ETHIOPIE* (10 juin)

Les perspectives des céréales “belg” de la campagne secondaire de 1997, qui seront rentrées à partir de juin, sont incertaines en raison de l’arrivée tardive des pluies et des précipitations irrégulières tombées dans certaines zones. La récolte “belg” représente environ 7 pour cent de la production céréalière annuelle, mais dans certaines régions, elle assure l’essentiel des approvisionnements alimentaires annuels. Les pluies qui démarrent normalement en février, sont arrivées à la mi-mars. Les précipitations ont été abondantes durant la seconde moitié de mars, normales ou supérieures à la normale en avril, et ont diminué en mai tout en demeurant normales dans la plupart des régions. Dans les zones du sud Tigré, du nord et du sud Wollo et du nord Shoa, de faibles pluies et le démarrage tardif de la campagne se sont traduits par une réduction des semis et des rendements, ce qui provoquera également des retards dans les semis des cultures “meher” à maturation courte (teff, blé, orge et légumineuses). On est en train d’évaluer l’impact total du temps sec dans ces régions.

Les semis des cultures de la campagne principale “meher” de 1997 sont en cours. Les premières perspectives sont satisfaisantes, compte tenu de la disponibilité d’intrants agricoles, essentiellement d’engrais. Toutefois, les prix des céréales sont nettement inférieurs à leur niveau de l’année précédente, ce qui pourrait se traduire par une diminution des superficies ensemencées.

Dans les zones pastorales du sud et du sud-est (zone Borena de la région Oromia et la région Somali) qui ont souffert d’une mauvaise campagne des petites pluies (octobre- décembre), des pluies abondantes tombées depuis la troisième décade de mars ont considérablement amélioré les disponibilités en eau et l’état des pâturages. Néammoins, compte tenu des pertes de bétail, de l’épuisement des stocks et de la détérioration des termes de l’échange (animaux contre céréales), la population touchée, estimée à 1 million de personnes, continuera à dépendre de l’aide alimentaire au cours des prochains mois, jusqu’à la récupération complète du bétail.

La situation alimentaire nationale demeure satisfaisante à la suite de la moisson “meher” record de la campagne principale de 1996, rentrée en décembre, qui s’est traduite par des excédents pour l’exportation. En dépit de la bonne récolte, quelque 1,9 million de personnes devraient avoir besoin d’une aide alimentaire en raison de l’insécurité alimentaire structurelle ou de mauvaises conditions météorologiques localisées.

Les prix des céréales, qui avaient baissé en novembre en raison de la récolte exceptionnelle, ont commencé à augmenter à partir de mars compte tenu des exportations aux pays voisins, notamment de quantités importantes à l’Erythrée, et de la reconstitution de la réserve de sécurité alimentaire.