AFRIQUE DE L’OUEST

BENIN (4 août)

Après l’arrivée des pluies en mars, les précipitations ont été bien réparties et abondantes en avril, mai et juin. Elles ont été bien supérieures à la moyenne en avril dans le centre du pays et en juin dans le sud. Des inondations se sont produites en juin à Cotonou et à Porto Novo. Le gouvernement a demandé une aide internationale. La récolte du maïs de la campagne principale est en cours, tandis que le mil et le sorgho se développent de façon satisfaisante dans le nord. Compte tenu des conditions favorables de 1996, une bonne récolte de céréales a été engrangée, notamment dans les départements de Borgou et d’Atacora. Selon les estimations de l’ONASA (Office national d’appui à la sécurité alimentaire), la production céréalière de 1996 s’établit à 667 000 tonnes. La production a été supérieure à la normale dans les départements du nord et faible dans les départements du sud, à cause notamment de l’augmentation des superficies consacrées au coton. La production de racines et tubercules, qui constituent une part importante de la consommation alimentaire, est estimée à environ 2,9 millions de tonnes. La production de légumineuses s’établit à environ 147 000 tonnes.

La situation alimentaire générale est satisfaisante. Le gouvernement met en place un stock de sécurité d’environ 1 000 tonnes de maïs et encourage la création de réserves au niveau de l’exploitation. Les prix intérieurs et la disponibilité des denrées alimentaires subissent l’influence des échanges transfrontières non officiels avec les pays voisins. Les importations de maïs en provenance du Togo et du Nigéria se poursuivent, bien qu’elles aient tendance à diminuer. On dénombre environ 11 000 réfugiés togolais au Bénin. Les besoins d’importations céréalières pour 1997 (janvier/décembre) sont estimés à 190 000 tonnes (y compris les réexportations), surtout du blé et du riz, dont 16 000 tonnes d’aide alimentaire.

BURKINA FASO (8 août)

Les précipitations, généralement convenables à la fin mai et en juin, ont été inférieures à la normale et mal distribuées pendant les deux premières décades de juillet excepté dans le nord. Les pluies se sont nettement renforcées pendant la dernière décade sur l’ensemble du pays. Compte tenu des faibles quantités tombées en juillet, les précipitations cumulées, qui étaient supérieures à la moyenne en mai et juin grâce à un début précoce de la saison pluvieuse, sont retombées à un niveau moyen ou légèrement inférieur à la fin juillet. Avec le retour des pluies fin juillet, le mil et le sorgho se sont repris et se développent de façon satisfaisante. Les précipitations sont restées généralisées début août. Dans la moitié sud du pays, les récoltes sont généralement au stade végétatif. L’ensemencement et le réensemencement sont achevés dans l’ensemble du pays. Les pâturages se régénèrent rapidement dans le nord. Les réserves d’eau sont bien remplies.

On signale des infestations de sauteriaux sur 1 500 hectares, dont 1 320 hectares sont cultivés. Des traitements sont en cours. Des attaques de chenille sont également signalées sur 4 350 hectares.

Après une récolte supérieure à la moyenne en 1996, la situation générale des approvisionnements est satisfaisante et les marchés sont en général bien achalandés. Avec l’arrivée du maïs nouveau et du premier mil, les prix des céréales diminuent dans la plupart des provinces, excepté dans le nord où ils augmentent et où certaines populations risquent d’être confrontées à des difficultés d’approvisionnement. Le gouvernement a fourni des céréales aux “banques de céréales” dans les zones à risque. Dans les provinces du nord, les déficits peuvent être couverts par des transferts de céréales du sud, opération qui nécessitera peut-être une aide extérieure. Les besoins en céréales correspondant aux programmes d’aide alimentaire en cours peuvent également être couverts par des achats locaux. Environ 24 000 réfugiés touaregs en provenance du Mali reçoivent actuellement une aide alimentaire. Leur état nutritionnel est considéré comme stable.

CAP-VERT (8 août)

Les premières pluies importantes ont été relevées les 20 et 22 juillet sur l’île de Santiago, du 20 au 22 juillet et le 30 juillet sur l’île de Fogo, et le 21 juillet sur l’île de Brava. Le temps est resté sec sur les îles de Santo Antao et de San Nicolau. Ces premières pluies ont permis au maïs d’être semé et de germer sur les îles de Santiago et de Fogo. La production de maïs a été particulièrement faible en 1996, ce qui risque de poser des problèmes de disponibilité de semences dans certaines zones.

