RUSSIE (FEDERATION DE) (1er août)

D’après les premiers résultats, la récolte céréalière devrait être meilleure qu’en 1996 mais la moisson est entravée par les pluies persistantes et les pénuries de carburant. L’état de la culture sur pied est bon et selon les prévisions officielles, la récolte oscillerait entre 70 et 80 millions de tonnes. Cependant, le résultat final dépendra en grande partie des conditions météorologiques jusqu’à la fin de la moisson, de la disponibilité de carburant et de machines agricoles opérationnelles et du respect des délais pour les activités de récolte. Bien que le crédit agricole ait été extrêmement limité cette année, la plupart des fermes ont réussi à semer des céréales aux dépens d’autres cultures moins rémunératrices. Le réseau bancaire commercial devrait accorder un crédit supplémentaire pour faciliter les opérations de récolte. Toutefois, plus de 70 pour cent des exploitations se sont endettées et certaines d’entre elles pourraient ne pas avoir droit à ce crédit. En outre, on signale que plusieurs grosses industries investissent dans la production agricole afin d’assurer l’approvisionnement alimentaire de leurs employés ou pour effectuer des transactions de troc.

Les superficies totales ensemencées ont diminué de 4 pour cent, passant à 95,7 millions d’hectares, tandis que les emblavures n’ont baissé que de 0,4 million d’hectares soit 1 pour cent, compte tenu des prix attrayants et de la demande soutenue de céréales alimentaires. Les superficies ensemencées en blé sont restées stables (25,7 millions d’hectares), tandis que celles ensemencées en céréales fourragères ont continué à reculer compte tenu de nouvelles réductions des cheptels et de la faible demande de céréales pour l’alimentation animale, en dépit de la maigre récolte de l’an dernier. Les conditions de croissance ont été bonnes jusqu’à présent dans la plupart des grandes zones productrices, même si en Sibérie orientale et dans l’Altay Krai, les cultures ont souffert du manque d’humidité et les rendements devraient être inférieurs à l’an dernier. Les applications d’engrais et de pesticides ont augmenté, mais restent limitées. L’appauvrissement des sols, après plusieurs années de fertilisation insuffisante et de pénuries de liquidités, devrait se traduire par de faibles rendements, mais les premiers résultats indiquent que la récolte pourrait être bien meilleure - quantitativement et qualitativement - que celle de l’an passé. La récolte de 1996 est officiellement estimée à seulement 69,3 millions de tonnes mais est probablement supérieure d’au moins 10 pour cent. Sauf en cas de pluies persistantes lors de la récolte et compte tenu des bonnes prévisions de rendements, les estimations de la FAO pour la récolte de céréales et de légumineuses de 1997 sont de 77 millions de tonnes, soit environ 1 million de tonnes de plus que la production estimée en 1996. La production de blé devrait augmenter et s’établir à 40 millions de tonnes par rapport à 38,5 millions de tonnes l’an dernier, en réponse aux meilleurs rendements escomptés aussi bien pour les cultures d’hiver que de printemps. La production de céréales secondaires pourrait être légèrement supérieure au niveau de 34 millions de tonnes de l’an passé, car l’augmentation des rendements compense la diminution des superficies ensemencées. La production de riz, sous la pression exercée par la baisse des prix des importations, devrait diminuer encore pour s’établir à 340 000 tonnes, tandis que celle de légumineuses pourrait être en augmentation (environ 2 millions de tonnes) du fait de l’amélioration des rendements. Toutefois, le résultat final dépendra de façon décisive du temps jusqu’à la fin de la récolte.

La demande de céréales a fortement reculé ces dernières années en raison d’une réduction importante des têtes de bétail, de l’utilisation accrue de graminées fourragères et de l’accroissement des importations de produits de l’élevage au lieu de céréales fourragères. En 1996/97, les importations céréalières nettes seraient tombées à 1,3 million de tonnes, essentiellement du blé et de l’orge du Kazakstan et de l’Ukraine. Pour 1997/98, les échanges de céréales ne devraient pas dépasser ce niveau.

Le PAM est en train d’achever la distribution d’une aide alimentaire complémentaire à quelque 90 000 personnes déplacées dans les zones voisines de la Tchétchénie. Les opérations du PAM seront progressivement abandonnées d’ici septembre 1997.