Perspectives de l'Alimentation, Décembre 1997 (FAO/SMIAR)

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UTILISATION




BILAN DE LA CAMPAGNE 1996/97

D’après les estimations, l’utilisation mondiale de céréales en 1996/97 a atteint 1 852 millions de tonnes, une progression de quelque 3 pour cent par rapport à 1995/96, supérieure au niveau tendanciel à long terme (1982/83-1995/96). Cette expansion est entièrement due à un accroissement des utilisations fourragères, stimulées principalement par un fléchissement des cours internationaux des céréales en 1996/97.

D’après les estimations, la consommation mondiale de céréales vivrières (non comprises les autres utilisations directes, par exemple dans l’alcool, les amidons et les édulcorants) en 1996/97 a augmenté de 2,1 pour cent, ou 19 millions de tonnes, pour atteindre 936 millions de tonnes. A ce niveau, la consommation alimentaire mondiale par habitant (environ 163 kilogrammes) serait un peu plus élevée qu’en 1995/96. La totalité de l’augmentation de la consommation vivrière a été enregistrée dans les pays en développement, principalement grâce aux bonnes récoltes rentrées dans de nombreuses régions de l’Asie en 1996, et à une reprise de la production en Afrique.

Le changement le plus significatif dans l’utilisation mondiale des céréales en 1996/97 a concerné de loin les usages fourragers, qui auraient recommencé à se développer et augmenté de 4 pour cent, ou 25 millions de tonnes, pour atteindre 648 millions de tonnes, niveau proche du record atteint deux ans plus tôt. Cette expansion a été pour une grande part imputable à une reprise de la consommation animale dans les pays développés. On estime que dans ces pays, les utilisations fourragères ont progressé de 22 millions de tonnes, ou 5,4 pour cent, par rapport à 1995/96. Aux Etats-Unis, en particulier, les utilisations fourragères des céréales auraient à nouveau frôlé des records, augmentant au rythme de 21 pour cent pour atteindre environ 166 millions de tonnes. Dans la CE, la consommation animale de céréales a aussi connu une croissance rapide, grâce à au fléchissement des cours intérieurs. En revanche, dans la CEI, les utilisations fourragères ont continué à diminuer en raison de la réduction des cheptels.
 

UTILISATION CEREALIERE MONDIALE

1995/96  1996/97  1997/98 prélim.
( . . . millions de tonnes . . . ) 
Utilisation total 
Monde  1 796  1 852  1 888
Pays en développement  1 081  1 109  1 127
Pays développés  715  743  761
Alimentation 1/ 
Monde  917  936  950
Pays en développement  751  770  782
Pays développés  166  166  168
Fourrages 
Monde  623  648  667
Pays en développement  215  218  227
Pays développés  408  430  440
Autres utilis. 2/ 
Monde  256  267  271
Pays en développement  115  120  118
Pays développés  142  147  153
 

Les utilisations fourragères des céréales dans les pays en développement en 1996/97 auraient également progressé de 1,4 pour cent, ou trois millions de tonnes, pour s’établir à 218 millions de tonnes. La quasi-totalité de l’augmentation estimée a été enregistrée dans les économies à croissance rapide d’Extrême-Orient, sauf dans la province de Taïwan, en butte à une épidémie de fièvre aphteuse. On estime également que les utilisations fourragères se sont accrues en Afrique du Nord, où presque tous les pays ont bénéficié de récoltes plus abondantes en 1996.


CONSOMMATION CEREALIERE PAR HABITANT
 
1995/96  1996/97  1997/98 prévis.
(. . . . . kg. par habitant . . . . .) 
Pays en développement  170,6  172,3  172,2
Pays développés  129,4  129,5  130,1
TOTAL  161,4  162,8  162,9
Pays à faible revenu et à déficit alimentaire 
(non compris la Chine et l’Inde) 
174,0 
(151,8) 
175,8 
(152,9) 
175,6 
(152,1)
Blé  69,8  69,8  70,5
Céréales second,  33,1  33,7  33,2
Riz (usiné)  58,5  59,3  59,1
 

Les autres utilisations des céréales (qui com-prennent les utilisations comme semences, les utilisations industrielles et les pertes après-récolte) en 1996/97 ont atteint, d’après les estimations, 267 millions de tonnes, soit quelque 4 pour cent, ou près de 11 millions de tonnes de plus que durant la campagne précédente. L’augmentation des utilisa-tions industrielles est due pour une grande part au fait que la croissance de la demande d’aliments trans-formés et de boissons est restée soutenue, en particulier dans les pays développés, mais aussi dans quelques pays en développement.


