nouvelles souffrances humaines. Cependant, si cette assistance est vitale à court terme, il est également urgent que le pays affronte le problème alimentaire dans une optique de moyen et long terme et envisage la mise en oeuvre de stratégies agricoles et économiques adéquates et viables.

Les premières perspectives des cultures de 1997 sont favorables, compte tenu du dégel précoce en mars et des bonnes pluies tombées depuis le début de mai. La production vivrière en 1997 continuera néammoins à être gravement limitée par le manque d’intrants agricoles essentiels. En conséquence, même dans la meilleure des hypothèses, la production de riz et de maïs est provisoirement estimée à environ 4 millions de tonnes, chiffre nettement inférieur aux besoins pour la prochaine campagne de commercialisation.