NIGER (13 juin)

Les premières pluies ont été enregistrées dans le sud-ouest et le centre-sud fin avril. Elles sont restées limitées dans le sud-ouest début et mi-mai et se sont étendues vers l’ouest à la fin mai. Pendant la première décade de juin, les pluies ont augmenté dans les régions du centre et du sud-ouest. Dans l’est, le temps sec, normal pour la saison, prévaut et la préparation du sol a commencé. Les semis commenceront après l’arrivée de pluies régulières.

On a signalé la présence, non confirmée, de criquets pèlerins ailés en phase solitaire dans le Tamesna en mai. Si leur présence était confirmée, ils devraient se maintenir et être rejoints par d’autres ailés et peut-être quelques petits groupes en provenance de la région de la mer Rouge. Toutefois, leur nombre devrait rester faible. Une ponte à petite échelle pourrait se produire avec l’arrivée des pluies; autrement, les ailés nouveaux venus continueront sans doute leur progression vers l’ouest.

Malgré une récolte supérieure à la moyenne en 1996, la situation des approvisionnements alimentaires devrait rester précaire jusqu’à la prochaine moisson dans plusieurs zones où les récoltes ont été médiocres, parfois pour la seconde année consécutive. Le système national d’alerte rapide estime que les neuf arrondissements de Ouallam, Tahoua, Tanout, Tchintabaraden, N’Guigmi, Arlit, Tchirozerine, Bilma et Agadez sont particulièrement vulnérables. D’importants déplacements de population ont été signalés dans la zone du Tanout, dans le département de Zinder. De plus, vingt-quatre autres départements ont été classés comme modérement vulnérables et doivent être suivis étroitement. Les prix des céréales sont beaucoup plus élevés que l’an dernier durant la même période et des pénuries se sont produites. Les importations en provenance du nord du Nigéria sont également plus faibles que d’habitude du fait de disponibilités céréalières limitées.

A la fin du mois de février, une mission d’évaluation s’est rendue dans les zones vulnérables des départements de Maradi, Tanout et Zinder et a confirmé la précarité de la situation alimentaire et nutritionnelle. Les migrations de familles entières ont augmenté. Les familles qui restaient se nourrissaient d’aliments sauvages et vendaient du petit bétail ou empruntaient sur leur prochaine récolte. La situation varie beaucoup d’un village à l’autre, mais une assistance doit être fournie de toute urgence dans l’arrondissement de Tanout et les zones voisines de l’arrondissement de Dakoro. Il faudra également apporter une aide dans les centres urbains où se sont concentrés des migrants provenant des zones touchées, notamment dans le département de Zinder. Dans la zone de Tanout et du nord Mirria, le PAM élargit ses projets de développement en cours pour apporter des aliments à un nombre croissant d’écoles et de centres de santé. Le PAM fournit également des stocks de vivres pour créer 40 nouvelles banques de céréales et pour reconstituer les stocks des 72 banques de céréales existant déjà. Des distributions d’aide alimentaire ou des activités “vivres-contre-travail” sont en cours dans plusieurs arrondissements. Le stock national de sécurité s’établissait à 6 000 tonnes fin mai. Seules des quantités limitées (7 000 tonnes) ont pu être achetées auprès des négociants locaux après l’offre d’achat de 30 000 tonnes lancée en octobre pour la reconstitution partielle du stock. Plusieurs donateurs ont eu des difficultés à acheter localement les quantités prévues d’aide alimentaire, tandis qu’un donateur a converti l’aide alimentaire annoncée en distribution de semences à des agriculteurs qui les rembourseront avec des céréales de la prochaine moisson. Celles-ci serviront à reconstituer le stock national de sécurité. A la mi-avril, environ 40 000 tonnes de céréales étaient engagées par divers donateurs, sous forme d’achats locaux, d’achats dans les pays voisins ou d’aide alimentaire importée. Toutefois, la distribution de l’aide alimentaire dans les zones affectées est très lente. Des mesures urgentes doivent être prises pour accélerer la distribution ou les activités “vivres-contre- travail”.