Dans la mesure où le pays importe l’essentiel de ses besoins de consommation, la situation des approvisionnements alimentaires demeurera satisfaisante malgré la très faible récolte de 1996. Toutefois, les populations rurales, notamment dans les zones semi-arides, ont été gravement touchées et auront sans doute besoin d’être aidées. Le gouvernement a lancé un appel pour une aide extérieure, comprenant des projets prévoyant la fourniture d’eau potable, une aide à l’élevage et une assistance aux groupes vulnérables. Les besoins d’importations céréalières en 1997 sont estimés à 90 000 tonnes et les besoins d’aide alimentaire à 65 000 tonnes. Les annonces de contribution s’élèvent jusqu’ici à 61 000 tonnes.

COTE D'IVOIRE (4 août)

Les faibles pluies, qui ont commencé dans le sud début mars, ont été très fortes durant la troisième décade du mois sur l’ensemble du pays, et sont restées bien réparties et abondantes en avril. En mai, les précipitations ont diminué pendant la première et la deuxième décades; elles ont repris vers la fin du mois et sont restées abondantes au début et à la moitié du mois de juin. Elles ont été nettement plus faibles durant la dernière décade de juin. En juillet, les pluies ont été normales ou supérieures à la normale. La maturation du maïs de la campagne principale est satisfaisante, tandis que les semis de mil, de sorgho et de riz sont presque achevés. Les conditions météorologiques ayant été favorables, la production de céréales de 1996 est officiellement estimée à 1 787 000 tonnes, niveau supérieur à la normale.

La situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante et les marchés sont bien approvisionnés. On a dénombré environ 305 000 réfugiés libériens dans les départements de l’ouest et leur état nutritionnel est considéré comme satisfaisant. Le PAM, les ONG et d’autres donateurs ont estimé à 175 000 le nombre de réfugiés libériens devant bénéficier d’une assistance alimentaire à compter de janvier 1997. Les besoins d’importation céréalières de 1997 (janvier/décembre) sont estimés à 505 000 tonnes, essentiellement du blé et du riz.

GAMBIE (8 août)

Après des précipitations supérieures à la normale en juin qui ont permis de commencer les semis, les pluies ont sensiblement diminué début juillet et cessé pendant la deuxième décade. Elles ont repris pendant la troisième décade mais sont restées inférieures à la normale. Cette période de sécheresse risque d’avoir compromis les semis récents et retardé le repiquage du riz.

La situation des approvisionnements alimentaires est généralement satisfaisante, excepté dans la Division du Haut Fleuve où les récoltes ont été affectées par les inondations en 1996. Les stocks de riz et les importations prévues sont suffisants pour couvrir les besoins de consommation au cours des mois à venir. Le marché du riz est bien approvisionné, mais les prix sont plus élevés que l’an dernier. Après les inondations dans la Division du Haut Fleuve, une équipe multidisciplinaire a estimé les besoins des 150 000 personnes touchées à 2 235 tonnes de riz usiné et a recommandé l’achat de semences de mil, de maïs et de riz précoces à distribuer avant la campagne agricole de 1997. Les importations de céréales en 1996/97 sont estimées à 110 000 tonnes et les besoins d’aide alimentaire à 13 000 tonnes. Plus de 600 réfugiés provenant de la Sierra Leone sont arrivés après le coup d’état de fin mai.

GHANA (1er août)

Les pluies sont arrivées début mars dans le sud et ont été abondantes sur l’ensemble du pays vers la fin du mois. Elles sont restées abondantes et bien réparties jusqu’à la troisième décade de juin où elles ont nettement diminué. A partir du début juillet, les précipitations ont été supérieures à la moyenne sur l’ensemble du pays. La maturation du maïs de la principale campagne est satisfaisante dans les régions méridionales et centrales, tandis que les semis de mil, de sorgho et de riz s’achèvent dans le nord.

Grâce aux bonnes conditions météorologiques et à la fin des conflits ethniques dans le nord, la production céréalière de 1996 est officiellement estimée à 1,77 million de tonnes, niveau supérieur à la moyenne. Après les vastes opérations de rapatriement de 1996, il reste encore au Ghana quelques réfugiés togolais. On dénombre également environ 135 000 réfugiés libériens dont l’état nutritionnel est jugé satisfaisant. Les besoins d’importations céréalières pour 1997 sont estimés à 387 000 tonnes, surtout de blé et de riz.

