AFRIQUE DE L’EST

BURUNDI* (14 novembre)

Les perspectives de la première campagne de 1998, dont la récolte devrait commencer fin décembre, apparaissent incertaines. La saison des pluies a démarré avec trois semaines de retard, réduisant les semis, et laissant les cultures à la merci d’une interruption prématurée des précipitations. Ces dernières, abondantes durant la deuxième moitié d’octobre dans les régions de l’ouest, sont demeurées insuffisantes dans celles du sud-est. Les pluies supérieures à la moyenne de la première décade de novembre ont amélioré les conditions d’humidité du sol de ces régions, mais il est probable qu’elles sont arrivées trop tard pour éviter une baisse des rendements, en particulier dans les provinces de Ruyigi et de Cankuso.

Si la première récolte de 1998 était réduite, elle pourrait aggraver la situation déjà précaire des approvisionnements alimentaires après les résultats de la campagne précédente, inférieurs à la moyenne antérieure à la crise, et l’interruption des activités commerciales provoquée par l’embargo qu’ont imposée les pays voisins. Les prix alimentaires demeurent élevés. La situation apparaît particulièrement difficile dans les camps de regroupement, dont les occupants n’ont pas accès à la terre. Le Gouvernement a récemment annoncé un plan de fermeture de tous les camps, en demandant à ceux qui y habitent de rentrer chez eux. On signale que la situation de la nutrition demeure alarmante dans plusieurs régions, en particulier dans les préfectures où l’insécurité entrave les secours envoyés par les institutions internationales, et dans les différents sites où vivent les populations déplacées.

On a signalé des incidents de plus en plus violents en octobre dans les provinces de Cibitoke, Bubanza, Bujumbura Rural, Bururi et Makamba.

ERYTHREE* (14 novembre)

La récolte de la campagne céréalière principale est en cours. Les prévisions indiquent que la récolte sera légèrement supérieure au faible niveau de l’année dernière. La saison des pluies a pris un bon départ, et les superficies consacrées aux céréales ont augmenté de 11 pour cent par rapport à 1996. Cependant, la fin prématurée des précipitations en septembre, au moment où les cultures en sont au point critique de leur maturation, a nui aux rendements. Dans les régions d’élevage, les abondantes pluies d’octobre ont amélioré les pâturages, ainsi que les ressources en eau. On risque cependant de voir augmenter de façon significative le nombre des criquets avec l’arrivée de la pluie dans les régions côtières de la mer Rouge.

Les prix des principaux produits alimentaires de base sur les marchés, que la réduction des approvisionnements a fait régulièrement augmenter depuis juin, ont continué à grimper en septembre, en prévision de mauvaises récoltes.

On prévoit une récolte de céréales inférieure à la moyenne pour la troisième année consécutive et une forte réduction des disponibilités à l’exportation dans l’Ethiopie voisine, ce qui aggravera la situation alimentaire l’année prochaine. De larges secteurs de la population, qui ne couvrent déjà pas leurs besoins de subsistance pendant les années normales, connaîtront sans doute une situation plus précaire du point de vue de la sécurité alimentaire.

ETHIOPIE* (1er décembre)

Au mois de novembre, des pluies supérieures à la normale dans les régions du sud-est, le long de la Somalie et du Kenya, ont causé d’importantes inondations, faisant des centaines de morts, déplaçant un grand nombre de personnes et provoquant des dégâts considérables aux habitations. On estime à 12 000 le nombre d’animaux domestiques perdus, et à 30 000 hectares les terres inondées. Le Gouvernement distribue une aide alimentaire et non alimentaire dans les régions touchées, surtout les communautés autour de Kelafo, Mustahil et Ferfer, isolées par la montée des eaux. Une évaluation détaillée des dégâts causés par les inondations est en cours.

Dans le reste du pays, d’abondantes pluies généralisées en octobre et novembre 1997 ont compromis les rendements de la principale campagne "Meher" de céréales et de légumineuses au moment de la récolte. Une Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s’est rendue en Ethiopie du 2 au 26 novembre 1997 pour évaluer la production de céréales et de légumineuses de la campagne principale "Meher" de 1997, ainsi que les besoins d’importations en 1998, y compris d’aide alimentaire. La Mission prévoit une récolte Meher 1997 de 8,786 millions de tonnes de céréales et de légumineuses, inférieure de 25,6 pour cent à celle de l’année dernière. Cette baisse de la production est tout d’abord imputable aux faibles précipitations de la campagne Belg, puis, lors de la campagne Meher, aux pluies insuffisantes et irrégulières, surtout dans les basses terres; enfin, pour tout aggraver, les pluies ont été beaucoup plus abondantes que d’habitude au moment de la récolte. Une diminution de 20 pour cent des engrais dans des régions clés productrices d’excédents, après la suppression des subventions et les restrictions de crédit appliquées aux débiteurs retardataires, ont constitué un autre facteur de baisse. Les chenilles défoliantes, principaux ravageurs migrateurs cette année, ont été efficacement tenues en échec par des équipes de pulvérisation financées par le Ministère de l’Agriculture. Les ravageurs non migrateurs et les maladies n’ont pas dépassé les niveaux de tolérance habituels dans la plupart des régions. La production animale a été menacée par la sécheresse, au milieu de la campagne dans toutes les régions agro-pastorales, qui a fait chuter les prix de 60-70 pour cent, entraîné des migrations prématurées et augmenté la morbidité et la mortalité. Heureusement, en octobre et novembre, les pluies tardives ont renversé la situation, et des conditions normales prévalent malgré des pertes localisées.

