1/ Exception faite du Burundi, du Rwanda et de la République démocratique du Congo, qui ont deux campagnes principales et de la Tanzanie dont la campagne principale suit le calendrier des semis de l’Afrique australe. Au Soudan, c’est en juin- juillet que sont semées les céréales secondaires de base et la récolte s’effectue en octobre-décembre.

En Afrique de l’Est, les premières prévisions indiquent un déclin de la production céréalière totale de 1997 par rapport au bon niveau de 1996. En Tanzanie, après la sécheresse qui a sévi pendant la saison des "courtes pluies" au début de l’année et les pluies tardives et irrégulières qui ont suivi pendant la saison des "longues pluies", la production céréalière totale de 1997 est estimée à 3 millions de tonnes, soit un tiers de moins que l’an passé. En Ouganda, les cultures céréalières de la première campagne et de la deuxième campagne récemment moissonnée ont souffert de l’irrégularité des pluies et la production totale serait inférieure à celle, normale, de l’an dernier. Les perspectives pour les cultures de la première campagne de 1998, moissonnées en janvier, sont incertaines, les pluies tardives et insuffisantes ayant pu entraîner un déclin des semis et des rendements. Au Rwanda et au Burundi, la production céréalière de 1997 a augmenté par rapport à l’an dernier, mais est restée inférieure aux niveaux moyens d’avant la crise. Les perspectives pour les récoltes de la première campagne de 1998 ont aussi été affectées par le démarrage tardif de la saison des pluies. En Somalie, la production céréalière de la campagne principale de 1997 n’a pas dépassé le niveau réduit de 1996 à cause du faible niveau des emblavures et de périodes de sécheresse pendant la croissance des cultures. Au Kenya, les perspectives pour la récolte principale de maïs en cours de moisson sont satisfaisantes grâce aux conditions climatiques généralement favorables; la production devrait être nettement supérieure à son niveau réduit de 1996. En Ethiopie, les perspectives pour la principale récolte céréalière, qui est sur le point de commencer, sont moins bonnes à cause du temps sec qui a sévi dans plusieurs régions au cours des derniers mois; la production devrait être inférieure à la récolte record de l’an dernier. En Erythrée, des périodes de sécheresse dans diverses régions donnent à penser que la production de céréales secondaires stagnera cette année à son niveau réduit de 1996. Au Soudan, des précipitations inférieures à la moyenne en septembre et irrégulières pendant les dix premiers jours d’octobre ont nui aux céréales secondaires en cours de croissance. Des pluies supplémentaires seraient nécessaires pour éviter une chute des rendements.

Compte tenu du déclin prévu de la production céréalière totale de la sous-région pour 1997, les importations de 1997/98 devraient enregistrer une hausse sensible. Pour les trois pays qui sont entrés dans leur nouvelle campagne commerciale, le Kenya, la Somalie et la Tanzanie, les besoins d’importation pour 1997/98 sont estimés à 2 millions de tonnes. Si l’essentiel du déficit céréalier est couvert comme prévu par les importations commerciales, les besoins d’aide alimentaire s’élèveront à 0,2 million de tonnes. Les annonces de contributions s’élevaient à la fin octobre à 59 000 tonnes.

En Afrique australe, la production céréalière totale pour 1997, estimée à 22,1 millions de tonnes, est supérieure de 16 pour cent à la moyenne, mais inférieure de 10 pour cent à la récolte record de l’an dernier, qui avait atteint 24,4 millions de tonnes. En Angola, où les précipitations ont été inférieures à la normale, la production céréalière a diminué de 15 pour cent, tombant à 431 000 tonnes. La production devrait être inférieure à celle de l’an dernier au Botswana, au Lesotho, au Malawi, en Afrique du Sud, au Swaziland, en Zambie et au Zimbabwe, où les conditions météorologiques ont été défavorables. Les approvisionnements alimentaires sont particulièrement tendus dans certains districts du Malawi, où la récolte a souffert de la sécheresse. Au Mozambique, en revanche, la production est estimée à 1,5 million de tonnes, soit un progrès de 11 pour cent lié à l’extension des semis et à des conditions météorologiques favorables. En Namibie, la récolte de céréales secondaires devrait atteindre un niveau record compte tenu de l’expansion des emblavures et des pluies abondantes. A Madagascar, la production céréalière est à peu près identique à celle de 1996. Malgré les dégâts causés aux cultures par les criquets dans le sud, le déclin de la production dans les zones touchées à été compensé par de bonnes récoltes dans les autres régions qui assurent plus de 90 pour cent de la production céréalière nationale.

