SOUDAN* (10 juin)

La moisson du blé de 1997 est achevée. Une mission FAO d’évaluation des récoltes a estimé la production de blé à un niveau de 650 000 tonnes, résultat supérieur à la moyenne et deuxième par ordre d’importance après celui de 1991/92. A ce niveau, la production est supérieure de quelque 23 pour cent à celle de l’an dernier et à la moyenne des cinq années précédentes. Pour la campagne 1996/97, une série de politiques gouvernementales encourageant la production de blé et les prévisions de prix favorables ont incité les agriculteurs à accroître, dans la mesure du possible, les superficies ensemencées,. En conséquence, les superficies totales emblavées sont passées de 743 000 feddans (312 000 hectares) durant la campagne 1995/96 à 796 000 feddans (334 000 hectares) cette année, soit un accroissement de quelque 7 pour cent. Les superficies cultivées en 1997 étaient supérieures d’environ 2 pour cent à la moyenne tendancielle (1988/89-1992/93). En outre, les pertes ont été plus faibles et les superficies totales moissonnées par rapport aux superficies ensemencées devraient être de 99 pour cent contre 95-96 pour cent les années précédentes. La période conseillée pour les semis de blé est en novembre. Les températures pendant tout le mois de novembre jusqu’à début janvier, loin d’être optimales et supérieures à la normale, ont retardé les semis, en particulier dans la zone du Nord, mais des températures inférieures à la normale de mijanvier à mars ont favorisé les cultures. Outre l’accroissement des superficies ensemencées et moissonnées et les températures favorables, la disponibilité globale de tous les autres intrants nécessaires à la production, notamment carburant, engrais et machines agricoles, ont été suffisants.

La Mission a légèrement révisé à la hausse l’estimation finale de production de sorgho pour 1996/97 qui est passée à environ 4,2 millions de tonnes contre les prévisions précédentes de 4,1 millions de tonnes.

La situation alimentaire, dans l’ensemble, pour 1997, s’annonce bonne jusqu’à présent, même si dans certaines provinces et Etats, les approvisionnements alimentaires demeurent très précaires. Six Etats du Darfour et du Kordofan, l’Etat de la Mer Rouge et le sud devraient connaître un déficit d’environ 600 000 tonnes, dont une partie pourrait être compensée par les échanges intérieurs normaux, mais certaines catégories de population, en particulier dans les régions occidentales du Kordofan et du Darfour, auront du mal à satisfaire leurs besoins alimentaires. Dans les zones vulnérables, du fait de la production déplorable l’an dernier, les stocks sont négligeables et les recettes provenant des cultures de rapport et de l’élevage pourraient ne pas couvrir l’achat de quantités suffisantes de céréales. Le sorgho devrait être acheminé des zones excédentaires aux zones déficitaires, mais les prix restent extrêmement élevés et inaccessibles pour de larges tranches de populations au faible pouvoir d’achat.

Pour satisfaire les besoins des groupes vulnérables dans le pays en 1997, il faut une aide d’urgence de quelque 74 000 tonnes de céréales, dont 39 000 tonnes pour couvrir les besoins de 2,6 millions de personnes déplacées et affectées par la guerre au titre de l’Opération Survie Soudan (OLS) et 35 000 tonnes comme aide alimentaire destinée aux projets de relèvement non couverts par le plan OLS. Le pays a également besoin d’une aide alimentaire limitée dans certaines zones victimes de déficit vivrier chronique. Il est suggéré d’adopter un plan d’intervention pour venir en aide aux personnes souffrant de graves déficits alimentaires, avec une aide des donateurs soit pour les achats locaux de céréales, soit pour le transport des denrées des régions de production excédentaire.