GUINEE (4 août)

Les pluies ont commencé fin mars dans l’extrême sud-est, ont augmenté dans le sud en avril et sont devenues abondantes sur l’ensemble du pays en mai et en juin. Le cumul des précipitations était à fin juin supérieur à la moyenne. Les récoltes de maïs, de mil et de sorgho de la première campagne se développent de façon satisfaisante, alors que dans le centre, elles en sont encore au stade de levée ou de tallage. Les semis de sorgho se poursuivent dans le nord. En ce qui concerne le riz, les semis sont achevés, excepté dans les zones de marais et de bas-fonds du sud. En raison des précipitations inférieures à la normale mais très largement réparties et de la pénurie d’engrais, la production céréalière totale est estimée à 890 000 tonnes en 1996, ce qui est un niveau moyen.

Les marchés sont bien approvisionnés en riz local comme en riz d’importation. Les quantités de riz importées pendant le premier trimestre sont bien inférieures à celles de l’an dernier. Le gouvernement a interdit les importations de pommes de terre afin de soutenir les prix de la production locale. On prévoit que les besoins d’importations céréalières seront de 375 000 tonnes. En juin, on estimait à environ 545 000 le nombre des ressortissants du Libéria et de la Sierra Leone réfugiés en Guinée, dont la plupart reçoivent une aide alimentaire d’urgence. L’évolution de la situation politique au Libéria devrait inciter ces personnes à rentrer dans leur pays, tandis que 30 000 autres réfugiés en provenance de la Sierra Leone sont arrivés au cours des deux derniers mois, fuyant les troubles civils. Le nombre de réfugiés retenu pour la distribution d’aide alimentaire en 1997 était en juin de 293 000 Libériens et de 173 000 Sierra-léoniens. Depuis les récents troubles en Sierra Leone et les mouvements de population qui ont suivi, il faudra réexaminer le nombre de réfugiés provenant de ce pays.

GUINEE-BISSAU (8 août)

Grâce aux pluies abondantes de juin, les semis des céréales secondaires ont été généralisés dans l’est et dans le nord et la préparation du sol a commencé tôt dans les régions de marais. Les précipitations s’étant raréfiées en juillet, le repiquage du riz dans les zones de marais a pris du retard. Les pluies sont redevenues abondantes début août, et le repiquage peut se poursuivre suite au dessalage des rizières de marais.

La situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Dans l’ensemble, les marchés sont bien approvisionnés et les prix restent stables. En mai, par suite de l’entrée de la Guinée-Bissau dans l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) et dans la zone franc, le franc CFA a remplacé le peso, ce qui facilitera les échanges commerciaux avec le Sénégal et le Mali voisins, qui ont la même monnaie. Les importations céréalières destinées à la consommation intérieure et à la réexportation en 1996/97 sont estimées à environ 70 000 tonnes, surtout du riz. Les besoins d’aide alimentaire structurelle sont évalués à 6 000 tonnes.

LIBERIA* (4 août)

Les pluies ont commencé fin février dans le sud-est, et se sont généralisées sur l’ensemble du pays à partir de la fin mars seulement, ce qui est relativement tard. Les précipitations sont restées abondantes et bien réparties en avril, mai et début juin, et ont diminué pendant des deuxième et troisième décades de juin. Le cumul des pluies enregistré à la fin juin est normal ou supérieur à la normale. La campagne est bien avancée et la période des semis de riz de plateau (pluvial) vient de s’achever. La production vivrière devrait quelque peu s’améliorer en 1997 par rapport aux années précédentes. Une paix et une stabilité relatives continuent de prévaloir dans l’ensemble du pays et créent un climat favorable aux activités agricoles. Les agriculteurs ont été très occupés par la préparation du sol et les semis, notamment dans les comtés de Lofa, Bong et Nimba, considérés comme le grenier à grains du pays. La superficie cultivée devrait donc être nettement supérieure à celle de 1996. Un programme de distribution massive de semences et d’outils a permis d’atténuer l’acuité des facteurs limitants que constituent la pénurie d’outils manuels et la nette insuffisance des stocks de semences de riz. Les rapports préliminaires indiquent que 118 000 familles vulnérables, ou quelque 55 pour cent du total, devaient être atteintes par ce programme. Aucun problème grave de conditions météorologiques ni de ravageurs n’a été signalé. Les rendements du riz et du manioc devraient être dans la ligne des estimations faites pour la période de végétation de 1996.