En octobre 1997, les prix des principales céréales étaient bien supérieurs à ceux de l’année dernière, parce que les approvisionnements sont plus difficiles, et que les négociants s’attendent à une récolte inférieure aux niveaux record de 1996.

KENYA (27 novembre)

Les précipitations les plus abondantes de ces 30 dernières années dans les régions côtières et du nord-ouest, imputables au phénomène El Niño, ont provoqué des inondations et des glissements de terrain, entraînant des pertes de vies humaines, des dégâts importants aux infrastructures et aux habitations, et des déplacements de population. Le Gouvernement a déclaré “zones sinistrées” les régions de la Côte, du nord-est, et certaines parties des provinces orientales. On signale également des dégâts localisés à l’agriculture. Mais comme la plupart de ces provinces sont des régions agricoles marginales, on ne prévoit pas que les pertes subies par la production se feront beaucoup sentir au niveau national. Les inondations ont isolé pendant plus d’un mois plusieurs villes des régions sinistrées. Les approvisionnements alimentaires se sont épuisés, et les prix des denrées ont triplé, en particulier le long de la Tana. Le Gouvernement distribue dans ces régions des secours à quelque 60 000 personnes, par hélicoptère et par voie maritime, et a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle complète ces efforts en envoyant des produits alimentaires et autres secours. Environ 2 000 réfugiés de Somalie, du Soudan méridional et d’Ethiopie ont dû quitter les camps situés autour du village de Dabaad.

Toutefois, en dépit de pertes de production localisées, les pluies abondantes tombées depuis le début de la saison des "petites pluies" de 1997/98, dans les régions à régime pluvial bimodal des provinces de l’ouest, du centre et de l’est, ont permis d’augmenter les superficies consacrées au maïs et aux légumineuses, et favorisé le démarrage des cultures. Toutefois, les perspectives de la récolte commençant mi- janvier pourraient se dégrader si les précipitations excessives persistaient en décembre. Les pluies abondantes ont aussi été favorables aux pâturages et à l’élevage, qui ne se sont pas tout à fait remis de la grave sécheresse pendant la précédente campagne des "petites pluies".

La récolte céréalière principale des “longues pluies” de 1997, se poursuit dans les principales régions de production à régime pluvial unimodal de la Rift Valley. Les perspectives se sont détériorées, du fait de précipitations continues supérieures à la normale en novembre, qui ont retardé la récolte et réduit les rendements. Leur potentiel avait déjà souffert de vagues de sécheresse en mai et septembre, en dépit de précipitations généralement abondantes durant la période de végétation, tandis que l’arrivée tardive des pluies a entraîné une diminution des semis de la principale campagne de maïs. Les prévisions, revues à la baisse, évaluent la production de maïs à 1,9 million de tonnes, à peu près l’équivalent de la faible récolte de 1996. On prévoit 320 000 tonnes de blé, au- dessous du bon niveau de l’année précédente, mais l’expansion des emblavures compense en partie la baisse du rendement. La récolte des haricots, produits surtout dans les régions à régime pluvial bimodal, est terminée, mais on l’estime inférieure d’un tiers à la moyenne à cause de la pénurie des semences. C’est une mauvaise récolte de haricots pour la deuxième année consécutive.

La principale campagne céréalière de 1997 étant inférieure aux prévisions, et dans l’hypothèse que la campagne secondaire sera bonne, on prévoit que les importations céréalières de l’année commerciale 1997/98 (octobre/septembre) resteront au niveau élevé de l’année précédente.

Les prix du maïs, aliment de base, ont commencé à baisser en septembre, compte tenu des importations records de la campagne commerciale 1996/97 (octobre/septembre), et de l’arrivée sur les marchés de la nouvelle récolte. Ils restent cependant très élevés, inabordables pour de larges secteurs de la population vulnérable.

