AFGHANISTAN* (11 août)

Une récente mission FAO/PAM d'évaluation des disponibilités agricoles et alimentaires du pays a estimé la production céréalière totale de 1997 à 3,66 millions de tonnes, dont 2,71 millions de tonnes de blé, 400 000 tonnes de riz, 300 000 tonnes de maïs et 250 000 tonnes d'orge. Cette récolte, supérieure de quelque 18 pour cent à celle de l'année précédente, est la plus importante depuis 1978, du fait des précipitations supérieures à la moyenne et bien distribuées dans la plupart des régions. Les récoltes céréalières de 1997 ont subi relativement peu d'attaques des ravageurs et la moisson s'effectue dans de bonnes conditions. Toutefois, des incertitudes subsistent quant à l'estimation de la production des huit provinces du nord, à cause des conflits internes qui ont isolé cette région. Bien que de vastes superficies aient, selon les rapports, été ensemencées, notamment de blé en culture pluviale, et que les conditions de culture aient été favorables, la moisson pourrait être retardée dans certains secteurs à cause des activités militaires et de la pénurie de main- d'oeuvre engendrée par les migrations. L'ensemble de ces provinces du nord comprend 40 pour cent de la superficie céréalière irriguée de l'Afghanistan et 53 pour cent de sa superficie consacrée aux cultures pluviales. Il s'agit normalement d'une région d'excédents, mais le mouvement des céréales vers le centre plus peuplé est actuellement entravé par la ligne de front au nord de Kaboul. Cela peut provoquer un accroissement des stocks de report dans le nord et des exportations vers la CEI, ainsi que des pénuries dans la région de Kaboul qui, avec sa population estimée à 1,2 million d'habitants, est presque complètement dépendante des importations en provenance du Pakistan. Il est prévu que la moisson actuelle rapporte 1,3 million de tonnes de céréales aux huit provinces du nord, mais si l'intensité des activités militaires s'accroît ou si le conflit s'élargit au cours des prochains mois, la moisson pourrait être interrompue et cette prévision pourrait être révisée à la baisse.

Malgré la bonne récolte de 1997, on prévoit que les besoins d'importation seront considérables. Etant donné l'accroissement de la population, dû pour un part au retour de réfugiés, on prévoit que les importations céréalières pour la campagne de commercialisation 1997/98 atteindront les 710 000 tonnes, chiffre comparable à celui de l'an dernier. Cela implique la constitution de quelques petits stocks de blé, notamment dans le nord, et des exportations limitées, approximativement estimées à 150 000 tonnes, des provinces du nord vers les pays de la CEI. L'essentiel des besoins d'importations devrait être satisfait par des livraisons commerciales, principalement de farine de blé, en provenance du Pakistan et de la République islamique d'Iran. Les importations sont surtout destinées aux besoins des populations urbaines.

La mission a estimé les besoins d'aide alimentaire d'urgence pour 1997/98 à 170 000 tonnes, dont 150 000 tonnes de céréales, comme pour 1996/97. Le PAM est le premier fournisseur, avec une aide alimentaire de 140 000 tonnes en 1997, suivi par le CICR, avec 25 000 tonnes, et un certain nombre d'ONG. Une aide alimentaire d'urgence est nécessaire pour répondre aux besoins des personnes vulnérables, estimées à 1,75 million, au cours de la campagne de commercialisation 1997/98.