Après le désarmement et la démobilisation de 21 300 soldats, la situation redevient normale. Une force de maintien de la paix est déployée dans le pays et des élections présidentielles se sont tenues à la mi juillet 1997. La situation des approvisionnements alimentaires s’améliore du fait de la reprise des activités commerciales et assimilées. Les personnes déplacées reviennent spontanément dans leurs régions d’origine. D’après les données recueillies par les organisations internationales, au moins 50 000 réfugiés libériens se sont réinstallés dans les comtés de Lofa, Nimba et Grand Gedeh au cours des cinq premiers mois de l’année. Dans le même temps, le nombre des personnes déplacées à Monrovia et Buchanan a fortement diminué, avec au moins 100 000 personnes s’installant dans les comtés de Grand Bassa, Rivercess, Bomi et Cape Mount essentiellement. Une aide alimentaire est distribuée pour couvrir les besoins de consommation pendant la période des semis. Dans les villes, les approvisionnements des marchés sont stables et les prix ont généralement baissé depuis le début de l’année. En particulier, le prix du riz importé à Monrovia est passé de 25 à 21 dollars libériens/kg. Cependant, la situation alimentaire restera précaire dans les zones rurales, notamment pendant la saison maigre d’août-septembre. Dans l’ensemble, le Libéria continuera d’être tributaire de l’aide alimentaire, notamment dans les comtés où le nombre de rapatriés est le plus élevé.

MALI (8 août)

Après des pluies généralement supérieures à la normale en mai, les précipitation sont restées abondantes dans l’ouest au début et à la mi-juin, et dans le centre à la mi-juin et à la fin juin. Des pluies supérieures à la normale ont été enregistrées dans le centre- est au début juillet et à la mi-juillet et dans le sud-ouest à la fin juillet, tandis qu’elles sont restées généralement bien réparties et régulières dans les autres régions. Le cumul des pluies au 31 juillet est normal ou supérieur à la normale dans la plupart des stations météorologiques du sud et du centre. Il est très inférieur à la normale à Kayes, Mopti et Nara. Les céréales secondaires se développent de façon satisfaisante dans le sud, et commencent à lever dans la zone sahélienne, tandis que le riz sort ou est repiqué dans les “offices-riz”. Les pâturages se régénèrent de façon satisfaisante et l’eau est abondante dans les points d’eau.

On signale des infestations de sauteriaux dans les cultures de mil et de sorgho dans la zone sahélienne, notamment dans les régions de Dilly, Fallou, Mourdiah et Sébété où il a fallu parfois réensemencer. Des attaques de chenilles ont été signalées dans le jeune sorgho dans la région de Kirané. Des groupes de criquets pèlerins adultes sont apparus en juin dans l’Adrar des Iforas et à l’ouest de Tombouctou près du lac Faguibine et du lac Fate, où les conditions ont été propices à la reproduction. Des nomades ont signalé la présence d’un gros essaim dans la vallée de Tilemsi et dans la région de Timetrine, mais les équipes chargées de la lutte antiacridienne n’ont rencontré que des groupes d’ailés de faible densité au cours des prospections qui ont suivi. Quelques ailés en phase solitaire devraient persister dans certaines régions de l’Adrar des Iforas, de Timetrine et de Tilemsi, et plus à l’ouest près de Tombouctou. Il est probable que d’autres se trouvent ou apparaissent près de Gourma et de Nioro. On peut s’attendre à ce qu’ils se reproduisent en petit nombre dans ces régions où les conditions sont favorables. Ces quelques acridiens ne devraient pas compromettre la situation alimentaire dans la région.

La situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Les prix des céréales restent inférieurs à ceux de l’an dernier et l’approvisionnement en céréales est adéquat. Le fourrage manque dans la région de Kidal et dans l’arrondissement d’Almoustarat de la région de Gao où les termes de l’échange sont moins favorables que l’an dernier pour les éleveurs. A la suite de l’écroulement d’un barrage sur le lac Horo dans la région de Tombouctou, plus de 1 000 hectares consacrés habituellement à des cultures de contre-saison ont été inondés, de sorte que 30 000 personnes environ ne sont plus en mesure de produire et ont donc besoin d’une aide extérieure. Le système national d’alerte rapide a recommandé que l’office national de commercialisation organise des ventes d’intervention dans plusieurs arrondissements dans les régions de Kidal et de Tombouctou, afin de couvrir les besoins dans la région du Lac Horo. Pour la campagne commerciale 1996/97 (novembre/octobre), les besoins d’importations céréalières sont estimés à 100 000 tonnes et les besoins d’aide alimentaire à 35 000 tonnes. Une aide alimentaire est aussi fournie aux Touaregs qui sont revenus des pays voisins.