OUGANDA (14 novembre)

Des précipitations anormalement abondantes dans les régions orientales, liées au phénomène El Niño, ont entraîné des inondations et des glissements de terrain, et provoqué des pertes humaines, des déplacements de population, et de graves dégâts aux biens. Le district de Mbale est la région la plus touchée, mais également ceux de Tororo, Bugiri et Pallisa. On ne dispose pas encore d’une évaluation des pertes agricoles, mais on a aussi signalé des inondations dans certaines régions occidentales.

Les perspectives de la seconde campagne vivrière de 1997, dont la récolte commencera en janvier prochain, demeurent incertaines. La saison des pluies a démarré avec un mois de retard, ce qui a réduit les semis, tandis que les fortes pluies généralisées de novembre risquent de provoquer des pertes localisées dues aux inondations. Au nord, dans les régions touchées par les troubles civils, les activités agricoles n’ont pas repris. Les perspectives de récolte pourraient empirer si les précipitations continuent ainsi en décembre.

Après le recul de la campagne vivrière de 1997, le second recul consécutif, les approvisionnements alimentaires sont mal assurés. Le prix des aliments de base, maïs et haricots, s’est stabilisé ces derniers mois, mais à des niveaux record. La situation apparaît d’une gravité particulière dans le district de Karamoja, où on signale des pénuries mais également dans d’autres zones du pays, à l’est et au nord-est, régions fragiles qui ont connu de mauvaises récoltes plusieurs années de suite. Plus de 200 000 personnes déplacées dans les districts du nord de Gulu et de Kitgum connaissent aussi de graves difficultés d’approvisionnement, ainsi que 80 000 autres dans les districts occidentaux de Kasese et Bundibugyo, terrains de troubles civils.

RWANDA* (14 novembre)

Les pluies normales de la première décade de novembre, qui ont suivi les abondantes précipitations depuis la mi-octobre, ont été bénéfiques pour les cultures vivrières de la première campagne de 1998. Toutefois, depuis fin décembre, les perspectives demeurent incertaines. La saison des pluies a démarré avec trois semaines de retard, ce qui a entraîné une diminution des semis, et laissé les cultures vulnérables en cas d’arrêt prématuré des précipitations, tandis que l’insécurité dans les provinces du nord-ouest, Ruhengeri et Gisengi, continue à entraver les activités agricoles normales.

La situation des approvisionnements alimentaires est difficile. La production de la campagne B de 1997 a dépassé celle de l’année précédente, mais reste inférieure à la moyenne d’avant la guerre. La petite campagne C "marshland" de 1997 a aussi vu sa production diminuer. Au total, la production de la seconde moitié de l’année est demeurée inférieure aux besoins d’une population en expansion après les retours en masse de décembre 1996 et début 1997. Le prix des produits alimentaires de base continue à grimper, à l’exception de celui des haricots, qui s’est stabilisé à un niveau élevé. On signale de graves pénuries alimentaires dans les préfectures de Gikongoro, Butare et Kibungo. Une Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires, prévue en janvier 1998, devra évaluer la production de la campagne A de 1998, ainsi que les besoins d’importations pendant la première partie de l’année prochaine, y compris l’aide alimentaire.

SOMALIE* (28 novembre)

Les fortes pluies qui durent depuis la mi-octobre ont provoqué de graves inondations, faisant 1 500 morts au moins, et des dégâts importants aux biens et aux infrastructures. Un grand nombre de personnes a été déplacé. On signale aussi les lourdes pertes de récoltes et de bétail dans les régions agricoles, en particulier dans le sud, le long des rivières Juba et Shebelle.

Les cultures "Deyr" de 1997/98, qui représentent 20 pour cent environ de la production céréalière annuelle, ont été semées juste avant que ne commencent des pluies diluviennes. Les récoltes de maïs et de sorgho ont souffert des précipitations torrentielles tombées en un mois, dans les régions du Bas et Moyen Juba, du Bas et Moyen Shebelle, mais également dans la zone de culture du sorgho des régions de Bay, Bakool et Hiraan, et dans les régions agricoles du nord-ouest. Il n’est pas encore possible de procéder à une évaluation détaillée des pertes subies par l’agriculture, mais on estime à titre préliminaire que la moitié au moins de la récolte céréalière dans les régions productrices du sud a été sérieusement endommagée par les inondations. Les perspectives des récoltes qui commenceront en janvier sont donc médiocres, et on s’attend à ce que la production céréalière "Deyr" de 1997/98 soit faible pour la quatrième année consécutive. Les inondations ont également détruit les réserves alimentaires des ménages, les semences et les intrants agricoles. Les pertes de bétail sont provisoirement estimées à 21 000 têtes.

