ETHIOPIE* (4 août)

La campagne “belg” de cette année (février-mai) a commencé plus tard que la normale et, de ce fait, les surperficies ensemencées ont considérablement diminué. Selon des sources officielles, les semis réellement effectués n’atteignent probablement pas le tiers des objectifs prévus dans les zones productrices de cultures belg du nord Shewa, du Tigré méridional, du nord et sud Wollo. En avril, les pluies ont été irrégulières et inférieures à la normale, tant par la quantité que par la répartition. Les conditions météorologiques ont été également mauvaises pendant la première semaine de mai et les cultures ont beaucoup souffert, d’où une chute importante de la production après les niveaux records de l’an dernier. Les cultures les plus touchées sont le sorgho dans l’est Shewa et le Tigré, le blé et l’orge dans le sud Wollo, le nord Shewa et certaines régions de l’Arsi.

Les semis des cultures de la campagne principale “meher” sont terminés et la récolte pourrait être bonne si les conditions météorologiques se relèvent favorables dans les mois à venir. On signale que la disponibilité des intrants agricoles est satisfaisante mais qu’une baisse des superficies ensemencées n’est pas à exclure, les agriculteurs étant peu encouragés par les prix des céréales qui étaient, au moment des semis, en dessous des niveaux de l’an dernier. Il est trop tôt pour avoir une indication sur la production de cette année, mais il est peu probable qu’elle atteigne les niveaux records de l’an dernier. La situation alimentaire au niveau national reste généralement satisfaisante, compte tenu principalement de la récolte céréalière record de l’an dernier. Les prix à la consommation sont dans l’ensemble stables, mais la situation alimentaire est difficle dans plusieurs régions, notamment dans les zones d’élevage dans l’est et le sud du pays. Dans le nord de la région d’Amhara, on signale que 1,4 million de personnes ont besoin d’aide alimentaire. Le gouvernement estime aujourd’hui à 3,4 millions le nombre total de personnes ayant besoin d’aide alimentaire. Cette estimation dépasse considérablement le chiffre de 1,9 million annoncé précédemment et traduit principalement la prise en compte des populations victimes de la sécheresse dans les zones pastorales de la région Somalie, de Bale et Borena dans la région d’Oromyia, et de certaines parties de la région du sud.