MAURITANIE (8 août)

Les faibles pluies de juillet ont gravement compromis les semis effectués après les pluies abondantes et précoces de juin. Les premières pluies importantes, qui sont arrivées dans le centre et le sud début juin et se sont étendues dans le sud et l’est à la mi-juin et fin juin, ont permis de semer tôt les céréales secondaires. Cependant, un temps généralement sec a persisté en juillet dans le sud-ouest tandis que les précipitations se sont considérablement raréfiées à la mi-juillet et fin juillet dans le sud-est. La sécheresse se poursuivait début août. En conséquence, la plupart des semis des cultures pluviales “dieri” ont été détruits, et il faut réensemencer, mais la disponibilité des semences est limitée. Par contre, les perspectives sont meilleures pour le secteur irrigué où l’on s’attend à une augmentation des superficies ensemencées.

Des traitements aériens et au sol contre les oiseaux granivores ont été effectués dans plusieurs régions. Au cours de prospections effectuées pendant la première moitié de juillet, la présence de criquets pèlerins en phase solitaire a été constatée dans les aires de reproduction d’été du sud, dans quelques endroits situés entre Kiffa et Tidjikja. Vers la fin du mois, des ailés isolés étaient également présents entre Nema et la frontière malienne à l’est et au sud-est. Le nombre des criquets va légèrement augmenter dans les régions centrales et orientales du sud du fait de reproductions d’ailés en phase solitaire, qui devraient être à petite échelle et clairsemées. Des ailés risquent également d’apparaître dans le sud-ouest et de pondre s’il pleut. Ces quelques ailés ne devraient pas affecter la situation alimentaire.

On signale que la situation des approvisionnements alimentaires est précaire pour des groupes de population affectés par une mauvaise récolte en 1996 dans les zones non irriguées, notamment dans les régions de Brakna, de Gorgol et de Tagant. Les prix des céréales sont beaucoup plus élevés que les années précédentes durant la même période. Une mission d’évaluation multi-institutions des besoins des populations touchées a recommandé une aide alimentaire de 16 500 tonnes pour 200 000 personnes durant six mois. Une opération d’urgence a été approuvée conjointement par la FAO et le PAM pour couvrir ces besoins. Le gouvernement et les ONG ont également procédé à des distributions de vivres, ou ont prévu de le faire, dans les wilayas de Nouakchott, Nouadhibou et d’autres wilayas non couvertes par le projet du PAM. Pour la campagne commerciale 1996/97 (novembre/octobre), les besoins d’importations céréalières, y compris les réexportations, sont estimés à 310 000 tonnes et le besoin d’aide alimentaire à 75 000 tonnes.

NIGER (8 août)

Dans l’ensemble, les pluies ont été adéquates en mai et juin dans les principales régions productrices et ont permis des semis généralisés. Elles ont augmenté début juillet, se sont raréfiées pendant la seconde décade, mais ont repris fin juillet et début août dans l’ouest et le sud- ouest; elles sont restées inférieures à la normale dans le centre et l’est. Dans environ la moitié des stations météorologiques, le cumul des précipitations enregistré est supérieur à la normale. Les semis sont achevés presque partout. Le stade de développement des cultures varie dans les régions, mais c’est en général le stade végétatif qui prédomine.

On signale des infestations de sauteriaux dans les départements de Diffa et de Zinder, ainsi que des attaques d’insectes dans plusieurs régions, notamment sur le niébé dans le centre-sud. Quelques criquets ailés en phase solitaire se trouvent probablement dans certaines parties du Tasmena et de l’Aïr occidental où ils devraient se reproduire dans les zones de végétation verte qui sont apparues après les bonnes pluies de juin-juillet. Des ailés pourraient également apparaître et se reproduire dans les régions de Tahoua et de Tillabery. Ces quelques acridiens ne devraient pas affecter la situation alimentaire.