Les inondations ont aggravé la situation des approvisionnements alimentaires dans différentes parties du pays, déjà rendue précaire par une succession de mauvaises récoltes, et par la désorganisation des activités agricoles et commerciales causée par les troubles civils et l’insécurité persistante. Les prix des produits alimentaires de base, déjà élevés, ont triplé depuis le début des inondations dans les zones sinistrées du sud. La situation est particulièrement critique le long du Juba, de Jamame à Buale, où les villes isolées par les inondations subissent de graves pénuries alimentaires.

Quant au pays dans son ensemble, les perspectives de récolte de la campagne "Deyr" 1997/98 s’aggravant, le déficit céréalier dépassera largement les prévisions. Une Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires, envoyée sur le terrain en août cette année, a évalué à 247 000 tonnes les besoins d’importations céréalières de la campagne commerciale 1997/1998 (septembre/août), dont 215 000 tonnes seront achetées sur le marché, et 32 000 tonnes d’aide alimentaire. Cette évaluation repose sur l’hypothèse que la récolte secondaire "Deyr" sera normale, c’est-à-dire de 95 000 tonnes environ. Comme tout semble indiquer que la récolte “Deyr” sera encore médiocre, on a révisé à la baisse, l’évaluant à 280 000 tonnes, et les besoins d’aide alimentaire à 60 000 tonnes.

Environ 112 000 personnes reçoivent actuellement une aide alimentaire, en même temps que d’autres secours, mais la persistance de mauvaises conditions météorologiques et l’insécurité entravent les opérations de secours. De nouvelles contributions d’aide alimentaire et d’aide au transport des secours, principalement par hélicoptère et par bateau, sont nécessaires d’urgence.

SOUDAN* (3 décembre)

Une Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires vient d’achever au Soudan son travail sur le terrain, constatant que la production céréalière est très inférieure à la récolte record de l’année dernière. Cette baisse concerne surtout le sorgho, parce que les basses terres ont été moins ensemencées, et que la sécheresse du mois de septembre a touché presque tout le pays. Le sorgho irrigué se maintient à un niveau comparable à celui de l’année dernière. La récolte de mil est supérieure à celle de l’année dernière, qui avait été très médiocre, mais on prévoit que celle du blé d’hiver sera semblable à la récolte de 1996/97. D’importants stocks de report de 1996 devraient, dans l’ensemble, permettre un approvisionnement alimentaire suffisant, mais on s’attend à de graves déficits dans le nord Darfour et dans certaines zones du nord Kordofan.

Dans le Soudan méridional, une longue période de sécheresse a dominé la campagne, après les bonnes pluies de la campagne de semis d’avril. La plus grande partie de la première campagne a été perdue dans l’Equatoria oriental, la région des lacs, et à Bahr El Djebel et Bahr El Ghazal. Certaines cultures de sorgho de la longue campagne ont survécu, mais les rendements baisseront à cause d’une grave infestation de foreuses de la tige.

L’insécurité a beaucoup désorganisé les activités agricoles à Bahr El Ghazal et dans certaines zones des Etats du Jonglei. Le Bahr El Djebel, le Bahr El Ghazal, l’Equatoria oriental et les Etats des Lacs connaîtront de graves pénuries alimentaires.

TANZANIE (27 novembre)

Les semis de la campagne 1997/98 des petites pluies "Vuli" sont maintenant achevés dans les régions du nord à régime pluvial bimodal, tandis que la campagne principale "longues pluies" de 1998 est bien avancée dans les régions du centre et du sud à régime pluvial unimodal. Les pluies de novembre, généralisées et supérieures à la normale, qui ont causé des inondations localisées au nord et à l’est, ont en général favorisé les semis et maintenu le sol en bon état pour le démarrage de la végétation.

A la suite d’un fort recul de la production céréalière et non céréalière totale en 1997, la situation des approvisionnements alimentaires reste difficile dans l’ensemble. Les prix du maïs, du riz, du sorgho et du manioc ont plus que doublé depuis l’année dernière, et le pays doit faire face en 1997/98 (juin/mai), à un déficit céréalier de 851 000 tonnes. La plus grande partie de ce déficit devrait être couverte par les voies commerciales, et le Gouvernement a annoncé des mesures destinées à favoriser les importations du secteur privé. Toutefois, on estime à 76 000 tonnes de céréales les besoins d’aide alimentaire de 1,4 million de personnes parmi les plus touchées. La situation des approvisionnements alimentaires apparaît particulièrement difficile dans les régions où les récoltes ont été médiocres, surtout celles du nord, à régime pluvial bimodal, touchées par deux mauvaises récoltes successives. Le résultat de la récolte “Vuli” de 1997/98 sera cruciale pour la sécurité alimentaire des populations de ces régions. Une Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires se prépare à visiter le pays en janvier 1998, afin d’évaluer les récoltes "Vuli", et les perspectives de la campagne principale dans le sud.