SOMALIE* (18 août)

La mission FAO/PAM qui s’est rendue récemment en Somalie, a constaté que la campagne “Gu” de 1997 avait démarré tôt dans la plupart des régions, ce qui favorise l’implantation des cultures pluviales. Dans les principales régions productrices de sorgho et de maïs, situées dans le sud, les pluies ont été supérieures à la moyenne au début de la campagne (fin mars-avril), mais se sont raréfiées en mai avec des niveaux inférieurs à la moyenne, et ont à nouveau augmenté en juin et début juillet. Les superficies cultivées, avec 423 000 hectares, sont en hausse de 6 pour cent par rapport à la campagne “Gu” de l’an dernier; mais elles sont toujours 17 pour cent en dessous de la moyenne d’avant les troubles (1982-88) qui était de 512 000 hectares. Les rendements sont restés faibles du fait du stress hydrique qui est intervenu au point critique des besoins en humidité, des ravageurs et des maladies qui n’ont pas été traités, comme de la pénurie d’intrants, notamment d’engrais et de semences de variétés à haut rendement.

La production totale de sorgho et de maïs de la campagne “Gu” de 1997 est estimée à 241 000 tonnes (équivalente aux 242 000 tonnes de l’an dernier), dont 123 000 tonnes de sorgho et 118 000 tonnes de maïs. La campagne “Gu” de cette année présente des variations considérables sur le plan de la production régionale par rapport à celle de 1996. Des améliorations considérables ont été réalisées, en général à la fois pour le sorgho et pour le maïs, dans les régions du bas et moyen Shabelle, du bas et moyen Juba, de Gedo et d’Hiran, bien que, dans certains cas, on ait enregistré de grandes différences d’un district à l’autre. On prévoit des baisses importantes de la production dans les régions de Bay et de Bakool; celle-ci devrait également fléchir dans la région du nord-ouest, où les récoltes auront lieu en octobre. Les risques de pénuries alimentaires sont particulièrement graves dans cinq districts qui auront besoin d’une aide spéciale: deux se trouvent dans la région de Bay (Baidoa et Bur Hakaba), deux dans la région de Bakool (Xuddur et Tieglow) et un dans l’Hiran (Bulo Burti). L’évaluation du nombre des personnes les plus touchées par la pénurie alimentaire et disposant de peu d’autres moyens pour faire face à cette situation dans ces districts n’était pas encore achevée au moment de la mission.

Dans l’ensemble du pays, l’accès aux denrées alimentaires, compte tenu des prix du marché, varie considérablement selon le produit et selon la région. Les prix de détail du sorgho et du maïs, qui ont fortement augmenté cette dernière année, ont baissé avec la moisson, mais ont recommencé à monter dans la première semaine d’août. Les prix de la chèvre et du bétail de qualité locale ont, en général, sensiblement diminué.

En supposant que la production de sorgho et de maïs (dont la récolte doit avoir lieu en janvier-février 1998) de la campagne “Der” 1997/98 se situe à un niveau normal de 95 000 tonnes, le déficit céréalier total de la campagne de commercialisation août 1997/juillet 1998 est estimé à 247 000 tonnes, dont 215 000 tonnes d’importations commerciales. Le besoin d’aide alimentaire s’élèverait dans ce cas à 32 000 tonnes. Les projets actuels d’aide alimentaire du PAM concernant la Somalie pour les prochains 12 mois, prévoient la fourniture de 14 000 tonnes de céréales. L’intention de l’Union européenne de monétiser 9 000 tonnes de céréales par l’intermédiaire de commerçants locaux dans la région 5 de l’Ethiopie, voisine des zones très déficitaires de la Somalie, devrait avoir un effet d’entraînement dans ce dernier pays. Les perspectives d’aide alimentaire en provenance d’autres sources étant très faibles, le déficit d’aide alimentaire restera considérable et les conséquences de la détérioration des approvisionnements alimentaires se feront sentir plus avant dans l’année commerciale, à moins que les mesures qui s’imposent ne soient prises immédiatement. La distribution d’aide alimentaire continue d’être entravée par des problèmes de sécurité.