Malgré une récolte supérieure à la moyenne en 1996, la situation des approvisionnements alimentaires est précaire dans plusieurs régions où les récoltes ont été mauvaises, parfois pour la deuxième année consécutive. Le Système national d’alerte rapide (SAPR) a estimé que les arrondissements de Ouallam, Tahoua, Tanout, Tchintabaraden, N’Guigmi, Arlit, Tchirozerine, Bilma et la commune d’Agadez sont particulièrement vulnérables. De plus, 24 autres départements ont été classés comme modérement vulnérables et doivent être suivis étroitement. Les prix des céréales sont beaucoup plus élevés que l’an dernier durant la même période et des pénuries se sont produites. Les importations en provenance du nord du Nigéria sont également plus faibles que d’habitude du fait de disponibilités céréalières limitées. Dans les zones vulnérables des départements de Maradi, Tanout et Zinder, la situation alimentaire est précaire et un nombre inhabituel de familles a migré; les familles qui restent se nourrissent d’aliments sauvages, vendent du petit bétail ou empruntent sur leur prochaine récolte. D’importants déplacements de population ont été signalés, notamment dans la zone de Tanout, dans le département de Zinder. La situation varie beaucoup d’un village à l’autre, mais une assistance doit être fournie de toute urgence dans l’arrondissement de Tanout et les zones voisines de l’arrondissement de Dakoro. Il faudra également apporter une aide dans les centres urbains où se sont concentrés des migrants provenant des zones touchées, notamment dans le département de Zinder où environ 4 000 personnes ont installé un camp. On signale aussi une épidémie de choléra. Dans le Tanout et la région du nord Mirria, le PAM élargit ses projets de développement en cours afin d’apporter des denrées alimentaires à un plus grand nombre d’écoles et de centres de santé. Le PAM fournit également des stocks alimentaires afin de créer 40 nouvelles banques de céréales et pour reconstituer les stocks des 72 banques existant déjà.

NIGERIA (30 juillet)

Les pluies ont commencé mi-mars dans le sud, sont restées abondantes et généralisées, et se sont déplacées vers le nord en avril. Elles sont restées abondantes et supérieures à la moyenne en mai et juin. Dans le sud, la récolte du maïs de la campagne principale est en cours, tandis que dans le nord la croissance du maïs est satisfaisante. Dans le centre, les semis du riz pluvial et du riz irrigué sont achevés, tandis que le mil et le sorgho se développent bien dans le nord. Des pluies torrentielles fin avril et début mai ont provoqué de graves inondations à Ibadan.

Les approvisionnements alimentaires restent limités par l’importance des pertes après récolte et par les coûts de distribution élevés. Des pénuries d’engrais, de semences améliorées et de pesticides ont été signalées à l’époque des semis. De ce fait, de nombreux agriculteurs sont passés de la culture du maïs à celles du mil, du sorgho et des arachides, qui sont moins tributaires des engrais. Cependant, du fait des bonnes conditions météorologiques qui ont prévalu pendant la dernière période de végétation et de la rareté des infestations de ravageurs, la production céréalière finale de 1996 est estimée à 21,6 millions de tonnes, soit plus que l’année précédente. Par ailleurs, on enregistre la production de 55 millions de tonnes de racines et tubercules, qui sont les principales cultures vivrières. En 1997, le gouvernement a annoncé la déréglementation totale du marché des engrais, y compris la suppression des subventions et des importations d’engrais hors-taxe. Les engrais seront donc disponibles, mais à des prix très élevés, et la plupart des petits agriculteurs qui produisent l’essentiel des cultures vivrières du Nigéria, ne pourront y accéder. On s’attend à un nouveau recul de la production de maïs en 1997, compensé par une hausse de la production de mil et de sorgho, ce qui pourrait avoir une incidence dans les pays voisins, notamment au Niger et au Tchad, qui importent en général des céréales secondaires du Nigéria pour couvrir leurs besoins. Les besoins d’importations céréalières en 1997 sont estimés à 1 250 000 tonnes, dont 900 000 tonnes de blé et 250 000 tonnes de riz.

SENEGAL (8 août)

Un temps à peu près sec à la mi-juillet a gravement compromis les semis récents. Après des pluies généralement précoces et supérieures à la normale en mai dans le sud- est, et en juin dans le reste du pays, les précipitations se sont raréfiées début juillet et la sécheresse a été presque totale pendant la deuxième décade du mois sur l’ensemble du pays. Les pluies ont repris au cours de la dernière décade, excepté dans le nord-ouest, mais sont restées généralement en dessous de la normale. Début août, la sécheresse est à peu près complète dans la moitié nord du pays. Le cumul des pluies à la fin juillet est inférieur à la normale dans l’ensemble du pays, excepté dans l’extrême sud. Du fait des pluies abondantes et précoces, la préparation du sol et les semis en conditions humides ont commencé plus tôt que d’habitude dans le sud et le centre. La sécheresse de la mi-juillet a probablement gravement stressé les cultures et les semis récents n’ont peut-être pas levé dans de vastes zones. Il faudra réensemencer, notamment dans le centre et dans le nord, mais des problèmes de disponibilité de semences risquent de se poser.

