RWANDA* (1er août)

Les cultures vivrières de la seconde campagne de 1997 sont généralement en bonne condition et prêtes à être récoltées. Les pluies ont dans l’ensemble été adéquates pendant la période de végétation, et les superficies ensemencées sont en hausse par rapport à l’an dernier, en raison principalement du retour massif des réfugiés. Toutefois, des pluies diluviennes ont endommagé les cultures dans certaines régions, notamment dans la préfecture de Butare où des pertes considérables de récolte sont certaines. La mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, qui s’est rendue au Rwanda en juin, a constaté une augmentation des superficies consacrées aux cultures de la campagne B de 1997 par rapport à la même période l’an dernier. Néanmoins, l’évaluation révèle aussi que les semis n’ont pas encore retrouvé les niveaux d’avant la crise du fait d’un certain nombre de facteurs limitants, parmi lesquels le retour et l’installation tardifs d’un grand nombre de réfugiés dans leurs communes, les litiges concernant la terre entre les réfugiés et les occupants actuels des exploitations, ainsi que les pénuries d’intrants. Selon les estimations de la mission, la production vivrière totale de la campagne B de 1997 est de 1,941 million de tonnes, pour l’essentiel des bananes, des racines et des tubercules, ce qui représente une hausse de quelque 6 pour cent par rapport à l’année précédente. La récolte céréalière, estimée à environ 128 000 tonnes, dépasse de 17 pour cent la production de la campagne précédente, mais reste très en dessous du niveau d’avant la crise de 1990. En revanche, la production de racines et de tubercules a fléchi légèrement tandis que celle de légumineuses a fortement chuté à cause des pluies diluviennes. Les légumineuses constituant la principale source de protéines du régime alimentaire de la population, et les récoltes de la campagne A ayant été également mauvaises, le situation pourrait devenir alarmante.

Dans l’ensemble, on peut considérer que la situation alimentaire s’est améliorée par rapport à l’an dernier, les récoltes des campagnes A et B étant plus abondantes qu’en 1996. La production vivrière totale de 1997 est estimée à 3,8 millions de tonnes, environ 7 pour cent de plus que l’an dernier, mais en dessous du niveau moyen d’avant la crise. La production vivrière étant inférieure à la moyenne, la situation des approvisionnements alimentaires reste précaire dans plusieurs régions. L’accès aux denrées alimentaires est devenu extrêment difficile pour ceux qui achètent tout ou partie de leurs besoins de consommation. En conséquence, le besoin d’aide alimentaire reste très important. La mission a estimé les besoins d’aide alimentaire en ce qui concerne les céréales et les légumineuses à 31 000 tonnes et à 103 000 tonnes respectivement. La mission a également recommandé que les donateurs apportent une aide supplémentaire sous forme de semences, d’outils agricoles et d’autres intrants pour éviter que les semis de l’an prochain soient compromis.