PERSPECTIVES POUR 1997/98

Les premières indications pour 1997/98 laissent présager une nouvelle augmentation de l’utilisation mondiale de céréales, qui progresserait de 1,9 pour cent, ou 36 millions de tonnes, pour atteindre 1 888 millions de tonnes. Si ce volume est atteint, l’utilisation mondiale dépassera pour la deuxième année consécutive le niveau tendanciel à long terme.


UTILISATION CEREALIERE MONDIALE PAR TYPES DE CEREALES
 
1995/96  1996/97  1997/98prévis.
(. . . millions de tonnes . . .) 
BLE 
Pays en développement  324  332  342
Pays développés  240  248  254
Monde  564  580  597
Alimentation  396  402  411
Fourrages  92  101  104
Autres utilisat. 1 76  77  82
CEREALES 
SECONDAIRES 
Pays en développement  402  415  418
Pays développés  458  477  488
Monde  860  892  906
Alimentation  188  194  194
Fourrages  522  539  554
Autres utilisat. 1 150  158  158
RIZ (usiné) 
Pays en développement  355  362  367
Pays développés  17  18  18
Total mundial  372  380  385
Alimentation  332  340  345
Fourrages  9
Autres utilisat. 1 31  32  31
 

La consommation vivrière de céréales en 1997/98 devrait progresser de 1,5 pour cent, ou 14 millions de tonnes, pour s’établir à 950 millions de tonnes. Dans les pays en développement, les perspectives généralement favorables pour les récoltes de 1997 devraient favoriser une amélioration des niveaux de consommation alimentaire par habitant dans la plupart des pays, sauf dans un certain nombre de pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie, victimes de troubles intérieurs et de catastrophes naturelles qui ont eu une incidence négative sur leur production. Dans les pays développés, on prévoit une hausse marginale seulement de la consommation totale de céréales vivrières.

La plus forte variation de l’utilisation mondiale de céréales en 1997/98 est attendue pour les utilisations fourragères, qui devraient s’accroître d’environ 3 pour cent, ou 19 millions de tonnes, et atteindre 667 millions de tonnes, un volume record qui dépasserait de 4 pour cent le niveau tendanciel à long terme. La plus forte croissance est attendue dans les pays en développement, où les utilisations fourragères devraient augmenter de plus de 4 pour cent, ou 9 millions de tonnes, pour s’établir à 227 millions de tonnes. L’essentiel de la progression devrait concerner l’Extrême-Orient, en particulier la Chine, bien que les estimations concernant la production de maïs de 1997 aient été réduites, et l’Amérique du Sud, principalement grâce à une récolte exceptionnelle de maïs en Argentine.

Les utilisations fourragères dans les pays développés, qui représentent les deux tiers du total mondial, devraient continuer à progresser en 1997/98, de plus de 2 pour cent, ou 10 millions de tonnes, pour s’établir à 440 millions de tonnes. Les récoltes exceptionnelles de céréales secondaires et les baisses des prix stimuleront probablement la croissance de l’utilisation des céréales pour l’alimentation animale, dans la CE et aux Etats-Unis. Les utilisations fourragères des céréales secondaires dans ces pays sont estimées respectivement à 104 millions de tonnes et à 169 millions de tonnes, ce qui représente plus de 40 pour cent du total mondial. Pour la première fois depuis le début de la décennie 90, on prévoit que les utilisations fourragères dans la CEI cesseront de reculer et pourraient même augmenter légèrement par rapport à la dernière campagne. On prévoit notamment une augmentation dans les républiques du Bélarus, de la Fédération de Russie et de l’Ukraine, qui ont bénéficié de récoltes exceptionnelles.

Les autres utilisations des céréales en 1997/98 resteront, d’après les prévisions, pratiquement inchangées au niveau mondial. Alors que les utilisations industrielles devraient continuer à s’accroître dans la majorité des pays développés et dans beaucoup de pays en développement, les pertes après-récolte pourraient régresser dans les pays en développement, en valeur absolue, dans des proportions en rapport avec la baisse de production estimée pour 1997.


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