On signale des infestations de sauteriaux dans les régions de Diourbel, Fatick, Kaolack et Louga. Des équipes de village ont procédé, à la mi juillet, à des traitements contre les attaques de chenilles.

La situation générale des approvisionnements est satisfaisante, même si les marchés sont mieux achalandés dans les villes que dans les zones rurales. Les prix des céréales sont généralement plus bas cette année, mais commencent à remonter sur plusieurs marchés avec l’arrivée de la saison maigre. Le pays importe de grandes quantités de riz pour couvrir ses besoins de consommation. Il faudra peut-être avoir recours à une aide extérieure pour déplacer les céréales du sud vers les régions déficitaires du nord. Pour la campagne commerciale 1996/97 (novembre/octobre), les besoins d’importations céréalières sont estimés à 650 000 tonnes, principalement du riz et du blé, et les besoins d’aide alimentaire à 22 000 tonnes. A ce jour, 10 000 tonnes ont été engagées.

SIERRA LEONE* (30 juillet)

Les récents troubles politiques en Sierra Leone ont aggravé la situation déjà précaire de la sécurité alimentaire dans le pays. Depuis ces troubles, la situation reste très instable, les agents de l’aide internationale ont été évacués et les projets de reconstruction ont été interrompus. Près de 20 000 personnes ont fui vers les pays voisins, principalement la Guinée et la Gambie. En raison de l’embargo imposé par la CEDEAO, la situation alimentaire se tend dans les villes principales. Le prix du riz a doublé à Freetown, et les approvisionnements en vivres et en eau se dégradent, ce qui fait que la population augmente sa consommation de blé bulgur et de manioc. On signale également une pénurie aiguë de combustible qui affecte gravement toutes les activités économiques. Seul un petit nombre de boutiques et de marchés ont réouvert depuis les troubles. Des distributions limitées de vivres aux populations vulnérables de Freetown, Bo, Kenema et Makeni sont actuellement en cours; elles doivent toucher environ 26 000 personnes. Malgré le pillage, on signale que 21 000 tonnes de vivres de secours étaient disponibles dans le pays au 1er juillet. A la fin de 1996, une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires a estimé la production de paddy à environ 391 000 tonnes, soit 10 pour cent de plus que l’année précédente, et celle de plantes racines à 328 000 tonnes, soit 7 pour cent de plus. Les besoins d’importations céréalières pour 1997 avaient été estimés à 260 000 tonnes et les besoins d’aide alimentaire à 80 000 tonnes. On a estimé à 60 500 tonnes l’aide alimentaire céréalière nécessaire aux activités de réinstallation et de reconstruction mises en place par le PAM et le Service de secours catholique. Du fait des troubles actuels, les besoins d’importations et d’aide alimentaires vont considérablement augmenter.

L’insécurité a gravement entravé les activités agricoles, notamment les semis de la campagne principale qui ont lieu normalement d’avril à juin. De petites pluies sont arrivées fin mars dans le sud-est, et sont restées très éparses en avril. La saison des pluies a commencé, à proprement parler, début mai avec des pluies fortes et bien réparties pendant le mois entier. Les précipitations sont restées généralisées en juin et ont diminué au cours de la troisième décade. Les semis du mil, du maïs et du riz s’achèvent, tandis que le sorgho commence à lever. Toutefois, les troubles et l’insécurité qui les accompagne auront des effets négatifs sur la production vivrière de 1997. Contrairement aux prévisions antérieures, établies dans une perspective de paix retrouvée, les superficies ensemencées sont probablement très en baisse. Certains agriculteurs abondonnent leurs exploitations tandis que d’autres sont peu enclins à cultiver de grandes superficies. En ce qui concerne le riz, la principale céréale, les lits de semis ont déjà été ensemencés, mais le repiquage reste encore à faire. Pour ce qui est du manioc, l’incidence pourrait être moins lourde car celui-ci peut attendre dans le sol. Pour toutes les récoltes, la baisse de l’activité dans les champs pendant la période de végétation se traduira par une diminution des rendements. L’insécurité compromettra également la distribution des intrants. Ainsi, malgré les programmes de relance qui ont été mis en oeuvre jusqu’à la mi-mai, les perspectives concernant la production vivrière de 1997 se sont dégradées et le pays restera largement tributaire de l’aide alimentaire pour couvrir ses besoins de consommation.