Dans l´ensemble, la situation des approvisionnements alimentaires devrait demeurer stable pendant la campagne commerciale 1997/98. Les pays possédant des stocks de report relativement importants grâce à la récolte de l´an dernier et un excédent de maïs, comme l´Afrique du Sud et le Zimbabwe, devraient approvisionner les autres pays de la sous-région. Toutefois, compte tenu de l´inquiétude suscitée par l´éventualité d´une sécheresse pendant la prochaine campagne due à El Niño, les plans relatifs aux exportations et aux importations pourraient être révisés. En effet, les agriculteurs de plusieurs pays pourraient décider de conserver cette année une proportion plus importante de leur production céréalière, ce qui obligerait à importer davantage de maïs de pays extérieurs à la sous-région.

En Afrique de l´Ouest, les perspectives des récoltes se sont améliorées dans l´ouest du Sahel pendant la dernière partie de la campagne, tandis qu´elles sont mitigées dans le centre et l´est. Dans l´ouest, les pluies abondantes et généralisées de septembre ont compensé dans une large mesure la sécheresse de juillet et d´août. Après un démarrage précoce de la saison des pluies en mai et juin, les précipitations sont tombées à un niveau inférieur à la normale de la mi-juillet à la mi-août dans la plupart des régions du Sénégal, de la Gambie et de la Mauritanie, affectant gravement les cultures semées précocement et les cultures pluviales. On prévoit donc des récoltes inférieures à la moyenne au Sénégal et en Gambie. Les précipitations abondantes de fin août-début septembre ont restitué un peu d´humidité aux sols dans ces pays et ont rempli les réservoirs en Mauritanie, améliorant les perspectives des cultures de décrue et des cultures irriguées. Les pluies abondantes en septembre et en octobre ont également été bénéfiques aux cultures de la Guinée-Bissau, où l´on prévoit une récolte supérieure à la moyenne. Dans le centre du Sahel, les perspectives des récoltes sont favorables au Mali et dans l´ouest du Burkina Faso, moins favorables dans les autres régions de ce pays. Dans l´est du Sahel, les perspectives sont mitigées au Niger, où l´on prévoit de mauvaises récoltes dans certaines régions. Au Tchad, des pluies généralement abondantes et régulières ont favorisé la production agricole; on prévoit une récolte supérieure à la moyenne, mais les criquets pèlerins constituent une menace dans le nord-ouest. Dans les pays riverains du golfe de Guinée, les conditions de croissance ont en général été favorables et la production devrait se situer dans la moyenne ou au-dessus.

Une fois connus les résultats des missions d´évaluation des cultures FAO/CILSS qui se sont rendues récemment dans les pays du Sahel pour y évaluer la production céréalière de 1997, les bilans céréaliers pour la campagne commerciale 1997/98 seront établis, avec indication des importations commerciales et des besoins d´aide alimentaire pour les douze prochains mois. Les importations devraient augmenter au Burkina Faso, en Gambie et au Sénégal, où des récoltes inférieures à la moyenne sont prévues. Malgré une très mauvaise récolte de maïs au Cap-Vert, la situation des approvisionnements alimentaires ne devrait pas être trop préoccupante car le pays importe l´essentiel des céréales nécessaires à sa consommation. La situation générale des approvisionnements alimentaires devrait rester stable pendant la campagne commerciale de 1997/98 dans les pays riverains du golfe de Guinée, à l´exception de la Sierra Leone, où on prévoit de graves difficultés et au Libéria, où la reprise de la production exigera un certain temps.

Les besoins d´importations céréalières de la sous-région sont évalués à 5 millions de tonnes. Les importations commerciales s´élèveraient à 4,3 millions de tonnes. Les besoins totaux d´aide alimentaire sont donc évalués à 0,7 million de tonnes, dont 0,6 ont déjà été annoncées. Quelques 0,5 million de tonnes ont été livrées à ce jour.
 
 
 

En Afrique centrale, les troubles civils de Brazzaville, République du Congo, ont entraîné le déplacement de plus de la moitié des 900 000 habitants de la capitale et bouleversé le système d´approvisionnement alimentaire. FAO/SMIAR participera à une mission interinstitutions d´évaluation des besoins prévue pour décembre. Pour l´ensemble de la région, les besoins d´importations céréalières des cinq pays dont la campagne commerciale 1997 n´est pas encore terminée (janvier/décembre) sont évalués à 0,4 million de tonnes, dont 0,3 million de tonnes seraient couvertes par des importations commerciales et 0,1 million de tonnes par l´aide alimentaire. Les annonces de contribution parvenues ce jour au SMIAR s´élèvent à 16 000 tonnes, dont 10 000 tonnes ont été livrées. Le Cameroun et le Congo ont déjà entamé la nouvelle campagne commerciale et leurs besoins d´importations céréalières sont évalués à 0,4 million de tonnes, dont l´essentiel serait couvert par des importations commerciales.

Afrique subsaharienne: Importations céréalières et besoins d´aide alimentaire par sous-région (en milliers de tonnes)

Note: Totaux calculés à partir de chiffres non arrondis.