TCHAD (8 août)

Après des pluies généralement supérieures à la moyenne en juin sur la plupart des régions de production, les précipitations sont restées bien réparties et abondantes en juillet. La zone sahélienne ainsi que le sud-est ont reçu des pluies très supérieures à la moyenne en juillet. Les précipitations ont été particulièrement abondantes fin juillet dans les régions de l’est (dans les préfectures d’Ouddaï et de Salamat) et sont restées généralisées et régulières début août. Le cumul des précipitations à la fin juillet est normal ou supérieur à la normale dans presque toutes les régions. Du fait de ces bonnes conditions de croissance, les réserves d’humidité du sol sont adéquates et les céréales secondaires se développent de façon satisfaisante. Les pâturages se régénèrent bien dans l’ensemble du pays.

Des sauteriaux ont été signalés dans les régions de Biltine et de Moundou. Des traitements ont été effectués dans la région de Biltine. Un petit nombre de criquets pèlerins adultes en phase solitaire pourraient être présents dans certaines parties du B.E.T. (Borkou-Ennedi-Tibesti) et pondre sur une petite échelle dans les zones où les conditions sont favorables.

Après une récolte inférieure à la moyenne en 1996, la situation des approvisionnements alimentaires reste précaire en 1997, notamment dans la zone sahélienne où les prix des céréales sont beaucoup plus élevés que les années précédentes. De plus, le stock national de sécurité, dont le niveau recommandé est de 22 000 tonnes, est complètement épuisé. Selon les estimations du Système national d’alerte rapide, les besoins des populations vulnérables dans la zone sahélienne étaient de 19 500 tonnes de céréales à distribuer sur un semestre à partir de mars. Les populations les plus touchées se trouvent dans la préfecture de Biltine, qui a subi une sécheresse pour la deuxième année consécutive, ainsi que des infestations de ravageurs, mais également dans les préfectures de Batha et Kanem. Le gouvernement a expédié du sorgho destiné à être vendu à un prix subventionné dans plusieurs de ces préfectures et des distributions alimentaires ont commencé en juin. Après l’appel lancé par le gouvernement en décembre 1996 pour une aide extérieure de 50 000 tonnes de céréales, plusieurs donateurs ont confirmé ou annoncé des contributions d’aide alimentaire, soit sous la forme d’importations de céréales, soit sous la forme d’achats locaux, notamment dans la région de Salamat. Les quantités engagées actuellement s’élèvent à environ 41 000 tonnes; toutefois, d’autres contributions sont nécessaires pour couvrir le déficit. En outre, la distribution d’aide alimentaire dans les zones affectées est très lente et plusieurs villages ou cantons ciblés n’ont encore rien reçu. Dans le cadre d’une opération alimentaire d’urgence du Programme alimentaire mondial, des distributions d’aide alimentaire s’élevant à 7 700 tonnes et destinées à 356 000 bénéficiaires ont commencé en juin dans les régions de Biltine et de Kanem. Au 15 juillet, plus de 3 300 tonnes d’aide alimentaire ont été distribuées à 275 000 bénéficiaires. Un projet FAO/PAM doit également aider l’unité nationale d’information et de coordination alimentaire (CASAGC) pour le suivi de la situation des approvisionnements alimentaires et des contributions d’aide alimentaire.

TOGO (1er août)

Les pluies sont arrivées début mars dans le sud et le centre, et sont devenues abondantes au cours de la dernière décade de mars. Elles sont restées abondantes et bien réparties en avril, mai et juin. La production céréalière de 1997 devrait être supérieure à la moyenne. Le maïs de la campagne principale arrive à maturité ou est rentré, tandis que les semis de mil et de sorgho s’achèvent dans le nord. Après des précipitations abondantes mais irrégulières, on estime la production céréalière de 1996 à environ 650 000 tonnes, niveau supérieur à la moyenne. La production de racines et tubercules est estimée à environ 980 000 tonnes et celle de légumineuses à 56 000 tonnes, toutes deux en hausse par rapport à l’an dernier.

Les denrées alimentaires ne manquent pas sur les marchés. Les prix, qui ont augmenté de janvier à juin, sont actuellement en baisse du fait de la commercialisation des produits et légumes frais. Il reste actuellement au Togo quelque 10 000 réfugiés provenant du Ghana, leur nombre total ayant nettement diminué en 1996 sous l’effet des retours qui ont été encouragés non seulement par une réorientation de l’aide humanitaire qui, après le secours, met maintenant l’accent sur la remise en état, avec notamment la fourniture de semences et de crédits, mais aussi par une réduction des distributions d’aide alimentaire.